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geant rudement avec des cordes, & le forcerent de les conduire où ils vouloient. La Croix, dans fa relation de l'Afrique, t. 4, dit qu'elles s'étendent pendant plus de vingt lieues, il devoit dire au moins trente grands milles d'Allemagne, qui reviennent à cinquante lieues de 25 au degré. Il y en a, dit-il, de grandes & de petites, dont les unes font plus près de la côte que les autres. Les canaux qui les féparent ont fi peu de profondeur & de largeur, qu'ils font guéables lorsque la marée eft baffe. Quoique chaque ifle ait fon nom particulier, les Portugais leur ont donné à toutes celui de Quirimba, qui eft la plus grande & la plus peuplée. Il y a vingt-cinq maifons bien bâties, éloignées les unes des autres comme des métairies. Elle a l'église au milieu, & un prêtre dominicain, envoyé par l'archevêque de Goa, y dit la meffe. Tous les habitans font égaux, & ont chacun leurs affaires & leurs esclaves à part. En général, la plupart de ces ifles n'ont pas plus de deux ou trois milles de circuit. Elles font extrêmement fertiles en fruits, en dates, en oranges, en citrons, en raisins, en herbes potageres, & abondantes en pâturages pour le bétail, tant gros que menu, qui y eft commun. On y trouve des puits d'eau fraîche, & on y pêche beaucoup de poiffon. Il y a beaucoup de chaffe, de pigeons ramiers & de tourterelles, & les habitans reçoivent d'Ormus du froment, du ris, & des confitures féches. Ces ifles étoient anciennement occupées par les Arabes, & on le connoît aux mafures des mailons qui étoient bâties de chaux, de pierres & de briques, mais dans les premieres navigations des Portugais, ils ne fe contenterent pas de piller ces malheureux, fous prétexte qu'ils étoient Mahométans, ils étendirent encore leur cruauté, jusqu'à faire main baffe fur eux, fans épargner ni âge ni fexe. L'auteur cité auroit dû dire que les Portugais ne traiterent ainfi ces Arabes Mahometans, qu'après avoir été plufieurs fois à la veille de périr par la haine qu'ils portoient aux Portugais, & que ces Arabes eurent formé avec ceux de la côte une ligue pour faire périr ces étrangers. Cette barbarie, poursuit-il, fut caufe que ces ifles demeurerent défertes, jusqu'à ce qu'enfin quelques Portugais de Monbaze, de Mozambique & des quartiers des Indes les plus woifines, s'y vinrent habituer. Chaque famille prit d'abord poffeffion d'une ifle, bâtit une maison, fe fournit d'armes à feu, & acheta des esclaves pour les occuper à l'agriculture & contribuer à leur défenfe fous la protection du gouverneur de Mozambique, qui leur envoyé tous les ans un juge pour les accorder fur leurs différends.

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QUIRINAL, montagne de Rome. Voyez ROME. QUIRINALIS PORTA, l'une des portes de la ville de Rome. On la nommoit auffi Collina porta.

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QUIRIQUINA. Voyez AviQUIRIN A. QUISAMA, ou QUISSAMA, OU CHISSAMA, province maritime d'Afrique, au bord de la Coanza qui la borne au feptentrion. Elle tient le premier rang dans le royaume d'Angola. Elle eft fituée au 11d de latitude méridionale, ce qui fans doute doit s'entendre de fa partie la plus méridionale, bornée par un détour que le Rio MoRENO fait vers le midi, avant que d'arriver à la mer. Car fa latitude prife le long de la mer commence au od 25',& finit au 10 so'. Les Portugais depuis leur conquête en ont fait un gouvernement fous le nom de capitainerie, felon leur coutume. Toute cette province eft montagneufe, difficile, très-peu cultivée; ce qu'elle a de meilleur, ce font des mines de fel abondantes. Ce fel eft tout différent des autres. On le tire d'une profonde vallée où les payfans vont creufer la terre & en tirer une eau faumache qui fe congéle à peu-près comme l'alun. Ils en font des briques de quatre palmes ou deux pieds huit pouces de longueur, larges & épaiffes de cinq à fix, qu'ils échangent contre l'huile, la farine, & les autres chofes dont ils ont befoin. On prétend avoir expérimenté que ce fel eft meilleur que le fel ordinaire pour les ufages de la vie. Les médecins difent qu'il eft excellent dans les remedes, & qu'il eft diurétique; on en débite une grande quantité dans les marchés. Les marchands le portent dans toute l'Ethiopie, & y trouvent un profit confidérable, on l'appelle ordinairement le fel ou la pierre de Quifama ou de Chiffama. La cire & le miel fe trouvent abondamment dans les forêts. Ainfi le commerce de ce pays ne confifte qu'en ces trois chofes, Il n'y a point de zimbis ou coquilles qui tiennent lieu de monnoye courante dans le pays. Il y a peu d'eau douce, parce que depuis la moitié du mois de mai jusqu'à la fin d'octobre, il ne

tombe pas de pluye; & parce que les montagnes arides, & toutes de rochers, ne fourniffent ni fontaine ni ruiffeau: ceux qui font voifins de la Coanza,y vont chercher de l'eau avec un danger continuel d'être dévorés par les bêtes féroces que l'on rencontre toujours en grand nombre au bord des grandes rivieres. Les Maures le mettroient à l'abri de ce danger s'ils faifoient des citernes; mais ils n'en ont pas l'induftrie. Les plus habiles & les plus laborieux font des auges de bois, où ils confervent tant qu'ils peuvent les eaux de la pluye. Ils fe fervent pour cet effet du tronc de l'arbre qu'on appelle aliconda dans le pays. Il croît d'une grandeur & d'une groffeur demefurée. Il est léger, fe coupe & fe creuse aifément, chofes qui conviennent parfaitement à la pareffe des Négres. Malgré ce fe cours, qui ne leur manque que par leur indolence, ils fouffrent très-fouvent les dernieres extrémités de la foif. Il eft vrai que comme ils y font plus accoutumés que d'autres, elle leur fait beaucoup moins de peine. * Le P. Labut, Relation de l'Ethiopie oc. t. 1, p. 60.

Ces peuples font naturellement braves, & les Portugais en tirent beaucoup de foldats. Leurs maîtres ou gouverneurs les exercent au maniement des armes blanches; car pour les armes à feu on ne fe preffe pas de leur en enfeigner l'ufage. C'eft de ces noirs que les Portugais font la plus grande partie des garnifons de leurs fortereffes; auffi confervent-ils cette province avec beaucoup d'attention. Elle va, dit le P. Labat, (ce qui paroît un peu douteux) jusqu'à fe mettre peu en peine de leur falut. Ils les láiffent vivre dans leur ancienne religion, fans les inquiéter; peutêtre, dit-il, ont-ils éprouvé qu'ils euffent perdu leurs peines, tant à cause de l'attachement extraordinaire qu'ils ont remarqué que ce peuple avoit aux cérémonies de fon culte impie, qu'à caufe du voifinage des autres nations idolâtres qui les foutiendroient, fi on vouloit les gêner fur cet article; ce qui pourroit caufer des révoltes très-dommageables aux intérêts de la couronne de Portugal. On les laiffe même jouir affez tranquillement du privilége qu'ils ont de nommer, au vice-roi, ceux qu'ils veulent avoir pour gouverneurs. Ils vivent donc, felon la fecte des Giagues, les miffionnaires y ont perdu leur tems jusqu'à présent. II n'y a que la crainte de perdre le commerce avantageux qu'ils font avec les chrétiens, & dont ils ne peuvent fe pasfer, qui oblige les plus fourbes, à feindre de tems en tems des dispofitions à recevoir la foi, mais fans jamais les effectuer.

&

Qu'on me permette cette courte réflexion. S'il y a des miffionnaires dans ce pays qui faffent leurs efforts pour convertir les Maures, ils n'y font envoyés & foutenus que par les Portugais fouverains de ce pays : ainfi l'auteur a tort d'accufer ces derniers de fe mettre peu en peine du falut des Maures.

QUISNA, riviere de la presqu'ile de l'Inde, en-deça du Gange, au royaume de Golconde. Elle fe rend dans le golfe de Bengale, au nord de Mafulipatan, fi on en croit Baudrand. Corneille dit d'après les cartes de Sanfon qu'il cite, qu'elle a fa fource vers la ville de Bisnagar, & qu'elle traverfe une partie du royaumé de ce nom. Il ajoute que lorsqu'elle eft entrée dans celui de Golconde, elle fe. jette dans le golfe de Bengale à Mafulipatan.

Baudrand fe trompe en mettant l'embouchure de cette riviere au nord de Mafulipatan; elle eft au midi. Corneille, trompé par Meffieurs Sanfon, a cru que la riviere, qui, felon eux, palle auprès de Bisnagar ou Chandegri, entre dans le royaunie de Golconde, & va finir à Mafulipatan. Elle n'approche pas de cette ville ni de ce royaume. Ces auteurs l'ont fans doute confondue avec la Quachgná, qui a fa fource au royaume de Golcondé, dans fa partie feptentrionale, dans des plaines défertes, ou dont les habitations ne nous font pas connues, & qui après avoir ferpenté vers le fud-eft, tombe dans une autre riviere, au nord de la ville de Bezoar. La riviere qui la reçoit eft formée de la Penna & la Nerva, lesquelles fe joignent en un même lit, au - deffus de Golconde, capitale du royaume de ce nom; d'où ferpentant vers l'orient, & s'approchant toujours du midi, elles reçoivent la riviere de Mouzi qui vient du côté du nord, & enfuite une autre riviere dont le nom n'eft point marqué par dé l'lfle, & fe perdent dans le golfe de Bengale, à l'orient de l'embou chure la plus orientale du Coulour, au midi de la ville de Mafulipatan. Voyez tout cela rectifié dans la carte des cô

tes de Malabar & de Coromandel par de l'Ifle.

QUISO, (LE) ou la QUISA, riviere d'Afie, dans la Mingrelie. Elle paffe à un bourg de même nom, & fe rend dans la Mer Noire, à foixante & dix milles de la bouche du Phafe, felon Baudrand, éd. 1705. On tient que c'eft la Ciffa des anciens.

QUITAVA, ou QUITEVÉ, le ROYAUME DU QUITAVA ou DU QUITEVE, le mot de Quitéve n'eft pas un nom de géographie, mais un nom de dignité. C'est le titre que prend le roi de Sophala, qui eft le nom propre de fon royaume. Voyez SOPHALA.

QUITEOA, ville d'Afrique, dans l'état de l'empereur de Maroc, affez avant dans les terres à l'orient, & à un trait d'arbalète de la riviere de Dras, dans la province de Dras. Marmol, Afrique, tome 3, livre 7, chapitre 12, la décrit ainfi : c'eft une grande ville de plus de trois mille maifons; elle a été bâtie par les anciens Numides, dans une plaine, & a d'un côté un château fur un tertre un peu relevé. Les habitans font Béreberes, & parlent Africain. On les appelle communément Daruis, & ils font partagés en diverfes communautés, dont chacune a fon nom particulier pris de la famille, ou des contrées où ils errent. Les Arabes d'Uled - Celim avoient coutume de régner dans ce pays, & en tiroient tribut ; mais il eft aujourd'hui au chérif : ( c'est la postérité de ce chérif qui regne à Maroc.) Il a deux cents chevaux & trois cents arquebufiers dans la ville, avec quelques petites piéces d'artillerie au château. Il y a quantité de dates en ces quartiers, & c'eft de-là que vient l'indigo dont on teint les draps fins, & le lic, dont on fait en Afrique une teinture pour la laine fine, à laquelle il donne une couleur de nacarat qui eft estimée en ce pays-là.

lui laissa. Huayna Capac l'acheva en trois ans, s'avançant
peu-à-peu dans le Quito, & offrant toujours la paix. Le
roi de Quito reculant toujours à mesure qu'il perdoit du
terrein, fut fi fenfible à fes malheurs, qu'il en mourut. Ses
capitaines, & ce qui lui reftoit encore de ses états, se don-
nerent à Huayna Capac, qui les traita avec une grande
bonté. Charmé de ce pays qui étoit fa premiere conquête,
il s'y affectionna entierement, y fit bâtir un temple au fo-
leil, & une maifon pour les vierges choifies; c'étoit une
communauté où vivoient des especes de veftales péru-
viennes. Il y éleva des aqueducs, & voulut que ce pays,
pour les ornemens & pour les édifices publics, fut sembla-
ble aux plus belles provinces de l'empire. Après quelques
autres conquêtes, il retourna à Cusco, où étoit la cour.
Huayna Capac fe trouvant par la mort de fon pere empe-
reur du Pérou, après avoir donné quelque tems à l'arran-
gement des affaires de l'empire, fit un voyage au Quito,
époufa la fille du roi, & préférant ce féjour à celui de
Cusco, où fes ancêtres avoient réfidé, il y transporta une
partie de fes tréfors, & voulut que ce royaume, qui étoit
fa conquête demeurat féparé de fon empire, en faveur
d'un fils nommé Attahualpa, ou Attabalipa, qu'il eut
de fon mariage avec la princeffe de Quito. Il mourut dans
un voyage qu'il fit à Cusco, & cette destination causa
entre Guascar fon fucceffeur, & Attahualpa defigné roi de
Quito, une méfintelligence qui dégénéra en une guerre. Les
Espagnols qui arriverent au Pérou pour en faire la con-
quête, trouvant les deux freres divifés, les vainquirent

facilement.

QUITLAVACA, ville de la nouvelle Espagne, ou plutôt bourg de l'Amérique feptentrionale, au Mexique, dans le lac de Mexico, fur la grande chauffée, qui coupant ce lac en divers fens, paffe par plufieurs villes fituées dans ce lac, établit entr'elles une communication, & aboutit à la capitale de l'empire, dont elles font en quelque maniere les fauxbourgs. Quitlavaca, dit Solis dans fon hiftoire de la conquête du Mexique, l. 3, c. 9, étoit à la moitié du chemin de Tezeuco à Iftacpalapa, c'étoit un bourg d'environ deux maille maifons. Les Espagnols le Il y a deux ifles remarquables, savoir nommerent alors Venezuela, c'est-à-dire, la petite Venise, parce qu'il étoit bâti dans l'eau du grand lac.

Les Espagnols, ayant conquis le Pérou, partagerent ce pays en diverfes audiences royales. Quito en fut une. Elle eft bornée au nord par le Popayan, & au midi par l'audience de Lima. Elle comprend trois parties confidérables, favoir le QUITO proprement dit; los QUIXOS, & los PAÇAMORES. La côte du Quito s'étend depuis Punta de Manglarès, & finit à Punta del Aguja, à la Pointe de l'Ais guille. Les principaux lieux maritimes font:

Il ne faut pas confondre ce bourg avec un autre, nommé Quatlavaca, dont parle le même hiftorien. Quitlavaca étoit dans le lac, même fur la chauffée, & Quatlavaca étoit hors du lac. C'étoit, dit Solis, l. 5. c. 18, un bourg fort peuplé, & fort par fa fituation, entre des ravines profondes de plus de huit toifes, qui fervoient de foffé à la place, & de conduite aux ruiffeaux qui descendoient des

montagnes.

QUITO, royaume de l'Amérique méridionale, & maintenant annexé au Pérou, dont il fait partie. Ce royaume, felon Garcilaffo de la Vega, hift. des Incas, l. 8, c. 7, a foixante-dix lieues de long, & trente de large. Il n'eft pas moins peuplé que fertile. L'Inca Tupac Yupanqui, roi du Pérou, réfolu de s'affujettir ce royaume qui avoit fon roi particulier, mit fur pied une armée de quarante mille hommes, & fe rendit à Tumibamba, fur la frontiere de Quito, d'où il envoya fommer le roi de le reconnoître pour fon feigneur, & de recevoir la religion du Pérou, qui confifte dans le culte du foleil. Ce prince répondit qu'étant fouverain lui-même, il n'avoit pas befoin de reconnoître un fupérieur, qu'il étoit maître dans fes états, qu'il fe trouvoit bien des dieux que fes ancêtres avoient adorés, favoir de grands arbres, & des animaux fauvages, dont les uns lui donnoient du bois pour le chauffer, & les autres de la chair pour fe nourrir. Cette réponse confirma l'Inca dans fa réfolution; mais il ne voulut rien précipiter, & gagna le terrein peu-à-peu, afin d'avoir le loifir d'acquérir l'amitié du peuple par fes carefles, fans en venir à une grande effufion de fang. Il ne put pourtant éviter quelques escarmouches & quelques combats pendant deux ans qu'il fut lui-même à la tête de cette entreprise. Voyant qu'elle étoit plus difficile qu'il n'avoit penfé, il appella fon fils Huayna Capac, alors âgé de vingt ans, lui ordonna de venir avec un renfort de douze mille hommes, lui donna le commandement de fon armée, & le chargea de continuer cette conquête avec quelques capitaines qu'il

S. Jago ou Puerto Viejo,
S. Michel de Collan,

Guayaquil,
Payta.

L'ifle de la Plata,

L'ifle de la Puna:

Dans les terres font,

Quito, capitale,
Tacunga,
Riobamba,

Cuenza ou Bamba
Loxa où la Zarza,
Zamora.

De Laet, Indes occidentales, l. 10, c. 6, dit que le climat
y eft plus froid que chaud, que l'hyver dure depuis le
mois d'octobre jusques au mois de mars, avec de fré
quentes pluies, mais fans neige, fi ce n'eft dans les monta-
gnes des Andes. Les vaches & les brebis y multiplient admi-
rablement; mais il n'y a pas grand nombre de cette espece
de brebis, que l'on appelle du Pérou, parce qu'étant em-
ployées à porter des fardeaux trop lourds, elles y périffent.
On y trouve des oifeaux de toutes fortes, & en quantité,
mais peu de poiffon de riviere; en 'récompenfe on ne
manque point de poiffon de mer, que l'on fale. Les In-
diens font d'affez belle taille, & ont beaucoup d'indus-
trie, apprenant très-facilement tous les métiers que leur
montrent les Espagnols, auxquels ils payent tribut. Leur
principale occupation eft de carder & de filer la laine, & du
coton qu'ils achetent, ils les mêlent ensemble, & en font
du drap. Leur habillement commun eft une chemise fans
manche, auffi large en haut qu'en bas : ils vont les bras
& les jambes nuds, & laiffent croître leurs cheveux,
qu'ils nouent par treffes pour n'en être point incommodés.
Ils ont beaucoup de falpêtre, qu'ils tirent de plufieurs
endroits où la terre fe trouve marécageufe, & dont ils
font de bonne poudre à canon. Ils ont auffi du foufre
excellent; il eft de couleur d'or, & auffi clair que du fal-
pêtre. Si on en brule un petit morceau à la chandelle, il
rend une odeur de foufre avec une fumée verte, qu'il n'a
point du tout avant d'être enflammé. On le tire des veines
qui font proche des mines d'or.

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QUITO, ville du Pérou, dans la province à laquelle elle donne fon nom, & dont elle eft la capitale. Les Espagnols l'appellent fant Francisco de Quito, faint François du Quito. Elle eft fituée dans une vallée, bornée du côté du nord & du couchant par des montagnes fort droites, qui s'étendent d'une fuire continue, depuis Puerto Viejo fur la mer du fud, jufqu'à Carthagène fur la mer du nord. Le terroir eft fablonneux, & fort fec, & ouvre au travers de la ville une grande crevaffe, fur laquelle on voit plufieurs ponts; les rues y font larges & droites. Jl y a quatre places, dont l'une eft devant l'églife cathédrale, & deux autres devant les couvens des dominicains & des francifcains. Outre cette église cathédrale, il y en a encore deux autres, l'une dédiée à faint Sébastien, & l'autre à faint Blaife. Cette ville eft fort bien fortifiée : elle eft habitée par un mélange d'Espagnols, de Portugais, & d'autres Européens & d'Indiens au nombre de quarante mille. C'eft le fiége d'un évêque, qui reconnoît Lima pour métropole. L'évêque demeure à Quito, & a un fort beau chapitre de chanoines. Son diocèle s'étend fur plus de cinquante mille Indiens tributaires, repartis en quatre-vingt-fept départemens. Ceux qui demeurent près de la ville font plus civils, & ont plus d'adreffe & d'induftrie que le refte des peuples du Pérou. Ils font de moyenne taille, & adonnés au travail. Le tréforier du roi, & les autres officiers royaux, le royaux, ainfi que préfident & les officiers de l'audience royale, font leur réfidence à Quito. On y apporte le vin, l'huile, les épiceries, & autres marchandifes de l'Europe, par la mer du fud, premierement en remontant la riviere de Guayaquil, & enfuite par charriots. Les Indiens y tiennent auffi leurs foires & leurs marchés, & y vendent leurs denrées fans poids ni mefure certaine, mais par échange. Ces denrées font, outre les fruits & les animaux, des fromages de brebis, de vaches & de chevres. Ils vendent auffi des habits de coton, & du drap de toute forte ; des bonnets, des cordes de navire, de la laine, du lin & du cuir. Les marchandises qui viennent d'Europe, & qu'on apporte à Quito très-difficilement, font d'un prix exceffif: un gobelet de verre s'y vend dix huit ou vingt livres.

QUITROS, ville de la Turquie, en Afie, fur la Mer Noire, avec un port très-profond, où les vaiffeaux font à l'abri de toutes fortes de vents; mais l'entrée en eft fort difficile, & il n'y a que les pilotes du pays, & ceux qui ont fait plufieurs voyages fur cette mer, qui la puiffent bien trouver. Il paroît qu'il y a eu anciennement de fuperbes bâtimens autour de ce port on y voit encore grand nombre de colonnes le long du rivage, & jusques dans la mer, quoiqu'on en ait transporté plufieurs à Conftantinople. Alfez près de la ville, du côté du midi, eft une haute montagne, d'où il fort une quantité de fort bonne eau, qui forme dans le bas une très-belle fontaine.

Si Corneille cut marqué de qui il a emprunté cet article, en fuivant la trace du voyageur, on cut pu dire plus particulierement où eit ce port, & quelle ville de l'antiquité y peut avoir du rapport.

QUIVIRA, province de l'Amérique feptentrionale, au levant, & près des montagnes, où prend fa fource la riviere de Miffouri, au couchant des Sioux, de l'ouest au nord du nouveau Mexique. Ce pays eft fi peu connu, qu'il y auroit de la témérité à en donner le moindre détail. Ce que de Laet en a hafardé n'eft d'aucune certitude. Corneille, par diftraction, le niet dans l'Amérique méridionale.

QUIXOS, (LOS) province particuliere da Pérou, dans fa partie feptentrionale, & dans l'audience de Quito. Ce pays eft borné au nord par l'équateur, à l'orient à l'orient par la riviere des Amazones, au midi par los Paçamores & au couchant par le Quito, proprement dit. Les principaux lieux font,

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potageres. Cette province appartient à l'évêché de Quito : fes habitans naturels, dont la plupart étoient déja chrétiens, lorsque de Laet, Ind. occid. L. 10, c. 16, écrivoit vers le milieu du fiécle paffé, ont une langue particuliere. Ils entendent néanmoins la langue qui eft commune au Pérou. Le pays de la canelle a des forêts de canelliers, ou des arbres qui font de la grandeur d'un olivier, & qui produifent de petites bourfes avec leurs fleurs, qui étant broyées, approchent de la canelle pour le goût & pour l'odeur..

l.

QUIZA, ville de la Mauritanie Cefarienfe. Pomponius Mela, l. 1, c. 6, dit, Quiza, Caftellum, Quiza, fortereffe. Pline, L. 5, c. 2, dit, Quiza, Zenitana peregrinorum oppidum: Zenitana eft ici un furnom pris de la langue grecque, dans laquelle Eivos veut dire un étranger; ainfi les deux mots qui fuivent Peregrinorum oppidum, la ville des étrangers, ne font qu'une explication de ce furnom. Ptolomée, l. 4, c. 2, donne Buia ou Kovile pour une colonie; & Antonin, qui en a fait un municipe, la net entre Portus Magnus & Arfenaria, à quarante mille pas de l'une & de l'autre. Quelques favans foupçonnent que c'eft cette ville qui eft nommée QUIDIENSIS dans les notices eccléfialtiques. Nous avons parlé ailleurs de l'affinité du Z & de la fyllabe di.

QUIZINA, ou TEUZIN, montagne d'Afrique, dans la province de Garet, au royaume de Fez. Elle touche à celle d'Azgangan, vers le midi; & s'étend depuis le défert de Garet jusqu'à la riviere de Nocor, par l'espace de plus de quatre lieues. Les habitans font riches & belliqueux, & ont d'un côté de grandes plaines, où ils recueillent quantité d'orge, & nourriffent leurs troupeaux. Ils ne payent aucune chofe pour les terres qu'ils labourent, parce qu'ils font plus puiffans, & ont plus de cavalerie, que les gouverneurs de Tezote, de Velez & de Mégée n'en ont tous ensemble. Ils aiment fort les habitans de cette derniere ville, parce qu'ils favoriferent la révolte d'un jeune homme de la race des Almoades, qui s'en rendit maître. Les Bénimérinis les traitoient fort bien dans le tems qu'ils regnoient dans Fez, à caufe qu'ils étoient, comme eux, d'entre les Zenétes. La mere d'Abuzayd, troifiéme roi de Fez de cette branche, étoit de cette montagne, & fille d'un gentilhomme considérable. * Marmol, Afrique, t. 2, 1.4, c. 104.

QUO, fortereffe de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Chinxan, premiere forterefle de la province. Elle eft plus orientale que Pekin de 6d 6', par les 29d 30' de latitude. * Atlas Sinenfis.

QUOAQUIS, (les) peuples fauvages de l'Amérique feptentrionale dans la Louifiane. Les hommes font extrêmement bazanés, & ont les cheveux noirs & affez beaux, le vifage plat, les yeux noirs, grands, bien fendus, les dents très-blanches, le nez écrafé & dégagés. Ils ont des corfelets d'un double cuir, à l'épreuve de la fleche, & depuis la ceinture jufqu'au genou ils portent une espece de culote de peau d'ours, de cerf ou de loup. Leur tête est couverte d'une maniere de turban, fait des mêmes peaux, & ils ont des botines de peaux de bœuf, d'élan ou de cheval très-bien paffées. Ils fe fervent de felles faites de plufieurs cuirs ajoutés & collés les uns fur les autres. Leurs. étriers font de bois, leurs brides & les mords font des dents d'ours ou de loups. Les femmes qui ne font pas moins bazanées que les hommes, ont pour coëffure un tiffu de jonc ou de cannes différemment coloré, & leurs cheveux tantôt cordonnés, & tantôt noués, Leur corps eft couvert d'une vefte, d'un tiflu très fin, jusqu'à demi-cuiffe. Elles font chauffées à peu près comme les hommes, avec des botines à fleur de jambe. A deux lieues de terre de ces fauvages, eft une très-belle riviere, fur le bord de laquelle paiffent de nombreux troupeaux de cibolas. Ce font des bœufs d'une groffeur extraordinaire, boffus depuis le chignon du cou jusques au milieu du dos. Ils paiffent dans les cannes & s'attroupent quelquefois jusqu'à quinze cents. Voici de quelle maniere on en fait la challe.Comme ils font au milieu de ces cannes dans des forts impénétrables, les fauvages font un grand circuit tout à l'entour, & y mettent le feu par divers endroits, fur-tout quand le vent fouffle un peu plus fort qu'à l'ordinaire, ils excitent un grand incendie. Tout l'air est d'abord rempli de fumée, qui fe change en flamine en un moment. La rapidité dù feu, jointe au bruit que fait cette forêt fragile & brûlante, jette l'épouvante dans le troupeau. Ces gros bœufs effrayés commencent à fuir, & les

perchés d'intervalle en intervalle fur des arbres, dardent les uns, tirent fur les autres, & en tuent beaucoup. * Corn. Dict. Nouv. Relation de l'Amér. Sept.

QUOCE'-LE-VIVORIN, bourg de France, en Anjou, aux confins de la Bretagne, près de l'Oudon, à trois lieues de Craon, & à quatre de Château-Gonthier. Il eft remarquable par un gros marché qui s'y tient toutes les femaines, & par une foire qui s'y tient tous les ans. *Corn. Dict.

QUODADIQUIO ou CADADOQUIO, peuples fauvages de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane. Ils font joints avec deux nations appellées Natchitoches, & Cenis ou Tecas. Ils habitent le long de la riviere Rouge, que l'on nomme ainfi, parce qu'elle jette un fable qui la rend rouge comme du fang. Ces trois nations parlent une même langue, & ne font pas affemblées par villages, mais par habitations affez éloignées les unes des autres. Leurs terres font fort belles : ils ont la pêche & la chaffe en abondance, mais il y a fort peu de boeufs. Ces peuples font une guerre cruelle à leurs voifins, auffi leurs villages ne font-ils guères peuplés. Pour tous ouvrages, ils font des arcs & des Héches, dont ils trafiquent avec des nations éloignées. Ils ont tous de fort beaux chevaux : les hommes & les femmes font piqués au vifage, & par tout le corps. C'est parmi eux un trait de beauté.

QUOJA, (le royaume de) pays de l'Afrique, dans la Guinée, fur la côte dans fa partie occidentale. Il s'étend depuis Sierra Liona jusqu'à la côte des grains, & comprend les royaumes de Bulm-Monou, de Silm-Monou, de Quilliga-Monou, de Karadabo-Monou, & les Folgias, qui font tous tributaires de Quoja.

Le royaume de FOLGIA, d'où font venus les Carroux, qui font préfentement les maîtres de ce pays.

On appelle auffi tout ce pays, le ROYAUME DES CARROUS, du nom des vainqueurs. Voyez aux mots CARROUs, BULM & QUILLIGA, ce qui regarde ces articles. SILMMONOU eft un pays peu connu dans les terres, vers la fource de Rio das Palmas. De même, KARADABO-MONOU, eft au haut de la riviere des Galhinas; fes habitans font presque toujours en querelle avec les feigneurs de Hondo, qui font encore plus avant dans les terres. On les prend pour des brutaux, dit Dapper; mais ils ne font pas fi fots que l'on croit ; & quand ils vont au Quoja pour vendre quelque chofe au roi & aux feigneurs de fa cour, ils favent bien dire leurs raifons. Chacun de ces royaumes tributaires, favoir Blum-Monou, Silm-Moneu, Quilliga-Monou & Karadabo-Monou, font gouvernés par des vice rois que le roi de Quoja y envoye. On y fait grand commerce fur le Rio das Galinhas, & on les va querir avec des canots dans le pays de Karadabo-Monou, & même dans celui de Hondo. Afrique, p. 252.

*

Les rivieres qui arrofent ce pays, font Rio de GAMBO AS, au nord-ouest du pays de Bulm-Monou, Rio de MADREBOMBA, qui traverfé ce canton, & vient de celui de Cilm. Les Portugais le nomment Rio das PALMAS ou de SELBOLE. Ce dernier nom lui vient par corruption de Serbera, bourgade, fituée à l'orient de fon entrée dans la mer. Les de Karadabo-Monou & de Quilliga, font traversés par la riviere de MAGUALBARI, que les Portugais nomment DAS GALLINAS, riviere des Poules.

pays

unė

En fuivant la côte vers l'orient, on entre dans le royaume de Quoja, proprement dit. Il fe termine au nord par une grande forêt, placée entre lui & le Royaume de Hondo. Il a environ vingt ou vingt-une lieues de côtes (lieues de vingt au degré.) Il fe divife en deux parties : l'occidentale s'appelle VEYBERCOMA, l'orientale QUOJA-BERCOMA; ces mots fignifient le pays de Vey & le pays de Quoja; les Veys étoient les anciens habitans de la contrée. Ils font maintenant en petit nombre, & n'ont plus que quelques méchans villages tous ruinés, les Carrous, qui les ont fubjugués, les ont presque réduits à rien. Le nom de Quoja Bercoma fait connoître que ce canton eft originairement l'ancienne patrie des Quojas. Ces deux cantons font féparés par la riviere de Maguiba ou Nugnez.

eft

En revenant au pays de Quilliga. Monou, pour examiner la côte de Quoja, on trouve pour premiere riviere celle de Magualbari ou Gallinas, plus loin celle de Maguiba ou Nugnez; vient enfuite celle de Mava ou Maffa; on trouve après la riviere de Menoch. Le pays de Gebbé-Monou, près du cap Mefurado, vers l'eft, & fait partie du royaume de Folgia, & d'où font fortis les Carrous, qui ont conquis tout ce qui eft à l'occident jusqu'à Sierra Liona. Au nord du royaume de Quoja, entre lui & la grande forêt dont on a parlé, aux environs de la riviere de Mava ou Maffa, dans les terres, font les Galaveys; ils prennent ce nom, parce que chaffes de leur pays par le roi de Hondo, ils font venus s'établir à l'extrémité feptentrionale du pays des Weys. Lear nom propre eft Gala, qu'ils ont joint à celui du pays qu'on leur a abandonné. Ils dépendent du roi de Quoja. Les Galas qui font reftés au pays dépendent du roi de Monou, & font fitués entre lui & celui de Hondo. Ce royaume de Monou (les Hollandois écrivent Manoe) eft dans les terres au nord du royaume de Folgia. Il a fon roi particulier nommé Mondi-Manou. ( Mandi fignifie feigneur.)

On peut voir dans Dapper ou dans la Croix, les plantes & les animaux du pays de Quoja, les mœurs, les ufages de ce peuple, & le nom des villages de cette côte.

QUON, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chingtu, premiere métropole de cette province. Elle eft de 13 34 plus occidentale que Pekin, par les 30d 55' de latitude; elle eft à une des extrémités du Cingching, montagne qui couvre plus de mille lis de terrein, & que l'on compte pour la cinquiéme entre les montagnes de la Chine. Elle eft au couchant & à peu du fleuve Che, à l'eft-nord-oueft de Chingtu. * Atlas Sinenfis.

QUONCHING, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département de Tungchang, troifiéme métropole de la province. Elle eft de rd 37 plus occidentale que Pekin, fous les 364 34 de latitude. * Atlas Sinenfis.

QUONTAO, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département de Tungchang, troifiéme métropole de la province. Elle eft de 1d 33 plus occidentale que Pekin, fous les 37d 10' de latitude. Atlas Sinenfis.

*

QUONYANG, ville de la Chine, dans la province de Quangli, au département de Queilin, premiere métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de 6d36', par les 26d de latitude. * Atlas Sinenfis.

LE GRAND

DICTIONNAIRE

GÉOGRAPHIQUE,
HISTORIQUE ET CRITIQUE.

RAA

AAB. Voyez RAHAB.

سم وردة

2. RAAB ou RAB, en latin Arrabo, riviere qui a fa fource dans la baffe Stirie, au nord de Gratz, & qui après être entrée dans la Baffe

RAB

ils ont élevé une colonne à l'honneur de la fainte Vierge, dont on y voit la statue. Les maifons des particuliers, fans être magnifiques, font agréables: mais les rues font fort fales, parce qu'elles ne font pas pavées. Il y a au-delà du Rabnitz un fauxbourg qui eft très-grand. On voit aux en

GM Hongrie, & avoir mouillé le comté virons de cette ville () une grande plaine, & rien ne la

de Sarwar ou de Caftel-Ferrat, va fe jetter dans le Danube, un peu au-deffous de Raab ou Javarin. Les principaux lieux qu'elle arrofe font Sarwar & Javarin. Dans fa courfe elle reçoit les rivieres de Feistritz, g. de Sava, g. de Lausnitz, g. de Marczal, d. & de Rabnitz. Au-deffous de Sarwar, elle fe divife en deux bras; le gauche appellé Rabnitz, forme une ifle de fept milles germaniques d'étendue, qu'on appelle l'ISLE DE RAAB. Cette riviere eft devenue célébre par la victoire que les Impériaux & les François, qui étoient allés au fecours de l'empereur Léopold, remporterent fur fes bords, près de Saint-Gottard, en 1664. De l'Ifle, Atlas.

*

3. RAAB, autrement JAVARIN, en latin Jaurinum, ville de la Baffe-Hongrie, dans le comté de Javarin, dont elle eft le chef-lieu. Elle eft fituée à l'endroit où les rivieres de Raab & de Rabnitz fe joignent. (*) C'eft une place trèsforte. Elle a deux ponts, l'un du côté de l'Autriche, & l'autre du côté d'Albe-Royale ou Stulweiffemburg. Raab paroît de figure carrée. Il y a fept baftions, d'où l'on peut tout voir. Sur le premier baftion eft le château ou palais du gouverneur. Le fecond eft fur le bord du Danube. Le troi fiéme fur la Sainte-Montagne, & lorfque les Turcs le firent fauter par le moyen d'une mine, un homme, qui fe trouvoit à cheval fur ce baftion, fut emporté jusques dans le Danube, où ni lui, ni son cheval, n'eurent aucun mal. Le quatriéme bastion eft celui du milieu, & il regarde la terre du côté de l'orient. Le cinquiéme s'appelle le nouveau bastion : le fixiéme eft le bastion impérial; & le feptiéme, qui eft fur le bord de la riviere de Raab, fe nomme le baftion de Hongrie. Le château n'eft pas fort confidérable. (b) L'églife cathédrale en eft proche. Auprès du Raab est l'églife & le couvent des franciscains. L'églife & le collége des jéfuites font fur la place publique, & ces deux édifices font d'une grande magnificence. Au-devant de leur églife,

commande, fi ce n'eft une petite montagne, qui en eft
pourtant affez éloignée, & qu'on pourroit aifément faire
fauter
fauter par le moyen d'une mine. Il y a au-delà une petite tour
dans le milieu de la campagne, & d'où l'on peut facile-
ment découvrir l'approche de l'ennemi. Sinan Bacha affié-
gea Raab, fous le régne du fultan Amurath III. Il y perdit
beaucoup de monde: on lui tua douze mille hommes dans
une feule attaque. A la fin la ville fe rendit par la trahifon
du comte d'Hardeck, qui en étoit le gouverneur, & qui
fut pour cela décolé à Vienne. On la reprit peu d'années
après. Le comte de Schwartzenbourg & le comte de Palfi,
la furprirent la nuit, & firent un grand carnage de tous les
Turcs qu'ils y trouverent. Leur gouverneur fut tué fur le
baftion de Hongrie. On voit une partie de la porte qu'on
rompit par le moyen d'un petard, qu'on garde encore
dans l'églife cathédrale, comme un monument de cette
victoire. (2) Ed. Brown. Voy. de Vienne à Lariffe,
p. 36. (b) J. Tollii, epift. itineraria, p. 147. (c) Ed.
Brown, p. 37.

*

RAARSA, ifle de la mer d'Ecoffe, l'une de celles qui font à l'occident de ce royaume. Elle eft fituée au nord, affez près de l'ifle de Skia, & gît nord-oueft & fud-eft. Cette ifle eft longue de fept milles & large de deux. Davity, Hebrides, dit qu'il y a beaucoup de cerfs dans fes forêts. * Blaeu, Atlas.

RABACAL, Rapaciale, bourg de Portugal, dans la province de Beira, à quatre lieues de Coimbre. C'est audeffus de ce bourg qu'eft la partie la plus haute des montagnes appellées Anfidianus ou Sera d'Ançaon, autrefois Tapiaeus-Mons.* Délices de Portugal, p. 739.

RABAH, ville des Indes, felon d'Herbelot, bibliotheque orientale. Il remarque que l'auteur du Mircat dit que l'on trouve beaucoup de camphre dans cette ville, & que l'on en tire des arbres qui croiffent dans fon terroir.

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