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co. Il y a hors la ville deux couvens de religieux, l'un de l'étroite obfervance de faint François, & l'autre de trinitaires, & quatre couvens de religieufes. Le terroir eft très abondant en vins, & en toutes fortes de bons fruits. Il y a auprès un étang, qu'on appelle la Glafciere. 2. SAINT REMY DES LANDES, fanctus Remigius de Landis, abbaye de France, dans la Beauce, diocèle de Chartres, à une lieue de Claire-Fontaine. C'est une abbaye de filles, de l'ordre de faint Benoît, fondée par Robert, évêque de Chartres, l'an 1164, elle vaut fix mille li

vies.

3:

SAINT-REMY, (la riviere de) petite riviere de l'Amérique feptentrionale. Elle fe jette dans la grande riviere de S. Pierre, conjointement avec la petite riviere Verte, près de l'endroit où étoit autrefois le vieux fort l'Huiller, au pays des Sioux.

4. SAINT REMY, abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, dans les Pays-Bas, au duché de Luxembourg, auprès de Rochefort, fondée en 1266 par Gilles, comte de Clermont & de Rochefort, pour des religieufes de cîteaux, auxquelles furent fubftitués des religieux du même ordre vers l'an 1470.

5. SAINT REMY, abbaye de filles, ordre de faint Benoît, dans le duché de Valois, près de Villers-Cotte

rets.

SAINT-RENOBERT DE QUINGEY, prieuré conventuel de France, dans la Franche-Comté, au diocèse de Befançon. Il eft en commende, & à la nomination du

pape.

SAINT RIGAUD, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, dans la Bourgogne, au diocèfe de Macon, à trois lieues à la gauche de la Loire, vers les frontieres du diocèfe de Lyon.

SAINT-RIQUIER, ville & abbaye de France, en Picardie, au diocèse d'Amiens. Quelques-uns écrivent SaintRicquier. Elle eft à la fource de la petite riviere de Cardon, qui après un cours de trois lieues vers le midi, va tomber dans la Somme à Abbeville. Cette ville étoit déja un bourg confidérable, nommé Centule, avant Charlemagne,& c'étoit une ville de deux mille fix cents maifons du tems de Louis le Débonnaire. S. Riquier y naquit du tems de Clotaire II: il y jetta vers l'an 634 ou 640, les fondemens du monaftère qui porte aujourd'hui fon nom. Il y établit pour abbé Oualde. Pour lui il fut abbé d'un autre monastère, qu'il bâtit depuis dans la forêt de Crefs, appellé aujourd'hui Forêt-Moûtier, à trois lieues & demie d'Abbeville. Quant à l'abbaye de faint Riquier, faint Angilbert en fut abbé l'an 793 après Symphorien. Il aggrandit beaucoup le monaftère, & y bâtit quatre nouvelles églifes. Il fut ruiné par les Normands à diverfes reprises, & rebâti par Hugues Caper, mais dans une enceinte beaucoup plus petite, avec une feule églife, tel qu'il eft aujourd'hui. Les moines eurent long-tems la feigneurie temporelle de la ville; mais après qu'ils l'eurent perdue, les comtes de Ponthieu & ceux d'Amiens fe l'approprierent; & depuis que Philippe-Augufte eut prit posfellion du comté d'Amiens, il eut auffi droit à S. Riquier, dont il dispofa dès l'an 1196, en faveur de fa fœur Alix, qu'il maria au comte de Ponthieu. Leur fille Marie céda l'an 1225 à Louis VIII roi de France, Saint-Riquier. Depuis, cert ville ayant été engagée à Philippe de Bourgogne, eft revenue à la couronne, avec le Ponthieu. Elle a mairie, échevinage, bailliage de l'abbaye, & bailliage de la Ferté. C'eft le fiége d'une prévôté royale, qui reffortit au bailliage d'Amiens. Elle fuit en général la coutume d'Amiens, avec quelques exceptions, qui forment la coutume particuliere pour les bourgeois de Saint-Riquier.La taille y eft perfonnelle. Il y a deux paroiffes, favoir, Notre-Dame qui eft dans la ville, (l'abbé en eft le patron) & celle de Mauguille, dans le fauxbourg. L'évêque d'Amiens en eft le patron. Il y a encore une chapelle de confrairie, fous l'invocation de faint Nicolas; un bel hôtel-Dieu, fondé pour vingt-quatre lits, & une maladrerie, réunie à l'hôtel-Dieu. Il dépend de la ville de Saint-Riquier comme annexe, aufli-bien que le lieu de Drugy, où eft l'ancien château de la Ferté, qui eft une belle châtellenie qui a beaucoup de mouvance. Le terroir en eft abondant, & on recueille du bled, d'autres grains, du lin & du chanvre. Il y a des bois & des eaux minérales près le château de la Ferté. Le roi & l'abbé de Saint-Riquier font cofeigneurs de la ville. Il y a marché tous les mardis, & ce - marché eft franc une fois le mois.

SAINT-ROBERT, (montagne de ) dans l'Amérique feptentrionale, dans la Guadaloupe. Elle donne fon nom au terrein qui fe trouve entre la riviere du Bailly & celle du Plenis, que l'on appelle ordinairement Quartier Saint-Ro

bert.

2. SAINT-ROBERT DE CORNILLON, bourg & prieuré conventuel de la congrégation de faint Maur daus le Dauphiné, à deux lieues de Grenoble.

SAINT-ROGATIEN, bourg de France, au pays d'Aunis, diocèfe & élection de la Rochelle: il y a cinq cents habitans.

1. SAINT-ROMAIN DE COLLEBOSC, bourg de France, en Normandie, diocèfe de Rouen, au pays de Caux. Il eft fitué cinq lieues au-deffus du Havre, & trois au deffous de l'Ifle-bonne, entre les paroifles de la Remuée, de Grainbouville, d'Epretôt, de faint Aubin des Cercuils, de Grosménil & de Crasménil. Le marché qu'on y tient tous les jeudis, eft confidérable & fort fréquenté, & l'on recherche le beurre qu'on y débite. Il s'y tient auffi deux foires, l'une le 24 octobre, lendemain de la fète de faint Romain, & l'autre à la faint Gervais, le 18 juin. On trouve dans fon territoire une chapelle, fondée en l'honneur de fainte Veronique, avec quantité d'arbres à fruits, & de beaux plans d'autres arbres, auffi bien que dans les paroiffes du voifinage. Saint Romain est au milieu d'une belle campagne, fertile en bons grains. * Mém. dreffes fur les lieux en 1703.

2. SAINT-ROMAIN. (LE CAP DE) Voyez au mot CAP.

3. SAINT-ROMAIN, (LES ISLES DE ) ifles de l'Océan Ethiopique, au midi oriental de l'ifle de Madagascar, près du cap de Saint Romain.

SAINT-ROME-DE TARN, ville de France, dans le Rouergue, au diocèfe de Vabres. Elle a un pont fur le Tarn, au bord duquel elle eft fituée. Elle est petite, & a à peine trois cents habitans.

SAINT RUF, abbaye de France, en Dauphiné, & à Valence. Elle eft de l'ordre de faint Auguftin, & chef d'un ordre ou congrégation de chanoines réguliers, & néanmoins le roi y nomme, de même qu'à tous les prieurés conventuels qui en dépendent. Cette abbaye fut premierement fondée hors de la ville d'Avignon, près de la riviere de la Durance; & après fa deftruction par les Albigeois, elle fut rétablie en 1210, en l'ifle d'Esparvieres, près de Valence, par les libéralités des feigneurs barons de la Voute, enfuite rebâtie dans le fauxbourg, & enfin, après les troubles, dans la ville même de Valence, au prieuré de faint Jacques, qui en dépendoit. Le monastère eft fort beau. Les religieux logent dans le même enclos, qui n'est pas fermé. Ils vivent féparément comme des chanoines féculiers.

SAINT-SACREMENT, (ville & colonie du) établie en 1679, par dom Manuel Lobo, gouverneur de Rio-Janeyro, fur la rive occidentale de Rio de la Plata, qui en cet endroit tourne au nord, presque vis-à-vis de Buenos Ayres, où les ifles de Saint-Gabriel, qui font entre deux, empêcherent qu'on ne s'en apperçut. Cet établiffement fe fit par ordre de D. Pedre, infant de Portugal, & régent du royaume, qui prétendoit que toute cette côte de Rio de la Plata, jusqu'à l'embouchure de l'Uneguoy, étoit du Bréfil, gouvernement de Buenos Ayres. D. Jofeph de Garro, après avoir fait tout fon poffible pour détruire toutes les prétentions des Portugais, leva des troupes, & en 1680 affiégea la place & la prit d'aflaut. Le gouverneur fut fait prifonnier, & une partie de la garnifon eut bien de la peine à fe fauver dans les vaiffeaux, qui étoient à l'encre dans le port. Le traité d'Utrecht remit les Portugais en poffeffion de cette colonie, qui fut alors bien fortifiée, & la ville devint très- confidérable. On en fit même une province du Bréfil, fous le nom de Capitania del Roy. En 1705, les Portugais ayant fait quelques hoftilités contre le Paraguay, la ville du SaintSacrement fut reprise par les Espagnols, & rendue plufieurs années après aux Portugais. Mais les dernieres nouvelles qu'on a reçues, portent que les deux cours font convenues d'un échange de cette colonie avec quelqu'autre établiffement de l'Amérique, que le roi d'Espagne cede à la couronne de Portugal. * Hift. du Paraguay du P. de Charlevoix.

SAINT-SAEN, gros bourg du , gros bourg du pays de Caux, en Nor

mandie, en latin fanctus Sidonius. Il eft fitué dans un vallon, au pied d'un bois, fur la riviere d'Arques, à fept lieues de Dieppe, à pareille distance de Rouen, & à deux ou trois lieues de Neuchâtel. Les autels, le clocher de l'églife paroiffiale deffervie par dix prêtres, font d'affez grands defleins d'architecture & de fculpture. Le prieuré titulaire de faint Saen, eft d'un revenu plus confidérable que celui de la cure. Outre cela, la chapelle de faint Louis eft fondée & a un titulaire. Celle de faint Martin eft hors du bourg, fur la riviere, un peu au-deffus de la belle-naifon, nommée Vaudichon ; & à l'entrée de ce même bourg on voit une image & une petite chapelle de Notre-Dame de Boulogne. Il renferme une abbaye de bernardines, dont l'églife & tout le monaftère ont été rebâtis à neuf; la communauté eft affez nombreufe. Il fe tient un gros marché le jeudi à Saint-Saen, & une foire le jour de la fête de fainte Catherine. Son gros commerce confifte principalement en tanneries, toiles, grains, & bois à bâtir & à brûler; il y a fix moulins à eau, & des arbres à fruits pour les boiflons. * Mémoire dreffés fur les lieux en 1704.

SAINT-SAMSON', ou port SAINT-SAMSON, bourg de Normandie, fitué fur la Rille, deux lieues au-deffous de Ponteau-de-Mer, avec un bac de paffage fur cette riviere. C'eft un titre de baronnie, unie à la manfe épiscopale de l'évêque de Dol, en Bretagne, qui nommoit à la cure, à la chapelle de Notre-Dame, & aux trois autres bénéfices fondés dans l'église de faint Samfon; favoir, la diaconale, la foudiaconale & la cléricale. Quelques-uns donnent à ces bénéficiers le nom de chanoines. Les paroiffes de Saint-Samfon de la Roque, & du marais Varnier, quoique fituées fur le territoire du diocèfe de Rouen, font néanmoins fous la jurisdiction de l'évêque de Dol, par une exemption particuliere. La paroiffe du marais Varnier a été démembrée de la baronnie, & celle de la Roque eft à l'embouchure de la Rille, dans la Seine, une liene au-deffous de Saint-Samfon, où le flux de la mer remonte de la hauteur de huit à dix pieds dans les nouvelles & les pleines lunes.

SAINT-SANDOUX, bourg de France, en Auvergne, au diocèfe de Clermont.

1.SAINT-SANSON, bourg de France, en Anjou, diocèfe & élection d'Angers.

2.SAINT-SANSON, bourg de France, dans le Maine, diocèfe & élection du Mans.

1. SAINT-SAPHORIN DE LAY, petite ville de France, dans le Beaujolois. Elle eft fituée entre les montagnes de Tarare & de Lay, à trois lieues de Roane, & à neuf de Lyon, fur le grand chemin de Moulins.

2. SAINT-SAPHORIN D'OZON, bourg de France, dans le Dauphiné, au bord de l'Ozon, à une demi-lieue du Rhône, à moitié chemin de Vienne à Lyon, à deux lieues de l'une & de l'autre ville. On y court la pofte fur des ânes.

1. SAINT-SATUR, en latin Fanum fancti Saturi, bourg de France dans le Berry, au diocèfe de Bourges. Ce bourg a huit cents cinquante habitans,il eft fitué au pied de la ville de Sancerre, près de la Loire. Il oft arrofé d'un ruiffean, qui y naît d'une fontaine, d'où, en fortant, il fait moudre un moulin. Ce bourg fe nommoit autrefois Gordéne, ou Gordon, nom qu'il a changé contre celui de l'abbaye, qui y a été fondée dès l'an 463; la cure eft réguliere: elle vant quatre cents livres, & eft à la collation de l'abbé de faint Satur. 11 en dépend deux villages, Fontenay d'un côté, d'où fort la fontaine, & faint Thiebauld de l'autre côté fur la Loire, où il y a un port. La plupart du terrein eft en vignes de bon rapport, entre lesquelles la plante de faint Satur & la facriftie portent un vin excellent. En général le vin de ce terroir eft autant eftimé que le bon vin de Bourgogne. Il y a peu de bled, & fix cents arpens de bois taillis dans un affez mauvais fond. L'abbé de faint Satur en eft feigneur. C'eft une fimple feigneurie, qui releve du roi immédiatement; fes caufes font commifes aux requêtes du palais, ou à celles de l'hôtel. Le commerce principal du lieu confifte en vins, qu'on transporte à Paris par le canal de Briare. S. THIEBAULD eft renommé pour la pêche fur la Loire ; il y avoit ci-devant une maladrerie, qui eft réunie à l'hôpital de Bourges. Il y a encore un refte d'hôtel-Dieu. Il y avoit autre fois deux foires : il y a quelques tanneurs, & quelques mou lins à bled. On attribue aux habitans d'être difficiles à manier.

2. SAINT SATUR, abbaye de France, dans le Berry, au diocèfe de Bourges, dans le bourg de faint Satur. C'est une abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Auguftin. Elle fut d'abord fondée par faint Romble, dans la paroiffe de Subligny, à deux lieues de la place où eft Sancerre l'an 463. Elle fut depuis transférée vers l'an 647, au château Gordéne ou Gordon, qui a prit le nom de faint Satur, parce qu'on y avoit aufli transféré le corps de ce faint, par les foins de Mathilde ou Mahaut, dame de Gordéne. Depuis, les biens de cette abbaye ayant été diffipés, une feconde Mathilde, fille de Gimont, feigneur du même châreau de Gordéne, la répara en 1034. Elle fut brulée peu après par quatre grands feigneurs. Elle fut enfuite réformée, & la regle des chanoines réguliers de faint Augustin y fut introduite par les bulles d'Innocent II, d'Alexandre... & par celle d'Eugéne III, de l'an 1145. Les Anglois la pillerent en 1420, & en jetterent les religieux dans la Loire. Ayant été rétablie, elle fut brulée de rechef pendant les guerres de religion en 1561. Elle eft à préfent en bon état depuis quelques années. On compte vingt-quatre abbés de ce monastère jusqu'en 1702. Elle a été autrefois chef d'une congrégation. La réforme du pere Moulin des chanoines réguliers de Bourgachard, y a été introduite.

SAINT-SATURNIN, bourg de France, dans l'Auvergne, diocèfe & élection de Clermont.

1. SAINT-SAVIN, S. Savinus, bourgade & abbaye de France, dans la Bigorre, au diocèfe de Tarbe, dans le Lavedan. Cette abbaye, qui eft fort ancienne, eft de l'ordre de faint Benoît. Les Normands l'ayant détruite, elle fut rétablie en 945 par Raimond, comte de Bigorre. Elle a embraffé la réforme.

2. SAINT-SAVIN, village de France, au Poitou. Il y a une abbaye de bénédictins, fondée l'an 800 par Charle magne, qui laiffa le foin de l'achever à fon fils Louis le Débonnaire. Elle eft fituée fur le penchant d'une montagne, au bord de la Gartempe, à neuf lieues de Poitiers, en un lieu qui fe nommoit auparavant Cerafus caftrum. Ce monaftère avoit échappé à la fureur des Normands en 878, mais peu après, il eut le même fort que les autres abbayes de ce tems-là. Elle fut rétablie enfuite, & eft préfentement unie à la congrégation de faint Maur. Elle porte le nom de faint Savin, dont les reliques y font en dépôt.

SAINT-SAVINIEN, bourgade de France, dans la Saintonge, au bord de la Charente. On trouve vis-à-vis de ce lieu des moules fort groffes, dans lesquelles il y a quelquefois des perles d'une affez grande beauté. On la nomme SAINT-SAVINIEN DU PORT.

SAINT-SAULGE, ville de France, dans le Nivernois, dans la petite contrée du Bazois. Elle eft remarquable par un prieuré de l'ordre de faint Benoît, qui dépend de l'abbaye de faint Martin d'Autun. La ville n'a guères que mille habitans, & eft fituée dans un vallon couvert de montagnes chargées de bois.

1. SAINT-SAUVANT, petite ville de France, dans le Poitou, au diocèfe de Poitiers. Elle a treize cents quarante-cinq habitans.

2. SAINT-SAUVANT, bourg de France, en Saintonge, élection & diocèse de Saintes. Il y a sept cents quarante-cinq habitans.

1. SAINT-SAUVE, bourg de France, dans l'Auvergne, diocèfe & élection de Clermont. Il a quinze cents quarante habitans.

2. SAINT SAUVE, S. Salvius, abbaye d'hommes de l'ordre de faint Benoît, en Picardie, diocèfe d'Amiens, dans la ville de Montreuil. Cette abbaye est très-ancienne, & vaut trois mille livres.

3. SAINT-SAUVE on SAUVEUR, S. Salvator, village de France, dans le Hainaut, près de Valenciennes, diocèle de Cambray, avec une abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Benoît, qui rapporte trois mille livres.

1. SAINT-SAUVEUR LE VICOMTE, petite ville de Normandie, diocèfe de Coutances. Elle eft fituée dans des marais, fur la riviere d'Ouve, à trois lieues de la côte occidentale de la mer, à cinq de Cherbourg, & à neuf de Coutances. Cette ville a toujours eu un bon château qui étoit extrêmement fortifié vers le dixiéme & le onziéme fiècle. L'abbaye de faint Sauveur fut fondée & bâtie l'an 1048, par Niel de Contentin. Les termes des anciens

.

zitres font: Ab illuftriffimo vire Nigello, fub titulo fancti Salvatoris, vice-comitis. Le pere du Mouftier, auteur de Neustria pia, ajoute, arbitror hanc effe Nigellum qui bello paceque clarus toties memoratur fub nomine Nigelli, prafidis Conftantinienfis. Ceux de la famille de Harcourt ont été feigneurs de Saint-Sauveur le Vicomte, comme il paroît par ce que dit Froiffard. Depuis la descente d'Edouard, roi d'Angleterre, en Normandie, conduit par Geoffroy de Harcourt, feigneur de Saint-Sauveur le Vicomte, cette ville a été long-tems poffédée par les Anglois, fur lesquels elle fut reprise en 1450.

2. SAINT SAUVEUR, abbaye de religieufes, de l'ordre de faint Benoît, dans la ville de Marfeille, & dont on attribue la fondation à Caffien. En 1678 elle fut érigée en abbaye royale.

3 SAINT SAUVEUR D'ANIANE : c'eft la même que SAINT BENOÎT D'ANIANE. Voyez ANIANE.

4.

SAINT-SAUVEUR - LANDELIN ou LENDELIN, bourg de France, en bafle Normandie, dans le territoire de Coutance. Le roi Charles VI l'érigea en comté, & il fut donné à Louis d'Orléans pour fupplément d'apanage, en échange du duché de Touraine. Il y avoit bailliage & vicomté. L'un & l'autre ont été transférés au bourg de PERRIERES, qui eft plus avant dans les terres, de la dépendance de l'abbaye d'Evreux.

5. SAINT-SAUVEUR SUR DIVE. Voyez DIVE, n°. 3.

6. SAINT-SAUVEUR, en Afrique, au Congo.

7. SAINT-SAUVEUR, en Amérique, entre les Lucayes.

Voyez SAN SALVADOR.

8. SAINT-SAUVEUR, riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la Gaspefie. Elle fe décharge dans la baye des Chaleurs.

9. SAINT-SAUVEUR, bourg de France, dans le pays de Puifaye, au diocèfe d'Auxerre. On y voit une tour feigneuriale très-ancienne. Ce lieu eft fur une des plus hautes élévations de la Puifaye, qui eft presque dans le centre des Gaules: la riviere de Loin prend fa fource un peu audeffus. Dès le huitiéme fiécle, Hermenold, comte d'Auxerre, y bâtit un monaftère, que l'évêque Maurin foumit à la cathédrale. Depuis, cette petite abbaye tomba entre les mains des feigneurs féculiers, jusqu'à ce que Landry, comte d'Auxerre, la donna environ l'an 1020, à Achard, abbé de faint Germain de la même ville. De-là, l'origine du prieuré de faint Sauveur, dont le prieur a joui de trèsbeaux droits, par accord avec les comtes d'Auxerre. Il y a fous l'églife du prieuré une crypte, qui approche du tems de la fondation : l'églife paroiffiale eft fous le titre de faint Jean-Baptifte. * Notes de M. Lebeuf, chanoine

d'Auxerre.

10. SAINT SAUVEUR DES VERTUS, Vertufium, abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Benoît, au diocèfe & à fix lieues au couchant de Châlons fur Marne. On ignore le tems de sa fondation. Elle rapporte deux mille livres.

11. SAINT SAUVEUR DE LERÉS, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, de la congrégation de Valladolid, en Espagne, dans la Galice, au diocèfe de Compostelle.

12. SAINT SAUVEUR DE LORANÇANA, abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Benoît, de la congrégation de Valladolid, en Espagne, dans la Galice, au diocèfe de Mondonedo.

13. SAINT SAUVEUR DE LEYRA, abbaye d'hommes, ordre de câteaux, de la congrégation d'Aragon, dans le royaume de Navarre, au diocèfe de Pampelune.

14. SAINT SAUVEUR D'OGNA, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, de la congrégation de Valladolid, en Espagne, au diocèfe de Burgos, à demi-lieue de l'Ebre. Elle fut fondée en 1011, pour des filles. Elle a fous fa dépendance plufieurs prieurés conventuels.

1. SAINT-SEBASTIEN, ville d'Espagne, dans la province de Guipuscoa. Elle eft médiocrement grande, & a un bon port fur l'Ocean, à l'embouchure de la petite riviere Gurumea, appellée par les anciens Menascum. On ne la voit pas que l'on ne foit tout près, parce qu'elle eft cachée du côté de terre d'une bute de fable, qui en dérobe la vue. Elle eft au pied d'une montagne, qui lui

que

fert de digue contre la mer. Son port est un baffin l'Ocean y forme, en pouffant fes ondes affez avant du côté de la ville; & on l'a fait plus large & plus profond, afin de le rendre plus affuré. Il eft formé de deux moles, qui ne laiffent qu'autant d'espace qu'il en faut pour l'entrée d'un navire; & les bâtimens y font à l'abri des vents, au pied de la montagne qui les couvre. Malgré cette précaution, on y a fenti quelquefois des ouragans fi furieux, qu'ils ont fracaffé jusqu'aux bâtimens qui y étoient à l'ancre. Mais ces cas n'arrivent que rarement. On voit fur le port une groffe tour carrée, où on tient toujours garnison. Les vaiffeaux de guerre ne font pas à Saint-Sebastien mais à Paffage, qui eft un autre port, ou une plage, à un quart de lieue de cette ville, tirant vers Fontarabie. C'est là que le roi d'Espagne tient l'escadre qu'il a fur l'Ocean. La ville de Saint-Sebastien eft environnée d'un double mur: celui qui regarde vers la mer eft fortifié de baftions & demi-lunes, avec du canon ; & il n'eft permis à aucun étranger d'aller deffus. Les rues y font longues larges & fort droites, pavées d'une grande pierre blanche fort unie, comme celle de Florence. On a foin de les tenir toujours nettes. Les maifons en font affez belles, & les églifes fort propres, avec des autels de bois, chargés depuis la voute jusqu'en bas, de petits tableaux, dont la plupart repréfentent le bienheureux faint Sebaftien, patron de la ville, attaché à une colonne & percé de fléches. Les dehors de la ville font fort agréables; on y a d'un côté la vue de la mer, & de l'autre les Pyrénées au bout d'une campagne fablonneufe. Il s'y fait un grand commerce qui y attire beaucoup de monde : de là vient qu'encore qu'elle eft extrêmement peuplée, plufieurs familles demeurent dans une même maifon, & un marchand étranger est obligé d'y loger chez un bourgeois, ne pouvant tenir maison à part. Il y a plufieurs Flamands qui y vivent de cette maniere. Ce qui a donné lieu à cette coutume, c'est qu'au commencement qu'ils y ont trafiqué, ils donnoient à leur hôte, par pure gratification, un pour cent de toutes les marchandifes qu'ils vendoient, & ces avides Biscayens ont fait cet ordre pour fe conferver un pareil profit. Audeffus de la montagne, au pied de laquelle eft la ville, on voit une citadelle fort élevée, qui la commande, munie de piéces de canon, avec une garnifon; & un peu loin de la citadelle un très-joli couvent de religieufes. Il est vis-à-vis de la ville, fur une hauteur, d'où l'on pourroit aifément la battre. La vue de ce lieu est tout-à-fait charmante. On y découvre tout-à-la fois la mer, des vaisseaux, des bois, des campagnes & des villes.

Le plus grand trafic de Saint-Sebastien eft celui du fer & de l'acier, dont on trouve des mines par tout le pays: on y en voit de fi pur, qu'on tient qu'il n'y en a point de pareil dans toute l'Europe; & il eft en fi grande quantité, qu'on en pourroit fournir tous les états voifins. Il s'y fait ausfi un gros commerce de laine, qui vient de la Caftille vieille. C'est par ce canal que viennent en France les fines laines d'Espagne. Tout cela fait comprendre que Saint Sebastien doit être une ville d'un féjour fort agréable. Le poiffon y eft excellent, & les fruits y font d'un gout & d'une beauté admirables. Les habitans de cette ville ont un privilége fingulier, dont ils fe glorifient beaucoup : lorsqu'ils traitent avec le roi d'Espagne en perfonne, il eft obligé de fe découvrir. Du refte, leur ville eft fous la dépendance de l'archevêque de Burgos. On voit fur la porte l'aigle impériale avec les armes de l'Espagne, & au-deffous celles de la ville. De là à Madrid, il y a quatre-vingt-quatre lieues. Dans tout ce pays, on ne voit que forges & moulins, où l'on prépare le fer; ce qui a fait dire que c'étoit la boutique de Vulcain. Le pere Hardouin croit que SaintSebastien eft le Morosgi de Pline, 1. 4, C. 20.

2. SAINT-SEBASTIEN, ville de l'Amérique méridionale, au Brefil, dans la capitainie de Rio Janeiro, fur la côte occidentale du golfe que forme cette riviere, & à deux lieues de fon embouchure. C'est le fiége d'un évêque, & du gouverneur de la province. Elle est dans une grande plaine entourée de hautes montagnes. Elle eft grande, bien bâtie, & les rues en font droites. Les maifons magnifiques des jéfuites & des peres bénédictins, qui la terminent des deux côtés, chacune fur une petite hauteur en rendent la vue fort agréable. Elle n'a aucune fortification du côté de la campagne, & elle n'eft défendue que par un petit fort, qui eft au bord de la mer, au bas des

jéfuites.

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jéfuites. Ses habitans font propres, & d'une gravité ordinaire à leur nation, qui eft la portugaife. Ils font riches, aiment le trafic, ont grand nombre d'esclaves Noirs, outre plufieurs familles entieres d'Indiens, qu'ils entretienment dans leurs fucreries; & à qui ils ne veulent pas ôter la liberté, comme étant naturels du pays. Leurs esclaves font, pour la plûpart, toutes les affaires de la maison ; ce qui rend les maîtres fi mous & fi eftéminés, qu'ils ne daigneroient fe baiffer pour ramaffer une épingle dont ils auroient befoin. Le luxe, & le libertinage même, eft fi ordinaire parmi eux, que, fi on en croit le fieur Froger, dans fa relation du voyage de M. de Gennes, p. 73& fuiv. les bourgeois, même des religieux, y peuvent entretenir. des femmes publiques, fans craindre la cenfure & les médifances du peuple, qui leur porte un respect tour particulier. L'impureté, felon cet auteur, n'eft pas le feul défaut de ces mauvais moines: il vivent dans une ignorance crasfe: on en trouve très-peu qui fachent le latin, & cet auteur infinue qu'ils ne s'en tiennent pas à la débauche des femmes. Il ne donne pas une grande idée du zéle des cordeliers, des carmes & des bénédictins, pour la converfion des pauvres Indiens, qui, dit-il, ne demandent qu'à être inftruits des vérités de l'évangile. Il n'y a, dit-il, en tout ce vafte pays, que huit ou dix bons peres capucins François, & quelques jéfuites qui s'employent avec zéle à ces

miffions.

De Laet dit que cette ville eft tellement étendue en longueur, qu'à peine on en peut faire le tour en une demiheure, quoiqu'elle n'ait que dix ou douze maifons de largeur. Elle eft divifée en trois parties; dans la haute font, la cathédrale & le collége des jéfuites, fondé par le roi Sebastien. La baffe eft dans la vallée qu'ils nomment Barrio de Sant Antonio. La troifiéme eft au bord de la baye, depuis le château qui eft le plus au dedans des terres, jusqu'au monaftère des bénédictins. Il y a quelques moulins à fucre, qui appartiennent à la ville de Saint-Sebastien; mais le principal commerce des bourgeois eft en coton, en bois de Brefil, & en plufieurs autres chofes néceffaires à la vie, dont le lieu abonde.

3. SAINT-SEBASTIEN, ville de l'ifle de Tercere, l'une des Açores. Elle eft petite, & fituée à deux lieues d'Angra, & à une lieue de Villa Praya.

4. SAINT-SEBASTIEN DE BUENA VISTA, c'eftà-dire, de bonne vue ; ville de l'Amérique méridionale, dans la terre ferme, fur des hauteurs qui font à la pointe orientale du golfe d'Uraba. Ojeda en jetta les fondemens en 1510, & la mit fous la protection de faint Sebaftien, dans l'espérance qu'il garantiroit fa colonie des fléches empoifonnées des barbares. Cette colonie y fouffrit tant de miferes, qu'elle quitta ce lieu, où les Américains mirent auffi-tôt le feu. Ainfi cette ville fut bâtie & détruite la même année.

5. SAINT-SEBASTIEN. (LE CAP DE) Voyez CAP. SAINT-SEINE, bourg & abbaye de France, en Bourgogne, à deux lieues de la fource de la riviere de Seine, & à cinq de Dijon, fur la riviere d'Ougne, entre deux montagnes. L'abbaye eft ancienne & fondée avant le tems de faint Grégoire, en un lieu nommé Segeftre, Maimont, in Magnipontenfi pago. Son nom latin eft Sicaster ou Segefter, & depuis fancti Sequani monafterium. Saint Seine en fut le premier abbé, vers le milieu du fixiéme fiècle. Elle fubfifte encore aujourd'hui, & eft fous la regle de faint Benoît, dans la congrégation de faint Maur, felon L'aillet, qui dit que Maimont, lieu de la naiffance de Saint-Seine, en latin Magnimontium, étoit une petite ville près de là. Il nomme petite ville ce que les autres appellent bourg de Saint-Seine; c'eft le grand chemin de Paris à Dijon.

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vers l'an 1080. L'évêque Nicolas y confacra en l'honneur de la fainte Vierge l'an 1156, une chapelle, qui étant tombée en ruine, fut réparée par le fameux Wallerand de Luxembourg, fire de Ligney. L'église qui se voit à présent, avec le chapitre conventuel & la bibliothèque, doit toute fa gloire à Guillaume Courtois : mais le cloître avec le refectoire & la falle abbatiale, doit la fienne à Nicolas Grifel. La chapelle de fainte Cecile y fut achevée par les foins d'Antoine Grifel. Antoine de Fourvies y renouvella le chœur d'à préfent, qui ne reçut sa perfection que par Michel de Sains. Cette abbaye jouit de quinze mille livres de revenu.* Le Carpentier, Hift. de Cambray, part. II, c. 8. Piganiol, Descr. de la France, t. 6, p. 161.

2. SAINT SEPULCHRE, au diocèse de Troyes.Voyez SAMBLIERES.

SAINT SERNIN, ancienne baronnie, érigée depuis peu en marquifat, dans le haut Languedoc, au diocèse d'Alby. SAINT-SERVAND, nouvelle ville de France, en Bretagne, au fond de la baye de Saint Malo, à demi-lieue de cette ville. Corneille ne fait cette diftance que d'un quart de lieue.

1. SAINT SEVER, ville de France, dans la Gascogne, au diocèle d'Aire. Elle eft fiége d'une fénéchauffée, qui eft du reffort d'Acqs. Cette ville, appellée fouvent cap de Gascogne, eft fituée fur l'Adour, à trois lieues du Mont-Marfan, & à fix lieues d'Aire. Elle a pris fon origine & fon nom d'une célébre abbaye de l'ordre de faint Benoît, fondée vers l'an 993 par Guillaume Sanche d'Aragon, duc des Gascons, en actions de graces de la bataille navale par lui remportée, par l'interceffion de faint Sever, fur les Normands, qui vouloient faire une descente dans la Gascogne, & la ravager. Cette abbaye a donné naisfance à la ville de Saint-Sever, qui s'eft formée autour d'elle. L'abbé de faint Sever étoit autrefois l'aumônier né de la cour des ducs de Gascogne. La manse abbatiale eft d'environ fix mille livres.

2. SAINT-SEVER, bourg de France, en Normandie, au diocèle de Coutance. Ce bourg a douze cents vingt habitans. Il eft fitué à huit lieues de Coutance, & à trois de Vire, fur la route d'Avranches, dont il eft à cinq lieues. Il a pris fa naiffance & fon nom d'une abbaye de l'ordre de faint Benoît, fondée par faint Sever, évêque d'Avranches, vers l'an 560. Elle a huit à neuf mille livres de revenu, tant pour l'abbé que pour les moines. Il y a dans ce bourg un marché, plufieurs foires & beaucoup de chaudronniers ; & dans la forêt il y a un monastère de religieux de la regle de faint Romuald, qu'on appelle les camaldules. La forêt de Saint Sever eft auprès de ce bourg, diocèle de Coutance, confins d'Avranches; elle a quatre lieues de circuit, & renferme le monaftère des camaldules, qui font fix, dont il y en a un prêtre. Ils font dépendans de l'évêque, qui y fait la vifite.

3. SAINT-SEVER DE RUSTAN, ville de France dans la Bigorre, diocèfe de Tarbes. Elle eft petite, & a pris fon nom de faint Sever, d'uné ancienne abbaye, dans la vallée de Ruftan, à deux lieues de Tarbes, fur l'Arros. Cette vallée eft le lieu le plus fertile du Bigorre.

L'abbaye, qui eft de bénédictins, fleuriffoit au commencement du dixiéme fiécle. Arfius, qui étoit fon abbé fut prépofé par le comte Sanche, au monaftère de faint Pé de Generez, que ce feigneur avoit fondé. L'abbaye de faint Sever de Ruftan fut ravagée, comme toutes les autres de la Gascogne, par les Sarrafins. Centule, comte de Bigorre, la foumit à faint Victor de Marseille vers l'onziéme fiécle, & en recommanda à Richard le rétabliffement, ce qui fut confirmé par une bulle du pape Urbain II de l'an 1089. Elle eft maintenant unie à la congrégation de faint Maur.

1. SAINT-SEVERIN, abbaye de France, dans le Poitou, au diocèfe de Poitiers. Cette abbaye eft de Chanoines réguliers de l'ordre de faint Auguftin. Elle eft fituée

fur les limites du diocèfe de Poitiers & de celui de Sain

1. SAINT SEPULCRE, (abbaye de) abbaye de France, dans la ville de Cambray. Cette abbaye prit fa naillance d'une cruelle famine, qui fut fuivie d'une telle peste , que les cimetieres de la ville ne pouvant contenir Le nombre des morts, l'évêque Gérard I fut obligé de bénir aux quelle on érigea fauxbourgs une grande place, à l'entrée de là- res, près de la riviere de la Boutonne & du château de une chapelle en l'honneur du faint Sépul- Dampierre, à trois lieues de Saint-Jean d'Angely. Elle a cre; Liébert, fon fucceffeur, y bâtit une églife, & y fonda embraffé la derniere réforme. On croit que c'est l'abbaye une abbaye de l'ordre de faint Benoît, & la confacra le dont parle Befly dans son hiftoire des comtes de Poitiers, 28 octobre 1063. Elle fut enfermée l'année fuivante dans froy Guillaume VIII, duc d'Aquitaine. Cette abbaye belli ce monaftère de très beaux bâtimens,, prit l'habit éprouva le même fort que toutes les autres pendant les

la ville.

guerres de religion. Les proteftans l'ont tellement maltraitée, qu'il n'y reftoit plus qu'un feul chanoine régulier, qui en étoit prieur & curé. Depuis que la réforme y a été introduite, on en a rétabli les bâtimens & les lieux réguliers. La manse abbatiale eft de trois mille li

vres.

2. SAINT SEVERIN DE CHATEAU-LANDON, en latin Caftri Nantonis abbatia, abbaye de France, dans le Gatinois, au diocèfe de Sens. C'étoit autrefois une communauté de chanoines féculiers, qui ont embraffé la regle de faint Augustin, & enfuite la réforme de la congrégation de France. Elle reconnoît Childebert I pour fon fondateur. Voyez au mot Caftrum l'article CASTRUM NAN

TONIS.

SAINT SEUILLY, abbaye de France, en Touraine. C'eft une abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Benoît. Cette abbaye s'appelle Sully. Elle a été fondée par les feigneurs de Montforeau, & les comtes d'Anjou, à qui les abbés rendoient autrefois hommage. Elle a trois religieux, qui avec l'abbé ont trois à quatre mille livres pour

tout revenu.

SAINT - SEVIRE, forêt de France, en Normandie. Elle est de huit cents arpens & de la maîtrise de Bayeux. SAINT SEVRIN ou SURIN, abbaye de France, en Guienne, près de Bourdeaux. Cette abbaye eft d'hommes. Elle eft fituée près les murs de Bourdeaux. Elle étoit autrefois de l'ordre de faint Auguftin, mais il y a déja longtems qu'elle eft fécularifée. Elle est ancienne.

SAINT-SIDROINE. S. Sidronius, mal écrit SaintCidroine par quelques modernes, village de France, dans le Senonois, à une lieue de Joigny vers le levant, fur le rivage droit de la riviere d'Ionne. On croit que c'est en ce lieu nommé primitivement Laçon, que fur matyrifé le 3 juillet faint Sidroine, qui lui a donné fon nom. Il y a un prieuré très-ancien de l'ordre de Cluny, dépendant de la Charité fur Loire. C'est un pays de carrieres de craye. La Roche, hameau fitué un peu au deffus, en dépend.

SAINT SIGISMOND, en latin abbatia fancti Sigismundi prope Ortefium, abbaye de France, dans la principauté de Béarn, au diocèle de l'Escar, près de la Dortès. Cette maison eft de filles, de l'ordre de câteaux. Elle a été fondée par les comtes de Béarn. On lui a donné quelquefois le nom de SAINTE MARIE DE L'ESPERANCE: fa premiere abbeffe fe trouve dans l'hiftoire de Béarn, par de Marca, avec celle de la fondation de ce monastère.

SAINT-SIMON, bourg de France, en Picardie, fur la Somme, avec titre de duché-pairie, au diocèle de Noyon. Ce lieu a cent cinquante cinq habitans. Il a été érigé en duché-pairie, en faveur de Claude de Rouvroy, par Louis XIII, en 1635.

SAINT-SORLIN, bourg de France, en Bourgogne, au diocèfe de Lyon. Ce bourg eft un marquifat; il eft fiége du mandement, & députe aux affemblées du Bugey. 1.SAINT SULPICE, abbaye de France, dans le Bugey, au diocèle de Bellay. Cette abbaye d'hommes eft de l'ordre de cîteaux. Alphonfe d'Elbene dit que c'étoit auparavant un prieuré de l'ordre de Cluny, qui fut donné en 1130 à l'abbaye de Pontigny, & Amedée II, comte de Savoye, y fonda les religieufes, felon Guichenon: elle eft fituée à trois lieues de Bellay. Le premier abbé s'appelloit Bernard. Il y a eu autrefois en ce monaftère un frere convers nommé Vital, qui a éclaté en miracles pendant fa vie & après la mort. Ce lieu a été fort endommagé par les

calviniftes.

2. SAINT-SULPICE, marquifat de France, dans le Quercy. La paroiffe eft de trois cents dix habitans.

3. SAINT SULPICE, abbaye de France, en Bretagne, au diocèle de Rennes. Cette abbaye eft de filles, de l'ordre de faint Benoît, à trois lieues de Rennes, au nord. Le lieu où elle eft fituée s'appelloit autrefois la forêt du Nid de Merle. Elle a été fondée en 1096, par Raoul de la Fustaye.

4. SAINT SULPICE DE PIERREPONT, prieuré de France, dans le Soiffonnois.

5. SAINT-SULPICE de lezadoiS, Ville de France, dans le haut Languedoc, au diocèfe de Rieux, fur la riviere de Leze, à quatre lieues de Toulouse, & à deux de Rieux. Elle fuit le droit écrit. Il n'y a point de Gabelle: fa taille eft réelle. Cette ville fait partie de la comman

derie de Reineville, de l'ordre de faint Jean de Jerusalem. Le commandeur eft le patron & le curé primitif de la paroifle. Il la fait deffervir par un vicaire perpétuel ; le roi en eft le feigneur haut jufticier. Il y a un hôpital fondé par un bourgeois de la ville : le revenu en eft très-modique.On recueille dans fon territoire du bled, du gros miilet & du vin. Il ne s'y fait aucun commerce. Il y a cinq foires, le 4 mai, le 16 juin & les deux jours fuivans, le 22 juillet, le 13 feptembre & le 20 Novembre. Cette ville de faint Sulpice eft ville maîtreffe du diocèfe, & fon premier conful entre aux états de Languedoc. Les habitans font affables & ont très-bon cœur. Ils n'ont jamais fouffert d'hérétiques. L'ardeur avec laquelle ils repouflerent en 1 522 ceux de la religion proteftante en convainc affez. Ils attaquerent faint Sulpice le 20 octobre de la même année. Pendant la nuit, croyant furprendre la ville, ils avoient déja dreffé les échelles pour escalader, lorsqu'heureusement une bonne femme logée près des remparts de la ville, & qui alloit éveiller le fournier pour allumer le feu au four, apperçut les ennemis, & fut avertir la compagnie de la garde bourgeoife destinée pour la défense de la ville, dont le chef étoit Jacques Ayral, qui ayant été fur eux avec fa petite troupe, les tailla en pièces, quoiqu'incomparablement en plus grand nombre, & les contraignit de fe retirer. Depuis ce tems, & en reconnoiffance de cette victoire, on faic tous les ans à pareil jour une proceffion folemnelle autour de la ville, & cette proceffion fe fait en l'honneur de faint Capraife, parce que c'eft précisément ce jour qu'on fit lever le fiége: on appelle cette proceflion la délivrance de la ville.

Les habitans de Saint-Sulpice n'ont pas témoigné moins de zéle contre les ennemis de l'état; la fermeté avec laquelle ils répondirent au duc de Marfin, lors de fa révolte, en est une preuve. Ce feigneur s'étant arrêté devant les portes de la ville, & ayant demandé qu'on lui fournit des vivres en payant, il lui fut répondu qu'ils n'en fournisfoient pas à ceux qui prenoit les armes contre leur prince, & qu'ils aimoient mieux foutenir un fiége, que de lui être infidéle dans la plus petite chofe : ce qui obligea le duc de continuer fa route, & d'aller féjourner ailleurs.

6. SAINT-SULPICE DE LA POINTE, petite ville de France, dans le haut Languedoc, au diocèle de Toulouse, à cinq lieues au nord eft au confluent de l'Angout & du Tonr. C'eft un fiége royal de Villelongue.

1. SAINT THIBAULT, en latin fandus Theobaldus, paroiffe de France, en Bourgogne, dans le diocèfe d'Autun. Ce lieu eft fitué en plein pays fur la riviere d'Armançon. L'abbé de faint Seine eft patron de la cure dans l'enclos de cette paroiffe. Il y a un prieuré de mille cinq cents livres de rente à la collation de l'abbé de faint Rigault d'Autun. Il y a une chapelle dans l'églife de ce prieuré, valant quatre cents livres, & qui en dépend. Ce lieu donne le nom à la vallée dans laquelle il eft fitué. Elle est très-abondante en grains.

2. SAINT THIBAULT, prieuré de France, en Champagne, au diocèfe de Châlons. Il eft fitué fous les murs de la ville de Saint-Dizier, fur la petite riviere de Renelles. C'étoit autrefois un prieuré clauftral, fondé par les comtes de Champagne de ce nom; préfentement il n'y refte qu'une chapelle, dans laquelle le vicaire de la paroiffe de la Noue va dire la meffe trois fois la femaine. C'eft un pélérinage célébre dans tout le Perthois & le Valage. Les revenus de ce prieuré font la dixme de la paroiffe de la Noue, qui eft un fauxbourg de Saint-Dizier, auffi confidérable lui feul que toute la ville & l'autre fauxbourg enfemble, un four bannal où les habitans de la Noue font obligés d'aller cuire leur pain, & plufieurs héritages. Ces revenus font affectés au féminaire de Châlons, à la charge de tenir chaque année dans le féminaire trois fujets de la paroiffe de la Noue gratis: mais cette charge eft mal acquittée, à la réserve néanmoins de la moitié des dixmes de vin, que perçoit le curé de la Noue, & d'un préciput de huit fetiers de bled & autant d'avoine, que le même curé prend fur la dixme du finage. Le féminaire paye auffi cinquante livres au vicaire de la Noue. La fête de faint Thibault fe célébre le 1 juillet. Les laboureurs de la Noue le prennent pour leur patron, & le curé de la Noue eft obligé d'y célébrer folemnellement les premieres vêpres, la grand'melle & les fecondes vêpres, où affiftent tous les laboureurs en corps. Le receveur du prieuré pour le féminaire eft obligé de leur donner

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