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qui a fa police, fon bourguemestre & fon confeil, avec une églife collégiale de douze chanoines. Rodolf III, dernier roi de Bourgogne, donna cette ville aux évêques de Bafle: les principaux villages de fon territoire font, la Chaux, Noirmont, Pomerat, Sagneleger, Elmont, Montfalcon, &c.

2. SAINT URSIN, prieuré de France, dans le diocèfe du Mans de Sainte Croix. Il y a trois religieux.

SAINT VULMER, abbaye d'hommes, en France, dans la Picardie. Elle eft de l'ordre de faint Auguftin. Autrefois elle étoit de l'ordre de faint Benoît. Elle eft fituée dans les bois, auprès de Boulogne & de la mer. Elle a été entierement détruite par Henri VIII, roi d'Angleterre. Il n'y a plus de conventualité. Elle devoit fon origine à faint Vulmer, qui s'étoit attaché, encore tout jeune, à l'abbaye d'Haumont, en Haynault, dont il garda d'abord les troupeaux ; puis ayant appris à lire, il donna des marques fi éclatantes de fon esprit & de fes bonnes qualités, que l'abbé d'Aumont lui fit faire fes études, & il devint prêtre. Les progrès qu'il fit lui attirerent des éloges ausquels fon humilité fut fi contraire, qu'il s'enfuit dans une affreuse forêt, qu'il fut encore obligé de quitter pour la même raifon. Il revint dans fa patrie, près de Boulogne, & fe retira dans une forêt, qui lui avoit appartenu, comme faifant partie de fon patrimoine. Il y vécut en hermite. Son frere Valmar venoit tous les jours lui apporter à manger, & pour fe faire entendre il frappoit avec un maillet fur une petite table de bois qu'il avoir fuspendue à un arbre, & qui lui tenoit lieu de cloche. Un grand nombre de faintes ames allerent le trouver, pour le prier de les conduire dans une vie fainte & retirée. Il s'y forma, vers l'an 688, deux monastères, un d'hommes & un de femmes, fous l'invocation de la fainte Vierge. On y confervoit la table de bois, & le maillet dont il vient d'être parlé.

SAINT YON, prieuré ce France, dans l'ifle de France. Il eft fitué dans la paroiffe de même nom, qui eft un fief appartenant à M. le président de Lamoignon. Ce prieuré vaut dix mille livres de rente.

en

SAINT-YRIEIX, ou SAINT-YRIER de la Perche, latin Attane, ou fancti Aredit cœnobium ou Attanum fancti Aredii, ville de France, dans le Limofin. Cette ville eft fituée fur la riviere nommée Lille. Il en eft parlé dans les annales de France à l'année 734. Elle eft de deux mille fept cents foixante-dix habitans. Il y a une prévôté du reffort du préfidial de Limoges : la juftice en eft partagée avec le roi & le chapitre. Il y a aux environs des mines de fer affez confidérables. Il y avoit autrefois une abbaye de l'ordre de faint Benoît, fondée en 572. Elle a été fécularifée en un chapitre de trente-deux chanoines. Il n'y a plus préfentement qu'un doyen, un chantre, douze chanoines & fix titulaires du bas chœur. Cette abbaye, qui a donné la naiffance & le nom à la ville, eut pour fondateur faint Yriez ou Yrier, Aridius ou Aredius, vers le milieu du fixiéme fiécle. Il fonda ce monastère dans une terre de fon patrimoine nommée ATTANE, en Limoufin, du côté du Périgord, près de la riviere de Lille. Il en fut le premier abbé, & y fut enterré. Après la mort la célébrité de fon culte y forma une ville qui porte fon nom, auffi-bien que le monastère. L'abbaye a été depuis changée en une collégiale, & foumise au chapitre de S. Martin de Tours.

SAINT-YVES, bourg d'Angleterre, en Huntingthonshire, fur l'Oufe, à deux milles au-deffous de Huntington, en descendant vers Ely. Il eft remarquable par le droit qu'il a de tenir marché public, & par la réputation de fes eaux médicinales.

2. SAINT-YVES, bourg d'Angleterre, dans la province de Cornouailles. Il a droit de tenir marché public. Etat préf. de la grande Bretagne, t. I.

SAINT-ZACHARIE, village & monaftère de France, en Provence : il eft très-ancien, & exiftoit dès le tems .de Caffien, en 450; il a reçu la réforme en 1630. Il est de l'ordre de faint Benoît.

SAINTE AGATE. Voyez SANTIA. SAINTE-AGATHE, hameau dans le Brabant Hollandois. Il n'eft remarquable que par un monaftère, de religieux croifiers, qui s'y font confervés au moyen d'un tribut de deux mille florins qu'ils payent par an aux Etats Généraux.

SAINTE-AGNÉS, petite ifle, au couchant de l'ifle de la Grande-Bretagne, & l'une des Sorlingues.

SAINTE ALOUSIE. C'eft ainfi que quelques François ont dit par une mauvaise imitation de la prononciation des Espagnols qui difent fanta Lucia, comme s'il étoit écrit fanta Loufia. Les perfonnes inftruites, & même les négocians qui trafiquent dans les Antilles, disent sainte Lucie. Voyez ce mot n°. 2.

I. SAINTE-ANNE, (LES ISLES DE ) ifles de l'Amérique, fur la côte du Brefil, dans la baye de Saint-Louis de Maragnan. Le pere Labbe, miffionnaire jéfuite, dit qu'elles font au nombre de trois: quelques brifans femblent en former une quatrième. Elles font toutes couvertes de bois : la terre ferme n'en eft éloignée que de trois ou quatre lieues. On trouve fur ces ifles quantité de gros oifeaux qu'on nomme foux, parce qu'ils fe laiffent prendre fans peine en peu de tems, ajoute ce pere, nous en primes deux douzaines ; ils reffemblent à nos canards, à la réserve du bec qu'ils ont plus gros & plus arrondi: leur plumage eft gris; on les écorche comme on fait les lapins. *Lettres édifiantes t. 1, p. 338.

2. SAINTE-ANNE, LE PORT DE ) aujourd'hui le port Dauphin, dans l'ifle Royale, dans l'Amérique feptentrionale. Denys, Descrip. de l'Amérique feptentrionale, t. 1, c. 6', en parle ainfi : Il est bon & fpacieux; fon entrée eft entre deux pointes, & n'a pas de large. Les vaisfeaux de trois ou quatre cents tonneaux y peuvent entrer de toute marée. L'ancrage eft bon; & quand les cables manqueroient, l'on n'échoueroit que fur des vafes. Ce port pourroit contenir mille vaiffeaux. Le baffin eft entouré de montagnes & de roches fort hautes. Les navires peuvent mettre le beaupré en terre à la droite en entrant c'eft-à-dire, fe mettre fans danger fi près de terre, que le mât de beaupré, qui eft à l'avant du navire, y puille toucher. La roche eft escarpée, & il y a quelques petites rivieres & ruiffeaux qui viennent des montagnes. A l'extrémité du port on voit une montagne de roche blanche comme du lait, & auffi dure que le marbre. D'un autre côté eft une terre toute niêlée de petits cailloux, de plufieurs couleurs. Il en est tombé à la côte des morceaux d'affez bonne groffeur, contre lesquels la mer bat, fans qu'ils le mettent en piéces : au contraire, ils s'endurciffent fi fort à l'air & à l'eau, que les outils n'en peuvent faire fortir la moindre partie; ce qui fait croire qu'ils ne feroient pas moins beaux au poli que le marbre, auffi-bien que la roche blanche dont je viens de parler, fi l'on en faifoit l'effai. Il y a pêche de faumon dans ce port; mais le maquereau, fur-tout, y eft abondant & monftrueux pour la groffeur ; on le prend à la ligne à l'entrée du port, qui est une pointe de fable où l'on trouve force coquillages.

3. SAINTE-ANNE, paroiffe de la grande Terre de la Guadaloupe, fituée entre la paroifle du Grand-Gorier & celle de Saint-François, à la bande du fud de cette ifle, vis-à-vis deux rochers que l'on appelle les deux diamans. Elle est deffervie par les capucins, ainfi que les deux autres paroiffes de la grande Terre.

4. SAINTE-ANNE, ( fort de) dans l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France. Il eft fitué près du lac de Champlain, à trois lieues du Fort Saint-Louis, ou de Sorel. On y peut aller haut rapide au lac de Champlain.

5. SAINTE-ANNE, (plaine de Bas) à la côte feptentrionale de l'ifle de Saint-Domingue. Elle eft entourée de montagnes, & arrofée d'une riviere que l'on appelle la riviere falée.

6. SAINTE-ANNE, (le golfe de ) ou la BAYE DE SAINTE-ANNE. Voyez au mot BAYE.

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SAINTE APHRODINE, abbaye de France en Languedoc, dans la ville de Beziers. Elle eft fécularisée.

SAINTE AUSTREBERTE, fanita Auftreberta, abbaye de filles, de l'ordre de faint Benoît, en Picardie, au diocèle d'Amiens, dans la ville de Montreuil, où elle a été transférée, étant auparavant dans la ville d'Hesdin. Cette abbaye fut fondée vers l'an 1650, par fainte Austreberte, premiere abbeffe de Pouilly, felon d'autres, de Saint-Paul en Beauvoilis. Elle étoit petite fille de Godefroi le Grand, & fœur de fainte Franchilde.

SAINTE BARBE EN AUGE, bourg de France, en Normandie, au pays d'Auge, au diocèfe de Lifieux. Il eft fitué fur la riviere de Dive, à fix lieues de la mer. Il

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y a un prieuré confidérable de chanoines réguliers de faint Auguftin, de la congrégation de France. La manfe prieuriale commendataire elt attribuée au college royal de Rouen. L'églife de ce prieuré eft valte, & les religieux, dont la maison eft fort grande, dellervent beaucoup de cures à la nomination de ce prieuré. Il poffède trois baron. nies, & de lui dépend le prieuré clauftral de Grasville Sainte-Honorine, dans le pays de Caux, & près du Havre. * Corn. Dict. Mémoires dreffes fur les lieux.

SAINTE BASEILLE, baronnie de France, en Gascogne, dans le Bazadois, fur la Garonne.

SAINTE BAUME. (LA) Voyez BAUME.

1. SAINTE CATHERINE, montagne & monastère, dans l'Arabie Pétrée, au pied du mont Sinaï, de qui le monaftère dépend. Ce monastère eft bâti de pierres de taille, fur de très-hautes montagnes escarpées. Du côté de l'orient il y a une fenêtre, par laquelle ceux de dedans tirent les pèlerins dans le couvent avec une corbeille, qu'ils descendent au bout d'une corde paffée par une poulie. Ils fe tiennent ainfi enfermés pour éviter les infules des Arabes, auxquels ils fourniffent quelques nourritures par le moyen de cette corbeille. L'églife eft un ancien bâtiment orné d'un grand nombre de tableaux. Derriere le maître-autel eft une chapelle qui couvre la place où étoit le buiffon ardent, dans lequel Dieu apparut à Moïse & l'on n'y entre que nuds pieds. A côté du maître-autel, il y a une châffe de marbre blanc, fur laquelle on voit des feuillages taillés en bas-reliefs. Cette châffe, couverte ordinairement d'un drap fort riche, renferme le crane décharné de fainte Catherine, avec fa main gauche fort defféchée, dont les ongles font tous entiers.

2. SAINTE CATHERINE, (LA MONTAGNE DE) fait partie du mont Sinaï, dans l'Arabie Pétrée. Au pied de cette montagne eft le monaftère des quarante martyrs. En montant on trouve quantité de pierres, où font repréfentés naturellement des arbres, & en les rompant on en trouve encore au-dedans; il y a de ces pierres qui font fort groffes. Au milieu de la montagne on trouve une belle fource d'eau claire, avec un grand baffin dans le roc. Cette fource fut découverte, dit-on, par une caille, lorsque les religieux, ayant descendu le corps de fainte Catherine jusques-là, mouroient de foif, & cette fontaine commença alors à fourdre. Au haut de la montagne, fous un petit dôme qui eft fur fa cime, on voit le lieu où le corps de fainte Catherine, felon une tradition du pays, fut porté fut porté par les anges incontinent après qu'on lui eut coupé la tête à Alexandrie. Ce faint corps demeura là trois cents foixante ans, jusqu'à ce qu'un bon religienx ayant fu la nuit vélation que ce corps étoit en haut, il y alla le matin avec tous les religieux qui l'apporterent en proceffion jusqu'au monastère, où ils le mirent dans une belle châffe d'argent qui y eft encore. Sous le dôme où repofoit le corps de la fainte, eft une grande pierre, un peu élevée de terre; c'eft où l'on dit qu'il fut placé par les anges. On l'y voit encore marqué, comme ayant été pofé fur le dos. Il y a bien de l'apparence que cette impreffion eft l'ouvrage des hommes. Autour de cette pierre eft un dôme en forme de petite chapelle carrée. * Thevenot, Voyage du

Levant, c. 27.

par

3. SAINTE CATHERINE, abbaye d'hommes en France, en Normandie. Elle étoit bâtie fur une montagne près de la ville de Rouen ; il n'en reste plus aucun veftige: les revenus font unis partie à la chartreufe de Saint-Julien, qui eft au bas de la montagne, partie à la chartreufe

de Gailion.

4. SAINTE CATHERINE, prieuré de France, dans le Soilfonnois. On l'appelle fainte Catherine à Rouvre. Il est de deux mille huit cents livres.

5. SAINTE CATHERINE DE COING, prieuré de France, dans le Berry. Il eft du diocèfe de Bourges, & du

reffort d'Ifloudun.

rement les religieufes qu'elle lui envoyoit pour commencer
ce nouvel établillement. Ce monatère, aufli tôt après fa
fondation, fut réduit à une fi extreme dilette, qu'à peine
y avoit il de quoi entretenir quatre ou un religieufes.
Enfin le 13 juillet 1484, par l'autorité du pape Sixte IV,
qui mourut un mois après, les chanoineties furent challées
par l'évêque d'Alby, & on mt à leur place l'an 1486, des
filles de l'étroite obfervance de fainte Claire, fous le titre
de l'Annonciation, qui fe font maintenues jusqu'aujour-
d'hui dans la régularité & l'observance de la plus exacte
pauvreté.

7. SAINTE CATHERINE D'APT, en latin abbatia
fanita Catharina, abbaye de filles, en France, dans le dio-
cèfe & la ville d'Apte. Cette abbaye eft de l'ordre de faint
Auguftin. Son origine fe connoît par une inscription qui est
dans le cloître, & qu'on peut encore lire. La voici:

Anno Domini MCCXCIX. fcilicet in fefto fancti Stephani
R. in Chrifto P. D. Raimundus Botti bone memoria Apt.
Episcopus quondam hoc monafterium adificavit & dotavit,
cujus anima requiescat in pace Chrifti. Amen.

L'an du Seigneur MCCXCIX. le jour de la fête de faint
Etienne, le R. P. en Jefus Chrift meffire Raimond Botri
de bonne mémoire, autrefois évêque d'Apt, a fait bâ-
tir & a doté ce monaftère. Que fon ame repofe en paix..
Amen.

Cette abbaye a eu des abbeffes de la plus haute qualité, & du plus rare mérite.

8. SAINTE CATHERINE DE FIERBOIS, bourg de France, dans la Touraine, au diocèfe de Tours. Ce bourg cft fitué à une lieue de Sainte-Maure: il a cinq cents quarante habitans. Il eft renommé pour les excellentes prunes de fainte Catherine. On veut que ce foit ce lieu où la Pucelle d'Orléans trouva l'épée de Charlemagne, dont elle fe fervit dans les expéditions militaires, & qu'on a portée depuis au tréfor de Saint-Denys. On dit qu'elle la trouva dans le tombeau d'un foldat,

9. SAINTE CATHERINE DE LAVAL, prieuré de France, dans le Maine. Il eft de l'ordre de faint Augustin & fitué dans la ville de Laval. Il a été fondé en 1224 par Arife de Craon, veuve de Guy VI. La manfe du prieur eft de deux mille livres, & la manfe monacale de douze cents livres.

10. SAINTE CATHERINE DE MONTPELLIER, prieuré de France, dans la ville de Montpellier. Voyez

MONTPELLIER.

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2. SAINTE-CLAIRE, petit lac de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France. On la rencontre après avoir traversé le lac Ontario, & remonté fix lieues la riviere de Niagara, connue auffi fous le nom du Détroit. Il a environ quatre lieues de long & trois de large, & reçoit deux rivieres affez confidérables. A l'entrée de ce lac il y a une petite ifle, qui porte le même nom, & où il y a d'excellens pâturages. Le lac eft fort poiflonneux. * Le P. de Charlevoix, Journal d'un voyage de l'Amérique fepten

trionale.

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3. SAINTE-CLAIRE, petite ifle de la mer du fud, à vingt-cinq lieues du cap Blanc, près du fond de la baye de Guayaquil. Cette ifle eft paffablement longue, & paroît comme un homme mort étendu & enfeveli. La côte orien tale en repréfente la tête, & l'occidentale les pieds. Les vailleaux destinés pour la riviere de Guayaquil, pasfent au fud pour éviter les fonds bas, qui font du côté du nord, où des vaifleaux fe font autrefois perdus. Les Espagnols difent qu'un vaiffeau richement chargé,ayant fait naufrage au nord, près de l'ifle Sainte-Claire, une 6. SAINTE CATHERINE D'ALBY, en latin abbatia partie de l'argenterie fut retirée par un homine qui venoit fanda Catharina, vulgairement Capitis Pontis Tarnis, ab- de la vieille Espagne, avec une patente du roi, qui lui baye de filies, en France, dans le diocèle d'Alby. Cette ab- permettoit de pêcher les naufrages fur ces mers; mais que baye eft fituée daus la ville même d'Alby; elle eft de l'ordre de faint Auguftin, & a tire fun origine de l'abbaye de l'or- affurent que le vaiffeau eft encore en l'état où il le laiffa, fi vant un lettre écrite cette même année, par l'abbelle Jeanne chofe à la dérobée. Ces Indiens en enleveroient beaucoup drede faint Auguftin, à Touloufe, vers l'an 1333, fui- ce n'eft que les Indiens en retirent de tems en tems quelque tère dans cette ville, & par laquelle elle lui foumet entie- virons. Le chat de mer, l'évéque d'Alby, au fujet de la conftruction d'un mona davantage fans les chats de mer qui fourmillent aux enfemblable au merlan en beaucoup

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de chofes, a la tête plus plate & plus grofle. Il a une gueule large, & aux deux côtés certains petits poils qui repréfentent la barbe d'un chat; c'eft de-là qu'il a pris le nom de chat marin. Il a trois nageoires, une au haut du dos, & une de chaque côté : chaque nageoire eft compofée d'une arrête fort pointue & extrêmement venimeufe; de forte qu'il eft dangereux de fe plonger aux endroits où il y a abondance de ce poillon. Les Espagnols qui fe font ha zardés à chercher ces richeffes que la mer a englouties, en out fait une trifte expérience, les uns y ayant perdu la vie par piquures, & les autres l'ufage de leurs membres. Cela eft caufe que quand on en prend à l'hameçon, on le foule au pied pour le faire tomber de fa gueule, de peur qu'en fe tremouflant il ne pique les mains de ceux qui voudroient le prendre. Il y a des chats de mer qui pefent fept ou huit livres. Quoique les arrêtes des nageoires de ce poiffon foient infectées de venin, celles du refte du corps ne le font pas. Sa chair eft douce, délicieuse & fort faine. De l'ifle de Sainte-Claire jusqu'à Punta Arena il y a fept lieues eft nord-est.

1. SAINTE-COLOMBE, ville de France, dans le Forez, au bord du Rhône, vis-à-vis de Vienne. Elle a fix cents habitans & une viguerie royale, reffortiffante à la fénéchauffée de Lyon.

2. SAINTE-COLOMBE LEZ SENS, abbaye de France, auprès de la ville de Sens. Ce font des bénédictins. Elle fut fondée en 936 en l'honneur de fainte Colombe vierge, qui y fut martyrifée l'an 175.

1. SAINTE CROIX, abbaye d'hommes, en France, dans la Bretagne, au diocèle de Treguier. Cette abbaye elt de l'ordre de faint Auguftin. Elle a été fondée en 1135. Elle eft fituée à une demi-lieue de Guingamp.

2. SAINTE CROIX D'ANGLE, abbaye d'hommes, en France, au diocèfe de Poitiers. Cette abbaye eft de l'ordre de faint Auguftin: elle eft fituée fur la petite riviere d'Anglin. On prétend qu'elle a été bâtie par faint Ifembert, évêque de Pontiers, par fa mere Teburge, & par fes freres Tenebaud & Manaflès. Guillaume Temper en fit la dédicace l'an 1192. La premiere pierre avoit été pofée l'an 1175, & l'édifice fut achevé l'an 1191.

3. SAINTE CROIX D'APT, abbaye de filles, en France, au diocèle d'Apt. Elle étoit autrefois de l'ordre de faint Benoît, préfentement elle eft de celle de cîteaux. Elle doit fon commencement à Chauviere, abbé de faint André d'Avignon, qui l'an 1234 abandonna,moyennant une rente annuelle, l'églite de fainte Croix en Roussillon, à Cecile & à quelques autres vierges, qui brûloient d'un ardent défir de fe confacrer à Dieu dans la vie religieufe. Il fe réferva auffi le droit de confirmer chaque abbeffe qui feroit élue. Mais l'an 1361 ce couvent de filles ayant été ravagé par des foldats, le cardinal Ange de Grimoald, frete du pape Urbain V, & archevêque d'Avignon, fit conftruire pour ces faintes filles un monastère dans la ville d'Apt. Elles ne commencerent à l'habiter qu'en 1372.

La charte de cette fondation faite réciproque, entre l'abbé Chauviere & l'abbeffe Cecile, porte que lorsque les moines de faint André d'Avignon iront à fainte Croix, les religieufes les recevront honnêtement, & comme il convient recevoir fes feigneurs & maîtres; que même elles les régaleront felon leurs facultés, & qu'au cas que dans la fuite il ceffe d'y avoir des religieufes dans cette maifon, dès l'inftant l'abbé & les religieux s'en empareront, comme de chofe à eux appartenante, &c. Le catalogue de fes abbeffes monte au nombre de vingt-deux jusqu'en 1712. Charlote de Chauvigny de Blot fa vingtiéme abbeffe, y mit la réforme en 1638.

4. SAINTE-CROIX, ifle de l'Amérique feptentrionabe, la derniere de toutes les Antilles qui font au deffous du vent. De Laet, qui la met fur la hauteur de 174 & 25 fcrupules, à douze ou quinze lieues de l'ifle Saint-Jean de Porto Rico, vers le fud-eft, dit que les anciens habitans l'appelloient Ayay. Les Espagnols qui les en chafferent, en firent cas, parce que c'étoit la premiere ifle qu'ils avoient occupée aux Antilles, en venant du nord chercher une habitation commode pour jetter les fondemens de leurs colonies. Le même de Laet ne lui donne que huit lieues de longueur; mais il y a des relations qui l'étendent jusqu'à vingtdeux en droite ligne, fi on en excepte les extrémités. Il eft certain qu'elle eft plus longue que large. Toute la terre de cetteifle eft excellente. On y voit de belles plaines de terre

noire, & facile à labourer. Il y a plufieurs arbres fort beaux, propres à la teinture & à la menuiferie. Il y a autfi grand nombre de belles rivieres & de fontaines; mais comme cette ifle eft plate, les eaux n'ayant point allez de pente, il fe forme à leurs embouchures de grands étangs, qui dans certaines faisons rendent l'air mal fain. Ces étangs font fort poiffonneux. Cette ifle a trois ports où les vaiffeaux peuvent s'arrêter en fureté : deux du côté du nord, dont le premier qui eft bon & fpacieux, fe nomme le port de Saint-Jean: le fecond, qui eft à l'embouchure de la riviere falée, à trois lieues de celui-ci, l'emporte fur tous les trois. Les vaiffeaux de fix-vingts tonneaux peuvent monter jusqu'à une demi-lieue dans la riviere, & la rade qui eft à cette embouchure a une telle étendue, que cinq cents des plus grand navires y pourroient tenir à l'ancre fans s'incommoder. Le troifiéme port eft du côté du midi, & fort fpacieux; mais quoiqu'il ait un bon fond, le petit nombre d'habitations qu'il y a en ce quartier eft caufe qu'il eft fort peu fréquenté. Les François s'en mirent en poffeffion l'an1650. Le pere Labat, Nouveaux voyages aux ifles de l'Amérique, t. 2, p. 195 & fuiv. dit Elle peut avoir dix ou douze lieues de long, & trois de large dans l'endroit le plus étroit. Elle eft à 18d 15'. Quant à la longitude elle eft environ à trente lieues, fous le vent de Saint-Chriftophle, à huit de Port Lic, à fix de l'ifle à Crabes ou Boriquen, & à cinq de Saint Thomas. Cette ifle, à la réferve de l'eau, qui eft affez rare en bien des endroits, eft un lieu charmant : c'eft un terrein presque uni : il n'y a des collines que vers le milieu de l'ifle : les pentes en font douces, & couvertes des plus beaux arbres du monde. Les acajous, les bois d'inde, les acomas, les balatas, les bois rouges de toutes fortes y font en abondance. Il y a des cannes, des orangers, des citronniers en quantité ; du manioc, & des patates excellentes, quantité de fangliers, de coqs & de poules communes, qui font devenues fauvages; des pigeons, des ramiers & des cabrites.

Le fpirituel de l'ifle de Sainte-Croix a toujours été adminiftré par les Jacobins depuis que l'on commença à s'y établir, jusqu'en 1696, qu'on transporta cette colonie, pour augmenter celle de Saint-Domingue. On laiffa dans l'ifle les bêtes à corne & à laine avec les chevaux, on mit le feu aux maifons, & on démolit le fort.

La France a vendu fon droit fur cette ifle à une compagnie danoife, établie à Copenhague; ainfi cette ifle releve préfentement du Danemarck.

5. SAINTE-CROIX, (LA RIVIERE DE) riviere de l'Amérique feptentrionale, dans le pays des Sioux. Elle est affez confidérable par le nombre d'autres rivieres, qu'elle reçoit avant que de porter fes eaux dans le Miffiffipi, où elle fe décharge à douze lieues & demie au-deffous du Saut de Saint-Antoine de Pade, après un cours d'environ cinquante à foixante lieues nord-eft fud-oueft, à travers des plaines marécageufes, couvertes de folle avoine : c'est celle que le pere Hennepin appelle riviere du Tombeau: on la nomme encore quelquefois riviere de la Madelaine. Les fauvages voifins l'appellent Oghanbongheovadeba, & Ouafifacadeba. Elle prend fa fource entre les petits lacs de Outaouacs & le grand lac fupérieur. Au midi de ce dernier fon cours eft interrompu par un faut, entre les rivieres aux Portages & de Pregouadeba; c'eft par cette riviere que M. du Luth a pénétré aux Sioux.

6. SAINTE CROIX, chapelle à la bande du nord de la Martinique, paroiffe du Prêcheur. Elle donne fon nom à une ance & à une riviere qui font auprès.

7. SAINTE-CROIX, port de l'état de Ragufe, auprès du grand village de Granofa, dont il fait l'ornement. C'elt le meilleur port de tous ceux du rivage des Ragufains: il eft fait en demi-lune, & peut contenir au-delà de deux cents galeres. Le village a de belles fontaines, & même de beaux palais, avec des jardins & des vergers fort agréables, & beaucoup d'habitans. * Corn. Dict. Dotovic.

Itinér.

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8. SAINTE-CROIX. On a auffi donné ce nom à la ville de Tipperari, en Irlande, dans la province de Munster, caufe d'un monastère célébre où l'on gardoit un morceau de la vraie croix. Le comté même a été nommé le comté de Sainte-Croix. Voyez TIPPERARI.

9.SAINTE-CROIX, ifle de l'Amérique feptentrionale, dans l'Yucatan, appellée par les naturels du les naturels du pays Cozumel. Jean de Grijalva, qui la découvrit en 1518, lui donna le

nom de Sainte-Croix, parce qu'il y aborda le jour de l'invention de la fainte Croix : il y trouva plufieurs temples bâtis de briques & de pierres. L'un de ces temples avoit la figure d'une tour quarrée, & tout auprès il y avoit une croix de pierre, environnée d'une baluftrade auffi de pierres. Il apprit d'une femme de la Jamaïque, qu'un coup de mer avoit jettée fur cette ifle, tandis qu'elle étoit à la pêche, que cette croix étoit adorée des infulaires fous le nom du Dieu de la pluye, & qu'on ne l'invoquoit jamais en vain. On peut voir dans l'histoire de Saint-Domingue du pere de Charlevoix, t. 1, ce qui y avoit donné occafion.

10. SAINTE-CROIX, petite ville de l'ifle de Madere, à l'extrémité fud-eft de l'ifle, dans le fonds d'une baye fort ouverte. C'est tout ce que les géographes nous en ap

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ligieux de ce prieuré l'églife de S. Sulpice de Meilleray, avec la meilleure partie de fes dixmes, & Hugues, évêque du Mans, celles de la Chapelle Gaftinelle : la terre de Pauperru y fut jointe par d'autres. Thibaud, archevêque de Rouen, vers l'an 1225, ayant prétendu des droits de vifite fur l'église de fainte Gauburge, d'accord fait avec le prieur, il fut convenu que tous les trois ans il pourroit le vifiter comme métropolitain. On dit en latin fancta Valburgis.

SAINTE ELIZABETH, ifle de l'Océan Ethiopique, à vingt lieues en-deçà du cap de bonne Espérance, par les 33d 15' de latitude méridionale. Elle a une fort bonne rade du côté de la terre ferme, à feize toifes de fonds, & n'eft éloignée des côtes d'Afrique que de deux lieues. On y aborde affez rarement, & cela vient apparemment de ce qu'il n'y a point d'eau douce que celle qui tombe du ciel. On y trouve pourtant une fi grande quantité de loups marins, qu'en fort peu de tems on en pourroit amaffer affez de graiffe pour en charger un vaiffeau de fix cents tonneaux. On trouve auffi dans cette ifle une espéce de blereau, dont la chair n'eft ni moins bonne ni moins délicate que celle de l'agneau. Les pinguins y font plus tendres qu'ailleurs; &, comme ces oifeaux voyent rarement des hommes, ils font fi peu accoutumés à les craindre, qu'on n'a qu'à étendre la main pour les prendre. Quoique la côte de l'ifle ne foit qu'un roc perpétuel, il y vient des herbes fines en abondance, ce qui donne lieu de croire qu'elle produiroit des fruits, & fourniroit des rafraîchiffemens, auffi-bien que l'ifle de Sainte-Heléne, fi on y plantoit des orangers & des citronifiers, & fi on y portoit du bétail pour la peupler. Le manque d'eau douce & le voifinage du cap de bonne Espérance, font qu'on la néglige.

1. SAINTE-EUPHEMIE, Lametia, petite ville du royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, près des confins de la Calabre citérieure, à deux lieues de Martofur un golfe auquel elle donne fon nom. Voyez LAMETIA.

2. SAINTE EUPHEMIE, (Le golfe de ) Lameticus finus, golfe de la mer Méditerranée, fur la côte occidentale du royaume de Naples, à l'orient des ifles de Lipari. Il eft formé au nord par le cap Suvaro, & au midi par le cap_Zambrone, au fud-oueft de Tropea. Sainte Euphemie & Tropea font les feules places confidérables qui foient au bord de ce golfe.

SAINTE-FERIOLE, bourg de France, dans le Limosin, au diocèse de Limoges, élection de Brive. Il a près de deux mille cinq cents habitans.

1. SAINTE GEMME, bourg de France, dans la Saintonge, au diocèfe & élection de Saintes, intendance de la Rochelle. Il a huit cents dix habitans.

2. SAINTE-GEMME, bourg de France, dans l'Anjou,' près de Segré & de la Loire, élection d'Angers. Il a onze cents trente-cinq habitans.

SAINTE-GENEVIEVE, bourg de France, dans le Gatinois, élection de Montargis. Il a mille quarante habitans.

1. SAINTE-HELENE, ifle de la mer Atlantique. Verhoven, auteur Hollandois, dit qu'elle eft haute & montueufe. Elle eft entourée de roches escarpées, & a fix lieues de circuit. Elle git par les 16d & un quart. A son côté occidental, proche de la petite églife, il y a bon mouillage; mais il faut mouiller tout proche de terre, pour ne pas chaffer fur les ancres; car il y a des vallées entre les grandes montagnes, d'où fortent ordinairement des vents qui fouflent avec impétuofité. La plupart de ces montagnes font couvertes de verdure, & de quelques arbres fauvages. Entr'autres il y en a un dont les feuilles font affez semblables à celles de la fauge, & ont à peu près la même odeur, & c'eft celui qui fournit l'ébéne. Ses fleurs fourniffent auffi une gomme de la couleur de la gomme arabique, & de l'odeur du benjoin. Il y a d'autres grands arbres, qui produifent de belles fleurs incarnates & blanches, à peu près comme les tulipes, qui font un très-bel ornement, & un petit fruit presque comme le blé farrafin. Il y a deux belles vallées, dont l'une s'appelle de l'Eglife; & c'est par le derriere de l'églife qui y eft, qu'on monte fur la montagne. L'autre le nomme la vallée des oranges; elle eft au fud. On y trouve de bonnes oranges, des grenades, des limons en quantité. On y voit auffi beaucoup de perfil, de fenevé, de pourpier, d'ofeille, de camomille & d'herbages, qui, mangés en potages ou en falades, font très-bons contre le fcorbut. 11 croît fur la montagne une certaine herbe semblable à la lavande, dont le goût aigret eft fort agréable, & qui jette des feuilles de la longueur du doigt, qui fe terminent en pointe, comme les oreilles d'un lapin. Il y croît encore beaucoup de creffon, avec une autre herbe qui eft comme du tabac, ayant une odeur forte, approchant de celle des feuilles du noyer; & dont la tige s'éleve d'une braffe ou braffe & demie. L'ufage de toutes ces herbes contribua tellement à la guérifon de ceux qui étoient malades du fcorbut, qu'en huit jours il y en eut plus de la moitié en état d'aller euxmêmes les cueillir & les apprêter ; & même d'aller à la chaffe aux chèvres & aux fangliers. Il y a auffi quantité de cabris & de boucs très-gras & fort gros, qu'on auroit pris pour des chevreuils ou pour des veaux. Il y a des pourceaux de diverfes couleurs, & d'un très-bon goût; mais toutes ces bêtes font difficiles à chaffer. Il y a encore des perdrix, des pigeons, des tourterelles, des paons, qu'on ne peut prendre, & qu'il faut tuer à coups de fufil. Il n'y a ni loups, ni lions, ni ours, ni aigles, ni éperviers, ni vautours, ni ferpens, ni crapeaux. Tout ce qui eft d'incommode font de groffes araignées, & des mouches auffi groffes que des fauterelles. Au côté méridional de Sainte-Hélène, gifent certaines petites ifles, qui ne font proprement que des rochers où nous voyons des millions de mouettes noires, & d'autres oifeaux blancs ou tachetés, dont les uns avoient le cou long & les autres court. Ils faifoient leurs œufs fur les rochers, & ces œufs font très-bons à manger. La multitude de ces oiseaux cft fi grande, qu'on les prenoit à milliers, & ils fe laiffoient tuer à coups de bâton, ce qui fait qu'on les appelle les mouettes folles; mais elles font de très bon goût. On y trouve des montagnes qui donnent du

1. SAINTE-FOI, petite ville de France, dans la généralité d'Auch, élection de Riviere-Verdun, gouvernement de Guienne. Le petit dictionnaire géographique portatif confond toujours l'Armagnac avec la généralité d'Auch. L'Armagnac n'eft qu'une élection dans laquelle celle de Riviere-Verdun ne peut être. Mémoires dreffe's fur

les lieux.

2.

SAINTE-FOI, en Amérique. Voyez Santa Fé.

SAINTE-GAUBURGE, village de France, dans le

ce nom,

bol

diocèfe dépendant de l'abbaye de faint Denys en France, dont l'hiftorien dit qu'il eft un des plus confidérables ble à la terre lemnienne, tant par fa qualité graffe, que rouge, & une terre graffe qui eft grife & affez femblade ce monaftère. Il le dit fitué entre Nogent le Rotrou & par le goût qu'on y trouve en y appliquant la langue. Il Bellême : il fubfifloit dès l'an 1153, de même quelques y a une montagne au fud, pleine d'une forte de couleur années auparavant. Foulques de Cordonart donna aux re- rouge, avec laquelle on fait du rouge chargé, du rouge

brun & du clair. Il y en a une autre à l'eft, qui fournit une belle couleur perfe, & dont la terre, vers le bas de la montagne, eft d'un verd clair, & vers le haut d'un verd brun, ainfi que Jacques de Molre, dans fon journal, rapporte qu'il l'a vu & bien examiné. Il y a fur les rochers, le long de la mer, de bon falpêtre & de bon fel. L'eau qu'on fait dans cette ifle eft la plus faine & la meilleure qui fe trouve fur toute la route. La mer y eft fort poillonneufe. On y pêche proche du rivage, avec de gros & de petits hameçons; mais non pas avec la feine, parce que le fond y eft fale, & que la mer y brife trop. Il y a des maquereaux, des rougets, & d'autres qui font comme des barbeaux, des perches, des carpes de différentes couleurs, & d'autres fortes encore. Il y a des ferpens gros comme le bras, qui font d'un excellent goût. Il y a des écrevilles & des huitres meilleures qu'en Hollande, qui font tellement attachées aux rochers qu'il les en faut féparer avec le couteau.

Cette ifle, felon Linschot, eft à cinq cents cinquante milles (ou lieues d'Espagne de quatre mille pas géométriques chacune) du cap de Bonne Espérance, à trois cents cinquante mille de l'Ethiopie, & à trois cents dix du Brefil. Elle fut découverte par Jean de Nova, le jour de fainte Héléne, 21 mai 1502. Les montagnes de l'ifle fe découvrent à vingt-cinq lieues en mer, la terre en eft rougeâtre & friable en quelques endroits où elle reffemble à de la cendre. Elle eft même en plufieurs endroits stérile & incapable de culture.

Les Portugais n'y trouverent aucun animal; mais ils la peuplerent en peu de tems de bétail. Ils y porterent auffi des perdrix, des faifans, des pigeons & de toutes fortes de volailles. Ces animaux y ont tellement multiplié, qu'on ne fe donne pas la peine de les garder. Il ne faut qu'une pierre ou un bâton pour les avoir. Le terrein y peut produire plufieurs centaines de grains de blé d'inde, pour un que l'on feme; mais les rats ou d'autres infectes, au rapport d'Owington, voyageur Anglois, mangent fouvent ces grains avant qu'ils foient venus en maturité. Cela oblige les habitans d'avoir recours à leurs dernieres reffources, qui font les yames & les patates, les feules chofes dont l'ifle ne manque point pour la nourriture ordinaire des hommes.

La compagnie des Indes à qui cette ifle a été donnée par la couronne d'Angleterre, qui en avoit eu la ceffion de la couronne de Portugal, a peuplé le pays. La terre y est fort propre aux vignes, & on remarque que les arbres fruitiers y viennent mieux, parce que leur hauteur les met à couvert de la morfures des infectes, & que ce n'eft pas une nourriture dont ils foient bien friands. On a obfervé, comme une chofe affez finguliere, que les arbres fruitiers, & fur-tout les pommiers, qui y ont été transportés d'Angleterre, ont en même-tems des fleurs, des fruits verds & des fruits murs. Il y furvient tous les jours de légeres pluyes fuivies d'un foleil, qui, donnant fur ces fruits en hâte la maturité. Les orangers, les citroniers, les limoniers & autres arbres pareils y croiffent facilement, & jusques dans les bois qui en font remplis.

Dampier, t. 2, c. 20, dit que les Portugais, qui l'avoient découverte & peuplée de beftiaux, l'abandonnerent. Les Hollandois, la trouvant à leur bienséance, s'en emparerent fans obftacles; mais enfuite ils la quitterent pour le cap de Bonne Espérance, qui leur parut plus avantageux. Ce fut alors que la compagnie Angloife y envoya des colonies, & commença à la fortifier; cependant comme ils n'y avoient pas mené des forces capables de foutenir cette nouvelle poffeffion contre des ennemis puiffans, ils la perdirent, & les Hollandois fe refaifirent de l'isle en 1672. Les Anglois y envoyerent le capitaine Monday, qui connoiffoit l'ifle, & qui fit descente de nuit à une petite anfe, où les Hollandois ne foupçonnoient pas qu'on pût aborder. Il les furprit en grimpant fur les rochers, & alla le matin fur les montagnes dont la pente eft du côté du fort, fitué dans un petit vallon près de la mer, delà tirant fur le fort, il l'obligea de fe rendre : depuis ce tems la compagnie Angloife eft demeurée en poffeffion de SainteHéléne, & l'a fi bien munie d'hommes & d'artillerie, qu'elle eft en état de le défendre.

La baye où l'on débarque eft garnie de canons, dans un petit vallon entre deux montagnes hautes & escarpées ; & il s'y trouve une bourgade d'Anglois de vingt à trente

maifons qui restent vuides maisons qui reftent vuides, fi ce n'eft dans le tems de l'arrivée des vaiffeaux. Celle du gouverneur eft proche du fort, affez jolie, quoique baffe ; il a quelques foldats pour garder le fort & pour le fervir. La bourgade eft entourée de murailles de pierres raboteuses. Toutes les plantations font dans l'ifle plus avant. La petite anfe où le capitaine Monday débarqua, eft fi étroite, & d'un accès fi difficile, qu'à peine un bateau y peut aborder. Quand les vaifleaux arrivent à l'ifle, tout le monde accourt à la bourgade que Dampier appelle la Ville, & y demeure jusqu'à leur départ. C'eft alors la foire où les habitans achetent toutes les chofes dont ils ont befoin, & vendent leurs denrées. La plupart des habitans font fort pauvres. Les jeunes femmes nées dans l'ifle font filles d'Anglois. Elles font bien faites, propres, & ne manqueroient pas d'agrémens, fi elles étoient mifes à leur avantage.

Toutes les affaires font conduites par un gouverneur, un lieutenant & un garde de magasin, qui font payés par la compagnie qui eft en Angleterre. Elle leur donne outre cela une penfion pour entretenir une table ouverte, tous les commandans, les maîtres des vaiffeaux & les pasfagers de diftinction font admis. Ces trois perfonnes dispofent du gouvernement de l'ifle, & font dirigées dans leurs confeils par les ordres qui leur viennent de la compagnie.

2. SAINTE-HELENE, (l'ifle de) ifle de l'Amérique feptentrionale, dans le fleuve de Saint-Laurent, au Ĉanada, vis-à-vis de Mont-Réal.

3.

SAINTE-HELENE, (le cap de) cap de l'Amérique, fur la côte du Perou, dans la province de Quito, à quinze lieues de celui de Saint-Laurent. Il eft à 2d 20′ de latitude méridionale, & termine au nord la baye de Guayaquil.

4. SAINTE-HELENE (le cap de) cap de l'Amérique feptentrionale, dans la Caroline, à l'entrée du Jourdain. Il fut découvert & nommé ainfi par Luc Vasquez d'Ayllan en 1520, vers les 324 de latitude nord. * Le P. Charlevoix, Hift. de Saint-Domingue, t. 1.

5. SAINTE-HELENE, ifle de l'Océan Britannique, comprise entre les ifles Sorlingues. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. 1.

1. SAINTE-HONORINE, bourg de France, en Normandie, au diocèfe de Bayeux. Il a treize cents quinze habitans.

2. SAINTE HONORINE, petit port de mer de France, en Normandie, fur la côte du Beffin, à deux lieues de Trevieres.

3. SAINTE-HONORINE LA GUILLAUME, bourg de France, dans la Normandie, au diocèse de Séez, élection de Falaife. Il a mille foixante-dix huit habitans.

SAINTE HOUX, abbaye de filles, de l'ordre de cîteaux, au duché de Bar, à trois lieues de Bar-le-Duc, vers le couchant d'été. Elle eft de la filiation de clairvaux. Le nom latin eft fandta Hoildis Canɔbium. Cette abbaye fut fondée par les comtes de Bar l'an 1229.

1. SAINTE-JAMES bourg de France, dans la baffe Normandie , au diocèfe d'Avranches à trois lieues de Pontorfon, entre Argouges, Louvigni & Ducé, sur un ruiffeau qui entre dans l'Ardée, au-deffous de l'abbaye des chanoines réguliers de Montmorel. Il y a haute justice, & on y voit deux églises, savoir Sainte-James & Saint

Martin.

2. SAINTE-JAMES LE ROBERT, bourg de Frandans le Maine, élection de Mayenne; il a feize cents foixante quinze habitans.

ce,

3. SAINTE-JAMES SUR SARTE, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans. Il a onze cents cinquante-huit habitans..

SAINTE-JEANNE, isle de la mer des Indes, & l'une des quatre ifles de COMORE. Elle eft proche de l'extrémité de l'ifle de Madagascar, entre elle & la terre-ferme d'Afrique, vers les 12d & demi de latitude méridionale, & selon quelques-uns au 12d 6'. On conjecture qu'elle a environ trente milles de longueur & quinze de largeur. Sa fertilité engage tous les vaiffeaux d'Europe, qui vont vers Surate & les parties feptentrionales des Indes, à aller s'y rafraîchir. On y trouve beaucoup de gibier, & à fort bon marché les chevres y font fi gralles & fi grandes, qu'elles paffent d'un tiers celles des autres pays; un jeune bœuf s'y vend deux écus, & une chevre bien nourrie en coute trois.

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