geant rudement avec des cordes, & le forcerent de les conduire où ils vouloient. La Croix, dans sa relation de l'Afrique, t. 4, dit qu'elles s'étendent pendant plus de vingt lieues, il devoit dire au moins trente grands milles d'Allemagne, qui reviennent à cinquante lieues de 25 au degré. Il y en a, dit-il, de grandes & de petites, dont les unes font plus près de la côte que les autres. Les canaux qui les séparent ont si peu de profondeur & de largeur, qu'ils font guéables lorsque la marée est baffe. Quoique chaque ifle ait fon nom particulier, les Portugais leur ont donné à toutes celui de Quirimba, qui est la plus grande & la plus peuplée. Il y a vingt-cinq maisons bien bâties, éloignées les unes des autres comme des métairies. Elle a l'église au milieu, & un prêtre dominicain, envoyé par l'archevêque de Goa, y dit la messe. Tous les habitans sont égaux, & ont chacun leurs affaires & leurs esclaves à part. En général, la plupart de ces ifles n'ont pas plus de deux ou trois milles de circuit. Elles sont extrêmement fertiles en fruits, en dates, en oranges, en citrons, en raisins, en herbes potagères, & abondantes en pâturages pour le bétail, tant gros que menu, qui y est commun. On y trouve des puits d'eau fraîche, & on y pêche beaucoup de poisson. Il y a beaucoup de chaffe, de pigeons ramiers & de tourterelles, & les habitans reçoivent d'Ormus du froment, du ris, & des confitures séches. Ces isles étoient ancientiement occupées par les Arabes, & on le connoît aux masures des maisons qui étoient bâties de chaux, de pierres & de briques; mais dans les premieres navigations des Portugais, ils ne se contenterent pas de piller ces malheureux, sous prétexte qu'ils étoient Mahométans, ils étendirent encore leur cruauté, tombe pas de pluye; & parce que les montagnes arides, & toutes de rochers, ne fournissent ni fontaine ni ruisseau : ceux qui sont voisins de la Coanza, y vont chercher de l'eau avec un danger continuel d'être dévorés par les bêtes féroces que l'on rencontre toujours en grand nombre au bord des grandes rivieres. Les Maures se mettroient à l'abri de ce danger s'ils faisoient des citernes; mais ils n'en ont pas l'industrie. Les plus habiles & les plus laborieux font des auges de bois, où ils confervent tant qu'ils peuvent les eaux de la pluye. Ils se servent pour cet effet du tronc de l'arbre qu'on appelle aliconda dans le pays. Il croît d'une grandeur & d'une grosseur demesurée. Il est léger, se coupe & se creuse aisément, choses qui conviennent parfaitement à la paresse des Négres. Malgré ce se cours, qui ne leur manque que par leur indolence, ils souffrent très-souvent les dernieres extrémités de la soif. Il est vrai que comme ils y font plus accoutumés que d'autres, elle leur fait beaucoup moins de peine. * Le P. Labat, Relation de l'Ethiopie oc. t. 1, p. 60. Ces peuples sont naturellement braves, & les Portugais en tirent beaucoup de soldats. Leurs maîtres ou gouverneurs les exercent an maniement des armes blanches; car pour les armes à feu on ne se presse pas de leur en enfeigner l'usage. C'est de ces noirs que les Portugais font la plus grande partie des garnisons de leurs forteresses; auffi conservent-ils cette province avec beaucoup d'attention. Elle va, dit le P. Labat, (ce qui paroît un peu douteux) jusqu'à se mettre peu en peine de leur salut. Ils les laissent vivre dans leur ancienne religion, sans les inquiéter; peutêtre, dit-il, ont-ils éprouvé qu'ils eussent perdu leurs pei jusqu'à faire main basse sur eux, sans épargner ni âge nines, tant à cause de l'attachement extraordinaire qu'ils ont sexe. L'auteur cité auroit dû dire que les Portugais ne traiterent ainsi ces Arabes Mahometans, qu'après avoir été plusieurs fois à la veille de périr par la haine qu'ils portoient aux Portugais, & que ces Arabes curent formé avec ceux de la côte une ligue pour faire périr ces étrangers. Cette barbarie, poursuit-il, fut cause que ces ifles demeurerent désertes, jusqu'à ce qu'enfin quelques Portugais de Monbaze, de Mozambique & des quartiers des Indes les plus woifines, s'y vinrent habituer. Chaque famille prit d'abord poslession d'une ifle, bâtit une maison, se fournit d'armes à feu, & acheta des esclaves pour les occuper à l'agriculzure & contribuer à leur défense sous la protection du gouverneur de Mozambique, qui leur envoye tous les ans un juge pour les accorder sur leurs différends. QUIRINAL, montagne de Rome. Voyez ROME. remarqué que ce peuple avoit aux cérémonies de son culte impie, qu'à cause du voisinage des autres nations idolâtres qui les soutiendroient, fi on vouloit les gêner sur cet article; ce qui pourroit causer des révoltes très-dommageables aux intérêts de la couronne de Portugal. On les laisse même jouir affez tranquillement du privilége qu'ils ont de nommer, au vice-roi, ceux qu'ils veulent avoir pour gouverneurs. Ils vivent donc, felon la secte des Giagues, & les missionnaires y ont perdu leur tems jusqu'à présent. Il n'y a que la crainte de perdre le commerce avantageux qu'ils font avec les chrétiens, & dont ils ne peuvent se pasfer, qui oblige les plus fourbes, à feindre de tems en tems des dispositions à recevoir la foi, mais fans jamais les effectuer. Qu'on me permette cette courte réflexion. S'il y a des QUIRINALIS PORTA, l'une des portes de la ville de missionnaires dans ce pays qui fassent leurs efforts pour tes de Malabar & de Coromandel par de l'Isle. Rome. On la nommoit aussi Collina porta. QUIRIQUINA. Voyez AVIQUIRIN A. QUISAMA, ou QUISSAMA, Ou CHISSAMA, province maritime d'Afrique, au bord de la Coanza qui la borne au septentrion. Elle tient le premier rang dans le royaume d'Angola. Elle est située au 11a de latitude méridionale, ce qui fans doute doit s'entendre de sa partie la plus méridionale, bornée par un détour que le Rio MoRENO fait vers le midi, avant que d'arriver à la mer. Car sa latitude prise le long de la mer commence au 9d 25', & finit au 10d 50'. Les Portugais depuis leur conquête en ont fait un gouvernement sous le nom de capitainerie, selon leur coutume. Toute cette province est montagneuse, difficile, très-peu cultivée; ce qu'elle a de meilleur, ce sont des mines de sel abondantes. Ce sel est tout différent des autres. On le tire d'une profonde vallée où les paysans vont creuser la terre & en tirer une eau saumache qui se congéle à peu-près comme l'alun. Ils en font des briques de quatre palmes ou deux pieds huit pouces de longueur, larges & épaifsses de cinq a fix, qu'ils échangent contre l'huile, la farine, & les autres choses dont ils ont besoin. On prétend avoir expérimenté que ce sel est meilleur que le sel ordinaire pour les usages de la vie. Les médecins disent qu'il est excellent dans les remedes, & qu'il est diurétique; on en débite une grande quantité dans les marchés. Les marchands le portent dans toute l'Ethiopie, & y trouvent un profit considérable, on l'appelle ordinairement le sel ou la pierre de Quisama ou de Chissama. La cire & le miel se trouvent abondamment dans les forêts. Ainsi le commerce de ce pays ne consiste qu'en ces trois choses. Il n'y a point de zimbis ou coquilles qui tiennent lieu de monnoye courante dans le pays. Il y a peu d'eau douce, parce que depuis la moitié du mois de mai jusqu'à la fin d'octobre, il ne convertir les Maures, ils n'y sont envoyés & foutenus que par les Portugais souverains de ce pays: ainsi l'auteur a tort d'accuser ces derniers de se mettre peu en peine du salue des Maures. QUISNA, riviere de la presqu'isle de l'Inde, en-deça du Gange, au royaume de Golconde. Elle se rend dans le golfe de Bengale, au nord de Mafulipatan, si on en croit Baudrand. Corneille dit d'après les cartes de Sanfon qu'il cite, qu'elle a sa source vers la ville de Bisnagar, & qu'elle traverse une partie du royaume de ce nom. Il ajoute que lorsqu'elle est entrée dans celui de Golconde, elle se jette dans le golfe de Bengale à Mafulipatan. Baudrand se trompe en mettant l'embouchure de cetre riviere au nord de Masulipatan; elle est au midi. Corneille, trompé par Messieurs Sanfon, a cru que la riviere, qui, selon eux, palle auprès de Bisnagar ou Chandegri, entre dans le royaunie de Golconde, & va finir à Masulipatan. Elle n'approche pas de cette ville ni de će royaume. Ces auteurs l'ont sans doute confondue avec la Quachgna, qui a sa source au royaume de Golcondé, dans sa partie septentrionale, dans des plaines désertes, ou dont les habitations ne nous font pas connues, & qui après avoir serpenté vers le sud-est, tombe dans une autre riviere, au nord de la ville de Bezoar. La riviere qui la reçoit est formée de la Penna & la Nerva, lesquelles se joignent en un même lit, au-dessus de Golconde, capitale du royaume de ce nom; d'où serpentant vers l'orient, & s'approchant toujours du midi, elles reçoivent la riviere de Mouzi qui vient du côté du nord, & ensuite une autre riviere dont le nom n'est point marqué par de l'lfle, & fe perdent dans le golfe de Bengale, à l'orient de l'embouchure la plus orientale du Coulour, au midi de la ville de Masulipatan. Voyez tout cela rectifié dans la carte des cô Tome V. D QUISO, (LE) ou la QUISA, riviere d'Afsie, dans la Mingrelie. Elle passe à un bourg de même nom, & se rend dans la Mer Noire, à foixante & dix milles de la bouche du Phase, selon Baudrand, éd. 1705. On tient que c'est la Cissa des anciens. QUITAVA, ou QUITEVÉ, le ROYAUME DU QUITAVA OU DU QUITEVE, le mot de Quitéve n'est pas un nom de géographie, mais un nom de dignité. C'est le titre que prend le roi de Sophala, qui est le nom propre de son royaume. Voyez SOPHALA. QUITEOA, ville d'Afrique, dans l'état de l'empereur de Maroc, affez avant dans les terres à l'orient, & à un trait d'arbalète de la riviere de Dras, dans la province de Dras. Marmol, Afrique, tome 3, livre 7, chapitre 12, la décrit ainsi : c'est une grande ville de plus de trois mille maisons; elle a été bâtie par les anciens Numides, dans une plaine, & a d'un côté un château sur un tertre un peu relevé. Les habitans sont Béreberes, & parlent Africain. On les appelle communément Daruis, & ils font partagés en diverses communautés, dont chacune a fon nom particulier pris de la famille, ou des contrées où ils errent. Les Arabes d'Uled - Celim avoient coutume de régner dans ce pays, & en tiroient tribut; mais il est aujourd'hui au chérif: (c'est la postérité de ce chérif qui regne à Maroc.) Il a deux cents chevaux & trois cents arquebusiers dans la ville, avec quelques petites piéces d'artillerie au château. Il y a quantité de dates en ces quartiers, & c'est de-là que vient l'indigo dont on teint les draps fins, & le lic, dont on fait en Afrique une teinture pour la laine fine, à laquelle il donne une couleur de nacarat qui est estimée en ce pays-là. lui laissa. Huayna Capac l'acheva en trois ans, s'avançant Les Espagnols, ayant conquis le Pérou, partagerent ce QUITLAVACA, ville de la nouvelle Espagne, ou plutôt bourg de l'Amérique septentrionale, au Mexique, dans le lac de Mexico, sur la grande chauffée, qui coupant ce lac en divers sens, passe par plusieurs villes situées dans ce lac, établit entr'elles une communication, & aboutit à la capitale de l'empire, dont elles font en quelque maniere les fauxbourgs. Quitlavaca, dit Solis dans fon histoire de la conquête du Mexique, 1.3, c.9, étoit à la moitié du chemin de Tezeuco à Iftacpalapa, c'étoit un bourg d'environ deux mille maisons. Les Espagnols le Il y a deux ifles remarquables, savoir nommerent alors Venezuela, c'est-à-dire, la petite Venise, parce qu'il étoit bâti dans l'eau du grand lac. Il ne faut pas confondre ce bourg avec un autre, nom mé Quatlavaca, dont parle le même historien. Quitlavaca S. Jago ou Puerto Viejo, Guayaquil, L'isle de la Plata, L'ifle de la Puna: étoit dans le lac, même sur la chauffée, & Quatlavaca Dans les terres font, étoit hors du lac. C'étoit, dit Solis, l. 5. c. 18, un bourg fort peuplé, & fort par sa situation, entre des ravines profondes de plus de huit toises, qui servoient de foffé à la place, & de conduite aux ruisseaux qui descendoient des montagnes. QUITO, royaume de l'Amérique méridionale, & maintenant annexé au Pérou, dont il fait partie. Ce royaume, felon Garcilasso de la Vega, hift. des Incas, 1.8, c. 7, a soixante-dix lieues de long, & trente de large. Il n'est pas moins peuplé que fertile. L'Inca Tupac Yupanqui, roi du Pérou, résolu de s'assujettir ce royaume qui avoit son roi particulier, mit fur pied une armée de quarante mille hommes, & se rendit à Tumibamba, sur la frontiere de Quito, d'où il envoya sommer le roi de le reconnoître pour son feigneur, & de recevoir la religion du Pérou, qui consiste dans le culte du soleil. Ce prince répondit qu'étant souverain lui-même, il n'avoit pas besoin de reconnoître un supérieur, qu'il étoit maître dans ses états, qu'il se trouvoit bien des dieux que ses ancêtres avoient adorés, savoir de grands arbres, & des animaux sauvages, dont les uns lui donnoient du bois pour se chauffer, & les autres de la chair pour se nourrir. Cette réponse confirma l'Inca dans sa résolution; mais il ne voulut rien précipiter, & gagna le terrein peu-à-peu, afin d'avoir le loisir d'acquérir l'amitié du peuple par ses caresses, sans en venir à une grande effusion de fang. Il ne put pourtant éviter quelques escarmouches & quelques combats pendant deux ans qu'il fut lui-même à la tête de cette entreprise. Voyant qu'elle étoit plus difficile qu'il n'avoit pense, il appella fon fils Huayna Capac, alors âgé de vingt ans, lui ordonna de venir avec un renfort de douze mille hommes, lui donna le commandement de son armée, & le chargea de continuer cette conquête avec quelques capitaines qu'il De Laet, Indes occidentales, L. 10,6.6, dit que le climat QUITO, ville du Pérou, dans la province à laquelle elle donne fon nom, & dont elle est la capitale. Les Espagnols l'appellent fant Francisco de Quito, faint François du Quito. Elle est située dans une vallée, bornée du côté du nord & du couchant par des montagnes fort droites, qui s'étendent d'une fuire continue, depuis Puerto Viejo fur la mer du sud, jusqu'à Carthagène sur la mer du nord. Le terroir eft fablonneux, & fort fec, & ouvre au travers de la ville une grande crevasse, sur laquelle on voit plusieurs ponts; les rues y font larges & droites. Il y a quatre places, dont l'une est devant l'église cathédrale, & deux autres devant les couvens des dominicains & des francifcains. Outre cette église cathédrale, il y en a encore deux autres, l'une dédiée à faint Sébastien, & l'autre à saint Blaise. Cette ville eft fort bien fortifiée: elle est habitée par un mélange d'Espagnols, de Portugais, & d'autres Européens & d'Indiens au nombre de quarante mille. C'est le siége d'un évêque, qui reconnoît Lima pour métropole. L'évêque demeure à Quito, & a un fort beau chapitre de chanoines. Son diocèse s'étend fur plus de cinquante mille Indiens tributaires repartis en quatre-vingt-sept départemens. Ceux qui demeurent près de la ville font plus civils, & ont plus d'adresse & d'industrie que le reste des peuples du Pérou. Ils font de moyenne taille, & adonnés au travail. Le tréforier du roi, & les autres officiers royaux, ainsi que le président & les officiers de l'audience royale, font leur réfidence à Quito. On y apporte le vin, l'huile, les épiceries, & autres marchandises de l'Europe, par la mer du sud, premierement en remontant la riviere de Guayaquil, & enfuite par charriots. Les Indiens y tiennent aussi leurs foires & leurs marchés, & y vendent leurs denrées sans poids ni mesure certaine, mais par échange. Ces denrées sont, outre les fruits & les animaux, des fromages de brebis, de vaches & de chevres. Ils vendent aussi des habits de coton, & du drap de toute forte; des bonnets, des cordes de navire, de la laine, du lin & du cuir. Les marchandises qui viennent d'Europe, & qu'on apporte à Quito très-difficilement, sont d'un prix exceffif: un gobelet de verre s'y vend dix huit ou vingt livres. QUITROS, ville de la Turquie, en Afie, sur la Mer Noire, avec un port très-profond, où les vaisseaux sont à l'abri de toutes sortes de vents; mais l'entrée en est fort difficile; & il n'y a que les pilotes du pays, & ceux qui ont fait plusieurs voyages sur cette mer, qui la puissent bien trouver. Il paroît qu'il y a eu anciennement de superbes bâtimens autour de ce port: on y voit encore grand nombre de colonnes le long du rivage, & jusques dans la mer, quoiqu'on en ait transporté plusieurs à Constantinople. Assez près de la ville, du côté du midi, est une haute montagne, d'où il fort une quantité de fort bonne eau, qui forme dans le bas une très-belle fontaine. Si Corneille eut marqué de qui il a emprunté cet article, en suivant la trace du voyageur, on eut pu dire plus particulierement où est ce port, & quelle ville de l'antiquité y peut avoir du rapport. QUIVIRA, province de l'Amérique septentrionale, au levant, & près des montagnes, où prend sa source la riviere de Missouri, au couchant des Sioux, de l'ouest au nord du nouveau Mexique. Ce pays est si peu connu, qu'il y auroit de la témérité à en donner le moindre détail. Ce que de Laet en a hasardé n'est d'aucune certitude. Corneille, par distraction, le met dans l'Amérique méridionale. QUIXOS, (LOS) province particuliere du Pérou, dans sa partie septentrionale, & dans l'audience de Quito. Ce pays eft borné au nord par l'équateur, à l'orient par la riviere des Amazones, au midi par los Paçamores, & au couchant par le Quito, proprement dit. Les principaux lieux font, potageres. Cette province appartient à l'évêché de Quito : ses habitans naturels, dont la plupart étoient déja chrétiens, lorsque de Laet, Ind. occid. L. 10, c. 16, écrivoit vers le milieu du fiécle paffé, ont une langue particuliere. Ils entendent néanmoins la langue qui est commune au Pérou. Le pays de la canelle a des forêts de canelliers, ou des arbres qui font de la grandeur d'un olivier, & qui produisent de petites bourses avec leurs fleurs, qui étant broyées, approchent de la canelle pour le goût & pour l'odeur.. QUIZA, ville de la Mauritanie Cefarienfe. Pomponius Mela, 1.1, c.6, dit, Quiza, Caftellum, Quiza, forteresse. Pline, 1.5,0.2, dit, Quiza, Zenitana peregrinorum oppidum : Zenitana est ici un surnom pris de la langue grecque, dans laquelle Ξένος veut dire un étranger; ainsi les deux mots qui suivent Peregrinorum oppidum, la ville des étrangers, ne sont qu'une explication de ce furnom. Ptolomée, 1.4, c. 2, donne Βουίζα ou Κουίζα pour ure colonie ; & Antonin, qui en a fait un municipe, la met entre Portus Magnus & Arsenaria, à quarante mille pas de l'une & de l'autre. Quelques savans soupçonnent que c'est cette ville qui est nommée QUIDIENSIS dans les notices ecclésiastiques. Nous avons parlé ailleurs de l'affinité du Z & de la syllabe di. QUIZINA, Ou TEUZIN, montagne d'Afrique, dans la province de Garet, au royaume de Fez. Elle touche à celle d'Azgangan, vers le midi; & s'étend depuis le défert de Garet jusqu'à la riviere de Nocor, par l'espace de plus de quatre lieues. Les habitans font riches & belliqueux, & ont d'un côté de grandes plaines, où ils recueillent quantité d'orge, & nourriffent leurs troupeaux. Ils ne payent aucune chose pour les terres qu'ils labourent, parce qu'ils font plus puissans, & ont plus de cavalerie, que les gouverneurs de Tezote, de Velez & de Mégée n'en ont tous ensemble. Ils aiment fort les habitans de cette derniere ville, parce qu'ils favoriserent la révolte d'un jeune homme de la race des Almoades, qui s'en rendit maître. Les Bénimérinis les traitoient fort bien dans le tems qu'ils regnoient dans Fez, à cause qu'ils étoient, comme eux, d'entre les Zenétes. La mere d'Abuzayd, troisiéme roi de Fez de cette branche, étoit de cette montagne, & fille d'un gentilhomme confi dérable. * Marmol, Afrique, t. 2, 1.4, c. 104. QUO, forteresse de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Chinxan, premiere forteresse de la province. Elle est plus orientale que Pekin de 6d 6', par les 29d 30' de latitude. * Atlas Sinenfis. QUOAQUIS, (les) peuples sauvages de l'Amérique septentrionale dans la Louisiane. Les hommes sont extrêmement bazanés, & ont les cheveux noirs & affez beaux, le visage plat, les yeux noirs, grands, bien fendus, les dents très-blanches, le nez écrafé & dégagés. Ils ont des corselets d'un double cuir, à l'épreuve de la leche, & depuis la ceinture jusqu'au genou ils portent une espece de culote de peau d'ours, de cerf ou de loup. Leur tête est couverte d'une maniere de turban, fait des mêmes 'peaux, & ils ont des botines de peaux de bœuf, d'élan ou de cheval très-bien paffées. Ils se servent de felles faites de plusieurs cuirs ajoutés & collés les uns fur les autres. Leurs étriers font de bois, leurs brides & les mords font des dents d'ours ou de loups. Les femmes qui ne font pas moins bazanées que les hommes, ont pour coëffure un tissu de jonc ou de cannes différemment coloré, & leurs cheveux tantôt cordonnés, & tantôt noués. Leur corps est couvert d'une veste, d'un tislu très-fin, jusqu'à demi-cuisse. Elles font chaussées à peu près comme les hommes, avec des botines à fleur de jambe. A deux lieues de terre de ces sauvages, est une très-belle riviere, sur le bord de laquelle paiffent de nombreux troupeaux de cibolas. Ce sont des bœufs d'une groffeur extraordinaire, bossus depuis le chignon du cou jusques au milieu du dos. Ils paissent dans les cannes & s'attroupent quelquefois jusqu'à quinze cents. Voici de quelle maniere on en fait la chaffe. Comme ils font au milieu de ces cannes dans des forts impénétrables, les sauvages font un grand circuit tout à l'entour, & y mettent le feu par divers endroits, fur-tout quand le vent souffle un peu plus fort qu'à l'ordinaire, ils excitent un grand incendie. Tout l'air est d'abord rempli de fumée, qui se change en flamine en un moment. La rapidité dù feu, jointe au bruit que fait cette forêt fragile & brûlante, jette l'épouvante dans le troupeau. Ces gros bœufs effrayés commencent à fuir, & les Dij Tome V. perchés d'intervalle en intervalle sur des arbres, dardent les uns, tirent fur les autres, & en tuent beaucoup. * Corn. Dict. Nouv. Relation de l' Amér. Sept. QUOCE'-LE-VIVORIN, bourg de France, en Anjou, aux confins de la Bretagne, près de l'Oudon, à trois lieues de Craon, & à quatre de Château-Gonthier. Il est remarquable par un gros marché qui s'y tient toutes les semaines, & par une foire qui s'y tient tous les ans. * Corn. Dict. QUODADIQUIO OU CADADOQUIO, peuples sauvages de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane. Ils font joints avec deux nations appellées Natchitoches, & Cenis ou Tecas. Ils habitent le long de la riviere Rouge, que l'on nomme ainsi, parce qu'elle jette un sable qui la rend rouge comme du sang. Ces trois nations parlent une même langue, & ne font pas assemblées par villages, mais par habitations affez éloignées les unes des autres. Leurs terres font fort belles: ils ont la pêche & la chaffe en abondance, mais il y a fort peu de bœufs. Ces peuples font une guerre cruelle à leurs voisins, aussi leurs villages ne font-ils guères peuplés. Pour tous ouvrages, ils font des arcs & des fléches, dont ils trafiquent avec des nations éloignées. Ils ont tous de fort beaux chevaux: les hommes & les femmes sont piqués au visage, & par tout le corps. C'est parmi eux un trait de beauté. QUOJA, (le royaume de) pays de l'Afrique, dans la Guinée, sur la côte dans sa partie occidentale. Il s'étend depuis Sierra Liona jusqu'à la côte des grains, & comprend les royaumes de Bulm-Monou, de Silm-Monou, de Quilliga-Monou, de Karadabo-Monou, & les Folgias, qui font tous tributaires de Quoja. Le royaume de FOLGIA, d'où sont venus les Carroux, qui sont présentement les maîtres de ce pays. On appelle auffi tout ce pays, le ROYAUME DES CARRous, du nom des vainqueurs. Voyez aux mots CARROUS, BULM & QUILLIGA, ce qui regarde ces articles. SILMMONOU est un pays peu connu dans les terres, vers la source de Rio das Palmas. De même, KARADABO-MONOU, est au haut de la riviere des Galhinas; ses habitans sont presque toujours en querelle avec les seigneurs de Hondo, qui font encore plus avant dans les terres. On les prend pour des brutaux, dit Dapper; mais ils ne sont pas si sots que l'on croit ; & quand ils vont au Quoja pour vendre quelque chose au roi & aux seigneurs de sa cour, ils savent bien dire leurs raisons. Chacun de ces royaumes tributaires, savoir Blum-Monou, Silm-Monou, Quilliga-Monou & Karadabo-Monou, sont gouvernés par des vice rois que le roi de Quoja y envoye. On y fait grand commerce sur le Rio das Galinhas, & on les va querir avec des canots dans le pays de Karadabo-Monou, & même dans celui de Hondo.* Afrique, p. 252. Les rivieres qui arrosent ce pays, sont Rio de GAMBOAS, au nord-ouest du pays de Bulm-Monou, Rio de MADREBOMBA, qui traverse ce canton, & vient de celui de Cilm. Les Portugais le nomment Rio das PALMAS OU de SELBOLE. Ce dernier nom lui vient par corruption de Serbera, bourgade, située à l'orient de son entrée dans la mer. Les pays de Karadabo-Monou & de Quilliga, sont traversés par la riviere de MAGUALBARI, que les Portugais nomment DAS GALLINAS, riviere des Poules. En suivant la côte vers l'orient, on entre dans le royaume de Quoja, proprement dit. Il se termine au nord par unė grande forêt, placée entre lui & le Royaume de Hondo. Il a environ vingt ou vingt-une lieues de côtes (lieues de vingt au degré.) Il se divise en deux parties: l'occidentale s'appelle VEYBERCOMA, l'orientale QUOJA-BERCOMA; ces mots signifient le pays de Vey & le pays de Quoja; les Veys étoient les anciens habitans de la contrée. Ils font maintenant en petit nombre, & n'ont plus que quelques méchans villages tous ruinés, les Carrous, qui les ont fubjugués, les ont presque réduits à rien. Le nom de Quoja Bercoma fait connoître que ce canton est originairement l'ancienne patrie des Quojas. Ces deux cantons sont séparés par la riviere de Maguiba ou Nugnez. En revenant au pays de Quilliga Monou, pour examiner la côte de Quoja, on trouve pour premiere riviere celle de Magualbari ou Gallinas, plus loin celle de Maguiba ou Nugnez; vient ensuite celle de Mava ou Massa; on trouve après la riviere de Menoch. Le pays de Gebbé-Monou, est près du cap Mesurado, vers l'est, & fait partie du royaume de Folgia, & d'où sont sortis les Carrous, qui ont conquis tout ce qui est à l'occident jusqu'à Sierra Liona. Au nord du royaume de Quoja, entre lui & la grande forêt dont on a parlé, aux environs de la riviere de Mava ou Maffa, dans les terres, sont les Galaveys; ils prennent ce nom, parce que chaffés de leur pays par le roi de Hondo, ils sont venus s'établir à l'extrémité septentrionale du pays des Weys. Leur nom propre eft Gala, qu'ils ont joint à celui du pays qu'on leur a abandonné. Ils dépendent du roi de Quoja. Les Galas qui font restés au pays dépendent du roi de Monou, & sont situés entre lui & celui de Hondo. Ce royaume de Monou (les Hollandois écrivent Manoe) est dans les terres au nord du royaume de Folgia. Il a fon roi particulier nommé Mondi-Manou. (Mandi signifie seigneur.) On peut voir dans Dapper ou dans la Croix, les plantes & les animaux du pays de Quoja, les moœurs, les usages de ce peuple, & le nom des villages de cette côte. QUON, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chingtu, premiere métropole de cette province. Elle est de 13d 34' plus occidentale que Pekin, par les 30d 55' de latitude; elle est à une des extrémités du Cingching, montagne qui couvre plus de mille lis de terrein, & que l'on compte pour la cinquiéme entre les montagnes de la Chine. Elle est au couchant & à peu du fleuve Che, à l'est-nord-ouest de Chingtu. * Atlas Sinenfis. QUONCHING, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département de Tungchang, troifiéme métropole de la province. Elle est de 1d 37' plus occidentale que Pekin, sous les 36d 34 de latitude. * Atlas Sinenfis. QUONTAO, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département de Tungchang, troisiéme métropole de la province. Elle est de 1d 33 plus occidentale que Pekin, sous les 37d 10' de latitude. * Atlas Sinenfis. QUONYANG, ville de la Chine, dans la province de Quangsi, au département de Queilin, premiere métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 6d 36', par les 26d de latitude. * Atlas Sinenfis. 1. VOLA LE GRAND DICTIONNAIRE GÉOGRAPHIQUE, HISTORIQUE ET CRITIQUE. RAA R AAB. Voyez RAHAB. 2. RAAB OU RAB, en latin Arrabo, riviere qui a sa source dans la basse Stirie, au nord de Gratz, & quí après être entrée dans la BaffeHongrie, & avoir mouillé le comté de Sarwar ou de Castel-Ferrat, va se jetter dans le Danube, un peu au-dessous de Raab ou Javarin. Les principaux lieux qu'elle arrose sont Sarwar & Javarin. Dans sa course elle reçoit les rivieres de Feistritz, g. de Sava, g. de Lausnitz, g. de Marczal, d. & de Rabnitz. Au-dessous de Sarwar, elle se divise en deux bras; le gauche appellé Rabnitz, forme une ifle de sept milles germaniques d'étendue, qu'on appelle l'ISLE DE RAAB. Cette riviere est devenue célébre par la victoire que les Impériaux & les François, qui étoient allés au secours de l'empereur Léopold, remporterent sur ses bords, près de Saint-Gottard, en 1664. * De l'Isle, Atlas. 3. RAAB, autrement JAVARIN, en latin Jaurinum, ville de la Basse-Hongrie, dans le comté de Javarin, dont elle est le chef-lieu. Elle est située à l'endroit où les rivieres de Raab & de Rabnitz se joignent. (2) C'est une place trèsforte. Elle a deux ponts, l'un du côté de l'Autriche, & l'autre du côté d'Albe-Royale oun Stulweissemburg. Raab paroît de figure carrée. Il y a sept bastions, d'où l'on peut tout voir. Sur le premier bastion est le château ou palais du gouverneur. Le second est sur le bord du Danube. Le troi fiéme sur la Sainte-Montagne, & lorsque les Turcs le firent sauter par le moyen d'une mine, un homme, qui se trouvoit à cheval sur ce bastion, fut emporté jusques dans le Danube, où ni lui, ni son cheval, n'eurent aucun mal. Le quatriéme bastion est celui du milieu, & il regarde la terre du côté de l'orient. Le cinquiéme s'appelle le nouveau bastion: le sixiéme est le bastion impérial; & le septième, qui est sur le bord de la riviere de Raab, se nomme le bastion de Hongrie. Le château n'est pas fort considérable. (b) L'église cathédrale en est proche. Auprès du Raab est l'église & le couvent des franciscains. L'église & le collége des jésuites sont sur la place publique, & ces deux édifices sont d'une grande magnificence. Au-devant de leur église, RAB ils ont élevé une colonne à l'honneur de la fainte Vierge, dont on y voit la statue. Les maisons des particuliers, sans être magnifiques, sont agréables: mais les rues font fort fales, parce qu'elles ne font pas pavées. Il y a au-delà du Rabnitz un fauxbourg qui est très-grand. On voit aux environs de cette ville (c) une grande plaine, & rien ne la commande, si ce n'est une petite montagne qui en est pourtant affez éloignée, & qu'on pourroit aifément faire fauter par le moyen d'une mine. Il y a au-delà une petite tour dans le milieu de la campagne, & d'où l'on peut facilement découvrir l'approche de l'ennemi. Sinan Bacha affiégea Raab, sous le régne du sultan Amurath III. Il y perdit beaucoup de monde: on lui tua douze mille hommes dans une seule attaque. A la fin la ville se rendit par la trahison du comte d'Hardeck, qui en étoit le gouverneur, & qui fut pour cela décolé à Vienne. On la reprit peu d'années après. Le comte de Schwartzenbourg & le comte de Palfi, la surprirent la nuit, & firent un grand carnage de tous les Turcs qu'ils y trouverent. Leur gouverneur fut tué sur le bastion de Hongrie. On voit une partie de la porte qu'on rompit par le moyen d'un petard, qu'on garde encore dans l'église cathédrale, comme un monument de cette victoire. * (a) Ed. Brown. Voy. de Vienne à Lariffe, p. 36. (b) J. Tollii, epift. itineraria, p. 147. (c) Ed. Brown, p. 37. RAARSA, ifle de la mer d'Ecosse, l'une de celles qui font à l'occident de ce royaume. Elle est située au nord, affez près de l'ifle de Skia, & gît nord-ouest & fud-eft. Cette isle est longue de sept milles & large de deux. Davity, Hebrides, dit qu'il y a beaucoup de cerfs dans ses forêts. * Blaeu, Atlas. RABAÇAL, Rapaciale, bourg de Portugal, dans la province de Beira, à quatre lieues de Coimbre. C'est audessus de ce bourg qu'est la partie la plus haute des montagnes appellées Anfidianus ou Sera d'Ançaon, autrefois Tapiaeus-Mons. * Délices de Portugal, p. 730. RABAH, ville des Indes, selon d'Herbelot, bibliotheque orientale. Il remarque que l'auteur du Mircat dit que l'on trouve beaucoup de camphre dans cette ville, & que l'on en tire des arbres qui croissent dans son terroir. 1 |