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LSULÆ, ancien lieu de la Gaule. Antonin le met fut te d'Espagne, à trente mille pas de Narbonne, & arante-huit mille pas du lieu ad Stabulum. C'est aujourd'hui SALSES. Voyez ce mot.

I. SALSUM FLUMEN, c'est-à-dire Riviere falée; ces mots expriment le RIO SALADO des Espagnols, & le Fiume Salfo des Italiens. Hirtius nomme Flumen Salfum une riviere d'Espagne, dans la Bétique, qui, felon quelques-uns, doit être le SALOBRAL, felon d'autres le GUADAJOS, qui tombe aujourd'hui dans le Rio Salado. Moralès croit que cette riviere s'appelle d'abord Bivoras, mais qu'après s'être chargée de deux rivieres, l'une nommée le ToUAZO, & l'autre le RIO SALADO, il prend le nom de Guadajos.

2. SALSUM FLUMEN, riviere d'Afie, dans l'Arabie. Son embouchure doit fe trouver entre celle de l'Euphrate & le promontoire montoire Chaldone, felon Pline, l. 6, c. 28. Sur quoi le pere Hardouin obferve que le mot Salfum n'est pas un adjectif dérivé de la falure des eaux, mais plutôt un nom propre d'une origine barbare, ainfi que celui du fleuve SALSOS. Ce pere prétend que cette riviere eft le GEHON, dont parle Moyfe dans fa description du paradis terreftre. On peut voir la conjecture de ce favant, dans fon livre dont on a une traduction françoife, entre les traités géographiques & hiftoriques, pour faciliter l'intelligence de l'écriture fainte, imprimé à la Haye.

1. SALT, baronnie d'Irlande, dans la province de Leinster. C'eft une des huit qui compofent le comté de Kildare.* Etat préfent de l'Irlande, p. 39.

P.

2 SALT, petite ville de Syrie, qui a une fortereffe, & qui est très-peuplée. Elle eft fituée fur le mont oriental de Phénicie. Il y a une fource au pied de la fortereffe, dont les eaux arrofent la ville & les jardins. * Abulfeda, Manuf. de la bibliot. du Roi,

3. SALTUM, fiége épiscopal d'Arabie, fous la quatriéme métropole du même patriarchat, favoir Beryra, felon une des notices, c'eft-à-dire, Boftra; l'autre ne la connoît point. La notice de Léon le Sage porte Saltorum, fous Boftra, métropole.

4. SALTUM, fiège épiscopal d'Afie, dans la province d'Helenopole. Elle reconnoiffoit Amafie pour fa métropole. 1. SALTUS, mot latin qui a plufieurs fignifications. Premierement, il veut dire un SAUT, & vient de Salio fauter. Outre cela il fignifie un bois, une FORÊT, ou bien une MONTAGNE COUVERTE DE BOIS; il se prend auffi pour un DETROIT, un DÉFILÉ, un paffage étroit entre des montagnes; delà vient que dans les hiftoriens latins, on ttouve ce mot employé en quelqu'un de ces fens-là. Nos ancêtres en ont fait SAULT, & ont nommé le Comté de Sault un canton de France, que quelques auteurs ont exprimé en latin Saltuofa Provincia, qui en bonne latinité ne veut dire qu'une contrée couverte de bois.

SALTA, ville de l'Amérique méridionale, au Tucuman, fur une petite riviere, qui peu après fe va perdre dans un lac. Elle eft au midi un peu oriental de Saint-Salvador, & à l'orient du volcan de Copiapo. Elle appartient aux Espagnols, auffi bien que le pays où elle eft fituée. Elle eft à quinze lieues d'Eftreco, au bord d'une petite riviere, fur laquelle il y a un pont. Il peut y avoir quatre cents maifons & cinq ou fix églifes ou couvent. Elle n'eft ceinte d'aucunes murailles, & n'a ni fortifications, ni foflés; mais les guerres que les habitans ont eues avec leurs voifins, les ont rendus plus aguerris & plus foigneux d'avoir des armes. Ils ont environ cinq cents hommes portant les armes, outre les esclaves, tant les mulâtres que les noirs, qui font bien trois fois autant. Ce lieu eft d'un grand abord, caufe du commerce confidérable qui s'y fait en bled, en farine , en bétail, en vin, en chair falée, en fuif & autres marchandifes, dont ceux de Salta négocient avec les habitans du Pérou. * De l'Ifle, Atlas. Mémoires.

SALTACHA, lieu de la Phœnicie, felon la notice de l'Empire. On y lit Equites promoti indigena Saltache.

SALTASH, bourg d'Angleterre, dans la province de Cornouailles, aux frontieres de Devonshire. Il a le double avantage d'avoir un marché public, & d'envoyer fes députés au parlement.

2. SALTUS CASTULONENSIS, en françois le pas de Caftulon ou la forêt de Caftulon ; quelques-uns l'entendent de Puerto Muladar, d'autres de la Sierra Morena, d'autres enfin, comme Surita, de Puerto de S. Iftevan. 3. SALTUS DEI, bois de la Sarmatie, en Europe. SALTUS GALLFANI : il faut dire SALTES, & non pas Saltus. Voyez GALLIANI.

SALTIETE, ancien peuple d'Espagne. Ils faifoient des étoffes de laines très-fines. Cafaubon, guidé par cette particularité, change le zarina de Strabon, 1. 3, p. 144, en il vante les manufactures. Voyez SETABIS. SETαBūtαι, fur ce que Silius Italicus parle de Setabis, dont SALTIGA, ancienne ville d'Espagne, au pays des Bastitains, felon Prolomée, l. 2, c. 6.

Σεταβῆται,

SALTSLEAT, bourg d'Angleterre, dans la province de Lincoln. On y tient marche public. Etat préfent de la

• grande Bretagne, t. 1.

I.

4.

5. SALTUS LIBANI. Voyez au mot LIBAN. On appelloit ainfi un des palais de Salomon.

7.

6. SALTUS PYRENÆUS. Voyez au mot PYRENÆUS. SALTUS TUGENSIS. Voyez ARGENTEUS MONS. SALTZ. Baudrand dit : bourg d'Allemagne, dans la baffe Saxe, au duché de Meckelbourg, près de l'Elbe, à trois lieues au deffus de la ville de Meckelbourg. Cet ar ticle eft faux dans toutes fes circonftances, & le bourg eft imaginaire. Voyez SULTZ.

1. SALTZA, ville d'Allemagne, dans la baffe Saxe, au duché de Magdebourg, entre Salzweke & Gomeren, ou bien entre Magdebourg & Barby, fur l'Elbe, à deux milles de Calb, & autant de Magdebourg. Elle tire fon nom des fources falées qui s'y trouvent. Cette ville eft ancienne & a été quelque tems libre. Charlemagne, après la grande victoire remportée fur les Saxons, y tint les états de l'Empire en 803. Elle fe trouva mêlée en 1433, dans la querelle de la ville de Magdebourg contre Gonthier fon évêque. Elle fut prife & reprife par les différens partis dans la longue guerre civile d'Allemagne, qui fe termina par les traités de Weftphalie. * Zeyler, Inscr. Saxon. to

pogr. p. 209.

,

2. SALTZA (la) petite riviere du duché de Virtemberg, prend fa fource à Fieffenbach, dans le même duché, fornie trois petits lacs ou étangs, traverse enfuite Bretthein & l'EydЛlheim, dans le Palatinat & dans l'évéché de Spire, Bruffal & Phillipfburg, où cette riviere fe jette dans le Rhin. Son cours, dirigé au nord-oueft, a environ huit ou neuf lieues de cours.* Supplément au manuscrit de la bibliothéque de M. de Corberon, prémier préfident au conseil fouverain d'Alface.

SALTZÁCH ou SALTZ, riviere d'Allemagne, dans l'archevêché de Saltzbourg, & dans la Baviere. Elle a fa fource dans des montagnes, au voisinage du Tirol, ferpente vers le midi, puis vers l'orient, fe groffit dans fon cours de quantité de ruiffeaux à droite & à gauche, passe au midi & à quelque diftance de la prévôté de Berchtolsgaden, fe replie enfuite vers le nord & le nord-eft, paffe à Golling & à Saltzbourg, reçoit à gauche la riviere de Sala, fort de l'archevêché, qu'elle fépare quelque tems de l'électorat, où elle baigne Burchaufen, & va enfin fe per

dre dans l'Inn, au village de Winckelheim.* Jaillot, Atlas. SALTZBERG, Ville du royaume de Norwege, au

1. SALTUM, fiége épiscopal de la Palestine, fous la Premiere métropole du patriarchat de Jerufalem, qui étoit gouvernement d'Aggerhus, far la riviere de Drammen, Céfarée fur la mer. La notice d'Hiéroclès ne le connoît, à quatorze mille pas de Chriftiania,

ment S altum, une autre porte Saltum Therati, & ajoute qu'on le nomme auffi Raphati.

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SALTUM, autre fiége épiscopal, en Arabie, fous la

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1705.

vers le couchant.

SALTZBOURG, ville d'Allemagne, dans le cercle de Baviere, fiége archiepiscopal, & capitale d'un état fouverain, pollédé par l'archevêque de Saltzbourg. Cette ville

troifiéme métropole de ce même patriarchat; Hiéroclès la eft ancienne, & a été connue fous le nom de Juvavum ou nomme fimplement záλrav; mais une des notices du pa- Juvava, ou Juvavia. La dignité métropolitaine y a été triarchat de Jerufalem fournit Saltum Ieraticum; l'autre transférée de Lorch ou Laureacum, où elle étoit auparaporte Saltu Ieratico. Cette troifiéme métropole, à laquelle vant. Voyez LORCH 1. Baillet dit, Topogr. des Saints: ce fiège étoit foumis, eft nommée Beryra, dans une des Saint Rupert, après avoir quitté fon évêché de Worsm, notices, Rabba Moabitis, & Petra dans l'autre.

pour fe faire miffionnaire évangélique en Baviere, fut

établi évêque du pays qui étoit retombé presque entierement dans l'idolatrie. Il mit fon fiége dans l'ancienne ville de Juvave, presque ruinée alors, & rebâtie depuis fous le nom de Saltzbourg, qui devint la métropole de la Baviere, de l'Autriche & des pays héréditaires. Le fiége de Saltzbourg fur quelque tems uni avec celui de Paffau; voyez PASSAU; mais il en fut détaché, & rétabli en son ancien état par faint Boniface de Mayence.

Il paroît que Saltzbourg, en latin Salisburgum & Salisburghufa, a pris fon nom de la Saltz ou Saltzach, qui y palle. Quelques-uns ont voulu dériver ce nom des falines qu'on y découvrit du tems de Diethe III, duc de Baviere. L'ancienne ville de JUVAVIA, à laquelle elle fuccéda, fut ruinée l'an 448 par Attila. Sur la fin du fiécle fuivant, elle fut rebâtie par les ducs de Baviere. Baillet dit que faint Rupert la trouva rebâtie quand il y alla prêcher la foi; d'Audifret prétend qu'elle ne fut rebâtie qu'à la priere de ce faint évêque. Charlemagne, l'an 803, la choifit pour y convenir, avec les ambaffadeurs de Conftantinople, des bornes qui devoient féparer les deux empires. Elle fut presque réduire en cendres vers l'an 1195, & rétablie peu après. L'auteur du livre intitulé Remarques hiftoriques & critiques faites dans un voyage d'Italie en Hollande, prétend que la ville de Saltzbourg d'aujourd'hui, n'eft pas bâtie au même lieu où étoit l'ancienne Juvavia; car celle-ci, dit-il, t. 1, p. 54, étoit à la gauche de la riviere, dans une plaine aujourd'hui déferte, & devenue tellement marécageufe, qu'elle ne fert à rien du tout. Les archevêques ont cherché les moyens de deffécher ce terrein: mais comme il eft plus bas que la riviere, il eft difficile d'en faire écouler les eaux. Il y a près de la ville quelques étangs, qui ont été creufés dans la vue de procurer cette amélioration, & on a réuffi à rendre une partie de la plaine propre à produire au moins de l'herbe, ce qu'elle ne fait pas dans les parties les plus éloignées, ni même dans les endroits où l'on a travaillé aux nouvelles fortifications, où il n'y a qu'une terre toute noire & toute pénetrée d'une eau falée. La ville de Saltzbourg eft double, c'est-à-dire, bâtie des deux côtés de la riviere qu'on paffe fur un pont de bois couvert. Il femble pourtant que la partie de la ville, qui eft à gauche de la riviere foit la principale, & qu'elle ait été autrefois la feule. Les cartes anciennes ne la repréfentent que de ce côté, avec une espéce de fauxbourg qui eft devenu auffi confidérable que la ville même. L'archevêque Paris de Lodron fit bâtir les murailles qui entourent aujourd'hui les deux parties de la ville. Mais au commencement de la guerre (pour la fucceffion d'Espagne, en la quelle l'électeur de Baviere prit parti contre l'empereur) elles furent revêtues de leurs fortifications extérieures, toute leur force confiftoit auparavant dans la muraille même, & dans un follé, dans lequel on a fait pafler l'eau de la riviere qui partage la ville, au moins dans une partie du foffé de la ville qui eft à droite du même fleuve. On a de plus enfermé dans une ligne, une montagne qui joint presque entierement une autre montagne ou rocher, qui eft au couchant de l'autre partie de la ville, & qui lui fervoit de muraille, étant escarpé de l'un & de l'autre côté. Mais comme il y a un affez grand & beau fauxbourg de ce côté, & qu'il refte découvert, un ennemi qui en feroit en posfeffion pourroit faire bien des maux à la ville, ou au moins foudroyer toute celle qui eft de l'autre côté de l'eau. Il y a auffi un vieux château qui termine la ville du côté du midi : il eft fort par fa fituation, & contigu à la montagne nonimée Munichenberg, ou la montagne aux Moines, & qui fert, comme on a dit, de muraille à la ville du côté occidental.

L'honneur & la richeffe de la ville de Saltzbourg eft fon église métropolitaine & fon chapitre. Cette église eft vafte, entierement achevée, & un des beaux bâtimens qui foient en Allemagne. Elle eft bâtie fur le modéle de faint Pierre de Rome, & en a les proportions. Outre quatre jeux d'orgues qui font aux quatre coins de la voute du milieu, il y en a un très-grand que l'on a fait faire au commencement de ce fiécle, & qui occupe tout le fond de la grande nef de l'églife fur les portes; la cathédrale a toujours une mufique dont les principaux fujets font choifis à Rome. L'archevêque a titre de légat en Allemagne depuis la fé cularifation de l'archevêché de Magdebourg. Le chapitre de Saltzbourg eft un des plus nobles d'Allemagne. Il con fifte en vingt-quatre chanoines, qui doivent faire preuve

de huit quartiers. Ils ne tirent aucun revenu, & n'ont aucune voix dans le chapitre qu'ils ne foient prêtres. Chacun de ces chanoines a une maifon particuliere; quelques uns même ont des palais, Outre ce chapitre, que l'on appelle le grand chapitre, il y en a encore un autre qu'on nomme des chanoines ad Nives. Ils chantent dans la cathédrale & on les devroit plutôt appeller des chapelains que des chanoines, puisqu'ils ne font que fuppléer aux fonctions de ceux

Qui laiffent en leur lieu

A des chantres gagés le foin de louer Dieu. Les grands chanoines perdent cependant une certaine rétribution manuelle, quand ils n'affiftent point au chœur. La réfidence ne les oblige d'être à la ville que quatre mois de l'année, moyennant quoi ils jouiffent de leurs revenus: cette avance de huit autres mois eft caufe qu'ils peuvent deflervir encore d'autres églifes, s'ils y ont des canonicats, comme il arrive presque toujours, car ces mellieurs en poffedent deux ou trois & quelquefois davantage, pour pouvoir être élus aux prélatures & aux dignités de ces églifes, quoiqu'ils n'y ayent jamais fait de réfidence. Au refte les grands chanoines de Saltzbourg doivent pendant une année réfider dans la ville avec tant d'exactitude, que s'ils découchent une feule nuit, ils perdent tout ce qu'ils ont fait avant, & doivent recommencer leur réfidence; ce qui encore ne le peut faire que deux jours de l'année, & aux deux fètes principales de leurs églifes particulieres, qui font deftinées à faire ce commencement de fervice. La principale fête de l'églife de Saltzbourg eft celle de faint Rupert ou Robert, apôtre du pays. Saint Maxime y avoit prêché la foi auparavant, & y avoit été martyrifé. On voit encore dans le Munichenberg des grottes, où l'on dic que faint Maxime & fes compagnons ont vêcu. On ajoute qu'ils furent martyrifés au pied de ces grottes, & que faint Rupert vint habiter dans la fuite au même lieu, qu'il s'y retiroit après avoir prêché aux peuples voitins, & qu'il y fonda fa premiere églife, & un monaftère qui fubfifte encore aujourd'hui, à côté de cette montagne, & près de ces grottes. C'est une riche abbaye de bénédictins, dont l'abbé, dans quelques folemnités, a place entre les dignités de l'églife cathédrale, & marche à côté du grand prévôt dans quelques proceffions. Mais les moines n'y paroiffent plus, quoique, felon leurs annales, ils ayent été les feuls chanoines qui officioient autrefois avec l'évêque, qui en même tems étoit leur abbé, & étoit élu par leurs fuffrages. Depuis qu'il y a eu deux chapitres, les chanoines ont profeffé pendant quelque tems la regle de faint Augustin; mais à la recommandation de Charles V, Leon X les fécularifa.

Il y a à Saltzbourg une univerfité fondée par l'archevêque Paris de Lodron, & regentée par les bénédictins. L'archevêque l'a offerte aux jéfaites, mais en fe réservant le droit inféparable de fon titre de légat, de pouvoir informer, & connoître de tout ce qui fe pafferoit dans l'univerfité, & entre les profeffeurs. Cette condition parut trop onéreufe & ils refuferent d'y confentir. Il y a des profeffeurs féculiers pour le droit civil. Le recteur est toujours un religieux, & les profefleurs font tirés de plufieurs abbayes qui fe font unies au nombre de trente, pour fournir les profeffeurs, & avoir droit d'envoyer leurs jeunes religieux étudier en cette univerfité où il y en a d'ordinaire un très-grand nombre, de même que beaucoup de noblelle des provinces voifines.

Le palais épiscopal eft grand & magnifique ; mais il n'y a point de jardins, parce qu'il eft au cœur de la ville où le terrein eft précieux. En récompenfe le palais de Mirabel a un beau jardin, orné de statues & d'arbres finguliers; il ferc de promenade aux archevêques. Sans parler des autres palais, les écuries du prince, le manége & l'amphithéâtre, méritent d'être vus.

L'état de l'archevêque de Saltzbourg eft borné au nord par la Baviere, au nord-eft & à l'eft l'Autriche, au par midi par la Carinthie & par le Tirol, qui avec la Baviere, le termine à l'occident. Ĉe pays eft plein de montagnes, & il y a des mines & des eaux minérales. Saltzbourg eft l'unique ville qui s'y trouve; en récompenfe, il y a un affez bon nombre de villages.

SALTZDAL, maifon de plaifance des princes de

can - uns

pelle

ane

unswick Wolfenbutel. Elle est fituée au voilinage de
answick, & remarquable par fes beaux jardins.
SALVA, ville fur le Danube, dans la balle Pannonie,
Selon Prolomée, 1. 2, c. 16. Antonin n'en fait qu'une
fimple mention. Lazius croit que c'eft Scalmar. L'Antonin
d'Alde porte SoLVA MANSIO, qui, au jugement d'Or-
telius, pourroit bien être le SOLVENSE OPPIDUM de

Pline.

SALVAGES, (les) en latin Silveftres Infula, illes d'Afrique, dans l'Océan atlantique. Elles font deux entre Madére au nord, & les Canaries au midi, à cent cinquante milles des dernieres, & plus près de la premiere. Elles font petites, & éloignées de vingt milles l'une de l'autre, mais incultes & inhabitées. Elles nourriffent une li grande quantité de ferins, que ceux qui vont pour en prendre , peuvent faire à peine cinq pas fans écrafer quelques nids. On croit que ce font les ifles de Junon. Voyez JUNONIA INSULA. Ño. 1 & 2. * Baudrand, édit. 1705

SALVARIUM, vis-à-vis de Pylos. C'étoit le port de mer de cette contrée, felon Calchondile ciré par Ortelius.

1. SALVATERRA ou SALVATIERRA, ville de Portugal, dans la province de Beira: elle eft à l'orient de Segura, fur la riviere d'Elia, au pied de quelques montagnes, d'où elle peut être commandée. Elle eft revêtu de cinq bastions, dont l'un eft couvert d'un ouvrage à cornc. * Don Juan Alvarez de Colmenar, Delices de l'Espagne & du Portugal, t. 5, p. 736.

1. SALVETAT. (La) Voyez SAUVETAT. 2. SALVETAT, (La) petite ville de France, dans le haut Languedoc, au diocèfe de Caftres, fur la riviere d'Agout au nord-oueft de Saint-Pons. Il y a un prieuré de religieufes bénédictines.

SALVI (faint) abbaye de religieufes de l'ordre de Valombreux, en Italie, au diocèse, & à deux milles de Flo

2. SALVATERRA, bourg de Portugal, au bord méridional du Tage, vers fon embouchure, dans la province d'Eftramadure. Il eft fitué dans une campagne très-fertile en fruits, en vin & en bled. Il y a là une maison royale où la cour va de tems en tems.

rence.

1. SALVATIERRA, ville d'Espagne, dans la Galice, dans l'évêché, & au nord-eft de Tuy. Elle est petite & fituée fur le Minho. * Delices d'Espagne, tom. 1, P. 131.

I. SALVIA E, ville de la Liburnie, dans les terres, felon Ptolomée. Ortelius foupçonne que c'est la Salvia d'Antonin, fur la route de Sirmium, à Salones, entre Sarnada & Pelvis, à vingt-quatre mille pas de la premiere & à dix-huit mille pas de la feconde. Il lifoit Silvia pour Salvia, dans fon exemplaire; cependant Surita ne marque aucune diverse leçon fur ce mot.

2. SALVATIERRA, ville d'Espagne, dans la Biscaye, dans la province d'Alava dont elle eft une des principales places. Elle eft au pied de la montagne de Saint-Adrien, à trois lieues de Vittoria, du côté de l'orient.

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2. SALVIA. Voyez URBE SALVIA, & POLLENTIA. SALVIA AQUÆ. Voyez au mot AQUA.

SALVIATI, petite montagne du royaume de Naples, dans la terre de labour, entre Naples & Pouzzol. On y trouve d'anciens bains, entr'autres ceux de SALVIATI qu'on prend pour le lieu nommé anciennement Cafaris Dictatoris Villa; & ceux de TRITOLI auprès du lac d'Averne, qu'on croit être l'ancienne CICERONIS VILLA. Baudrand, édit. 1705.

3. SALVATIERRA, bourg d'Espagne, dans le comté
d'Aragon, fur la riviere d'Aragon, à deux lieues de Ber-
dun
où les deux rivieres d'Aragon & de Veral s'unis
fent ›
& à quatre lieues au-deffus de Jacca. Il apparte-
noit autrefois au monastère de faint Juan de la Penna;
mais parce que c'étoit une place frontiere, il fut uni à
la couronne par D. Pédre II, roi d'Aragon.

SALUCA, Eλ, ville de la Libye intérieure, felon
Ptolomée, 1.4, c. 6. Il la met au côté méridional du Ni-
6.11

gcr.

1. SALUM. Ce nom eft commun à une riviere & à un royaume d'Afrique.

2. SALUM, riviere d'Afrique. Voyez Bursali. 1. 3. SALUM, royaume d'Afrique. Voyez Burfali. 4. SALUM, riviere de la Mauritanie Céfarienfe. Ortelius cite Antonin, comme ayant parlé de cette riviere; mais l'itinéraire de l'édition de Surita porte SALSUM.

SALVORI, lieu d'Italie dans l'Iftrie, à cinq milles de Pirano. Il eft célébre par la défaite d'Othon, fils de l'empereur Frédéric Barberoufle, que les Vénitiens vainquirent lorsqu'ils combattoient pour le pape Alexandre III. SALUR, ville marchande de l'Inde, en-deçà du Ganfelon Prolomée, l. 7, c. 1.

1.SALUCES, ville d'Italie, au Piémont, dans les Alpes, & dans un marquifat dont elle eft la capitale, & auquel elle donne fon nom. C'eft le fiége d'un évêché fuffragant de l'archevêché de Turin, depuis l'an 1511, quoiqu'il prétende ne relever que du faint fiége. Cette ville a un ancien château fur une côte voifine, & appartient au roi de Sardaigne. Elle eft à un mille du Pô, à dix de Foffano au couchant, à autant du mont Vifo, & à vingt-quatre de Tu rin vers le midi. Le nom eft SALUTIE. On tient qu'elle a été bâtie des ruines d'Augusta Vagiennorum, Baud. éd.

1705.

Nice

ge,

SALURNUM, lieu du territoire de Trente, felon Paul le diacre. Cet auteur dit Salurnis, dans l'édition de Vulcanius, de geftis Longobard. 1. 3, c. 9. Quem fubsequens Evin Tridentinus dux, in loco qui Salurnis dicitur, fuis cum fociis interfecit, &c. C'est le même que SALOURNE. VOYEZ ce mot.

SALUTARIA, fortereffe d'Afie, dans la Syrie, ou dans l'Euphratenfe. La notice de l'Empire, fect. 24, porte: Ala prima Iuthungorum Salutaria.

SALUTARIENSIS CÆSARIS. C'étoit, felon Pline, 7. 3, c. 1, le furnom de la ville d'URGIA. Voyez ce mot.

SALUTARIS. Ce nom a été donné par ditinction à quelques provinces, en partie à caufe des aux faines & bienfaifantes qui s'y trouvoient. Les principales provinces qui ont porté ce nom font la Galatie. la Macédoine, la Palestine, la Phrygie & la Syrie. La partie à laquelle ce nom étoit affecté dans chacune de ces provinces, faifoic une province particuliere que los diftinguoit du refte par ce furnom. Les anciens géographes comme Mela, Pline, &c. n'ont point connu ce nom diftinctif: il est beaucoup plus moderne. On le trouve dans la notice de l'empire, & dans quelques notices eccléfiaftiques. La notice de l'empire nomme la Palefine falutaire, & la Syrie falutaire, fect. 2, la Galatie falutaire, lect. :6, la Phrygie falu taire, fect. 15, & la Macédoine falutaire, fect. 1. Voyez au mot GALATIE, les villes qui étoient dans la Galatie Salutaire.

SALUTAIRE (La Macédoine) étoit divifée en deux parties, dont une jointe à l'Epire, faifoit une des provin ces de la Macédoine, regardée comme partie de l'Illyrie, dans le tems d'Arcadius & d'Honorius. L'autre partie jointe à la Prévalitane, faifoit avec elle une des provinces de la Dacie, autre partie de l'Illyrie.

2. .SALUCES, (le marquifat de) petit pays d'Italie, où il fait une province de Piémont, au pied des Alpes. 11 a au nord le Dauphiné & le Piémont, où eft la provinte des quatre valées à l'orient, les provinces de Savillan & de Foffano: au midi, la province de Coni & le comté de ; & au couchant la vallée de Barcelonette. Ce pays a été autrefois plus grand qu'il n'eft aujourd'hui, & il a eu marquis qui tenoient en fief des dauphins; de forte On trouve qu'après Constantin, la PALESTINE fut parque leur famille ayant manqué d'héritiers mâles, François tagée en premiere & feconde, & en falutaire. La notice de I réunit ce marquifat à la couronne de France, comme un Leon le Sage ne connoît point la Palestine falutaire, mais annexe & un fief du Dauphiné. Henri IV l'accorda en bien la troifiéme Paleftine, dont elle nomme les villes. en échange lui céda les provinces de Breffe & de Bugey, côtés du lac Asphaltite. , par le traité de paix de Lyon au duc de Savoie, qui C'eft la même qui étoit au midi des deux autres, aux deux avec les pays de Val-Roney & de Gex, qui font en

Les

1601

A l'égard de la Phrygie falutaire, voyez PHRYGIE. Je

deçà du Rhône. Depuis ce tems-là la maifon de Savoie parle auffi de la Syrie falutaire, au mot SYRIE.

jouit de la fouveraineté de ce marquifat. Saluces & Car

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SALYDO ou SALYBO, ifle du golfe Arabique, felon Agatharchide.

SALYES. Voyez SALLUVII. SALZEDAS (fainte Marie de ) abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, en Portugal, dans la province de Beira, au diocèle de Lamego. SALZUNGEN, bourg d'Allemagne, dans la Thuringe, fur la Werre. Il eft important pour les falines.

SAMA, village d'Afrique, fur la côte d'or. Il est le plus confidérable de la côte, & fitué à quatre lieues à l'eft de Takoray, à l'embouchure d'une riviere de même nom, que quelques-uns appellent Saint-George. Il contient environ deux cents cafes, fur une petite éminence, dont la mer baigne le pied. Ses habitans font presque tous pêcheurs de profeffion, & des plus habiles dans leur métier. Ils font une espéce de république gouvernée par des chefs, fous le nom de capitaines, fous la protection du roi de Gavi. Ce prince demeure au nord, à quelques lieues du bord de la mer ; il eft riche & fort confidéré de fes voifins.* Labat, Voyages de Desmarchais, en Guinée & à Cayenne, t. I, p. 264.

&

Les Portugais avoient un comptoir & une redoute à Sama. Les Hollandois fe font emparés de l'un & l'autre, y font un commerce confidérable, parce que c'est le rendez-vous de tous les Négres des environs. Il paffe à côté de ce village une affez groffe riviere, que les Portugais ont appellé rio de S. Juan, & que les Négres difent venir de fort loin. On l'a remontée en chaloupe environ foixante licues, après quoi on a été obligé de revenir fur fes pas, parce qu'on l'a trouvée barrée par une chaîne de rochers d'une très-grande hauteur. Cette difficulté a fait échouer les deffeins qu'on avoit de pénétrer dans un pays qu'on fuppofoit plein de richeffes.

SAMAGAR, village de Croatie, à la jonction de la Kulp & de la Save. On croit que c'eft l'AD FINES des anciens. SAMACHI. Voyez SCHAMACHIE.

SAMACHONITIS-LACUS. Voyez SEMECHON. SAMADERA, ville d'Afrique, dans l'Ethiopie, felon Corneille qui cite Vincent le Blanc.

SAMAEL, (prononcez SAMAL,) bourgade des PaysBas, au Brabant, fur la Demer, deux lieues au-deffus d'Arschot.

SAMAGENDAH, ville d'Afrique, dans la Nigritie, à l'orient, & à dix journées de Cougah, que quelques uns croyent être la même chofe que Congo, felon d'Herbelot,

Biblioth. Orien.

SAMAIA, ancienne ville de la Palestine, felon Jofeph, de Bello, l. 1, c. 2.

SAMAICA, nom d'une préfecture de Thrace, felon Prolomte, 1. 3, c. 11.

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SAMAIA, presqu'ifle de l'Amérique feptentrionale, dans l'ifle de Saint-Domingue, fituée à fon extrémité orien tale, du côté da nord. L'ifthme qui la joint à la grande terre, n'a pas plus d'un quart de lieue de large, & il eft fort affé à défendre, parce que le terrein en eft marécageux. La peninfule a environ cinq lieues de largeur far quinze à feize de longueur, ce qui lui en donne au moins quarante de circur, Elle court dans fa longueur à l'eft-fud-oueft, & laiffe ouvere au même air de vent, une baye profonde de quatorze lietes, où le mouillage eft à quatorze braffes & plus, & fi commode que les navires ypeuvent être amarrés à terre. L'entrée & le dedans font remplis de petits iflets & de cayes, qu'il est aifé d'éviter en rangeant la terre du côté de l'oueft. Le terrein de la presqu'ifle, quoique peu uni, eft très-fertile, & fa fituation la rend très-commode pour le commerce, & pour l'atterrage des navires qui viennent d'Europe. Hift. de SaintDomingue du pere Charlevoix, t. 2.

SAMANDRACHI, ifle de l'Archipel, vers les côtes de la Romanie, au 40° 30′ de latitude. Elle a trois lieues de diametre: on y fait un grand trafic de miel, & de maroquins, parce qu'on y trouve un grand nombre de chevres. Les anciens la nommoient Samothrace, à caufe de fa fituation près de la Thrace.

SAMAR, ifle de l'Océan oriental, entre les Philipines, au fud-eft de l'ifle de Luçon, dont elle eft féparée par le détroit de Saint-Bernardin. Elle a elle-même l'ifle de Levte au fud-oueft. Gemelli Carreri, Voyage autour du monde, t. 5, p. 103, en parle ainfi : Elle s'appelle Samar du côté des ifles, c'eft à-dire, au nord & au conchant, & IBABAO du côté de la grande mer, c'est-à-dire, dans fa partie orientale. Sa figure eft comme le tronc d'un corps

humain, fans-tête ni jambes. Sa plus grande longueur est depuis le cap de Baliquaton, qui avec la pointe de Manille forme le détroit de Saint-Bernardin, fous le 13d de latitude feptentrionale: de même pour la partie du fud. Les deux autres caps, qui font les coudes du bufte, & la plus grande largeur de l'ifle, font le cap du Saint-Esprit, dont les hautes montagnes fe font voir de loin aux vaifleaux de la Nouvelle-Espagne, & l'autre à l'occident, vis-à-vis de l'ifle de Leyte, où fe forme un détroit qui n'eft pas plus large qu'un jet de pierre. Cependant le vaiffeau SaintJuanillo, dont ce détroit porte le nom, y a paffé en venant de l'Amérique. L'ifle a environ cent trente lieues de tour. Entre le cap de Guigan & celui du Saint-Esprit, on trouve le port de Borongon, & pas loin delà ceux de Palapa & de Catubig, la petite ifle de Bin & la côte de Catarman.

En entrant par le détroit de Saint-Bernardin, après avoir paffé Baliquaton, on trouve la côte de Samar le long de laquelle font les villages d'Ibatan, Bangaon, Catbalogan, où l'alcade major & le commandant des troupes font leur réfidence, Paranos & Calviga. On paffe enfuite le détroit Saint-Juanillo, & on va jusqu'au cap & à la petite ifle de Guigan, qui finit le tour de l'ifle. Elle a beaucoup de montagnes escarpées ; mais fes plaines font fertiles. Cette ifle eft nommée Samal, & la plus méridionale ifle dans les lettres édifiantes, des pintadaux orientaux t1, p. 115.

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1. SAMARA, nom latin de la Somme, riviere de France, en Picardie.

2 SAMARA, ville d'Afie, dans la Tartarie, au royaume de Cafan, & dans le duché de Bulgar, à la gauche du Wolga, c'eft-à-dire, à l'orient de cette riviere. Elle eft fur le penchant & fur le haut d'une montagne, qui n'eft pas fort élevée, & qui va fe terminer fur le rivage. En quoi Corneille le Brun, c. 15, t. 1, p. 261, édit. in 4°, blâme Oléarius de l'en avoir éloignée de deux werftes. Elle est affez grande; mais les maifons en font chétives. Les murailles flanquées de tours font de bois, & il y en a une fort grande du côté de la terre. La ville couvre presque toute la montagne, & le fauxbourg s'étend le long de la riviere. On compte delà à Cafan, trois cents cinquante werftes.

3. SAMARA, riviere d'Afie, dans la Tartarie, au duché de Bulgar, dans l'empire Ruffien. Elle a fon cours d'orient en occident, paffe au midi de la ville de Samara, & tombe dans le Wolga.

SAMARABRIÆ. Pline, 1.6, c. 20, met ce peuple au-delà du fleuve Indus, mais fur le bord même de ce Aeuve.

SAMARABRIVA, pour Samarobriva, nom latin d'A

miens.

1. SAMARAN, grande ville ruinée, en Afie, affez près des frontieres de la Turquie & de la Perfe, en allant d'Ispahan à Alep par Amadam, felon Paul Lucas, qui, dans fon voyage du Levant, t. 2, c. 10, dit: Nous campâmes fur les frontieres de Perfe & de Turquie: ce lieu fè nomme Aniqui, où il y a une petite riviere qui fépare ces deux empires. Le 24 nous partîmes avant le jour, & traverfâmes une affez groffe riviere à gué, après laquelle on entre par une grande porte bâtie de pierres de vingt pieds de longueur, & plus de cinq ou fix fur chaque façade, dans une ville dont les rues étoient pavées de pierres, mais fi belles, qu'elles paroiffoient de marbre. Je ne pus m'empêcher de m'attrifter de voir une fi grande ville toute ruinée : on m'affura que le tour de fes murailles avoit vingt-fix à trente milles. Il y paffe une riviere auffi groffe & auffi belle que la Seine, fur laquelle on voit encore qu'il y a eu quantité de ponts. Plufieurs beaux palais & temples fervent de demeure aux ferpens, qui y font en grand nombre & d'une espéce particuliere, car ils ont tous des cornes. Je m'écartai un peu de la caravane pour aller voir le dedans de ces beaux édifices: mais lorsque j'en abordai,je visune fi prodigieufe quantité de ferpens, que je n'ofai avancer plus avant. Il paroît, continue le voyageur, que Samaran a été une des grandes villes du monde; nous mîmes deux heures & demie pour aller de la porte par où nous étions entrés, à celle qui eft oppofée. Je remarquai que d'un côté fes murailles font toutes d'un rocher que l'on a travaillé en forme de muraille. Les dehors font connoître que c'étoit un' fieu délicieux:on y voit encore comme des traces de magnifiques jardins, & cela fe connoît par quantité de terraffes, qui

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SAM

les unes fur les autres. On voit quantité de gros canaux
rés, bâtis de pierres, qui marquent n'avoir été faits que
pour conduire l'eau dans ces lieux de plaifance. On y voit
encore des reftes de murailles peintes de paylages & de
grands arbres.

2. SAMARAN, ville de l'ifle de Java, dans fa partie
orientale, fur la côte feptentrionale au midi occidental,
& à fept lieues de Japara. Elle n'eft point murée, mais fort
peuplée. Les habitans, ainsi que ceux des bourgs & des
petites villes voilines, s'occupent à cultiver la terre, à pê-
cher, à couper du bois dans les forêts, & à le préparer
pour la charpente & d'autres ufages, & ils le portent à
Japara. Leurs autres occupations font moins lucratives.
L'idée d'une ville non murée s'accorde mal avec le nom
de fortereffe, que nous lui donnons dans l'article de Java.
Elle y eft nommée Samarang, de même que dans le
de Schouten. Celui de Corneille le Brun, tom. 5,
voyage
P. 47, édit. in-4°, fait de Samaran un royaume à foixante
lieues de Batavia, fous le roi Pangeran Poéga, rétabli
1708 par les Hollandois. * Voyage de Schouten, t. 2,
P. 275.

en

SAMARAMDA, ville de l'Inde, au-delà du Gange, felon Prolonée, lib. 7, c. 2.

SAM

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tué un de leurs ambaffadeurs. Elle fut foumife aux Turcs occidentaux vers 619. Genghis-Chan l'affiégea, la prit & la ravagea en 1219.

Tamerlan, charmé de la beauté de fes jardins, de fon agréable fituation, en fit la capitale de fon vafte empire: il la fortifia de nouveau, l'orna de fuperbes palais, d'une mosquée admirable, & l'enrichit des dépouilles de l'Afie. En fouillant (a) dans les fondemens des murailles, on trouva des médailles en caractères cufiques, d'où l'on jugea qu'elle avoit été rebâtie par un prince mahometan. (a) Petit de la Croix, Hift. de Genghis Chan, 1. 3, c. 8.

Les environs de Samarcande étoient arrofés par la riviere de Sogde, qui rendoit la campagne agréable, & embellifloit les promenades. Les bors de cette riviere étoient chargés d'arbres fruitiers qui produifoient un grand revenu, & une partie des fruits appartenoit à certains Mages, à qui on les avoit légués, à condition qu'ils prendroient garde à ce qui fe palleroit fur cette riviere, & que pour

cet effet ils habiteroient fur fes rives l'hiver & l'été.

On portoit autrefois à Samarcande toutes fortes de marchandifes de la grande Tartarie, des Indes & de la Perfe: mais elle est bien déchue, quoique grande & bien peuplée. Elle eft fortifiée de remparts de terre gafonée : les bâtimens font à peu près femblables à ceux de la ville de Bouchara. Il y a cependant des maisons de particuliers conftruites de pierres, qu'on tire des carrieres qui font aux environs de cette ville. C'eft à Samarcande qu'on fabrique le plus beau papier de foie d'Afie. L'académie des fciences qui eft en cette ville, eft maintenant une des plus fameufes des Mahométans, & ceux qui fouhaitent s'inftruire dans les belles-lettres, viennent de tous les états voifins y faire leurs études. Le château deftiné pour la réfidence des kans, & qu'on voit dans cette ville, eft des plus fpacieux ; mais la province de Maurenner n'ayant plus de kan particulier, il tombe infenfiblement en ruine; car quand le kan de la grande Boucharie vient dans l'été paffer quelques mois à Samarkant, il campe fous des tentes, dans des prairies auprès de la ville. Les environs produifent des poires, des pommes, des raifins & des melons d'un goût fi exquis, & en fi grande quantité, qu'ils en fourniffent tout l'empire du Grand-Mogol, & une partie de la Perfe. La petite riviere qui paffe par la ville, & qui va fe jetter dans la riviere d'Amu, vers les 92d de longitude, feroit d'une grande commodité à la ville pour la communication av les états voifins, fi les habitans la rendoient navigour Enfin il ne manque rien à la ville de Samarkant maî faire un commerce confidérable, que d'avoir d'as. * Petit tres & d'autres voifins que les Tartares mahon, 278. de la Croix, ibid. Hift. généalogique des Tatg, Sunfekan Les anciens Chinois appelloient cette érale des Huns, Sie-mi-fekan & Sama-ulhhan.* Histoire t. 1, p. 49, note.

SAMARCANDE, ville d'Afie, dans la province de Maurenner, ou mieux Maouarennahar. Cette ville eft au 41d 20′ de latitude, & au 95a de longitude, à fept journées au nord de la ville de Bouchara. Hift. généalogique des Tatars, p. 278. On appelloit le pays anciennement la Sogdiane. De l'lfle ne la place qu'environ à 39d fur fa carte de l'Afie feptentrionale. Cette ville a toujours été en grande réputation. C'eft la Maraganda de Pline, de Strabon & des autres anciens. Elle avoit foixante-dix ftades de tour, c'est-à-dire, environ trois lieues de France, au tems d'Alexandre le Grand. Elle a eu depuis plus de douze lieues de circuit, & elle les avoit aufli-bien que Bochara, lorsque les Mogols l'afliégerent, avec cette différence, que l'enceinte de Samarcande étoit beaucoup plus réguliere, & avoit plus de fortifications que celle de Bochara. Elle avoit douze portes éloignées l'une de l'autre d'une lieue. Ces portes étoient de fer, & de deux lieues en deux lieues il y avoit un bâtiment pour un grand corps-de-garde deftiné à la fûreté de la place. Outre cela les murailles étoient revêtues de creneaux & de tourelles, pour combattre à couvert, & étoient entourées d'un foffé profond, fur lequel paffoit un aqueduc, qui conduifoit les eaux d'une petite riviere, & les diftribuoit dans tous les quartiers de Samarcande , par des canaux de plomb; de forte qu'il n'y avoit point de maison confidérable qui n'eût fa fontaine. Il y avoit encore plufieurs ruiffeaux, qui descendoient de certains tertres élevés qui formoient des jets & des cascades, qui fervoient à la décoration des places publiques. Les habitans étoient fur-tout curieux d'avoir de beaux jardins, & chaque maifon avoit le fien. Il y avoit dans cette grande ville un enclos appellé la Ville intérieure, qui avoit quatre portes; mais des murs fans défenfe. La mosquée principale de Samarcande étoit dans cet enclos, aufli-bien que le palais où le prince faifoit fa demeure. On rapporte que lorsqu'on montoit au haut de la forterelle pour voir la ville, , on n'appercevoit que des arbres, & aucun toit de maifons; ce qui n'eft pas furprenant, puisqu'outre que dans la ville il y avoit des champs labourables, des pres, & une infinité de jardins, l'on y voyoit encore des montagnes & des vallées. Il y a des auteurs qui prétendent que cetre ville a été batie par Alexandre le Grand, pendant Quoi gil en foit, Samarie ne fut confidérable, & ne le cours de fes conquêtes dans la Tranfoxiane & la Bactria devin spitale du royaume d'Israël, que depuis le regne ne, & qu'il lui donna le nom d'Alexandrie; mais cette d'Anti. Avan lui les rois d'Israël demeuroient à Sichem, opinion a peu de fondement, de même que celle d'un ou à Therfa Samarie étoit fituée fur une montagne agréaauteur oriental, qui s'eft imaginé qu'elle avoit été bâtie ble, fertils à douze milles de Dothaïm, à autant de Mepar un roi de l'Arabie heureufe, nommé Tobai. Elle fubfis- rom, & quatre milles d'Athatoth. Jofeph, Antiq. l. 15, toit avant ce Tobaï, qui étoit de la famille de Tobateba, 6. 11 4t qu'elle eft à une journée de Jerufalem. Au refte, YAfie. Elle fubfiftoit même avant Alexandre; & le roi de eaux en abondance, puisqu'on voit des médailles frapque l'affure Hefartene, dans l'histoire univerfelle de quoiu'elle fut bâtie fur une hauteur, il faut qu'il y ait eu Arabe Tobaï n'y fit conftruire qu'une porte, qu'on appelle pes dans cette ville, où l'on a repréfenté la déeffe Aftarté une lame de fer, avec une inscription gravée en caractère Hircan, prince des Juifs, l'ayant prife, la ruina de fond encore la porte de Keleh, fur laquelle on a vu long-tems foulant aux pieds un fleuve. Jofeph fait remarquer que Jean Houmarité, ancien arabe, qui faifoit connoître fon anti- en comble, & fit même paffer le torrent fur fes ruines pour

ainfi

quité. On trouve dans l'hiftoire générale des Huns, par

M.

capitale d'un royauSAMARIE, ville de la Palesties dix tributs. Elle fut me de même nom qui compren acheta la montagne de bâtie par Amri, roi d'Israël. Cette montagne apparteSOMERON deux talens d'arques-uns croyent qu'il y avoit noit à un nommé Somerent de ville, fur ce qu'avant le déja quelque commen fait mention de Samarie; mais regne d'Amri, il est une prolepfe ou anticipation dans d'autres reconnoif discours de pimme de Dieu, qui parle de Samarie Jeroboam.* D. Calmet, Dict. 3 Reg.

le

fous le regne

c. 16.

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en effacer jusqu'aux moindres traces. * Eufeb. aux titres de

Les ros de Samarie n'oublierent rien pour rendre cette

de Guigues, que cette ville étoit un royaume avant Jefus ces lieux.
Chrift; que les Chinois attaquerent & détrônerent l'ar 25

avalt Jesus-Christ, celui qui y régnoit, parce qu'il avoit ville fort, belle & riche. Achab y bâtit un palais d'yvoire,

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