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c'est-à-dire, où il y avoit beaucoup d'ornemens d'yvoire.
Amos décrit Samarie sous Jeroboam II, comme une ville
plongée dans les délices, & dans la délicatesse. >> Je détrui-
>> rai, dit-il, vos appartemens d'hyver & vos appartemens
>> d'été; vos maisons d'yvoire périront, & la multitude de
>> vos maisons seront ruinées. Ecoutez ce que je vous dis,
>>> vaches graffes qui êtes à Samarie, qui accablez l'indi-
>> gent par vos injuftices, & qui brisez les pauvres, qui
>>> dites à vos seigneurs, Apportez & nous boirons,
Reg. c. 13.

&c. * 3

Benadad, roi de Syrie, avoit bâti des places publiques ou des rues à Samarie, apparemment pour le commerce, & ses gens y demeuroient pour trafiquer. Benadad, fon fils, affiégea cette place sous le regne d'Achab; mais il fut battu & obligé de lever le siége. L'année suivante, il remit une armée sur pied; mais fon armée fut encore taillée en piéces. Quelques années après il l'afliégea encore, & la réduisit à unet elle famine, qu'une mere y mangea son propre enfant; mais la ville fut délivrée par un effet sensible de la protection de Dieu. Enfin, elle fut affiégée par Salmanazar, roi d'Affyrie, la neuvième année d'Osée, roi d'Israel, qui étoit la quatrième d'Ezéchias, roi de Juda, & fut prise trois ans après. Le prophéte Ofée, c. 10 & 14, parle des cruautés exercées par Salmanazar contre les affiégés, & Michée, 6.1, dit que cette ville fut réduite en un monceau de pierres. Les Chutéens, qui furent envoyés par AffarAdon, pour demeurer dans les terres de Samarie, ne fongerent pas à s'établir dans les ruines de cette ville, ils demeurerent à Sichem, dont ils firent la capitale de leur état. Ils y étoient encore lorsqu'Alexandre le Grand arriva dans la Phoenicie & dans la Judée. * Reg. c. 6. Jofeph. Antiq. l. 11, cap. ult.

Cependant les Chutéens avoient déja rétabli quelques maisons à Samarie dès le tems du retour de la captivité, puisqu'Esdras, l. 1, 6.4, 1.2, 6.4, parle déja des habitans de Samarie.

Les rois d'Egypte & de Syrie, fuccefleurs d'Alexandre, Ôterent aux Juifs la propriété des environs de Samarie; mais Alexandre Ballés, roi de Syrie, rendit à Jonathas Maccabée les villes de Lidda, d'Ephrem, & de Ramatha, qu'il démembra du pays de Samarie. (a) Enfin, les Juifs rentrerent dans la possession de tout ce pays sous Jean Hircan Asmonéen, qui prit Samarie & la ruina de telle tof, dit Jofeph, Antiq. 1. 13, c. 18, qu'il fit passer les qu'Alfur ses ruines. Elle demeura en cet état jusqu'à ce donna Gabinius proconsul de Syrie la rétablit & lui & 11. (b nom de GABINIENNE.* (a) I Maccab. c. 10 Mais le gr grxell. Chron. Uffer. ad A. Μ. 3979.

donna le nom gre Herode lui rendit son ancien luftre, & lui AUGUSTA, en de SEBASTE, qui revient au nom latin avoit accordé cette eur de l'empereur Auguste, qui lui 1.15, C. II. e en propriété. * Jofeph, Antiq.

Le nom de Samarie e

des environs; de forte quot
commun à la ville & aux pays
SAMARIE qui étoit le pays d avoit SAMARIE ville, & la
du nouveau testament, comme marie. Les auteurs sacrés
Calmet, parlent affez peu de semarque très-bien dom
ployent ce mot, c'est plutôt pour e, & lorsqu'ils em-
ville dont nous parlons. Par exemplener le pays que la
que Jefus paffoit par le milieu de la Samar and on dit, (a)

par le pays de Samarie. Et

encore

cela veut dire (b) J

étant

venu

dans une ville de la Samarie nommée Scehar c'est là qu'il

eut un entretien

avec une femme de

Sawarie, Rest-à-dire

une Samaritaine de la ville de Sichar. Après la tort de faint Etienne, les disciples furent dissipés & se disperferent dans les villes de la Judée & de la Samaie; (c) & le diacre faint Philippe vint dans la ville de Satarie, où il fit plusieurs converfions. Les apotres ayant pris que cette ville avoit reçu la parole de Dieu, y enyerent Pierre & Jean pour donner le faint Esprit à ce qui avoient été baptisés. C'est là qu'étoit Simon le magion, qui offrit de l'argent aux apôtres, afin qu'ik lui commui quaffent le pouvoir de donner le saint Esprit. Samarie n'er. jamais nommée Sebaste dans les livres du nouveau teftament, quoique les étrangers ne la connoiffent guères que fous ce nom. Saint Jerôme, In Abdiam, c., dit qu'on croyoit qu'Abdias étoit enterré à Samarie. On montroit auffi les tombeaux d'Elizée & de faint Jean-Bapiste. (d) On trouve plusieurs médailles anciennes frappées à Seba

ste ou Samarie, & quelques évêques de cette ville ont fouscrit aux anciens conciles. (a) Luc. c. 17. (b) Joan. C. 4. (c) Act. c. 8. (d) Hieronym. in Mich. I, & in Olée 1, & Epiftol. ad Marcellam.

2. SAMARIE, (la) contrée de la Palestine. Elle renfermoir quelques villes aux environs de sa capitale. Ce canton avoit été anciennement le pays des PHERESÉENS. Voyez ce mot. Dans la suite Alfar-Adon y mit les CHUTÉENS. Voyez leur article.

3. SAMARIE. (le royaume de) Il n'est point différent du royaume d'Israël, formé de dix tribus qui se détacherent du royaume de Juda après le regne de Salomon; mais ce nom ne lui convint que sous le regne d'Amri, fondateur de Samarie, qui en devint la capitale, car auparavant, cet avantage appartenoit à Sichem.

SAMARITAINS, (Les) peuple de la Palestine. On entend également par ce mot les habitans de la ville & de la province de Samarie. Ainsi on pourroit donner le nom de Samaritains aux Israélites des dix tributs, qui vivoient dans la ville & dans le royaume de Samarie. Toutesfois les auteurs facrés ne donnent communément le nom de Samaritains, qu'à ces peuples que les rois d'Affyrie envoyerent dela l'Euphate, pour habiter le royaume de Samarie, lorsqu'ils en eurent emmené les Israélites, qui y habitoient auparavant; ainsi on peut mettre l'époque des Samaritains à la prise de Samarie par Salmanafar. Ce prince emmena captifs les Israélites qui se trouverent dans le pays, & leur affigna des terres au-delà de l'Euphrate & dans l'Affyrie, pour y demeurer. Il envoya en leur place d'autres habitans, dont les plus célébres furent les Chutéens, peuples descendus de Chus, & qui font apparemment du nombre de caux que les anciens ont connus sous le nom de Scythes, * D. Calmet, Dict. 4 Reg. c. 17.

Affar-Adon, successeur de Salmanafar, informé que les peuples qui avoient été envoyés dans la Samarie, étoient infestés par des lions qui les dévoroient, (a) ce qu'on attribuoit à ce qu'ils ne savoient pas la maniere dont le Dieu de ce pays vouloit être adoré; Affar-Adon, dis-je, y envoya un prêtre du Dieu d'Israël, pour leur enseigner la religion des Hébreux; mais ils crurent pouvoir l'allier avec la leur, & continuerent en rendant un culte au Seigneur. On ne fait combien de temsils resterent dans cet état ; mais au retour de la captivité de Babylone, il paroît qu'ils avoient entierement abandonné le culte des idoles: & lorsqu'ils demanderent aux Israélites, qu'il leur fut permis de travailler avec eux au rétablissement du temple de Jérufalem, ils dirent, (b ) que depuis qu'Affar-Adon les avoit transportés dans ce pays, ils avoient toujours adoré le Seigneur; & l'écriture, depuis le retour de la captivité, ne leur reproche en aucun endroit qu'ils adoraslent les idoles, quoiqu'elle ne diffimule ni leur jaloufie contre les Juifs, ni les mauvais services qu'ils leur rendirent à la cour de Perse par leurs calomnics, ni les piéges qu'ils leur tendirent pour tâcher de les empêcher de rétablir les murs de Jerufalem. (c) Il ne paroît pas qu'il y ait eu de temple commun pour tous ces peuples venus de delà l'Euphrate, dans la Samarie, avant la venue d'Alexandre le Grand dans la Judée; avant ce tems chacun adoroit le Seigneur où il jugeoit à propos. Mais ils comprirent par la lecture des livres de Moyfe, qu'ils avoient en main, & par l'exemple des Juifs, leurs voisins, que Dieu ne vouloit être adoré que dans le seul lieu qu'il avoit choisi. Ainsi ne pouvant aller au temple de Jerufalem, parce que les Juifs ne le leur vouloient pas permettre, ils fongerent à bâtir un temple fur le leur capitale. Sanaballat, gouverneur des Samaritains mont Garifim, (d) près la ville de Sichem, qui étoit alors s'adressa donc à Alexandre, lui dit qu'il avoit un gendre nommé Manaflé, fils de Jadus, grand-prêtre des Juifs qui s'étoit retiré à Samarie avec un grand nombre de perfonnes de sa nation; qu'il souhaitoit bâtir dans sa province un temple, où il pût exercer la grande sacrificature; que construisant un temple dans la province de Samarie, on cette entreprise seroit même avantageuse au roi, puisqu'en qui par cette division se trouveroit affoiblie, & moins en partageroit la nation des Juifs, peuple remuant & féditieux, éta d'entreprendre des nouveautés. * (a) 4 Reg. c. 17. Voyez aufli 1 Esdr. c. 4. (b) 1 (c) 2 Esdr. c. 2, v. 4, 6, &c. [d] Jofeph, Antiq. 1. 11

с. 2.

Esdr. c. 4, V. 1, 2,

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Alexandre accorda aisément à Sanaballat ce qu'il demandoit,

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aple

& aussi tôt les Samaritains comniencerent à bâtir leur (C'est ainsi qu'ils appellent Nabuchodonofor, roi de Ba

5. &

de Garizim, qu'ils ont toujours fréquenté depuis ce qu'ils fréquentent encore aujourd'hui, commune le The quele Seigneur a destiné pour y recevoir les adorations de fon peuple. C'est de cette montagne & de ce temple, que la Samaritaine de Sichar disoit à Jesus-Chrift: Nos peres ontadoré sur cette montagne, qu'elle montroit de la main, & qui étoit toute voisine de Sichem, & vous autres Juifs vous dites, que c'est à Jerufalem qu'il faut adorer, &c. Voyez l'article GARISIM. * Joan. C. 4, 7. 20.

bylone.) Ce prince se mit en campagne, prit Jerufalem, patla delà à Sichem, ne donna aux habitans que sept jours pour sortir de leur pays, & menaça du dernier supplice ceux qui s'y trouveroient après le terme qu'il avoit fixé. En même tems, il envoya dans la Samarie & la Judée, d'autres peuples, pour habiter les villes désertes; mais ces nouveaux habitans n'y purent vivre, parce que les fruits qui paroissoient beaux, renfermoient un poison qui les tuoit. On en informa Bachtnézer, qui consulta fut cela les anciens habitans du pays. Ils lui déclarerent que ce mal ne finiroit pas, qu'on n'y renvoyât les Hébreux, qui en avoient injuftement été chaslés. On leur permit donc de s'y aller rétablir. Ils obtinrent un édit, qui portoit qu'ils se raffembleroient en un même lieu, pour partir tous enfemble. Il s'éleva une dispute entre les Samaritains, fils de Joseph & d'Aaron, & les Juifs, savoir si l'on s'en retourneroit à Jerufalem, pour y rebâtir le temple de Sion, ou si l'on reviendroit à Sichem, pour y rebâtir celui de Garizim. Zorobabel qui plaidoit pour les Juifs, foutenoit que Jerufalem étoit indiquée par les écrits des prophétes; Sanaballat qui tenoit pour Garizim, prétendoit que les écrits que l'on alléguoit, étoient corrompus. Il fallut en venir à l'épreuve du feu, l'exemplaire de Zorobabel fut brulé en un instant, & celui de Sanaballat résista au feu jusqu'à trois fois, ce qui fut cause que le roi honora Sanaballat, lui fit des présens, & le renvoya à la tête des dix tribus, qui allerent reprendre poffeffion du Garizim & de Samarie. * Voyez la critique qu'en fait Basnage, Hift. des Juifs, l. 8, c. 1, p. 38, 39, t. 6, éd. de Paris. Liber Jolué, feu chronic. Samarit. apud Hottinger. Exercit. Antimorin.

Les Samaritains ne demeurerent pas long-tems sous l'obéissance d'Alexandre. Ils se revolterent dès l'année suivante, & Alexandre les challa de Samarie, mit en leur place des Macédoniens, & donna la province de Samarie aux Juifs. Cette préférence qu'Alexandre donna aux Israélites, fervit à augmenter la haine & l'animosité qui étoient entre ces deux peuples. Lorsqu'un Israélite avoit mérité punition pour avoir violé la loi dans quelque point important, il se retiroit à Samarie ou à Sichem, & embraffoit le culte qu'on rendoit au Seigneur à Garizim. Lorsque les Juifs étoient dans la prospérité, & qu'il s'agilsoit d'affaires favorables, les Samaritains ne manquoient pas de se dire Hébreux, & de la race d'Abraham; mais aufli-tôt que les Juifs étoient dans la disgrace ou dans la persécution, les Samaritains foutenoient qu'ils n'avoient rien de commun avec eux, & qu'ils étoient Phéniciens d'origine, ou qu'ils descendoient de Joseph ou de fon fils Manallé. C'est ainsi qu'ils en uferent du tems d'Antiochus Epiphanes. * Jofeph, contre Appion, 1. 2. Q. Curt. 1. 4, c. 21. Eufeb. in chronico Uffer, ad an. m. 3673. Jofeph, Antiq. 1.11, cap. ult.

Ce prince ayant voulu forcer les Juifs à quitter leur religion , pour embraffer celle des Gentils, ils lui résisterent avec beaucoup de force, & s'exposerent aux dernieres extrémités, plutôt que de renoncer à ce qu'ils devoient à Dieu. Mais les Samaritains écrivirent à Antiochus, qu'étant Sidoniens ou Phéniciens d'origine, habitués à Sichem, ils s'étoient vus obligés, par différens malheurs, de prendre certains usages propres aux Juifs, comme l'observation du fabbath: qu'ils avoient bâti un temple sur le mont Garizim, qui n'étoit dédié à aucune divinité particuliere: que, puisqu'il avoit jugé à propos de punir les Juifs de leur malice, ils le prioient de ne les pas confondre avec ces peuples; & qu'ils étoient dispofés, pour obéir à ses ordres, de confacrer leur temple à Jupiter le Grec. Antiochus agréa leur proposition, & écrivit aux gouverneurs de la Samarie de ne plus molester les Samaritains pour leur religion. * A la lettre qu'il étoit dédié à un Dieu fans nom, ou plutôt que le temple étoit sans nom : Ιδευσαμενοι ἀνωνύμον ἱερόν.

Nous ne nous arrêterons point à réfuter cette histoire; elle se détruit d'elle-même. Nous avons les histoires sacrées des Rois, des Paralipoménes, d'Esdras, de Nehemie, & les écrits des prophétes, qui nous apprennent le tems, la cause, les circonstances de la venue des Chutéens, dans le pays de Samarie, la cause & la maniere dont ils embrafferent la loi des Juifs. Joseph nous a marqué l'origine du temple de Garizim. Les monumens que produisent les Samaritains, sont démentis par des histoires trop authentiques, pour pouvoir mériter la moindre créance. Les rabins ont ajouté à l'histoire de Néhemie quelques circonstances au désavantage des Samaritains: ils disent que ces peuples, au nombre de cent quatre-vingts mille hommes, étant allés pour attaquer Jerufalem, Esdras & Nehemie affemblerent trois cents prêtres, qui les excommunierent de la grande excommunication. Ces prêtres étoient suivis de trois cents jeunes garçons, portant un exemplaire de la loi d'une main, & une trompette de l'autre. Ils fonnoient de la trompette en même tems qu'on excommunioit les Chutéens, qu'on maudissoit celui qui mangeroit du pain avec eux, comme s'il avoit mangé de la chair de pourceau. On demandoit à Dieu qu'ils 'euffent aucune part à la résurrection future, & qu'il ne fut jamais permis d'en faire des prosélytes. Ce qui les effraya de telle sorte, qu'ils prirent tous la fuite.

Alexandre le Grand avoit mené en Egypte fix mille Samaritains, que Sanaballat lui avoit envoyés à Tyr en qualité de troupes auxiliaires. Il leur affigna des terres dans la Thébaïde, & leur confia la garde de cette province. Ces Samaritains conserverent en ce pays, & dans le reste de l'Egypte, où ils se trouvoient, leur ancienne antipathie contre les Juifs, foutenant que le mont Garizim étoit le vrai lieu où Dieu vouloit être adoré, & les Juifs au contraire, prétendant que c'étoit le temple de Jerufalem. La dispute s'échauffa de telle maniere, qu'ils en vinrent à une espéce de fédition, & l'affaire fut portée au roi Philométor. Ce prince voulut qu'elle fut plaidée en sa présence, & les parties convinrent que l'on n'apporteroit point de preuves, qui ne fuffent tirées des livres de la loi, & que les avocats qui perdroient leur cause seroient mis à mort. Un nommé Sabarus & Theodore défendoient les Samaritains: Andronique, fils de Messalami, étoit avocat des Juifs. Ceux ci gagnerent leur procès, & le roi condamna à mort les avocats des Samaritains. * Jofeph, Antiq. 1. 11, cap. ult. P. 386. Jofeph, Antiq. 1. 13, c. 6.

Les Samaritains, dans leurs chroniques, composées depuis Conftantin, avancent que Jofué, chef du peuple de fit bâtir un temple fur le Garizim, & y établit Rus, race d'Aaron, pour le desservir. Ils produisent une de grands prêtres, qu'ils prétendent avoir toujours

Dieu

de la fuite

fervi le Seigneur dans cet endroit, depuis Jofué jusqu'aujourd'hui, fans interruption. Ils ne reconnoiffent point Jé. roboam, fils de Nabat, pour auteur de leur schisme, ni

celui de Je

transmigration des Israélites, caufée par Téglat Phalafar. Ils difent que les rois de Syrie, ligués Florentre Bachtuezer, roi des Perfes,

>

Les Samaritains ayant reçu le Pentateuque du prêtre qui leur fut envoyé par Affar-Adon, l'ont conservé jusqu'aujourd'hui dans la même langue & dans le même caractère qu'il étoit alors; c'est-à-dire, dans l'ancien caractère hébreu ou phénicien, & que nous appellons aujourd'hui samaritain, pour le diftinguer du caractère hébreu moderne, qui se voit dans les livres des Juifs. Ceux ci depuis la captivité de Babylone, changerent leurs anciens caractères, & prirent ceux des Chaldéens, auxquels ils s'étoient accoutumés à Babylone, & dont ils se servent encore aujourd'hui. C'est par abus qu'on lui donne le nom de caractère hébreu; ce nom ne convient, dans la rigueur, qu'au texte samaritain. Les critiques ont remarqué quelques différences entre le pentateuque des Juifs & celui des Samaritains. Ces différences roulent principalement sur le nom de Garizim, que les Samaritains paroiffent avoir mis exprès en certains endroits, pour favoriser leurs prétentions, & qui veut que ce soit fur cette montagne que le Seigneur doit être adoré. Les autres variétés font de peu d'importance.

La religion de ces peuples fut d'abord la païenne: ils adorerent chacun la divinité dont ils avoient appris le culte a) ensuite ils mêlerent à ce culte profane Tome V. St

dans leurs pays; (

celui du seigneur, du Dieu d'Ifraël. Ils donnerent une preuve de leur peu d'attachement à la vraie religion, lorsque fous Antiochus Epiphanes, ils consacrerent leur temple de Garizim à Jupiter le Grec. (b) Sous Alexandre le Grand, ils célébroient l'année sabbatique, & par conféquent aufli l'année du jubilé. On ignore s'ils le faifoient précisément dans le même tems que les Juifs, ou s'ils fuivoient en cela une autre époque; & c'est en vain que quelques critiques se sont efforcés d'en fixer le commence ment, (c) sous les rois de Syrie; ils suivirent l'époque des Grecs ou des Seleucides, de même que tous les autres peuples foumis à la domination des Séleucides. Depuis qu'Hérode eut rétabli Samarie, & qu'il lui eut donné le nom de Sebafte, les habitans de cette ville prirent dans leurs médailles & dans leurs actes publics l'époque de ce renouvellement. Mais ces habitans de Samatie, dont la plupart étoient païens ou juifs, ne firent pas loi pour les autres Samaritains, qui compterent apparemment leurs années, suivant le regne des empereurs auxquels ils étoient soumis, jusqu'au tems qu'ils tomberent fous la domination des Mahometans, tous laquelle ils vivent encore aujourd'hui, & ils comptent leurs années suivant l'hégire, ou, comme ils parlent, suivant le regne d'Ismaël ou des Ismaëlites. (2) Reg. 1. 4, c. 17. (b) Joseph, Antiq. 1. 10, c. ult. (c) Petit, Eclog. chronol. 1. 2, с. 4.

Quelques anciens, comine faint Epiphane, (2) & faint Auguftin, (b) ont mis les Samaritains au rang des hérétiques; mais ils étoient plutôt (chismatiques à l'égard des Juifs. Ils n'appartiennent pas plus à la religion chrétienne, que les Juifs, puisqu'ils ne reconnoillent point Jesus Chrift pour le meffie, & qu'ils en attendent un autre. On leur reproche de ne recevoir que le Pentateuque, & de rejetter tous les autres livres de l'écriture, principalement les prophétes, qui ont marqué plus expressement la venue du meffie. Ils disent pourtant dans leur lettre à Ludolf, qu'ils reçoivent le livre de Josué; mais apparemment fous ce nom, ils n'entendent autre chose que leur chronique. On les a aussi accusés de croire Dieu corporel, (c) de nier le faint Esprit, & la résurrection des morts. (1) Jesus-Christ leur reproche d'adorer ce qu'ils ne connoiffent pas. (*) Saint Epiphane dit qu'ils adoroient les Téraphims que Rachel avoit emportés de chez Laban, & que Jacob enfouit dans la terre. Enfin, on veut qu'ils ayent rendu un culte superftitieux à un pigeon ou à sa figure, & qu'ils ayent donné même la circoncifion au nom de la colombe. Reland, dans sa lettre à Basnage, (f) soutient qu'ils nient l'existence des anges; & Léontius, (8) parmi les anciens, avoit déja avancé qu'ils nioient les anges, & l'immortalité de l'ame. Jesus-Christ semble les exclure du salut, lorsqu'il dit que le salut vient des Juifs : (h) Salus ex Judais Il est vrai que ces paroles peuvent signifier simplement que le messie devoit fortir des Juifs; mais le seul crime du schisme, & de la séparation de la vraie église, suffisoit pour leur mériter la damnation. La Samaritaine témoigne affez que les Samaritains attendoient le Messie, (i) & qu'ils espéroient qu'il éclairciroit tous leurs doutes. Plusieurs habitans de Sichem crurent à la prédication de Jesus-Christ, & plusieurs de ceux de Samarie à celle de saint Philippe; mais on dit qu'ils retomberent bientôt dans leurs erreurs, Yéduits par Simon le magicien. Joseph, Antiq. l. 18, 6.5, nous apprend qu'un certain imposteur ayant perfuadé aux Samaritains qu'il leur montreroit les vases sacrés que Moyse avoit cachés dans un creux de leur montagne, le peuple le suivit, s'empara d'un gros bourg nommé Tirataba, en attendant le reste de la nation, qui devoit s'allembler, pour avoir part au spectacle. Mais Pilate, craignant quelque foulevement , envoya des troupes pour diffiper cette multitude. L'erreur est grossiere, puisque Moyse n'entra jamais dans la terre promise. La chronique des Samaritains dit qu'Oziz, cinquiéme souverain pontife depuis Aaron, enterra les vases sacrés. * (a) Epiphan. Hæref. 9. (b) Aug 1. de Hæref. (c) Epiphan. Hæref. 9. (d) Idem ibidem. Greg. Mag. Moral. in Job. 1. 1, с. 6, 1. 2.C. 19. &c. (c) Joan. c. 4, v. 22. (f) Ita Rabb. quidam in Thalmud. (8) Gang. Zemach. David. p. 106. (h) Joan. C. 4, V. 22. (1) Vide Ligfoot. in Matt. 10, 5.

Quant aux Samaritains d'à présent, on voit par leurs lettres écrites à leurs freres prétendus d'Angleterre, & à Scaliger, qu'ils croyent en Dieu, à Moyse son serviteur, à la Joi sainte, à la montagne de Garizim, à la maison de

Dieu, au jour de la vengeance & de la paix ; qu'ils se piquent d'observer la loi de Moyfe, même plus exaCtement que les Juifs, en plusieurs articles. Ils gardent le sabbat dans toute la rigueur de la loi, fans fortir du lieu où ils se trouvent, si ce n'est pour aller à la Synagogue. Ils ne fortent point de la ville, n'usent point du mariage ce jour-là. Ils ne différent jamais la circoncifion au delà de huit jours. lis facrifient encore à présent dans le temple de Garizim, & donnent aux prêtres ce qui est porté par la loi. Ils n'epousent point leurs niéces, comme les Juifs, & ne se permettent pas la pluralité des femmes. Leur haine pour les Juifs se voit par toure l'histoire de Jofeph, & par divers endroits du nouveau testament. Les évangéliftes nous apprennent que les Juifs & les Samaritains n'avoient point de commerce ensemble : Non enim coutuntur Judai Samaritanis; & la Sanmaritaine de Sichem s'étonne que Jesus lui parle, (4) & lui demande à boire, à elle qui étoit Samaritaine. Le Sauveur, envoyant prêcher ses apôtres dans la Judée, leur dit de ne point entrer dans les villes des Samaritains, (b) parce qu'il les regardoit comme des schismariques, & comme étrangers à lalinacce d'Ifraël Un jour ayant envoyé ses disciples pour lui préparer un logement dans une ville des Samaritains, ceux-ci ne le vonlurent pas recevoir, parce qu'il paroissoit qu'il alloit à Jerufalem: Quia facies ejus erat euntis in Jerusalem () Et les Juifs irrités des reproches de Jesus Chrift, lui disent qu'il est un Samaritain, (1) ne pouvant à leur gré lui dire une plus grande injure. Joseph, Antiq 1. 20, c. s, & de Bello, l. 2, c. 21, raconte que quelques Samaritains ayant tué plusieurs Juifs qui alloient à la fête à Jerufalem, cela alluma une espéce de guerre entre les uns & les autres. Ceux ci demeurerent dans la fidélité aux Romains, tandis que les Juifs se révolterent. Ils ne laifferent pas toutefois d'avoir quelque part au malheur de leurs voisins. Voyez Joseph, de Bello, 1. 3, c. 22. Il y a encore aujourd'hui (*) quelques Samaritains à Sichem, autrement Naplouse. Ils y ont des facrificateurs, qui se difent de la race d'Aaron. Ils ont un grand facrificateur qui réside à Sichem ou à Garizim, qui y offre des facrifices, & qui indique la fete de Pâque, & toutes les autres fêtes à tous les Samaritains de la dispersion. On en voit quelques uns à Gaza, à Damas, & au grand Caire. Scaliger recût une lettre des Samaritains de Sichem, qui fut imprimée en 1676. Ils ont encore depuis écrit à leurs prétendus freres d'Angleterre, & Ludolf fit imprimer en 1688, une lettre qu'il avoit reçûe d'eux. * (a) Joan. c. 4, V. 9. (b) Matt. c. 10, v. 5. (c) Luc. c. 9, V. 52, 53. (4) Joan. c. 8, v. 48. Epiphan. de ponderib. & menfuris. (*) Voyez l'Hift. des Juifs par Basnage, t. 6, 1.8, c. 2, éd. de Paris.

Ceux qui voudront savoir plus à fond l'histoire, la créance, les cérémonies des Samaritains, pourront confulter les lettres dont nous avons parlé, Hottinger, Cellarius, les heures hébraïques de Ligtfoot, & la continuation de l'histoire de Joseph, par Basnage, dans tout le huitiéme livre, où il rapporte le précis des chroniques des Samaritains, & des ouvrages qui ont été composés à leur occasion.

SAMARIANA, ville ancienne de l'Hircanie, selon Strabon, l. 11, p.508, qui conjecture que ce pourroit bien être la Saramanna de Ptolomée.

SAMARICI EQUI. Vegece, parlant de chevaux qu'il n'est pas aisé de dresser au manege, nomme Samarici, Epirota, & Dalmata Equi, c'est-à-dire, les chevaux de Dalmatie, d'Epire, & de Samarie; mais, comme le reniarque Ortelius, il n'est pas aisé de deviner quel pays cet auteur a voulu nommer.

SAMAROBRIVA. Quelques exemplaires des commentaires de Jule César portent Samarobrina, qui est une faute, comme le dit très-bien Nicolas Sanson, dans ses remarques sur la carte de l'ancienne Gaule: Briva & Briga est une diction celtique & gauloise, qui signifie pont, comme il se voit en Briva Ifura, ou Brivisura, ou Pons Ifura, Pont-Oife, ou Pont-d'Oife, & en cent places ailleurs: Samarobriva de même, c'est-à-dire, Samara Pons, que nous pourrions dire Somme-Pont ou Pont fur Somme, aujourd'hui Amiens, son ancien nom ayant été changé en celui qui a été commun au peuple & à la ville Ambiani, d'où est tiré le nom d'Amiens. De cette démonstration, que Sama

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alignifie Samarat-Pont, il s'enfuit que l'ancien nom a riviere de Somme, qui pafle à Amiens, iens, est Samara, ela riviere de Phrudis, dont Ptolomée fait mention quartiers-là, n'est autre que la Somme.

aces

Quoique presque tous les savans conviennent que Samarobriva est Amiens, Ortelius a du penchant à croire que c'est Bray-fur-Somme. La ressemblance des mots semble le favorifer.

SAMASTRO, ville de la Turquie, en Afie, dans la partie feptentrionale de la Natolie, dans le Becfangil, sur la côre de la mer Noire, où elle a un port à l'embouchure de la riviere de Dolap, entre Penderachi & Sinope. Il y en a qui l'appellent Famastro, dit Baudrand, de qui est cet article. Le vrai nom n'est ni Famastro ni Sumastro, mais Amaftro. C'est un village qui a fuccédé à l'ancienne ville d'AMASTRIS. Voyez ce mot.

SAMATHA. Voyez REBLAT.
SAMBÆA. Voyez SAMBANA.

SAMBA ou SAMBAY, petit havre de l'Amérique au vent & affez près de Carthagene, où les François fileurs dispositions pour l'attaque de cette ville en

rent

1697.

SAMBAL, petite ville de l'Inde, dans l'empire du Mogol, fur le Gange, dans une province de même Thevenot, dans son voyage des Indes, c. 39,

nom.

la range entre les bonnes villes de la province de Becar. SAMBALACA, ville de l'Inde, en-deça du Gange, felon Prolomée, l. 7, c. 1.

SAMBANA, Σαμβανα, lieu d'Afie, felon Diodore de Sicile, cité par Ortelius, qui soupçonne que fes habitans font les Sambata de Prolomée. Je trouve dans Diodore, 1. 17, c. 110, Sambaa, Σαμβαια, à quatre journées de Carrhes, & à trois de Celones. Cela convient allez au lieu où Ptolomée place ses Sambata, dans l'Affyrie.

SAMBANURA, ville d'Afrique, dans la Nigritie, capitale du royaume de Kontu, sur la riviere de Sambanura, qui venant du côté de l'est, se jette dans la riviere de Falemé, au-dessous de cette ville. Il y a des mines d'or à environ cinq lieues de cette ville, vers le sud-est, dans les terres. Les Negres y trouvent de l'or, en levant seulement la surface de la terre qu'ils gratent au hazard, fans se donner la peine de la creuser. * Voyage du fieur Compagnon, au pays de Bambuk en 1716.

SAMBAS, ville d'Afie, dans l'ifle de Borneo, fur la côte orientale, vis-à-vis de la pointe de la presqu'ifle de Malaca.

SAMBASTI, peuple de l'Inde, proche de l'Indus. Ils furent vaincus par Alexandre le Grand, au rapport de Diodore de Sicile, 1. 17. Voyez SABUTA.

SAMBATÆ, ancien peuple de l'Assyrie, selon Prolomée, 1.6, c. 1. Il le met au voisinage de l'Apolloniatide. Voyez SAMBANA.

SAMBIA, nom latin du SAMLAND. Quelques-uns difent la Sambie. SAMBLACITANUS SINUS, golfe de la Gaule Narbonnoife, peu loin de Frejus. Ortelius croit que c'est aujourd'hui le golfe de Grimault. Voyez GRIMAUT.

SAMBALES: (Les isles) quelques-uns écrivent Samballos, petites illes de l'Amérique, sur la côte septentrionale de l'ifthme, qui joint l'Amérique septentrionale avec la méridionale. Wafer, dans son voyage imprimé à la fuite de ceux de Dampier, p. 46, dit: Les Les Samballos s'étendent jusqu'à la pointe de Samballas: il y en a un nombre infini qui se suivent en droite ligne, & d'autres sont sur les côtés, à des distances fort inégales du rivage, & entre elles : quel. ques-unes à un mille, d'autres à deux & demi. Leur vue jointe aux montagnes & aux grandes forêts qu'on voit fur la côte, quand on vient de la mer, fait une perspective charmante. Il y a trop de ces ifles pour les pouvoir représenter toutes dans une carte, outre qu'il y en a quelques unes de fort petites. Elles semblent séparées en divers amas, & on y trouve en général de bons canaux pour aller de l'une à l'autre. La mer qui est entre cette chaîne & l'ifth. me, est aussi navigable d'un bout à l'autre. Le mouillage y est bon par-tout dans un fond de fable dur, & on peu aborder fans peine aux ifles & à la côte. Il n'y a point de vent qui empêche les vaisseaux de mouiller dans la partie intérieure de l'une & de l'autre de ces petites ifles. Aufli étoit ce le rendez-vous le plus ordinaire des armateurs, fur-tout l'ifle de la Sonde, ou celle de Springer, (ce font les noms de deux ces ifles ) s'ils faifoient quelque séjour sur la , parce qu'il y a un fort bon abri pour carener, & que l'on y trouve en creusant, de l'eau douce, qui manque à la plupart des autres. Le terrein de presque toutes les ifles de Samballos est plat, bas, sablonneux, & couvert de plusieurs fortes d'arbres, comme des mammées, des fapadillos, des manchinels, &c. Outre le poiffon à coquille, elles fourniffent des rafraîchissemens aux armateurs. Les plus voisines de la haute mer font couvertes de roches de ce côté. On les appelle pour cela ifles des Brifans, quoiqu'elles foient fablonneuses de l'autre côté, de même que les ifles qui font près du rivage. Il y a, qui plus eft, une chaine de ces brifans, séparés du corps des ifles qui s'avancent vers la mer, autour d'un demi-mille, & s'étendent jusqu'à l'isle de la Sonde.

côte

Le

Canal qui court entre les Samballos & l'isthme & de

SAMBLIERES, ancien nom d'un village de France, dit aujourd'hui Saint-Sépulcre, proche la ville de Troyes, du côté du nord, au rivage oriental de la riviere de Seine. Saint Aderaid, archidiacre de Troyes, au dixiéme siécle, bâtit en ce lieu un monastère, où il mit un morceau de pierre considérable, qu'il avoit apporté de Jerufalem à fon retour de la terre sainte. Il donna aux mêmes religieux la maison qu'il avoit à Troyes, qui lui venoit de ses ancêtres ; & étant mort environ l'an 1015, il fut inhumé à Samblieres, dans l'église du faint Sépulcre, qui eft maintenant un prieuré, dépendant de la Charité sur Loire.* Hist. de Troyes.

deux, trois ou quatre milles (Anglois) de large, & la côte de l'ifthme eft compofée en partie des bayes fablonneuses, mangles, jusqu'à la pointe Sanpeu près à fix ou sept milles Conception, qui fort

de

& en partie couverte
ballas. Les montagnes font à
du bord, mais vers la riviere de la

à un mille ou
en est un peu plus éloignée. Il y a

deux à l'est de la Sonde: la chaine principale
quantité de petit ruis-

feaux de

, qui tombent dans la mer, de l'un & de l'autre côté riviere, & dont quelques-uns uns se rendent dans les & les autres dans le terrein couvert de

cetre

1. SAMBRA. Voyez SABIS & SAMBRE.

2. SAMBRA ou SAMBA, felon les divers exemplaires de Prolomée, 1.7, 6.2, ville de l'Inde, au-delà du Gange.

pangles. Ceux-ci deviennent faumaches, s, à cause de l'eau la douceur de leurs eaux. > qui forme ces marécages; mais les autres conservent

SAMBRACATE, ifle de l'Arabie heureuse, dans la mer des Indes, felon Pline, 1.6, 6.28. Cet auteur dit qu'il y avoit aussi en terre ferme une ville de même nom. Parlant ailleurs, l. 12, c. 15, de diverses sortes de myrrhe, il met au cinquième rang Sambracena Myrrha, ainsi nommée, dit-il, d'une ville du royaume des Sabéens, & voifine de la mer. Le P. Hardouin croit qu'il s'agit là de cette ville de Sambracate, en terre ferme.

SAMBRE, (La) riviere de France & des Pays-Bas : les anciens l'ont connue sous le nom de SABIS. Voyez ce mot. Elle a sa source en Picardie, au-dessus du village de Novion, à deux lieues de la Capelle, d'où elle coule enfuite à Femi, à Landreci, d. à Barlaimont, d. à Aymeries, d. à Pont sur Sambre, g. à Buffieres, g. à Omont, d. à Ourri, d. à Maubeuge, à Hasneng, g. à Merpeinte, d. à Jeumont, d. à la Buffiere, g. à l'Abbaye de Lobbe, g. à Thuin, d. à l'abbaye d'Asne, d. à Landeli, g. à Hameul, g. à Marcienne au Pont, d. à Charleroi, g. à Motegni fur Sambre, g. à Chasselet, g. à Pont de Loup, d. à Farfen, g. à Ogni, d. à Anclo, d. à Ormes , g. à Froid-Mont, gà Monftiers, g. à Soye, d. à l'abbaye de Floreff, d. à Floriflont, g, à l'abbaye de Malogne, d. à Flawen, g. baye de Salfen, d. au moulin de Salsen, g. à Namur, où elle se perd dans la Meuse. * Dictionnaire des Pays

Bas.

à l'ab

SAMBRI, ancien peuple de l'Ethiopie, sous l'Egypte, felon Pline. Il ajoute que chez eux, il n'y avoit point de bête à quatre pieds qui eût des oreilles, ce n'est pas à dire que les animaux naquiffent ainsi. C'étoit apparemment la mode chez ce peuple de les leur couper; peut être croyoient ils que le droit de porter des oreilles n'appartenoient qu'à l'homme. Chaque peuple a ses fantaisies.

SAMBRICUS PAGUS; c'est la même chose que Sambrinus Pagus, dont il est parlé à l'article SABIS. Il n'est point question de demander comme Ortelius, si ce ne feroit point Tome V. Sfij

pour Samarobriga, ni de dire que ce nom ressemble allez à celui de Cambrai. L'auteur de la vie de S. Arnould a dit Sambricus Pagus, pour le canton aux environs de la Sambre, de la même maniere que la notice de l'empire a dit, Classis Sambrica, la flotte de la Sambre. Le nom Sambra pour Sabis est ancien. Voyez SABIS.

SAMBROCA, riviere de l'Espagne tarragonoise. Florian d'Ocampo croit que c'est la SANBUCA. Mais on croit avec plus de fondement que c'est aujourd'hui le Ter, riviere de la Catalogne.

SAMBRUCENI, ancien peuple de l'Inde, au-delà du fleuve Indus, quoique sur le bord même de ce fleuve, selon Pline, 1.6, c. 20.

SAMBUCA, ville de Sicile, dans la vallée de Mazare. On la nommoit autrefois Zabuth. Elle est à dix mildes de la côte de la mer d'Afrique & de Sacca, en passant vers Palerme, felon Fazel, cité par Baudrand, édition

1705.

SAMBULOS, montagne d'Afie, vers la Mésopotamie. Elle étoit célébre par un temple dédié à Hercule. Tacite, Annal. l. 12, c. 13, en rapporte une particularité, qui a affez l'air d'être fabuleuse. Il dit que ce Dieu averriffoit en un certain tems les Prêtres de son temple, de préparer des chevaux chargés de fleches, afin d'aller à la chasse: que ces chevaux couroient vers un bois, d'où ils revenoient le soir fort fatigués & fans fleches: que la nuit, ce même Dieu montroit à ses prêtres pendant le sommeil les endroits de la forêt où ces chevaux avoient couru, & qu'on les trouvoit le lendemain couverts de gibier étendu par terre. En donnant à l'industrie des prêtres ce que l'on attribue ici à Hercule, il n'y a rien de fort difficile à exé

cuter.

1. SAMBUS, riviere de l'Inde, l'une de celles qui tombent dans le Gange, felon Arrien, in indic.

2. SAMBUS, ville des Arabes, selon Etienne le géographe.

1. SAME OU SAMA, ancienne ville de la Palestine, dans la tribu de Juda, selon Josué, c. 15, v. 26. Voyez SAMEGA.

2. SAME. Voyez SAMOS.

3. SAME, un des noms de CEPHALONIE.

SAMEGA, ville de la Judée, selon Joseph, Ant. 1. 13, 1. 17, qui dit qu'elle fut prise par Hircan. Il la nomme SAMEA, au premier livre de la guerre des Juifs, chapitre second. D. Calmet croit que c'est peut-être la SAMA ou Same de Jofué. Cette conjecture est assez vraisemblable, car cemot est écrit שמע ; or y a aujourd'hui une prononciation fort contestée : les uns ne la prononcent point du tout, les autres lui donnent la prononciation du Gou du Gn; ainsi ce même mot peut être également prononcé Schama ou Schamga, qui revient, l'un à la maniere dont la vulgate l'exprime, l'autre à la maniere dont Joseph l'écrit.

SAMENI, peuple Nomade, entre les Arabes, felon Etienne le géographe.

SAMER, gros bourg de France, dans le Boulenois. Il est situé à trois lieues de la ville de Boulogne, au voisinage de la Lianne. Il est fermé. On y voit une grande place qui contient plus d'espace que le reste du bourg. L'église paroissiale de saint Martin eft bien bâtie avec un beau portail. Il y a une abbaye considérable de bénédictins de la congrégation de saint maur: leur église se nomme saint Vilmer, fanclus Vulmarus, qu'on croit avoir été comte de Boulogne au septième siècle. Elle ne contient que ce -qui étoit le chœur autrefois; elle est proprement rebâtie, & avec croifée. Les religieux n'ont aucune connoiffance du lieu où a été inhumé saint Vilmer. Ils en font la fête le 20 juillet, & il y a une foire franche dans le lieu le même jour. Ils font aussi le 8 du même mois la fête de fainte Eremberte Vierge, qu'ils croyent avoir été sa sœur: Les autres jours de foires franches font le premier lundi du carême & le 14 septembre. On tient marché à Samer le lundi & le vendredi. Il s'y fait un gros commerce de chevaux & de marchandises. La cure est le titre d'un doyenné. En quelques titres ce lieu est appellé Samer au bois.

SAMES. Voyez BETHSAME. SAMI. Voyez MACRONES.

SAMIA, ville ancienne du Peloponnése, dans l'Elide, au-dessous du village de Samicum, selon Paufanias, 1.5,

c. 6.

SAMICUM, village du Peloponnése, dans l'Elide, près de la mer, & aux confins de la Triphylie, felon Paufanias. Il rapporte que ce lieu fut donné à Polysperchon Etolien, pour en faire un lieu de détense contre les Arcadiens. Il ajoute : Personne d'entre les Meffeniens, ni d'entre les Eléens ne m'a parn savoir où étoient les ruines d'ARENE; ceux qui ont taché de les trouver n'ont dit que des conjectures. L'opinion qui me paroît la plus vraisemblable est celle de ceux qui prétendent que dans les tems héroiques Samicum étoit appellée Arene.

SAMIN, potte ville de la grande Bucharie, fur la rive droite de l'Amù, vers les frontieres de Perse, à 38d 15' de latitude, & à 921 15' de longitude Elle n'a rien de remarquable que son passage sur la riviere d'Amù, qui est trèsutile aux Tartares de la grande Bucharie, parce que c'est la porte par où ils font accoutumés d'entrer dans les provinces voisines de la Perse. * Hist. généalogique des Tatars, p. 686.

SAMINTHUM, ville du Peloponnése, selon Thucydide. Il paroît qu'elle étoit aux confins de l'Argie & de la Laconie.

1. SAMIR, ville ancienne de la Palestine, dans la tribu de Juda. Il en est parlé au livre de Josué, c. 15, v. 48. Quelques exemplaires des septante lisent SAPHIR, au lieu de SAMIR.

2. SAMIR, ville de la Palestine, dans la tribu d'Ephraïm, dans les montagnes de cette tribu où demeuroit Thola, juge d'Israël, Judic. c. 10, V. 1.

3. SAMIR, ce mot שסיד Shamir,qui signifie quelquefois une pierre, un diamant, se prend aufli en quelques endroits pour des épines & des ronces, ou même pour un lieu rempli de ronces & d'épines.

SAMISENA, contrée d'Asie, dans la Galatie, vers la Bithynie, selon Strabon, 1. 10 p. 562, cité par Ortelius. Mais dans les diverses éditions de Strabon, je trouve SANI

SENA.

SAMMATHAN, ville de France, dans le comté de Comminges. C'étoit le séjour le plus ordinaire des anciens comtes de ce nom, & l'une des plus fortes places de toute cette contrée. La ville est au bas d'un vallon, que la riviere de Save ou de Seve traverse par le milieu. Le château flanqué par tout, & retranché avec avantage, est sur le sommet de la montagne, d'une avenue si difficile pour ses fossés, qui sont des précipices de toutes parts, qu'on ne pourroit l'emporter sans beaucoup de peine. Cette ville de Sammathan a fouffert de grandes ruines par les guerres des François contre les Gascons, & ensuite par celles des Anglois & des comtes de Foix & d'Armagnac. Il en reste encore des marques aux lieux appellés Mont-Oliver & Motasse, qui font juger qu'elle a été autrefois considérable. On voit, fur-tout à Motaffe, un vieux château qui eft encore presque tout entier, & qui porte l'apparence de quelque superbe édifice. Il est couvert d'une fort haute terralle, & ce qui en reste consiste en quelques sales très-spacieuses & voutées de briques, avec d'autres corps de logis défendus d'une hauteur d'accès assez difficile. La ville a diverses églises, tant au dedans qu'au dehors de fon enceinte. Au dedans sont celles de Notre-Dame, paroiffiale & archiprefbytérale; faint Michel, prieuré de l'ordre de Malthe; des religieuses beguines, de l'ordre de faint François, & un hôpiral joignant le pont de brique qui séparé le marché de la ville. Au dehors, il y a l'église de saint Pierre, qui a été ruinée; celle de Varenne, dédiée à la sainte Trinité & à faint Marc l'évangéliste, avec un cimetiere de grande étendue; l'église de Notre-Dame des Neiges & celle de la Magdelaine, avec deux couvents, l'un de cordeliers, bâti par les comtes de Comminges, & l'autre de minimes, fondé par un gentilhomme, appellé Jean de l'Artique. Les confuls ont le gouvernement de la police & justice de la ville. Il y a aussi pour les cas royaux un lieutenant de juge mage de tout le pays, avec d'autres officiers, dont les appellations ressortissent à la sénéchauffée de Toulouse, & de la sénéchauffée au parlement.

SAMNÆI, ancien peuple de l'Arabie heureuse, selon Pline, 1.6, c. 28.

1. SAMNITES, (les) ancien peuple d'Italie, dont le pays s'appelloit le Samnium; on lisoit en latin SAMNIS aufingulier, pour dire un Samnite, & au plurier Samnites. Ce nom est pris dans les auteurs latins en deux sens fort différens l'un de l'autre. Tantôt les Samnites se prennent pour un

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