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RABANITÆ, ancien peuple de l'Arabie heureufe, felon Prolomée, l. 6, c. 7: fes interprétes lifent Arabunite, & on croit que c'eft le même peuple que Strabon appelle

Rhamanita.

RABANNA. Voyez NABANNÆ.

1. RABASTENS, ville de France, dans le haut Languedoc, au diocèfe d'Alby, fur le Tarn, à fix lieues de la ville d'Alby. Son nom latin eft Caftrum Rabaftenfe. Elle eft ancienne; mais la ville & le château font aujourd'hui fort délabrés. Les rues de Rabaftens font fort étroites. C'eft la troifiéme ville de l'Albigeois. On y fait quelque commerce, particulierement des vins qui croiffent aux environs, & qui font bons. Il y a une collégiale, plufieurs couvens. Il y avoit autrefois un prieuré de l'ordre de cluny : il a été uni au collège des jéfuites de Toulouze. Les fauxbourgs font affez confidérables.* Piganiol, descr. de la France, t. 4, p. 322.

2. RABASTENS, bourgade de France, dans la Gascogne, au diocèfe de Tarbes.

RABAT, en latin Rabacha, grande ville d'Afrique, qui fut autrefois comprife dans la Mauritanie Tingitane, & qui eft aujourd'hui en la province de Tremecen, au royaume de Fez, entre la ville de ce nom & celle de Tan ger, à vingt-cinq lieues de la premiere, & à vingt & une de l'autre. Elle eft fituée fur la côte de l'océan, à l'embouchure de la riviere de Burregreg, du côté de l'occident. Elle a été bâtie par Jacob Almanfor, felon Abdulmalic. D'autres attribuent fa fondation à Abdulmumen, qui la nomma Méhédie. Quelques-uns la prennent pour l'Oppi dum de Ptolomée. Cette ville a un fort château, que la mer borde d'un côté & la riviere de l'autre. Elle resfemble pour les bâtimens à Maroc : mais elle eft plus petite. Son fondateur la fit conftruire pour y demeurer l'été, afin d'être plus proche de l'armée qu'il envoyoit en Espagne. Elle fut nommée Rabat, comme qui diroit fauxbourg, & achevée en peu de tems Quoiqu'il y cut de grands palais & de grandes mosquées, avec plufieurs autres édifices pour l'ornement de la ville, il prit tant de foin pour l'embellir, qu'à peine celle de Maroc l'emportoit. La tour de fa principale mosquée eft toute femblable à celle de la fortereffe de cette derniere ville, & à la tour de la grande églife de Seville. Auffi ont-elles été faites, dit-on, par le même maître, quoique l'escalier de celle de la grande mosquée de Rabat, foit plus large que celui des deux autres tours: quatre chevaux peuvent monter de front jusqu'au haut. On la tient la plus élevée de toute l'Afrique.

On y découvre un vaiffeau de vingt lieues de loin. Dès que cette ville eut été bâtie, Jacob Almanfor y mit toutes fortes d'artifans, de marchands, de docteurs, & les entretint à fes dépens. Il y demeuroit depuis le commencement d'avril jusqu'à la fin de feptembre, ce qui y attira tant de monde, qu'elle devint une des meilleures villes d'Afrique. Comme l'eau des puits & celle de la riviere font gâtées par le flux de l'océan, ce prince fit venir fur des arcades une fontaine éloignée de quatre lieues, & on en repartit l'eau dans les places, dans les mosquées & dans les palais. Tant qu'il vécut la ville augmenta toujours : mais après la mort la guerre des Almohades & des Bénimérinis n'y laiffa pas la dixième partie des habitans. Le grand aqueduc fut tout rompu, & on ruina plufieurs temples & divers palais. Il n'y a pas aujourd'hui plus de fix cents feux dans trois quartiers, proche du château. Tout le refte eft réduit en clos & en jardinages. Les Chaviens poffedent tout le d'alentour, & s'étendent jusques aux campagnes qui font au levant du fleuve, où il y a de beaux pâturages. Le château ne vaut rien contre le canon, parce qu'il n'a point de rempart. Le de la ville eft à demi-lieue plus haut de long du fleuve.* Marmol, Description du royaume de Fez, t. z, l. 4, c. 5.

port

pays

RABBA, ville de la Palestine, dans la tribu de Juda. Il en eft parlé dans Jofué, l. 15, c. 60. Peut-être eft-ce la même qu'Arreba ou Arabba, & encore la même qu'Arbéc ou Hébron. Au lieu d'Arabba, on peut lire Rabba la grande, dans l'hébreu.

RABBAT ou RABBAT-AMMON, RABBAT-AMMANA, ou fimplement AMMANA Ou Rabbat filiorum Ammon, nommée depuis PHILADELPHIE, capitale des Aminonites, ville fituée au-delà du Jourdain. Elle étoit fameufe & confidérable dès le tems de Moyfe, qui nous dit qu'on y

montroit le lit de fer du roi Og. (a) David ayant déclaré la guerre aux Ammonites, Joab général de fes troupes fit le fiége de Rabbat Ammon, & le brave Urie y fut tué (b) par l'ordre fecret que ce prince avoit donné qu'on l'abandonnât dans le danger. Lorsque la ville fut réduite à l'extrémité, David y alla lui-même pour avoir l'honneur de fa reddition. (c) Depuis ce tems elle fut foumife aux rois de Juda. Enfuite les rois d'Israël s'en rendirent les maîtres, avec tout le refte de la tribu au-delà le Jourdain. Mais fur la fin du royaume d'Israël, Téglathphalafar ayant enlevé une grande partie des Israëlites de ces cantons-là, les Ammonites exercerent diverfes cruautés contre ceux qui refterent. De-là vient que les prophétes Jérémie & Ezéchiel ont prononcé contre Rabbat, capitale des Ammonites, (d) & contre le refte du pays, de très-fâcheufes prophéties, qui eurent apparemment leur accomplitlement cinq ans apres la ruine de Jerufalem. Antiochus le grand prit la ville de Rabbat-Ammon, vers l'an du monde 3786. Quelque tems auparavant Ptolomée Philadelphe lui avoit donné le nom de Philadelphie. () On croit que c'eft å cette ville que faint Ignace le martyr écrivit peu de tems avant fon martyre. Philadelphie eft proche de la fource de l'Arnon. * (*) Deut. III, 11. (6) 2 Reg. XI, 1, 15, 16, &c. (c) 2 Reg. XII, 28, 29. (d) Jérém. XLIX. 1, 2, 3. Vide & Sophon. 11, 8. Ezech. XX, 20. XXV, s.(c) Jofeph. Antiq. 1. 13, c. 17. Polyb. I. S.

RABBAT-MOAB, ou Rabbat filiorum Moab, la capitale des Moabites, nommée autrement RABBAT-MOBA, AR, AREOPOLIS, ARIEL DE MOAB, KIR HARESETH, ou la ville aux murailles de briques. Clamabo ad viros muri fictilis, dit Jérémie, XLVIII, 31, 36, &c. Cette ville étoit fituée fur l'Arnon, qui la partageoit en deux, d'où vient que dans les livres des Rois, elle eft nommée les deux Ariel de Moab, ou les deux lions de Moab, par allufion à fon nom propre, qui eft Ar ou Arié, un lion. Cette ville a fouffert une infinité de viciffitudes, & les prophéties la menacent affez fouvent de fort grands malheurs. Les rois de Juda, d'Ifraël & d'Edom affiégeant un jour cette place, (4 Reg. III, 5, 6, 7, 8, &c.) le roi de Moab qui fe vit fur le point de tomber entre les mains de fes ennemis, prit fon fils aîné, & fe mit en devoir de l'immoler à fes dieux; ce qui caufa une telle indignation aux rois asfiégeans, qu'ils fe retirerent & abandonnerent ce fiége. Nous avons déja parlé de cette ville fur l'article d'AR. Les Romains entretenoient d'ordinaire une garnifon à Aréopolis, à caufe de l'importance du paffage de l'Arnon. Voyez les anciennes notices, Eufébe & faint Jerôme, fous le mot Arnon.

RABBI, bois de France, dans la Normandie, au département de Caen & d'Alençon, maîtrise de Valognes. Il eft de huit cents vingt arpens.

RABBOT, ville de la Paleftine dans la tribu d'Iffachar. Il en eft fait mention dans Jofué, 19, c. 20, & elle cit nommée Rabbith dans l'hébreu.

RABLE, bourg de France, dans l'Anjou, élection d'Angers.

RABOTH. Voyez RABBOT.

RACADAH, ville d'Afrique. D'Herbelot, dans fa bibliotheque orientale, dit que cette ville étoit des dépendances de celle de Cairoan, c'eft-à-dire qu'elle étoit fituée dans la province que les anciens appelloient Cyrénaïque. Ce fut Mahadi, khalife des Abbaflides, qui la fit bâtir.

Elle eft dans le troifiéme climat.

RACAH, ville de l'Iraque Babylonienne ou Chaldée, que quelques-uns mettent en Méfopotamie. Elle eft fituée au 73d 15 de longitude, & à 364 de latitude feptentrionale. C'eft la même qui a été appellée ARACTA, d'où étoit natif Al-Bathani, célébre aftronome, qui eft ordinairement nommé par les latins Albategnius Aractenfis. Le khalife Almamon ne paffoit jamais par cette ville, parce qu'on lui avoit prédit qu'il devait mourir, fuivant fon horoscope à Racah. Mais il arriva que ce khalife étant campé fur les bords d'une fontaine, qui fait la fource de la riviere de Bedidoun, près de la ville de Tharfe, en Cilicie, il demanda à un Grec, qui étoit prifonnier de guerre dans fon armée, quel étoit le nom de cette fontaine. Le Grec lui ayant dit que les gens du pays l'appelloit Racah: la fiévre qui lui étoit venue un peu auparavant pour avoir mangé des dates fraiches, & bu trop d'eau de cette fontaine, redoubla auffi-tôt. Ce khalife qui étoit grand aftro

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logue, confidérant que le lieu & le tems s'accordoient parfaitement avec la prédiction qui lui avoit été faite, crut que l'heure de fa mort étoit fort proche ; ce qui fe vérifia l'effet, l'an 218 de l'Hégire, felon le rapport du Tarikh-Al-Abbas, qui eft l'hiftoire des Abbaffides.

par

. RACANELLO, fleuve d'Italie, dans la Calabre Citérieure; il a fa fource dans l'Apennin, & ayant pris fon cours par Caffano, il va fe jetter enfuite dans le golfe de Venife, que Corneille appelle mal-à-propos golfe de Tarente. L'embouchure de ce fleuve eft au nord de celle de Sibari. Le Racanello eft le Cyliftarnus des anciens.* Magin, carte de la Calabre Citérieure.

RACASTA. Ortelius, Thefaur. qui cite Cédréne, dit qu'on donna anciennement ce nom à la ville d'Alexandrie en Égypte. On le nomme auffi Racotis, felon Pline, l. 5,

C. 10.

RACATE. Voyez RHACATE.

RACHAL, ville de la Palestine, dans la tribu de Juda. Il en eft parlé au premier livre des rois, 30, 29, & c'eft dans cette ville que David envoya le butin qu'il avoit pris fur les ennemis qui avoient pillé Siceleg.

RACHMICDON, ville de Perfe, felon Tavernier qui la met à 87a 34' de longitude, & à 35o 15' de lati

rude.

d

RACHUSII, peuple de l'Inde, felon Arrien dans fon Périple de la mer Erythrée, p. 27.

quatre couvens d'hommes, & une maifon de religieufes, Theatrum Pedemontii, t. I, p. 2.

RACOVI ou ARACOVI, village de Grece, dans la Livadie. George Wheler, Voyage, t. 2, p. 16, dit : dans ce village, compofé de Grecs & d'Albanois, avec un foubachi ou vayvode Turc qui les gouverne, il n'y a point de mosquée; mais il y a des églifes, dont la principale & la meilleure eft Panagia, ou l'églife de la très-fainte Vierge; les autres font dédiées à faint Géorge, à faint Démetrius & à faint Nicolas, & quelques autres petites chapelles. Les femmes ajuftent là leur tête de petites pieces de monnoye, qui leur pendent fur le cou & fur leurs épaules: elles en parent auffi leurs corps-de-jupes & leurs manches: elles peignent leurs cheveux en arriere, qu'elles treffent fur leur dos, & y pendent à l'extrémité des boutons d'argent; le refte de leur habillement eft un longue veste de drap blanc; ce font tous des bergers & bergeres qui paiffent leurs troupeaux fur les montagnes. On trouve quelques fragmens d'antiquités dans une églife, on y voit quelques morceaux de colonnes de marbre & des chapiteaux d'ordre corinthien; ce qui fait croire que Racovi eft une place ancienne. Spon a jugé que c'étoit l'ancienne Amphrysus ou Ambhryffus; mais Weher, Voyage de Zante a Athenes, 1. 1, p. 58, dit que Strabon & Paufanias placent Amphrys1.1, fus fort loin de l'endroit où eft Racovi. Strabon décrivant les places maritimes de Phocée, & non du golfe de Corinthe, comme Lawrenberg, & autres l'entendent, parle du lieu où il croyoit qu'étoit fituée Anticyrrhe & le cap Pharygion: enfuite venant au port de Mycus, il dit que c'étoit le dernier port des Phocéens, au-dessous d'Hélicon & d'Ascra, & ajoute qu'Aba & Amphryssus n'en étoient pas éloignées. Après quoi il vient aux villes qui étoient dans les terres. La premiere, dont il parle, eft Daulis, qu'il place à l'orient de Delphes, & rapportant une partie d'un vers d'Homére of Kuapion ExoTES, &c. il dit que quelques-uns entendent par ces paroles des arbres & des cyprès, & d'autres un village au deffous de Lycoria, qui portoit ce nom. Or Lycoria étant la plus haute croupe du Parnaffe, & Racovi fe trouvant directement au-deffous de cette croupe, il y a plus d'apparence que Racovi eft l'ancienne Cypariffus. De plus on ne voit pas comment Cypa riffus ou Racovi peuvent être prises pour Amphryffus. Car Didyme remarque fur ce vers d'Homére, que Cypariffus eft une ville de la Phocide, ainfi appellée, ou de Cypariffus frere d'Orchomenus, ou de la quantité de cyprès qui croifloient aux environs; mais il ne dit rien d'approchant en décrivant Amphryffus. Paufanias femble appliquer mieux ce paffage d'Homére à Anticyrrha, qu'il diftingue cependant d'Amphryffus, qu'il place entre Stiria & Anticyrrha, & quoiqu'il femble la mettre au-deffous du Parnafle, il ne la met pas pourtant dans ce paffage étroit de la monta gne, où eft Racovi; mais dans la plaine qui fe trouve entre les montagnes, & qu'il appelle le territoire ou la plaine d'Amphryffus. La diftance qui eft entre Racovi & Stiri ne s'accorde pas non plus avec la Stiria & l'Amphryffus de Paufanias; car il n'y a pas moins de fix ou huit lieues de Stiri à Racovi, au lieu que Paufanias ne mer Stiria & AmIl femble d'abord que le nom de Raclia foit tiré d'Hé- phryffus qu'à foixante ftades l'une de l'autre, ce qui ne reraclée; mais outre que les géographes anciens n'ont fait vient qu'à trois lieues & demie. Enfin Paufanias ne marque mention d'aucune ifle de ce nom, il y a beaucoup d'appa point Amphryffus dans ce chemin, entre Charonea & Delrence que celle dont il s'agit ici, a été connue fous le nomphes, qu'il met près de Panopeus & de Daulis, & qui de Nicafia, que Pline, Etienne le géographe, Suidas, & Euftathe, placent auprès de Naxos.* Tournefort, Voyage

RACKELSBURG, ville d'Allemagne, dans la baffe Stirie, & que les anciens nomment Raclitanum, & les Wandales Radcony. Elle eft fituée à huit milles au-deffous de Gratz, fur la gauche du Muer, qui fait aflez fouvent beauCoup de dommage aux fortifications de cette ville; elle a été diverses fois mise en cendres, & rebâtie. Il y a un arfenal. Les Turcs & les rebelles d'Hongrie ont fouvent inuzilement tâché de la prendre, & les premiers ont été battus devant cette ville l'an 1418, par Erneft, duc d'Autriche. Ses environs font très-fertiles en vignes, & l'on trouve proche de la ville un château fitué fur une montagne fablonneuse, qui, de même que la ville, & toutes fes dépen dances, appartenoit autrefois à la famille de Wildan; mais le tout ayant été réuni depuis au domaine du fouverain, a été engagé au prince d'Eggenberg, dont la famille le poffède encore. Zeyler, Topogr. Stiriac.

*

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Villanovanus, cité par Baudrand, croit que c'eft la Bolentium de la haute Pannonie.

RACLIA, écueil de l'Archipel, à trois milles de Skino fa, entre les ifles de Naxie & de Nio, à douze milles ou environ de l'une & de l'autre. Cet écueil a douze milles de tour. Les moines d'Amorgos, maîtres de Raclia, y font nourrir huit ou neuf cents chevres ou brebis. On n'y trouve ordinairement que deux pauvres caloyers qui en prennent foin, & qui vivent de bifcuit fort noir & de coquillages. Leur fromage eft très-bon. Ces moines logés vers le haut de la montagne, auprès d'une fource affez abondante, font inquiétés à tout moment par les corfaires, qui n'y abordent fouvent que pour prendre quelques chevres. Il n'y paffe pas même de caïque, dont les matelots n'en volent quelqu'une.

du Levant, t. I, p. 94.

· RACLINE ou RACLINDE, ifle de la mer d'Ecoffe, voyez RAGHLIUS, au-delà du cap de Cantyr, du côté de l'eft-fud-oueft, & à quatre milles feulement des côtes d'Irlande. On la prend pour l'ifle de Ricina de Ptolomée, & pour celle de Ricnea de Pline. Voyez RICINA.

RACONI ou RACONIGI, ville d'Italie, dans la principauté de Piémont, & dans la province de Savillan, entre Savillan au midi & Carmagnole au nord, fur le chemin qui conduit de Savillan à Turin. Cette ville eft fituée dans une des plus fertiles plaines du Piémont, & dans un pays très-agréable. Deux rivieres l'arrofent, favoir la Grana & la Macra. Il y a quatre avenues & autant de fauxbourgs qui font très-peuplés. Le château du prince Carignan, à qui Raconi appartient, eft fort beau & bien entretenu. Les habitans qui font au nombre de douze mille, font partagés en deux paroiffes. On compte outre cela

communique au chemin nommé Schiftis, qu'on ne fau roit concevoir être ailleurs qu'entre le mont Parnaffe & Cirphis, foit que l'on confidere la place même ou l'étymologie du nom, qui fignifie divifion, ou des choses féparées l'une de l'autre. Racovi se trouve dans ce chemin, à deux lieues de Caftri, au-delà de Daulis, appellée préfentement Dalia, & du côté de l'orient. Enfin Paufanias ajoute qu'en allant d'Amphryffus à Anticyrrha, il faut monter l'espace de deux ftades, au lieu qu'on ne monte point en y allant de Racovi, qui eft au-deffous du mont Parnaffe; tous les chemins vers la mer descendent confidérablement.

RACOVIE, ville de la petite Pologne, dans le Palati, nát de Sendomir. Elle eft fameufe dans l'hiftoire, par l'école & l'imprimerie que les Sociniens y ont eues ; & ils la regardoient comme le fiége de leur fecte. Ils furent chaffés de cette ville en 1645. Cette ville ett ruinée depuis l'an 1688. Andr. Cellar. Descr. Polon. p. 186.

*

RADACOPHANUM, ville de la Toscane, felon Ortelius, Thefaur. qui cite Annius de Viterbe, & ajoute

qu'on trouve le nom de cette ville dans un édit de Didier roi de Lombardie. Voyez RADICOFANI.

RADE, mot françois qui fignifie un espace de mer, à quelque diftance de la côte, où les grands vaiffeaux peuvent jetter l'ancre, & demeurer à l'abri de certains vents, quands ils ne veuleut pas prendre port. Ce mot vient d'un ancien nom gaulois Radis, qui vouloit dire la même chofe, & d'où l'on avoit formé le nom latin de l'ifle de RÉ. Voyez RÉ.

On appelle RADE-FORAINE, une rade, où il eft permis à toutes fortes de bâtimens de mouiller l'ancre, fans craindre le canon des fortereffes qui commandent ces rades. BONNE-RADE eft un lieu où le fond eft net de roches, où la tenue eft bonne, c'est-à-dire où le fond eft bon pour tenir l'ancre, & où l'on eft à l'abri du vent. On dit auffi BONNE-RADE à l'égard d'un tel vent, comme d'eft & de fud; c'eft-à-dire, que de ces vents la rade eft bonne, & qu'on y eft à l'abri.

RADEGAST, lieu d'Allemagne, dans la haute Saxe; & dépendant de la principauté de Dessau, une des quatre parties de celle d'Anhalt. Hubner, Géog. p. 560.

RADELSTORFF, ou RITTELSDORFF, petite ville d'Allemagne, dans la Franconie. Elle eft fituée à deux milles de la ville de Bamberg. * Zeyler, Topogr. Fran

coniæ.

RADEPONT, & le HAMEL DE BONNEMARRE, paroiffe de France, dans la Normandie, fur la riviere d'Andelle, au nord-eft de Pont de l'Arche, élection de Rouen. Le château qui étoit autrefois confidérable, fut pris d'asfaut par le roi Philippe-Augufte, en 1203.

1. RADICOFANI, ville d'Italie, dans les états du grand-Duc, au territoire de Siéne, entre Siéne & Orviete, mais plus près de celle-ci que de la premiere. On croit que Didier roi des Lombards fut le fondateur de cette ville, , que Côme I, grand-duc de Toscane fit fortifier. Il y a une garnifon dans le château. * Magin, Carte du territ. de Siéne.

2. RADICOFANI, montagne d'Italie, dans la Tosca ne, au territoire de Siéne, & aux frontieres de l'état eccléfiaftique, dont les terres fe terminent au village de Centino, au pied de cette montagne. La ville & le château, qui portent auffi le nom de Radicofani, font fouvent enveloppés de nues au fommet de cette montagne. On y entend le tonnerre comme grondant fous les pieds; ce qui fait croire qu'il y a quelques creux fouterreins, qui caufent ce retentiffement. Au fortir de Radicofani, quand on va vers Siéne, on ne voit que montagnes toutes découvertes & presqu'entierement ftériles; mais le terroir commence à devenir meilleur vers le bourg de S. QUIRICO, à huit ou dix milles delà ; il eft vrai que cela ne dure guères : c'eft encore pis du côté de Torrinieri : & le pays eft ainfi mêlé jusqu'au voifinage de Siéne. Auprès de Radicofani, il y a une douane fur le bord du grand chemin. On paye en cet endroit un jule par caléche, pour l'entretien du chemin, qui eft beau, mais qui coute beaucoup à entretenir, parce qu'il eft partie dans des fondrieres, & partie dans des lieux escarpés, où les eaux des pluies & la fonte des neiges font fouvent de grands ravages. Le terroir de ce pays produit un vin blanc excellent, & du rouge qui eft auffi bon & plus velouté, d'une fraîcheur admirable & naturelle, puisque l'on garde ces vins dans une grotte taillée dans le roc. Ôn compte fept milles de Radicofani à Ponte Centefimo, hôtellerie auprès de laquelle eft un poteau avec les armes de P'Eglife. Miffon, voyage d'Italie, t. 2, p. 305.

*

RADINA ou RHADINA. Quelques-uns avoient crû que ce nom, qui fe trouve dans Strabon, étoit le nom d'une ville du Peloponnéfe, dans l'Elide; mais Cafaubon a prouvé que c'étoit le nom propre d'une femme. Voyez la remarque de Cafaubon fur cet endroit de Strabon, 1. 8,

P. 347.

RADITS, abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, dans la Moravie, au diocèfe & près de la ville d'Olmutz, fur une élévation fortifiée.

RADMANSDORF, petite ville d'Allemagne, dans la haute Carniole. Elle eft fituée au-delà de Craynburg, près de la Save, qui prend fa fource affez près de cette ville. La famille de Rattmansdorff en a tiré fon nom. Elle appartenoit autrefois aux comtes de Cylli; mais du tems de la rébellion, ayant été prife, & fes murailles rafées par ordre de l'empereur, elle fut donnée à la famille des comtes de

Thurn, qui la poffedent actuellement. Lazius veut que ce foit l'ancienne Quadrata, qu'il place ailleurs à Gerckfeld. * Zeyler, Topogr. Catniæ, p. 123.

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RADNOR, ville d'Angleterre, au pays de Galles dans Radnorshire, dont elle eft la capitale. On la place à cent vingt milles de Londres. * Etat préfent d'Angleterre, t. 1, p. 145.

RADNORSHIRE, province d'Angleterre, au pays de Galles, dans le diocèfe de Hereford, au nord-oueft de ce diocèfe, & traversée par la riviere de Wye, qui la fépare du comté de Breknock. Elle eft regardée comme une des plus ftériles provinces du pays de Galles. On lui donne quatre-vingts-dix milles de circuit, qui renferment environ trois cents dix mille arpens. On compte dans cette province trois mille cent cinquante-huit maifons, cinquante-deux paroiffes & quatre villes, avec droit de marché. Les deux plus confidérables villes, font,

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RADOLFSHAUSEN, bourgade d'Allemagne, dans les états du duc de Brunswig-Lunebourg, entre les villes de Gottingen & de Dudeftadt. Elle a été long-tems poffédée à titre de fief mouvant des ducs de Brunswig-Lunebourg-Grubenhaag, par la famille de Pleffe. Mais Dietric de Pleffe étant mort en 1571, fans poftérité, ce fief retourna aux ducs de Brunswig-Lunebourg, qui le poffedent encore aujourd'hui. Le château de Radolfshaufen fut entierement ruiné dans les guerres de 1626. * Zeiler, Topogr. ducat. Brunswic. p. 169.

RADOM, ville de la petite Pologne, dans le palatinat de Sendomir, au territoire de Radom, dont elle eft le cheflieu. Cette petite ville, fituée fur un ruifleau qui se jette dans la Viftule, eft ceinte de murailles. On y voit un couvent de l'ordre de S. François, dont l'églife eft fort belle. Le général Suédois Rutger d'Aschenberg, l'ayant prise en 1656, y fit un grand carnage. * De l'Ifle, Atlas. Andr. Cellar. Descr. Polon. p. 43.

On croit que c'eft l'ancienne Carrodunum.

RADSTADT, ville d'Allemagne, dans l'archevêché de Saltzbourg, fur la riviere d'Ens. On voyoit autrefois dans cette ville les tombeaux des comtes de Schermberg, famille qui a été fort renommée. * Zeiler, Topogr. Bavaria, p. 43.

RADZIEIOW on RoosCHOWA, ville de Pologne dans le palatinat de Cujavie, au fud-oueft d'Inowl islow. * Dlugoff. p. 927.

RAMSES. Voyez RAMESSES & AVARIS.
RAETI. Voyez RнÆTI.

RAETIARIA, ville de la haute Myfie, felon Ptolomée, 1.3, c. 9, qui la place près de Dorticum. Le manuscrit de la bibliothèque palatine, porte Rhaetiaria. L'itinéraire d'Antonin, qui écrit Ratiaria, marque cette ville fur la route de Viminacium à Nicomédie, entre Bononia & Almus, à dix-huit milles de l'un & de l'autre de ces lieux. Ortelius, Thefaur. qui cite une ancienne inscription, dit qu'on y lit RATIARESIS pour RATIARENSIS, & qu'il y eft queftion d'une ville de la haute Myfie. Le nom moderne est Reffana, felon Lazius. Niger dit qu'on l'appelle NICO POLI; mais Ortelius n'en convient pas.

RAFFÉ, prieuré de France, dans la Champagne, élection de Tonnerre. Son revenu eft de huit cents livres. RAGA. Voyez RAGE.

RAGABA, château très-fort au-delà du Jourdain. C'est apparemment ARGOB, dont il eft parlé en plus d'un endroit de l'ancien teftament. Eufebe met Argob dans le canton de Gerafa, à quinze milles vers à quinze milles vers l'orient. Jofeph. antiq. l. 13, c. 23. Deuter. 3, 4, 13, 14. III. Reg. 4, 23. & IV. Reg. 15, 25.

*

RAGE ou RAGES, ville de Médie, fituée fur les montagnes d'Ecbatanes. (a) Tobie l'ancien ayant confié un dépôt de dix talens à Gabélus, bourgeois de Ragés, ou même lui ayant prêté cette fomme, felon le texte latin, envoya fon fils le jeune Tobie, pour la lui demander; mais celui-ci ayant été obligé de demeurer quelques jours à Ecbatanes (b) pour y célébrer fon mariage, avec Sara fille de Raguel, pria l'ange Raphaël, qu'il ne prenoit que pour un homme d'aller vers Gabelus, & de lui rapporter fes dix talens ; ce que Raphaël exécuta. (c) Ragés étoit à une petite journée d'Ecbatanes. Elle étoit fituée dans la partie méridionale de

la

la Médie, dans les montagnes qui féparent ce pays de celui des Parthes. Il est à remarquer que le texte latin lit Rages, au lieu d'Ecbatanes, ce qui eft une faute vifible. Strabon, 1. 11, p. 524, parle de la ville Rage; mais il écrit Rageia pour Rage. Il dit que Nicator en fut le fondateur, qu'il l'appella Europus, que les Parthes la nommoient Arfacia, & qu'elle étoit à cinq cents ftades des portes Caspiennes, du midi. * (a) Tobie, 5, 8. (b) Tobie 6, 5, 9, 3. (c) Dom Calmet, Dict.

1. RAGAU, grande campagne, où Nabuchodonofor, roi de Ninive, vainquit Arphaxad roi des Médes, dans la campagne d'Erioch, roi des Elyméens. Judith, 1, 5, 6. Ces campagnes de Ragau, dit Dom Calmet, Dict. font apparemment celles qui fe trouvent aux environs de Ragés, dans la Médie; Voyez RAGA. Ce Nabuchodonofor, qui furmonta Arphaxad, eft, à ce que nous croyons, Saosduchin, roi d'Affyrie, qui fit la guerre à Phraortes, roi des Médes, l'an du monde 3347, avant Jefus Chrift 653, avant l'ére vulgaire 657.

2. RAGAU, fils de Phaleg, étant le même que Rehu, il n'eft pas impoffible que la ville de Ragé, & les campagnes de Kagau, n'ayent tiré leur nom de Rehu ou Ragau; car dans l'hébreu, c'eft la même chofe : toute la différence dépend de la prononciation de la lettre Ain.* Genef. 11, 18, 19. 1 Par. 1, 25.

RAGBIL, nom d'une ville du royaume de Ganah, dans le pays des Negres, fur le bord d'un lac que les gens du pays appellent Bahe-Alhalou, mer douce, à caufe que les eaux ne font pas falées, comme celles des autres lacs de ce pays-là, qui font presque tous falés ou faumaches. Ragbil a une montagne fort haute à fon midi, ce qui rend le féjour de cette ville pius agréable & plus commode. On compte onze journées de caravane jusqu'à la ville de Ganarah, en tirant vers l'occident. D'Herbelot; Biblioth. or. Edriffi, part. 2, de * fon premier climat.

RAGE, ville de la Theffalie, felon Tite-Live, cité par Ortelius, Thef. qui dit qu'elle étoit fur le Penée, presqu'à dix milles de Larifle; mais les meilleurs exemplaires de Tite-Live portent ATRACEM, au lieu de RAGE. Voyez ATRAX.

RAGEIA. Voyez RAGA.

RAGEMEHALE, ville des Indes, à la droite du Gange. Tavernier, dans fon voyage des Indes, l. 1, c. 8, dit que ceux qui vont à cette ville par terre, trouvent pendant une côte ou deux les chemins pavés de briques. Cette ville a été autrefois la résidence des gouverneurs de Bengale, parce que le pays eft très-propre pour la chaffe, & que d'ailleurs le négoce y étoit fort grand. Mais la riviere ayant pris un autre cours, & ne pallant plus qu'à une grande demi-lieue de la ville, ce changement a obligé le gouverneur & les marchands qui y demeuroient, à fe transporter à Daca, qui eft aujourd'hui une ville de grand négoce. D'ailleurs le gouverneur eft mieux en état de tenir en bride le roi d'Aracan, & divers bandis Portugais qui s'étant retirés aux embouchures du Gange, faifoient delà de fréquentes courses dans le

pays.

RAGES. Voyez RAGA.

RAGGIVOLO, bourgade d'Italie, dans la partie méridionale du Mantouan, entre le Pô & la Secchia, fur le bord d'un ruisseau appellé Tagliata. * Magin, Carte du Mantouan.

RAGHLINS, ifle de la mer d'Irlande, au nord du comté d'Antrim, dont elle n'eft féparée que par un petit détroit. On ne voit dans cette ifle qu'un château & quelques villages: quelques-uns au lieu de RAGHLINS écrivent RACLINE. C'eft la RICINA des anciens. * Blaeu, Atlas.

RAGUNDONA, ville de la Pannonie; l'itinéraire d'Antonin la marque fur la route d'Ariminum à Céfena, entre Celeia & Poetovio, à dix-huit milles de la premiere, & égale distance de la feconde. On croit que c'est Robisch dans la Stirie. Voyez ce mot.

RAGUSA, ville de Sicile, dans le val de Noto, avec titre de Baronnie. Cette ville eft fituée dans les terres, au nord occidental de Modica, fur la riviere de Giarratana, qui au-deffous de la ville jusqu'à la mer, fe nomme Fiume di Mauli, ou Fiume di agufa. * De l'Ifle, Atlas.

RAGUSAN, DALMATIE RAGUSIENNE, ou l'ETAT DE RAGUSE, petit état d'Europe, dans la Dalmatie, érigé en

république, qui fubfifte depuis plufieurs fiécles, fous un gouvernement ariftocratique, & depuis plus de deux cents ans, fous la protection du grand-feigneur, auquel elle paye chaque année vingt-cinq mille écus d'or. Son duc ou recteur eft changé tous les mois, & les officiers changent toutes les fix femaines. Les nobles n'oferoient découcher fans en avoir donné avis au fénat. Durant la nuit les étrangers qui font à Ragufe, font renfermés fous la clef, & les portes de la ville ne s'ouvrent qu'après le foleil levé, & fe ferment presque auffi-tôt que cet aftre commence à disparoître. * La forêt de Bourgon, Geograph. hift. t. 2, pag. 628. On peut divifer le domaine de cette république, comme celui de la république de Venise, savoir en terre ferme & en ifles.

RAGUSE, capitale de la république, à laquelle elle donne fon nom, & le fiége d'un archevêque & d'un fénat. Elle eft fi bien rétablie des défordres que les tremblemens de terre y cauferent dans le fiécle dernier, que l'on auroit de la peine à fe perfuader que ce fût la même ville que l'on vit presque toute enfevelie dans les entrailles de la terre en 1667, & dont ce qui refta fut presque brûlé en même tems. Mais l'hiftoire, & ceux qui l'ont vue, ne laiffent aucun doute à cet égard. Rien ne prouve davantage la richeffe de fes habitans, qu'un fi prompt & fi parfait rétablissement ; car la ville de Ragufe eft belle, grande & bien bâtie, ornée de beaux édifices, & fortifiée de bons ouvrages, & d'une fortereffe qui met fon port en fureté contre les entreprifes de fes ennemis. On l'appelle le fort de SaintNicolas. La ville de Ragufe a choifi faint Blaise, évêque de Sébaste en Arménie, pour le premier patron de fon Eglife & de fa république : fa fète y dure quatre jours de fuite.

RAGUSE LA VIEILLE, que quelques-uns prennent pour l'Epidaurus des anciens, eft une petite ville, avec un affez bon port & fort fûr, mais négligé depuis quelque tems.

La ville de Stagno, ou Stagno-grande, ainsi que les ifles Meleda, Augufta & Cazola, dépendent de l'état de Ragufe.

RAĞUSTE, marquifat de France, dans la Provence, au diocèfe de Riez.

RAHAB. Le pfalmifte (Pfalm. 86, 4,) parle d'une Rahab différente de Rahab, hôtelliere de la ville de Jéricho, qui reçut chez elle, & cacha les espions que Jofué envoyoit pour confidérer la ville: Memor ero Rahab, dit le pfalmifte, & Babylonis fcientium me. Il eft encore fait mention du nom RAHAB dans l'hébreu du pleaume 88, où la vulgate lit, Verf. 11. Humiliafti, ficut vulneratum, superbum : & l'hébreu: Humiliafti, ficut vulneratum, Rahab. Vous avez humilié, abattu Rahab [ l'Egyptien ] comme un homme qui eft percé de coups. Ifaie, 51, 9. & 30, 7, se fert du même terme RAHAB, pour défigner la perte de Pharaon & de fon armée dans la Mer Rouge; & Job, 26, 12, dit: Prudentia ejus percuffit fuperbum ; au lieu de quoi l'hébreu porte percuffit Rahab. (4) Les plus habiles commentateurs l'expliquent de l'Egypte, & en particulier de cette partie de la baffe-Egypte, qui eft nommée le Del ta, & l'on appelle encore aujourd'hui cette partie de la baffe-Egypte RIB ou RIF, c'eft-à-dire la poire, à caufe de fa figure, qui approche de celle d'une poire.Saint Jerôme, & les anciens interprétes grecs, ont fouvent traduit RAHAB par l'orgueil, ou l'orgueilleux : mais les Peres & les interprétes (b) qui n'ont point confulté l'original, ont tout fimplement entendu par Rahab la femme de Jéricho, dont il a été parlé au commencement de cet article. * (a) Dom Calmet, Dict. Chald. R. Salom, Abenezra, Kimchi, Jun. Pag. Munft. Muif. Boch. Phaleg. 1. 4, c. 14. () Aug. Pfeudo. Hieronym. Theodotet. Euthym. Latini plures in Pfalm.

86, 3:

RAHABA, ou RAHABAT-MALEC-BEN-TAOUC, ville aux frontieres de la Syrie, fur l'Euphrate. Petit de la Croix, dans fon histoire de Timur-Bec, dit que cette ville est à 75d de longitude, & à 34 de latitude.

Otter, dans fon voyage au levant, t. 1, p. 109, parle de cette ville qu'il nomme Rahabé, mais il ne lui donne que 66d55' de longitude. Il ajoute que ce n'eft plus aujourd'hui qu'un village.

RAHONE ou ARAHONE, montagne d'Afrique, au royaume de Fez, dans la province de Habad, felon Dapper, Defc. du royaume de Fez, p. 154, qui la place près de la ville

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d'Ezagen. Elle a dix milles de longueur & quatre de largeur. Elle produit du raifin en quantité, & l'on en fait des vins blancs & rouges.

RAHOUN, nom d'une montagne très-haute, dans l'ifle de Serendib, ou Céilan, éloignée de deux ou trois journées de la mer. Les Arabes appellent ainfi la montagne que les Portugais, dans leur navigation aux Indes orientales, reconnoiffent de fort loin à la mer, & à laquelle ils ont donné le nom de PICO DE ADAM, c'est-à-dire, la montagne d'Adam. Ce nom vient de la tradition générale des Orientaux, qui veulent qu'Adam ait été enfeveli fur cette montagne, où, difent-ils, il fut rélégué après avoir été chaffé du Paradis terreftre. Les mêines Orientaux croyent que le Paradis terrestre étoit dans la même ifle de Serendib. * D'Herbelot, Bibl. orient.

RAI: c'est ainsi que l'on appelle aux Indes un roi, ou un prince idolâtre de cette nation. Les Perfans les appellent au pluriel Raïan, & nos voyageurs les nomment communément Raïas ou Ragias. RAïPOUR, ou RAÏAPOUR, ou RAJAPOUR, fignifie en Indien la ville royale & la capitale où quelque prince Indien fait fa réfidence. D'Herbelot, Bibliot, orient.

RAJALBUTO, felon Corneille, Dict. & RACALBUTO, felon de l'ine, Atlas, bourgade de Sicile, dans le Val Demone, à quelques milles à l'orient de Saint-Philipe d'Argiron, fur le Cérame. Selon la carte de l'ancienne Sicile, par de l'Ifle, Racalbuto pourroit être l'ancien Amefelum.

C'est l'ancienne ville Sergentium de Ptolomée, voyez ce mot, & Ergetium.

1. RAJAPOUR, ville confidérable des Indes, dans les Etats du grand Mogol, dans la province de Bécar.* Thevenot, Voy. des Indes, c. 38.

C'eft la même ville que nos cartes placent dans la province de Jefuat, dont ils en font la capitale fur la rive gauche du Gader. Jefuat, felon Thévenot, n'eft qu'un pays qu'il comprend dans le Bécar.

2. RAJAPOUR ou RAGEAPOUR, ville des Indes, ou royaume de Guzerat. On la nommoit autrement Broudra, ou Brodra. Elle est maintenant ruinée. Voyez BRODERA. *Thevenot, Voy. des Indes, c. 18.

3. RAJAPOUR, ville des Indes, au royaume de Vifapour, près de la côte de Malabar, précisément fous le 17 de latitude feptentrionale, environ à vingt lieues au nord de Goa. On approche de Rajapour par le moyen d'une riviere facile, & on trouve fur la droite un petit village, qui n'eft habité que par des pêcheurs, & quatre lieues audelà on trouve la ville de Rajapour, qui donne fon nom à la riviere. Les vaisseaux du pays, qui ne portent guères que cent tonneaux, ne montent que jusqu'à une petite ifle qui eft à moitié chemin, & l'on palle plus avant avec des barques & des chaloupes. Quand cette riviere est basse, ce n'est plus qu'un ruifleau aisé à traverser. * Dellon, Voy. aux Indes orient. c. 19.

La ville de Rajapour étoit la réfidence de Savagy ou Sivagy, fameux rébelle, qui dans le dernier fiécle donna bien de l'embarras au roi de Vilapour fon maître, & même au grand Mogol. Les Anglois ont eut autrefois un établiffement à Rajapour; mais ils en ont été chaffés par les Indiens. La compagnie de France s'y eft depuis établie. Elle y a une belle maifon, & un grand jardin près d'un baffin, d'où il fort une fontaine d'eau chaude, qui n'eft pas moins confidérable pour les vertus, que les plus célébres de l'Europe. Le commerce de cette ville confifte en falpêtre, en toiles & en poivre, qui fe recueille en abondance aux environs. Les montagnes & les forêts du pays font pleines de finges, que l'on révere tellement, qu'il ne feroit pas poffible d'en tuer fans expofer fa vie.

RAJAS, village d'Espagne, dans la nouvelle Castille, entre Madrid & Siguença: il n'eft remarquable, que parce que, felon Pinet, c'est la Thermida que Ptolomée, l. 2, c. 6, donne aux Carpetains.

RAIGELSBERG, feigneurie d'Allemagne, dans l'évêché de Wurtzbourg. A la mort de Henri, dernier feigneur de Raigelfberg, cette feigneurie retourna en 1551 à l'évêque de Wurtzbourg. Mais Jean-Philippe de Schonborn, archevêque de Mayence, & évêque de Wurtzbourg & de Worms, la donna en fief à Philippe Ervin fon frere. D'Audifret, Géog. anc. & mod. t. 3, p. 152. RAIHADERGOWY ou RACHADERGOUAY, bourg

bourg

d'Angleterre, dans Radnorshire, proche la Wye, que les Anglois appellent Gowy, felon d'Audifret, Géog. anc. & mod. t. 1, p. 170. Davity, qui écrit RAIHADERGOWY, dit que ce mot fignifie les cataractes de la Wye, & que ce bourg eft fitué près de cette riviere. Il ajoute qu'il s'y tient particulierement marché le dimanche.

RAILIGE ou RELEG. Voyez RALEIGH,

1. RAIN, petite ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, fur une petite riviere nommée Acha, près du Lech. Elle eft bien bâtie, & affez forte. Les Suédois la prirent deux fois durant la guerre des années 1632 & 1633, & deux fois elle fut reprise par les Bavarois. Le fameux général, comte de Tilly, y fut bleffé à la jambe, & mourut de fa bleffure à Ingolstadt. * Zeyler, Topog. Bavar. p. 44. 2. RAIN. Voyez RAYN.

3. RAIN, LOCH-RAIN, ou RIAN, lac, ou plutôt golfe, fur la côte occidentale de l'Ecoffe. Il s'avance dans les terres du comté de Galloway du nord au fud, vers la baye de Glenluz, dont il eft féparé par un ifthme. Cambden croit que c'est l'Auravanus de Ptolomée. * Blaeu, Atlas.

RAINCY, (le) ou LIVRY LE CHÂTEAU, lieu de l'Ile de France, élection de Paris. Il y a un fort beau château, fitué à une petite distance de Livry, dans le bois de Bondy. Il confifte en un gros corps de logis, compofé de trois pavillons. Celui qui eft au milieu eft plus élevé que les deux autres, & eft arrondi par les extrémités. Des deux côtés regnent des arcades à jour, au bout desquelles font deux pavillons d'une grandeur médiocre, qui rendent la cour carrée. Ces pavillons font furmontés par de petits campanilles. La porte d'entrée eft compofée de deux pieds droits, en forme de piédeftaux chargés de trophées, & décorés chacun d'un terme fortant de fa guaine. Le bord extérieur du foffe eft orné d'une balustrade, qui forme plufieurs angles & détours. Le falon eft une piece eftimée pour les peintures, de même que l'appartement du Roi, *Piganiol, Desc. de la France, t. 2, p. 636.

RAIRE, riviere. Voyez RERRE.
RAIS. Voyez RETZ.

RAITENBUCH, abbaye d'Allemagne, dans la Ba viere, près de Schonga & de Steingaden, fur la riviere d'Ambre. C'est une abbaye de chanoines réguliers de l'ordre de faint Auguftin. On y conferve les reliques des faints martyrs Prime & Félicien, & on y montre la tête & quelques autres reliques de fainte Pennofe, vierge & martyre, l'une des compagnes de fainte Urfule. * Zeyler, Topog. Bavar. p. 79.

RAITENHASBAG, abbaye d'Allemagne dans la Baviere, fur la riviere de Saltza: elle eft de l'ordre de faint Bernard. * Zeyler Top. Bav.

RAITHI REGIO, contrée dans la partie méridionale de l'Arabie Pétrée, vers les montagnes de l'Arabie Heureufe, & aux environs du mont Sinaï, du côté de l'occident, felon le pere Lubin, dans fes remarques fur le martyrologe romain. Les peuples de cette contrée font appellés Ratheni par Ptolomée, l. 5, c. 17. Le ménologe. de faint Bafile appelle cette contrée Raithum, & la place dans le voifinage de la mer Rouge; ce qui fait voir qu'elle n'étoit point dans l'Egypte, comme le dit l'auteur du martyrologe romain, 26 Januarii. La contrée de Raïthi, ou Raithe, s'étend vers la Mer Rouge dans une longue plaine, large d'environ fix lieues, arrofée de quantité de ruisseaux, & remplie de palmiers. (a) Cet endroit étoit déja trèsconnu par l'écriture fainte, où il eft appellé Elim, & où les Ifraëlites conduits par Moyfe avoient trouvé douze fontaines, & foixante & dix palmiers, (b) dont le nombre s'étoit bien augmenté depuis tant de tems. La montagne qui en faifoit l'extrémité du côté de Sina, dans l'Arabie Pétrée, & d'où fortoient ces douze fontaines, étoit habitée par plufieurs anachorétes, qui vivoient d'une maniere aufli admirable que les Sinaïtes. On parle d'un martyre de trente-neuf folitaires de Raithi vers l'an 380.* (a) Baillet, Topog. des saints, p. 396. (b) Exod. c. 25.

1. RAKONICK, ville du royaume de Bohême, dans le cercle auquel elle donne fon nom, fur une petite riviere qui fe jette dans la Miza. * Jaillot, Atlas.

2. RAKONICK, cercle du royaume de Bohême. Il a le cercle de Schlani au nord, & à l'orient celui de Pod-Berdesk: au midi, il eft borné encore par une partie du cercle de Pod Berdesk, & par celui de Pilfen; & à l'occident par

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