mais elle a peu de havres pour fa grandeur, & le peu de rades qu'elle a n'ont point un bon abri. La côte du nord eft fort exposée au vent de bife, & la mer y brife beaucoup. Le premier port à l'eft eft Luisa, nom qu'il a recû de la riviere qui le forme, ou qu'il lui a donné : le fuivant eft Canoba, après lequel on trouve la Cabeça, vers le cap de l'eft, qui regarde le nord. C'eft à ce cap que commencent à s'élever les très-hautes montagnes del Loquillo. De-là la côte fe courbe vers le fud. La côte orientale n'a que deux havres, San Iago & Tabucoa, féparés l'un de l'autre par une diftance de trois lieues. Elle a auffi plufieurs ifles, connues fous le nom de Vierges ; & au cap méridional de ce côté,eft la petite ifle de Boyque. La côte fe tourne enfuite à l'oueft, & devient méridionale. Le port de Gayama s'y préfente le premier: on trouve enfuite les rivieres Neabon & Xavia, & fix lieues au-delà de cette derniere le havre Gadianilla. Une lieue plus loin eft la riviere des Mosquites, & en avançant un peu plus on arrive à Ganica. Encore fix lieues, & la côte méridionale eft terminée par un cap occidental, nommé Cabo Roxo, auprès duquel les Anglois ont trouvé des falines. La côte méridionale a auffi fes ifles qui font petites, & s'appellent Santana, Haberiana & Bomba del Infierno; de Cabo Roxo la côte fe courbe vers le nord, & le rivage, s'enfonçant peu à peu, forme une espéce de baye, où l'on découvre d'abord le port de Pinos, enfuite celui de Mayagues, & un peu plus loin la baye de Saint-Germain le Vieux, fort commode pour les mariniers, à caufe d'une vallée voisine, fertile en excellentes oranges, en limons, & autres fruits femblables. Du même côté on trouve l'embouchure de la riviere Ganabo, que l'on appelle Aguada, c'està-dire, l'Aiguade, à caufe de la commodité qu'ont les vaisfeaux d'y faire de l'eau. Suit enfin le havre Gahataca, tout près de l'autre cap occidental qui regarde le nord. Selon Coréal, Voyages, t. 1, p. 22, le nord de l'ifle eft riche en or, & le fud aborde en grains, en fruits, en pâturages & en poiffons. i. SAN JUAN DE PUERTO RICO, ville capitale de l'ifle de même nom. Elle eft fur la côte feptentrionale, avec un bon port, dont nous avons parlé dans l'article précédent. Elle a un évêché fuffragant de l'archevêché de Saint-Domingue, & eft défendue par la fortereffe de SAN FELIPPE DEL MORO. On compte quatre-vingt-dix lieues de cette ville à celle de Saint-Domingue, dans l'ifle Espagnole. 2. SAN JUAN DE SALINAS, ville de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans le pays des Paçamores, au pied des Andes. On la nomme aussi la NOUVELLE VALLADO LID. ayant 3. SAN JUAN DE ULUA, (prononcez Oulouoa) port, ville & fortereffe de l'Amérique, dans la nouvelle Espagne. C'étoit en premier lieu le nom d'une ifle. Grijalva, l'un des Espagnols qui découvrirent cette côte à Tabasco, montré de l'or à des naturels du pays où il étoit, pour leur demander fi l'on trouvoit ce métal chez eux, ils ne répondirent qu'en lui montrant de la main un pays fitué à l'occident, & en répétant plufieurs fois Culua. Grijalva pousfant fa route vers l'occident, entre autres ifles, il en vit une que les infulaires nommoient Culua, & qu'il crut être cette terre abondante en or qu'on lui avoit indiquée. En effet il traita beaucoup d'or, & la nomma Saint-Jean d'Ulua. Cette ifle eft cependant peu de chofe par elle-même, & enferme un port, qui eft accompagné d'une ville que Thomas Gage, témoin oculaire, décrit ainfi. La ville eft fondée fur un terrein fablonneux, où la terre eft marécageuse, & pleine de fondrieres; ce qui, joint aux grandes chaleurs qu'il y fait, rend ce lieu fort mal fain. Le nombre des habitans eft environ de trois mille, parmi lesquels il y a plufieurs riches marchands, les uns de deux cents, les autres de trois ou quatre cents mille ducats vaillant. Les bâtimens font tous de bois, tant les églifes & les couvens, que les maifons des particuliers; de forte que les murailles de la maifon du plus riche habitant n'étant que de planches, la violence des vents du nord a fait que diverfes fois la ville a été brûlée rez pied rez terre. Le trafic qui fe fait d'Espagne au Mexique, & par le Mexique aux Indes orientales, celui de Cuba, de Saint-Domingue, de l'Yucatan, de Portobelo, du Pérou, de Carthagène, & de toutes les ifles de la mer du nord, & par la riviere d'Alvarado, en montant aux Zapotecas, Saint-Alphonfe, & vers Guaxaca, & par la riviere de Grijalva, montant vers Ta basco, &c. rendent cette ville opulente, & y fait abonder toutes les richesses du continent de l'Amérique, & des Indes orientales. Elle n'eft pourtant guères peuplée à proportion; le mauvais air en eft la cause. Le petit nombre d'habitans, joint au grand commerce qui s'y fait, rend les marchands extraordinairement riches, & ils le feroient encore plus, fans les pertes qu'ils ont faites toutes les fois que la ville a été brûlée. Toute la force de cette ville confifte en ce que l'entré du havre eft très-difficile & très-dangéreufe, & en un rocher qui eft à une portée de mousquet devant la ville, fur lequel on a bâti une fortereffe ou Citadelle, dans laquelle on entretient une petite garnison; mais à la ville il n'y a aucune fortification, ni gens de guerre. Le rocher & la forteresse fervent de muraille, de rempart & de clôture au port, qui fans cela feroit ouvert, & fujets aux vents du nord. Les navires n'ofent mouiller dans le havre, fi ce n'eft fous le rocher & la fortereffe, encore n'y font-ils pas en sureté, à moins qu'ils ne foient amarrés avec des cables à des anneaux de fer attachés exprès dans le rocher. Il eft arrivé quelquefois que les navires étant portés par le courant de la marée d'un côté du rocher, ont été jettés contre les autres rochers, ou emportés en pleine mer les cables avec quoi ils étoient amarrés à la fortereffe ayant caffé par la violence des vents. Cette ville a quité le nom de Saint-Jean d'Ulua, pour prendre celui de la VERA CRUZ, autre ville bâtie par les Espagnols qui l'ont enfuite abandonnée, en transportant les habitans à San Jean d'Ulua. 1. SAN JULIAN, ( La baye de ) baye de l'Amérique. méridionale, fur la côte orientale de la Terre Magellani que. Les cartes la nomment en françois BAYE DE SAINTJULIEN. 2. SAN JULIAN, fortereffe du Portugal, à l'embouchure du Tage. Voyez, au mot SAINT, l'article SAINT-JU LIEN. SAN JUST. Voyez de même, au mot SAINT, l'article SAINT-JUST. SAN LAURENZO. Voyez SAN LORENCO & SAN LORENZO. SAN LEO, ville d'Italie, dans l'Etat de l'Eglife, au du ché d'Urbin, & dans le pays de Montefeltro. Elle eft forte par fa fituation, & placée fur une haute montagne, auprès de la Marrecchia, & aux confins de la Romagne, à cinq milles de San Marino, en allant vers Penna de Billi, qui en eft à pareille distance, & à quinze milles de Sarfina. C'est le fiége d'un évêché, qu'on appelle ordinairement du nom du pays, l'évêché de Montefeltro ; & comme la ville de San Leo eft fort petite, mal peuplée, & que c'eft plutôt une forterefle qu'une ville, la réfidence de l'évêque a été transférée à Penna de Billi.Et enfin dans la ville de San Marino qui eft dans le même diocèse. SAN LEONARDO, (RIO DI) riviere de Sicile, dans la vallée de Noto. Elle arrofe la ville de Leontini, traverse le lac de même nom, & fe jette dans le golfe de Catano, felon Baudrand; mais de l'lfle en donne une idée fort différente. La riviere qui coule à Lentini fe nomme REGINA, & entre dans un lac nommé lac de Pantano, qui n'a point de fortie vifible, pour porter ses eaux à la mer. Au nordoueft de Lentini & de cette riviere de Regina, eft un lac beaucoup plus grand, avec lequel elle n'a aucune communication. Il eft nommé LAGO BEVERIO, & eft formé par une branche de la riviere Seuma, qui y vient tomber; l'autre branche va groffir la Regina au couchant de Lentini. C'eft proprement la décharge du lac Beverio, que l'on appelle Fiume di San Leonardo, du nom d'un village fitué au midi de cette riviere, entre le lac & le golfe de Catane, mais beaucoup plus près du lac. La Regina eft le Lissus des anciens, avec ce changement que fon embouchure n'est plus dans la mer, mais dans le lac de Pantano: San Leonardo eft la TERIAS des anciens. Il y a bien de l'apparence que les deux lacs n'en ont point été connus, & qu'ils fe font formés depuis ; celui de Beverio couvre une partie des Leftrigonii campi. SAN LORENÇO, monaftère d'Espagne. Voyez au mot ESCURIAL. 1. SAN LORENZO, ville d'Italie, en Iftrie, près de la fource de la riviere de Lemo, entre Rovigo & Montana. Elle eft aux Vénitiens, à qui elle s'eft foumife volontaire ment. 2. SAN LORENZO, ville d'Italie, dans l'Etat de l'Eglife, fur la côte de la campagne de Rome, entre le cap Anzio & l'embouchure du Tibre. C'est le Laurentum des anciens, dans le Latium. 1. SAN LUCAR, c'est-à-dire, SAINT-LUC. Il y a trois villes de ce nom en Espagne ; on les diftingue chacune par un farnom particulier. 2. SAN LUCAR DE BARRAMEDA, ville & port de mer d'Espagne, dans l'Andaloufie, fur la côte de l'Océan, à l'embouchure du Guadalquivir. Cette ville que les anciens ont appellée Lux DUBIA PHOSPHORUS SACER, & que quelques-uns nonament en latin LUCIFERI FANUM, eft au bord oriental de ce Heuve, fur le penchant d'une colline. Elle jouit du titre de cité, a un port très-fameux, très-bon & très-important. Les rues y font belles & larges, les églifes fort propres, & fort richement ornées. Il y en a une entre autres appellée Nueftra Senora de Caridad, Notre-Dame de la Charité, renommée pour les miracles qui s'y font faits, & qu'on voit repréfentés dans des tableaux au portique. L'églife eft éclairée de dix-fept lampes d'argent, entre lesquelles paroît un petit navire d'argent fuspendu. Devant l'églife fe trouve une belle place, où fe tient le marché, avec une fontaine d'eau douce, chofe rare le long de ces côtes. Son port eft la clef de Seville, qui en eft à quinze lieues; & celui qui fe rendroit le maître de San Lucar, pourroit arrêter tous les navires, & les empêcher de monter. Ce port est au bas de la ville: l'entrée en eft très-difficile, à caufe d'un écueil qui eft caché fous l'eau. On le nomme la Barra de San Lucar; plufieurs pilotes y ont fait naufrage, outre cela, on a élevé fur le port une terraffe revêtue de pierres, en forme de bastion, & l'on tient: toujours du canon pointé contre l'eau: de forte qu'il ne monte à Seville aucun navire qui ne foit obligé de paffer fous le canon de San Lucar; du reste, il y a une belle rade capable de contenir une très-nombreufe flotte. Les marchands ont une très-belle maifon dans la ville, près du port. C'est dans le voisinage de San Lucar, qu'étoit autrefois une ville ancienne, nommée ONOBA, dont le nom feroit péri avec elle, s'il ne s'étoit confervé dans les écrits des anciens : la fameufe Tameffe, dont on ne trouve pas même les ruines, étoit aufli dans ces quartiers là. y 3. SAN LUCAR DE GUADIANA, ville d'Espagne, dans l'Andaloufie, aux confins de l'Aigarve & du Portugal, fur la rive orientale de la Guadiana, à l'orient d'Alcoytin, qui eft du Portugal, au nord occidental, & à trois ou quatre lieues d'Ayamonte, fur une haute montagne. Du côté du fleuve elle eft défendue par trois groffes tours, & de l'autre par deux baftions revêtus de demi-lunes. La marée qui monte jusques-là y fait un petit port où des barques peuvent voguer. 4. SAN LUCAR LA MAYOR, petite ville d'Espagne, dans l'Andaloufie, fur la riviere de Guadiamar, au couchant feptentrional de Seville, & à trois lieues de cette ville. La contrée où eft fituée San Lucar, dont il s'agit, eft très-fertile, & s'appelle Ajarafe. Cette ville reçût le titre de cité du roi Philippe IV, l'an 1636, & le même roi l'érigea en duché, en faveur de Gaspar Gusman, comte d'Olivarès. 5. SAN LUCAR, (le cap) cap de l'Amérique feptenfeptentrionale, dans la mer du Sud. C'eft la pointe la plus méridionale de la Californie. SAN LUCIDO, bourg d'Italie, au royaume de Na ples, dans la Calabre citérieure, fur la côte de la mer de Toscane, à une lieue de Paula, vers le midi. Voyez TEMESA OU TEMPSA. 1. SAN LUIS. Voyez MARAGNAN & au mot ISLE. 2. SAN LUIS DE POTOSI, petite ville de l'Amérique feptentrionale, dans la province de Mechoacan. Les riches mines d'or & d'argent qu'on y a trouvées, lui ont fait donner le nom de Potofi, déja célébre au Pérou par fes mines. 3. SAN LUIS DE ZACATECAS, ville de l'Amérique, dans la nouvelle Espagne, dans l'audience de Guadala Jara. Elle eft la capitale du pays de Zacatecas, & riche par fes mines d'argent. 1. SAN MARCO, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, fur la riviere de Senito, ou, pour parler plus juste, à la pointe que forment, en fe joignant, la Falona & la Malofa, qui font enfemble la riviere nommée Senito, affez près & à l'orient de l'Apennin. C'est le fiége d'un évêché fuffragant de Cofenza, mais qui s'eft tiré de la jurisdiction de fa métropole, & ne releve plus que du faint fiége. La ville eft petite, peu peuplée, & eft à dix milles de la côte de la mer de Naples, en allant vers Bifignano, dont elle est à sept milles, & à feize de Cofenza. Quelques-uns y placent l'argentanum des Brutiens, que d'autres mettent au bourg d'Argentina, qui est beaucoup plus au midi. 2. SAN MARCO, petite ville de Sicile, dans la vallée de Demona, vers fa côte feptentrionale, dont elle n'est éloignée que de deux milles fur la riviere de Figuera, & à vingt milles de Patti, au couchant, dans une plaine nommée auffi de San Marco, felon Baudrand. Selon de l'lfle, San Marco, n'eft rien moins qu'une ville, mais c'est un village fitué fur une montagne avec un ancien aqueduc, au midi. Il n'y paffe point de riviere, mais la montagne eft entre deux rivieres, favoir Fiume Rosmarini, au couchant, & Fiume di Fitalia ou di Zaputto, au levant. Ce ne fauroit être l'Agathyrfum ou Agathyrnum des anciens qui étoit plus au nord, & presque au cap d'Orlando; mais l'Aluntium, qui occupoit précisément le même lieu. 3. SAN MARCO, village d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre d'Otrante, entre les villes d'Otrante & de Brindes. On prend communément ce village pour le refte d'une ancienne ville de la Meffapie, nommée autrefois Balefium, Valetium ou Valentium, que quelques-uns mettent au bourg de Cataldo. SAN MARCOS, ifle de la mer du Sud, l'une des ifles de Salomon. Elle eft peu connue. 1. SAN MARINO, petite ville d'Italie, dans une petite république qui porte le même nom, enclavée dans l'Etat de l'Eglife, au duché d'Urbin, fur les confins de la Romagne, à fix milles de San Leo, à dix de Rimini, feize de Catholica, à vingt de Sartina, & à vingt-quatre de Ceféne & de Pefaro. Cette ville fut bâtie fur la fin du dixiéme fiécle, à l'occasion d'un pieux hermite qui s'y étoit retiré, & qui y mourut en odeur de fainteté. Cette ville fe gouverne en république, crée elle-même fes officiers & fes magiftrats. Ses officiers font deux capitaines qu'elle choifit deux fois l'année, aux mois de mars & de feptembre. Comme il y a peu de commerce, fes habitans font pauvres, fes revenus confiftent en vins, en chairs & en un pas. fage de cochons & autres beftiaux. Elle a fur fes montagnes quantité d'arbres fruitiers, & de belles vignes qui produifent des vins excellens & délicats, que les habitans gardent long tems dans des cavernes qui font dans les montagnes. L'afliette favorable de cette place, la bonté de ses fortifications, le courage & l'union de fes habitans, & plus encore les protections qu'elle a toujours eu foin de fe pro. curer, tout cela contribue à conferver la liberté de cette petite république qui s'y maintient. Elle a été fous la protection des ducs de ce nom auffi long-tems que cette maison a fubfifté, & ce n'eft qu'après l'extinction de leur famille, qu'elle s'eft mife fous la protection du pape. Son petit terri toire s'étend jusqu'à la riviere de Marecchia, & l'état de San Marino confifte en la ville de ce nom, avec quelques autres lieux, favoir la fortereffe de Penna Rofta, qu'elle acheta des comtes de Montefeltro l'an 1000; le château de Cazolo, acquis en 1170. Le pape Pie II lui donna en 1463 les châteaux de Serravalle, de Fatano, de Mongiardino, de Fiorentino & le bourg de Piagge. On dit que toute la république fait environ neuf mille ames. Baudrand en retranche un tiers. La ville a trois châteaux dans fon enceinte. Il ne faut pas la confondre avec les lieux dont il est question dans les articles fuivans. San-Marino eft aujourd'hui la résidence de l'évêque de Montefeltro qui réfidoit auparavant à Penna di Billi. 2. SAN MARINO, petite principauté d'Italie, dans le patrimoine de S. Pierre. 3. SAN MARINO, bourgade d'Italie, dans le Mantouan, avec titre de comté. 4. SAN MARINO, autre comté d'Italie, dans le Modénois. 5. SAN MARINO, fortereffe d'Italie, dans la Toscane, au nord de la ville de Florence. 1. SAN MARTINO, fortereffe d'Italie, dans le Florentin, fur la riviere de Siéve, vers le nord, à quatre lieues de Florence, felon Corneille. Magin n'en fait qu'un village fur le Lamone. 2. SAN MARTINO, petite montagne ou colline d'Italie, au royaume de Naples, auprès de la capitale. On la prend pour le Tripholinus Mons des anciens. Il y a au même lieu une fontaine nommée auffi du nom de San Martino. 1. SAN MATHEO. Voyez SAINT MATHIEU au mot SAINT. 2. SAN MATHEO, ville d'Espagne, dans l'Aragon, à quatre lieues des frontieres de Catalogue, & à deux de Traiguera. Elle eft dans une plaine fertile en bleds, en vins, en fruits, en légumes; avec de bons pâturages pour les brebis, dont la laine eft employée à faire de fines étoffes. Le territoire eft arrofé de quantité de fontaines, qui lui donnent de la beauté & de la fertilité. Il y a fix cents habitans, une églife paroiffiale de même nom, c'est-à-dire, fous l'invocation de faint Mathieu, & une rectorerie dans l'étendue de laquelle il y a foixante bénéfices fimples: il y a de plus, à San Matheo, deux couvens de religieux & un de religieufes, un riche hôpital, & un collége où l'on enfeigne les langues latine & grecque. La ville fut fondée par le roi Jayme I, l'an 1237, fur un terrein qui avoit appartenu à Hugues de Forcalquier, maître du temple, qui le lui céda. En creufant les fondemens, on trouva une ancienne pierre où étoit ce nom Sanctus Matheus, ce qui le fit donner à cette ville. D'autres difent que l'on trouva le portrait de cet apôtre; & il y en a d'autres encore qui veulent que le roi paffant par là le jour de faint Mathieu, promit à Dieu que s'il pouvoit fe voir maître de Valence, il établiroit là un bourg en l'honneur de faint Mathieu. Le commandeur de Montése y établit un gouverneur ou lieutenant général, pour y entretenir la manfe magifté riale de huit villages, dont cette ville eft le chef-lieu. Le roi dom Pedre IV y tint les Cortes l'an 1370. Elle a eu des hommes célébres dans la guerre & dans les lettres; entr'autres le docteur Pedro Jayme Eftevan, le premier qui ait enfeigné le grec publiquemant à Valence. 3. SAN MATHEO, petite ville d'Espagne, au royaume de Valence, dans la contrée de Millares, près de la côte de la mer Méditerranée, à trois lieues de Vineros & de Peniscola, & à cinq des confins de la Catalogne, vers le couchant. 4. SAN MATHEO, petit port de la Floride. C'étoit la Caroline des François, qui fut nommée ainfi par les spagnols, après qu'ils l'eurent conquife. Voyez FLORIDE & CAROLINE. SAN MAURO, village d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, à trois lieues de Roffano, vers le couchant. C'étoit autrefois une ville épiscopale, fous la métropole de Rhegio. 1. SAN MIGUEL, château d'Espagne, dans l'Eftramadure, auprès de Badajos, qu'il couvre du côté de Portugal & de l'Andaloufie. 2. SAN MIGUEL, ville de l'Amérique, dans la nouvelle Espagne, au pays de Guatimala, à foixante lieues de la ville de ce nom, à l'embouchure de la riviere de Lempa, dans la mer du sud, selon Baudrand. Mais l'auteur du fupplément au voyage de Wodes Rogers, nomme la riviere de Saint Michel, & la diftingue de celle de Lempa. Dans la riviere de Saint Michel, il y a, dit-il, en haute marée trois braffes d'eau, & quatre lieues depuis la barre à Saint-Michel, c'est-à-dire, depuis l'entrée de la riviere jusqu'à la ville de même nom. Du volcan de Cataculo à la barre d'Ibaltique, il y a deux lieues ; & à deux grandes lieues nord & fud de cette barre, il y a un volcan qui paroît plus que les autres, & qui porte le nom de San Miguel. De l'Ile met cette ville de San Miguel au haut d'une petite riviere dont l'embouchure eft entre San Salvador ou Cuzcatlan & le golfe de Fonfeca. 3. SAN MIGUEL, ville de l'Amérique, dans la nouvelle Espagne, au pays de Mechoacan, au midi de San Felippe, au couchant méridional de la grande mine de Guanaxate, au nord-eft du lac de Chapala, & au nord-ouest de Mexico, à quarante lieues de cette derniere. 4. SAN MIGUEL, ville de l'Amérique feptentrionale, dans la province de Cinaloa, fur une grande riviere dont l'embouchure eft dans la mer Vermeille, au midi de celle de la Sonofa. Baudrand, qui dit qu'elle eft au pays qui dit qu'elle eft au pays de Culiacan, la met à cent foixante lieues de Guadala jara, & à deux cents foixante de México, au couchant d'été. 6. SAN MIGUEL DE COLLAN. Zarate, dans fa con-quête du Pérou, dit que cette ville fut peuplée dans un pays nommé Tangarara, fur le bord de la riviere de Chira, près de la mer. 7. SAN MIGUEL DE IBARRA, ville de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Quito, au nord de la ville de Quito & du palais de Carangues, près de l'équateur, aux confins du Popayan. 8. SAN MIGUEL, ville de l'Amérique méridionale, dans la terre-ferme, dans le nouveau royaume de Grenade, au nord de la ville de Santa Fe. 9. SAN MIGUEL DE LA RIBERA, ville de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Lima, au couchant feptentrional d'Arequipa, & au fud-ouest du lac où eft la fource de l'Apurima, riviere qui, jointe avec, forme celle de Moyobamba, qui va groffir la riviere des Amazones. 10. SAN MIGUEL, ville de l'Amérique méridionale, au Tucuman, fur un ruiffeau qui, coulant vers l'orient, va fe perdre à Sant Iago del Eftero, dans Rio Dolce, ou Rio de Sant Iago. Baudrand, qui la nomme San Miguel del Eftero, dit qu'elle eft la capitale du Tucuman, que les François l'appellent fouvent Saint Michel de la Ñate, & qu'elle eft à vingt-huit lieues de Sant Iago del Estero. C'est, felon lui, le fiége de l'évêché de Tucuman, fuffragant de l'archevêché de la Plata. Cet évêché a été transféré à Cordoue. 11. SAN MIGUEL, (le golfe de) petit golfe de la mer du fud, fur la côte orientale de la baye de Panama. 12. SAN MIGUEL. (l'ifle de ) Voyez au mot ISLE les articles ISLE DE S. MICHEL. 13. SAN MIGUEL, ifle entre les Açores & l'une des plus orientales. Elle est à fept ou huit lieues au sud-est de la Tercére, en a près de vingt de long, & plufieurs villes & bourgs. Sa ville capitale s'appelle Punta del Gado. Il s'y fait un plus grand commerce de pafteb qu'à la Tercére parce qu'il y en a plus qu'en aucune des autres ifles, & il s'y en fait tous les ans plus de deux cents mille quintaux, chaque quintal compté pour cent livres poids de Hollande. Il y a auffi beaucoup de terres labourables, ce qui la met en état de fournir du bled aux ifles voifines. Il y a près d'un fiécle que cette ifle fut expolée à d'horribles dangers par des tremblemens de terre. Le pere Kircher, dans fon livre inti tulé Mundus fubterraneus, 1, 2, c. 12, p. 82, dit, fur le rapport des peres jéfuites, que le 26 juin 1634, d'épouvantables tremblemens de terre commencerent à fecouer tellement toute l'ifle entiere durant huit jours, que les hommes fortis des villes, des bourgs & des châteaux, furent réduits à demeurer en rafe campagne, & à découvert; furtout les habitans du canton nommé VARGEN, où les fecouffes étoient plus violentes qu'ailleurs. Ces tremblemens furent fuivis de ce prodige : à fix milles de PICO DELLE CAMERINE, il y a un lieu appellé la FERREIRA, où les pêcheurs de l'ifle avoient coutume d'aller pêcher avec leurs barques, fur-tout durant l'été. On y pêchoit fi abondamment toutes fortes de poiflons, qu'il n'y avoit point de barque qui, en l'espace d'un jour, n'en revint chargée au moins de dix mille poiffons. Dans ce parage, il arriva un famedi au mois de juillet de l'an 1638,que malgré la profondeur de l'eau, qui felon l'épreuve réitérée des pêcheurs étoit de cent vingt pieds, il s'éleva un feu avec une telle violence, que cette quantité d'eau ne fut point capable de l'éteindre. L'espace que ce feu occupoit étoit égal au terrein qu'il faudroit pour femer deux boiffeaux de bled; il fortoit avec tant d'impétuofité, qu'il montoit jusqu'aux nuées, & jusqu'à la plus haute région de l'air, entraînant avec lui de l'eau, du fable, de la terre, des cailloux & d'autres matieres folides, qui de loin offroient aux yeux un affreux fpectacle, & paroiffoient des floccons de coton. Cette matiere liquefiée retombant fur la mer y furnageoit comme une espéce de bouillie. On regarde comme un effet de la bonté divine que le vent de terre fouffloit alors, fans quoi toute l'ifle eut été abymée par cette efiroyable incendie. De tems en tems il s'élevoit à la hauteur de trois piques des roches d'une énorme groffeur ; on eut dir que ce n'étoient pas des roches, mais des montagnes que la terre vomiffoit. Ce qui augmentoit la frayeur, c'eft que ces montagnes de pierre, tombant fur d'autres que la violence de la nature élevoit dans ce moment hors des entrailles de la mer, fe brifoient en mille piéces avec un horrible fracas, & ces morceaux, dès qu'on les prenoit, fe broyoient aifément en un fable noir.De cette immenfe quantité de vuidanges & de cet amas d'une infinité de roches, il fe forma au milieu une nouvelle ifle, qui fortit du fond de la mer. Elle étoit d'abord fort petite, & n'avoit pas plus de cinq arpens d'étendue; mais elle s'acrut de jour en jour, & en quinze jours de tems elle avoit cinq mille pas de long. Cet incendie fit périr une fi étrange quantité de poiffons, qu'à peine huit gros navires, de ceux qu'on envoye aux Indes, purent les prendre. Ils fe répandirent le long de l'ifle; & pour prévenir les maladies que leur corruption auroit infaillibleleur corruption auroit infailliblement caufées, les habitans enfouirent dans des foffes trèsprofondes, ce qu'ils en purent amaffer dans une étendue de dix-huit milles. On fentoit une odeur de foufre à vingtquatre milles de distance. Le pere Kicher apporte cet exemple pour faire juger de ce qui a pu autrefois arriver dans ces mêmes lieux, & il infére que de pareilles révolutions de la nature pourroient bien avoir détruit en partie l'ifle Atlantide des anciens, dont il conjecture que les Açores font un reste. 14. SAN MIGUEL, petites ifles de l'Océan oriental: elles font au nombre de huit ou neuf, & courent du fud an nord, au midi de l'ifle de Paragoa, & au nord de la baye de Sainte-Anne, qui eft dans la partie du nord-eft de l'ifle de Borneo. SAN MILLAN DE LA COGOLLA, fameufe abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, de la congrégation de Valladolid, en Espagne, dans la vieille Caftille, au diocèfe de Calahorra, fondée dans le fixiéme fiécle, par S. Emilien, fon premier abbé. L'abbé eft régulier, & exerce la jurisdiction fpirituelle fur plufieurs paroiffes. SAN MINIATO, ville d'Italie, en Toscane, dans le Florentin, fur une colline, fur la riviere de l'Arno, avec un évêché fuffragant de l'archevêché de Florence. Elle eft entre Florence & Pife, à vingt milles de Luques, & à environ autant des deux autres villes. La colline fur laquelle elle eft fituée, lui donne une vûe très-étendue & un air trèspur; mais le chemin pour y arriver de la plaine eft rude & long, fur-tout pour un voyageur à pied. Le chemin de San Miniato à Florence eft très-beau. Son évêché n'est que de l'an 1622, & fut érigé par Grégoire XV. 1. SAN NICOLO, montagne d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour. Voyez CASERTA, No. 1. 2. SAN NICOLO, ifle du golfe de Venife, & l'une des trois ifles qu'on appelle de Tremiti. Elle eft à l'orient de San Domino, & au midi de la Capparara, qui eft la plus petite. San Nicolo eft la plus confidérable, la plus forte & la plus peuplée des trois. On croit que c'eft dans cette ifle qu'avoit fa cour Dioméde, dont les ifles ont pris le nom de Diomedea Infula. Il y avoit un temple, dont on voit encore les ruines, & on y montre une grotte que l'on croit avoir fervi de tombeau à Dioméde. On y trouva un trésor avec un fquelette d'un homme qui devoit avoir été fort grand, avec une épée à fon côté, & fur la tête une riche couronne ornée de pierres précieuses, que l'on conferva long-tems pendue au-deffus de la lampe. Ces ifles, avec le tems, furent abandonnées & défertes, & fervirent de retraite aux corfaires, jusqu'à ce qu'un faint homme, au rapport d'une tradition nationale, s'y réfugia, & bâtit fa cellule, afin d'y paffer la vie dans la folitude. Cette cellule étoit, dit-on, à l'endroit où eft la chapelle de S. Nicolas. Un jour qu'il étoit en prieres, la fainte Vierge lui apparut, & lui dit : Prenez votre bêche, creusez à l'endroit que je vous montrerai, vous y trouverez une fomme avec laquelle vous irez en terre-ferme chercher tout ce qu'il faut pour me bâtir une églife. Le folitaire n'ofa fe fier à cette vifion, & foupçonna que ce pouvoit être une illufion du démon; mais le jour fuivant la fainte Vierge lui apparut de nouveau, & avec un vilage fevere, le reprit de fa défobéiffance. Il fit ce qui lui étoit ordonné, & trouva des vases pleins d'or & d'argent monnoyé, & la couronne dont on a parlé ci-deffus. Il en fit l'ufage qui lui étoit prescrit : l'églife fut bâtie, & devint bien-tôt célébre par plufieurs miracles: le bon hermite obtint qu'on y envoyât des religieux pour la deflervir & y célébrer les faints offices. On ignore le nom du folitaire, & celui des premiers religieux qui y vinrent: on fait feulement que par un bref du pape Leon IX, du 3 décembre 1054, il eft accordé que cette églife fera deffervie par des PP. bénédictins. Il est adreffé à l'abbé Quifinolfe. On y spécifie les biens appartenans à l'églife & au monaftère qui devoit déja être établi, & on lui accorde plufieurs priviléges qui ont été confirmés par Nicolas II, dans un autre bref de l'an 1061, vers l'an 1150. Les bénédictins fe trouverent en fi petit nombre dans l'abbaye, qu'ils ne fuffifoient pas pour chanter l'office. Le pape Eugene III les en retira, & y mit des moines de cîteaux, tirés du monaftère de Cala Nuova, auprès de Parme, comme il paroît par une bulle & un privilége d'Innocent III, donné à Péroufe le 1 juin 1207, & par un autre d'Alexandre IV, de l'an 1256, adreflé aux abbés de Cafa Nuova. La vie exemplaire de ces religieux, & les faveurs que la fainte Vierge obtenoit pour ceux qui l'imploroient dévotement devant fon image, y attirerent un grand concours de peuple & de fidéles de tout pays. Les dons, les legs, les aumônes & les ex voto y vinrent en telle abondance, qu'il s'y forma un riche tréfor de vafes, de lampes & d'ornemens facrés. Des corfaires débarquerent dans l'ifle, tuerent les moines, pillerent l'églife, brulerent le monaftère. Il n'y eut que la chapelle où étoit l'image miraculeufe de la fainte Vierge, qui ne fut point endommagée. Le bonheur voulut que l'abbé & quelques moines de la maifon fe trouverent alors en terreferme pour les affaires du monaftère, & ils y retournerent juftement dans le tems que les brigands s'en alloient par un autre côté. L'abbé vit l'incendie, & trouva le maffacre; & jugeant qu'il ne falloit plus laifler en ce lieu des moines expofés à de tels dangers, il abandonna entierement l'ifle, & ne voulut plus y retourner. Le pape convertit alors l'abbaye en commande, & la donna au cardinal Jean Domenici, ou, felon d'autres, Jean Domico, évêque de Ragufe, qui jouit long-tems des revenus que l'abbaye avoit dans le comté de Moliffe & dans la Capitanate. L'ifle demeura déferte, & l'églife de la Vierge ne fut re levée de fes ruines qu'en 1412: le cardinal commendataire fongea alors à y rétablir le fervice divin: il commença à rétablir la chapelle, perfuada au pape Gregoire XII, d'y envoyer des chanoines réguliers de la congrégation de Trigdianara, ce qui fut exécuté par le P. Léon de Caratte Milanez, qui y alla avec quatre compagnons, au mois de feptembre de la même année 1412. Le pape par un bref, régla que l'abbaye rentreroit dans fes biens, revenus & priviléges, après la mort du cardinal. La circonftance de ce délai fit que ces bonnes gens vécurent dans la pauvreté, fubfiftant des aumônes qu'on leur faifoit; mais le commendataire étant mort, & l'abbaye jouiffant de fes biens, le nombre des chanoines s'augmenta, & ils exercerent l'hospitalité envers tous les pauvres qui abordoient dans l'ifle. Leurs revenus s'augmenterent encore. Le mo naftère fut relevé. L'abbé Cyprien le commença; l'abbé Mathieu, fon fucceffeur, le perfectionna. Après avoir enfermé l'ifle de fortes murailles, on y ajouta des tours, & quatre principaux baftions revêtus de pierres. Leurs nom font ACONCIARIA ou dé Soldati; SAN MICHIELE, HOSPITALE & d'ELLA CISTERNA, ou di San Nicolo. Près du rivage eft un petit arfenal, pour y mettre les agrets des vaiffeaux; & de là par une rue bien pavée, longue d'un quart de mille, on monte à une tour aflez forte, qui commande le port, & dans laquelle on ne peut entrer avec des armes d'aucune façon. De là, par une esplanade faite par l'art à un autre quart de mille, on arrive à la fortereffe. Quand on applanit cet endroit, on trouva les fondemens d'anciens édifices avec de riches pavés, ce qui montre que ce lieu avoit été habité par des gens de diftinction.Les côtés de cette esplanade font taillés en précipices très-profonds & inacceffibles. Et du côté du midi, par où l'on pourroit monter, le paffage eft défendu par trois fortes tours. La forterelle ou le château dont la face eft vers l'occident, eft fur un rocher où l'on a taillé à force de bras un fossé large & profond, & fur le roc on a élevé à plomb une trèsforte & groffe muraille, qui rend la place imprenable: on y entre par un pont-levis; on paffe trois portes très fortes, à l'une desquelles il y a une herfe; c'est là que l'on trouve le monastère qui eft grand & magnifique. Au milieu de fon nouveau cloître, il y a une citerne très-grande, pour l'ufage des chanoines. Il y en a outre ce dix ou douze autres dans la fortereffe; mais au lieu où l'on trouva des veftiges des anciens fondemens du temple de Dioméde, est aujourd'hui l'églife de la fainte Vierge, où l'on conferve fon image miraculeufe, & que faluent tous ceux qui paffent dans le golfe de Venife. Elle est à trois nefs & voutée, & a cent pieds de long jusqu'à foixante & dix de large. Le choeur qui eft d'un très beau travail, en occupe la moitié, & le pavé en eft d'une mofaïque de marbre fin; la cha pelle de la fainte Vierge eft magnifique & enrichie d'offrandes d'or & d'argent. La chapelle baffle du crucifix miraculeux eft auffi très-riche. Les fept autres autels méritent d'être vûs. On admire la façade de l'églife qui eft de marbre blanc, & d'une belle architecture. On peut voir les priviléges de l'Abbaye dans l'folario du P. Coronelli, dont ceci eft pris. L'ifle eft en quelque façon partagée en deux par un ifthme. Le port eft à l'occident du côté de l'ifle de San Domino. SAN ORESTE, petite ville d'Italie, dans l'Etat de l'Eglife, dans la province du patrimoine, au pied de la montagne de même nom, près du Tibre, & à vingt milles de Rome en remontant ce fleuve. On y cherche la Feronia des anciens. Voyez FERONIÆ. SAN OYO, bourg d'Espagne, au royaume de Léon, dans la contrée de Campos, entre la riviere de Carion & celle de Puiferga. C'est l'ancienne Gella, felon Baudrand. SAN PANTALEON, petite ifle de la Méditerranée, à deux mille pas de la côte occidentale de Sicile, entre les villes de Marfala & de Trapani. On y cherche les ruines de l'ancienne MOTYA. 1. SAN PAULO, hermitage d'Espagne, près de Madrid, & de Buen-Retiro. C'est une agréable folitude, & une maifon de plaifance, où le roi va quelquefois prendre le plaifir de la promenade. Il est voifin de celui de San Antonio, mais beaucoup plus beau & plus orné. C'est un lieu où l'on voit de toutes parts des objets riants & fort agréables; un grand & magnifique jardin, où, de quelque côté que l'on le tourne, on ne voit que de beaux cabinets de verdure fort longs & fort élevés. Un beau bâtiment, placé à l'un des côtés, préfente à la vue une façade la plus riante que l'on puifle voir. Quatre ftatues fur des piédestaux fort hauts font l'ornement de l'étage d'en-bas; & fur les deux d'en-haut on ne voit que fleurons, que figures, que buftes & autres enjolivemens répandus par-tout, & ménagés avec beaucoup d'art & de fymmétrie, de forte qu'ils font un très-bel effet ; & le toit eft chargé de cinq grandes ftatues. La principale fontaine a au-deffus de fon jet une ftatue plus haute que le naturel, fupportée par un baffin: audeffous on voit deux figures agroupées, qui jettent l'eau par la bouche dans un autre baffin qui les foutient, plus large que le premier ; & de ce baffin l'eau tombe à gros bouillons par des trous, dans un autre qui eft fur terre, fermé en façon de treillis; il s'y voit encore quelques autres fontaines qui ont fur leur jet un baffin qui foutient une ftatue. 2.SAN PAULO, ville de l'Amérique, au Brefil. Voyez faint Paul au mot SAINT. 3.SAN PAULO, riviere. Voyez la Jaretta. 4. SAN PAULO DE LOANDA. Voyez LOANDA, n° 2. 1. SAN PEDRO, ville d'Espagne, dans la vieille Caftille, fur la riviere d'Arlanza, au-deffous de Lerma, en tirant à l'orient. Il y a un couvent fort, ancien, célébre par une image miraculeufe qu'on y vénere. Dans ce monastère eft la fépulture de D. Fernand Gonçalès, comte de Caftille. 2. SAN PEDRO, port de l'Amérique méridionale, fur l'Océan, & fur la côte orientale du Brefil, à l'embouchure de Rio grande, par le 32d de latitude méridionale, & vers le 325 de longitude. Les Portugais qui ont étendu leur domination jusqu'à l'embouchure de la Plata, font les maîtres de cette côte, qui n'eft encore guères connue à préfent. 3. SAN PEDRO, ville de l'Amérique, au gouvernement de Honduras, à onze lieues du port de Cavallos, & à trente de Valladolid. Comme le port de Cavallos eft mal-fain, ceux qui y reçoivent les droits du roi, font leur plus grande réfidence à San Pedro, & ne vont au port, que quand il faut expédier les navires. San Pedro étoit une ville fort marchande avant que l'on connut la commodité de Golpho Dolce, qui lui a fait perdre beaucoup de fon lus tre. SAN PELEGRINO, village d'Italie, en Toscane, dans la république de Luques, entre la ville de ce nom & celle de Modène, fur une montagne très-rude que l'on nommoit anciennement Letus Mons, & qu'on appelle du nom de San Pelegrino. SAN PERÉ DE PESCADOR, bourg d'Espagne, dans la viguerie de Girone, en Catalogne. 1.SAN PIETRO, bourg d'Afie, dans la Natolie, fur la côte de l'Archipel, avec un port, dans la province de Sarcum: on l'appelle autrement ASKEM KALESI. Voyez ce mot. 5. SAN PIETRO DE I FRATI, petite ifle d'Italie, au royaume de Naples, à l'entrée du golfe de Salerne près de la principauté citérieure. Elle tire fon nom d'une églife de Saint Pierre poffédée par des religieux. 6. SAN PIETRO IN GALATINA, petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Terre d'Otrante, fur une montagne de l'Apennin, à cinq milles de Nardo à l'orient, & à dix de Lecce au midi. Cette ville eft devenue confidé rable par l'églife de fainte Catherine, & par le monastère & l'hôpital qui y font joints, que Remon Orfini, prince de Tarente, y a bâti. 7. SAN PIETRO IN GRADO, village d'Italie en Toscane; quelques-uns y placent l'ancienne Triturita, qui étoit le port de Pife; d'autres mettent Triturita à Capanone, autre village fitué à l'embouchure de l'Arno. 8. SAN PIETRO DI USEL. Voyez USEL. SAN QUILES, bourg d'Espagne, dans l'Aragon, au pied des Pyrénées, fur l'Effera, à deux lieues de Graus, vers les frontieres de la France. SAN QUIRICO, petite ville d'Italie, en Toscane, dans le Siénois, fur une colline près de la riviere d'Orcia, entre Sienne, dont elle eft à vingt milles au levant d'hyver & Radicofani, fur le grand chemin de Rome, à trois milles & au fud-oueft de Pienza. L'auteur du journal d'un voyage de France & d'Italie n'en fait qu'un village. On y voit, dit-il, un couvent de faint François de la fondation d'un pape, & une tour très-ancienne & carrée, au milieu de laquelle eft la figure de Pallas avec cette inscrip tion: Sola nec infidias inter, nec militis enfem, Cette tour eft environnée de quantité de ruines de maifons du tems des Romains, parmi lesquelles on voit encore le carré d'une fale, où auprès d'une fenêtre eft un taureau de marbre, qui donne de ses cornes contre un tronc d'arbre, avec cette inscription Irasci in cornua dicit. La maison des Chigi mérite d'y être remarquée. SAN REMO, ville d'Italie, dans l'Etat de Gènes, fur la riviere du Ponent, c'est-à-dire dans fa partie occidentale, dans une vallée très-fertile, & connue pour les bonnes huiles, avec un petit port à neuf milles de Vintimille, en paffant de cette ville à Oneille & à Albengue, à trois milles de Borgdighere. San Remo a un bon port & un terroir fi fertile en orangers, en citrons, en olives & autres fruits, qu'on l'appelle le paradis de l'Italie. Non-feulement les jardins font remplis d'orangers, de citroniers & de pal |