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Brione, fur une autre colline affez près de l'Ebre, qui lui fournit du poiffon; &, répandant la fertilité dans fon terFitoire, y produit les befoins de la vie. Il y a de bonnes murailles & un château. Il y a deux cents foixante habitans. Elle fut peuplée deux fois : la premiere par D. Sanche Abarca, roi de Navarre, l'an 980, & la feconde par D. Sanche VIII, à qui Charles II du nom, dans ce royaume, en récompenfe de fes grands fervices, accorda en 1377 le privilége de nobleffe à quiconque l'habiteroit, tant pour le préfent que pour l'avenir; de forte qu'ils ne feroient point obligés de fervir dans les armées, finon en qualité de gentilshommes de Navarre. D. Jean II, pere du roi D. Ferdinand V, fatisfait de leur conduite, y ajouta encore d'autres priviléges.

4. SAN VICENTE, ville de l'Amérique méridionale, dans le Brefil, fur la côte de la mer du Nord, avec un port. La ville eft fituée fur l'ifle de Los Santos, felon de l'Ifle. Baudrand dit dans l'ifle d'Amaro; mais de l'Ifle diftingue ces deux ifles, & met celle d'Amaro au nord-eft de celle où font fituées San Vicente & Santos. La premiere eft marquée comme une ville importante & capitale de la capitainie de même nom : l'autre, comme une bourgade, à l'extrémité orientale de l'ifle, qui d'ailleurs occupe presque entierement une petite baye, & ne laiffe autour de foi qu'un canal pour l'écoulement de deux rivieres qui y tombent. Selon le P. Jaric, jéfuite, S. Vicente eft au vingt-quetriéme dégré de latitude auftrale, à quarante lieues de Rio Janeiro. Cette ville au refte eft peu de chofe : les relations, confultées par de Laet, ne lui donnent que foixante à foixante-dix maisons, & environ cent habitans, tant Portugais que Métifs. Il ajoute que le port n'en elt pas bon, & que les grands navires n'y fauroient entrer.

s. SAN VICENTE, (La capitainie de ) province maritime du Brefil. Elle eft bornée au nord par la république de S. Paul, & par la capitainie de Rio Janeiro, qui la borne auffi à l'orient la mer acheve de la borner à l'orient, & partie au midi jusqu'au-delà de Rio Garatuba, après quoi commence la capitainie du roi. Le Paraguai la borne au nord-oueft; de forte qu'outre qu'elle eft affez étroite par rapport à fa longueur, elle eft encore diminuée par le terrein qu'occupe la république des Paulistes de laquelle je donne ailleurs la description. Les lieux les plus remarquables de la capitainie de S. Vincent, font le port dos Caftelhanos, fous l'équateur, l'ifle de Saint-Sebastien, celle des Alcatrazes, qui eft beaucoup plus petite, le fort Saint-Jacques en terre-ferme, l'ifle d'Amaro, où font le fort San Felippe, au nord, & le fort Dacruz au midi, l'ifle où eft Saint-Vincent & le bourg de Santos, la riviere d'Itambaem, où fe rendent celles de Virigi, de Guarahuba & de Guapura; on trouve enfuite la riviere d'Una, celle d'Ubabug, l'ifle de Cananea, le mont Ibiangi, & la riviere de même nom; & à fon embouchure le lieu nommé Cananea, le port de Pernagua, & enfin la riviere de Garatuba; après quoi on entre dans la capitainie du roi. La république de S. Paul eft dans les terres. Baudrand compte apparemment pour rien la capitainie du roi, quand il dit que celle de Saint-Vincent s'étend jusqu'à la riviere de la Plata. Il s'en faut beaucoup que cela ne foit véritable.

6. SAN VICENTE ou S. VINCENT, l'une des ifles du Cap verd, fur la côte d'Afrique. Voyez au mot SAINT l'article SAINT VINCENT.

1. SANTA, furnom d'une vallée de l'Amérique, au Pérou, dans l'audience de Lima. Elle eft longue & large, & étoit anciennement fort peuplée. Les anciens habitans n'étoient point nuds comme beaucoup d'autres. Leurs cheveux étoient liés de certaines bandes particulieres, & ils avoient d'autres ornemens de tête qui les diftinguoient de leurs voifins. Cette vallée eft coupée d'une riviere rapide & affez large, qui s'enfle fort lorsqu'il pleut beaucoup dans les montagnes, & où ceux qui navigent dans la mer du Sud abordent fouvent pour faire de l'eau. On trouve dans cette vallée quantité de fruits, tant étrangers que naturels au pays. L'épaiffeur des bois & des halliers dont elle eft couverte y fait naître une quantité prodigieufe de mosquires ou moucherons, dont les voyageurs & les habitans font extrêmement incommodés. La petite ville de Parilla eft fituée dans cette vallée.

2. SANTA, montagne du Chaco, dans l'Amérique méridionale. On n'arrive à fon fommet qu'après avoir fait feize lieues en montant toujours. On découvre de-là tout le

Chaco, quand le ciel eft ferein. Les nuages ne couvrent jamais fon fommet, mais fouvent on les y voit fous fes pieds, comme une grande mer qui dérobe entierement aux yeux la vue de la terre. On l'appelle par excellence la montagne du Chaco. Hift. du Paraguai du P. Charlevoix.

1. SANTA AGATA, petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la baffe Calabre, au pied de l'Apennin à cinq milles de Regio, & à douze de Bove. Elle eft forte & habitée par les Grecs.

2. SANTA AGATA DE GOTI, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Principauté ultérieure, fur un rocher, aux confins de la province de Labour, avec un évêché fuffragant de l'archevêché de Benevent. Elle eft petite, peu peuplée, entre Benevent & Capoue, à distance égale de ces deux villes.

D. Matheo Egitio, dans fa lettre à M. Langlet du Fresnoy, prétend que tout ce que dit Tite-Live de l'ancienne Saticula, convient à Santa Agatha de Goti, & le prouve ce femble affez bien. On déterra en 1728 dans cette ville ces deux inscriptions:

I.

C. JULIO C. F. CÆSARI

IMP. TRIUMVIRO. R. P. C.
PATRONO

D. D.

II.

1. O. M. C. O. D. I. c'est à-dire,

Jovi optimo maximo, caterisque diis immortalibus.

3. SANTA AGATA. Voyez SANTIA.

1. SANTA ANNA, ( Cabo di ) cap d'Afrique, fur la côte occidentale de la Nigritie, près d'Arguin, à deux cents cinquante milles du Cap verd. Voyez au mot CAP. 2. SANTA ANNA, ifle de la mer du Sud, entre les ifles de Salomon.

3. SANTA ANNA, bourgade d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, près de la mer de Toscane, à fept lieues de Regio. Voyez DECASIIDIUM.

SANTA BARBARA, détroit de la mer du Sud, fur la côte occidentale de la Californie, entre ce continent & quelques petites ifles dont Saint-Clement & Parraos font les principales.

1. SANTA CATARINA, port de mer de l'ifle de Cuba, fur la côte feptentrionale à l'orient du port du Prince. Chriftophle Colomb, qui le découvrit, le nomma ainsi, parce qu'il y entra le 25 novembre 1492.

2. SANTA CATARINA, ifle de la mer du Nord, dans l'Amérique, à l'orient de la province de Nicaragua, au nord de celle de Veragua. Les cartes la nomment l'ifle de Sainte Catherine ou de la Providence. Ce dernier nom lui a été donné par les Anglois de la Jamaïque, qui s'en étoient emparés. Mais les Espagnols, qui s'en font reffaifis, lui ont rendu fon premier nom. Cette ifle a un port commode & une petite fortereffe conftruite par les Espagnols.

3.SANTA CATARINA, ifle de la mer du Sud, entre les illes de Salomon.

SANTA CHRISTINA, bourg d'Espagne, au royau me d'Aragon, aux frontieres de France, dans les Pyrénées, aux fources de la riviere d'Aragon, quatre lieues audeffus de Jacca. Il y a auffi dans ce quartier-là une montagne de même nom, qui fait partie des Pyrénées.

SANTA CLARA, petite ifle de l'Océan, près des Canaries, vers le nord de l'ifle de Lancerote. C'est moins une ifle qu'un rocher.

SANTA CROCE, ville de la Turquie, en Ale, dans la Natolie, dans le pays d'Aidin-ili. Elle a été confidérable, & même c'étoit le fiége d'un archevêché ; mais à préfent elle eft presque ruinée. Son nom moderne eft italien, & eft une traduction du nom grec Stauropolis.

1. SANTA CRUZ, ville d'Afrique, fur la côte o cidentale de la Barbarie, au royaume de Suz, qui fait par-, tie du royaume de Maroc. Elle eft fur un cap que forme l'extrémité du mont Atlas, & que l'on nomme le cap d'Aguer; ce qui fait que les gens de mer confondent fouvent ces deux noms, & donnent à la ville celui du cap.

Il y a un port & une fortereffe bâtie par les Portugais, à qui les Maures la prirent en 1536. Ils l'ont gardée depuis

ce tems là.

2. SANTA CRUZ, grande ifle de la mer du Sud, à T'eft nord-est de la terre auftrale du Saint-Esprit, entre les ifles de Salomon, dont elle eft une des plus considérables. Elle cft entre le 20 & le 214 de latitude aultrale, & le 2004 de longitude la coupe dans fa partie orientale. Elle fut découverte, dit Baudrand, par l'Adelantade Alvar de Mendana, qui y mourut de maladie. Elle peut avoir cent lieues de tour. Sa longueur eft d'orient en occident. Elle a une belle baye dans la partie feptentrionale, & cette baye a été nommée par les Espagnols Baya gratiofa. Cet auteur ajoute qu'elle eft fort peuplée & fertile, & il compte de là à Lima dix-huit cents cinquante lieues. Il cite pour garant de ces particularités Chriftophle Suarez de Fi

gueroa.

3. SANTA CRUZ DE LA SIERRA, c'est-à-dire, Sainte-Croix de la Montagne, ville de l'Amérique méridionale, dans la partie la plus méridionale d'une province nommée la Sierra. On nomme auffi cette ville la Baranea. Elle eft fituée au pied d'une montagne, fur la riviere de Guapay, vers les frontieres du Paraguai, & à cent de Los Charchas. C'est le fiége d'un évêché fuffragant de l'arche vêché de la Plata; mais l'évêque réfide le plus fouvent à Misco: elle appartient aux Espagnols. Quoique fituée au pied d'une montagne, eile eft dans une campagne ouverte, d'où s'étendent d'autres plaines & des vallées où l'eau manque, ce qui fait qu'elles ne font point peuplées. Les maifons y font couvertes de feuilles de palmiers. Un torrent fort d'une roche, & qui forme un lac fort poiffonneux, aquatre lieues de la ville, paffe tout auprès : c'eft ce que nous avons nommé ci-deffus la riviere de Guapai. Le terroir abonde en divers fruits qu'on eftime fort à l'Amérique, pour leur bon goût. Il s'y trouve une forte de palmiers, du tronc desquels on fait de la farine en grande abondance; c'est un affez bonne nourriture. Les raifins, les figues, les melons y viennent fort bien; mais la terre n'eft pas propre pour le froment, non plus que pour les grenades.

qui

4. SANTA CRUZ DE LA SIERRA, ou fimplement la Sierra, contrée de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Los Charchas, aux confins du Paraguai. Elle prend fon nom d'une colonie espagnole, qui en cft devenue la capitale. Elle a fon lieutenant, gouverneur par ticulier, que le viceroi du Pérou y établit. Les habitans originaires de cette province font d'un naturel bas & pefant, & n'ont presque aucune industrie. Ils ont la langue des Diaguitas commune entre eux, & quatre autres langues particulieres, dont ils fe fervent felon la diverfité des nations. Les hommes portoient de larges chemifes qu'ils faifoient de plumes d'autruche, & les femmes en avoient de plus étroites, faites de paille ou de laine de brebis du Pérou. Aujourd'hui ils ont appris à filer le coton, & ils en ont des étoffes.

5. SANTA CRUZ DE MOPOX, ville de l'Amérique en terme-ferme, au gouvernement de Carthagene, à foixante-dix lieues de Carthago, & à cent vingt d'Antiochia, ville du Popayan. Cette ville eft fur la riviere de la Madelaine, qui l'environne de fes eaux, & lui donne la communication avec Carthagene, d'où les barques viennent par mer jusqu'à l'embouchure de cette riviere qu'elles remontent jusqu'à Santa Cruz. Cette ville eft mal faine, à caufe des marais & des étangs dont elle eft environnée ; mais la position avantageuse pour le trafic, fait furmonter ce défagrément.

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6. SANTA CRUZ DE LA ZARZA, ou ZARÇA, bourg d'Espagne, dans la Caftille neuve, au pays de la Sierra près du Tage, à fept lieues d'Ocana, vers Cuenza, & à treize de Madrid, vers l'orient d'hiver. Il s'eft fait dans tous les tems à Zarza un grand commerce de cumin, aufli les anciens ont-ils appellé ce lieu Vicus Cuminarius.

7. SANTA CRUZ, port de l'Amérique, dans l'ifle de Cuba, fur la côte feptentrionale, fur le petit golfe de Matanças, à vingt-cinq lieues de la Havana.

SANTA CRUZ ou SAINTE-CROIX, ville de l'ifle Teneriffe, une des Canaries, dans la partie orientale de l'ifle, au midi de la Laguna. Son port eft un des meilleurs de l'ifle. Il eft éloigné de la rade environ d'un mille, & n'en eft féparé que par une petite langue de fable, où l'abor

dage eft extrêmement doux & commode. La meilleure eau le trouve à Santa Cruz, de forte que les bâtimens y envoyent leurs chaloupes d'Oratava même. Entre le port & l'endroit où l'on trouve de l'eau fraîche, il y a deux petits forts qui commandent la rade, & quelques batteries de canons répandues le long de la côte. Les maifons ne furpasfent pas le nombre de deux cents; mais elles font toutes de pierres, à trois étages. Les meilleurs édifices font l'eglife paroifliale & deux couvents.* Supplément aux voyages des Indes, par Dellon.

9. SANTA CRUZ, abbaye d hommes, ordre de cîteaux, en Espagne, dans la Catalogne, au diocèse de Gironne.

SANTA EUFEMIA, petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la baffe Calabre, avec un port fur la côte du golfe, auquel elle donne fon nom, entre l'embouchure du Limato & le cap Suvaro. Elle fut à demi ruinée par un grand tremblement de terre, arrivé en 1638, & eft peu confidérable à préfent. Voyez l'article LAMETIA. Le golfe nommé aujourd'hui de Sainte-Euphémie a été nommé Lametinus Sinus par les anciens.

1. SANTA FÉ, petite ville d'Espagne, au royaume de Grenade, dans une plaine, fur le Xenil, deux lieues audelfous de Grenade, avec un château près de la fontaine, nommée Los Ojos de Guescar. Elle fut bâtie par Ferdinand & Ifabelle, en 1491, durant le fiége de Grenade, & ils y faifoient leur féjour, bien réfolus de n'en point partir qu'après la prise de cette place. Ce fut alors que le feu ayant pris à Santa Fé, ils prirent cette occafion de la faire rebâtir plus belle qu'elle n'étoit auparavant. Quatre grands de Caftille, les villes de Séville, de Cordoue, de Jaen, d'Ecija, d'Ubeda, de Baeça, de Xerez, d'Anduxar, & les grands maîtres des ordres militaires, en prirent chacun un quartier à réparer; de forte que cette ville fut rétablie en très-peu de tems, avec des tours & un follé profond. Elle est carrée, avec quatre principales rues qui fe coupent en croix, & dont chacune cft terminée par une porte. Il y a trois cents familles, une paroiffe, un couvent d'Auguftins déchauffés: on y recueille abondamment du bled, du vin & des fruits: on n'y manque ni de volaille ni de gibier ; & on y fait de la foie très-fine.

2. SANTA FÉ, ville de l'Amérique feptentrionale, au nouveau Mexique, dont elle eft la capitale, à trois cents lieues au nord de la ville de Mexico, dans les montagnes à l'orient, & à quelque distance de Rio del Norte, entre Xacona, au nord, Galisteo au nord- eft, & Xerès au couchant.

3. SANTA FÉ, ville de l'Amérique, au Mexique, dans la province de Veragua, dans l'audience de Guatimala, au couchant feptentrional de Panama, entre la mer du Nord & celle du Sud, mais plus près de la premiere que de la feconde, & à douze lieues de la Conception..

4. SANTA FÉ, ville de l'Amérique méridionale, au Paraguai, dans la province de Rio de la Plata, au bord occidental de Rio de la Plata, entre les embouchures du Saladillo & de Rio Salado. Le P. Florentin, capucin, Lettres édif. t. 13, p. 231, qui la vit vers la fin du mois d'août 1712, dit qu'il fut huit jours à aller de BuenosAyres à Santa Fé, que c'eft une petite bourgade éloignée d'environ foixante lieues de Buenos-Ayres, & qu'elle eft fituée dans un pays fertile & agréable, le long d'une riviere qui fe jette dans le grand fleuve de la Plata. Coréal en parle plus noblement. De Buenos Ayres, dit-il, à Santa Fé, le pays eft toujours également beau & bien peuplé. La terre produit beaucoup de froment, & abonde en bêtes à cornes. Santa Fé, pourfuit-il, eft une petite ville, au bord de la Plata, entre deux rivieres. Elle eft affez jolie, & bâtie de chaux & de briques.

5. SANTA FÉ D'ANTIOCHIA, ville de l'Amérique méridionale, dans la terre-ferme, au bord oriental de la Cauca, à l'orient d'Antioquia, & à quinze lieues de cette ville. Quelques-uns les confondent mal-à-propos, voyez ANIOCHE, no. 18. On a donné le furnoni d'Antioquia à Santa Fé, parce que les habitans d'Antioquia, abandonnant leur ville, s'y font retirés, & en ont été les principaux fondateurs. Élle eft dans l'audience de Santa Fé, dans la partie méridionale.

6. SANTA FÉ DE BOGOTA, ville de l'Amérique méridionale, au nouveau royaume de Grenade, fur la

petite riviere de Pati, qui fe jette dans celle de la Madelaine, auprès des montagnes de Bogota, dont elle prend fon nom diftinctif. Elle eft la capitale du nouveau royaume de Grenade, le fiége d'un archevêché & d'un tribunal fouverain, dont le préfident eft gouverneur de tout le nouveau royaume de Grenade. Il y a auffi une univerfité érigée en 1610, par Philippe III, roi d'Espagne. Son archevêché fut fondé en 1554, par le pape Jules III.

7. SANTA FÉ, abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, en Espagne, au royaume d'Arragon, dans le diocèse & à une lieue de Sarragoffe.

SANTA FIORA, place d'Italie, en Toscane, dans le Siénois, avec un château au quartier de la Montagnata, à la fource de la petite riviere de Fiora, à quatre milles des confins de l'Etat de l'Eglife, à douze d'Aquapendenre, & à autant de Saona. C'étoit un petit état particulier que le duc Sforce vendit au grand duc de Toscane, en 1631.

1. SANTA LUCIA, petite ville de Sicile, dans la vallée de Demone, dans le diftrict de Meffine, au bas des montagnes, près du torrent de Rosmarino. Ce lieu a titre de duché, à vingt-cinq milles de Meffine, à l'occident, & à dix de Milazzo, au midi.

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2. SANTA LUCIA. Voyez au mot SAINTE les articles SAINTE-LUCIE.

1. SANTA MARIA, bourg d'Italie, fur une haute montagne, avec un château, entre l'état du grand duc de Toscane & le duché d'Urbin. Il eft près du Tibre, à trois milles de Citta di Caftello, du côté de l'occident.

2. SANTA MARIA, petite fortereffe d'Italie, dans l'état de Génes, fur le golfe de la Specia, à deux lieues de

Porto Venere.

3. SANTA MARIA, ifle d'Italie, au royaume de Naples, fur la côte de la province de Labour. Elle eft déferte, & n'a ni ports ni habitans. Elle eft à dix huit milles de Terracine, & à fix de Ponza. Elle a été autrefois peuplée de folitaires. C'est la même ifle que la Pandataria des anciens, où furent réléguées Julie, fille de l'empereur Augufte & Agripine, mere de Caligula. Domitien y rélégua fainte Flavie Domitille, veuve du conful S. Clément, fon coufin germain.

4. SANTA MARIA, ifle de l'Océan, entre les Açores : elle eft à douze lieues vers le fud de l'ifle de Saint-Michel, & n'a que dix ou douze lieues de circuit. Ses lieux les plus remarquables font villa de Santa Maria la Prainha, Caftillo Bodès, & quelques autres. Elle eft affez bien pourvûe de toutes les chofes néceffaires à la vie. Le trafic des habitans ne confifte qu'en des poteries de terre. Il n'y a point de garnifon dans cette ifle, parce que les hauts rochers dont elle eft environnée, lui fervent d'une défense fuffifante. 5. SANTA MARIA, cap d'Afrique, dans le Zanguebar, au midi de la ville de Mozambique.

6. SANTA MARIA, autre cap d'Afrique, dans la Nigritie, entre les rivieres de Gambie & de Cafamanco, au nord du cap Rouge.

7. SANTA MARIA, cap de l'Amérique, dans l'ifle de Saint-Domingue, vis à-vis de la Jamaïque.

8. SANTA MARIA, cap du Portugal, dans l'Algarve, près de la ville de Faro.

9. SANTA MARIA, cap de Turquie, en Afie, dans la Natolie. C'est le JARGANUM PROMONTORIUM de Pro lomée.

10. SANTA MARIA, ville de l'Albanie, dans l'Illyrie, felon Calchondyle, . 9. 1.

11. SANTA MARIA, ville de l'Amérique, dans l'ifthme de Darien, fur la riviere même de Darien, qui va fe décharger dans le golfe d'Uraba, que les cartes appellent communément du nom de cette riviere. Elle fut la premiere ville, & le premier fiége épiscopal du continent de l'Amérique; mais elle ne fubfifta pas long-tems. Cette colonie y fut d'abord floriffante; mais la funefte fin de Balboa, fon fondateur, la découverte qu'il avoit faite de la mer du Sud, & plufieurs autres circonftances, furent cause que cette colonie fut transportée à Panama, environ dix ans après l'établiffement au bord du Darien. On l'appelloit Sainte-Marie l'ancienne.

12. SANTA MARIA, ville de l'Amérique, dans l'audience de Panama, au fond du golfe de Saint-Michel, au couchant de l'endroit où étoit l'ancienne ville, dont il eft parlé dans l'article précédent. Elle eft fur une riviere de

même nom, & a des mines dans fon voisinage. Elle a été bâtie depuis environ un fiécle.

13. SANTA MARIA, bourg de l'Amérique, dans la terre ferme, dans la province de Carthagéne, à la fource d'un ruifleau qui tombe dans la riviere de Sainte-Marthe, & au couchant feptentrional de Santa Cruz de Mopox.

14. SANTA MARIA de IGUAZU, petite ville de l'Amé rique méridionale, au Paraguai, au confluent de la riviere d'Iguazu & de celle de Parana, dans l'angle que forment ces deux rivieres, à l'orient méridional de l'Asfomption.

15. SANTA MARIA DE LOS LAGOS, ville de l'Amérique feptentrionale, dans la province de Guadalajara, & dans l'audience du Mexique. Elle eft à trente lieues de la ville de Guadalajara, & fut bâtie dans le même-tems par Nuno Gusman, afin d'y tenir une garnifon contre les Chichimaques, qui couroient alors entre l'eft & le nord, dans les forêts, à la façon des bêtes fauvages. Baudrand la met feulement à fept lieues de Mexico: c'est une faute trèsconfidérable.

16. SANTA MARIA DE LA NIERA, petite ville d'Espagne, dans la vieille Caftille, au diocèle de Segovie. Il y a un beau couvent de dominicains, qui y ont un collége.

17. SANTA MARIA DEL PUERTO, ancienne ville de l'Amérique, dans l'ifle de Saint-Domingue, dans sa partie occidentale. Le commandeur Ovando, ayant eu ordre de la cour de former des bourgades & des villes aux lieux les plus avantageux, pour l'affermiflement de la colonie, obligea les Espagnols qui reftoient dans la province de Xaragua, de fe réunir, & il en forma une ville qui fur nommée Santa Maria de la Vera Paz. Elle étoit affez près du lac Xaragua, à deux lieues de la mer. On l'en approcha dans la fuite, fous le nom de Santa Maria del Puerto. Mais le nom d'Taguana, que les Infulaires donnoient au lieu où elle fut transférée, a pris le deflus dans l'ufage ordinaire, & les François en ont formé le nom de Léogane, qu'ils donnent à cette ville, dont ils font les maîtres. Baudrand, faute d'avoir fù ces particularités, dit qu'on l'appelle auffi Guaiana, & qu'elle eft à moitié détruite.

18. SANTA MARIA DE TREMITI : quelques-uns nomment ainsi l'ifle de SAN NICOLO, à caufe de la fameufe chapelle de la fainte Vierge, dont on parle dans cet article.

19. SANTA MARIA DE LA VERA PAZ. Voyez l'article SANTA MARIA DEL PUERTO.

20. SANTA MARIA DELLA VITTORIA, ville de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, dans la province de Tabago, fur la côte de la mer du Nord avec un château pour fa défenfe. Elle fut bâtie par Fernand Cortez, lorsqu'il aborda en ce pays-là, & eft à foixante lieues de San Francisco de Campêche, au midi.

21. SANTA MARIA D'ARCIA, bourgade de Sicile, dans la vallée de Noto, à deux lieues de Noto, du côté du nord. Quelques-uns y cherchent l'ancienne Adr. Voyez ACRA, n°. 3.

22. SANTA MARIA DE CASSOPO. Voyez CASSIOPÉ, no. 2.

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23. SANTA MARIA DI FORCASSI, bourgade d'Ita dans l'Etat de l'Eglife, à mille pas de la petite ville de Vetralla. Cela ressemble bien au Forum Caffii des anciens.

SANTA MARINELLA, petite ville ou bourg d'Italie, dans l'Etat de l'Eglife, dans la province du Patri moine, fur la côte de la mer de Toscane, avec un peric port qu'on a un peu gâté. Il eft à fix milles de Civita Vecchia, & de Santa Severa, & à trente-quatre milles de Rome. Ce lieu appartient à la maison des Barberins. Baudrand dit que les anciens l'ont connu fous le nom de Pyrgi & de Caftrum novum: mais ces deux lieux ont été diftingués par Ptolomée, & dans l'itinéraire d'Antonin. On peut bien dire que c'est Castrum novum. Quant à Pyrgi, on croit que c'est Santa Severa.

1. SANTA MARTA. Voyez au mot SAINTE les arti cles SAINTE-MARTHE.

2. SANTA MARTA, ifle de l'Amérique feptentrionale, entre les Lucayes. Elle eft fituée près du continent & a environ une lieue de long; mais elle manque d'eau douce.

SANTA MAURA. Voyez LEUCADE & SAINTEMAURE.

1. SANTA OLALLA, bourg d'Espagne, dans la nouvelle Caftille, dans un vallon pres d'Escalona & de Talavera de la Reina, à une lieue de la riviere d'Alberche, & à trois du Tage. Ce nom veut dire Sainte Eulalie.

2. SANTA OLALLA, autre bourg d'Espagne, dans l'Andaloufie, à neuf lieues de Séville du côté du nord: on le nommoit anciennement Pontianum.

SANTA PONZA, petit port de l'ifle de Mayorque, fur fa côte occidentale, au pied des montagnes, près de Mayorque. C'eft où Jacques II, roi de Mayorque, fut défait le 25 mai 1343, par Pierre IV, roi d'Aragon, que cette victoire rendit maître de l'ifle.

SANTA REPARATA, bourgade de l'ifle de Sardaigne, avec un cap de même nom, vis-à-vis de l'ifle de Corfe. On croit que c'est l'Errebantium Promontorium de Ptolomée.

SANTA SEVERA, bourg & château d'Italie, dans la province du Patrimoine, fur la côte de la mer de Toscane, à douze milles de Civita Vecchia, & à vingt-huit de Rome. On croit que c'est Caretanorum Emporium des anciens, d'autres croyent que c'est Pyrgi.

SANTA SEVERINA, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la batle Calabro, & aux confins de la haute, près de la riviere de Neeto, fur un rocher escarpé. Cette ville, quoique petite & peu habitée, eft néanmoins le fiége d'un archevêché. Elle eft à dix milles de la côte de la mer Jonienne, à douze de Cotrone, à quarante de Cofenza, & à trente de Squillace. Elle eft ancienne, & connue depuis long-tems fous le même nom, puisque Cédréne & Curopålate la nomment en grec Agia Eẞypiva. Voyez SIBE

RENA.

1. SANTA SOPHIA. Voyez SOPHIE, en Bulgarie. 2. SANTA SOPHIA, petite ville d'Afie, en Georgie, dans l'Avogafie. Elle eft fituée fur la mer Noire, au levant de Savatopoli, & prife communément pour l'ancienne Oenartia.

SANTAREN, ville de Portugal, dans l'Eftramadure, auprès du Tage, fur une montagne, à huit lieues de Leiria, à neuf au fud-oueft de Tomar, & à quatorze de Lisbonne en remontant la riviere. Cette ville eft fort ancienne, & connue fous le nom de SCALABIS, (Voyez ce mot, ) & de Præfidium Julium. Son terroir eft extrêmeAment fertile en olives, en froment & en vin, & d'une fécondité fi prompte & fi peu commune, que le bled eft prêt à être moiffonné deux mois après qu'on l'a femé. Au nidi on voit une profonde vallée appellée le chemin de la couleuvre, à caufe que le fentier par lequel on vient delà à la montagne eft fort difficile & tortueux. Au feptentrion, la place a un parapet de roche vive, foutenu de fortes murail les, qui eft un ouvrage des Romains ; & à l'occident elle a la vue d'un grand nombre de vergers & d'agréables jardins. Il y a trois mille habitans, tant nobles que bourgeois divifés en douze paroiffes. Il y a outre cela une églife collé giale, fix couvens de religieufes, une maifon de la miféricorde, de bons hôpitaux, avec quelques hermitages. Son nom de Santaren eft corrompu de fainte Irene vierge & martyre, dont le corps fut trouvé miraculeufement, & dont la fête fe célébre le 20 octobre. Don Alphonfe Henriquez conquit fur les Maures cette ville en 1147 le 15 mars. Il la repeupla de chrétiens à qui il accorda trente-deux grands & honorables priviléges, qui furent confirmés & augmentés par le roi Alphonfe III en 1254. Le même roi y tint les états du royaume en 1274, & Edouard les y tint anffi en 1433 la premiere année de fon regne. Le roi Denis y mourut en 1325:

SANTEN, ville d'Allemagne, au duché de Cleves, à une demi-lieue du Rhin, dans une petite vallée entre des montagnes qui la commandent. Elle n'a que de fimples murailles fans fortifications. Il y a deux ou trois belles rues, avec une place bordée de grands édifices & de maifons de marchands. L'églife eft fort belle, & à en juger par les tours & fa grandeur on la prendroit pour une cathédrale. Cette ville eft à deux milles d'Allemagne, au-deffous de Wefel, & à pareille distance de Gueldres. En 1614, on y fit le traité provifionel pour le partage des états de la fucceffion de Juliers, entre l'électeur de Brandebourg & le duc de Neubourg. Baudrand remarque très-bien que cette ville a plufieurs veftiges d'antiquité; mais il a tort de lui donner

pour anciens noms Colonia Trajana & Caftra Vetera, comme fi ces deux noms fignifioient le même lieu, ou du moins des lieux voifins l'un de l'autre. L'itinéraire d'Antonin,de l'édition de Surita, ne met qu'un mille de diftance entre Colonia Trajana & Vetera, mais c'est une faute très-confidérable.L'Antonin du Vatican ne marque point le nombre des milles pour la distance de ces deux lieux; mais la table de Peutinger y remédie & met XL. M. P. entre ces deux places.Bertius,dans fon commentaire fur l'Allemagne, prend Colonia Trajana, pour Kelle, & Vetera pour Santen. Il ajoute: Simler a très-bien établi que cette colonie de Trajan eft Kelle, qui n'eft pas à une lieue de Cleves. Il admet enfuite la diftance d'un mille entre cette colonie & Caftra Vetera, c'est à dire, la cinquième partie d'un mille germanique de quinze au dégré; or il y a un peu plus de trois de ces milles germaniques entre Cleves & Santen; comment fe peut-il qu'un lieu, qui feroit à peine à un de ces mêmes milles de l'une de ces deux villes, foit pourtant à la cinquième partie d'un mille de l'autre ville ? Les quarante milles de la table de Peutinger valent huit milles germa-niques. Peut-être y a-t-il de l'erreur dans les chiffres & de l'excès dans le nombre ; mais l'unité d'Antonin eft encore plus vicieufe. On fe guide par une reffemblance de noms; & fouvent, par quelque autre raifon encore moins décifi ve, une opinion et risquée. On aime mieux l'adopter que de chercher au hazard de ne rien trouver de plus fatisfaifant que ce que les autres préfentent. Alting prétend que le nombre étant effacé dans Antonin, on n'a pu le lire, mais que ce doit être XV. Selon lui, cela s'accorde avec la table de Peutinger, où il doit auffi y avoir XV dans le chiffre XL, qui veut dire quarante : l'Ĺ n'eft venue que de ce que dans l'original l'étoit couché d'une maniere équivoque, & a été pris pour une L: ainfi XV a été pris pour XL. Cluvier avoit eu la même idée, & Alting en là dé. velopant le cite. Cluvier dit, que Santem eft inconteftablement la même chofe que Vetera; or en rétabliffant le chiffre d'Antonin, & en rectifiant la table de Peutinger, fuivant l'idée de ces deux favans, les quinze milles romains en valent douze italiques, dont quatre font le mille germanique. Les trois milles germaniques pris de Santen que l'on fait être Vetera, tombent dans le voisinage de Cleves, où eft le village de Koln. Cela appuye la conjecture qui y place la colonie de Trajan, & lui donne un air d'évidence qu'elle n'avoit pas.

SANTERNO, (le) riviere d'Italie : elle a fa fource dans l'Apennin, en Toscane, au pays de Mugello, d'où, coulant à l'orient par Firenzuola elle fe replie vers le nordeft, puis vers le nord, puis vers le couchant, & continuant enfuite vers le nord-eft fa course entre les montagnes du Bolonèze, efle entre dans le territoire d'Imola, & fe partage en deux branches. Celle de la gauche, nommée le canal d'Imola, va fe joindre au Correchio qui porte fes eaux dans le Pô, fous le nom de Fiume Zaniolo. La branche de la droite fuit fa route, reçoit le Sanguinaro, paffe à Bubano, à Santa Agata, & va fe jetter dans le Pô auprès de Baftia, felon Magin. On prend cette riviere pour le Vaternus des anciens.

SANTERRE, (Le) petit pays de France, en Picardie, au midi de la Somme & de la ville de Peronne : il eft fort gras & fort fertile. Longuerue, Desc. de la France, part. 1, p. 61, en parle ainfi : ce nom n'eft point ancien, & ne fe trouve point en ufage avant le tems de Philipe-Auguste. Guillaume le Breton, qui a écrit en vers la vie de ce prince, dont il étoit contemporain, dit qu'il s'empara du Vermandois, de l'Amiénois, & du Santerre, pays gras & fertile:

Ubertate Soli.

Cum Sancterienfis

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Cur me propinquum Santonorum manibus
Declinas?

coup plus, & y comprend, comme principaux lieux, Pe- Et dans l'épitre à Tedratius, Epift. 15.
ronne, Roye, Mondidier & Nefle. Il a confondu le pays de
Santerre avec la lieutenance générale de Santerre, qui
comprend effectivement, felon Piganiol de la Force, les
gouvernemens de Peronne, de Roye & de Mondidier. Il
ajoute que le pays de Santerre fut cédé par le roi Charles
VII, en 1435 à Philippe le Bon, duc de Bourgogne, &
par conféquent devoit revenir au domaine des rois de Fran-
ce immédiatement après la mort de Charles le Hardi en
1477, qui ne laiffa qu'une fille apellée Marie, qui époula
Maximilien d'Autriche, à qui elle porta les états de fon pe-
re; auffi par les traités de Cambrai & de Crepy Charles
V céda-t-il toutes les déraisonnables prétentions à Fran-
çois I.

SANTHIA on SENTINA, petit lieu de l'Afie mineure petit lieu de l'Afie mineure, dans l'Amafie, fur la mer Noire, à l'orient de Trebifonde. Baudrand dit qu'on le prend pour l'ancienue Xyline, petite ville de Cappadoce.

SANTIA ou SAINTE-AGATHE, petite ville d'Italie, au Piémont, dans le Verceillois, & au comté de mêmenom, à quatorze milles de Verceil, & à vingt d'Yvrée, entre ces deux places. Elle étoit autrefois affez forte, mais on en a démoli les fortifications. François II duc de Modène, y mourut le 24 d'octobre 1658, après une longue maladie.

SANTICUM, ancien lieu du Norique. Antonin le met fur la route d'Aquilée à Lorch, entre Larix & Virunum, à vingt-fept mille pas de la premiere, & à trente mille de la feconde. Cluvier dit que c'eft Saaneck, & que c'eft le Sianticum de Ptolomée. Lazius, R. R. l. 12, c. 3, dit que que les ruines de Santicum font au lieu que les habitans nomment aujourd'hui Altenbourg & Gradneck. Il croit que de là vient le nom de la riviere de Saanek. Voyez Ce mot. *Vindel. & Noric. p. 30.

pro

SANTIHIUNG, fortereffe de la Chine, dans la vince d'lunan. Elle eft plus occidentale que Pekin de 18d par les 22d 8' de latitude. * Atlas Sinenfis.

SANTILLANE, en latin Sancta Juliana Fanum ou Oppidum, ville d'Espagne, dans l'Afturie, dont une partie en prend le furnom d'Afturie de Santillane: elle eft à cinq lieues de Sant Ander. Elle a titre de marquifat, & appartient aux ducs de l'Infantado, de la maison de Mendoça. * Délices de l'Espagne. On croit que Santillane eft l'ancienne Con

cana.

SANTIS, ville de la Celtique, felon Etienne le géographe.

SANTONES, ancien peuple de la Gaule. Céfar les met entre les Celtes, parce que de fon tems l'Aquitaine étoit bornée par l'Océan, les Pyrénées & la Garonne; mais fous Augufte l'Aquitaine fut étendue jusqu'à la Loire : alors les Santones furent cenfés un peuple de l'Aquitaine. De là vient la différente maniere de les placer dans la Celtique ou dans l'Aquitaine leur pays eft aujourd'hui la Saintonge. Les anciens ont dit Santones & Santoni. Pline, l. 4, c. 19, & Ptolomée, 1.2, c. 7, difent Santones: le premier leur donne le furnom de Libres, SANTONES LIBERI : le fecond leur donne pour ville Mediolanium, aujourd'hui Saintes. Pomponius Mela, 7.3, c. 2, dit SANTONI ab Santonis ad Ofismios. Lucain, Pharfal. l. 1, v. 422, de même dit Santonus au fingulier.

Gaudetque amoto Santonus hofte.

Tacite, l. 6, c. 7, dit de Jules Africain, Julius Africanus
è Santonis Gallica civitate: par Santoni il entend la ville de
Saintes. Aufone, Epift. 24, v. 79, dit:

Santonus ut fibi Burdigalam mox jungit Aginum
Illa fibi.

Ammien Marcellin, ayant dit que l'Aquitaine eft ornée de
grandes villes, met Bordeaux, Clermont, Saintes & Poi-
tiers; il les appell
tiers; il les appelle en latin Burdegala, Alverni, Santones &
Pictavi.

1. SANTONUM PORTUS, port des Saintongeois,
felon Ptolomée, l. 2, c. 7. On ne convient pas
du nom
moderne. Il le met entre la Garonne & la Charante
presque à diftance égale, ce qui convient mieux à
Brouage, où le place Valois, qu'à Blaye, ville fur
la Garonne même, fort avant dans cette riviere au
lieu que le Santonum Portus de Ptolomée doit être fur
l'Océan.

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2. SANTONUM PROMONTORIUM, cap de la Saintonge, felon le même, l. 2, c. 7. Si ce n'eft pas la Pointe d'Arverd, on ne fait aujourd'hui ce que c'eft.

SANTORINI Voyez au mot SANT l'article SANT

ERINI.

SANTOW, château d'Allemagne dans le duché de Meckelbourg. C'eft une maison de chaffe des ducs.

SANTVLIET, (prononcez SANIFLIT OU SANDVLIT) forterefle des Pays-Bas, dans le Brabant, fur la rive droite de l'Escaut, entre Lilloo & Bergen op Zoom.

SANTUTA ou SANGUTA, felon les divers exemplaires de Ptolomée, l. 5, c. 13, ancienne ville de la grande Arménie.

SANUA, Zavia, ville d'Afie, dans l'Albanie, felon Ptolomée, l. 5, c. 12.

SANUQUI, petite ville du Japon, dans l'ifle de Xicoco, felon Baudrand. Il faut Sanoqui. Voyez ce mot.

SANXAN, forterefle de la Chine, dans la province de Channton, au département de Ningcing, premiere fortereffe. Elle eft plus orientale que Pekin de 3d 25' par les 36d 6' de latitude.* Atlas Sinenfis.

SANXUI, ville de la Chine. Voyez XANXUI.

SANYVEN, ville de la Chine, dans la province de Xenfi, au département de Sigan, premiere métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de 74 58′, par les 26d 35' de latitude. * Atlas Sinenfis.

SAOCES, haute montagne de l'ifle de Samothrace, felon Pline, l. 4, c. 12. Celt aujourd'hui Monte Nettuno dans l'ifle de Samandrachi. Il lui donne dix mille pas de hauteur, ce qu'il ne faut pas entendre de fa hauteur pendiculaire, mais feulement du chemin qu'il faut faire. en montant depuis le pied de cette montagne jusqu'au fom

met.

per

SAOCORAS, riviere de la Méfopotamie, felon Ptolomée, l. 5, c. 18, qui dit qu'elle fe perd dans l'Euphrate. Ses interprétes difent que le nom moderne eft Hormis.

SAONA, Paul le diacre nomme ainfi une ville d'Italie, qu'il met dans les Alpes Cottiennes. Ortelius croit que c'est Savone, fur la côte de Gènes.

SAONE, (La) riviere de France, l'une de celles qui groffiffent le Rhône. Elle a fa fource dans la Lorraine, au mont de Vosge, au-deffus de Darney, d'où prenant fon cours vers le midi, elle paffe à Châtillon fur Sône; puis par la Franche-Comté, à Juffy, à Pont fur Sône, à Port fur Sône ; & étant accrue de la riviere d'Angrone, & d'autres moins confidérables, elle coule à Rup, à Rey & à Gray au-deffous de laquelle elle reçoit la Vigenne & l'Ougnon. Laiffant la Franche-Comté, elle entre dans le duché de Bourgogne, & pafle à Auxonne; puis, ayant reçû la Tille & l'Ouche, elle va à Saint-Jean de Lône & à Bellegarde, & fe groffit du Doux à Verdun; enfuite elle coule à Châlons

Il parle de la nation faintongeofe. Il nomme, Epift. 8, la fur Sône, à Tournus & à Mâcon, puis près de Belleville ville URBS SANTONICA.

Tandem eluctati retinacula blanda moràrum
Burdigala moles linquimus illecebras.
Santonicamque urbem vicino accessimus agro.

l'appelle auffi Santoni, Epift. 11.

Vinum quod bijugo parabo plauftro
Primo tempore Santonos vebendum,

& de Villefranche en Beaujolois, en féparant ainfi la Breffe du Mâconnois, du Beaujolois & du Lyonnois; &, après s'être accrue en ces pays-là de diverfes petite rivieres, comme de la Grosne, de la Seille, de la Refouze, de la Vesle, de la Chalarine, &c. elle coule joignant Trevoux, & le long de la principauté de Dombes, & enfin fe rend à Lyon, qu'elle occupe en deux parties inégales, & s'y jette dans le Rhône au-deffous, & tout joignant les murs de cette gran. de ville, près de l'abbaye d'Aisnay. Le nom latin elt Arar, au génitif Araris ; c'eft ainfi que parlent les auteurs de la

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