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l'itinéraire d'Antonin, les anciennes routes de la Sardaigne avec leurs diftances en milles romains.

L'auteur de la description géographique, dit que les petits poiffons fi connus fur toutes les côtes de la Méditerranée, & que l'on connoît fous le nom de Sardines, font ainfi appellés à caufe de la grande quantité qui s'en pêche autour de cette isle. Le Cedro dont on vient de parler, & le Thyrfus des anciens, aujourd'hui Tyrfo, partagent l'isle en deux parties par leurs cours oppofé. On diftingue la Sardaigne en deux caps, l'un eft au nord, favoir le cap de Saffari, ou plus communément le cap de Lugodori, l'autre eft au midi, & s'appelle le cap de Cagliari. Le détroit qui fépare la Sardaigne d'avec la Corfe, s'appelle les bouches de Boniface. La mer voifine eft très-poiffonneufe; les rivieres & les lacs de l'isle ont auffi du poisson en abondance.

La Sardaigne ne manque point de ports capables de recevoir toutes fortes de bâtimens. Les plus remarquables font,

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La régence du royaume tenoit autrefois à Cagliari une escadre de fept galeres. De très-nombreufes flottes y peuvent hyverner, le mettre à couvert & s'y radouber fans crainte des vents ni des tempêtes. Outre ces ports, il y en a beaucoup d'autres plus petits, qui ont des tours & des forts pour fe défendre de l'infulte des ennemis, & fur-tout des pirateries des corfaires de Barbarie.

On peut dire qu'il y a deux capitales de l'ifle, car quoique Cagliari porte ce nom, les vicerois Espagnols y féjournoient fix mois, & fix autres à Saffari. Les plus fortes places font Cagliari, Ampurias & Algheri.

Et

Il y a trois archevêchés dans la Sardaigne, savoir:

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Iglefias a été épiscopale; on y avoit transféré le fiége de l'ancienne Sulci; mais on l'a uni à Cagliari: ceux de Galtelli & de Suelli ont eu la même deftinée. Celui de Temo a été uni à Oriftagni, & celui d'Ufel à Alez. L'évêque de Torre eft devenu archevêque, & primat de Sardaigne. Il réfide à Saffari. Les fiéges de Sorra & de Ploagues, Plubium ou Planacum, ont été unis à celui de Torre. Caftro & Gifara ont été unis à Othana, qui a été transféré à Algheri.

Outre ces villes, il y a des bourgs & des villages diftribués dans les terres, & le long des côtes, dont les principaux font fort peuplés, comme Tempio, Oziero, Orano, Orofei, Borgalli, Sardo, Sargano, Cofoini, Lacon, Samafai, Gociana, &c.

fi

Les bâtimens, tant des villes que des villages, font presque tous dans le gout de l'architecture espagnole, qui s'arrête plus à la commodité qu'à la magnificence. Les églifes & les maifons religieufes font magnifiques. L'ifle n'eft pas à beaucoup près auffi peuplée qu'elle pourroit l'être, ce qui peut venir de l'air mal fain auquel on pourroit remédier, on faifoit écouler certaines eaux qui croupiffent ; & que l'on cultivât mieux certains endroits de l'isle. L'isle eft couverte en tout tems, ou de fleurs, ou de verdure, & on y laiffe paître le bétail, même en hiver. Les campagnes font abondamment arrofées par des rivieres, des ruifleaux & des fontaines. Il y a entre autres une fontaine à Saffari, que l'on dit être comparable aux plus magnifiques de Rome, & on en dit proverbialement, Chi non vide Rofel, non vide Mondo. Rofel eft le nom de cette fontaine.

Les montagnes y renferment des mines d'or, d'argent, de plomb, de fer, d'alun & de foufre. C'est à caufe de ces mines d'or, que le cap de Saffari a eu le nom de Lugodoro, ou Lugodori, le lieu de l'or. Autrefois on travailloit à ces mines. Les montagnes, les collines & les plaines fournissent quantité de gibier. On y trouve des cerfs fi bien marquetés, qu'on les prendroit pour des tigres, fi ce n'étoit leur bois. La chaffe eft fi commune & fi abondante, que les perdrix, les cerfs & les fangliers, font la nourriture ordinaire des bergers & des payfans.

Les côtes produifent beaucoup par la pêche du thon, qui s'envoye mariné dans toute l'Italie.

Les chevaux de Sardaigne ne font pas grands, mais beaux, vifs & dociles. Les femmes y ont le fang fort beau.

Il ne paroît pas que les rois d'Espagne ayent connu toute la bonté de cette ifle. Il eft vrai que Charles V qui y paffa en revenant d'Afrique en fut charmé; mais cela n'aboutit à rien. Philippe fecond fon fils eut d'autres occupations, & fes fucceffeurs jusqu'à Charles II inclufivement, ne regarderent cette ifle, que comme une terre ftérile, & qui rendoit à peine les frais que coutoit fa confervation. L'éloignement le mettoit dans la néceflité de s'en rapporter aux vicerois qui ne s'occupoient que de leurs intérets.

Comme les nobles jouiffent de grands priviléges dans cette ifle, les gens riches ne manquoient jamais de le procurer la nobleffe, en faifant des préfens aux vice-rois d'Espagne, ce qui a rendu la noblesse auffi commune en Sardaigne qu'en Pologne. Cette noblefle trop multipliée s'arroge quantité d'exemptions qui rejettent le fardeau des dépenfes publiques fur le pauvre peuple qui en eft opprimé. Ces priviléges & ceux des eccléfiaftiques font la ruine des bourgeois. Sans parler de la magnificence des églifes & de la richeffe des monaftères, chaque ecclésiastique a non-feulement une exemption perfonnelle; mais l'immunité s'étend à fa maifon dont tous les revenus paffent fous le nom du clerc. Cela fait qu'il n'y a point de famille qui n'ait un enfant à qui on fait recevoir la tonfure. Tous les réguliers, foit en qualité de mendians, foit en vertu de quelque indult, ne favent ce que c'est que gabelle, taxe, contribu

tion.

Comme il y a dans l'isle fept cathédrales & beaucoup de collégiales disperfées dans le pays, cela fait un grand nombre de canonicats & de prébendes; il y a peu de prêtres qui n'ayent quelque bénéfice. Les archevêchés font d'un gros revenu. L'archevêque de Cagliari tire quinze mille piéces par an de fon églife, ce qui fait environ trente mille florins. Les autres archevêques ou évêques n'en ont pas moins de dix mille.Les chanoines font encore mieux pourvus à proportion, puisqu'il y en a qui ont deux ou trois mille piéces par an. On croit que les revenus eccléfiaftiques, pris en gros, vont à deux cents cinquante mille piéces par an. Ces biens ne fourniffent rien au gouvernement, & le peuple eft obligé de les remplacer, outre les dixmes & le cafuel qu'il paye à ces eccléfiaftiques.

Ajoutons à tous ces exempts ceux qui le font en vertu de quelque office à l'inquifition. Celle de Sardaigne étoit fubordonnée à celle d'Espagne, dont le grand inquifiteut y envoyoit un fubdélégué. Celui-ci faifoit fa réfidence au château de Saffari ; il avoit fes officiers, fiscal, commiffaires, notaires, géoliers, gardes, fergens, &c. tous gens qui prétendoient être exempts. Ils étendirent cette exemption à leurs familiars, leurs domeftiques, leurs valets; & comme dans le moindre bourg, il y avoit un commiffaire de l'inquifition, & avec lui une très-nombreuse famille, il s'en faloit peu que tout le royaume ne fut exempt des contributions naturelles & indispenfables.

Lorsqu'en 1708 l'Espagne eut perdu l'isle, les évêques voyant tout commerce rompu avec l'Espagne à caufe de la guerre, prétendirent être rentrés dans le droit primitif. Chacun fit dans fon diocèfe l'office d'inquifiteur. Mais ces prélats qui avoient déja leurs officiers & leurs domestiques en grand nombre, fans rien diminuer de cette multitude, retinrent encore les officiers, miniftres & fuppôts de l'inquifition que le fubdélégué avoit eus auparavant; ainfi le nombre des contribuans diminuant de jour en jour, la mifere du peuple s'eft augmentée, les finances du fouverain ont été réduites à rien, le peuple appauvri s'eft découragé, le pays s'eft dépeuplé, les terres mal cultivées ou même incultes en quelques endroits n'ont presque rien produit, &

même certains cantons en font devenus encore plus mal fains.

D'un autre côté les fouverains ne tirant presque rien de cette isle, l'ont négligée, & en ont laiffé tomber les habitans dans une ignorance groffiere. Ils les ont même fuppofés plus miférables qu'ils n'étoient, & dans ce préjugé ils ont rempli les charges du pays de quantité d'étrangers. Les naturels n'ayant plus d'espérance d'y parvenir le font encore plus découragés, & à la réferve des eccléfiaftiques, chacun a négligé les fciences; les talens devenus inutiles n'ont point été cultivés ; l'induftrie a entierement ceflé, & le peuple s'eft contenté du travail qui l'empêchoit de mourir de faim, fans fe foucier de ce qui pouvoit amener l'abondance dans l'ifle. L'argent a disparu; le commerce a été ruiné, & le fouverain s'eft vu réduit à envoyer dans l'isle de quoi entretenir le peu de troupes qui formoient une ombre de garnifon dans les trois places Cagliari, Algheri & Caftel-Aragonese, outre quelque tours. Une isle fi mal gardée a été exposée aux descentes des corfaires de Barbaric. Les pêcheurs n'ont ofé fe risquer à s'avancer jusqu'aux lieux où la mer abonde en poillon & en corail. Le commerce clandeftin s'eft fait fans obftacle, & l'ifle est enfin tombée dans la décadence & dans le décri. Le duc de Savoye qui en porte aujourd'hui la couronne, n'a pas trouvé qu'il fut aifé de remédier à ces défordres, & fans un changement effentiel dans le gouvernement de cette isle, il eft impoffible de la mettre dans l'état où elle pourroit être, moyennant les foins & l'autorité d'un fouverain qui entreprendroit de réformer les abus. Auffi la cour de Turin ne regarde-t-elle cette isle que comme un titre qui met le chef de la maifon de Savoye entre les têtes cou

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gne.

2. SARDES, ancienne ville d'Afie, dans la Lydie, dont elle étoit la capitale. Les anciens l'ont nommée le plus fouvent SARDES Zapotis au pluriel, & rarement Sardis au fingulier. Strabon, l. 13, dit: Sardes eft une grande ville bâtie depuis la guerre de Troye: elle eft affez ancienne, & a une citadelle bien fortifiée. C'étoit la réfidence des rois de Lydie. Hérodote dit l. 1, c. 101: Le Pactole qui leur porte des paillettes d'or, qu'il a détachées du mont Tmolus, coule au milieu de la place. Pline, l. 5, c. 29, dit que la Lydie étoit vantée principalement à caufe de Sardes, à côté du Tmolus. Spon, Voyages, t. 1, p. 206, parle ainfi de cette ville: Sardes, appellée aujourd'hui SARDO, eft au pied du fameux mont Tmolus, ayant au nord une grande plaine arrofée de quantité de ruilleaux, qui fortent en partie d'une colline voifine au fud-eft de la ville, & en partie du Tmolus. Le Pactole fort de la même montagne, & perd fon nom dans l'Hermus qui paffe près de Magnefie. Sardes a été anciennement le fiége du roi Croefus le plus riche prince de fon fiécle. Tout y étoit fuperbe; mais elle eft préfentement réduite à un pauvre village qui n'a que de chétives cabanes, où il y a pourtant un grand kan bâti à la maniere des autres kans de Turquie, & où les voyageurs font commodément logés. C'est le grand paffage des caravanes qui vont de Smyrne à Alep & en Perfe. Elle n'eft presque habitée que par des bergers, qui vont mener leurs troupeux dans les beaux pâturages de la plaine voifine. On voit à l'orient de la ville un vieux château avec les ruines d'une grande églife. Au midi & au nord il y a auffi des ruines confidérables de quelques anciens palais; mais au fond ce ne font que des ruines. Les Turcs y ont une mosquée qui étoit une églife de chrétiens, à la porte de laquelle il y a plufieurs colonnes de marbre poli. Il s'y trouve quelques chrétiens qui s'occupent la plupart au jardinage, & qui n'ont ni prêtre ni églife. Auffi le fils de Dieu, dans l'apocalypfe, c. 3, v. 1&fuiv. fait-il à l'ange de l'églife de Sardes des mena

de

ces que l'on voit exécutées. Thomas Smith, dans fa notice des fept églifes d'Afie, dit qu'au midi de la ville on voit de grandes ruines, qui font juger de fa magnificence avant qu'elle fut détruite. On y remarque fix colonnes d'environ trente pieds de haut. Il monta avec beaucoup de peine à la citadelle qui eft à l'orient. C'eft, dit-il, une montagne escarpée, & qui, en quelques endroits, eft taillée en précipice; ce qui oblige à faire des détours. Quand même cete citadelle feroit encore entiere, elle feroit de défenfe, vû la maniere de faire aujourd'hui la guerre. Les mines l'auroient bien-tôt renverfée jusqu'aux fondemens. Il faut pourtant avouer que lorsqu'on n'avoit pas encore l'ufage de la poudre, & que l'on ne connoiffoit que les baliftes & les beliers pour enfoncer les murailles, elle pouvoit paffer pour une place imprenable. Les murs en fubfiftent encore avec quelques chambres voutées. Dans la place de la citadelle fur le chapiteau d'une colonne, on lit une inscription qui fait mention de Tibére. Strabon remarque le bien que cet empereur fit à la ville de Sardes, après qu'un tremblement de terre l'eût presque entierement détruite.

A l'orient on voit les ruines de l'église cathédrale, auprès desquelles font les reftes d'un grand édifice, qui occupent un grand terrein dans leur enceinte. Les murs qui avancent fort loin n'en font pas encore démolis. On ne fait à quel ufage ce bâtiment étoit employé, ce feroit déviner que d'en dire quelque chofe. Les décombres qui s'étendent affez loin de ce côté, font voir que c'étoit autrefois le principal quartier de la ville & le plus peuplé. * Septem Afia ecclefiar. notit. p. 27. & feq.

SARDESUS, ville de l'Afie mineure, dans la Lycie. Etienne le géographe la place près de Lyrneffus. Il eft fait mention des habitans de cette ville, fur une médaille de l'empereur Vespafien, où on lit ce mot Zap.

SARDENNA ou SARDEVA, ville de la petite Arménie : Ptolomée, l. 5, c. 13, eft, je penfe, le feul qui en parle.

SARDIA; Pline, l. 19, c. 6, parle de certains oignons appellés Sardia Capa, du nom du lieu qui les pro

duifoit.

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SARDICA ou SER DICA, ancienne ville capitale & la métropole de l'Illyrie orientale, & que l'itinéraire d'Antonin, qui écrit Serdica, marque fur la route du mont d'or à Byzance, entre Meldia & Burburaca, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à dix-huit du fecond. Les Grecs comme les Latins varient fur l'ortographe du nom de cette ville. Sur une médaille de Diaduménien, rapportée par le P. Hardouin : on lit CAP AIKEON; & fur une autre rapportée par M. Spanheim OY ANIAC CEPAIKHC. Ptolomée, 1. 3, c. 11, & Théodoret, Hift. ecclef. 1. 2, c. 4, écrivent Zap dinn. Une inscription romaine confervée Σαρ dans Gruter, p. 540, porte ces mots civitate Serdica. Cette derniere ortographe eft fuivie par Ammien Marcellin, par Sidonius Apollinaris, & dans le code Théodofien, où l'on voit plufieurs loix datées de Sardique, principale ment fous le regne de Conftantin. D'un autre côté Eutrope & Sulpice Sévere, écrivent Sardica; & dans la table de Peutinger, on trouve Sertica; mais ce dernier eft corrompu de Serdica. Il y a également de la diverfité entre les fentimens de cette ville, qui a néanmoins été confidérable: Prolomée la range au nombre des villes méditerranées de la Thrace; & une inscription qu'on voit dans Gruter, p. 540, femble dire la même chole: NAT. THRAX. CIVITATE SERDICA. Eutrope in Galerio, en fait une ville de la Dace; in Dacia, haud longe à Sardica; ce qui eft confirmé par Théodoret, l. 2, c. 4, qui dit : Conftance ordonna que les évêques, tant d'orient que d'occident, s'affembleroient à Sardique, ville d'Illyrie & métropole de la Dace, pour y chercher les remedes convenables aux maux dont l'église étoit affligée. Cette Dace n'étoit pas celle de Trajan; mais celle qu'Aurélien détacha de la Mafie; & cette même Dace faifoit partie de l'Illyrie, prife dans un fens étendu, & divifée en Illyrie orientale & occidentale, dont la premiere avoit Sirmium pour capitale, & la feconde Sardique, qui étoit aufli fpécialement mé

tropole de la Dace méditerranée. Il est maintenant question, dit Cellarius, Géogr. ant. 1. 2, c. 8, de favoir fi Sardique doit être placée dans la batle Mafie ou aux confies de la Thrace. Comme les Thraces étoient plus confidérables & plus puillans que les habitans de la Mofie, il ne feroit pas étonnant que les premiers euffent éloigué leurs frontieres aux dépens de ceux-ci, & que ce foldat de Sardique, à caufe de cela, ait mieux aimé fe dire de Thrace que de Mafie. D'ailleurs l'itinéraire de Jerufalem place Sardique dans le Mafie, à quarante-fix milles des confins de la Dace & de la Thrace; & par la pofurion l'itinéraire d'Antonin donne à cette même ville, que elle devoit être plutôt dans la Mafie que dans la Thrace, que le mont Hemus féparoit de Sardique. Si l'on confulte les mêmes itinéraires, Sardique étoit dans l'endroit où fe trouve aujourd'hui la ville qui eft appellée Sofia, par les Turcs, & Triadizza par les Bulgares. Cédrène le dit auffi pofitivement: Triaditza olim Sardica vocata fuit. Cette ville avoit été augmentée par Trajan, comme le dit le furnom d'Ulpia, qui lui eft donné dans les médailles : avant ce tems la Sardique étoit apparemment peu de chofes; car les hiftoriens n'en font aucune mention.

SARDIÆI, peuple de l'Illyrie: c'est Strabon, l. 7, p. 314, qui en parle. Cafaubon croit avec beaucoup de fondement que c'est le même peuple que Strabon, dans un autre endroit, appelle Ardiéens; voyez ce mot. C'eft aufli apparemment le même peuple, que Polybe & Pline mettent dans la Dalmatie, & auquel ils donnent le nom de Sardiates. Ne feroit-ce point auffi les Sardiota de Prolomée, & les habitans de la ville de Sardus. Voyez SAR

DUS. I.

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SARDINA, SARDINIA, bourg de l'isle de Sardaigne, dans la province de Cagliari, fur la riviere de Sacro, cinq lieues d'Oriftagni, en tirant vers Cagliari.* Baudrand, Diet édit. 1705.

SARDINAIÉ, petite ville ou bourgade de la Syrie, à trois lieues de Damas, fur une pente du mont Liban, Cette petite ville appellée par Villamont, l. 3, c. 4, & par Ananie Sardinale, eft fameufe à caufe de l'églife de Notre-Dame, où l'on garde le portrait de la mere de Dieu, peint par S. Luc, qui en fit, dit-on, quatre, dont l'un eft à Rome, l'autre à Venife, l'autre à Alexandrie & l'autre à Sardinale. L'églife qui eft bâtie fur un roc fort élevé, a fa voute foutenue fur vingt colonnes de marbre. Le portrait de la fainte Vierge eft proche du grand autel, entouré de plufieurs barreaux de fer, & ordinairement accompagné de plufieurs lampes. On dit qu'il coule de ce portrait certaine huile, qui en fept ans fe change en forme de chair, guérit divers maux, & appaife les orages. Les Maronites, habitans du lieu, gardent cette églife, que les Mahometans honorent autant que les chrétiens. Ces derniers demeurent feuls dans la ville; & fi quelques Turcs ou Maures s'y veulent tenir, par un jugement fecret de Dieu, ils meurent avant la fin de l'année, après avoit été tourmentés de divers maux.

SARDINIA. Voyez SARDAIGNE.
SARDIOTÆ. Voyez SARDUS.
SARDIQUE. Voyez SARDICA.

1. SARDIS. Voyez SARDES.

2. SARDIS; Paul le diacre, 1. 5, appelle ainfi un champ au-deffus de Verone.

SARDONES. Voyez SURDAONES.

1. SARDO, montagne de l'Inde, felon Ortelius, qui cite Ctefias. Il ajoute qu'à quinze journées de chemin de cette montagne, il y avoit un lieu facré où l'on adoroit le foleil & la lune.

2. SARDO, nom d'un lieu, dans la Liburnie, felon Procope, Goth. 1. 1, cité par Ortelius, qui ajoute que ce lieu étoit voifin de Burne. Mais au lieu de Sardo, il faut lire Salo, car c'eft de la ville de Salone, dont il est question.

SARDONIS, Zapdoves; Stobée, De Fortitud. donne ce nom à un fleuve de la Thrace, voifin de la ville Olyn thus. Ortelius regarde ce nom comme corrompu, & avertit qu'à la marge de l'exemplaire dont il s'eft fervi on lifoit Zavdarx. C'est le nom que Plutarque donne à ce fleuve. Voyez SANDANUS.

SARDONIUS SINUS. Voyez TAPHROS. SARDONIA, ville de l'Inde, en deçà du Gange, felon Ortelius, qui cite Ptolomée. Je trouve bien dans Prolo

mée, l. 7, c. 1, une montagne nommée Sardonia, & fur laquelle il y avoit une pierre de même nom; mais je ne vois nulle apparence de ville.

1. SARDONUM-ORA. Voyez l'article qui fuit. 2. SARDONUM-REGIO, contrée de la Gaule Narbonoife: Pline, l. 3, c. 4, la met fur la côte de la mer Méditerranée; ce qui fait que Pomponius Mela, 1. 2, c. 5, au lieu de Sardonum Regio, dit Sardonum Ora. Ifaac Vollius remarque qu'il faut écrire Sordonum, tant parce que c'eft l'ortographe des anciens exemplaires de Pline, que parce qu'Avienus, Ora Marit. en parlant des habitans de cette contrée, les appelle Sordus Populus, & non Sardus Populus. Voyez SORDICENÆ.

SARDOPATORIS-FANUM, temple de l'ifle de Sardaigne: Ptolomée, l. 3, c. 2, le marque fur la côte occidentale, entre les villes Ofaa & Neapolis.

1. SARDUS, ville de l'Illyrie, felon Ortelius, qui cite Strabon & Etienne le géographe. Je ne trouve point le mot Sardus dans Strabon. Il a celui de Sardiai, 1.7, P. 314, qui pourroient être les habitans de cette ville, & qu'il nomme ailleurs Ardiai. Quant à Etienne le géographe, il dit que les habitans de Sardus font appellés Sardeni. Ce font fans doute les Sardiates de Pomponius Mela, & de Pline, & les Sardiota de Ptolomée.

2. SARDUS, fleuve que Cédréne place quelque part, du côté de l'Arménie. * Ortel. Thefaur.

SARE, SARA ou SAARE, riviere : la Sare peut avoir trente à trente-cinq lieues de cours, renfermé tout entier dans la Lorraine, à la réferve de quelques lieues audeffus de fon embouchure, qu'elle entre dans l'électorat de Treves.* Supplément an manuscrit de M. de Corberon, premier préfident au confeil d'Alface.

SAREA, ville de la Palestine, dans la tribu de Juda : Jofué, c. 15, 33, la met au nombre des villes qui étoient dans la plaine.

SARĖDA, ville de la Palestine, dans la tribu d'Ephraïm. Jeroboam, fils de Nabath Ephrathéen, ferviteur de Salomon, & l'un de ceux qui fe fouleva contre ce prince, étoit de Sareda. Dom Calmet foupçonne que Sareda eft la même ville que SAREDATA & SARTHAN, Voyez ces deux mots.*3 Reg. c. 11, 26.

SAREDATHA, ville ou lieu de la Palestine, dans la tribu d'Ephraïm. Salomon fit jetter en fonte, dans la terre d'Argile, en une plaine proche du Jourdain, entre Sochoth & Saredatha, toutes fortes de vales de l'airain le plus pur pour la maifon du Seigneur. Cette ville eft appellée Sarthan, dans le troifiéme livre des Rois, c. 7, 46, où il eft dit que Salomon fit fondre les vales dans une plaine proche le Jourdain, en un champ où il y avoit beaucoup d'argile, entre Sochoth & Sarthan. Elle eft aufli appellée Sarthan dans Jofué, où on lit, c. 3, 16, que lorsque les Hébreux pafferent le Jourdain, les eaux qui venoient d'en haut s'arrêterent en un même lieu, & s'élevant comme une montagne, paroiffoient de bien loin depuis la ville d'Adom jusqu'au lieu appellé Sarthan. * 2 Par.

C. 4, 17.

SAREDIGNUM, Sardenne, village dans le Limousin. SAREK-CAMICH, ville du Mogolistan, felon Petit de la Croix, 14, 32, dans fon hiftoire de Timurbec.

SAREK-CAMICH-DGIAM; Petit de la Croix met un village de ce nom aux frontieres feptentrionales de Corasfan, vers la Bactriane.

SAREK.COURGAN, château du Courdiftan, felon Petit de la Croix.

1. SAREK-OUZAN, horde de Capchac, fur la riviere d'Artch, qui se décharge dans le Sihon, au-dessus d'Yenghi Kunt, felon Petit de la Croix.

2. SAREK-OUZAN, village en Capchac, fur la riviere d'Artch.

SAREN, village de la Thrace: Tite-Live, l. 38, 6. 41, le donne aux Maronites.

SAREPTA, ville des Sidoniens, dans la Phénicie, entre Tyr & Sidon, fur le bord de la mer Méditerranée. Pline & Etienne le géographe l'appellent Sarapta, & les Arabes Tzarphand. Jofeph & les Grecs difent Sarephta ou Saraphta, & les Juifs Zarphat. Le géographe arabe Scherif-ibn-idris la met à vingt milles de Tyr & à dix milles de Sidon. Cette derniere étoit au nord, & Tyr au midi. Sarepta eft fameufe par la demeure du prophéte Elie, chez une pauvre femine veuve, pendant que la fa

mine défoloit le royaume d'Ifrael. On y montroit, au tems de faint Jérôme, Epitaph. Paula & Itiner. Antonini Mart. & Phoca, & encore long-tenis depuis, le lieu où ce prophéte avoit demeuré. C'étoit une petite tour. On bâtit dans la fuite une églife au mème endroit, au milieu de la ville. Le vin de Sarepta eft connu chez les anciens fous le nom de vinum Sareptanum: Corrip. 3.* Dom Calmet, Dict. 3 Reg. c. 17, v. 1o & fuiv.

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Vina mihi non funt Gazetica, Chia, Falerna,

Quaque Sareptano palmite missa bibas.

Fulgent. 1.2, Mytholog, dit que les vins de Sarepta font fi fumeux, que les plus hardis buveurs n'en fauroient boire un fetier en un mois. Or le fetier Sextarius, n'étoit que la pinte de Paris, felon Budée. Sarepta n'eft aujourd'hui qu'un petit village, au-deffus d'une montagne, à quinze cents pas de la mer. Quelques-uns ont cru que le nom de Sarepta venoit des métaux ou du verre que l'on fondoit dans cet endroit. Zaraph, en hébreu, fignifie fondre des métaux ou autre chose. C'est de la ville de Sarepta que Jupiter, fous la forme d'un taureau, ravit Europe.

Sarepta n'eft plus aujourd'hui qu'un village que les Turcs nomment Sarphen. Sa fituation eft fur la croupe d'une petite montagne. La vue en eft affez agréable. Il n'y refte que des ruines fans fortifications. L'ancienne Sarepta étoit beaucoup plus près du rivage: on y voit encore quantité de fondemens à fleur de terre. Mais on a placé la moderne fur la montagne, à caufe des ravages des pirates. Du tems que les chrétiens étoient maîtres de cette ville, il y avoit un évêque, & l'on y voyoit une belle église bâtie en mémoire de S. Elie. Elle a été détruite par les Sarazins ou par les Turcs, qui ont fait bâtir une mosquée à la place.

SARERA: S. Epiphane dit qu'Ezéchiel étoit de la terre de Sarera. D. Calmet, Dict.

*

SARGA, ville de la Macédoine, dans la Chalcidie: Herodote, 1.7, fait entendre qu'elle étoit fur le rivage du golfe Singitique.

par

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SARGANS, comté de Suiffe, & qui fait partie de ce qu'on appelle les fujets des Suiffes. Dans cet espace de terre, qui eft entre le pays des Grifons & le lac de Conftance, du côté de la Suiffe, le Rhin eft bordé de quatre petites fouverainetés, le Rheinthal, la baronnie d'Alt-Sax, les comtés de Werdeberg & de Sargans. Ce dernier eft borné au midi & à l'orient par les Grifons, dont il eft féparé à l'orient par le Rhin : à l'occident par le canton de Glaris & par le pays de Gafter; & au nord par le Toggenbourg & le comté de Werdeberg. Il a environ huit lieues de longueur fut cinq ou fix de largeur. Il avoit autrefois des feigneurs particuliers, avec titre de comtes, qui étoient descendus des comtes de Werdeberg de l'ancienne maifon de Montfort, & qui le vendirent en 1423 aux fept anciens cantons, Zurich, Lucerne, Ury, Schwitz, Undervald, Zug & Glaris; mais depuis la paix de 1712, le canton de Berne a un intérêt dans ce bailliage. Il faut pour tant excepter Wartaw, qui appartient aux réformés de Glaris. Ce comté eft arrofé de trois petites rivieres, de la Sar ou Sare, qui fe jette dans le Rhin, du Setz, qui entre dans le lac de Wahleftatt, & de la Taminne qui fe jette dans le Rhin. La Sare partage ce comté en deux parties qu'on appelle le haut & le bas Sargans. Les principaux en droits font,

S

Wahleftatt, Dans le bas Sargans: Flums,

Wartaw, Sargans, Mels,

Dans le haut Sargans Ragatz,

Pfefers.

Les huit cantons fouverains de ce comté y envoyent tour à tour des baillis qui font leur réfidence à Sargans. La religion y eft mêlée. La proteftante y fut introduite en 1530. Wartaw, qui appartient aux proteftans de Glaris, eft auffi de leur religion. En 1694, un bailli catholique de Sargans ayant voulu y établir la religion catholique par force, fuc à la veille d'allumer la guerre dans la Suiffe; mais l'affaire fut pacifiée au bout de deux ans. La qualité du terroir y la même que dans les autres montagnes des cantons voifins. Les vallées y font fertiles en bleds & en fruits.* Etat & délic. de la Suiffe, t. 3, p. 186.

eft

Quelques-uns veulent que les Sarunetes, marqués par Pline, ayent habité dans le comté de Sargans, qu'ils fuppofent en avoir tiré le nom, à caufe que la premiere fyllabe de ces deux noms eft Sar; mais comme Pline dit, que les Sarunetes étoient de la Rhétie, & que le Rhin prenoit fa fource dans leur territoire, ils ne peuvent avoir été les mêmes que ceux du comté de Sargans, qui ne font point dans le territoire des Rhétiens, mais des Helvéciens, & qui ne font pas proche des fources du Rhin: c'est une petite riviere nommée Sare, qui paffe à cette ville, qui lui a donné le nom. On peut expliquer ce mot Sargans, l'Oye de Sare, parce que Gans, en allemand, fignifie une oye; auffi ceux de ce comté portent pour armes une oye.* Longuerue, Descr. de la France, 2 part. p. 294.

SARGANS, ville de Suiffe, & la capitale du comté auquel elle donne fon nom. C'est une ville médiocrement grande, fituée presqu'au milieu du pays, bâtie fur la croupe du petit mont, qui eft une branche de la grande montagne, ou plutôt de la chaîne de montagne, qu'on nomme Schalberg, & qui couvre la ville du côté du nord. Au-deffus de la ville fur un rocher élevé, qui la commande, il y a un château où réfide le bailli. Le gouvernement y eft le même qu'à Walestatt. L'an 1423, les fept anciens cantons acheterent lá ville & le comté de Sargans, de George, comte de Werdeberg. * Etat & délic. de la Suiffe, t. 3, p. 192.

Près de la ville, du côté de Ragaz, il y a une fontaine d'eau foufrée & froide, avec un bain, qui paffe pour être propre à guérir divers maux.

SARGANTHA, ville de l'Iberie, felon Etienne le géographe, qui dit que le nom national eft Sarganthenus. SARGANTHIS. Etienne le géographe donne ce nom à une ville d'Egypte. Il ajoute qu'on donnoit auffi ce nom à une prifon, & que les habitans de la ville étoient appellés Sargantites.

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SARGARAUSENA, contrée de la Cappadoce; Prolomée, l. 5, c. 6, lui donne le titre de préfecture, & y comprend les villes qui fuivent:

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SARGASIS, CARSAGIS où CARSAT, ville de la petite Arménie. Elle eft marquée dans l'itinéraire d'Antonin, fur la route de Satala à Melitene, entre Arauraci & Sinerva, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à vingt-huit milles du fecond.

SARGASSO, plage de l'océan Atlantique, à laquelle on donne environ cinquante lieues d'orient en occident, & tout au moins quatre-vingts du feptentrion au midi. Elle eft entre les isles du cap verd, les Canaries & les côtes d'Afrique. Cette mer à cela de particulier, qu'étant fort profonde, & éloignée de la terre-ferme & des isles d'environ foixante lieues, elle reifenble à un grand pré, par la quantité d'herbes dont elle eft couverte. Cette herbe eft femblable au perfil de îner ou à l'herbe qui croît dans le fond des puits, & que les Portugais nomment Sargaffo. d'où eft venu le nom de cette mer. Si quelques vailleaux s'y embarraffent, ils n'en peuvent fortir que par un vent qui foit au moins médiocrement fort , tant l'herbe est ferrée.

SARGATHUS, lieu où Cédréne dit que les Romains remporterent une victoire fur les Perfes, du tems de l'empereur Juftin. * Ortel. Thefaur.

SARGATII, peuples de la Sarmatie Européenne. Les Caryones & eux, font placés par Ptolomée, 7. 3, c. 5, entre les Alauni & les Amanobii.

SARGEL, ville d'Afrique, dans l'empire de Maroc, au

royaume de Tremecen. Marmol, Desc. d'Afrique, royaume de Tremecen, I.;, c. 33, dit : C'est une grande & ancienne ville, bâtie par les Romains, & que Prolomée nomme Canuccis Il la met à 164 10' de longitude, fous les 33d 30′ de latitude. Il y en a cependant qui croyent que c'eft la Carcena Colonia des anciens. Quoi qu'il en foit, la ville de Sargel eft entre Tenez & Alger, à quinze lieues par mer de l'une & de l'autre, quoique par terre il n'y en ait pas plus de dix. Elle eft bâtie fur la côte. Ses murs étoient autrefois de pierre de taille, & avoient plus de trois lieues de tour; elle étoit en outre défendue par un bon château. Tout cela n'eft plus aujourd'hui. Il refte pourtant encore un grand temple fur le bord de la mer, & qui eft bâti de marbre & d'albâtre. Les Goths, qui regnoient en Espagne, le faifirent de cette ville dans le tems qu'elle étoit floriffante, & la tinrem long-tems fort fujette. Depuis elle paffa fous la puillance des Arabes, qui la rétablirent dans fon ancienne fplendeur, mais le calife Caim, fchismatique de Carouan, la renverfa: mais au bout de trois cents ans, plufieurs Mau res ayant paffé de Grenade en Afrique, après la conquête de Ferdinand, en 1490, quelques-uns d'entre eux commencerent à rétablir le château & les maifons qu'ils trouverent les plus commodes; & de jour en jour toute cette plaine fe peupla de Medéchares, de Tagartins & de Maures d'Andaloufie; ils cultiverent les environs, y planterent des vignes, des oliviers & des meuriers, pour la nourriture des vers à foie, en quoi confifte encore aujourd'hui leur plus grand revenu. Il y a préfentement à Sargel plus de cinq mille maifons, qui fourniroient en un befoin plus de mille arquebufiers ou arbalêtriers. On voit dans la mer, quand elle eft calme, plufieurs anciens bâtimens qu'elle a inondés. Il s'en trouve encore quelques-uns d'entiers, dont il n'y a que les toits de fondus. Cette ville n'eft plus aujourd'hui fermée de murailles. Toute fa force confifte dans la valeur & dans le nombre de fes habitans, qui font riches, & en bonne intelligence avec les Turcs, parce qu'ils reçurent fort bien Barberouffe, quand il y aborda, & lui offrirent le port pour y faire un mole, afin d'y mettre fes vaiffeaux à couvert. Mais il ne le fit pas, parce qu'il s'empara d'Alger. Lorsque nous allâmes dans cette ville, pourfuit Marmol, nous y vîmes de grands piliers d'albâtre & des ftatues de pierre, avec des inscriptions latines, & plufieurs autres antiquités. Les Maures difoient qu'ils les trouvoient en creufant dans leurs héritages, & qu'il n'y avoit pas long tems qu'on avoit trouvé de la forte un grand piller d'albâtre. tout environné de monftres, & foutenu par deux lions auffi grands que des taureaux. Nous y vîmes aufli de grandes ftatues de nymphes, auffi d'albâtre, & qui paroiffoient avoir été des idoles des Gentils. L'une avoit autour de la tête ces lettres :

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D S. R. J. D. D.

A deux lieues de cette ville, le long de la côte, vers le levant, eft le mont Sargel que les Turcs appellent Carapu. la, & les Maures Giraflumar. Il est si haut, qu'on y découvre un vaisleau de vingt lieues. Du même côté du le vant, mais plus près de la ville, il y a une riviere qui fait moudre plufieurs moulins à farine; & au dedans de Sargel il coule une fontaine, qu'on a fait venir d'ailleurs.

L'empereur Charles V, ayant appris que Barberouffe affembloit tous les corfaires d'Alger, pour fe rendre au détroit de Gibraltar, donna ordre à fon amiral André Doria, de s'en approcher avec fes galeres de Naples & de Sicile. Doria appris dans fa route qu'une partie de l'armée navale de Barberouffe étoit dans le port de Sargel. Il fondit deflus à l'improvifte, & les Turcs étonnés le fauverent dans la ville & dans le château. Doria brûla tous les vais feaux, fit enfuite débarquer fes troupes, & mit en liberté huit cents forçats chrétiens. Mais comme les foldats étoient répandus dans les maifons, & s'amufoient à les piller, les Turcs, qui s'éroient retirés au château, en fortirent, vinrent donner fur eux, en tuerent plus de quatre cents, & mirent le reste en fuite. A la vûe de ce défordre, & pour arrêter fes gens, qui accouroient en foule pour fe fauver dans fes galeres, Doria fit tirer sur eux, afin de les obliger fut de retourner au combat ; mais comme ce remede fe trouva inutile, il s'approcha de la terre pour les fauver. L'avarice du foldat teruit la gloire de cette journée. Tous les vais

feaux turcs & maures qui fe trouvoient à Sargel, furent néanmoins perdus, & de plus on fit échouer le dellein de Barberouffe.

SARGETIA, fleuve de la Dace, felon Dion Caffius, in Trajano. Ce Acuve arrofoit la ville, Zarmizogathusa, depuis nommée Ulpia Trajana, & fe jettoit enfuite dans le Rhabon. Le roi Decebalus avoit caché les tréfors dans ce fleuve, dont le nom moderne, à ce que dit Tzerzés, elt Argentia ou Sargentia; mais, felon Sambucus, les Hongrois le connoiffent fous le nom de Sirel, & les Allemands fous celui d'Iftrig; fentiment qui eft appuyé par Lazius, dans fa république romaine.

SARGUEMINE, ville de la Lorraine allemande, fur la Sare, à la gauche, entre Saralbe & Sarbruck, environ à trois lieues de chacune de ces villes. On l'appelle autrement Guemund. * De l'Ifle, Atlas.

SARIANA, province de l'Afrique. Ortelius remarque qu'il eft fait mention de cette province dans les canons du Concile de Carthage, tenu fous l'empereur Honorius.

SARICHA, ville de la Cappadoce, felon Etienne le géographe.

SARID, ville de la Palestine, dans la tribu de Zabulon. Il eft dit dans Jofué, c. 19, v. 10, que la frontiere de cette tribu s'étendoit jufqu'à Zarid, & que de Sared elle retournoit vers l'orient, aux confins de Cefelethabor. On lit Saridim dans Joël, c. 2, V. 32, & Théodotion l'a pris pour un nom propre ; mais faint Jérôme l'a traduit par reliquia, les reftes. Il avoue pourtant que les Juifs le prennent pour un nom de lieu. SARIGA. Voyez ĞARIGA.

SARIGAN, ou L'ISLE DE SAINT CHARLES, ifle de l'Archipel de faint Lazare, & l'une de celles qu'on appelle ifle Mariannes. Elle eft à dix fept degrés trentecinq minutes de latitude feptentrionale, & à fix licues de l'isle de Guguan. On lui donne quatre lieues de circuit. Corn. Dict. Mém. du P. Louis Moralez, jefuite, dans l'hift. des ifles Mariannes.

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SARINENA, felon Corneille, Dict. & CARIGNENA ou SARIGNENA, felon les delices dEspagne › p. 638 > bourg d'Etpagne, au royaume d'Aragon, dans une campagne peu fertile, vers la riviere d'Alcanadre.

SARION, ou SCHIRION. C'eft le nom que les Sido. niens donnent au mont Hermon ; que les Amorrhéens appellent Sanir. Voyez HER MON.* Deuter. c. 3, v. 9. SARIPHI, montagne d'Afie. Strabon, Epitom. I. 11, p. 1275, & Ptolomée, l. 6, c. 10, s'accordent à dire que le fleuve Oxus prenoit fa fource dans ces monta gues, qui étoient dans la Margiane.

I.

SARIRA. Dorothée, cité par Ortelius, appelle ainfi la patrie du prophéte Ezéchiel, & ajoute que ce prophéte fut enterré dans le champ d'Hebron, en un heu nommé Maur. Saint Epiphane, au lieu de SARIRA, écrit SARERA. Voyez ce mot.

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SARISABIS, ville de l'Inde, en deça du Gange Prolomée, 1.7, c. 1, la compte au nombre des villes ou villages de l'Afrique, fituées dans les terres à l'occident du fleuve Bynda. Le texte grec au lieu de Sarifabis porte Serifabis.

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SARITE, peuples de l'Arabie heureufe. Prolomée, 1.6, .7, les place après les Mafonita.

SARK, ou SERKE, isle d'Angleterre, quoique fur les côtes de France. Elle fe trouve entre les isles de Jersey & de Garnefey. Elle eft fort petite, & toute environnée de rochers. C'eft dans cette isle que Jean de faint Ouen, natif de Jerfey, conduifit, par permiffion de la reine Elizabeth une peuplade. Elle n'étoit point habitée auparavant. Il y en a qui écrivent Cers au lieu de Sark. Voyez CERS.

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SARKHAD, petite ville d'an pays qui eft aux environs de Damas, dans la province de Giouzan & de Mefchk. Il y a un château fort élevé, & le terroir des environs produit d'excellent vin, qui porte le nom de Sarkhadi ou Sarkhadi.* D'Herbelot, Bibl. orient.

SARLAT, Sarlatum, ville épifcopale de France dans le bas Périgord, elle eft regardée comme la feconde ville de la province, elle est très-mal_fituée, à une lieue & demie de la rive droite de la Dordogne. Elle a pris fon origine d'un monaftere de l'ordre de faint Benoît, qu'on prétend avoir été fondé dès le tems de Pepin & de

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