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Charlemagne. Il y avoit autour de ce monaftere une vallée, dont la feigneurie & la propriété furent données à l'abbé & au couvent de Sarlat, il y a fept à huit cents ans, par Bernard, comte de Périgord. Le Pape Jean XXII érigea au même lieu un fiége épifcopal, dont il créa premier évêque Raymond de Roquecor, abbé de Gaillac en Albigeois. Les moines bénédictins conpoferent toujours le chapitre de cette cathédrale jufqu'au pontificat de Pie IV, qui les fécularifa fous le regne de François 11. Ce même roi donna fes lettres patentes pour l'exé cution de la bulle de ce pape, & les moines quitterent enfin l'habit monaftique l'année fuivante au mois d'avril. L'églife cathédrale eft dédiée à faint Sacerdos, évêque de L'imoges qu'on appelle vulgairement faint Sardos & quel quefois Sadroc. Cet évêché, démembré de celui de Périgueux, n'eft pas étendu, ni d'un grand revenu. Depuis quelques années on a uni au chapitre de l'églife cathédrale celui de faint Avit, qui étoit dans l'étendue de ce diocèse; en forte que le chapitre de la cathédrale eft aujourd'hui compofé d'un doyen, d'un archidiacre, d'un facriftain, & de quatorze chanoines. On compte dans ce diocèfe environ deux cents cinquante paroiffes & deux abbayes; celle de Terraffon & celle de Cadoin. * Longuerue, Defc. de la France, part. 1, p. 174. Piganiol, Defc. de la France, t. 4, p. 478.

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Quoique Sarlat foit évêché, préfidial & élection, les habitans en font néanmoins fort pauvres, parce que le pays eft mauvais, & que d'ailleurs il n'y a aucun commerce. Cette ville a donné la naiffance à un gentilhomme, appellé Etienne de la Boérie, confeiller au parlement de Bourdeaux, & un des plus beaux efprits du feiziéme fiécle. On prétend qu'il n'avoit pas encore dix-huit ans lorfqu'il compofa le traité de la fervitude volontaire, qui eft inféré dans le troifiéme volume de l'Etat de France, fous Charles IX. Il mourut en 1563, âgé de trentetrois ans. Montagne parle de lui avec de grands éloges, dans fes elfais, l. 1, c. 28. Au refte ce traité de Boétie a été mis dans la nouvelle édit. de Montagne, faite à la Haye en 1725, t. 5, p. 74, & fuiv.

SARLOUIS, ville d'Afie, dans la Cappadoce & dans la contrée de Chamare felon Ptolomée. . s, c. 6. SARLOUIS, ville de France & démembrée de la Lorraine, en vertu de l'article XXXII du traité de Ryfwick, qui réserva au roi de France Sarlouis, avec une demi-lieue de terrein autour: mais comme cette fortereffe étoit trop refferrée, & que cela incommodoit la garnifon, le duc Léopold céda à la France cinq villages voifins, & l'emplacement de la ville de Valdrevange, avec les bâtimens qui y reftent, par le traité du mois de janvier 1718. Cette ville eft fituée fur la Saare, à quatre lieues de Sarbruck, & à dix de Metz. * Longuerue, Defcript. de la France, 2. part. p. 153.

Le feul nom de cette ville, & l'année 1680 & l'année 1680 que l'on commença à la bâtir, marquent fuffilamment qu'elle reconnoît Louis XIV pour fon fondateur. Cette ville ne partage l'honneur de porter le nom de ce grand roi qu'avec Mont-Louis en Cerdagne. C'eft une fingularité remarquable, qu'il n'y ait que ces deux villes qui portent le nom d'un roi, qui a peut-être lui feul fait conftruire plus de places que tous les prédécefleurs ensemble.

tous ces ouvrages,

Cette place fur commencée en 1680, & achevée quatre ou cinq ans après. Elle eft fituée dans l'ifthme d'une prefqu'isle que forme la riviere de Saare. Sa figure eft un hexagone régulier de fix baftions, à la maniere du maréchal de Vauban. Le côté qui eft fur la riviere eft plus étendu que les autres. Au devant des courtines font placés de petits ouvrages appellés tenaillons. Cinq de fes fronts font couverts d'autant de demi-lunes, le tout revêtu de bonne maçonnerie, & le foffé qui entoure & qui eft accompagné d'un bon chemin-couvert, eft plein d'eau. Au-delà de ce chemincouvert regne tout autour un avant-foffé, dans lequel font placées neuf redoutes, revêtues de pierres. Cet avant-follé eft défendu d'un chemin-couvert, du côté de la terre, depuis le retranchement des capucins jusqu'à la riviere. On entre dans Sarlouis par deux portes diamétralement oppofées. Les rues font fort régulieres & laiffent entr'elles une grande place carrée, fur un des côtés de laquelle eft la paroiffe, & de l'autre côté la maison du gouverneur. Le refte de cette place publique

eft fermé par des maifons bourgeoifes, d'une égale fymmétrie, & affez bien bâties. Le long du rempart font plufieurs corps de cazernes, & un couvent de recolets. Les baftions de cette place font vuides, & il y en a trois qui fervent de magalins, le quatrième de corps de garde, & les deux autres font chargés chacun d'un retranchement. Au-delà de la riviere, vis-à-vis le grand front de la place eft un grand ouvrage à corne, lequel enferme l'hôpital & un corps de cazernes. Il eft occupé dans fa largeur par un canal. Cet ouvrage eft à la maniere du maréchal de Vauban. Son front eft couvert d'une demi-lune, le tout parfaitement bien revêtu, auffi-bien que le foffe qui eft accompagné d'un bon chemin couvert & d'un grand glacis. La fortie de la riviere eft barrée par un ouvrage placé au milieu de fon cours, & défendu par une efpece de petit chemin-couvert. Le retranchement des capucins, eft de l'autre côté de la place, & confifte en un rempart, un parapet de terre & un foffé ou canal, qui communique de la riviere au foffé de la ville par un petit canal fouterrein qui eft pratiqué fous les ouvrages. On en fort par deux ponts, qui ont chacun à leur tête un petit corps de garde octogone. Le rempart cft planté de trois allées d'arbres qui fourniffent à Sarlouis une agréable promenade. La prefqu'isle eft une espèce de marais, que l'on peut inonder en cas de fiége.

SARMAGANA, ville d'Afie: Ptolomée, l. 6, c. 17, la marque dans l'Arie. Il y en a qui veulent que ce foit préfentement Samarkand.

SARMALIA, ville de l'Afie mineure, dans la Galatie; elle est donnée par Ptolomée aux Tolitoboges. L'itinéraire d'Antonin, dont quelques manufcrits portent SARMALIUS, & d'autres SARMALIUM, marque cette ville fur la route d'Ancyre à Tavia, entre Bolelasgus & Ecobrogis, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux & à vingt du fecond.

SARMAN, ville d'Afrique, dans la province de Tripoli, auprès de l'ancienne ville de ce nom. C'eft une place toute ouverte, mais grande & fort peuplée. Ses habitans font Bérébéres d'entre les Havares, & il y a aux environs quantité de bons palmiers; mais il n'y vient ni orge ni bled, parce que ce ne font que fablons tout à l'entour. Cette ville dépend de Tripoli.* Marmol, Defcr. d'Afrique, t. 2. l. 6, c. 49.

من

SARMATES, peuples qui habitoient la Sarmatie. Ils font nommés SAUROMATÆ par les Grecs, & ordinairement SARMATE par les Latins. Ce nom de SARMATES eft cependant donné plus particuliérement aux peuples qui habitoient fur les bords du Tanais, aux environs des Palus Mæotides. C'est dans ce fens que Pomponius Mela, l. 1, c. 19, a dit : Ripas ejus [ Tanaïs ] Sauromata, Ripis hærentia poffident; & dans un autre endroit on lit, 1. 2, c. 1, Maotida Agathyrfi & Sauromata ambiunt. Pline le jeune, l. 10, ep. 14, fait mention d'un roi Sarmate, & Spanheim nous a donné l'explication d'une médaille où on lit ces mots : BACIAEON CAYPOMA. TOY; cette médaille a été frappée du tems de l'Empereur Sévére. Voyez SARMATIE. * Cellarius, Geogr. ant. 1. 2, c. 6.

1.4

C. 12, met une

SARMATICA INSULA. Pline isle de ce nom près de la troifiéme embouchure du Danube, appellée Caloftoma.

SARMATICI MONTES, montagnes de la Sarmatie Européenne, aux confins de la Germanie. Ptolomée en fait une chaîne de montagnes qu'il étend du nord au midi, depuis la hauteur de la Viftule jufqu'aux monts Crapack. 11 ajoute, 1.2, 6. 11, qu'on leur donnoit auffi le nom d'Alpes.

1. SARMATIE, grande contrée, qui prife en général renferme divers grands pays de l'Europe & de l'Alic. Les anciens la partageoient en deux parties, l'une appellée SARMATIE ASIATIQUE, & l'autre SARMATIE EUROPÉENNE. Le Bofphore Cinumérien, les PalusMaotides & le Tanaïs en faifoient la féparation.

2. SARMATIE ASIATIQUE (la) étoit terminée du côté du nord, felon Ptolomée, ., c. 9, par des terres inconnues au couchant par la Sarmatie Européenne, autrement par le Tanaïs depuis fa fource jufqu'à fon embouchure, dans les Palus Mootides, & par le rivage oriental des Palus Maotides jufqu'au

,

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Bofphore Cimmérien au midi, partie par le Pont Euxin, depuis le Bofphore Cimmérien jufqu'au fleuve Chorax; partie par la Colchide, l'Ibérie & l'Albanie, en tirant une ligne droite, depuis le Crahox jufqu'à la côte de la mer Cafpienne : & à l'orient par la Scythie en deça de l'Imaus. Voici la defcription que Ptolomée nous donne de cette Sarmatie:

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ples connus fous des noms différens. Voici ceux que Piolo inée nous a confervés :

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Apathurgus,

Achilleum.

Phanagoria, Corocondame. Hermonala,

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Sur le Pfathis:

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Conapfeni Metibi, Agorite,

La SARMATIE EUROPÉENNE étoit bornée au nord, felon Ptolomée l. 3, c. 5, par l'Océan Sarmatique, par le golfe Vénédique, & par des terres inconnues: à l'occident par la Viftule & par les monts Sarmatiques : au midi par les Jazyges Metanaftes, par la Dace jufqu'à l'embouchure du Borifthene, & dela par le rivage du Pont-Euxin jufqu'au fleuve Carcinite : & à l'orient par l'ifthme du fleuve Carcinite par le Palus ou Marais Byce par le rivage du Palus Méotide, jufqu'à l'embouchure du Tanais par ce fleuve, & au-delà par une ligne tirée vers le nord, au travers des terres inconnues. Ptolomée décrit ainsi cette Sarmatie :

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Tout ce pays étoit habité par un grand nombre de peu- phées :

Il y avoit plufieurs villes dans les terres, favoir :

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SARMINETUM, NYMPHEUM & TIBERIAS. Il paroit, dit Ortelius, que ce font là trois noms de villes que Platine, in Pascali II, met dans la Toscane, vers la côte de la mer.

SARMISIA VALLIS. On trouve ce mot dans la carte de la Tranfilvanie de Sambucus, qui ajoute que les Hongrois appellent cette vallée Hacfag ou Hatfaag. Ortelius croit que Sarmifia eft un mot nouveau ou corrompu de Tarmifogethufa.

SARMYDESSUS, lieu de la Thrace, felon Suidas. Nę feroit-ce point la même chofe que SALMYDESSUS?

SAR, riviere de Suiffe. Voyez SARGANS. SARNACA, ville de l'Afic mincure, dans la Theu thranie, felon Pline, l. 5, c. 30.

SARNADA, ville de la Pannonie, felon Ortelius, qui cite l'itinéraire d'Antonin. Il a fuivi apparemment l'édition de Schotus; car toutes les autres & les manuscrits portent SARNADE OU SARNADA. Cette ville étoit fur la route de Sirmium à Salona, entre Leusaba & Silvia, à dix-huit milles du premier de ces lieux, &à vingt-quatre milles du fecond. Cette ville eft nommée SARUTE dans la table de Peutinger, qui met pourtant Sarute à une plus grande distance de Leufaba.

SARNAME. C'est le nom que de Laet donne à la rivie re de Surinam. Voyez Surinam.

SARNEM, bourg de Suiffe, dans le canton d'Underwald, au département d'en haut. Ce bourg eft la place capitale de ce département. Il eft fitué près d'un petit lac, & au bord d'une riviere nommée Aa. Il y avoit là autrefois un château où réfidoit un gouverneur envoyé par l'empereur Albert. Les habitans le démolirent l'an 1308. Il y a dans tous les environs de ce lac diverfes fortereffes démolies: car anciennement ces pays-là étoient remplis de nobleffe. On a dans Sarnem un fameux cloître de filles, de l'ordre de faint Benoît, où il y a jusqu'à cent religieuses, sous la jurisdiction de l'abbé d'Engelberg. Etat & délices de la Suiffe, t. 2, p.450.

*

SARNIA, ifle que l'itinéraire d'Antonin marque dans la mer qui fépare les Gaules de la Grande-Bretagne. Les manuscrits varient pourtant fur l'ortographe du nom de cette ifle; les uns portent SARNIA, les autres ARMIA, SARMIA OU SARMA. On croit affez généralement que c'est l'ifle de GARNESEY,

SARNII ALPINI, peuples dont le conful Q. Marcius triompha dans la fix cents trente-fixième année de Rome fuivant les faftes romains. Titve-Live, Epitom. l. 62, parle de la victoire que ce conful remporta fur ces peuples; mais les nouvelles editions au lieu de SARNII lifent STONI. Voyez STONI.

SARNIUS, fleuve d'Afie. Ce fleuve, felon Strabon 1. 11, p. 10, féparoit, du côté de l'orient, un défert de l'Hycarnie. Au lieu de Sarnius, les dernieres éditions portent Sarneus.

1. SARNO, riviere d'Italie, au royaume de Naples, dans la Principauté citérieure, anciennement Sarnus. Elle prend la fource aux confins de la Principauté ultérieure, & coule de l'orient feptentrional au midi occidental. Dans fa courfe elle arrofe la ville de Sarno, & reçoit à la gauche la riviere Safati, ou plutôt, fe joint à cette riviere avec laquelle elle va porter fes eaux à la mer, fur la côte du golfe de Naples.* Magin, carte de la Principauté

citérieure.

2. SARNO, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Principauté citérieure, vers la fource de la riviere de Sarno, qui l'arrofe & lui donne fon nom. Elle est fituée à cinq milles de Nocera, à huit de Nole, & à treize de Salerne. Elle fut érigée en évêché fous Salerne, vers l'an 967. Elle a titre de duché, & ce duché appartient à la maifon Barberine. * Baud. Dict. Commainville, Table des évêchés.

SARNUCA, ville de la Méfopotamie, le long de l'Euphrate, felon Ptolomée, L. sc. 18.

1. SARNUS, fleuve d'Italie, dans la Campanie : Strabon, l. 5, p. 247, & Pline, l. 3, c. 5, difent que ce fleuve arrofoit la ville de Pompeii; & c'est ce qui a été caufe que Stace, Silv. l. 1, carm. 2, v. 265, donné le furnom de Pompejanus.

Nec Pompejani placeant magis otia Sarni.
Silius Italicus donne au Sarnus l'épithète de mitis a

Saraftes etiam populos, totasque videres
Sarni mitis opes.

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Il exalte les richeffes du Sarnus, fans doute, parce que c'étott une riviere navigable. Quant aux peuples Sarraftes, dont il parle, cette expreffion eft prife de Virgile, où on lit Eneid. l. 7, v. 738.

Sarraftes populos & qua right aquora Sarnus.

1

Surquoi Servius remarque que ces peuples étoient ainfi
appellés du nom du fleuve Sarnus, fur les bords duquel
ils habitoient. Voyez SARNO.

2. SARNUS, ville de l'Illyrie, felon Etienne le géo-
graphe.

SAROHEN, ville de la Palestine, dans la tribu de
Siméon. Cette ville eft nommée au dix-neuviéme chapitre
de Jofué, v. 6. Dom Calmet croit que c'eft le même que
SAHAREM.

1. SARON ou SARONA; nous connoiffons trois cantons
dans la Paleftine nommés SARON. Ce nom étoit comme
palle en proverbe, pour marquer un lieu d'une beauté
& d'une fertilité extraordinaires. C'eft dans ce fens qu'I-
faie dit, c. 33, v. 9 & c. 35, v. 2, Saron a été changé
en un défert;& dans un autre endroit : la beauté du Carmel
& de Saron.

2. SARON, canton de la Palestine. Eusebe, in Saron, & faint Jérôme parlent de ce canton, qui étoit entre le mont Thabor & la mer de Tibériade.

3. SARON, canton de la Palestine, entre la ville de Célarée de Palestine & Joppé. Eufebe & faint Jérôme en parlent. Voyez faint Jérôme fur les chapitres 33 & 55 d'lfaie.

4. SARON, canton de la Palestine, au delà du Jourdain, Par. c. 5, v. 16, dans le pays de Bafan, & dans le partage de la tribu de Gad. Reland, Paleft. l. 1, C. IC, p. 370, & l. 3, p. 988, foutient qu'il n'y avoit point de Saron au-delà du Jourdain, & que ceux de la tribu de Gad venoient paître leurs troupeaux jusques dans le canton qui eft aux environs de Joppé, de Célarée & de Lydda; ce qui, dit dom Calmet, Dict. ne nous paroît pas croyable, à caufe de la diftance des lieux. D'ailleurs, le pays de Bafan étoit fi beau & fi fertile. Le paffage des Paralipomenes ne décide point la queftion, le voici: ils s'établirent dans le pays de Galaad, dans Bafan, & les bourgades qui en dépendent, & dans tous les villages de Saron, depuis un bout jusqu'à l'autre.

5. SARON. Dom Calmet, Dict. dit : Les nouveaux voyageurs donnent ce nom à la plaine qui eft entre Ecdippe & Prolem.aïde.

6. SARON. Il y en a qui font une ville de Saron, dont le roi fut défait par Jolué, c. 12, v. 18, & les enfans d'Ifrael, dans le pays qui eft à l'occident du Jourdain. Saint Luc, dans les actes des apôtres, c. 19, v. 35, femble marquer auffi une ville de Saron : Qui habitabat Lidda & Sarona; & dans les Paralipoménes, c. 37, V. 29, on lit que les troupeaux que l'on faifoit paître fur la montagne de Saron, étoient fous la charge de Setraï le Saronite. Mais ces paffages peuvent fort bien marquer un pays ou un canton, & non une ville de Saron.

7. SARON, lieu du Péloponnéfe, dans la contrée de Troezéne, felon Etienne le géographe.

8. SARON. Euftathe, in Dionyf. met un fleuve de ce nom au Péloponnéfe, dans la contrée de Troezéne, & ajoute que ce fleuve avoit donné le nom au golfe Saro

nique.

9. SARON, ville de Perfe: les géographes du pays, felon Tavernier, voyage de Perfe, la mettent à 76 201 de longitude, & à 364 15' de latitude. On la trouve, ajoute-t-il, dans la proyince de Guilan, & il s'y fait quantité de foie.

SARONIA. Voyez TROEZEN.

SARONICUS SINUS, golfe au midi de l'Attique. Ce golfe, felon Strabon, l. 8, étoit appellé Pont par quelques-uns, & Détroit par d'autres; ce qui fait, ajoutet-il, qu'on l'appelle auffi mer Saronique Пayos apavixév. Sa longueur fe prenoit depuis Cenchrées jusqu'au promontoire Sunium, & la largeur ou fon entrée depuis ce promontoire, jusqu'à celui du Péloponnése, appellé Scyllaum; car Euripide, Hippolytov. 1200, en parlant de Troezéne, dit qu'elle étoit fituée fur la mer Saronique :

Πρὸς πόντονη δκειμένη Σαρωνικόν.
Sita jam ad mare Saronicum.

Pline, l. 4, c. 5, remarque que ce golfe étoit ancien nement bordé d'une forêt de chênes, & que c'étoit l'origine de fon nom, l'ancienne Gréce appellant ainfi un chêne. Euftathe donne une autre origine de ce nom. Voyez SAKON, no. 8.

Ce golfe, fi célébre dans l'hiftoire ancienne, eft entre.
le promontoire de Suniu.n, aujourd'hui Capo Coloni,'
fur la côte de l'Attique, & le cap Schilloum, à préfent
Capo Skillo, fur la co.e de la Morée. Ces promontoires
font éloignés l'un de l'autre d'onze lieues. Il y a plufieurs
ifles dans ce golfe. Les principales font Egine, Colour &
Porus, & ce font les feules qui foient habitées. Ceux qi
y demeurent avoient courunie d'avoir un vaivode & un
cady, qui étoient communs à ces trois ifles; mais ils ont jugé
à propos de s'accommoder avec le capitan bacha, & de
lui donner tous les ans fept cents quatre-vingts pias-
tres, ce qui les exemte de tous les droits qu'on aurolt på
exiger d'eux. Ils pourroient vivre à leur aife, fi les cor'a-
res ne les incommodoient pas fi fouvent, puisqu'ils ont
affez de terre à cultiver pour le petit nombre d'habitans
qui occupent ces trois ifles. Ce golfe prend aujourd hui fon
nom d'Egine, qui en eft la principale, quoique nos mari-
niers lui donnent celui d'Engia. C'eft la plus haute pointe
du promontoire Sunium, qu'on voit oueft nord onest.
On la découvre du mont Himette du fud oueft à l'oucft,
& de Colouri ou Salamine plus au (ud. On la compte
à neuf lieues de la côte la plus proche de l'Attique, &
à douze de Porto Lione, & environ à fix de la Morée.
Elle a près de quinze lieues de tour: il n'y a point de
port pour les vailleaux, & ils font obligés de donner
fond entre les iflets Angeftri, Douronite & Muni. Il
n'y a plus ni ville ni village, à la réferve de celui d'E-
gine.

SARONIDIS PALUS. Voyez PHOEBEA.
SAROPHAGES, peuple de l'Inde, felon Pline, 1.6,

c. 20.

SAROTZE, nom d'une ville, quelque part aux environs de la Syrie & de la Méfopotamie, felon Ortelius, qui cite Surius, dans l'hiftoire de l'image de NotreSeigneur.

I. SAROS, comté de la haute Hongrie, aux confins de la Pologne, qui la borne à l'orient feptentrional. I a les monts Crapack à l'orient, le haut Kreyna à l'orient méridional, les comtés d'Abavy var & d'Ungwar au midi, & le comté de Scepus au couchant. Il prend fon nom du château de Saros. Ses principaux lieux font:

Saros,
Stropko,
Kurima

* De l'Ifle, Atlas.

Eperies.

Hanosfalva,
Hommona.
Tarko,

2. SAROS, château de la haute Hongrie, au comté de même nom, fur la Tarza, à deux lieues d'Epéries, vers le nord occidental.

SARPANA. (ifle de) Voyez ZARPANA.

1. SARPEDON, promontoire de la Cilicie. Strabon, l. 14, p. 670, le met au voilinage de l'embouchure du fleuve Calycadnus. Prolomée, 45, c. 8, qui le nomme Sarpedorum extrema, le marque fur la côte de la Cetide, entre Aphrodyfia ou Venerea, & l'embouchure du Calycadnus. Ce promontoire devint célébre par le traité de paix des Romains avec Antiochus ; car entre les conditions de cette paix, il étoit dit, felon Tite Live, l. 38, c. 38, Neve navigato, citra Calycadnum, neve Sarpedonem, promontoria. Appien, Syriac. p. 181, écrit, ou les édien ́s lui font écrire, Sarpidonium pour Sarpedon : c'elt une faute, car Strabon & Prolomée écrivent Zapada, & les Latins Sarpedon. C'est de ce promontoire qu'Apollon avoit pris le nom de Sarpedonius. Il y avoit à Séleucie, felon Zofime, l. 1, c. 57, un temple d'Apollon Sarpédonien, & dans le temple un oracle. Strabon dit la même chofe de Diane, fans néanmoins marquer que ce temple fut à Séleucie. Il y a auffi dans la Cilicie, dit-il, l. 14, p. 676, un temple de Diane Sarpédonienne, avec un oracle. Pomponius Mela, l. 1, c. 13, dit que ce promontoire étoit autrefois la borne du royaume de Sarpedon : peut être veut-il parler du héros de ce nom, qu'Homére, Iliad. E, v. 647, donne pour le chef des Lyciens. Il fembleroir authi qu'il y eût eu un fleuve ou une ville du nom de Sarpedon, car le périple de Scylax, en décrivant la Cilicie, dit: Expandav modis Epos y Torákos, Sarpedon oppidum defertum & fluvius; mais les critiques tiennent ce pallage pour fort fuspect. * Cellarius, Geog. ant. l. 3, c. 6.

2. SARPEDON, ville de Thrace, felon Etienne le géographe, Hefyche, Suidas & Apollonius, l. 2, qui la placent près du fleuve Erginus. Son fcholiafte la décrit avant le mont Hemus; mais au lieu de Sarpedon, il dit Sarpedonia

4.

3. SARPEDON, ville de l'Attique, felon Apollonius. SARPEDON, nom d'une ifle, que Suidas & Apollonius mettent vers l'Océan Atlantique, & qui étoit habitée par les Gorgones.

SARPEDONIA. Voyez GORGONES.
SARRA & SARRACANA. Voyez TYRUS.
SARRACENI. Voyez SARACENI.

SARRABOUS ou SORABUS, bourg de l'ifle de Sardaigne, fur la côte orientale de cette ifle, dans la province de Cagliari, à l'embouchure de la riviere de Seprus à la gauche. Ce bourg a un bon port & un château. * Carte de la Sardaigne, chez van Keulen.

SARRACOTIM, château d'Espagne, dans l'Andaloufie, entre Séville & Utrera, dans la place où fut autrefois une petite place de l'Espagne Bétique, qu'on nom

moit Siarum.

SARRAGAN, ifle d'Afie, dans l'Océan oriental & l'une des Philippines. De l'lfle, Atlas, la marque près de la côte la plus méridionale de l'ifle de Mindanao.

SARRÆ. Zonare dit que l'empereur Licinius fut tué à Theffalonique, ou près de Sarra. Ortelius croit qu'il faut lire Serra, parce que Serræ étoit un lieu voifin de Theffalonique.

SARRANA, ville de la Méfopotamie, dans les terres, felon Ptolomée, l. 5, c. 18.

SARRANATES, peuples d'Italie. Pline, .3, . 14, les place dans la fixième région, aux environs de l'Om

brie.

gnac,

SARRASTES. Voyez SARNUS. SARRAN, bourg de France, dans le bas Armaélection de Riviere-Verdun, avec juftice royale. SARRANCES, en latin fancta Maria de Sarrantia, lieu de France, dans le Béarn, au diocèfe de Lescar. C'étoit ci-devant une abbaye d'hommes, ordre de prémontré, fous l'invocation de fainte Marie. La manfe en eft unie à préfent à l'abbaye de la Caftelle, autrement nommée la Grace Dieu, même ordre, dans le diocèfe d'Aire.

Marne, en remontant vers fa fource, dans une paroiffe qui
porte le même nom. Il est moins confidérable
par fes bâti-
mens, qui, quoiqu'anciens, font beaux & commodes, que
par la beauté & la grandeur de fes jardins, ornés de parter-
terres bien entendus, d'un bon goût, & d'un grand nombre
de bosquets & d'allées de charmilles, & autres arbres ; d'un
canal; de foffés larges & profonds, remplis de poiffons;
d'une orangerie, & de belles ftatues, qui ne contribuent
pas peu à rendre la promenade tout-à-fait charmante.* Bau-
gier, Mém. hiftor. de Champ. t. I, p. 249.

Ces jardins, tels qu'on les voit aujourd'hui, font l'ouvrage de M. Vialart, l'un des plus grands prélats qui ayent jamais rempli le fiége de Châlons, décédé en l'année 1680, âgé de foixante fept ans. Cet ouvrage lui a couté des fommes très-confidérables, qu'il ne dépenfa que dans la feule vue de faire fubfifter, en travaillant, un grand nombre de pauvres, dans un tems difficile, & lorsque le pain étoit excellivement cher.

SARS, fleuve de l'Espagne tarragonnoife. Pomponius Mela, L. 3, c. 1, dit que ce fleuve couloit près de la tour d'Augufte.

Molet dit que fon nom moderne eft Ars dans la Galice.

SARSAGA ou CARSAT, ville de la petite Arménie. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Nicopolis à Satala, entre Olotoedariza & Arauraci, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à égale distance du fecond. Il n'y a point à douter que ce ne foit la même ville que Carfagis & Sargafis.

SARSANE, ville d'Italie, dans l'Etat de Gènes. Cette place eft affez forte; car il y a des follés, des canons, des baftions, & d'autres munitions de guerre. Elle étoit autrefois du domaine de Toscane. Le grand duc l'a cédée aux Génois en échange de Livourne. Il y a un évêché qui eft exempt.

SARSINA, ville d'Italie, dans l'Ombrie, & dans les terres, fur la rive gauche du fleuve Sapis. C'étoit la patrie de Plaute, poëte comique, comme l'a remarqué faint Jérôme; (Chron. ad Olympiad. 145.) Plautus ex Umbria Sarfinas Roma moritur. Strabon, l. 5, p. 227, écrit Sarcina, & c'eft aufli l'ortographe des auteurs latins. On lit dans Silius Italicus, l. 8, v. 462.

his Sarcina dives lactis.

SARRANCOLIN ou SARRANCOULIN, ville ou hourg de France dans le haut Armagnac recette des QuatreVallées. Ce lieu, qui eft bien peuple, eft dans la vallée Et dans Martial, l. 9, epigr. 59. d'Aure, au pied des Pyrénées. Il y a des carrieres de marbre gris, jaune, & rouge couleur de fang: il s'en trouve quelquefois de transparent comme l'agathe. Il y a à Sarrancolin un prieuré de l'ordre de faint Benoît non réformé; & dans le voifinage une affez belle verrerie.

SARRATEIX, (fainte Marie de l'abbaye de bénédictins, de la congrégation de Tarragone, en Espagne, dans la Catalogne, au diocèle d'Argel.

SARRE, bourg de France, dans la Gascogne, recette de Bayonne.

SARREAL, petite ville d'Espagne, dans la Catalogne, fur la riviere de Francoli, un peu plus haut que Montblanc, au nord-eft. On trouve dans ce lieu des carrieres d'albâtre, fi beau, fi fin & fi transparent, qu'on en fait des glaces de fenêtres.* Délices d'Espagne, p. 594.

SARRIA, bourg d'Espagne, dans la Galice, fur la riviere de Lugos, environ à quatre lieues de la ville de co nom, vers le midi. On prend ce bourg pour le lieu que les anciens nommoient Aqua Quintiana; & ce fut où mourut Alfonfe XI, dernier roi de Léon.

SARRITÆ, peuple de la Palestine. Ortelius dit: Il eft parlé de ce peuple dans Jofeph; mais au premier livre des Paralipomènes, c. 27, v. 8, au lieu de Sarrita on lit Gefiuri, & Gezre. La Vulgate porte Jefer; & il eft queftion de la ville de Geder, Gader, Gadera, Gazer, Gazera, Gador ou Gaderoth.

SARRUM, lieu de la Gaule aquitanique, felon Ortelius, qui cite le fecond fragment de la table de Peutinger. Il ajoute que le troifiéme fragment, non imprimé, & que Velfer lui avoit communiqué, portoit Sannum au lieu de Sarrum.

SARRY, château de France, en Champagne, au diocèfe de Châlons. Ce château est une maifon de plaifance de l'évêque. Il eft fitué à une lieue de la ville de Châlons, fur la

Sic montana tuos femper colat Umbria fontes,
Nec tua Bajanas Sarfina malit aquas.

Les habitans de cette ville font auffi appellés Sarfinates par
Pline, l. 3, c. 14, & par Polybe, I. 2, c. 24, Exporvátos
ou plutôt Zapovárat, comme les Grecs ont coutume de for-
mer les noms nationaux; & l'on trouve encore dans Gru-
ter, p. 1092, n. 2, une ancienne inscription, avec ces mots
CURATORI SARSINATIUM. Cependant d'autres anciennes
inscriptions portent SASSINA au lieu de SARSINA. Dans une
on voit MUNIC. SASSI, p. 322, n. 4; dans une autre
p. 522, n. 8, NATUS SASSINA; & dans une troifiéme, Rei
neff. claff. 7, inscr. 20, BEBIUS GEMELLUS SARSINAS
MUNICIPIBUS SINGULEIS. Sarfina étoit ainfi un municipe.
Elle fubfifte encore préfentement, & conferve fon ancien
nom: on l'appelle Sarcine. Voyez l'article qui fuit.

SARCINE, ville d'Italie, dans la Romagne, au pied de l'Apennin, à huit lieues au fud-oueft, fur la rive gauche du Savio. Elle étoit autrefois fi puillante qu'elle donna aux Ro-, mains un fecours confidérable, pour empêcher l'irruption que les Gaulois vouloient faire en ce pays-là, en traversant les Alpes. Cette ville a été long-tems fous la domination des Malatesta; mais étant tombée fous la puillance de l'églife, Leon X la donna aux Pio. Elle eft fermée de remparts revêtus de briques. Dans la grande place il y a une fontaine d'une fort jolie fculpture. Au haut eft une fort groffe pomme de pin, qui jette fon eau dans un baffin foutenu de quatre tritons, qui font autant de jets d'eau, & plus bas font quatre figures, qui forment quatre fontaines. On conferve avec une grande vénération le corps de fainte Maure dans la cathédrale. * Journal d'un voyage de France & d'Italie.

SARSTEDE, bourg d'Allemagne, au cercle de la baffeSaxe, dans l'évêché de Hildesheim, au confluent de l'In

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