le Satzéer-Kraiss. Sa capitale est Rakonick, qui lui donne fon nom. * Jaillot, Atlas. RALEIGH, bourg d'Angleterre, dans la province d'Esfex. Il est du nombre des bourgs de cette province, qui ont droit de tenir marché public. RAM. Voyez RAM-HERMEZ. 1. RAM-HERMEZ, ville du Courestan. Petit de la Croix, Hift. de Timur-Bec, 1. 3, c. 24, la met à 86d de longitude & à 31d 25' de latitude. 2. RAM-HERMEZ, riviere du Courestan. Elle passe, felon Petit de la Croix, à la ville de Ram-Hermez, dans la même province, & elle va se jetter dans le fleuve Abzal, au-dessous d'Ahouaz. 1. RAMA: ce mot fignifie hauteur. De là vient qu'il y a tant de lieux dans la Palestine où se trouve le nom de Rama, Rumath, Ramatha, Ramot, Ramathaim, Ramola, Ramathan. Quelquefois la ville s'appellera tout à la fois Rama, Ramatha, Ramot & Ramathaim, tous ces mots ne fignifiant qu'une hauteur. Quelquefois Rama ou Ramoth est joint à un autre nom, pour déterminer l'endroit où eft la hauteur ou la ville dont on parle. Quelquefois enfin, Ramah est mis simplement pour une hauteur, & ne signifie pas une ville, ni un village. Voici les principaux lieux du nom de Rama, dont il est parlé dans l'écriture sainte. 2. RAMA, ville de Benjamin, (a) située entre Gabaa & Béthel, (b) vers les montagnes d'Ephraïm, éloignée de Jerufalem de fix milles du côté du septentrion. (c) Saint Jerôme la met près de Gabaa, à sept milles de Jerufalem. (d) Elle subsistoit encore de son tems, & n'étoit plus qu'un petit village. (*) Cette ville étoit située sur le chemin qui alloit de Samarie à Jerufalenı, d'où vient que Baasa, roi d'Israel, la fit fortifier, (f) afin qu'on ne pût passer des terres de Judas dans celles d'Israel. Joseph l'appelle Ramathon. (8) Je ne doute pas que ce ne soit la même que Ramatha ou Ramathaïs Sophim, patrie du prophéte Samuel. (h) Cette ville étoit frontiere d'Ephraïm & de Benjamin; & ces fortes de villes étoit souvent habitées par des hommes des deux tribus. Rama, Ramath, Ramathaïm ne peuvent marquer qu'un même lieu. L'autre Rama ou Ramula, que l'on croit être la patrie de Samuel, ne peut pas l'être Comme nous le verrons ci-après. * (2) Josué, XVIII, 25. (b) Vide Judic. IV, 5 & XIX, 13. (c) Eufeb. in locis. (d) Hieronym. in Ofee, V. (c) Idem in Sophon. (1) 3 Reg. XV, 17.2 Par. XVI, I. (8) Jofeph, Antiq. 1.8, c. 6. (h) 1 Reg. 1, 1 & 19, 11, 11, &c. C'est aufli apparemment de cette Rama dont parle Jeremie, (a) lorsqu'il dit que Nabuzardan, qui commandoit l'armée des Chaldéens, l'ayant trouvé au milieu des captifs à Rama, où l'on les avoit tous rassemblés, le renvoya en liberté, & lui dit d'aller où il voudroit. Et c'est du même après la ruine de Lydda, & Sannutus, in fecretis fidel. Crucis, p. 152, dit que les Arabes la bâtirent près de Lydda, depuis que les croisés commencerent à aller dans le pays. Si on joint à ces témoignages les antiquités que l'on y découvre encore, on se déterminera à croire que c'est la même ville qu'Eusebe, in ̓Αρμαθεu, & S. Jerôme, in epitaph. Paula, ont prise pour Arimathie, patrie de Joseph d'Arimathie, si connu dans l'évangile. (4) S. Jerôme (*) la place entre Lydda & Joppé, & Eufebe dit qu'elle est dans le canton de Thamnis, & près de Diospolis, autrement Lydda. C'est la même qui fut démembrée de la Samarie, & attribuée à la Judée. Si cela est ainsi, cette ville qui est très-ancienne, subsistoit long-tems avant notre Seigneur, & par conféquent elle ne fut que rétablie après les croisades. Eufébe (f) & quelques autres semblent avoir cru que cette ville étoit la même que Ramatha de Samuel, ou Ramathaïm Sophim des montagnes d'Ephraïm; mais ce sentiment n'est pas foutenable. * (a) D. Calmet, Dict. (6) Voyage de le Brun, p. 251. (c) Bernard, Monach. itiner. ann. 870. (d) Matth. 27, 57. (c) Voyez 1 Macc. 11, 34. & Jofeph, Ant. l. 13, c. 8. (f) Eufeb. & Hieronym. in Arimatha Sophim. Aujourd'hui Rama n'étant point fermée de murailles, est plutôt un grand bourg qu'une ville. Sa distance de Jafa est de trois bonnes lieues. Elle est dans une très-belle campagne, & sa figure seroit un long ovale, si elle avoit une enceinte. Il n'y a aucune maison considérable: le bacha même est pitoyablement logé. Le bâtiment le plus propre est l'hospice des peres de la trinité. Ils y ont une petite église assez jolie; un affez bon nombre de chambres; des citernes; des offices; de grandes terrasses; un jardin; plusieurs cours, & des magasins. On voit dans Rama des Francs, des Maronites, des Grecs & des Arméniens, Les Grecs y ont une église publique dédiée à S. George, & ornée de quelques colonnes de marbre. Il y a des marchands françois & flamands, qui négocient dans cette ville; mais en petit nombre, quoiqu'ils n'y soient pas accablés de tributs comme ailleurs; aussi n'y a-t-il pas grand commerce à faire. Leur principal trafic confifte en coton filé, dont la plus grande partie est pour le compte des marchands de Seyde, dont ceux de Rama sont commiffionhaires. A la réserve de cé peu de chrétiens, toute la ville est mahométane. Il y a cinq principales mosquées à hautes tours. Quelques-unes de ces mosquées ont été autrefois des églises chrétiennes. A un demi-quart de lieue on voit une magnifique cîterne bien voutée. La voute est soutenue de vingt-quatre arcades, une partie des murailles étoît autrefois ornée de peintures: le tems les a tellement effacées, qu'il n'en reste plus que ce qui suffit pour faire con noître qu'il y en avoit. Il y a encore de l'autre côté de la endroit que nous expliquons cette autre prophétie de Jere-ville, presque à l'opposite de cette cîterne un grand ré mie, (b) où le Seigneur console Rachel, de l'enlevement de ses enfans, des tribus d'Ephraïm & de Manaffé, qui avoient été menés en captivité : On a entendu à Rama une voix de lamentation, de pleurs & de gémissemens de Rachel, qui pleure ses enfans, & qui ne sauroit se consoler, parce qu'ils ne sont plus. Voici ce que dit le Seigneur : Que votre voix cesse de jetter des cris, & vos yeux de répandre des larmes, parce que vos enfans reviendront de la terre de leurs ennemis, &c.* (2) Jerem. XI, 1, 2, 3. (b) Jerem. XXXII, 15. S. Matthieu a fait l'application de ce passage au deuil de Rachel, lorsqu'Hérode fit mourir les enfans de Bethleem. Mais il est visible que ce n'est pas le sens historique & littéral du passage de Jeremie. L'écriture joint souvent Gabaa & rama, comme deux lieux voisins. Voyez I Esdr. 11, 26. 2 Esdr. VII, 30. Ifai, x, 29. Osées, 8. On voit même (1 Reg. xx11, 6,) que Saül demeurant à Gabaa, & étant assis dans les bois de Rama, on lui vint dire que David avoit paru aux environs du bois de Hareth. Mais nous croyons que Rama, en cet endroit, signifie simplement la hauteur qui étoit à Gabaa. RAMA, ou Ramatha, ou Ramola, Ramula, Ramba, Ruma ou Remphtis, (a) ville de la Palestine, au couchant de Jerufalem, entre Lydda & Joppé, comme la place faint Jerôme, in epitaph. Paula, ou entre Joppé & Jerufalem, comme les nouveaux voyageurs (b) la décrivent. Phocas la met environ à trente-fix milles de Jerufalem. (c) Abulfeda, cité par Reland, Palast. l. 3, p. 950, dit que cette ville fut bâtie par Soliman, fils d'Abdolmelic, 4 servoir d'eau revêtu de bonnes pierres. C'est là que s'assemble la caravane des pélerins, qui vont joindre celle de la Mecque: elle fournit d'eau à leurs montures, & le reste de l'année ceux de la ville en profitent. * Voyage de la terrè Sainte. Lorsque les Croisés eurent conquis cette ville sur les infidéles, ils la trouverent trop étendue, pour pouvoir la défendre avec le peu de monde qu'ils avoient, & fe contenterent d'y faire & d'y fortifier un château. Baudouin I, avec une armée de neuf cents piétons & de deux cents soixante chevaux plein de, confiance en la Croix, qu'il faisoit porter à la tête, attaqua celle du calife d'Egypte, qui étoit forte de trente mille hommes, & la défit dans les champs voitins de Rama. Cinq mille Sarrazins y furent tués, & entr'autres leur général; mais peu de jours après l'armée des infidéles s'étant réunie & renforcée, revint en pareil nombre. Le prince étant retourné à la charge avec trop de précipitation & de témérité, n'ayant guères que deux cents hommes, fut vaincu, & obligé de se retirer à Rama, où il eut été perdu sans ressource, fans un Arabe de l'armée ennemie, qui vint la nuit lui donner avis de se retirer promptement. Il lui rendit ce bon office en considération d'une grace que le roi avoit faite à sa femme, qu'il avoit faite prisonniere au-delà du Jourdain, & qu'il avoit charitablement renvoyée, la voyant en couche. Il lui donna même son propre manteau pour lui servir de couverture, & commanda à deux autres femmes, qu'il mit en liberté, d'en avoir soin. Les pelerins du commun, lorsqu'ils arrivent à Rama, E ij Tome V 1 font obligés d'y demeurer jusqu'à ce qu'on ait donné nouvelle de leur arrivée aux peres de Jerufalem, & que le cadi de cette derniere ville ait donné la permiffion pour que les pelerins puissent y aller. Avant tout ou les avertit des frais qu'il y a à faire, afin qu'ils ne s'engagent point à un voyage qui seroit au-dessus de leurs forces. Pour premier article de la dépense, il faut payer à Rama quatorze piastres de Gafar, c'est-à-dire, de droit de passage. Ces piastes sont des piéces de cinquante-fix fols. 4. RAMA ON RAMATHA. Phocas dit qu'environ à fix milles de Jerufalem, on trouve Ramath ou Armath, où est né le grand Samuel; & le Brun, Voyage de Syrie, p. 259, dit qu'étant parti de Rama pour aller à Jerufalem, il passa par Cobeb, Benop, Carith-Leneb, Soud, Souba & Samuel. Mais cette ville de Samuel étoit au nord, & non au couchant de Jerufalem, dans les montagnes d'Ephraïm, & non dans celles de Juda. Voyez l'article Arimathie. 5. RAMA, ville de la tribu de Nephtali, sur les frontieres d'Afer. S. Jérôme a lu Horma dans l'hébreu; mais les Septante & Eusébe lifent RAMA. Le même Eusébe & faint Cyrille de Jerufalem sur Zacharie, p. 805, reconnoissent une RAMA dans Afer, & une autre dans Nephtali.* Josué, 19,36. & 19,29. 6. RAMA, petite contrée de la Dalmatie, aux confins de la Bosnie, à l'occident de la riviere de Narenta, & des deux côtés de celle de Rama, qui donne apparemment le nom à la contrée. Ses lieux principaux font: On dit que le nom de Rama est dans les titres du roi de Hongrie. * Le P. Coronelli, Carte de la Dalmatie. 7. RAMA, ville d'Espagne. George d'Afturie croit que c'est l'ancien nom d'Aftorga. 8. RAMA-HORMOZ, ville de Perse dans le Chusistan, selon Naffir-Eddin. Latit. 31d, longit. 85d 45'. D'Herbelot, Bibl. orient. 9. RAMA, riviere de la Dalmatie, elle a sa source dans les montagnes de la Bosnie, d'où après avoir traversé la contrée de Rama, elle va se jetter dans la Narenta. RAMACOU RAMAK, nom d'une ifle de la mer d'Oman, c'est-à-dire, de l'océan éthiopique ou oriental, & dont les habitans font nommés par les Persans Sermahi, tête de poiffon, à cause qu'ils ont, selon quelques uns, la tête semblable à celle des poissons; mais selon d'autres, à cause qu'ils n'ont point d'autre nourriture que celle qu'ils tirent des poiffons. Ce font apparemment ceux que les anciens ont appellé Ichthyophages, peuples extrêmement farouches, & qui n'ont aucun commerce avec les autres hommes, qu'ils prennent aussi pour des poiffons, puisqu'ils les mangent, quand ils tombent entre leurs mains. Ce fut dans cette isle que le roman intitulé Houschenk Nameh, dit qu'aborda Kosrouschir, général des armées de Huschenck, second roi de Perse, de la premiere race ou Dynastie, nommée des Pischdadiens, & qu'il exécuta les grands exploits fabuleux qui y font racontés fort au long.* D'Herbelot, Biblioth. pagode appellé auffi Ramanancor, & que les Indiens appellent Rameissouram. L'ifle peut avoir huit à neuf lieues de circuit. Quoiqu'elle soit très-fablonneuse, on y voit pourtant de beaux arbres; mais il n'y a que quelques villages. Le pagode est vers la partie méridionale. Le pere Bouchet, miflionnaire de la compagnie de Jesus, dit dans la description qu'il nous donne de Ramanancor: Je n'ai point vu ces trois cents colomnes de marbre, dont parle une relation imprimée. Le pagode, ajoute-t-il, m'a paru moins beau, & plus petit que plusieurs autres qui font dans les terres : & il n'est apparemment si fort estimé, qu'à cause du bain qu'on prend dans la mer; çar les idolâtres sont perfuadés que ce bain efface entierement les péchés, fur-tout si on le prend au tems des éclipses du soleil & de la lune. Dans un lieu où l'on rend tant d'honneurs aux démons, il ne laisse pas de se trouver quelques adorateurs du vrai Dieu. Le P. Bouchet y trouva un petit village, où il vit une chapelle bâtie par des chrétiens qui s'y étoient retirés, & il y baptisa plusieurs de leurs enfans. * Lettres éd. t. 15, p. 56. RAMASTRABALE, ville de la Gaule Narbonnoise, selon Ortelius, Thesaur. qui cite Sextus Avienus, & croit que ce mot est corrompu de Mastramella. Voyez ASTRO MELA. RAMATHA, & RAMATHAIM Sophim. C'est la même ville que RAMA, entre Bethel & Gabaa; Voyez au mot RAMA, l'article RAMA no 2. RAMAT-LECHI, c'est-à-dire, la HAUTEUR DE LA MACHOIRE, ou le JET DE LA MACHOIRE. C'est ainfi qu'on appella l'endroit où Sanfon jetta par terre la machoire qu'il avoit levée contre les Philistins, & avec laquelle il les avoit battus, (Judic. 15,17,) apparemment c'est le même lieu que celui qui est nommé Lechi dans le livre des Juges, Ibid. 15, 9. RAMBERVILLERS: on nomme ainsi l'une des plus belles châtellenies de l'évêché de Metz. C'étoit une ancienne seigneurie, qui appartenoit à des seigneurs particuliers, il y a 600 ans: Etienne de Bar, qui fut fait évêque de Metz, vers l'an 1120, acquit Rambervillers; ensuite il le fit fermer de murailles, & le mit en état de défense. * Longuerue, Desc. de la France, part. 2, p. 172. Les évêques ont quelquefois engagé une partie du domaine de Rambervillers; mais ils l'ont toujours retirée; de forte que ces prélats en joüiffent entierement; & ils y ont été maintenus au traité de Paris de l'an 1718, par lequel le roi a transporté au duc de Lorraine, pour partie du dédommagement qu'il lui devoit, la souveraineté & le reffort de la ville & de la châtellenie de Rambervillers, sans préjudice des droits de propriété & de justice qui appartiennent à l'évêque de Metz, à la charge de faire exercer la justice à Rambervillers, sous le reffort des cours supérieures du duc de Lorraine, & par des officiers résidens sous sa domination. On a cédé au duc nommément, entre les dépendances de Rambervillers, Autrei. L'auteur de la vie d'Aldaberon II, dit que ce prélat, qui fonda le monastere d'Epinal, prit & détruifit le château d'Autrei, de Altreio, qui étoit tenu par un seigneur nommé Berald, les évêques en ayant ensuite joui comme d'un propre de leur église. L'évêque Etienne de Bar y fonda une abbaye de chanoines réguliers, dont les droits & les priviléges furent confirmés l'an 1176, par son neveu l'évêque Thierri de Bar. 1. RAMBOUILLET, bourg de France, dans le Hurepoix, élection de Chartres, & à dix lieues de Paris. Ce bourg n'a qu'une rue, une église & un marché: mais il a un château superbe qui appartient à M. le duc de Penthie vre. Le CHÂTEAU DE RAMBOUILLET, est dans un fond, au milieu des eaux & des bois. On y arrive par une longue'avenue, qui est en face du château. A gauche regne un bâtiment de cent vingt toises de longueur, & décoré de trois avant-corps. C'est dans ce bâtiment que sont la capitainerie, les cuisines, les offices, & les écuries, Au-dessus il y a cinquante-quatre appartemens de maîtres, tous également bien meublés & commodes. La principale des écuries est pour cent deux chevaux, elle est ornée de deux cents quatre têtes de cerfs, sculptées avec soin, coloriées par des Portes, & dont les bois sont naturels.* Piganiol, Descr, de la France, t. 2, p. 669. Le château est un bâtiment à l'antique, tout de brique, & flanqué de cinq grofles tours. La cour en est petite & fermée du côté de l'avenue par une très belle grille de fer. L'appartement du roi est grand, commode & magnifiquement meublé. La premiere piece dont il est composé, eft une grande falle de cinquante pieds de longueur, fur environ trente de largeur. Cette piéce est toute lambriffée, & ornée des portrais de Louis XIV, de M. le dauphin son fils, de M. le dauphin son petit-fils, de Me. la dauphine morte en 1712, du roi d'Espagne Philippe V. & de la feu reine sa premiere femme. Une grande carte du duché de Rambouillet, peinte sur toile & ornée d'une belle bordure, occupe un espace de vingt-fept pieds de long, sur douze de large. C'est un morceau magnifique dans son genre, & qui a couré dix mille écus. Les autres appartemens au nombre de vingt deux font tous différemment meublés, & ne se ressemblent que par la propreté & la richesse des meubles. Les appartemens du bas font au rez-de-chauffée du jardin, & tous aufli-bien éclairés que ceux d'en-haut. Il y a une grande falle à manger, qui est toute incrustée de marbre, & qui feroit une piece parfaite, fi elle n'étoit un peu balle. En face du château, ou du côté des jardins, est une grande piéce d'ean de cent quatre-vingts toises de longueur, laquelle en cet endroit communique avec un beau canal qui regne le long du jardin, & qui sans compter le retour qu'il a du côté de la furaye, & du côté de l'abreuvoir, a environ trois cents quatre-vingts toises de longueur sur vingt de largeur. Le jardin est fort grand, &, , pour ainsi dire, partagé en deux par le château. D'un côté c'est un spacieux quinconce de tilleuls nouvellement plantés ; & de l'autre ce sont plusieurs compartimens de gazon & de fleurs, parmi lesquels il y a une grande & belle piéce d'eau. Le jardin de ce même côté est bordé par deux longues allées de tilleuls. Depuis quelques années on a fait une magnifique piéce d'eau entre ce jardin & le grand chemin de Chartres. Elle a quatre vingt-dix toises de longueur sur quarante-cinq de largeur. Le parc contient deux mille quatre cents arpens, en y comprenant les aggrandissemens que l'on y fit en 1712, & CD 1713. La forêt ou les bois consistent en vingt-huit mille deux cents foixante & onze arpens dans lesquels on a tracé plus de trois cents lieues de routes pour le plaisir de la challe. La terre de Rambouillet n'étoit autrefois qu'un marquisat, qui passa de la maison d'Angennes dans celle de Sainte-Maure Montaufier, & de celle-ci dans celle d'Uzès. Elle fut ensuite vendue à M. d'Armenonville, qui la vendit à M. le comte de Toulouse. Jusqu'alors ce n'étoit qu'une terre d'environ dix mille livres de rente; mais elle a aujourd'hui trente à trente-cinq lienes de pourtour, & vaut plus de cent mille livres de rente. Louis XIV l'érigea en duché-pairie en 1714. François I mourut dans le château de Rambouillet en 1547, & fon cœur fut porté dans l'église des religieuses de Haute-Bruyere, où il est sous un pilier de marbre. RAMBURE, bourg de France dans la Picardie, en Vimieu, élection d'Amiens. Il y a environ mille habitans. C'est une ancienne châtellenie & firie, située dans une plaine, à quatre lieues d'Abbeville, à une & demie d'Oifemont, & à égale distance de Gamaches. La cure vaut mille livres de rente, & dépend du chapitre de faint Firmin d'Amiens. Le terroir eft excellent pour les blés & autres grains. Il y a un beau & fort château a l'antique. RAME OU ROAME, ville d'Italie, dans les Alpes: l'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Milan à ArJes, en prenant par les Alpes Cottiennes. Elle étoit entre Brigantio & Eburodunum, à dix-neuf milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du second. C'est maintenant un village du Dauphiné, fur la. Durance, à deux lieues aus dessous d'Ambrun, près du paffage des Alpes, appellé le Pertuis Roftan. Il y avoit du tems de l'empereur Frideric Barberouffe, près de ce lieu, une mine d'argent, que ce prince donna aux dauphins.. RAMERU, Ramerucum, bourg de France, dans la Champagne, élection de Troyes, fur la riviere d'Aube, au levant d'Arcis. C'est une baronnie qui appartient depuis long-tems à la maison de Luxembourg. Ce bourg est encore remarquable par une abbaye de l'ordre de câteaux, appellée la piété, Erard, comte de Brienne, & Philippine de Champagne, sa femine, la fonderent pour des filles, en 1260. Elle fut donnée à des religieux en 1440. Elle est réguliere. RAMESSÉS, ville bâtie par les Hébreux, du tems qu'ils étoient en Egypte. (Exod. 1, 11.) Elle prit apparemment son non du roi du pays, qui les faifoit travailler. On n'en fait pas la situation. Herodote, 1. 2,6. 59,71 & 165, parle de Papremise, dans la basse Egypte, & Pline, 1.6, 6. 27, joint les Ramises & les Patamiens aux Arabes, du côté de l'Egypte. Sur quoi D. Calmet, Dict. remarque que ces Ramises & ces Patamiens étoient apparemment les peuples qui habitoient les villes de Pithom & de Ramessès. 1. RAMETH ou RAMATH, (2) OU BEER-RAMATH, (b) ou RAMOTH DU MIDI: (c) tous ces noms ne signifient que la même chose; savoir une ville de la tribu de Simeon, dans la partie méridionale de cette tribu.* (a) Jofué, 19, 21. (b) Josué, 19, 8. (c) 1 Reg. 30, 17. 2. RAMETH, ville de la tribu d'Iflachar. Il en est parlé dans Josué, 19, 21. C'est la même qui est appellée Ramoth, dans le premier livre des Paralipomenes, 6, 73, & c'est apparemment encore la même, qui est appellée Jaramoth, dans Josué, 21, 29. C'étoit une ville attribuée aux Lévites. RAMETTA. Voyez ROMETTA. RAMEY, abbaye de filles, ordre de cîteaux, dans le Brabant Walon, fur la Geere, une lieue au-dessus de Judoigne, & dépendante pour le spirituel du diocèse de Namur. RAMHERMEZ. Voyez au mot RAM, l'article RAMHERMES. RAMHERMOZ ou RAMHORMouz, ville de la petite province nommée par les Arabes Ahuaz, & qui fait partie de l'ancienne Chaldée. Soliman Farsi, dont la mémoire est en bénédiction parmi les Arabes & les Perfans, étoit natif de cette ville. * D'Herbelot, Biblioth. or. RAMI. D'Herbelot dit: Cezirat al Rami, c'est-à-dire, l'ifle de Rami. C'est une des isles de la mer des Indes, qui n'est éloignée de celle de Serendib ou Ceylan, que de trois journées de navigation. Son terroir est très-fertile, & porte l'arbre que les Arabes appellent Bacam, & que nous nommons le bois de bréfil, qui sert à la teinture. On y trouve aussi l'animal que les Arabes & les Persans appellent kerkedan, qui est le rhinoceros. RAMIERS, (iflet à) petite ifle, baye ou rocher dans l'Amérique septentrionale, située auprès de la paroisse du Lamentin, & vis-à-vis à une lieue, au sud du fort Royal de la Martinique, ce rocher prend son nom de la quantité de ramiers que l'on y trouve ordinairement. RAMILLIES, village des Pays-Bas, dans le Brabant, dans la partie méridionale du quartier de Louvain, vers la fource de la Geete. Ce village n'est remarquable que par la bataille qui s'y donna en 1706, le 23 de Mai, & que les alliés, commandés par le lord duc de Marlebourong, gagnerent fur les François, qui avoient à leur tête l'électeur de Baviere & le maréchal duc de Villeroy.* De l'Isle, Carte du Brabant. RAMISI, peuples Arabes, felon Pline, l. 6, c. 28, qui les place aux environs de l'Arabie déferte. RAMLAH, ville du pays que les Arabes appellent Fa laftin, qui est la Palestine. Cette ville est située à une petite journée de Jerufalem. Les Musulmans réverent affez près de ce lieu le tombeau de Locman, furnommé Alkakim le Sage, aufli-bien que les sépulcres de foixante & dix prophétes, qu'ils croyent y être enterrés. C'est certe même ville que nos voyageurs appellent Rama, par où passent les pélerins qui débarquent à Jafa, pour aller à Jerufalem. * D'Herbelot, Biblioth. or. RAMLAS (le royaume de) étoit un démembrement de l'empire des Seljoucides d'Iconium. Les émirs de cet empire s'emparerent de tous les pays voisins, & formerent onze petits royaumes dans l'Asse mineure. Celui de Ramlas étoit poflédé par Arkhan, fils de Mantascha: la capitale éroit Foukeh. Il pouvoit mettre trois mille hommes fur pied, Ces princes, dans la fuite, devinrent les plus puis fans de tous ceux qui avoient partagé l'empite des Sel joucides: ils soumirent tous les autres émirs; enfin c'est le berceau de l'empire ottoman. Hift. générale des Huns, par M. de Guignes, 1. 3, p. 76, 77. RAMMEKENS OU RAMEKENS, fortereste des PaysBas, dans Rifle de Walcheren, fur la mer en Zeelande. Elle : ) est à une petite lieue de Flessingue, & à une grande lieue de Middelbourg. On la nomme autrement Zeebourg.*Dict. géog. des Pays-Bas. RAMMELSBERG, grande montagne d'Allemagne, (a) dans la Saxe, au-dessus de la ville de Goslar. Elle n'est couverte que de broussailles, comme un désert. D'un côté elle touche au Hartz. Au pied on voit une belle fontaine, (b) nommée la fontaine des enfans, parce que sous la voute qui la couvre, il y a deux enfans de pierre. Après la mort de l'empereur Otton le Grand, les mines de cette montagnes ont appartenu aux empereurs jusqu'à l'année 1235. Mais sous le régne de l'empereur Frederic II, le duc Otton, tige de tous les ducs de Brunswig-Lunebourg, en fut investi à la diete de l'empire, tenue à Mayence le 21 d'août 1235. Sa postérité les posseda jusqu'à l'an 1359, qu'Ernest l'aîné, duc de Grubenhagen, Magnus l'aîné, duc de Brunswig, & Ernest le jeune, duc de Gottingen, les engagerent au magiftrat de la ville de Goflar, qui les posseda tranquillement l'espace de cent quatre-vingtdix ans, jusqu'à ce que Henri le jeune, duc de Brunswig & de Lunebourg, les retira en 1552, après de grandes contestations. Ces mines, avec leurs dépendances, resterent dans sa maison jusqu'en 1634, que sa postérité male étant éteinte, ses héritiers les ont poffédées en commun, en vertu de l'accord fait entr'eux. On y trouve de l'argent & d'autres métaux & minéraux, dont on peut voir la qualité & le nombre dans l'auteur cité en marge.* (a) Zeyler, Topog. (b) Ducat. Brunswic-Luneb. p. 169. RAMNUS. Voyez RHAMNUS. RAMOTH, ville célébre dans les montagnes de Galaad. On l'appelle souvent Ramoth de Galaad, quelquefois Romoth simplement; quelquefois Ramoth de Maspha, (a) ou de la sentinelle. Joseph la nomme Ramathan, ou Aramatha. Elle appartenoit à la tribu de Gad: elle étoit assignée pour demeure aux Lévites, (b) & c'étoit une des villes de refuge d'au-delà du Jourdain. (c) Ramoth devint célébre, durant les regnes des derniers rois d'Israël, & fut l'occasion de plusieurs guerres, entre ces princes & les rois de Damas qui l'avoient conquise, & fur lesquels les rois d'Israël, à qui elle appartenoit, vouloient la reprendre. (d) Joram, roi de Juda, fut dangereusement blessé au fiége de cette place, (c) & Jéhu, fils de Namfi, y fut sacré roi d'Israël par un prophéte, envoyé par Elisée. (f) Achab, roi d'Israël, fut tué dans un combat, qu'il livra aux Syriens devant cette place. (8) Eusébe dit, que Ramoth étoit à quinze milles de Philadelphie, vers l'orient. Saint Jerôme la met dans le voifinage de Jabock, & par conféquent au septentrion de Philadelphie. * (a) Josué, 13, 26. La vulgate en fait deux villes, Ramoth & Masphé. (b) Deuter. 4, 43, 20, 8. (c) Josué, 20, 8, 31, 37. (d) 3 Reg. 22, 3, 4. & seq. (c) 4 Reg. 8 28, 29. 2 Par. 22, 5. (f) 4 Reg. 9, 1,2,3, &c. (5) 2 Par. 18,3,4,5, &c. RAMPANO, RAPANI, ou RAPINI, port & bourgade de la Morée, dans le Brazzo di Maina, sur la côte du golfe de Colochine. Le port Rapani, selon la Guilletiere, dans sa description d'Athènes, ancienne & nouvelle, page 66, étoit autrefois la ville de Geronthra. Ce port se découvre de loin, sur-tout quand on vient du sudfud-est, à cause de deux montagnes, extrêmement rondes qui l'enferment. Il y a dans cet endroit de la côte des eaux douces qui sont excellentes. 1. RAMSEY, bourg d'Angleterre, dans Huntingtonshire. Il a droit de marché public, & il a été fameux autrefois par les richesses de son abbaye. * Etat présent de la grande Bretagne. t. 1, p. 74. 2. RAMSEY, bourg d'Angleterre dans l'isle de Man. Il est situé sur la côte orientale, & il ne faut pas le confondre avec celui qui fait le sujet de l'article précédent. * De l'Isle, Atlas. Robert. RAMSLO OU RAMESLO, chapitre d'Allemagne, au duché de Lunebourg. Il doit sa fondation à saint Anscher, archevêque de Hambourg, qui étant contraint de se sauver avec son clergé, pour éviter la fureur des Pirates, qui pillerent & brûlerent la ville de Hambourg, trouva une dame charitable, nommée Jekia, laquelle lui donna un terrein pour bâtir une habitation dans un bois, nommé Ramsloa. L'empereur Louis le Débonnaire, engagea Walgare, évêque de Werden, dans le diocèse duquel se trouvoit ce lieu, à le céder à l'archevêque de Hambourg. Cette ceffion ayant été faite, les bâtiment furent augmentés, de maniere que le service divin s'y faisoit avec décence. Le tout subsista dans un état florissant jusqu'aux guerres qui agiterent l'empire, sous le régne de l'empereur Charles V. Le chapitre fut alors dispersé, & les bâtimens ruinés. On les a pourtant rétablis depuis, & il y a encore aujourd'hui un doyen & des chanoines. * Zeyler, Topog. Ducat. Brunswic-Luneb. RAMULA, nom que Guillaume de Tyr, 1. 10, c. 16, donne à la ville de Rama ou Rames, dans la Palestine Voyez RAMA, no 3. RANAH, RANIH ou RaneG. C'est le nom d'une isle de la mer d'Oman & Etkend, qui est l'océan éthiopique que les géographes orientaux placent dans le premier climat, à cent milles ou environ des côtes de Zanguebar & de la Cafrerie. Cette ifle jette du feu, auffi-bien que plusieurs autres ifles plus petites qui sont à l'entour; & l'on y voit des serpens si terribles, qu'ils renversent les hommes, & même les buffles. Abdal Moal écrit dans le premier climat de sa géographie persienne, que le nom de Raneg' se donne à toutes les ifles qui font dans l'océan éthiopique ou méridional, & qui jettent du feu; mais que la plus grande de toutes porte en particulier le nom de Serendah. * D'Herbelot, Biblioth. orient. RANALS, RONALS, RONANS OU RONALSA. Ce nom est commun à deux ifles, comprises parmi les Orcades, & que par opposition on nomme North-Ronalfa & SouthRonalfa. L'état présent de la grande Bretagne, t. 2, p. 303, dit que North-Ronalsa est, de toutes les Orcades, celle qui avance le plus du côté du nord, & qu'elle a environ trois milles de longueur, & un demi-mille de largeur. Quant à l'ifle South-Ronalsa, voyez au mot Ifle, l'article l'ifle de South-Ronalfa. Corneille, Dict. qui cite Maty, met sur le compte de ce dernier une impertinence dont il n'est pas coupable: il lui fait dire, que ces deux ifles ne sont séparées de l'Ecosse que par le détroit de Pichtland. Comment une ifle au nord des Orcades, & une isle au fud des Orcades, pourroient-elles avoir un détroit commun ? La bévue est de la façon de Corneille, qui a attribué à ces deux ifles ce que Maty dit seulement de l'ifle de South-Ronalsa. RANCE, riviere de France, dans la Bretagne. Elle a fa source dans les bois du diocèse de saint Brieu, près de Moncontour, & après avoir passé au bas de la ville de Dinan, & dans le monastère de saint Magloire de Léon, elle va se perdre dans la mer à la tour de Solidor, près de saint Malo. * Coulon, Riviere de France, p. 226. RANCHERIA, isle de la mer du sud, au nord de l'isle de Quibo, & au fud-ouest de celles de Canales & de Cantarras. L'ifle de Rancheria, dit Dampier, Voyage autour du monde, t. 1, c. 8, n'est pas grande. On y voit quantité d'arbres de palme marie. Cet arbre est grand & droit, & il a la tête petite; mais il est fort différent du palmier, nonobstant la ressemblance des noms. Il est fort estimé pour faire des mats, parce qu'il est fort, & de bonne longueur. Les veines de ce bois ne vont pas droit tout le long de l'arbre mais circulent tout à l'entour. Ces arbres croissent en plusieurs endroits des Indes occidentales, & les Anglois, aussi-bien que les Espagnols, s'en servent beaucoup. 1. RANÇON, petite riviere de France, dans la Normandie, au pays de Caux. Elle a sa source au nord du village de Rançon, passe à saint Vandrille; & après avoir fait tourner quelques moulins, & reçu le ruisseau de Caillouville, elle va se décharger dans la Seine, près de la ville de Caudebec. * Corn. Dict. 2. RANÇON, bois de France, dans la basse Marche : il dépend de la maîtrise des eaux & forêts de Gueret, & contient onze cents quatre-vingt-dix arpens. 3. RANÇON (cap de la) ou rescate. Cap d'Afrique sur la côte occidentale, entre Arguin au nord, & Portendic au midi. Carte de l'océan occid. par M. Bellin. RANCULAT, ville aux environs de la Syrie & de l'Euphrate, selon Guillaume de Tyr, cité par Ortelius, TheJaur. RANCY-LES VILLARO, paroisse de France, dans la Bourgogne, recette de saint Laurent, sur le bord de la riviere de Seille. C'est un pays de plaines, & le passage pour aller de Louhans à la riviere de Sône. RANDANS, en latin Randanum, ville de France, dans la basse Auvergne, près de l'Allier, entre Maringues & Vichy. Le connetable du Guesclin mourut de maladie le 13 Juillet l'an 1380 devant cette place qu'il affiégeoit. RANDASSO, ville de Sicile, dans le Val Demone, vers la source de la riviere Cantara, au pied du mont Etna, du côté du nord. Tout auprès de cette ville, du côté du couchant, on voit les ruines de Randasso-Vecchio, qui étoit, selon les apparences, l'ancienne Tissa. * De P'Ifle, Atlas. RANDASSO-VECCHIO. Voyez l'article précédent. RANDEIA, ville de l'Arménie, sur le bord du fleuve Arsanius, felon Ortelius, Thefaur. qui cite un fragment de Dion Caffius. RANDERSEN ou RANDE, en latin Randrufium, ou Randrufia Civitas, ville du Danemarck, dans le nord Jutland. Elle n'est pas éloignée de l'embouchure de la riviere Gude ou Gute, dans la mer Baltique. Aux environs on recueille beaucoup de bled, & la pêche du saumon est considérable. Cette ville est fort ancienne. Abel duc de Schleswic, la brûla en 1247. Le comte Gerhard de Holstein, surnommé le Chauvre, y fut tué en 1340.* Rutgeri Hermannide, Descr. Daniæ, p. 770. RANDULFO, (S. André de) abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, en Portugal, dans la province EntreDuero e Minho, au diocèse & à deux lieues au nord de Brague. Elle est considérable. RANGAMATI, ville des Indes, à l'extrémité des états du grand Mogol, du côté de l'orient, à 27d de latitude nord. On prétend que de cette ville on peut se rendre en quinze jours à la province d'Yunan, dans la Chine. Mais les chemins ne sont aucunement frayés, & le milieu des terres est occupé, à ce qu'on assure, par des princes, qui refusent de donner paffage aux étrangers. On regarde le voyage de Daca à Rangamati comme très-dangereux; & c'est un proverbe commun à Bengale, que de deux perSonnes qui vont à Rangamati, il y en a toujours une qui reste. Le pere Barbier, missionnaire de la compagnie de Jesus, a fait cette route, & nous en a donné une description, Lettres édif. t. 8, p. 406. Nous partimes, dit-il, de Daca aussi-tôt après la fête des Rois, pour Rangamati, & nous fumes trois semaines à nous y rendre, à cause de la violence des courans qui obligeoient sans cesse de hâler la cordelle. L'eau étoit extrêmement claire : aussi ne navigeoit-on plus sur le Gange, dont l'eau est par-tout bourbeuse, mais sur une riviere particuliere, qui venant de l'est, se jette dans le Gange, au-deslous de Daca, de laquelle on ne connoît pas encore la source. Le cinquiéme ou fixieme jour, continue le pere Barbier, nous abordames à une bourgade toute chrétienne, nommée Offumpur, où nous ne restâmes qu'un jour. La route que nous trouvâmes fut pénible. C'étoit un pays désert, dont le climat est très froid. La riviere, comme il arrive en cette saison, étoit couverte de continuels brouillards, qui ne permettoient pas de voir à dix pas. Le courant d'ailleurs étoit rapide, & des pierres à fleur d'eau, & en d'autres endroits des bancs de sable présentoient des périls continuels. Lorsque le pere Barbier & sa compagnie furent arrivés à Rangamati, ils ne trouverent que des gens pâles, défigurés, qui portoient sur le visage les indices de la fiévre qui les confumoit au-dedans. Il apprit d'eux que la contrée avoit été infettée d'un monstre épouvantable; c'étoit un serpent d'une grosseur si prodigieuse qu'en rempant, il frayoit un chemin de huit ou dix pieds de large. 11 se retiroit d'ordinaire dans une montagne peu éloignée de Rangamati, en remontant la riviere. De-là il découvroit aisément le cours du fleuve, & aussi - tôt qu'il appercevoit quelque bateau, il descendoit à tems, se plongeoit dans l'eau, renversoit le bateau, & dévoroit tous ceux qui y étoient. Ce fléau dura jusqu'à ce qu'un criminel condamné à mort s'offrit de purger le pays de ce monstre, pourvû qu'on lui accordât la vie. Son offre ayant été acceptée, il trouva moyen de remonter la riviere jusqu'au-dessus de l'endroit où étoit le dragon. Il construifit plusieurs figures d'hommes de paille, qu'il couvrit de vêtemens, & dont le corps étoit rempli d'hameçons, de crocs, de harpons qui tenoient à différentes cordes attachées à un même cable, qui étoit fortement lié au pied d'un arbre. Il lança à l'eau ces hommes de paille, plantés sur des bananiers Hottans, avec lesquels ils furent emportés par le courant. Le stratagême réussit: le dragon les ayant vûs, descendit pour les engloutir; mais il y resta déchiré par cette quantité de crocs & de harpons qu'il avoit avallés. Pour moi, ajoute le pere Barbier, j'ai compté dans ce parage jusqu'à onze crocodiles étendus sur le sable, dont trois ou quatre paroissoient avoir vingt-cinq ou trente pieds de longueur. RANGERAID, petite ville d'Allemagne, au duché de Juliers, près de Gelekirck, sur la riviere de Worm. Cette place fut prise en 1642, par M. Rosa, général-major du duc de Saxe-Weimar. * Zeyler, Topogr. Ducat. Jul. RANGEVAL ou RAINVAL, en latin Regalis Vallis: abbaye de France, au diocèse de Toul, vers les confins du Barrois, à une grande lieue de Commerci. C'est une abbaye de l'ordre de prémontré, en régle, élective & de la réforme. Elle fut fondée en 1140, par Raynard, comte de Bar. RANGNIT, ville du royaume de Prusse, dans le cercle de Samland, sur le bord méridional de la riviere de Niemen, à quelques milles des confins de la Samogitie. * Homan, Carte du royaume de Pruffe. RANRAN, province des Indes, au royaume de la Cochinchine, dans sa partie méridionale. Cette province est fort belle, pleine de ports de mer, & de grandes rivieres qui donnent beaucoup de commodité à ceux qui voyagent. Le roi a plusieurs galeres dans les ports de cette province, afin d'empêcher les invasions de Champa, qui est limitrophe. C'est dans cette province qu'on trouve le plus précieux calamba & les nids qui donnent si bon goût aux viandes. La capitale de la province, s'appelle auffi RanRan. * Le P. Alexandre de Rhodes, Voyage, 2 p. C. 17. RANI OU RAMI, peuples de la Sarmatie Asiatique, selon Pline, 1.6, 6. 7. Le P. Hardouin préfére la derniere ortographe. RANIENSIS: Elianus episcopus Ranienfis assista au concile de Constantinople, tenu sous l'empereur Theodofe le Vieux. * Ortelius, Thefaur. RANSTAD, village d'Allemagne, dans la Misnie, au diocèse de Mersbourg. C'est là que fut conclu le traité de paix de l'an 1707, entre Charles XII, roi de Suede, & le roi Auguste. RANTZOW, château d'Allemagne, au duché de Holstein, dans la Wagrie, au nord d'Eutin & de Ploen. (Rutgeri Hermannid. Descr. Daniæ, p. 1004.) C'est l'ancienne résidence des contes de la maison de Rantzawa Henri de Rantzaw, gouverneur du duché de Holstein pour le roi de Danemarck, fit démolir l'ancien château, & en fit bâtir un d'une belle architecture, & à l'italienne, en 1595. Ce seigneur avoit alors soixante-dix ans ; ce qui occafionna les vers suivans, qu'il fit mettre sur une pierre du château : Hac domus est domuum forfan postrema mearum RAOLCONDA, lieu des Indes, renommé par une mine de diamans qui s'y trouve. Il est sur les terres, du roi de Visapour, dans la province de Carratica, à cinq journées de Golconde, & à huit ou neuf de Visapour. Du tems que Tavernier écrivoit la relation de son voyage des Indes, il n'y avoit que deux cents ans que cette mine de Raolconda avoit été découverte. Tavernier, Voyage des Indes, 1.2, C. 15. La terre est sablonneuse, & pleine de roches & de taillis autour de la mine, à peu près comme autour de Fontainebleau. Il y a dans ces roches plusieurs veines, tantôt d'un demi-doigt de large, & tantôt d'un doigt entier. Les mineurs ont de petits fers crochus par le bout : ils les fourent dans ces veines pour en tirer le sable ou la terre qu'ils mettent dans des vaisseaux; & c'est dans cette terre qu'on trouve les diainans. Cependant comme ces veines ne vont pas toujours droit, & que tantôt elles montent, tantôt elles baissent, ils sont contraints de caffer ces roches, en suivant néanmoins toujours la trace des veines. C'est dans cette mine de Raolconda, que le trouvent |