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le Satzéer-Kraiss. Sa capitale eft Rakonick, qui lui donne fon nom. * Jaillot, Atlas.

RALEIGH, bourg d'Angleterre, dans la province d'Es fex. Il est du nombre des bourgs de cette province, qui ont droit de tenir marché public.

RAM. Voyez RAM-HERMEZ.

1. RAM-HERMEZ, ville du Coureftan. Petit de la Croix, Hift. de Timur-Bec, l. 3, c. 24, la met à 86d de longitude & à 31d 25' de latitude.

2. RAM-HERMEZ, riviere du Coureftan. Elle paffe, felon Petit de la Croix, à la ville de Ram-Hermez, dans la même province, & elle va fe jetter dans le fleuve Abzal, au-deffous d'Ahouaz.

1. RAMA: ce mot fignifie hauteur. De là vient qu'il y a tant de lieux dans la Palestine où fe trouve le nom de Rama, Rumath, Ramatha, Ramót, Ramathaïm, Ramola, Ramathan. Quelquefois la ville s'appellera tout à la fois Rama, Ramatha, Ramot & Ramathaïm, tous ces mots ne fignifiant qu'une hauteur. Quelquefois Rama ou Ramoth eft joint à un autre nom, pour déterminer l'endroit où eft la hauteur ou la ville dont on parle. Quelquefois enfin, Ramah eft mis fimplement pour une hauteur, & ne fignifie pas une ville, ni un village. Voici les principaux lieux du nom de Rama, dont il eft parlé dans l'écriture fainte.

2. RAMA, ville de Benjamin, (a) fituée entre Gabaa & Béthel, (b) vers les montagnes d'Ephraim, éloignée dé Jerufalem de fix milles du côté du feptentrion. (c) Saint Jerôme la met près de Gabaa, à sept milles de Jerufalem. (d) Elle fubfiftoit encore de fon tems, & n'étoit plus qu'un petit village. () Cette ville étoit fituée fur le chemin qui alloit de Samarie à Jerufalem, d'où vient que Baasa, roi d'Israel, la fit fortifier; (f) afin qu'on ne pût paffer des terres de Judas dans celles d'Israel. Jofeph l'appelle Ramathon. (5) Je ne doute pas que ce ne foit la même que Ramatha ou Ramathaïs Sophim, patrie du prophéte Samuel. (h) Cette ville étoit frontiere d'Ephraïm & de Benjamin; & ces fortes de villes étoit fouvent habitées par des hommes des deux tribus. Rama, Ramath, Ramathaïm ne peuvent marquer qu'un même lieu. L'autre Rama ou Ramula, que l'on croit être la patrie de Samuel, ne peut pas l'être comme nous le verrons ci-après. * (1) Jofué, XVIII, 25. (b) Vide Judic. IV, § & XIX, 13. (c) Eufeb. in locis. (d) Hieronym. in Ofee, V.() Idem in Sophon. (1) 3 Reg. XV, 17. 2 Par. XVI, I. (8) Jofeph, Antiq. 1.8, c. 6. (h) 1 Reg. 1,

1 & 19, 11, II, &c.

C'eft auffi apparemment de cette Rama dont parle Jeremie, (a) lorsqu'il dit que Nabuzardan, qui commandoit l'armée des Chaldéens, l'ayant trouvé au milieu des captifs à Rama, où l'on les avoit tous raffemblés, le renvoya en liberté, & lui dit d'aller où il voudroit. Et c'eft du même endroit que nous expliquons cette autre prophétie de Jeremie, (b) où le Seigneur confole Rachel, de l'enlevement de fes enfans, des tribus d'Ephraïm & de Manaffé, qui avoient été menés en captivité : On a entendu à Rama une voix de lamentation, de pleurs & de gémissemens de Rachel, qui pleure fes enfans, & qui ne fauroit fe confoler, parce qu'ils ne font plus. Voici ce que dit le Seigneur : Que votre voix ceffe de jetter des cris, & vos yeux de répandre des Larmes, parce que vos enfans reviendront de la terre de leurs ́ennemis, &c.* ( a ) Jerem. XI, 1, 2, 3. (b) Jerem. XXXII,

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S. Matthieu a fait l'application de ce paffage au deuil de Rachel, lorsqu'Hérode fit mourir les enfans de Bethleem. Mais il eft vifible que ce n'eft pas le fens hiftorique & littéral du paffage de Jeremie. L'écriture joint fouvent Ga-baa & rama, comme deux lieux voisins. Voyez 1 Esdr. 11, 26. 2 Esdr. VII, 30. Ifaï, x, 29. Ofées, 8. On voit même (1 Reg. xx11, 6,) que Saül demeurant à Gabaa, & étant affis dans les bois de Rama, on lui vint dire que David avoit paru aux environs du bois de Hareth. Mais nous croyons que Rama, en cet endroit, fignifie fimplement la hauteur qui étoit à Gabaa.

RAMA, ou Ramatha, ou Ramola, Ramula, Ramba, Ruma ou Remphtis, (2) ville de la Palestine, au couchant de Jerufalem, entre Lydda & Joppé, comme la place faint Jerôme, in epitaph. Paula, ou entre Joppé & Jerufalem, comme les nouveaux voyageurs (b) la décrivent. Phocas la met environ à trente-fix milles de Jerufalem. (c) Abulfeda, cité par Reland, Palaft. l. 3, p. 950, dit que cette ville fut bâtie par Soliman, fils d'Abdolmelie,

(*)

après la ruine de Lydda, & Sannutus, in fecretis fidel. Crucis, p. 152, dit que les Arabes la bâtirent près de Lydda, depuis que les croifés commencerent à aller dans le pays. Si on joint à ces témoignages les antiquités que l'on y découvre encore, on fe déterminera à croire que c'eft la même ville qu'Eufebe, in 'Aquaben, & S. Jerôme, in epitaph. Paula, ont prife pour Arimathie, patrie de Jofeph d'Arimathie, fi connu dans l'évangile. (d) S. Jerôme ( la place entre Lydda & Joppé, & Eufebe dit qu'elle eft dans le canton de Thamnis, & près de Diospolis, autrement Lydda. C'eft la même qui fut démembrée de la Samarie, & attribuée à la Judée. Si cela eft ainfi, cette ville qui eft très-ancienne, fubfiftoit long-tems avant notre Seigneur, & par conféquent elle ne fut que rétablie après les croifades. Eufébe () & quelques autres femblent avoir cru que cette ville étoit la même que Ramatha de Samuel, ou Ramathaim Sophim des montagnes d'Ephraïm; mais ce fentiment n'eft pas foutenable. * (a) D. Calmer, Dict. (b) Voyage de le Brun, p. 251. (c) Bernard, Monach. itiner. ann. 870. (d) Matth. 27, 57. () Voyez 1 Macc. 11, 34. & Jofeph, Ant. l. 13, c. 8. (f) Eufeb. & Hieronym. in Arimatha Sophim.

Aujourd'hui Rama n'étant point fermée de murailles, eft plutôt un grand bourg qu'une ville. Sa distance de Jafa eft de trois bonnes lieues. Elle eft dans une très-belle campagne, & fa figure feroit un long ovale, fi elle avoit une enceinte. Il n'y a aucune maison considérable : le bacha même eft pitoyablement logé. Le bâtiment le plus propre eft l'hospice des peres de la trinité. Ils y ont une petite églifse aflez jolie; un affez bon nombre de chambres; des citernes ; des offices; de grandes terraffes ; un jardin; plufieurs cours, & des magasins.On voit dans Rama des Francs, des Maronites, des Grecs & des Arméniens, Les Grecs y ont une églife publique dédiée à S. George, & ornée de quelques colonnes de marbre. Il y a des marchands françois & flamands, qui négocient dans cette ville; mais en petit nombre, quoiqu'ils n'y foient pas accablés de tributs comme ailleurs; auffi n'y a-t-il pas grand commerce à faire. Leur principal trafic confifte en coton filé, dont la plus grande partie eft pour le compte des marchands de Seyde, dont ceux de Rama font commiffionhaires. A la réserve de cé peu de chrétiens, toute la ville eft mahométane. Il y a cinq principales mosquées à hautes tours. Quelques-unes de ces mosquées ont été autrefois des églifes chrétiennes. A un demi-quart de lieue on voit une magnifique cîterne bien voutée. La voute est soutenue de vingt-quatre arcades, une partie des murailles étoit autrefois ornée de peintures: le tems les a tellement effacées, qu'il n'en refte plus que ce qui fuffit pour faire connoître qu'il y en avoit. Il y a encore de l'autre côté de la ville, presque à l'oppofite de cette cîterne un grand réfervoir d'eau revêtu de bonnes pierres. C'eft là que s'asfemble la caravane des pèlerins, qui vont joindre celle de la Mecque : elle fournit d'eau à leurs montures, & le reste de l'année ceux de la ville en profitent. * Voyage de la terrè Sainte.

Lorsque les Croifés eurent conquis cette ville fur les infidéles, ils la trouverent trop étendue, pour pouvoir la défendre avec le peu de monde qu'ils avoient, & fe contenterent d'y faire & d'y fortifier un château. Baudouin I, avec une armée de neuf cents piétons & de deux cents foixante chevaux plein de, confiance en la Croix, qu'il faifoit porter à la tête, attaqua celle du calife d'Egypte, qui étoit forte de trente mille hommes, & la défit dans les champs voitins de Rama. Cinq mille Sarrazins y furent tués, & entr'autres leur général; mais peu de jours après l'armée des infidéles s'étant réunie & renforcée, revint en pareil nombre. Le prince étant retourné à la charge avec trop de précipitation & de témérité, n'ayant guères que deux cents hommes, fut vaincu, & obligé de fe retirer à Rama, où il eut été perdu fans reffource, fans un Arabe de l'armée ennemie, qui vint la nuit lui donner avis de fe retirer promptement. Il lui rendit ce bon office en confidération d'une grace que le roi avoit faite à fa femme, qu'il avoit faite prifonniere au-delà du Jourdain, & qu'il avoit charitablement renvoyée, la voyant en couche. Il lui donna même fon propre manteau pour lui fervir de couverture, & commanda à deux autres femmes, qu'il mit en liberté, d'en avoir foin.

Les pelerins du commun, lorsqu'ils arrivent à Rama,

font obligés d'y demeurer jusqu'à ce qu'on ait donné nouvelle de leur arrivée aux peres de Jerufalem, & que le cadi de cette derniere ville ait donné la permiffion pour que les pelerins puiffent y aller. Avant tout ou les avertit des frais qu'il y a à faire, afin qu'ils ne s'engagent point à un voyage qui feroit au-deffus de leurs forces. Pour premier article de la dépenfe, il faut payer à Rama quatorze piaftres de Gafar, c'est-à-dire, de droit de paffage. Ces piaftes font des piéces de cinquante-fix fols.

4. RAMA ou RAMATHA. Phocas dit qu'environ à fix milles de Jerufalem, on trouve Ramath ou Armath, où eft né le grand Samuel; & le Brun, Voyage de Syrie, p. 259, dit qu'étant parti de Rama pour aller à Jerufalem, il paffa par Cobeb, Benop, Carith-Leneb, Soud, Souba & Samuel. Mais cette ville de Samuel étoit au nord, & non au couchant de Jerufalem, dans les montagnes d'Ephraïm, & non dans celles de Juda. Voyez l'article Arimathie.

5. RAMA, ville de la tribu de Nephtali, fur les frontieres d'Afer. S. Jérôme a lu Horma dans l'hébreu ; mais les Septante & Eusébe lifent RAMA. Le même Eusébe & faint Cyrille de Jerufalem fur Zacharie, p. 80s, reconnoiffent une RAMA dans Afer, & une autre dans Nephtali.* Jofué, 19, 36. & 19, 29.

6. KAMA, petite contrée de la Dalmatie, aux confins de la Bosnie, à l'occident de la riviere de Narenta, & des deux côtés de celle de Rama, qui donne apparemment le nom à la contrée. Ses lieux principaux font:

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On dit que le nom de Rama eft dans les titres du roi de Hongrie. Le P. Coronelli, Carte de la Dalmatie.

7. RAMA, ville d'Espagne. George d'Afturic croit que c'est l'ancien nom d'Aftorga.

8. RAMA-HORMOZ, ville de Perfe dans le Chufiftan, felon Naffir-Eddin. Latit. 31d, longit. 85d 45'.D'Herbelot, Bibl. orient.

9. RAMA, riviere de la Dalmatie, elle a fa fource dans les montagnes de la Bosnie, d'où après avoir traversé la contrée de Rama, elle va fe jetter dans la Narenta.

RAMAC ou RAMAK, nom d'une ifle de la mer d'Oman, c'est-à-dire, de l'océan éthiopique ou oriental, & dont les habitans font nommés par les Perfans Sermahi, tête de poiffon, à caufe qu'ils ont, felon quelques uns, la tête femblable à celle des poillons ; mais felon d'autres, à caufe qu'ils n'ont point d'autre nourriture que celle qu'ils tirent des poillons. Ce font apparemment ceux que les anciens ont appellé Ichthyophages, peuples extrêmement farouches, & qui n'ont aucun commerce avec les autres hommes, qu'ils prennent aufli pour des poiffons, puifqu'ils les mangent, quand ils tombent entre leurs mains. Ce fut dans cette ifle que le roman intitulé Houschenk Nameh, dit qu'aborda Kosrouschir, général des armées de Huschenck, fecond roi de Perfe, de la premiere race ou Dynaftie, nommée des Pischdadiens, & qu'il exécuta les grands exploits fabu leux qui y font racontés fort au long.* D'Herbelot, Biblioth.

orient.

RAMADA, ville de l'Amérique méridionale, au nouveau royaume de Grenade, dans le gouvernement de fainteMarthe. Elle eft à quarante lieues de la ville de ce nom du côté de l'orient, à huit lieues de la ville, & de la riviere de la Hacha, au pied des montagnes de neiges, & fur les limites de la vallée d'Eupari. Cette ville fut nommée premierement SALAMANCA.* De Laet, Descr. des Indes or. l. 8,

€. 20.

RAMANA, ville des Indes, au royaume d'Orixa, dans la partie de ce royaume, qui eft au nord du fleuve de Ganga ou Canaxa. Elle eft fituée fur la rive droite de la riviere de Balaflor, & elle eft la réfidence du roi d'Orixa. * De l'Ifle,

Atlas.

RAMANADABOURAM, ville des Indes, capitale du pays de Marava. C'eft où le prince du pays tient fa cour. *Lettres édif. t. 2, p. 23.

RAMANANCOR, iile de Indes, fur la côte de la Pê cherie, près du pays de Marava, dont elle n'eft téparée que par un détroit. Elle eft à la têre du pont d'Adam, du côté de la presqu'ile de l'Inde. Il y a dans cette ifle un fameux

pagode appellé auffi Ramanancor, & que les Indiens appellent Rameiffouram. L'ifle peut avoir huit à neuf lieues de circuit. Quoiqu'elle foit très-fablonneufe, on y voit pourtant de beaux arbres; mais il n'y a que quelques villages. Le pagode eft vers la partie méridionale. Le pere Bouchet, miffionnaire de la compagnie de Jefus, dit dans la description qu'il nous donne de Ramanancor : Je n'ai point vû ces trois cents colomnes de marbre, dont parle une relation imprimée. Le pagode, ajoute-t-il, m'a paru moins beau, & plus petit que plufieurs autres qui font dans les terres : & il n'eft apparemment fi fort eftimé, qu'à caufe du bain qu'on prend dans la mer; car les idolâtres font perfuadés que ce bain efface entierement les péchés, fur-tout fi on le prend au tems des éclipfes du foleil & de la lune. Dans un lieu où l'on rend tant d'honneurs aux démons, il ne laiffe pas de fe trouver quelques adorateurs du vrai Dieu. Le P. Bouchet y trouva un petit village, où il vit une chapelle bâtie par des chrétiens qui s'y étoient retirés, & il y baptifa plufieurs de leurs enfans. * Lettres éd. t. 15, P. 56.

RAMASTRABALE, ville de la Gaule Narbonnoise, felon Ortelius, Thefaur. qui cite Sextus Avienus, & croit que ce mot eft corrompu de Maftramella. Voyez ASTRO

MELA.

RAMATHA, & RAMATHAIM Sophim. C'eft la même ville que RAMA, entre Bethel & Gabaa; Voyez au mot RAMA, l'article RAMA no 2.

RAMAT-LECHI, c'est-à-dire, la HAUTEUR DE LA MACHOIRE, ou le JET DE LA MACHOIRE. C'elt ainfi qu'on appella l'endroit où Sanfon jetta par terre la machoire qu'il avoit levée contre les Philiftins, & avec laquelle il les avoit battus, (Judic. 15, 17,) apparemment c'eft le même lieu que celui qui eft nommé Lechi dans le livre des Juges, Ibid. 15, 9.

RAMBERVILLERS: on nomme ainfi l'une des plus bel les châtellenies de l'évêché de Metz, C'étoit une ancienne feigneurie, qui appartenoit à des feigneurs particuliers, il y a 600 ans : Etienne de Bar, qui fut fait évêque de Metz, vers l'an 11 20,acquit Rambervillers; enfuite il le fit fermer de murailles, & le mit en état de défense. * Longuerue, Defc. de la France, part. 2, p. 172.

Les évêques ont quelquefois engagé une partie du domaine de Rambervillers; mais ils l'ont toujours retirée; de forte que ces prélats en jouiffent entierement; & ils y ont été maintenus au traité de Paris de l'an 1718, par lequel le roi a

transporté au duc de Lorraine, pour partie du dédommagement qu'il lui devoit, la fouveraineté & le reffort de la ville & de la châtellenie de Rambervillers, fans préjudice des droits de propriété & de juftice qui appartiennent à l'évêque de Metz, à la charge de faire exercer la justice à Rambervillers, fous le reffort des cours fupérieures du duc de Lorraine, & par des officiers réfidens fous fa domination. On a cédé au duc nommément, entre les dépendances de Rambervillers, Autrei.

L'auteur de la vie d'Aldaberon II, dit que ce prélat, qui fonda le monaftere d'Epinal, prit & détruifit le château d'Autrei, de Altreio, qui étoit tenu par un feigneur nommé Berald, les évêques en ayant enfuite joui comine d'un propre de leur églife. L'évêque Etienne de Bar y fonda une abbaye de chanoines réguliers, dont les droits & les priviléges furent confirmés l'an 1176, par fon neveu l'évêque Thierri de Bar.

1. RAMBOUILLET, bourg de France, dans le Hurepoix, élection de Chartres, & à dix lieues de Paris. Ce bourg n'a qu'une rue, une églife & un marché : mais il a un château fuperbe qui appartient à M. le duc de Penthie

vre.

Le CHÂTEAU DE RAMBOUILLET, eft dans un fond, au milieu des eaux & des bois. On y arrive par une longue avenue, qui eft en face du château. A gauche regne un bâtiment de cent vingt toifes de longueur, & décoré de trois avant-corps. C'eft dans ce bâtiment que font la capitainerie, les cuifines, les offices, & les écuries, Au-deffus il y a cinquante-quatre appartemens de maîtres, tous également bien meublés & commodes. La principale des écuries eft pour cent deux chevaux, elle eft ornée de deux cents quatre têtes de cerfs, fculptées avec foin, coloriées par des Portes, & dont les bois font naturels.* Piganiol, Defcr, de la France, t. 2, p. 669.

Le château est un bâtiment à l'antique, tout de brique,

& flanqué de cinq grofles tours. La cour en eft petite & fermée du côté de l'avenue par une très belle grille de fer. L'appartement du roi eft grand, commode & magnifiquement meublé. La premiere piece dont il eft compofé, eft une grande falle de cinquante pieds de longueur, fur environ trente de largeur. Cette pièce est toute lambriffée, & ornée des portrais de Louis XIV, de M. le dauphin fon fils, de M. le dauphin fon petit-fils, de Me. la dauphine morte en 1712, du roi d'Espagne Philippe V. & de la feu reine fa premiere femme. Une grande carte du duché de Rambouillet, peinte fur toile & ornée d'une belle bordure, occupe un espace de vingt-fept pieds de long, fur douze de large. C'est un morceau magnifique dans fon genre, & qui a couté dix mille écus. Les autres appartemens au nombre de vingt deux font tous différemment meublés, & ne fe reflemblent que par la propreté & la richelle des meubles. Les appartemens du bas font au rez-de-chauffée du jardin, & tous auffi-bien éclairés que ceux d'en-haut. Il y a une grande falle à manger, qui eft toute incrustée de marbre, & qui feroit une piece parfaite, fi elle n'étoit un peu baile. En face du château, ou du côté des jardins, eft une grande pièce d'eau de cent quatre-vingts toifes de longueur, laquelle en cet endroit communique avec un beau canal qui regne le long du jardin, & qui fans compter le retour qu'il a du côté de la furaye, & du côté de l'abreuvoir, a environ trois cents quatre-vingts toifes de longueur fur vingt de largeur.

Le jardin eft fort grand, &, pour ainfi dire, partagé en deux par le château. D'un côté c'eft un fpacieux quinconce de tilleuls nouvellement plantés ; & de l'autre ce font plufieurs compartimens de gazon & de fleurs, parmi lesquels il y a une grande & belle pièce d'eau. Le jardin de ce même côté eft bordé par deux longues allées de tilleuls. Depuis quelques années on a fait une magnifique pièce d'eau entre ce jardin & le grand chemin de Chartres. Elle a quatre vingt-dix toifes de longueur fur quarante-cinq de largeur. Le parc contient deux mille quatre cents arpens, en y comprenant les aggrandiffemens que l'on y fit en 1712, &

en 1713.

La forêt ou les bois confiftent en vingt-huit mille deux cents foixante & onze arpens, dans lesquels on a tracé plus de trois cents lieues de routes pour le plaifir de la challe.

La terre de Rambouillet n'étoit autrefois qu'un marquifat, qui paffa de la maifon d'Angennes dans celle de Sainte-Maure Montaufier, & de celle-ci dans celle d'Uzès. Elle fut enfuite vendue à M. d'Armenonville, qui la vendit à M. le comte de Toulouse. Jusqu'alors ce n'étoit qu'une terre d'environ dix mille livres de rente; mais elle a aujourd'hui trente à trente-cinq lienes de pourtour, & vaut plus de cent mille livres de rente. Louis XIV l'érigea en duché-pairie en 1714.

François I mourut dans le château de Rambouillet en 1547, & fon cœur fut porté dans l'églife des religieufes de Haute-Bruyere, où il eft fous un pilier de marbre.

RAMBURE, bourg de France dans la Picardie, en Vimieu, élection d'Amiens. Il y a environ mille habitans. C'est une ancienne châtellenie & firie, fituée dans une plaine, à quatre lieues d'Abbeville, à une & demie d'Oifemont, & à égale distance de Gamaches. La cure vaut mille livres de rente, & dépend du chapitre de faint Firmin d'Amiens. Le terroir eft excellent pour les blés & autres grains. Il y a un beau & fort château à l'antique.

a

RAME ou ROAME, ville d'Italie, dans les Alpes : l'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Milan à ArJes, en prenant par les Alpes Cottiennes. Elle étoit entre Brigantio & Eburodunum, à dix-neuf milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du fecond. C'eft maintenant un village du Dauphiné, fur la Durance, à deux lieues audeffous d'Ambrun, près du paffage des Alpes, appellé le Pertuis Roftan. Il y avoit du tems de l'empereur Frideric Barberouffe, près de ce lieu, une mine d'argent, que ce prince donna aux dauphins.

RAMERU, Ramerucum, bourg de France, dans la Champagne, élection de Troyes, fur la riviere d'Aube, au levant d'Arcis. C'eft une baronnie qui appartient depuis long-tems à la maifon de Luxembourg. Ce bourg eft encore remarquable par une abbaye de l'ordre de câteaux, appellée la piété, Erard, comte de Brienne, & Philippine de Champagne, fa femme, la fonderent pour des filles, en

1260. Elle fut donnée à des religieux en 1440. Elle est réguliere.

RAMESSÉS, ville bâtie par les Hébreux, du tems qu'ils étoient en Egypte. (Exod. 1, 11.) Elle prit apparemment fon nom du roi du pays, qui les faifoit travailler. On n'en fait pas la fituation. Herodote, /. 2,6. 59,71 & 165, parle de Papremife, dans la baffe Egypte, & Pline, l. 6, C. 27, joint les Ramifes & les Patamiens aux Arabes, da côté de l'Egypte. Sur quoi D. Calmet, Dict. remarqué que ces Ramifes & ces Patamiens étoient apparemment les peuples qui habitoient les villes de Pithom & de Ramefsès.

a

1. RAMETH ou RAMATH, (2) ou BEER-RAMATH, (b) ou RAMOTH DU MIDI:() tous ces noms ne fignifient que la même chofe; favoir une ville de la tribu de Simeon, dans la partie méridionale de cette tribu.* (3) Jofué, 19, 21. (b) Jofué, 19, 8. (c) 1 Reg. 30, 17.

2. RAMETH, ville de la tribu d'Iflachar. Il en eft parlé dans Jofué, 19, 21. C'eft la même qui eft appellée Ramoth, dans le premier livre des Paralipomenes, 6, 7 3, & c'eft apparemment encore la même, qui eft appellée Jaramoth, dans Jofué, 21, 29. C'étoit une ville attribuée aux Lévites.

RAMETTA. Voyez ROMETTA.

RAMEY, abbaye de filles, ordre de cîteaux, dans le Brabant Walon, fur la Geete, une licue au-deffus de Judoigne, & dépendante pour le fpirituel du diocèfe de Namur.

RAMHERMEZ. Voyez au mot RAM, l'article RAMHERMES.

RAMHERMOZ ou RAMHORMOUz, ville de la petite province nommée par les Arabes Ahuaz, & qui fait partie de l'ancienne Chaldée. Soliman Farfi, dont la mémoire eft en bénédiction parmi les Arabes & les Perfans, étoit natif de cette ville. * D'Herbelot, Biblioth. or.

RAMI. D'Herbelot dit: Cezirat al Rami, c'est-à-dire, l'ifle de Rami. C'est une des ifles de la mer des Indes, qui n'eft éloignée de celle de Serendib ou Ceylan, que de trois journées de navigation. Son terroir eft très-fertile, & porte l'arbre que les Arabes appellent Bacam, & que nous nommons le bois de bréfil, qui fert à la teinture. On y trouve auffi l'animal que les Arabes & les Perfans appellent kerkedan, qui eft le rhinoceros.

RAMIERS, (iflet à ) petite isle, baye ou rocher dans l'Amérique feptentrionale, fituée auprès de la paroiffe du Lamentin, & vis-à-vis à une lieue, au fud du fort Royal de la Martinique, ce rocher prend fon nom de la quantité de ramiers que l'on y trouve ordinairement.

RAMILLIES, village des Pays-Bas, dans le Brabant, dans la partie méridionale du quartier de Louvain, vers la fource de la Geete. Ce village n'eft remarquable que par la bataille qui s'y donna en 1706, le 23 de Mai, & que les alliés, commandés par le lord duc de Marlebouroug, gagnerent fur les François, qui avoient à leur tête l'électeur de Baviere & le maréchal duc de Villeroy.* De l'Ifle, Carte du Brabant.

RAMISI, peuples Arabes, felon Pline, l. 6, c. 28, qui les place aux environs de l'Arabie déferte..

RAMLAH, ville du pays que les Arabes appellent Falaftin, qui eft la Palestine. Cette ville eft fituée à une petite journée de Jerufalem. Les Mufulmans réverent affez près de ce lieu le tombeau de Locman, furnommé Alkakim le Sage, auffi-bien que les fépulcres de foixante & dix prophétes, qu'ils croyent y être enterrés. C'eft certe même ville que nos voyageurs appellent Rama, par où passent les pélerins qui débarquent à Jafa, pour aller à Jerufalem. *D'Herbelot, Biblioth. or.

RAMLAS (le royaume de ) étoit un démembrement de l'empire des Seljoucides d'Iconium. Les émirs de cet empire s'emparerent de tous les pays voifins, & formerent orize petits royaumes dans l'Afie mineure. Celui de Ramlas étoit poflédé par Arkhan, fils de Mantascha: la capitale étoit Foukeh. Il pouvoit mettre trois mille hommes fur pied. Ces princes, dans la fuite, devinrent les plus puis fans de tous ceux qui avoient partagé l'empire des Sel joucides: ils foumirent tous les autres émirs; enfin c'est le berceau de l'empire ottoman. Hift. générale des Huns, par M. de Guignes, l. 3, p. 76, 77.

RAMMEKENS ou RAMEKENS, fortereffe des PaysBas, dans l'ifle de Walcheren, fur la mer en Zeelande. Elle

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eft à une petite lieue de Fleffingue, & à une grande lieue de Middelbourg. On la nomme autrement Zeebourg.*Dia. géog. des Pays-Bas.

RAMMELSBERG, grande montagne d'Allemagne, (a) dans la Saxe, au-deffus de la ville de Goflar. Elle n'eft couverte que de brouffailles, comme un défert. D'un côté elle touche au Hartz. Au pied on voit une belle fontaine (b) nommée la fontaine des enfans, parce que fous la voute qui la couvre, il y a deux enfans de pierre. Après la mort de l'empereur Orton le Grand, les mines de cette montagnes ont appartenu aux empereurs jusqu'à l'année 1235. Mais fous le régne de l'empereur Fréderic II, le duc Otton, tige de tous les ducs de Brunswig-Lunebourg, en fut investi à la diete de l'empire, tenue à Mayence le 21 d'août 1235. Sa poftérité les pofféda jusqu'à l'an 1359, qu'Ernest l'aîné, duc de Grubenhagen, Magnus l'aîné, duc de Brunswig, & Erneft le jeune, duc de Gottingen, les engagerent au magiftrat de la ville de Goflar, qui les poffeda tranquillement l'espace de cent quatre-vingtdix ans, jusqu'à ce que Henri le jeune, duc de Brunswig & de Lunebourg, les retira en 1552, après de grandes conteftations. Ces mines, avec leurs dépendances, refterent dans fa maison jusqu'en 1634, que fa poftérité mâle étant éteinte, ses héritiers les ont poffédées en commun, en vertu de l'accord fait entr'eux. On y trouve de l'argent & d'autres métaux & minéraux, dont on peut voir la qualité & le nombre dans l'auteur cité en marge.* (a) Zeyler, Topog. (b) Ducat. Brunswic-Luneb. p. 169.

RAMNUS. Voyez RHAMNUS.

RAMOTH, ville célébre dans les montagnes de Galaad. On l'appelle fouvent Ramoth de Galaad, quelquefois Romoth implement ; quelquefois Ramoth de Maspha, (a) ou de la fentinelle. Jofeph la nomme Ramathan, ou Aramatha. Elle appartenoit à la tribu de Gad elle étoit affignée pour demeure aux Lévites, (b) & c'étoit une des villes de refuge d'au-delà du Jourdain. () Ramoth devint célébre, durant les regnes des derniers rois d'Israël, & fut l'occafion de plufieurs guerres, entre ces princes & les rois de Damas qui l'avoient conquife, & fur lesquels les rois d'Israël, à qui elle appartenoit, vouloient la reprendre. (d) Joram, roi de Juda, fut dangéreusement bleffé au fiége de cette place, () & Jéhu, fils de Namfi, y fut facré roi d'Israël par un prophéte, envoyé par Elisée. (f) Achab, roi d'Israël, fut tué dans un combat, qu'il livra aux Syriens devant cette place. (8) Eufébe dit, que Ramoth étoit à quinze milles de Philadelphie, vers l'orient. Saint Jerôme la met dans le voisinage de Jabock, & par conféquent au feptentrion de Philadelphie. * (a) Jofué, 13, 26. La vulgate en fait deux villes, Ramoth & Masphé. (b) Deuter. 4, 43, 20, 8. (c) Josué, 20, 8, 31, 37. (d) 3 Reg. 22, 3, 4. & feq. (c) 4 Reg. 8 28, 29. 2 Par. 22, 5. (f) 4 Reg. 9, 1, 2, 3, &c. (* 2 Par. 18, 3, 4, 5, &c.

RAMPANO, RAPANI, ou RAPINI, port & bourgade de la Morée, dans le Brazzo di Maina, fur la côte du golfe de Colochine. Le port Rapani, felon la Guilletiere, dans fa description d'Athènes, ancienne & nouvelle, page 66, étoit autrefois la ville de Geronthra. Ce port fe découvre de loin, fur-tout quand on vient du fudfud-eft, à cause de deux montagnes, extrêmement rondes qui l'enferment. Il y a dans cet endroit de la côte des eaux douces qui font excellentes.

1. RAMSEY, bourg d'Angleterre, dans Huntingtonshire. Il a droit de marché public, & il a été fameux autrefois par les richesses de fon abbaye. * Etat préfent de la grande Bretagne. t. I, p. 74.

2. RAMSEY, bourg d'Angleterre dans l'ifle de Man. Il eft fitué fur la côte orientale, & il ne faut pas le confondre avec celui qui fait le fujet de l'article précédent. * De l'Ifle, Atlas. Robert.

RAMSLO ou RAMESLO, chapitre d'Allemagne, au duché de Lunebourg. Il doit fa fondation à faint Anscher, archevêque de Hambourg, qui étant contraint de fe fauver avec fon clergé, pour éviter la fureur des Pirates, qui pillerent & brûlerent la ville de Hambourg, trouva une dame charitable, nommée Jekia, laquelle lui donna un terrein pour bâtir une habitation dans un bois, nommé Ramsloa. L'empereur Louis le Débonnaire, engagea Walgare, évêque de Werden, dans le diocèse duquel fe trouvoit ce lieu, à le céder à l'archevêque de Hambourg. Cette

ceffion ayant été faite, les bâtiment furent augmentés, de maniere que le fervice divin s'y faifoit avec décence. Le tout fubfifta dans un état floriffant jusqu'aux guerres qui agiterent l'empire, fous le régne de l'empereur Charles V. Le chapitre fut alors difperfé, & les bâtimens ruinés. On les a pourtant rétablis depuis, & il y a encore aujourd'hui un doyen & des chanoines. Zeyler, Topog. Ducat. Brunswic-Luneb.

RAMULA, nom que Guillaume de Tyr, l. 10, c. 16, donne à la ville de Rama ou Rames, dans la Palestine Voyez RAMA, no 3.

RANAH, RANEH ou RANEG. C'eft le nom d'une ifle de la mer d'Oman & Etkend, qui est l'océan éthiopique que les géographes orientaux placent dans le premier climat, à cent milles ou environ des côtes de Zanguebar & de la Cafrerie. Cette isle jette du feu, auffi-bien que plufieurs autres ifles plus petites qui font à l'entour; & l'on y voit des ferpens fi terribles, qu'ils renverfent les hommes, & même les buffles. Abdal Môal écrit dans le premier climat de fa géographie persienne, que le nom de Raneg' se donne à toutes les ifles qui font dans l'océan éthiopique ou méridional, & qui jettent du feu ; mais que la plus grande de toutes porte en particulier le nom de Serendah. * D'Herbelot, Biblioth. orient.

RANALS, RONALS, RONANS OU RONALSA. Ce nom eft commun à deux ifles, comprises parmi les Orcades, & que par oppofition on nomme North-Ronalfa & SouthRonalfa. L'état préfent de la grande Bretagne, t. 2, p. 303 › dit que North-Ronalfa eft, de toutes les Orcades, celle qui avance le plus du côté du nord, & qu'elle a environ trois milles de longueur, & un demi-mille de largeur. Quant à l'ifle South-Ronalfa, voyez au mot Ifle, l'article l'ile de South-Ronalfa. Corneille, Dict. qui cite Maty, met fur le compte de ce dernier une impertinence dont il n'est pas coupable: il lui fait dire, que ces deux ifles ne font féparées de l'Ecoffe que par le détroit de Pichtland. Comment une ifle au nord des Orcades, & une ifle au fud des Orcades, pourroient-elles avoir un détroit commun ? La bévue eft de la façon de Corneille, qui a attribué à ces deux ifles ce que Maty dit feulement de l'ifle de South-Ronalla.

RANCE, riviere de France, dans la Bretagne. Elle a sa fource dans les bois du diocèse de faint Brieu, près de Moncontour, & après avoir paffé au bas de la ville de Dinan, & dans le monaftère de faint Magloire de Léon, elle va fe perdre dans la mer à la tour de Solidor, près de saint Malo. * Coulon, Riviere de France, p. 226.

RANCHERIA, ifle de la mer du fud, au nord de l'ifle de Quibo, & au fud-oueft de celles de Canales & de Cantarras. L'isle de Rancheria, dit Dampier, Voyage autour du monde, t. 1, c. 8, n'eft pas grande. On y voit quantité d'arbres de palme marie. Cet arbre eft grand & droit, & il a la tête petite; mais il eft fort différent du palmier, nonobftant la reffemblance des noms. Il eft fort eftimé pour faire des mâts, parce qu'il eft fort, & de bonne longueur. Les veines de ce bois ne vont pas droit tout le long de l'arbre, mais circulent tout à l'entour. Ces arbres croiffent en plufieurs endroits des Indes occidentales, & les Anglois, auffi-bien que les Espagnols, s'en fervent beaucoup.

1. RANÇON, petite riviere de France, dans la Normandie, au pays de Caux. Elle a fa fource au nord du village de Rançon, passe à faint Vandrille; & après avoir fait tourner quelques moulins, & reçu le ruiffeau de Caillouville, elle va fe décharger dans la Seine, près de la ville de Caudebec.* Corn. Dict.

2. RANÇON, bois de France, dans la basse Marche : il dépend de la maîtrise des eaux & forêts de Gueret, & contient onze cents quatre-vingt-dix arpens.

3.RANÇON(cap de la) ou rescate. Cap d'Afrique fur la côte occidentale, entre Arguin au nord, & Portendic au midi. Carte de l'océan occid. par M, Bellin.

RANCULAT, ville aux environs de la Syrie & de l'Euphrate, felon Guillaume de Tyr, cité par Ortelius, TheJaur.

RANCY-LES VILLARO, paroiffe de France, dans la Bourgogne, recette de faint Laurent, fur le bord de la riviere de Seille. C'eft un pays de plaines, & le paffage pour aller de Louhans à la riviere de Sône.

RANDANS, en latin Randanum, ville de France, dans la baffe Auvergne; près de l'Allier, entre Maringues & Vichy.

Le connetable du Guesclin mourut de maladie le 13 Juillet l'an 1380 devant cette place qu'il affiégeoit. RANDASSO, ville de Sicile, dans le Val Demone, vers la fource de la riviere Cantara, au pied du mont Etna, du côté du nord. Tout auprès de cette ville, du côté du couchant, on voit les ruines de Randaffo-Vecchio, qui étoit, felon les apparences, l'ancienne Tiffa. De Pile, Atlas.

*

RANDASSO-VECCHIO. Voyez l'article précédent. RANDEIA, ville de l'Arménie, fur le bord du fleuve Arfanius, felon Ortelius, Thefaur. qui cite un fragment de Dion Caffius.

RANDERSEN ou RANDE, en latin Randrufium, ou Randrufia Civitas, ville du Danemarck, dans le nord Jutland. Elle n'eft pas éloignée de l'embouchure de la riviere Gude ou Gute, dans la mer Baltique. Aux environs on recueille beaucoup de bled, & la pêche du faumon eft confidérable. Cette ville eft fort ancienne. Abel duc de Schleswic, la brûla en 1247. Le comte Gerhard de Holstein, furnommé le Chauvre, y fut tué en 1340.* Rutgeri Hermannida,

Descr. Daniæ, p. 770.

RANDULFO, (S. André de ) abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, en Portugal, dans la province Entre Duero e Minho, au diocèfe & à deux lieues au nord de Brague. Elle eft confidérable.

RANGAMATI, ville des Indes, à l'extrémité des états du grand Mogol, du côté de l'orient, à 27d de latitude nord. On prétend que de cette ville on peut fe rendre en quinze jours à la province d'Yunan, dans la Chine. Mais les chemins ne font aucunement frayés, & le milieu des terres eft occupé, à ce qu'on affure, par des princes, qui refufent de donner paffage aux étrangers. On regarde le voyage de Daca à Rangamati comme très-dangereux; & c'est un proverbe commun à Bengale, que de deux perSonnes qui vont à Rangamati, il y en a toujours une qui refte. Le pere Barbier, millionnaire de la compagnie de Jefus, a fait cette route, & nous en a donné une description, Lettres édif. t. 8, p. 406. Nous partimes, dit-il, de Daca auffi-tôt après la fête des Rois, pour Rangamati, & nous fumes trois femaines à nous y rendre, à caufe de la violence des courans qui obligeoient fans ceffe de hâler la cordelle. L'eau étoit extrêmement claire : aufli ne navigeoit-on plus fur le Gange, dont l'eau eft par-tout bourbeufe, mais fur une riviere particuliere, qui venant de l'eft, fe jette dans le Gange, au-deffous de Daca, de la quelle on ne connoît pas encore la fource. Le cinquiéme ou fixième jour, continue le pere Barbier, nous abordâmes à une bourgade toute chrétienne, nommée Offumpur, où nous ne reftâmes qu'un jour. La route que nous trouvâmes fut pénible. C'étoit un pays défert, dont le climat eft très froid. La riviere, comme il arrive en cette faifon, étoit couverte de continuels brouillards, qui ne permettoient pas de voir à dix pas. Le courant d'ailleurs étoit rapide, & des pierres à fleur d'eau, & en d'autres endroits des bancs de fable préfentoient des périls continuels.

Lorsque le pere Barbier & fa compagnie furent arrivés à Rangamati, ils ne trouverent que des gens pâles, défigurés, qui portoient fur le vifage les indices de la fiévre qui les confumoit au-dedans. It apprit d'eux que la contrée avoit été infettée d'un monftre épouvantable; c'étoit un ferpent d'une groffeur fi prodigieufe qu'en rempant, il frayoit un chemin de huit ou dix pieds de large. Il fe retiroit d'ordinaire dans une montagne peu éloignée de Rangamati, en remontant la riviere. De-là il découvroit aifément le cours du fleuve, & auffi-tôt qu'il appercevoit quelque bateau, il descendoit à tems, fe plongeoit dans l'eau, renverfoit le bateau, & dévoroit tous ceux qui y étoient. Ce fléau dura jusqu'à ce qu'un criminel condamné à mort s'offrit de purger le pays de ce monftre, pourvû qu'on lui accordât la vie. Son offre ayant été acceptée, il trouva moyen de remonter la riviere jusqu'au-deffus de l'endroit où étoit le dragon. Il conftruifit plufieurs figures d'hommes de paille, qu'il couvrit de vêtemens, & dont le corps étoit rempli d'hameçons, de crocs, de harpons qui tenoient à différentes cordes attachées à un même cable, qui étoit fortement lié au pied d'un arbre. Il lança à l'eau ces hommes de paille, plantés fur des bananiers flottans,

avec lesquels ils furent emportés par le courant. Le ftratagême réuffit: le dragon les ayant vûs, descendit pour les engloutir; mais il y refta déchiré par cette quantité de crocs & de harpons qu'il avoit avallés. Pour moi, ajoute le pere Barbier, j'ai compté dans ce parage jusqu'à onze crocodiles étendus fur le fable, dont trois ou quatre paroisfoient avoir vingt-cinq ou trente pieds de longueur.

RANGERAID, petite ville d'Allemagne, au duché de Juliers, près de Gelekirck, fur la riviere de Worm. Cette place fut prife en 1642, par M. Rosa, général-major du duc de Saxe-Weimar.* Zeyler, Topogr. Ducat. Jul.

RANGEVAL ou RAINVAL, en latin Regalis Vallis: abbaye de France, au diocèfe de Toul, vers les confins du Barrois, à une grande lieue de Commerci. C'est une abbaye de l'ordre de prémontré, en régle, élective & de la réforme. Elle fut fondée en 1140, par Raynard, comte de Bar.

RANGNIT, ville du royaume de Pruffe, dans le cercle de Samland, fur le bord méridional de la riviere de Niemen, à quelques milles des confins de la Samogitie. * Homan, Carte du royaume de Pruffe.

RANRAN, province des Indes, au royaume de la Cochinchine, dans fa partie méridionale. Cette province eft fort belle, pleine de ports de mer, & de grandes rivieres qui donnent beaucoup de commodité à ceux qui voyagent. Le roi a plufieurs galeres dans les ports de cette province, afin d'empêcher les invafions de Champa, qui eft limitrophe. C'eft dans cette province qu'on trouve le plus précieux calamba & les nids qui donnent fi bon goût aux viandes. La capitale de la province, s'appelle auffi RANRAN. * Le P. Alexandre de Rhodes, Voyage, 2 p C. 17.

RANI ou RAMI, peuples de la Sarmatie Afiatique, felon Pline, l. 6, c. 7. Le P. Hardouin préfére la derniere ortographe.

RANIENSIS : Elianus episcopus Ranienfis affifta au concile de Conftantinople, tenu fous l'empereur Theodofe le Vieux. Ortelius, Thefaur.

*

RANSTAD, village d'Allemagne, dans la Misnie, au diocèle de Merfbourg. C'est là que fut conclu le traité de paix de l'an 1707, entre Charles XII, roi de Suede, & le roi Augufte.

RANTZOW, château d'Allemagne, au duché de Holftein, dans la Wagrie, au nord d'Eutin & de Ploen. (Rutgeri Hermannid. Descr. Daniæ, p. 1004.) C'est l'ancienne réfidence des comtes de la maifon de Rantzaw Henri de Rantzaw, gouverneur du duché de Holstein pour le roi de Danemarck, fit démolir l'ancien château, & en fit bâtir un d'une belle architecture, & à l'italienne en 1595. Ce feigneur avoit alors foixante-dix ans ; ce qui occafionna les vers fuivans, qu'il fit mettre fur une pierre

du château :

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RAOLCONDA, lieu des Indes, renommé par une mine de diamans qui s'y trouve. Il eft fur les terres, du roi de Vifapour, dans la province de Carratica, à cinq journées de Golconde, & huit ou neuf de Vifapour. Du tems que Tavernier écrivoit la relation de fon voyage des Indes, il n'y avoit que deux cents ans que cette mine de Raolconda avoit été découverte. Tavernier, Voyage des Indes, l. 2, c. 15.

La terre eft fablonneufe, & pleine de roches & de taillis autour de la mine, à peu près comme autour de Fontainebleau. Il y a dans ces roches plufieurs veines, tantôt d'un demi-doigt de large, & tantôt d'un doigt entier. Les mineurs ont de petits fers crochus par le bout: ils les fourent dans ces veines pour en tirer le fable ou la terre qu'ils mettent dans des vaiffeaux; & c'eft dans cette terre qu'on trouve les diainans. Cependant comme ces veines ne vont pas toujours droit, & que tantôt elles_montent, tantôt elles baiffent, ils font contraints de caffer ces roches, en fuivant néanmoins toujours la trace des veines. C'eft dans cette mine de Raolconda, que le trouvent

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