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SAVÉ CARIATHAIM; les Emims, anciens peuples au delà du Jourdain, demeuroient à Cariathaïm. (a) Codorlahomor & fes alliés les battirent la même année qu'ils attaquerent les cinq rois de la Pentapole. (b) Les Moabites dans la fuite chafferent les Emins & les exterminerent. () Savé Cariathaim eft apparemment une campagne près de la ville de Cariathaim. Or cette ville étoit au-delà du Jourdain, à dix milles de Medaba, vers l'occident felon Eufebe, in locis. Elle fut attribuée à la tribu de Ruben Num. c. 32, v. 37. Jofué, c. 13, v. 19, mais enfuite elle fut occupée par les Moabites. (a) Genef. c. 14, v. 16. (b) An du monde 2092, avant J. C. 1908, avant l'ére vulg. 1912. Deut. c. 2, V. IO.

*

SAVELLO, bourg d'Italie, dans la campagne de Rome, à deux milles de la ville d'Albano. Il eft peu confidérable. La plupart de fes maifons font abandonnées ; ce ce qui les fait tomber en ruine. C'eft de ce bourg que la maifon Savelli de Rome, tire fon origine & fon nom. * Baudrand, Dict.

SAVENIERS, bourg de France, dans l'Anjou, élection d'Angers : il est très-peuplé.

SAVERDUN, ville de France, dans le pays de Foix, & l'une des quatre principales villes de ce Comté. C'étoit autrefois la plus forte place de ces quartiers. Elle appartenoit aux comtes de Toulouse, & foutint pendant la guerre des Albigeois un grand fiége, contre Simon de Montfort qu'elle obligea de fe retirer. Elle a depuis été unie au comté de Foix. Saverdun eft divifée en haute & balle ville; & celle-ci eft encore divifée en ville & fauxbourgs. C'eft, felon quelques-uns, la patrie de Jacques Fournier, ou Forneri, fils d'un meunier, & qui fut pape fous le nom de Benoît XII, l'an 1334

SAVERNÆ, forêt d'Angleterre, dans Wiltshire, fur le chemin de Marlboroug à Salisbury. C'eft proprement un grand & vafte parc, où l'on trouve une efpèce de fougére odoriferante. Délices de la gr. Br. p. 687.

*

1. SAVERNE, ville de France, dans la balle Alface, fur la riviere de Sorr, aux frontieres de la Lorraine, & le chef-lieu d'un bailliage.

2. SAVERNE, ou ZABERN, comme l'écrivent les Allemands, eft une ville fort ancienne : c'eft la même que Taberna connue fous les empereurs romains. Les hauts Allemands depuis plufieurs écles changeant le T en Z ou en S, écrivent ce mot Zabern, que les François prononcent Saverne.* Longuerue, Defcr. de la France,

P. 2, p. 233.

Comme il y avoit dans la premiere Germanie plufieurs Taberna, on nommoit quelquefois celle-ci Tres-Taberna, pour la diftinguer des autres, comme fait Ammien Marcellin au dix-feptiéme livre, & il la met entre Argentorate & Mediomatrices, qui eft Metz.

Il remarque que Julien fit réparer ce pofte très-important, pour empêcher les Barbares de pénétrer dans les Gaules. C'est là le grand paffage des montagnes de Vosge. L'itinéraire d'Antonin, en décrivant le chemin de Brifach à Metz, met Taberna à dix milles d'Argentorate, & à vingt de Decem-pagi ou Dieufe; & la carte de Peutinger, fur le chemin de Metz à Argentorate, met Decem-pagi, Dieufe, Pons Saravi ( le pont de la Sarre, ou Kaufman Sarbruch) Taberna (Saverne) & Argentorate.

Saverne vint enfuite au pouvoir des évêques de Strasbourg. Ils y établirent enfin leur réfidence, fur-tout depuis que ceux de Strasbourg eurent embraffé le lutheranisine; ainfi les évêques fortifierent la ville de Saverne & y firent bâtir un grand palais.

Les François, fous le regne de Louis XIII, affiégerent & prirent cette ville fur l'archiduc Léopold, évêque de Strafbourg. A la paix de Strafbourg, il fut décidé que Saverne feroit rendu à l'évêque de Strafbourg; mais que les fortifications feroient ruinées, que les habitans garderoient une exacte neutralité, & feroient obligés à ouvrir leurs portes pour le paffage des troupes du roi.

L'enceinte des murailles fubfiftoit toujours, & après la déclaration de la guerre, fur la fin de l'an 1673, les troupes françoifes y entrerent en garnifon, & défendirent quelque tems la place, que l'on fut obligé d'abandonner & de démanteler, parce qu'elle ne pouvoit résister à une puiffante armée. Elle n'eft donc aujourd'hui confidérable, que par la réfidence ordinaire de l'évêque de Strasbourg, qui y a un fort beau château bâti par le cardinal Egon de Furstenberg.

Il y a à Saverne un chapitre compofé d'un prévôt, d'un doyen & de huit chanoines, dont cinq font obligés à rélìdence. Les canonicats font de fix cents livres. Le prévôt a de plus quatre muids de grain, & un foudre de vin, & le doyen deux muids de grain & un demi foudre de vin. Un des chanoines fait les fonctions de curé. Ce chapitre y a été transféré de Stilt, qui eft à deux lieues de Saverne. C'étoit autrefois des chanoines réguliers de l'ordre de faint Auguftin. Il y a auffi un hôpital Auguftin. Il y a auffi un hôpital, un couvent de récolets & un de religicules.

La ville de Saverne a du côté du nord des prairies, au midi & à l'orient des côteaux, & au couchant une montagne fort roide. C'est l'une des montagnes de Vosge, & elle eft couverte de bois de haute futaie. En général les environs de Saverne font agréables & fertiles en vin, en foin & en autres denrées. La ville eft entourée d'une vieille muraille de différente hauteur & épaiffeur. La hauteur est depuis dix huit pieds jusqu'à trente en certains endroits, & l'épaiffeur depuis quatre jusqu'à fept en quelques endroits, & en d'autres de deux feulement. Cette muraille eft percée de crenaux, derriere lesquels il y a un chemin de ronde. Ce chemin n'eft cependant pas continué partout, parce qu'on a adoffé quelques bâtimens contre cette muraille; ce qui l'a interrompu en quelques lieux, & parce que d'ailleurs on a rebouché des breches, ou on n'a point fait ce mur affez épais pour continuer ce chemin.

2. SAVERNE ou SEVERNE, riviere d'Angleterre, au pays de Galles. Elle a fa fource au mont Plinillimouth, montagne du comté de Cardigan, & palle de Montgomery dans la principauté de Galles, à travers les provinces de Shropshire, de Worcester & de Glocefter. Dans la derniere de ces provinces, elle s'élargit si fort, qu'on appelle fon embouchure la mer de Saverne. Dans fon cours elle arrofe Shrewsbury, Worcester & Glocefter, & reçoit dans fon lit plufieurs rivieres affez confidérables, particulierement l'Avon, le Wye & l'Usk, qui abondent en saumons & en truites. * Etat présent de la grande Bretagne,

T. I, p. 14.

3. SAVERNE, riviere de l'Amérique feptentrionale, dans l'Eftothitlande. Elle arrofe le nouveau pays de Galles méridional, & fe jette dans la baye du Nord ou de Hudfon. Elle a été ainfi nommée par les Anglois, qui y ont eu quelques habitations, près du port de Nelson, qui eft à fon embouchure. il dit que

Nithard, écrivain du neuviéme fiécle, rapporte que Charles le Chauve, voulant conférer avec fon frere Louis à Strasbourg, marcha en diligence à Toul, d'où il alla à Saverne, en Alface: Elizazam ad Zabarnam ; ce qui montre que dès-lors on prononçoit Zabarn ou Zabern pour Taberna, comme a fait Flodoard de Reims au fiécle fuivant; en parlant de ce qui arriva l'an 923, Raoul étant entré dans le royaume de Lorraine, pour s'en affurer après la prifon de Charles le fimple, Wigeric, évêque de Metz, le pria de lui donner des forces pour reprendre fa place de Saverne, en Alface, d'où l'on voit qu'elle appartenoit alors pour le temporel à l'églife de Metz, qui avoit en ce pays au pied des montagnes de Vosge plufieurs grandes terres, dont les évêques ont confervé jusquau dernier fiécle la feigneurie directe.

Flodoard ajoute que le Roi ayant demeuré long-tems devant la place, ceux qui la gardoient furent obligés de capituler & de donner des ôtages; & ayant enfuite été remife à l'évêque Wigeric, il la fit ruiner, Zabrenam ut recepit, evertit.

SAUGE, bourg de France, dans le Poitou, élection de Poitiers.

SAUGES, bourg de France, dans l'Anjou, élection de la Fleche.

1. SAUGUES, Salga, ville de France, dans le bas Languedoc, recette de Mande.

2. SAUGUES, bourg de France, dans l'Auvergne, élection de Brioude: il ett bien peuplé.

1. SAVIA, ville de l'Espagne tarragonnoife. Ptolomée, 1. 2, c. 6, la donne aux Pelendones, & la met un peu à l'orient de Vifontium & ďAuguftobriga, deux autres villes qu'il donne à ces mêmes peuples.

2. SAVIA PANNONIA, ou RIPENSIS ET RIPARIENSIS PANNONIA, nom que la notice des dignités de l'Em

pire donne à une des divifions de la Pannonie. C'eft aujourd'hui le Windischland, felon Lazius.

1. SAVIGNAC, bourg de France, dans le Limoufin, élection de Limoges.

2. SAVIGNAC, bourg de France, dans la Guienne, élection de Bourdeaux.

3. SAVIGNAC DEL REY, juftice royale, dans le bas Armagnac, élection de Riviere-Verdun.

SAVIGNANO, petite ville d'Italie, dans la Romagne, au bord de la Plufa, fur l'ancienne voye Emilienne, entre Cefena & Rimini, à peu près à égale distance de chacune de ces villes. Corneille & Maty donnent le nom de Savignano à la petite riviere fur laquelle cette ville eft fituée; mais Magin l'appelle Plufa.* Magin, Carte de la Romagne.

I. ŠAVIGNAT-LES- EGLISES, bourg de France, dans le Perigord, élection de Perigueux.

2. SAVIGNAT DE MIREMONT, bourg de France, dans le Périgord, élection de Périgueux.

1. SAVIGNÉ, Savigniacum & Savigneium, bourg de France, dans l'Anjou, élection de Baugé.

2, SAVIGNÉ L'EVEQUE, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans : il est bien peuplé.

1. SAVIGNY, bourg de France, dans la Normandie, au diocèfe d'Avranches, élection de Mortain, à huit lieues au fud-eft d'Avranches, aux frontieres de la Bretagne & du Maine. La fameufe abbaye de Savigny eft à une demi-lieue de ce bourg. Voyez l'article fuivant.

2. SAVIGNY, abbaye de France, dans la Normandie, au diocèle d'Avranches. Ce n'étoit au commencement qu'un hermitage, où demeuroit le bienheureux Vitalis en 1105. Raoul de Fougères & Jean de Landeur y fonderent en 1112 cette abbaye, qui devint fi célébre, par la fainteté de fes religieux, qu'elle devint le chef d'un ordre particulier, qui comprenoit trente monaftères, tant en France qu'en Angleterre. Mais Serlon, quatriéme abbé de Savigny, grand ami de faint Bernard, les unit tous à l'ordre de câteaux en 1148, & les mit fous la filiation de clairvaux. Les bâtimens en étoient magnifiques, & la communauté des religieux étoit fi nombreufe, qu'il y avoit trois cloîtres. Cette abbaye étoit autrefois très-riche; mais elle n'eft plus aujourd'hui que d'environ trente-quatre mille livres de rente, tant pour l'abbé que pour les moines. Après la maifon de Fougères, celle de Mayenne en étoit la principale bienfaitrice, comme on le voit par une bulle du pape Luce II, dans le Thefaurus du P. D. Martenne, & par la chronique de cette même abbaye.

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3. SAVIGNY, bourg de France, dans la Champagne, élection de Rhetel.

4. SAVIGNY, abbaye de France, au diocèfe de Lyon, quatre lieues de la ville de ce nom, vers les confins de la Brefle, qui n'en eft qu'à deux lieues. C'eft une abbaye de l'ordre de faint Benoît, & qu'on croit avoir été fondée en 817. L'abbé jouit de quatre mille livres de rente.

Savigny n'eft pas fur les confins de la Breffe, puisqu'il eft à trois lieues au couchant de Lyon. Ce lieu eft fur la riviere de Brefle, ce qui fans doute a caufé l'erreur.

5. SAVIGNY, fief de France, dans la Champagne élection de Compiègne. Ce fief eft mouvant de l'évêché de Beauvais, & vaut au feigneur fix mille livres de

rente.

deux lieues & demie de Dijon, fur une roche, dans un endroit affez plain. Ce lieu eft un fecours de la paroiffe de Norges-la-Ville; & il y a deux paffages, l'un pour Iffurtille, & l'autre pour Saux-le-Duc.

11. SAVIGNY SUR ORGE, marquifat de France, dans la Bourgogne, au bailliage de Beaune, dans un vallon fort étroit entre deux montagnes. Ce lieu eft arrofé d'une petite riviere que l'on paffe fur des planches, & fes vins font réputés être les meilleurs de la province.

12. SAVIGNY POIL FOL, paroiffe de France, dans le Nivernois, élection de Nevers, dans un pays de plaine. Il y a une verrerie de gros verre à vitres; mais elle ne travaille que tous les deux ans.

13. SAVIGNY EN REVERMONT, bourgade de France, dans la Bourgogne, au bailliage de Châlons, recette de Saint-Laurent. Il y a dans ce lieu quatre ruiffeaux fort incommodes, & appellés, l'un leBief du Roi, qui fépare la Bourgogne de la Franche-Comté : l'autre le Diable: le troifiéme la Valliere, & le quatriéme la Planette. On voit fur ces ruiffeaux huit ponts fort néceffaires. Le pays eft plain, & les hameaux ou écarts, nommés le Bourg, Urnai, Villenaudroi, les Gobars, Verra & les Chavannes en dépendent.

14. SAVIGNY EN SAVIERE, vicomté de France, dans le Berri, élection de Bourges. Cette paroiffe eft fituée à près de cinq lieues de la ville de Bourges. Sa vicomté comprend la paroiffe de Nouhaut, & partie de celles de Croffe, de Farges & d'Avor. La maifon feigneuriale est le château du preau, qui eft à demi-lieue de Savigny, & environ à quatre lieues de Bourges. Les plus anciens feigneurs étoient de la maifon de Baucille, d'où cette vicomté paffa dans les maifons de Culant, de la Trimoüille de Bar de Chabanne, & en dernier lieu dans celle de Chabenat.

15. SAVIGNY EN SEPTAINE, bourg, vicomté & bailliage de France, dans le Berry, élection de Bourges, à trois lieues de la ville de ce nom. Cette terre a haute, moyenne & balfe juftice. Elle eft arrofée des deux petites rivieres d'Yeure & d'Airain, qui fe joignent au milieu de la paroiffe.

SAVILLAN ou SAVILLANS, ville de Piémont, fur la riviere de Maira, entre Foffano à l'orient, & Saluffes à l'occident, à cinq milles de chacune de ces places, & à pareille distance de Coni. Cette ville, quoique la capitale d'une province, eft petite, mais belle, & fi bien fortifiée, que lorsque l'empereur Charles V y paffa, il dit qu'il n'avoit vû aucune place plus capable de foutenir un long fiége. Elle a une riche abbaye de bénédictins, fous le titre de faint Pierre. De l'Ifle, Atlas. Davity, Piémont.

SAVILLANO, (la province de) eft bornée au nord par celle de Carmagnole, à l'orient par celles de Cherasco & de Foffano, au midi par la province de Coni, & au couchant par le marquifat de Saluces. Cette province eft traversée par plufieurs rivieres, entr'autres par le Pô, par la Vaita, par la Maira, & par la Grana, qui s'y perd dans la derniere. Les principales villes de la province font :

Savillan,
Villa Franca,
Polonghera,

6. SAVIGNY, bourg de France, dans la Beauce, élection de Vendôme. C'est une châtellenie du reffort du bail-* De l'Ifle Atlas. liage de Vendôme.

7. SAVIGNY, bourg de France, dans la Normandie, élection & près de Coutance. Ce lieu dépend de l'abbaye de fainte Barbe en Auge, de l'ordre de fainte Geneviève. Un religieux de cette maison en eft prieur & curé, & a environ deux mille livres de revenu. Il y a quelques autres feigneurs dans cette paroiffe.

8. SAVIGNY, bourg de France, dans la Touraine, élection de Chinon.

9. SAVIGNY LES CHANOINES, paroiffe de France, dans le Nivernois, élection de Nevers. Le terroir en eft bon pour le froment & pour le feigle. On voit quelques pacages & beaucoup de bois taillis. Il y a un fourneau & deux petites forges, dans l'une desquelles on a établi une manufacture d'acier, façon d'Allemagne.

10 SAVIGNY LES BOURBILLY, lieu de France, dans la Bourgogne, au bailliage de Semur en Auxois, à

Scarnafigi.

Caramagna,
Raconigi
Cavaler Maggiore,

SAVINAS: on voit dans les décretales ( Decret. 2, cauf4 16, q. 1, c. 31,) une lettre du pape Pelage à un certain évêque, avec cette adreffe, bono episcopo Savinati Ortelius foupçonne que Savinati pourroit être là pour Sabinati.

SAVIO, Sapis, riviere d'Italie. Elle prend fa fource, dans le Florentin, & entre enfuite dans la Romagne, où après avoir arrofé Sarfina, g. Roverfano, d. & Čelena, d. elle va fe perdre dans le golfe de Venife, environ à quatre milles au couchant feptentrional de Cervia. Magin, Carte de la Romagne.

SAUJON, bourg de France, dans la Saintonge, élection de Saintes. C'étoit autrefois une ville forte; mais ce n'eft plus qu'un petit bourg accompagné d'un château bâti par le cardinal de Richelieu. L'un & l'autre font fitués fur les bords de la Seudre, dans le lieu où ce ministre vouloit

faire aboutir le canal de communication de la Gironde à la Seudre. C'est auffi où il vouloit placer le fiége du grand établiffement qu'il projettoit pour la Saintonge. La duchelle d'Aiguillon en a joui jusqu'à la mort, après laquelle cette feigneurie a paflé au duc de Richelieu.

SAVIUS. Voyez SAVUS.

SAULA. Le capitaine Jean Ribeyro, part. 1, c. 24, dit, dans fon hiftoire de l'ifle de Ceylan, qu'il y avoit autrefois dans cette ifle, près de Balané, un petit royaume, nommé Saula. Ce royaume, ajoute-t-il, s'étendoit feulement trois lieues fur la côte, & deux au dedans du pays. Les terres y étoient fort baffes; de forte que la mer s'étant extraordinairement enflée pendant un printems, elle fubmergea tout le pays. Cette plaine, auparavant fi fertile, fut changée en une aire de fel,& c'est là que s'en fournisfent tous les peuples de Candy, d'Uva, de Batecalou, de Triquinimalé & de quelques autres, qui dépendoient autrefois des Portugais, qui aimoient mieux l'aller prendre là, que de l'aller acheter dans les villes des Portugais, où on le leur vendoit extrêmement cher. Le roi de Candy étant en guerre avec les Portugais, envoyoit à ces falines jusqu'à cinq ou fix mille bœufs ou bufles, qui y faifoient trois voyages, depuis la fin de décembre jusqu'au commencement d'avril, & fous une forte escorte de gens de guerre. Les Portugais prenoient quelquefois ou battoient ces convois; mais comme ils étoient campés trop loin delà, ils ne réuffiffoient pas toujours. On fe fert de ce fel pour la table; mais il ne vaut rien pour faler le poiffon, ou la viande qu'on veut garder. Il eft clair & transparent comme le crystal. Il paroît dans les falines comme une glace fort unie, & il eft fi dur, qu'on ne peut le rompre qu'avec le pic ou la hache.

A quatre lieues de là eft un pagode, qui eft en trèsgrande vénération parmi tous ces Gentils. On y garde des offrandes très-riches, qu'on y porte depuis plufieurs fiécles, & qui confiftent en pierreries & en ouvrages d'or. C'est pour cela qu'on y entretient toujours un corps de quinze cents hommes, qui y montent la garde tous les jours. Nous avons, continue Ribeyro, fouvent eu envie de nous faifir de ce tréfor, & nous avons fait diverfes tentatives, dans l'espérance de devenir riches tout d'un coup. Ce qu'il ajoute eft curieux. Je fus, dit-il, commandé en 1642, avec cent cinquante Portugais, & deux mille Lascarins, la plupart chrét.ens. Nous avions pour général Gaspard Figueira de Cerpe, qui connoiffoit très-bien le pays, qui favoit la langue, & qui paffoit pour un des plus braves hommes que nous euffions. Lorsque nous approchâmes des bois où eft ce pagode, nous prîmes un homme du lieu pour nous guider : il nous promit de nous bien conduire, & nous entrâmes dans les bois avec lui. Nous le traverfâmes de part en part de tous côtés, fans jamais pouvoir trouver le pagode, quoique nous fuffions bien fürs que nous n'en étions pas loin. Enfin notre guide fit le fou: il le devint même en effet, & nous le tuames. La même chose arriva à deux autres que nous prîmes, & que nous tuâmes encore. Enfin, nous en eûmes jusqu'à cinq, qui nous firent le même manége. Nous voulûmes épargner les deux derniers, & nous fumes contraints de revenir fur nos pas, fans avoir pû piller le pagode.

1. SAULCE, lieu de France, dans le Dauphiné, à une lieue de Livron. C'est une maison toute feule, bâtie pour la commodité des voyageurs.

2. SAULCE-MENIL, bourg de France, dans la Normandie, élection de Valognes, près de la Quille. C'eft une grande paroiffe environnée de bois, & de la forêt de Cherbourg. Il y a une chapelle fuccurfale. Le feigneur eft maître des eaux & forêts de Valognes. Il y a à SaulceMénil un prieuré fimple qu'on appelle faint Martin. On en pourvoit un religieux non réformé de l'abbaye de Leffey. Ce prieuré vaut environ cinq cents livres de

rente.

SAULDRE. Voyez SAUDRE.

SAULGE ou SAUGE, village de France, dans le Maine, à neuf lieues ou environ de la ville du Mans, vers le couchant, au doyenné de Brullon, fur la riviere d'Arve ou d'Erve. On y voit des caves ou cryptes, en partie naturelles, & en partie artificielles, dans lesquelles les paysans, malgré les foins des curés, alloient encore, il y a quelques années, facrifier une poule noire. Il n'y a eu que des ordres fupérieurs qui ont pû faire ceffer l'idolatrie. Ces

caves font marquées fur la grande carte du diocèse du Mans, au nord de ce village, avec le nom du lieu, dit la Cité. Ce dernier mot a fait croire qu'il y avoit eu une ville en ce lieu. Obfervations de Lebeuf, fur le Maine, 1739, p. 189.

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1. SAULGEN, ville d'Allemagne, dans la Suabe, fur la petite riviere de Schwartzach, & le chef - lieu d'un comté auquel elle donne fon nom. * De l'ifle, Atlas.

2. SAULGEN, (le comté de ) ou SULGEN, eft au midi du Danube, & appartient aux barons de Waldburg. Le feul lieu remarquable de ce comté eft la petite ville de Sulgen.

SAULGON, bourg de France, dans l'Angoumois, élection d'Angoulême. Ce bourg eft bien peuplé.

SAULIEU, Sidoleucum ou Sedelaucum, ville de France, dans la Bourgogne, au bailliage de Semur en Auxois, à cinq lieues de la ville de ce nom, & à quinze lieues de Dijon, fur la route de Lyon à Paris. Sa longueur eft de cinq cents pas, fa largeur de trois cents cinquante & fon circuit de feize cents. Elle a deux portes & cinq fauxbourgs, dans lesquels il fe trouve un plus grand nombre d'habitans que dans la ville. Un de ces fauxbourgs porte le nom de Morvant, parce qu'il eft fur le territoire de Morvant. La ville eft bâtie fur une éminence, fermée de murailles, & environnée de foffés pleins d'eau, quoique fur une hauteur. Il y a dans cette ville, outre le chapitre, plufieurs maifons religieufes, favoir; des capucins, des urfulines, un collége, & dans le fauxbourg de SaintJacques un petit hôtel dieu, qui a fept lits. Le chapitre, ou l'églife collégiale, eft fous le titre de faint Andoche. C'étoit autrefois une abbaye, fondée par Charlemagne. Elle fut fécularifée dès le douziéme fiécle, & la manse abbatiale fut unie à l'évêché d'Autun en 1202. C'est à ce titre que cet évêque eft comte & feigneur de Saulieu, & que la juftice lui appartient, tant dans la ville que dans les fauxbourgs. Les appellations des jugemens de fes officiers fe relevent au bailliage royal de Saulieu, & de là vont au parlement de Dijon. Le chapitre eft compofé aujourd'hui d'un doyen, de douze chanoines, & de quelques chapelains. Les premieres prébendes peuvent valoir quatre cents livres, & les autres cent livres. Elles font à la collation de l'évêque d'Autun. Il y a plufieurs chapelles. Saint Saturnin eft la cure principale: faint Andoche & faint Nicolas en font les annéxes. Les hameaux de Vezilly, de Coulaige, de Valneuf, de Coulon, de Chevre, de Conclas, de Château-Benoît, & les métairies du plat pays, dépendent de faint Nicolas & de faint Saturnin. Le collége, ou plutôt l'école publique de la ville, eft dirigée par un recteur, qui a fous lui un régent & un maître à écrire.

La ville de Saulieu eft le fiége d'un bailliage particulier, qui eft le quatrième de l'Auxois, & qui reffortit au préfidial de Semur : elle eft auffi le fiége d'une mairie, d'un grenier à fel & d'une juftice confulaire ; & c'eft la feizième ville qui députe aux états de la province. Le bailliage ne fut érigé qu'au mois de mai de l'année 1694. Il fut formé des démembremens de l'Auxois, de l'Autunois & du Morvant. Il a fept lieues de longueur, fur cinq de largeur ; renferme vingt-fix paroiffes, & confine au Nivernois à l'occident, au bailliage d'Arnay-le-Duc à l'orient, à celui d'Autun vers le midi, & à celui de Semur vers le nord. La partie détachée de l'Auxois eft une plaine très-fertile en grains de toute espéce : celle qui est détachée du Morvant a des montagnes couvertes de bois, & remplies de pacages. Il ne s'y trouve néanmoins ni bois ni rivieres confidérables. On n'y compte de bénéfices que le chapitre de Thil, fondé par les feigneurs du lieu, qui eft composé d'un doyen, qui a quatre cents livres, & de cinq chanoines, qui ont chacun deux cents livres de revenu. Le principal commerce de Saulieu eft en grains & en bétail.

SAULIUM, ville de la Ligurie, felon Biondo, qui dit que ce nom lui eft donné par les Latins modernes; & Leander dit que le nom vulgaire eft Sori ou Soli.

SAULNOY, petit canton de France, au pays Mellin. Il a pris fon nom des falines qui y font.

SAULON LA CHAPELLE, comté de France, dans la Bourgogne, recette de Dijon.

SAULSEUSE. Voyez SAUSSEUSE.

1. SAULT, bourg de France, dans la Provence, au diocèfe

diocèfe de Carpentras, vers les confins du Comtat Venaisfin, & le chef-lieu d'un comté & d'une vallée qui en prennent leur nom, avec un fiége d'Apeaux.

2. SAULT, (la vallée de) eft compofée du bourg de Sault, & de trois villages. Elle eft fituée au pied du mont Ventoux, & eft du nombre des terres adjacentes. Le nom que lui donne fon chef-lieu, vient de la quantité de bois qu'il y a dans fon territoire, & où l'on a établi un grand nombre de verrerie.

Le comté de Sault eft une des plus grandes terres de la Provence, & dont l'ancienne indépendance eft la mieux reconnue. On prétend que l'empereur Henri II l'inféoda en 1004, à Algoult de Volf, de qui on fait descendre fabuleulement la maifon d'Agoult, puisque ce n'eft pas la premiere famille connue fous ce nom qui a poffedé cette terre, & qu'elle l'a acquife depuis un tems allez

récent.

Les mouvances de cette terre étoient fi confidérables, qu'elles comprenoient une partie de la ville de Sifteron, celle de Veillane, & plufieurs vallées, qui depuis, & par arrêt du confeil, font réduites au même pied que le refte de la Provence. De la maifon d'Eftrevance, la baronnie de Sault paffa par fucceflion de tems dans celle d'Agoult, qu'on regarde comme originaire du Dauphiné.

De Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 374, dit: La vallée de Sault, ou Saltus en latin, eft au nord du bailliage d'Apt, auquel elle eft jointe; mais pour le fpirituel elle eft du diocète de Carpentras. On ne voit point que fes anciens feigneurs, qui étoient de la maifon d'Entravenne d'Agoult, ayent reconnu les comtes de Provence ou de Forcalquier ; ils prétendoient être fouverains & n'avoir aucun fupérieur au temporel. Le premier qui fe foumit aux comtes de Provence fut Isnard d'Entravenne, qui fit volontairement hommage à Charles II, roi de Sicile, comte de Provence, en 1261, pour s'attirer fa protection; c'eft pour cela que la vallée de Sault, où eft le bourg de Sault, avec trois villages, eft comptée jusqu'aujourd'hui entre les terres adjacentes, qui font un corps féparé du comté de Provence.

Cette vallée eft au-deffous d'une fort haute montagne, appellée le mont Venteux. Sault n'a porté long-tems que le titre de feigneurie ou baronnie, & n'a été érigée en comté que l'an 1562 par Charles IX, en faveur de François d'Agout de Montauban, après la mort duquel le comté vint à la maifon de Crequy-Blanchefort ; parce que Chrétienne d'Aguerre, mere de l'ancien maréchal de Crequy, gendre du connétable de Lesdiguieres, ayant époulé en feconde nôces François Louis d'Agout de Montauban, comte de Sault, elle en eut un fils qui mourut fans enfans, & l'inftitua héritiere de tout fes biens. Elle les laiffa au maréchal fon fils du premier lit, dont la poftérité s'eft enfin éteinte dans la maifon du maréchal de Villeroi, fils de Madelaine de Crequy, au droit de laquelle cette maifon polléde aujourd'hui le comté de Sault.

3. SAULT, petit pays de France, dans le Languedoc, au diocèle d'Alet, & voifin des pays de Fenouillades & de Donazan. Son lieu principal eft Éscouloubre, qui étoit un pofte important pour couvrir les frontieres, avant la conquête du Rouflillon. Ce pays a un bailliage royal, qui reffortit à la fénéchauflée de Limoux.

4. SAULT, lieu de France, au diocèfe de Chartres, à une lieu & demie de Verneuil, dans le Perche, fur le chemin de cette ville à Dreux. Il y a dans ce lieu plufieurs hôtelleries pour la commodité des marchands qui s'y arrêtent volontiers, à caufe de la bonté des foins du pays. Sault n'eft cependant qu'un hameau, dont la fituation répond fort à la fignification de fon nom.

5. SAULT, riviere de France, dans la Champagne. Elle prend fa fource dans la Lorraine, au levant de Joinville, paffe à Monftier, à Escurey, à Stainville, entre enfuite dans la Champagne, où elle arrofe Vitri-le Brulé, au-deffous duquel elle s'unit à la Marne au-deffous de Vitrile-François.

6. SAULT DE PINET. (le) On donne ce nom, en France, à un endroit de la riviere de Loire, près de Rouanne, où cette riviere étant groílie dans la plaine du Forez, par les ruiffeaux qu'elle y reçoit, fon cours eft interrompu par des rochers, dont le plus confidérable eft à une licue de Rouanne.

SAULX LE-DUC, bourg de France, dans la province

de Bourgogne, au bailliage de Dijon : églife collégiale, fondée en 1147, par Guy de Saulx, conte de ce lieu, paroiffe du diocèfe de Dijon: grenier à fel. Les franchifes & priviléges de ce bourg furent concedés en 1246 par Jacques de Saulx, ancêtre de M. de Saulx, comte de Tavanes, premier lieutenant général du roi, au gouvernement de Bourgogne ; & cette terre fut acquife, en 1299, par le duc de Bourgogne Robert II.* Garreau, Descr. de la Bourgogne, édit. 1734.

SAUMAISE-LE-DUC ou SALMAISE, bourg de France, en Bourgogne, dans l'Auxois, au bailliage de Châtillon. Ce lieu eft fitué fur le penchant d'une montagne. Il y paffe une petite riviere qui prend fa fource près de Blaizi, & dont le lit eft fort étroit. Saumaile-le-Duc eft un comté ou une châtellenie royale, & ou une châtellenie royale, & a une gruerie. On y voit un prieuré de l'ordre de faint Benoît. Claude Saumaife, célébre critique, & l'un des plus favans du fiécle paffé, étoit de ce lieu. Il y étoit né de Bénigne, feigneur de Saumaifele-Duc, & confeiller au parlement de Dijon. Il éleva dans les fciences ce fils à qui fa mere, fit fucer avec le lait la religion des calviniftes, quoique fon pere, qui étoit catholique, eut ordonné le contraire. Claude Saumaise mourut en Hollande le 3 feptembre 1652.

1. SAUMUR, ville de France, dans le Saumurois, fur le bord méridional de la Loire, à 47 16' de latitude, & à 174 32' de longitude. Cette ville étoit beaucoup plus confidérable lorsque les réformés y avoient une académie des fciences, fondée par le célébre du Pleffis-Mornay, fous l'autorité du roi Henri IV. Elle eft encore le fiége d'une prévôté, d'une fénéchauffée royale, d'une maréchauffée, d'un grenier à fel, d'une élection & d'un corps ou hôtel de ville. Le château eft affez fort & très-ancien. On le nomme en latin Salmurus, qu'on prétend être corrompu de Salvus murus ou forte nuraille. Il étoit déja fortifié dans le dixiéme fiécle, lorsque Gibaud comte de Blois y établit les moines de faint Florent, chaffés de leur monastère, nommé Gloma, fur les confins du pays Nantois, qu'on appelle encore aujourd'hui faint Florent le vieux. Mais l'an 1030, l'abbé Frédéric fit bâtir, hors du château & de la ville de Saumur, un nouveau monaftère, qui eft encore aujourd hui célébre. Saumur eft fort renommé dans l'hiftoire, à caufe de fon pont & du paffage important de la riviere de Loire aufli Henri IV, étant roi de Navarre, : allant au fecours d'Henri III, opprimé par les ligueurs, voulut pour la fûreté que l'on lui donna cette place, où il établit pour gouverneur en chef du Pleffi- Mornay, indépendant du gouverneur de la province d'Anjou.

2. SAUMUR étoit autrefois fitué fur la riviere de Vienne, qui étoit dans la Loire, un peu au-deffous de Saint-Maur, à cinq lieues de cette ville, comme le prouve Ménage contre de Valois. Ce dernier ne donne à Saumur que cinq ou fix cents ans d'antiquité; máis Ménage a prétendu prouver, par plufieurs témoignages, qu'elle exiftoit dès l'an 400, &. ne confiftoit que dans le château & dans la rue, qui cft audeflus. L'an 575, le roi Pepin, pere de Charlemagne, fonda à Saumur une églife, fous l'invocation de S. JeanBaptifte, laquelle fut enfuite achevée par Pepin, roi d'Aquitaine fon petit-fils, qui y mit des reliques de faint Jean; & c'eft de cette ancienne églife de Saumur que la ville eft appellée dans quelques chartes Joannes Villa.

L'ancien château étoit nommé Truncus, le tronc; mais il n'étoit pas au même lieu où eft celui d'aujourd'hui.

Foulques de Nerre, comte d'Anjou, entreprit la guerre au fujet de cette place, s'en rendit maître en 1026, & l'unit au domaine d'Anjou, dont elle fait encore une partie. Charles de France, comte de Valois & d'Anjou, l'affiégea pour le douaire de Jeanne de Bourgogne, femme de fon fils Philippe, depuis roi de France, fous le nom de Philippe VI. Elle fut engagée en 1549 à François de Lorraine, duc de Guife & Anne d'Eft fa femme, qui en jouirent jusqu'au 21 juin 1570, qu'elle leur fut retirée par Charles IX, moyennant la fomme de foixante-quatre mille neuf cents quatre-vingt-onze livres.

Il y a un gouverneur de la ville & château de Saumur, & de leurs dépendances, un lieutenant de roi du château, un major & cinquante foldats de garnifon; la fituation de cette ville y attire beaucoup d'étrangers.

La fénéchauffée royale eft une jurisdiction confidérable, compofée du fénéchal, d'un préfident, d'un lieurenant général, d'un lieutenant criminel, d'un lieutenant

particulier, d'un affeffeur, de fix confeillers, & des autres officiers à proportion.

La prévôté a aufli fes officiers, ainfi que l'élection, qui comprend quatre villes, Saumur, Monforeau, Doué & Bourgueil, outre quatre-vingt-cinq paroiffes ou hameaux, quatre abbayes & treize mille trois cents foixante-dix-huit

feux.

La ville de Saumur a trois paroiffes; mais il n'y a qu'un curé, lequel a trois vicaires ; ils n'ont tous ensemble qu'environ mille livres de revenu. Il y a auffi trente-trois chapelains, qui ont chacun cent foixante-quinze livres, compris les rétributions manuelles.

par

Il y a dans cette ville plufieurs couvens, de cordeliers, de capucins, de récolets, deux maifons de peres de l'oratoire, les Ardillers & Nantillé, ceux de celle-ci régiffent le collége; une maison d'urfulines, une de filles de fainte Marie, de bénédictines, non-comprises les religieufes de l'hôpital des malades. Mais ce qu'il y a de plus fanieux dans Saumur, eft l'églife de Notre-Dame des Ardillers, en grande réputation dans tout le pays. Elle eft défervie de l'oratoire. Ils ont auffi celle de Notre-Dame les peres de Nantillé. Dans la nef de cette derniere églife, devant la chapelle de S. Michel, au cinquième pilier, on remarque un tombeau de pierre, fur lequel eft la figure d'une femme, qui tient deux enfans entre les bras. C'eft le tombeau de Tiephaine la Magine, nourrice de Marie d'Anjou, née le 4 octobre 1404, femme de Charles VII & de René, duc d'Anjou, roi de Sicile, qui naquit au château d'Angers, le 16 janvier 1408. Tiephaine mourut le. 13 mars 1458. On ne fera pas faché de trouver ici fon épitaphe :

Ci gift la nourrice Tiephaine
La Magine. Qui ot grand peine
A nourrir de lait en enfance
Marie d'Anjou, reine de France,
Et après fon frere René,
Duc d'Anjou, & depuis nommé
Comme encore roi de Sicile
Qui a voulu qu'en cette ville
Pour grand amour de nourriture
Faire fa fépulture;

De l'un à l'autre du devoir s'aquite
Qui à Dieu l'ame quite

Pour avoir grace & tout déduit,
Mille quatre cents cinquante-huit,
Au mois de mars treifiéme jour;
Je vous prie tous par bonne amour
Afin qu'elle ait un peu du vôtre,
Donnes lui un Patre nôtre.

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Le college royal eft auffi gouverné par les peres de l'oratoire. A un quart de lieue de Saumur eft l'abbaye de faint Florent, monastère de bénédictins de la congrégation de faint Maur. La fituation en elt belle.

La ville de Saumur a été beaucoup plus confidérable du tems des réformés, qu'elle ne l'eft aujourd'hui : il y refte dix-fept cents vingt feux & environ fix mille cinq cents ames. Cette grande diminution vient de la fuppreffion des temples, du collége & de l'académie, qui attiroit beaucoup de religionaires étrangers. Il y refte treize familles de

nouveaux convertis.

Le marché de la ville eft peu confidérable, à caufe du gros droit que l'abbeffe de Fontevrault y prend du vingtiéme boiffeau de bled. Les trois foires royales qu'on y tient, font auffi de peu de conféquence, parce qu'elles ne font pas franches.

Le commerce du lieu confifte en une rafinerie de falpêtre, qui a la réputation d'être le meilleur de France, & en quelques fabriques de quincailleries, médailles, bagues, chapelets, &c. Le débit des vins qui étoient autrefois fort grand, est tout-à-fait ceffé.

L'élection comprend quatre abbayes, Fontevrault, Asnieres, Saint-Florent & Saint-Maur; trente prieurés, dont trois à Saumur de huit cents livres de rente; celui de Canaut, ordre de Grammont, de cinq mille livres, un autre

de deux mille livres, deux de quinze cents livres, dix depuis fept jusqu'à neuf cents livres, & le refte au-delfous: foixante fept cures, dont fix ou fept de huit cents livres de revenu, les autres de trois cents livres. Il n'y a presque point de vicaire dans les paroiffes. Il y a quatre chapitres de chanoines. Celui de Monforeau de quatre prébendes; ceux de Doué & de Martigné-Briant, de fix prébendes chacune, de deux à trois cents livres de revenu, & celui de la Gréfille de cinq cents livres, & un chefcier de deux cents livres; cinquante chapelles ou environ & une aumônerie. On compte encore dans l'élection trente-neuf familles de nobleffe, y compris les veuves & les demoifelles, & en tout treize mille trois cents foixante dix-huit feux.

Il fe tint à Saumur un concile l'an 1276, & un autre l'an 1315.

SAUMUROIS, gouvernement militaire de province, compofé d'une partie du bas Anjou, du Mirebalais, & d'une partie du Poitou & de la Touraine. Ce gouvernement a été établi par Henri IV, lorsqu'il vint fecourir Henri III, opprimé par les partifans de la ligue. Il n'a pas grande étendue. Sa ville capitale eft Saumur. Les villes de ce gouvernement font :

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SAUNARIS. Voyez SARA.

SAUNIA REGIÓ, contrée où Eusebe, praparat. 6, dit qu'on ne trouve ni banquier, ni peintre, ni architecte, &c.

SAUNIS, ville de l'Arabie, felon Etienne le géogra phe. C'est peut-être la même que Sauna.

SAUNITÆ, peuple de la grande Grece, dans la Japigie, felon Polybe & Etienne le géographe. Voyez l'article SAMNITES.

SAUNIUS ou SAUNIUM, fontaine de la Phocide: Paufanias, l. 10, c. 37, la met au voifinage de la ville de Bu lis, aux habitans de laquelle elle donnoit de l'eau fuffifamment.

SAVO, fleuve d'Italie, dans la Campanie, auprès de Sinueffa. Il faifoit la borne du nouveau Latium. Pline, 1. 3, c. 5, a parlé de ce fleuve, & Stace lui donne l'épithete de piger:

Et Literna Palus pigerque Savo.

La table de Peutinger le marque entre Sinueffa & Vulturdans cet ordre.

num,

Sinueffa VII, Safo, Fl. XII, Vulturno.

Le nom moderne de ce fleuve eft Saone.

SAVOCA, petite ville d'Italie, en Sicile, dans la vallée de Demona, fur la côte orientale de l'ifle, à l'embouchure de la petite riviere de même nom, un peu au nord de fant Alexio.* De l'Ifle, Atlas. Jaillot. Baudrand.

SAVOLAX, province de Suéde, dans la Finlande. C'est une province Méditerranée, bornée au nord, par la Bothnie orientale, à l'orient par la Carelie de Kexholm, au midi, par la Carelie Finoife, & à l'occident par la Tavaftic. Il y a le grand & le petit Savolax. Le premier contient quatre territoires, & le fecond en renferme cinq : celui-ci eft au midi & l'autre au nord. Tout ce pays où l'on ne trouve pour tout lieu confidérable, que le château de Nyflot ou Nieflot, eft inculte & inhabité. Ce ne font partout que des lacs & des forêts. * D'Audifred, Géogr. anci & mod. t. 2.

SAVONA ou SAONA, ifle de l'Amérique feptentrionale au midi, & tout proche de la côte orientale de l'ifle de Saint-Domingue, dont elle eft féparée par un canal affez large, où les petites barques feulement peuvent pasfer. L'ifle Saona appartient aux Espagnols.* Frezier, Carte de l'ifle de Saint-Domingue.

SAVONE, Sana, felon les gens du pays, ville épiscopale d'Italie, dans l'état de Gènes, fur le rivage de la mer, à dix milles au nord oriental de Noli. Cette ville,

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