les pierres les plus blanches d'eau; mais le mal eft, que pour tirer plus aifément le sable de ces rochers, on donne de fi grands coups d'un gros levier de fer que cela met des glaces dans le diamant. C'est ce qui fait qu'on trouve à cette mine quantité de pierres foibles; car dès que les mineurs voyent une pierre où la glace est un peu grande, ils se mettent à la cliver, c'est-à-dire, à la fendre, à quoi ils ne font pas beaucoup plus stylés que nous. Ce font les pierres que nous appellons foibles, & qui font de grande montre. Si la pierre est nette, ils ne font que la paffer deffus & dessous la roue, & ne s'amusent point à lui donner de forme, de peur de lui ôter son poids. S'il y a quelque petite glace, ou quelques points, ou quelque petit sable noir ou rouge, ils couvrent toute la pierre de facettes, afin qu'on ne voye point les défauts qu'elle a; & s'il y a quelque glace fort petite, ils la couvrent de l'arrête de l'une des facettes. Mais il faut remarquer que le marchand aimant mieux un point noir dans une pierre qu'un point rouge, quand il y a un point rouge, on brûle la pierre, & il devient noir. Le négoce se fait aux mines librement & avec facilité. On paye, de tout ce que l'on achette, deux pour cent au roi, qui tire aussi un droit des marchands, pour avoir la permiffion de faire miner. Ces marchands, après avoir cherché avec les mineurs, qui savent les endroits où l'on peut trouver des diamans, prennent une place d'environ deux cents pas de tour, où ils employent cinquante mineurs & quelquefois cent, felon qu'ils veulent que le travail aille vite. Du jour que l'on commence à miner, jusqu'à ce que l'on finisse, ces marchands, pour cinquante hommes, payent tous les jours au roi deux pagodes, & quatre quand ils en employent cent. Ces pauvres gens ne gagnent tous les ans que trois pagodes, encore faut-il qu'ils foient de ceux qui savent bien leur métier. Comme leurs gages sont fi modiques, ils ne se font point un scrupule, en cherchant parmi le sable, de cacher, s'ils peuvent, une pierre à leur profit ; & comme il font tout nuds, à la réserve d'un petit linge qui leur couvre ce que la pudeur ne permet pas de nommer, ils tâchent adroitement d'avaler cette pierre. Pour prévenir ces larcins, sur cinquante mineurs il y a douze à quinze personnes gagées du marchand, pour prendre garde qu'on ne dérobe rien. Si par hafard un mineur trouve une pierre qui pese au-delà de sept à huit mengelins, il court la porter au maître qui fait miner, & il a pour récompenfe le farpo, qui est une piece de toile pour faire un toque ce qui peut valoir vingt-cinq à trente fols. Outre cela il a demi-pagode, ou même une pagode, quand on ne lui donne pas le ris & un plat de sucre. Les marchands, qui vont à la mine pour négocier, se tiennent dans leur logis, & tous les matins fur les dix à onze heures les maîtres des mineurs, après qu'ils ont diné, (car les banianes ne sortent jamais de leur logis fans avoir lavé leur corps, & fans avoir mangé ;) ces maîtres des mineurs, dis je, leur apportent des diamans pour les leur faire voir. Si les parties font grosses, & qu'il y ait plusieurs pierres qui pourroient valoir depuis deux mille jusqu'à quinze ou feize mille écus, ils les laissent & les confient au marchand étranger pendant sept à huit jours ou davantage pour les bien considérer. Quand ils reviennent, il faut que le marchand, si les pierres lui conviennent, conclue en peu de tems le marché, autrement celui à qui appartient les pierres les reprend, les lie dans le coin de sa ceinture ou de sa toque, ou de sa chemise, & s'en va sans qu'on revoye jamais les même pierres; ou du moins elles font mêlées avec d'autres, s'il revient pour apporter une autre partie. Lorsque le marché est conclu, l'acheteur donne un billet de la somme pour l'aller prendre auprès du cheraf, qui est celui qui donne & reçoit les lettres de change. Si l'on eft convenu de payer dans trois ou quatre jours, & qu'on fasse attendre davantage, il faut payer au vendeur sur le pied d'un & demi pour cent par mois d'intérêt. Le plus souvent quand on fait que le marchand est solvable, on aime mieux une lettre de change fur Agra, ou sur Golconde ou sur Visapour, & principalement sur la ville de Surate, où l'on va achetter des marchandises qui viennent avec les vaisseaux étrangers. Il y a du plaisir à voir venir tous les matins les jeunes enfans de ces marchands, & d'autres gens du pays, depuis dix ans jusqu'à quinze à seize, qui vont s'asseoir sous un gros arbre qui est dans la place du bourg. Chacun a fon poids de diamans dans un petit sac pendu à un de ses côtés : de l'autre une bourse attachée à sa ceinture, où il y en a tel qui aura jusqu'à cinq ou fix cents pagodes d'or. Ils font là affis en attendant que quelqu'un leur vienne vendre quelques diamans, foit du lieu même, ou de quelqu'autre mine. Quand on leur apporte quelque chose, on le met entre les mains du plus âgé, qui est comme le chef de la bande. 11 regarde ce que c'est, & le mettant dans la main de celui qui est auprès de lui, la pierre va de main en main jusqu'à ce qu'elle revienne à la sienne, sans qu'aucun d'eux dise mot. Il demande ensuite le prix: & fi par hafard il l'achette trop cher, c'est pour son compte. Le soir, tous ces enfans font une somme de tout ce qu'ils ont achetté, & regardent leurs pierres & les mettent à part, selon leurs eaux, leurs poids & leur netteté: Puis ils mettent le prix pour chacune à peu près comme elles se pourroient vendre aux étrangers, & par ce dernier prix il voyent combien il est plus haut que celui de l'achat. Enfuite ils portent leurs pierres aux gros marchands, qui ont toujours quantité de pierres à assortir; & tout le profit est partagé entre ces enfans, le premier d'entr'eux ayant néanmoins un quart pour cent de plus que les autres. Quelque jeunes qu'ils soient, ils savent si bien le prix de toutes les pierres, que si l'un d'eux a acheté quelque chofe, & qu'il veuille perdre demi pour cent, un autre lui rend son argent. RAON Ou RAON-L'ETAPE, ville du duché de Lorraine, au diocèse de Toul, dans le comté de Salmes, au pied du mont Vauge, à l'endroit où la riviere d'Etape se décharge dans la Meurte; ce qui l'a fait appeller Raon-l'Etape, pour la diftinguer de Raon-fur-Plaine, bourg de la même contrée, situé à la source de la riviere de Plaine. La ville de Raon & celle de Saint-Dié ou Saint-Dicy, font chef-lieu d'une prévôté. LA PRÉVÔTÉ DE RAON & DE SAINT-DIÉ OU SAINTDIEY, a été mise par les ducs de Lorraine sous le bailliage de Nancy. Elle est dans les montagnes de Vauge, & s'étend jusqu'aux confins de l'Alface. La vallée dans laquelle la ville de Saint-Diey est située, s'appelle le Val de Galilée, qui est entre de fort hautes montagnes ; & le lieu où cette ville est située s'appelloit Juncture ou les Jointures. Ce n'étoit qu'un affreux désert, lorsque saint Deodat, appellé vulgairerement Saint-Diey, s'y retira, & y fonda un monastère vers l'an 670. Les Lorrains prétendent qu'il n'est d'aucun diocèse; mais l'évêque de Toul le soutient être du sien, & assurément à bon titre. * Longuerue, Desc. de la France, part 2, p. 148. Les moines de saint Diey se relâcherent fi fort dans le dixième siécle, & devinrent si scandaleux, que le duc Fré. déric qui mourut en 984, les chassa & mit les chanoines ou clercs séculiers en leur place. L'église de saint Diey ou Dieudonné, ayant éte brûlée dans le onziéme siècle avec toute la maison & les titres, les chanoines s'adresserent au pape Leon IX, qui avoit été évêque de Toul, & qui étant en Lorraine en 1049, confirma les priviléges & l'exemption de cette églife collégiale, avec les droits quafi épiscopaux du grand prévôt de l'Eglife, dans son territoire. Plusieurs personnes vinrent dans la suite s'habituer aux environs du cloître de saint Diey, & le prévôt & les chanoines donnerent un grand quartier au duc de Lorraine, avec la seigneurie. Alors ce prince y fit bâtir des maisons qui augmenterent ce lieu. Matthieu II, duc de Lorraine, fit commencer l'enceinte des murailles, qui furent achevées en 1284, fous Ferri II. Elles ont subsisté jusqu'à la domination des François. Le duc a la seigneurie entiere de la ville de Raon, en latin Rado. RAPA. Voyez RAPHIA. RAPALLÓ, ville d'Italie, dans l'état de Génes, fur le golfe auquel elle communique son nom. Le GOLFE DE RAPALLO est fort grand; on y voit plusieurs villes & villages. Il a environ une petite lieue d'ouverture & autant d'enfoncement. Dans le fond du Golfe, on voit deux villages, qui ne sont séparés que par une pointe, sur laquelle est un très-beau palais, avec une église auprès. Le village, qui est du côté de l'ouest, se nomme fainte Marie, & l'autre saint Michel. On pourroit mouiller devant le village avec des galeres, par cinq à fix brasses d'eau, fond d'herbe vaseux, & avec des vaisseaux tenant un peu plus au large par quinze à vingt brasses. Il n'y a que les 1 les vents de sud-est & de sud-fud-est qui y donnent à plein. De l'autre côté du village de Saint-Michel est la petite ville Rapallo, devant laquelle on pourroit mouiller de même dans une nécessité. Tout près de cette ville est le village nommé Parage. Par le milieu du golfe, il y a grande profondeur d'eau. * Michelot, Port de la Méditer. p. 94. RAPERSWYL, ville de Suisse, aux confins du canton de Zuric, du côté du midi. Elle est située sur une langue de terre, qui s'avance dans le lac de Zuric, en forme de promontoire, dont elle remplit toute l'étendue. Elle fut bâtie par un comte du vieux Raperswyl, en 1091. Elle demeura quelque tems sous la puissance de ses comtes, jouissant néanmoins de grands priviléges, qu'elle défendit jus qu'à l'an 1458; alors elle se mit sous la protection de quelques cantons, comme on le verra plus bas. * Etat & délices de la Suisse, t. 2, p. 52. Il y a dans Raperswyl deux conseils, le grand & le petit. Ce dernier est composé de quinze personnes, compris l'avoyer, appellé Schultheis, le fecrétaire de la ville, nommé stadschreiber, & l'administrateur de la cour, autrement le grosweibel. Ces trois personnes peuvent y dire leur sentiment; mais leur voix n'est point comptée. Le grand conseil eft composé de vingt-quatre membres, fans compter les trois officiers dont il vient d'être parlé, qui ont voix pondérante, c'est à-dire, que l'opinion d'un d'entre eux décide en cas de partage. Le petit conseil juge sans appel; il a néanmoins la liberté de proposer au grand conseil les affaires difficiles & épineuses. Tous deux ensemble disposent des charges de la ville. Le petit élit lui même ses membres. Pour remplacer les membres du grand conseil & les magistrats qui rendent la justice dans la cour des jugemens, appellée das gericht, les deux conseils s'uniffent & font cette fonction en commun. Le grand conseil assiste le petit dans les affaires criminelles, & foumet à fon examen les comptes généraux que l'on rend, Le petit fait la même chose dans les comptes particuliers. La cour des jugemens décide les procès entre les créanciers & les débiteurs, &c. Le petit conseil juge de tout le reste. Les bourgeois élisent l'avoyer, & les deux sénats choisissent le secrétaire & l'administrateur. Du tems que la ville étoit sous la protection des quatre petits cantons catholiques, on pouvoit relever les appels des jugemens, & les porter devant les cantons protecteurs; en forte qu'il ne restoit aux bourgeois de Raperswyl, qu'une ombre de liberté: mais à la paix de 1712, on a rendu à la ville tous ses anciens droits. Le pays est très-agréable: le lac eft abondant en poisson, & dès le mois d'août on y en pêche une espéce qu'on appelle albulen, & qui est de très bon gout. Les endroits les plus remarquables dans Raperswyl, font le couvent des capucins, qui est dans une situation très-agréable vers P'extrémité de la ville, la plus avancée dans le lac; le vieux château de la maison de ville, & l'église paroisliale où l'on monte à l'orgue par deux escaliers ronds, qui font faits chacun d'un sapin. Mais ce qu'il y a de plus considérable, c'est le beau & grand pont qui traverse toute la largeur du lac de Raperswyl, au village de HURDEN, séparant le lac supérieur d'avec le lac inférieur, qui est celui de Zuric. Ce pont a dix-huit cents cinquante pas de longueur & douze pieds de largeur. Albert II, archiduc d'Autriche, surnommé le Sage ou le Boiteux, commença à le bâtir en 1358, & ses fils Rodolphe IV & Léopold III, l'acheverent. Il n'y a qu'un seul défaut, c'est qu'il n'est point garni d'appuis ou garde-fous. Le passage en est dangereux quand il y fait un grand vent, ce qui arrive affez Louvent. Les habitans de haperswyl sont obligés à entretenir ce pont & à le réparer; pour cet effet, ils ont établi un péage. Les hommes & les chevaux qui y passent payent un certain droit. * Schewchzer, Itin. Alp. VIII, an. 1710. Le VIEUX RAPERSWYL étoit autrefois un château fort, bâti sur la rive gauche du lac de Zuric, par saint Rupert, duc de Suabe, chef de l'armée de Clovis II, roi de France, environ l'an 680, & qui lui donna fon nom. Mais il fut ruiné en 1350, par l'armée de Zuric & de ses alliés. Raperswyl a eu ses comtes particuliers. Le dernier mourut en 1284, & laissa deux filles. L'une épousa le comte Jean de Habibourg, & l'autre le comte Wernher de Hombourg, qui partagerent cette terre. L'un eut le vieux Raperswyl & l'autre le nouveau. De Longuerue, dans sa description de la France, part. 2, p. 295, dit que le dernier des anciens comtes de Raperswyl ne laissa qu'une fille nommée Elifabeth, qui épousa Rodolphe, comte de Habsbourg, qui étoit de la branche qui resta en Suiffe, & auquel elle apporta Raperswyl & d'autres grandes terres. Cette branche, ajoute-t-il, étant finie, les princes d'Autriche, qui étoient de même origine, eurent tous leurs biens, que les Suisses conquirent en différentes guerres. Raperswyl leur résista long-tems; mais Sigifmond d'Autriche, ayant été excommunié par le pape Pie II, pour avoir emprisonné le cardinal Cusan, évêque de Brixan, dans le Tirol, refusa d'obéir, & appella du jugement du pape au futur concile; ce qui choqua fi fort ce Pape, qu'il exhorta les Suisses à envahir les états de Sigismond. Les Suiffes ne s'accorderent pas entre eux fur cette guerre, & ils seroient demeurés en repos, si les fréquentes injures faites par les officiers du prince à ceux de Zuric, ne leur avoient pas fait prendre les armes & à leurs alliés, qui affiégerent & prirent Vinterthur, place des Autrichiens, près de Zuric. Ils s'emparerent aussi de la ville de Frawenfeld, de celle de Diffenhove, & de tout le Turgau, qu'ils ont toujours gardé depuis. Ils ne fongerent plus à rendre Raperswil, où ayant demandé passage l'an 1558, ils s'étoient rendus les plus forts dans la ville, dont les habitans prêterent alors ferment de fidélité aux cantons d'Uri, de Schwitz, d'Undervald & de Glaris. Selon l'auteur de l'état & des délices de la Suisse, t. 1, p.52, dès l'an 1458, Raperswyl s'étoit mise sous la protection des quatre petits cantons, Uri, Schwitz, Undervald & Glaris. Mais ce droit de protection, continue t-il, fut insensiblement changé en droit de souveraineté. Les habitans perdirent par-là une grande partie de leur liberté. Ils l'ont pourtant en grande partie recouvrée en passant sous la domination des cantons de Berne & de Zuric, qui s'en rendirent les maîtres en 1712, & sous la protection desquels le traité d'Arau régla qu'elle demeureroit à l'avenir, sans préjudicier aux droits qu'avoit le canton de Glaris, sur cette même ville. Par ce même traité, Raperswyl conserva ses droits & ses priviléges, ce qui a engagé les habitans à mettre sur leurs portes cette inscription, peu flatteuse, cependant, pour leurs souverains: AMICIS TUTO RIBUS FLORET LIBERTAS. On fit quelques efforts en 1531, pour introduire la religion proteftante à Raperswyl; mais après la bataille de Cappel, la religion catholique ayant repris le dessus, l'ancien culte y fut rétabli & s'y est toujours conservé depuis. Les jésuites demanderent en 1646, la permission de s'y établir; mais elle leur fut refusée. On a trouvé dans le territoire de Raperswyl, quantité de médailles romaines. En 1689, un tonnelier de Raperswyl, faisant creuser les fondemens d'une grange, dans un champ près de la ville, trouva un pot de terre pesant douze livres, dans lequel il y avoit dix-neuf cents piéces de vieille monnoye romaine. Il y en avoit entr'autres de Valerien, de Claude II, d'Aurélien & de Severine, sa femme, de Probus & de quelques uns des trente tyrans. Comme l'on apprend par l'histoire, que le pays fut désolé sous l'empire de Probus, il y a apparence que quelqu'un enterra alors cet argent, le dérober argent, pour à la fureur du soldat, & qu'il périt lui-même. En 1690 on trouva encore dans le même endroit dix-sept cents autres piéces de vieille monnoye romaine. A quelques cents pas hors de la ville, est un village nommé Jona, où l'on voyoit autrefois cette infcription: C. OC. PROVIN. S. L. D. D. D. : mais la partie de cette pierre, qui la contenoit, a été employée au fondement de la muraille de l'église du lieu. Cette pierre servoit anciennement d'autel aux Romains. Il y a encore une singularité remarquable dans le territoire de Raperswyl; c'est qu'on y voit de petits scorpions de couleur rougeâtre, mais qui ne font de mal à perfonne. 1. RAPHAIM ON REPHAÏM, (a) anciens géans du pays de Chanaan. Il y en avoit anciennement plusieurs familles dans ce pays. On croit communément qu'ils étoient descendus d'un nommé Repha ou Rapha; mais d'autres Tome V. F t conjectures que le nom de Raphaïm signifie des géans dans, l'ancien langage de ces peuples. Il y avoit des Raphaïm au-delà du Jourdain, à Astaroth - Carnaïm, du tems d'Abraham, lorsque Codorlahomor leur fit la guerre, (b) Il y en avoit encore dans ce pays du tems de Moyse. Og, roi de Bafan, étoit des descendans des Raphaim. (c) Il s'en trouvoit aufli dans le pays de Chanaan, du tems de Josué. (d) Enfin nous en voyons encore dans la ville de Geth, du tems de David. (c) Les géans Goliath, Saphai & quelques autres, étoient de la race des Raphaïm. Leur grandeur & leurs forces sont connues par l'écriture. Voyez la dissertation de D. Calmet sur les géans. * (a) D. Calmet. Dist. (b) Genes. 14, 5. (c) Josué, 12, 4. (d) Ibid. 17,15. (c) 1 Par. 20, 6, 7. 2. RAPHAÏM ou la VALLÉE DES RAPHAÏM, vallée du pays de Chanaan. Elle étoit fort célébre sous Jofué (a) & sous le régne de David. (b) Ifaïe en parle aufli: Erit ficut quarens spicas in valle Raphaïm. Les Philiftins y ont campé plus d'une fois. Elle est encore appellée dans le grec (c) la Vallée des Titans, & dans la vulgate, la Vallée des Géans. (d) Josué met la vallée des Raphaïm comme une limite du lot de Juda. Elle étoit fort près de Jerufalem, & on doute si elle appartenoit à Juda ou à Benjamin, à cause de la proximité de ces tribus. Eufébe la place dans Benjamin. Josué & les endroits du livre des Rois, où il en est parlé, infinuent qu'elle appartenoit à Juda, & qu'elle étoit au midi ou au couchant de Jerufalem. (a) Josué, 15,8,18, 16. (b) 2 Reg. 5, 18, 22. & 1 Par. 11, 15,14,9. (c) Josué, 15,, 8. & 2 Reg. 5, 18. (d) 2 Reg. 23, 13. RAPHANÉE, ville de Syrie, entre laquelle & Arcae ou Arac, ville de Judée, & qui étoit du royaume d'Agrippa, couloit le fleuve Sabbatique, dont il sera parlé en fon lieu. Raphanée est peut-être la même qu'Arphad, dont il est parlé au quarriéme livre des Rois, chap. 18, verset 37, & chap. 19, vers 13, dans Ifaïe, c. 10, V. 9. C. 36, V. 19. c. 37, v. 13. dans Jérémie, c. 49, v. 23. * Joseph, de Bel. 1.7, с. 24. RAPHIA, ville célébre sur la Méditerranée, entre Gaze & Rhinocorure. Je ne trouve pas, dit D. Calmet, Dict. fon nom dans les livres de l'ancien teftament, ce qui est affez singulier, à moins que ce ne soit la ville de Geth, qui appartenoit aux Raphaim, 1 Par. 20, 7, d'où peut-être lui étoit venu le nom de Raphia ou Rapheia. Geth ne devoit pas être loin delà. Raphia est célébre par la victoire que Philopator, roi d'Egypte, gagna en ce lieu-là sur antiochus le Grand, roi de Syrie, 3 Macc. 1, 11, an du monde 3787, avant l'ére vulgaire 217. C'est la premiere fois que je trouve le nom de Raphia dans les livres des Juifs. Joseph, Antiq. l. 13,6.21, dit que Raphia fut prise par le roi Alexandre Jannée, & qu'ayant été ruinée dans les guerres, elle fut rétablie par Gabinius, Ibid. 1. 14,6.10. Le même Joseph, de Bell. l. 5, 6. 14, & Polybe, l. 5. Hift. mettent Raphia pour la premiere ville de Syrie que l'on rencontre en venant de l'Egypte. On trouve quelques anciennes médailles frappées à Raphia, & quelques évêques de cette ville dans les conciles d'Orient. * Reland, Palæst. 1. 3, p. 967 & 968. RAPHIDIM, Station ou campement des Israëlites, dans le désert, Exod. 17, 2, 6. Etant fortis du désert de Sin, ils arriverent à Raphidim, où le peuple manquant d'eau commença à murmurer contre Moyfe, en disant: Pourquoi nous avez-vous tirés de l'Egypte, pour nous faire mourir de foif dans ce désert, nous, nos enfans & nos bestiaux ? Moyse cria au Seigneur, & lui dit: Que ferai je à ce peuple? Peu s'en faut qu'il ne me lapide. Dieu lui répondit: Menez le peuple au rocher d'Horeb, & prenez avec vous quelques anciens: je me trouverai avant vous fur ce rocher: vous le frapperez avec la verge miraculeuse, & il en fortira de l'eau, pour donner à boire au peuple. Moyfe fit, en présence des anciens, ce que le Seigneur lui avoit ordonné. Il frappa le rocher, & il en sortit de l'eau en abondance, pour désaltérer le peuple. Ce lieu fut nommé Tentation, à cause des plaintes des enfans d'Israël, & parce qu'ils y tenterent le Seigneur, en disant: Le Seigneur eft-il au milieu de nous, ou n'y est-il pas ? Raphidim, dit D. Clamet, Dict. ne devoit pas être éloigné d'Horeb, puisque Dieu ordonne à Moyse d'aller au rocher d'Horeb pour en tirer de l'eau. C'est cette même eau qui servoit aux Israëlites, dans les campemens de Raphidim & du mont Sinaï, & les autres, peut-être même : jusqu'à Cadès-Barné. S. Paul, 1. Cor. 10, 4, dit que ce rocher les suivoit dans leur voyage, & qu'il étoit la figure de JESUS-CHRIST : bibebant de spirituali confequente evs petra; petra autem erat Christus: foit que l'eau les suivit, ou qu'ils suivissent le courant de l'eau: foit qu'ils portassent toujours de l'eau dans leur marche, comme Elien, Var. Hist. l. 12, 6.40, dit que l'eau du Choaspe suivoit toujours le roi de Perse, parce qu'il n'en buvoit point d'autre; soit enfin qu'on traînât le rocher d'Horeb sur un chariot, à la maniere d'un gros muid toujours plein & toujours ouvert à quiconque en vouloit boire. Ce dernier sentiment est suivi par les Rabbins & par quelques anciens peres. Par exemple Tertullien, de Patientia, dit: Poft manna scatilem pluviam, post petre aquatile sequelam. Saint Ambroise, l. 1, c. 1, de Sacramentis, en parle en ces termes : Nonne immobilis petra que populum sequebatur. Saint Chryfoftome, l'Ambrofiaster, Phocius cité par Oecuménius, saint Thomas & Cantacuzene, dans leurs commentaires sur le dixiéme chapitre de la premiere épître aux Corinthiens, parlent à peu près de même. Les Juifs ajoutent que ces eaux ayant été données aux mérites de Marie, sœur de Moyse, elles manquerent auffi-tôt qu'elle fut morte; & de-là vient qu'au campement de Cadès-Barné, qui suivit la mort de Marie, on voit le peuple tomber dans le murmure, parce qu'il manquoit d'eau, Num. c. 20, v. 1,2,3, &c. On peut voir la critique de ces divers sentimens dans les commentateurs fur l'Exode, c. 17, & fur la premiere épître aux Corinthiens, C. 10, v. 4. Le lecteur judicieux prendra aisément fon parti sur le seul exposé de ces opinions. Les voyageurs disent que l'on voit encore aujourd'hui au pied du mont Horeb le ruisseau que Dieu tira du ro. cher par le moyen de Moyse. D'autres disent qu'effectivement il y a un ruisseau qui coule au pied de cette monta gne; mais qu'à l'égard du rocher, il n'en coule plus d'eau, qu'on y voit seulement comme douze bouches, d'où l'on croit que l'eau couloit autrefois. * Morizon, Voyage, 1.1, C. I. Ce fut dans le même campement de Raphidim, que Jofué remporta cette fameuse victoire sur les Ainalécites, Exod. c. 17, ν. 8, 9, & 10. Pendant que Jofué avec les Israelites combattoit contre Amalec, Moyfe élevoit les mains vers le ciel ; & lorsqu'il commença à se laffer, Aaron & Hur qui étoient avec lui sur la montagne, lui foutenoient les bras, parce qu'ils s'appercevoient qu'à mesure qu'ils les abaissoit, Amalec avoit l'avantage; & que lorsqu'il les relevoit, Israël prenoit le dessus. Voyez le livre de l'Exode, c. 17, v. 8, 9, 10, &c. Le rocher de Raphidim est décrit dans les nouveaux mémoires des missions de la compagnie de Jesus, t. 7. Vers le milieu du vallon Raphidim, portent ces mémoires, dans un terrein sec & fterile, est une roche d'un granit rouge, haute de douze pieds, plus large que haute, percée de vingt-quatre trous, dont chacun a un pied de longueur, & un pouce de largeur : douze de ces trous font dans une face plate du rocher: douze dans une face ronde & opposée. Ils font placés horisontalement à deux pieds du bord supérieur, éloignés les uns des autres de quatre travers de doigt, rangés presque sur la même ligne. On voit un poliment qui regne depuis la levre inférieure de chaque trou jusqu'à terre. Ce poliment ne s'observe que le long d'une petite rigole creusée dans la surface du rocher. Les bords des trous & des rigoles sont tapissés d'une petite mousse verte & fine : point d'herbe en aucune partie du rocher'; nulle apparence de source dans les environs, toutes circonstances d'une eau miraculeuse. RAPHON, ville située au-delà du Jourdain, sur un torrent pas loin de Carnaïm. C'est dans cet endroit que Judas Maccabée défit l'armée de Timothée, 1. Marc.s, 37, 43. RAPHTI, port de la Livadie, sur la côte orientale de cette province, à l'entrée du détroit de Négrepont. C'est le Potamos des anciens, & c'est aujourd'hui un bon port, & l'un des plus afsurés de tous ces quartiers. On y mouille sur sept à huit brasses d'eau, fond de vase mêlé d'herbes marines & de bonne tenue. Mais ce qui en fait l'excellence, c'est qu'il est couvert presque de tous côtés par une petite isle qui laisse à droite & à gauche ce qu'il faut d'espace pour entrer dans le porr. Sur la pointe de cette isle il y a une grande figure de marbre, & une autre statue est placée sur un petit écueil qui est auprès. L'écueil est rond par en-bas, & pointu par en-haut. Le meilleur mouillage est auprès d'une petite ifle fort baffe, qui est dans le port. * La Guilletiere, Athenes anc. & nouv. p. 105. RAPHTUS. Voyez RAPTUS. RAPIDUM ou Rapida Caftra, lieu de la Mauritanie Césarienne. L'itinéraire d'Antonin le met sur la route de Carthage à Sitifis, entre Auza & Tirinadis, à seize milles de la premiere de ces places, & à vingt-cinq de la feconde. RAPINUM, port d'Italie, selon l'itinéraire d'Antonin, Itiner. maritim. qui le place sur la côte de Toscane, entre Alga & Gravisca, à trois milles de la premiere, & à fix milles de la seconde. RAPOE OU RAPHOE, ville d'Irlande, dans la province d'Ulfter, au comté de Dunnegal. Cette ville qui est le chef-lieu d'une baronnie de même nom, est à huit milles au fud de S. Johns-Town; mais c'est une pauvre ville presque abandonnée, quoiqu'elle ait eu autrefois un évêché. Le siége épiscopal est aujourd'hui réuni avec celui de Londonderry. RAPÓLFSTEIN, en françois RIBAUPIERRE, baronnie de France, dans la haute Alface, au dessus de Schlestat, près de la riviere de Stenbach. Cette baronnie a été connue il y a plus de sept cents ans. Elle a eu des seigneurs dont on ne fait ni le nom, ni l'origine, ni la suite jusqu'à la fin du treiziéme siécle. Alors cette baronnie étoit tenue par un seigneur nommé Anshelme, ennemi de l'empereur Adolphe de Nassau, qui le fit prisonnier en 1291. C'est de lui que descendoit George Frederic, comte de Rapolfstein, qui ne laissa qu'une fille; de forte qu'il eut pour fucceffeur fon frere Jacques, qui ne laissa non plus qu'une fille nommée Catherine-Agathe, mariée avec Chrétien palatin de Birkenfeld. Comme ce prince étoit au fervice de France, le feu roi Louis XIV, l'investit de toute la baronnie de Rapolfstein ou Ribaupierre, & des fiefs de cette maison, où il fut maintenu contre les prétentions de Chrétien-Louis, comte de Waldeck, qui avoit épousé la fille de George Frédéric, aîné de Jean-Jacques, pere de la princesse de Birkenfeld. Rapolfstein a trois différens châteaux, & n'a d'ailleurs qu'environ trois cents cinquante maisons, cinq cents familles, & deux mille deux cents habitans. Le seigneur n'en retire que deux mille cinq cents livres, mais il a un droit fort fingulier. Tous les violons d'Alface dépendent de lui, & font obligés de se présenter une fois par an; ceux de la haute Alface à Rapolfstein, & ceux de la baffe à Bischweiler. Ils ne peuvent jouer de leur instrument, qu'après avoir rendu ce devoir, & avoir payé au seigneur une redevance de cinq livres par chaque bande de violons. * Longuerue, Description de la France, part. 2, p. 241. Piganiol, Description de la France, t. 7, P. 433. RAPOLLA, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Bafilicate, avec titre de duché. Elle est située sur une montagne, au nord de l'Apennin, aux confins de la Capitanate & de la principauté ultérieure, environ à trois milles au midi de Melfi, & à cinq milles à l'occident de Venosa. Cette ville est presque ruinée; son évêché fut uni à celui de Melfi en 1528.* Mangin, Carte de la Bafilicate. Commanville, Table des archev. & évêch. RAPOLZWEYER ou RAPOLXWEYLER ville de France, dans la haute Alface, au-delà de Bercken, près d'un petit lac, que les cartes du pays ne nomment point, mais que quelques-uns appellent Arengbach. Herzog dit, dans sa chronique d'Alface, 1.3, c. 4, que cette seigneurie avec ses dépendances, est un fief de l'évêché de Bâle, & que la ville avoit été nommée autrefois ROSKSPOLETIN. Elle a appartenu à la famille de Rapolfstein. Aujourd'hui Rapolzweyer est une bourgade assisle au pied du château de Rapolfstein ou Ribaupierre dont elle dépend. Voyez RAPOLFSTEIN.* Longuerue, Descr. de la France, part. 2, P. 241. 1. RAPSA, ville de la Médie: elle étoit dans les terres, selon Ptolomée, 1.6, c. 2, qui la place entre Gerepa & Andriaca. 2. RAPSA, ville de l'Afrique intérieure: Pline, 1.5, c.s, la met au nombre des villes qui furent fubjuguées par Cornelius Balbus. RAPSACIUM, lieu fortifié dans l'Armenie, selon Ortelius, Thes. qui cite Cédréne & Curopalate. RAPTRA, ou RAPTUS, fleuve de l'Ethiopie, sous l'Egypte: Prolo mée, 1. 4, c. 7, marque son embouchure entre la ville Tonice & celle de RAPTA, qui étoit apparemment sur le bord de ce fleuve. Arrien, dans fon periple de la Mer Rouge, dit que RAPTA étoit le dernier entrepôt de l'Azanie; & comme, Ptolomée fait de cette ville la métropole de la Barbarie, il s'enfuit que les bornes de l'Azanie & de la Barbarie n'ont pas toujours été bien fixes. Etienne le géographe appelle cette ville Rapta, & lui donne le titre de métropole des villes de l'Ethiopie; & dans un autre endroit, il écrit Raptra, & en fait la métropole de la Barbarie. C'est cependant toujours la même ville, & Raptra eft un mot corrompu de Rapta ou Raptae, car dans ce quartier-là il n'y a pas eu deux métropoles. Au-delà du fleuve Raptus & de Ja ville Rapta, Ptolomée marque encore le, promontoire Raptum. Le nom moderne du Heuve Raptus est Obit, felon Barros, qui dit que néanmoins vers fon embouchure on le nomme Quilmanci. Marmol connoît auffi un fleuve nommé Obii; mais il dit que les habitans du pays l'appellent buyl-Mancy. * Ortel. Thefaur. RARASSA, ville de l'Inde, en-deça du Gange: Prolomée, 1.7, c. 1, lui donne le titre de métropole, & la marque entre Gagasmira & Modura. Au lieu de RARASSA le texte Grec porte Cragausa. Le nom moderne est Racanga, selon Ortelius, Thes. qui cite Caftald. RARIAM. Voyez RHARIUM. RARUNGAE, peuple de l'Inde, felon Pline, 1.6, C. 20. RAS, riviere de France, en Guyenne, felon Corneille, Dict. qui cite Atlas. Il ajoute qu'elle tire sa source du Condomois qu'elle arrose, & qu'elle va se décharger dans la Garonne, environ à deux lieues de la ville d'Agen, fans dire si c'est au dessus ou au-dessous de cette ville. Coulon, dans son livre des rivieres de France, p. 5oo, dit que la Garonne reçoit le Rat du côté de la Gascogne, un peu au-dessus de Layrac, Ce Rat & le Ras de Corneille, pourroient bien être la même riviere, & il y a grande apparence que c'est celle que de l'Ifle, Atlas, appelle l'Arrats. Dans ce cas l'embouchure de cette riviere n'auroit pas été bien marquée par Coulon & par Corneille; car l'Arrats se jette dans la Garonne, près de Valence. Voyez ARRATS. RAS-ALAIN, c'est-à-dire Source de Fontaine ; c'est le nom d'une ville appellée vulgairement RASSALINA, située dans la partie de la Mésopotamie appellée Diarbekir, ou Diarbekr. Cette ville fut saccagée & détruite par Tamerlan, dans l'année de l'Hégire 796. * D'Herbelot, Biblioth. or. RAS - ALCANTARA, c'est-à-dire la tête du Pont. C'est le nom d'une des bourgades de la Sogd, ou de la plaine de Samarcande, que l'on nomme auffi Khoschoufgan. * D'Herbelot, Biblioth. or. RAS-DE-BLANQUEST ou RAS-BLANCHARD, Ou d'ALDERNAY, petit détroit de France, dans la mer de Bretagne, entre l'ifle d'Aldernay & le cap de la Hogue, qui est à la pointe occidentale du Coutantin. Ce détroit a un courant très-violent, qu'on appelle le Jusant. RASAPHE, petite ville de Syrie, où fut martyrifé S. Serge. Voyez SERGIOPOLIS. RASAY, ifle d'Ecofle, au nord de Skie. Elle est mise au nombre des isles du second rang, & est à peu près de la même longueur que celle de Rum. Il y a beaucoup de bois, & elle est plus propre au pâturage qu'à produire du bled. Du côté de l'orient il y a une source qui fort d'un rocher. Son eau se pétrifie en une fort bonne pierre à chaux qu'elle produit en abondance. Il y a aussi une carriere de très bonne pierre de taille: au couchant on voit quantité de fouterreins, où logent ceux qui vont l'été dans cette ifle, soit pour la pêche, soit pour engraiffer le bétail: on y trouve aufli quelques forts. Le seigneur de cette ifle est un cadet de la famille de Maccleod, qui est respecté comme un prince par les habitans. * Etat préf. de la gr. Bret. t. 2, p. 288. RASCALI ou RASKAILLIS, Ou RASCALIDG, ville d'Egypte, selon Dapper, Descr. de l'Egypte, p. 55. Il dit, qu'en allant du septentrion au midi, ou en remontant le Nil depuis les côtes de la mer jusqu'au Caire, on trouve deux places fort anciennes; favoir Seru & Raskaillis, fort proches l'une de l'autre; & il ajoute qu'on vient ensuite à Tome V. Fij Mafur ou Mafura ou la Manfoure. De cette façon Rascali devroit être fur le bras oriental du Nil; mais de quel côté est-elle ? C'est ce que ne dit point Dapper. Lucas, dans sa carte du Delta, ne nous donne pas de plus grandes lumieres; car il nomme seulement cette ville, sans en marquer la position précife: peut être est-ce un oubli du graveur. 4 1 RASCHIAH ou la RASCIE. Ce nom, qui est esclavon, se donne ordinairement à la province de Servie, qui eft une partie de ce que les anciens appelloient Moefie; car la Moefie avoit beaucoup plus d'étendue, que n'en a aujourd'hui la Servie, la Bulgarie y étoit comprise. Les Turcs la nomment aujourd'hui Sirf. Le mot RASCHIA peut cependant être dérivé du turc Ros ou Rous, qui fignifie le pays & les peuples de Ruflie ou Moscovie, que les anciens appelloient Roxii & Roxolani. * D'Herbelot, Biblioth. or. RASCIE, Rascia, pays d'Europe, qu'on connoît plus communément sous le nom de Servie. Voyez SERVIE. RASEBORG, canton de la Suéde, dans la Finlande, & dans la province de Nylande, aux confins de la Finlande méridionale. C'est proprement une terre qui a titre de comté. Elle eft baignée au midi par le golfe de Finlande. Ce n'est pas Borgo qui en est le chef-lieu, comme le dit Corneille, mais RASEBORG, petite ville située sur le golfe de Finlande, à l'orient septentrional d'Ekenes. * De l' Ifle, Atlas. RASELAIN, ville de Mésopotamie, entre Mouffel & Riha.On y voit quantité de sources qui donnent naissance à la riviere de Cabour, felon Petit de la Croix, dans son histoire de Timur-Bec, 1.3, c. 36. RASELASIR. Voyez RASELINE. RASEN, bourg d'Angleterre dans la province de Lincoln. On y tient marché public. Etat présent de la grande Bretagne, t. 1. RASENDE, petit lieu, au royaume de Portugal, dans la province de Beja, dans la Comarca de Lamego, fur une hauteur, à trois lieues de Lamego. Il est formé de quelques maisons séparées les unes des autres, en maniere de fermes, & au nombre de quatre-vingts. Le terroir des environs produit le meilleur grain de la province, du lin & du millet. Il fut peuplé par don Raufendo, fils de don Hermige, qui étoit né d'Albomazar Ramirez, fils naturel de don Ramirez II, roi de Léon, qui, en 1030, donna fon nom à ce lieu; car Rafende est corrompu de Raufendo. C'est dans cet endroit que le fameux don Alphonfe Henriquez, premier roi de Portugal, palla une partie de sa jeunesse, dans la compagnie de son gouverneur Egas Munis, à qui il le donna lorsqu'il fut roi, & par héritage ce lieu passa aux chevaliers de Rafende ses descendans. * Brito, l. 8, c. 27. Brandam, 1.8, c. 27. & l. 9, с. 6. RASEZ, pays de France, dans le bas Languedoc, avec titre de comté, dont Limoux est le chef-lieu. Ce comté fut donné, suivant le continuateur d'Aimoin le Moine, à Bernard II, comte de Toulouse, par Charles le Chauve en 871. Il appartint ensuite aux comtes de Carcassonne ; & il fut très-souvent l'apanage de leur second fils. Raimond Trincavel, fils de Raimond Roger, comte de Carcassonne, quitta malgré lui à Simon de Montfort en 1211, les droits qu'il avoit au pays de Rafez qu'Amaury de Montfort, fils de Simon, céda au roi Louis VIII, en 1227; & en 1247, Trincavel déclara à S. Louis, en tant qu'il pouvoit en être besoin, qu'il n'avoit aucun droit fur le comté de Rasez, qui a depuis ce tems-là appartenu à la couronne; Jacques, roi d'Aragon, ayant aussi cédé au roi en 1258, les prétentions qu'il y pouvoit avoir. * Corn. Dict. Graverol, Abrégé hift. des villes, chefs-lieux des diocèses de Languedoc. RASGRAD OU HRASGRAD, ville des états du Ture, dans la Bulgarie, entre Rotzig, Marcenopoli & Ternovo. Les Turcs, qui en font les maîtres, y tiennent un fangeac, pour défendre aux Valaques & aux Tranfilvains le passage du Danube, ou pour l'avoir libre dans l'occasion. * De l'Isle, Atlas. RASIAPOUR, ville des Indes, au royaume de Decan, selon Corneille, qui cite Mandeslo, & ajoute qu'elle est éloignée d'environ vingt lieues de Goa; mais Mandeslo, 1. 2, p. 239, écrit RASAPOUR, & non RASIAPOUR. C'est la même ville que RAJAPOUR. Voyez ce mot. RASELINE, c'est-à-dire, la tête ou la fource de l'eau, lieu situé entre l'Egypte & la Syrie, selon Ortelius, Thes. l. 22, qui cite Guillaume de Tyr. Il ajoute que François Junius dit, qu'au lieu de Rafeline, il faut lite Rafelme. Guillaume de Tyr met dans le même quartier un lieu nommé Rafelrafir, qui pourroit être le même que Rafeline. RASINA: Ortelius, Thes. dit que c'est le nom d'un fleuve dont Martial fait mention, 1.3, Epigr. 67, v. 2. Sur quoi le pere Jouvenci remarque que Vaternus ou Vatrenus, est une riviere d'Italie nommée présentement Santerno, qui vient du val di Mugello en Tofcane, & qui se jette dans le Pô, selon Pline, 1.3, c. 16. A l'égard de la riviere Rafina, ou Tefina, comme écrit Bernardinus Scardeonius dans ses antiquités de la ville de Padoue; c'est autli une riviere ou un ruisseau, qui se jette dans le Pô. Martial donne à ces deux rivieres l'épithete piger, parce que leurs eaux coulent lentement. Quelques exemplaires de Martial au lieu de Rafina portent Refina; c'est une faute qu'a occafioné la difficulté que l'on trouvoit à expliquer cette épigramme. RASIS, ville de l'Osrhoene, selon la notice des dignités de l'empire, sect. 25. RASNUSI, village de la Perside, dans la contrée appellée Razeh: c'étoit la patrie de S. Anastase, selon Ortelius qui cite Siméon le Métaphrafte. RASOCALMO, selon Corneille, Dict. & Maty, & RASICULMO, selon de l'Isle, Atlas, cap sur la côte septentrionale de la Sicile. C'est celui qui forme la pointe orientale du golfe de Milazzo. Les anciens le nommoient Falerium Promontorium. RASSAD, lieu d'observation ou observatoire. L'auteur du Leb. Tarikh, écrit que Caïcaoüs II, roi de la seconde dynastie de Perse, fit construire deux observatoires, l'un à Babel ou Babylone, sur l'Euphrate, & l'autre sur le Tygre dans le lieu où la ville de Bagdat a été depuis bâtie. Caïcaoüs fut depuis imité par Nouschirvan, roi de la quatrième dynastie, qui est celle Khosroès de Perse, & plusieurs autres princes de l'orient en bâtirent en divers endroits de l'Asie avant le inahométisme. Les khalifes Abbaffides, Al-Manfor, & Al-Mamon, qui ont cultivé particulierement la science des aftres, en ont fait construire dans l'Iraque & dans le Khorassan; & les Selgiucides qui se rendirent ensuite les maîtres de presque toute l'Afie, en éleverent aussi dans les villes de Hamadan & de Rei, où Maleck Sthah, surnommé Gelaleddin, fit observer diligemment le point des équinoxes, & réforma l'ancien calendrier des Perfans, nommé Jezdigirdique; & en institua un nouveau que l'on appella de son nom, le Gélaléen. Enfin les Tartares mêmes de la dynastie des Ginghizkhaniens, sous Holagou, en firent bâtir un à Marah, où les tables ilekhaniennes de Nassireddin Al-Toussi furent dressées, & Ulugh Beg petit-fils de Tamerlan fut le fondateur de l'observatoire de Samarcande, où ce prince fir examiner les tables de Nassireddin, & publia les fiennes particulieres. * D'Herbelot, Biblioth. or. RASSEB, nom d'un château d'Afie, dans la province de Maouaralnabar, ou Transoxane, situé à fix parafanges de la ville de Vaschgerd. * D'Herb. Bibl. or. RASTAT, grand bourg d'Allemagne, dans la Suabe, au marquifat de Bade, avec un beau château fur la Murg, au-dessous de Kuppenheim. Ce lieu appartenoit autrefois aux comtes d'Eberstein. Il fut brûlé en 1424, par les habitans de la ville de Strasbourg, dans la guerre qu'ils eurent contre le margrave de Bade. Il y a des auteurs qui donnent à Raftar le titre de ville. C'est la résidence ordi naire des Margravines de Bade qui se trouvent veuves. Rastat a eu l'honneur d'être le lieu où se traita la paix entre l'empereur & le roi de France en 1714.* Zeyler, Topogr. Sueviæ, p. 98. Hubner, Géogr. RASTENBURG, petite ville de Prusse, dans le Bartenland, fur la petite riviere de Guber, près de Relfel. Elle fut bâtie en 1329, & brûlée par les Lithuaniens en 1348. Zeyler, Topogr. Pruf. RASTÍA, ville de la Galatie: Ptolomée, 1.5, c.4, la donne aux Træmi. RATANEUM. Voyez Rhatinum. RATE, ville de la Grande-Bretagne. L'itinéraire d'An |