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plus haut, & veulent que ce foit fous l'empereur Louis de Baviere, par Waldemar II, électeur de Brandebourg, & Bernard II, prince d'Anhalt. Leur opinion est fondée fur ce que Waldemar fit prêter ferment à fes fujets de reconnoître les princes d'Anhalt pour fes fuccelleurs, s'il mouroit fans enfans mâles, comme cela arriva en 1 322. Il y a d'autres hiftoriens qui prétendent que cette confraternité eft poftérieure à celle que le duc de Saxe-Lawembourg fit avec l'électeur de Saxe; ce qui eft fuspect & peu vraisemblable. Du refte, quand cela feroit, cette confraternité ne fauroit préjudicier aux droits des princes d'Anhalt, qui font les héritiers légitimes préfomptifs & néces faires du duc de Saxe-Lawembourg.

Le duché de Saxe-Lawembourg a été ainfi appellé de la ville de Lawembourg; & quoiqu'il n'ait pas beaucoup d'étendue, il eft important par fa fituation le long de l'Elbe. Sa longueur prife depuis Domitz, place du duché de Mecklenbourg, jusqu'à Linow, dans le duché de Holstein, eft de douze licues; & comme le pays eft fi fort refferré au-deffus de Ludersbourg, qu'il n'a qu'une lieue de largeur, on peut le divifer en partie orientale & en partie occidentale. La premiere a quatre lieues & demie de large, & l'autre en a huit & demie. Il confifte en fept bailliages, qui font ceux de Lawembourg, de Nevemhaus, de Franzhagen, de Saffenhagen, de Schwartzenbeck, d'Altenbourg & d'Attendorff.

SAXELEN, village de Suiffe, felon l'état & délices de la Suiffe, t. 2, p. 452 & fuiv. dans le canton d'Underwald, au département d'en haut. L'église eft ornée de belles & groffes ftatues de marbre. Devant l'autel, on voit le tombeau du bienheureux Nicolas Vonflue, hermite, qui vêcut, dit-on, dix-neuf ans & demi dans le défert, fans manger ni boire. On y voit fa figure taillée en bolle de toute fa grandeur, avec une inscription allemande, qui fignifie ce qui fuit: Fr. Nicolas de Flue a quitté femme & enfans, pour aller dans un défert : il a fervi Dieu dix-neuf ans & demi, fans prendre aucune viande corporelle; il eft mort à S. Benoît l'an 1487. Les reliques de ce bienheureux hermite, (car on n'a pas encore pu obtenir fa canonization) font dans ce tombeau, qui eft de marbre. Elles y furent transportées en 1679. A côté du tombeau on voit contre la muraille une espéce de châfle, dont la porte eft d'une espéce de crystal, où eft la figure de Nicolas en bufte, faite de bois on y a auffi fuspendu fa robe. Au-deffus de la porte de l'églife dédiée au bienheureux Nicolas, & bâtie en 1678, on lit cette inscription:

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On va près delà dans le Melethal vifiter l'antre dans le quel il a paffé les dernieres années de fa vie. Il eft conftant que cet homme fut l'admiration de fon fiécle; les cantons avoient pour lui une profonde vénération, & recevoient même fes remontrances & fes exhortations comme des oracles. C'est dommage qu'on ait gâté l'histoire de cet homme par diverfes fables ridicules. Il avoit paffé par toutes les dignités de l'état, & avoit même été une fois land-amman ou chef du pays; ce qui eft le plus haut grade d'honneur dans le canton; & il s'étoit toujours acquitté de ses emplois en homme de bien, & avec applaudiffe

ment.

SAXETANUM, ville d'Espagne, dans la Bétique. Voyez Sex. L'itinéraire d'Antonin marque cette ville fur la route de Caftuto à Malaca, entre Murgis & Caviculum, à trente-huit milles du premier de ces lieux, & à feize milles du fecond. Surita foupçonne que ce pourroit être la ville Sexitania de Ptolomée, à quoi il y a grande apparence; mais pour cela il n'eft pas néceffaire de réformer Saxeta num en Sexitanum; l'un & l'autre fe difoient fans doute; car le premier eft encore employé par Martial, 1.7, Epigr. 78, v. 1.

Cum Saxetani ponatur çauda Lacerti.

SAXI. Voyez SAZI.

SAXKOPING, petite ville du royaume de Danemarck, dans l'ifle de Laland, felon Pontanus.

SAXONES, peuples de la Germanie. Prolomée, I. 2, c. 11, les place au midi de la Cherfonnefe Cimbrique, & fait entendre qu'ils étoient féparés des Pharodini par le fleuve Chalufus. Etienne le géographe les place aufli joignant la Cherfonnèfe Cimbrique. Les Saxons étoient féparés des Cauches par l'Elbe, & habitoient le Holstein. Cluvier croit que ce font ces peuples que Tacite nomme Fofes ou Foffes. Laffés de vivre entre des bois & des marais, dans des terres stériles, & jaloux des expéditions que leurs voifins avoient faites dans les provinces de l'empire Romain, ils fe liguerent avec les Cherusques, & firent plufieurs courfes jusqu'au Rhin, d'où ils revinrent toujours chargés de butin. Ces fuccès les animerent à faire de nouvelles entreprifes. Ils ravagerent le pays des Chamaves; & comme ils vouloient fe joindre aux Francs, pour paffer dans la Gaule belgique, l'empereur Valentinien les défit ce qui les obligea de retourner dans leurs anciennes demeures, où s'étant groffis d'un nombre infini de gens errans, il fe partagerent en deux corps d'armée : les uns pafferent, fous la conduite d'Hengeft, dans la Bretagne, & s'y établirent; les autres s'emparerent des pays aux environs de l'Elbe, & profitant des troubles & des guerres civiles qui déchiroient l'empire, & qui empêchoient les empereurs de les contenir dans leur devoir, ils y fonderent une monarchie, qui eut durant long-tems des rois particuliers; ils fe rendirent redoutables à leurs voifins, dont ils foumirent la plus grande partie. On entreprit fouvent de les fubjuguer, & enfin Charlemagne en vint à bout, après une guerre de trente ans, pendant laquelle ils lui donnerent beaucoup d'exercice. * D'Audifret, Géog. anc. & mod. t. 3, p. 20 édit. 1695.

1. SAXONIA REGIO. Egelippe, L., c. 15, fait mention d'une contrée de ce nom, & il entend par là le pays des anciens Saxons, aux environs de la Cherfonnèse cimbrique.

2. SAXONIA TRANSMARINA, nom qui fut donné à l'Angleterre par plufieurs écrivains, lorsque les Saxons, Anglo-Saxons, &c. en eurent fait la conquête. Voyez RAPIN THOYRAS, hift, d'Anglet. t. I.

SAXONICUM LITTUS. La notice des dignités de l'Empire, Sect. 34, 38, 52, 61, & 62,nomme ainfi la partie orientale du pays de Kent, en Angleterre. On ne peut douter qu'elle ne défigne cette province, puisqu'elle y met les villes de Dubris & de Rutupis, avec les autres places de l'ancien Cantium. La même notice comprend auffi fous le nom de Littus-Saxonicum, la côte de la feconde Belgique & celle de la Gaule Lyonnoife du côté qu'elle étoit opposée au Cantium; car elle met fur cette côte les Armoriques, les Ofismiens, les Abrincates, les Venetes & les Nerviens; de même que les villes Rhotomagus, Flavia, Conftancia, & autres qu'elle dit fituées fur le rivage Saxon. Il n'y a point à douter que ce nom n'eût été donné à ces côtes, parce qu'elles étoient fouvent pillées & ravagée par les Pirates Saxons.

SAXONUM INSULÆ, ifles de l'Océan germanique. Ptolomée, l. 2, c. 11, les marque près de l'embouchure de l'Elbe; & Crantzius veut que ce foit aujourd'hui celle d'Heylichland.

SAXUM ou SAXUS, ville d'Afrique, felon Appien, de Bel, Pun. p. 56, qui la met au nombre des villes d'où les Romains tiroient des vivres. Ortelius soupçonne qu'Appien a écrit Laxum pour Thapsum.

SAXUMA, ville & royaume du Japon, dans l'ifle de Ximo. Ce qui la rend plus confidérable, c'eft le port de Cangoxima, fitué au midi de l'ifle. Trois Portugais y aborderent en 1542, & eurent la premiere connoiffance du Japon, & deux ans après, faint François Xavier y commença exercice de fon apostolat.* Hift. du Japon par le P. Charlevoix, t. 1.

SAY, SAIA, SAJUM ou SADIUM, qu'on prétend être le même que Saxum, paroiffe de France, dans la Normandie, diocèfe de Séez, élection d'Argentan, dont elle n'est qu'à une petite lieue, fur la riviere d'Orne. S. Martin eft le patron de l'églife; c'eft un prieuré-cure, qui eft à la préfentation de l'abbé de Silly, par conceffion de Geofroy de Ver, appellé auffi de Say, laquelle fut confirmée en 1203, tant par Gannir, archevêque de Rouen, que par Silveftre

SAXINÆ, peuples d'Ethiopie : Pline, l. 6, c. 29, les évêque de Séez, & par le chapitre de fa cathédrale, qui compte au nombre des Troglodites.

en attacherent le revenu à ce monaftère, ce qui rendit cette

cure réguliere. Elle vaut fept à huit cents livres. Il y a de ya plus une chapelle appellée Notre-Dame de Ronferai, qui eft dans le manoir feigneurial: elle fut bâtie par Henri Clé. ment II du nom, maréchal de France, & érigée en janvier 1252, vieux ftile par Geofroy de Mayet, évêque de Séez, du confentement de l'abbé de Silly; mais à condition qu'on n'y célébreroit point la mefle aux fètes annuelles, fans la permiffion du curé, & que celui qui la defferviroit, promettroit avec ferment de remettre au curé toutes les offrandes que les fidéles y pourroient faire : elle eft à la nomination du feigneur. La terre de Say, de laquelle une illuftre famille avoit pris fon nom, avoit été donnée par Robert comte d'Alençon, à l'ayeul de ce Henri qui poffédoit déja Argentan, & elle étoit venue à ce comte, duquel elle rélevoir, par la confiscation qui en fut faite fur Geofroy de Ver, lorsque Philipe-Augufte enleva en 1204 la Normandie à Jean, roi d'Angleterre, auquel Geofroy demeura attaché: Agnès Clement, petite fille d'Henri, la porta dans la maifon d'Aunon : elle paffa enfuite dans celle du Perrey, & y demeura jusques vers l'an 1585, auquel Louis de Bec s'en difoit feigneur, comme époux de Marguerite du Perrey, héritiere de Guillaume du Perrey. Elle eft dans la famille noble de Droulin, depuis le commencement du fiécle fuivant. Voyez l'hift. de la maison d'Harcourt, t. 2, p. 1952, & t. 4, dans l'Apendice, p. 22.

SAYAGO, petite contrée d'Espagne, felon Corneille, dictionnaire, qui ne cite point fon garant. Il ajoute qu'elle eft dans le royaume de Léon, & qu'elle s'étend vers les confins de celui de Portugal.

SAYCOCK, grande ifle de l'Océan, & l'une de celles qui forment l'empire du Japon. Elle eft au couchant de celle de Chickock : c'eft ce qui a occafioné fon nom; car SAYCOCK, ou, comme d'autres écrivent, SAIKOKF, felon Kampfer, hiftoire du Japon, l. 1, p. 53, fignifie en langue japonoile le pays de l'oueft. Elle eft aufli nommée KIUSIU, ou le pays des Neuf, parce qu'elle est divifée en neuf grandes provinces. On lui donne cent quarante-trois milles d'Allemagne de circuit: fa longueur, felon les Japonois, eft de cent quarante de leurs milles, & fa largeur de quarante à cinquante. Les neuf provinces que contient cette ille, font:

Tfikudfen ou Tfikufiu, Thikungo ou Tikusju, Budfen ou Foosju, Bungo ou Toosju

Fidsen ou Fisju, Figo ou Fisju, Fiugo ou Niusju, Oolumi ou Cusju,

Satzuma ou Satsju.

SAYDE. Voyez SEIDE.

1. SAYN, comté d'Allemagne, entre les comtés de Weid & du bas Ifenbourg. Ce comté, qui donne le nom à l'une des branches de la maifon de Witgenstein, n'eft plus poffédé par cette branche qui l'avoit eu en partage. Après la mort de Louis, comte de Sayn, arrivée en 1636, les électeurs de Treves & de Cologne voulurent rentrer dans la poffeffion de ce qui relevoit de leurs églifes; & comme la comteffe de Sayn, mere de Louis, appréhendoit de tout perdre, elle céda par une tranfaction, à l'électeur de Treves, les bourgs de Sayn & de Rheinbruel, avec les prévôtés d'Erlich & d'Ormiz, & prétendit que le reste du comté de Sayn devoit appartenir à fes filles, à l'exclufion de leurs oncles Louis-Albert & Chriftian, ce qui fut confirmé par un arrêt. Erneftine eut en partage le bailliage d'Achen bourg, qu'elle porta en dot au comte Salentin-Erneft de Mandersheid-Blankenheim, & Jeanne eut le bailliage d'Altenkirchen, qu'elle porta à Jean-George, duc de Saxe Eyfenach, avec qui elle fut mariée. Le comté de Sayn

porte

le nom d'un beau château fitué fur un petit ruiffeau. Les autres lieux les plus remarquables font Hachenbourg, Ormitz, Altenkirchen & Bendorff. * D'Audifret, Geog. t. 3, p. 329, édit. 1695.

2. SAIN, SENA, ifle fur les côtes de la Bretagne, diocèle de faint Pol de Léon, parlement de Rennes, intendance de Nantes, recette de S. Pol de Léon, elle a cent quatre-vingts habitans.

Cette ille eft fituée vis-à-vis la baye de Douarnenez, dont elle n'eft féparée que par le paffage du Ras. Elle eft très-redoutée des mariniers à cause de ses rochers & baffes, qui courent avant à l'oueft: c'eft l'ifle qu'on appelle fouvent mal-à-propos l'ifle des Saints, au lieu de l'ifle de Sayn.

SAYPAN, ifle de l'Océan oriental, dans l'archipel de faint Lazare, & l'une des ifles qu'on appelle Mariannes. C'eft la plus peuplée de cet archipel après celle de Guam. Elle a vingt-cinq lieues de tour, & on la nomme auffi l'ISLE DE SAINT-JOSEPH. Le pere Gobien, jéfuite, Hift. des ifles Mariannes, la met à 15d 20',& à trente lieues de l'isle d'Anatajan. Du côté de l'oueft on voit fur la côte de l'ifle de Saypan un port appellé CATANHITDA. Il est au fond d'une baye profonde & couverte de bois.

SAZ. Les Turcs appellent ainfi les Saxons, & particulierement ceux qui habitent dans les fept villes de la Tranfilvanie, où Charlemagne les envoya de leur pays, & en fit des colonies. Ce font ces fept villes Saxones qui ont donné à la Tranfilvanie le nom Allemand de Sieben-Burghen, & le nom latin de Septem-Caftrenfis Regio. Ces Satz ou Saxons fe mêlerent avec les Secules, que plufieurs appellent Sicules, nation originaire du pays, & ont formé le peuple que nous nommons aujourd'hui les Tranfilvains. * D'Herbelot, Bibl. orient.

SAZ-DE-SURTA ou SAZA DE SURTA, bourgade d'Espagne, au royaume d'Aragon, dans la principauté de Sobrarve, vers la fource d'une petite riviere qui fe jette dans celle de Cinca. Quelques géographes, dit Baudrand, prennent ce lieu pour l'ancienne Succofa. Corneille & Maty difent la même chofe ; mais ils mettent mal-à-propos Saz de Surta à fix lieues au-deffous de Balbaftro, tandis qu'il eft au-deffus. Jaillot, Atlas.

*

SAZANTIUM, ville de l'Inde, en-deça du Gange. Elle eft mife par Ptolomée, l. 7, c. 1, dans la contrée Larice, à l'occident du fleuve Namadus, & dans les ter

res.

SAZARANA, ville de Thrace, felon l'itinéraire d'Antonin. Les manuscrits varient beaucoup fur l'ortographe de ce nom: celui de la bibliothèque du Vatican porte Baffannara; celui de Lyon Sazanara, & Simler voudroit lire Sac canara & Saranara.

SAZI, peuple qui habitoit au voifinage du Pont, felon Etienne le géographe. Ortelius remarque qu'un manuscrit porte Saxi au lieu de Sazi.

SAZOA. Voyez SOZOA.

SBETZAZUM, ville de la Mafie: Chalcondyle la place au voisinage du Danube; mais Ortelius remarque qu'à la marge de l'exemplaire, dont il s'eft fervi, on lifoit Sphetzanum.

SBYDI, fiége épiscopal d'Afie, dans la Cilicie, fous la métropole de Séleucie, felon Guillaume de Tyr cité par Ortelius. C'eft apparemment le même fiége qui eft mis dans l'Ifaurie par la notice de Léon le Sage, & qui y eft appellé SBIDA, & placé fous la métropole de Séleucie. Dans la notice du patriarchat d'Antioche, le même fiége eft nommé Sbidi, & à la marge on lit Abidi. La notice de l'abbé Milon écrit auffi Sbidi, & à la marge Subdi.

SCABALA, contrée des Eretriéens, felon Etienne le géographe, qui cite Theopompe, & ajoute que le nom national étoit SCABALEUS. Je ne fai, dit Ortelius, de quels Eretriéens cet auteur entend parler, car il y a eu plus d'un peuple de ce nom.

SCABARAN, petite ville d'Afie, dans la Perfe. Jean Struis en parle ainfi dans fon troifiéme voyage, c. 21. Cette ville avoit de fortes murailles; mais à peine en voit-on préfentement les ruines, quoique les fours où Alexandre fit cuire du pain pour fon armée foient encore tout entiers. Son terroir eft marécageux, & c'est à cela qu'on attribue la quan tité & la bonté des grains qu'il produit. Le ris n'y coute ordinairement que deux liards la livre; il paffe pour le plus beau de la Perfe. La ville de Scabaran est affez voisine de la montagne de Parmach ou Barmach, qui n'est pas éloignée de la mer. Elle eft diftinguée des autres par la grande quantité de naphte ou d'huile blanche & brune qu'elle fournit aux habitans. On lui a donné le nom de Barmach, qui veut dire doigt, à caufe qu'elle eft fort escarpée & auffi droite qu'un doigt fort étendu. Plus on y monte, plus le froid qu'on fent augmente, de forte que fur le fommet on ne voit presque que de la glace. Il y a en quelques endroits de fort beaux reftes des fortereffes qu'on avoit bâties pour la défense du pays. Ce qui s'eft mieux conservé, c'eft un puits d'une grande profondeur, qui eft au milieu des ruines. Le naphte que produit cette montagne coule au travers des rochers, & fe décharge en quarante foffes dont cette liqueur s'eft creufées. Il y en a trois plus profondes

que les autres, d'où elle fort continuellement à gros boniltons. L'odeur en eft extrêmement forte, fur-tout celle de la brune, qui vaut bien moins que la blanche. Corneille, Dictionnaire.

SCABDEBIA. Ortelius, qui cite Serapion, dit qu'on nommoit ainfi le lieu d'où l'on apportoit l'Ellebore blanc. SCABINA. Voyez SCAMBENA. SCABRIS. Voyez SCAPRIS. SCADI. Voyez SCANDILLE.

SCADIRA ou SCANDIRA, ifle de la mer Egée, felon Pline, .4, . 12. Le P. Hardouin lit SCANDILA, comme Pomponius Mela, l. 7, c. 7, & ajoute que le nom moderne eft SCANDOLE.

SCADUM. Voyez ISCA. SCÆ. Voyez ScaI.

SCÆBOÉ & CERONIE, peuple de Thrace, felon PoIyanus, 1.7, in Cofinga, où on lit: Thracia gentes habet Ceronias & Scaboas. Mais le texte grec porte paxia on xeppyvios ny...." Boat. La lacune du grec a été fuppléée par les interprétes. Cela n'a pas contenté Cafaubon : il a cru qu'il falloit lire Gerania & Bocorbe.

SCAI, peuple qu'Etienne le géographe place entre la Troade & la Thrace. Au lieu de Exa, Scai, l'édition des Aldes porte feulement Exa, Sta. Ces peuples étoient Thraces, felon Strabon, l. 13, p. 590, qui met dans le même pays un fleuve nommé SCAUS, & une muraille appellée SCAUS MURUS. Il ajoute que dans la Troade on voyoit un heu nommé SCEA PORTA.

SCENITÆ. Voyez SCENITE.
SCAVE. Voyez FRANGONES.
SCEUS. Voyez ScÆI.

SCAFIA, ville de la Bootie, felon Ortelius, qui cite Procope, Gothor. L. 3, & ajoute qu'au lieu de Scafia, il àimeroit mieux lire Scarfia.

SCAFFORD, golfe d'Ecoffe, fur la côte occidentale de l'ifle de Mul ou Mula, l'une des Vesternes. Ce golfe, qui eft grand, & qui coupe l'ifle par le milieu, eft parfemé de fix ou fept autres petites ifles, dont la plus grande eft Ulwa, longue de cinq milles, abondante en pâturages & en bled, avec un bon port. Un peu plus avant à l'ouelt & à la même hauteur, on en voit cinq autres petites fur une même ligne, dont les deux nommées Kerniburg & Kerdenbrug, font tellement bordées de rochers & d'écueils, qu'on les regarde comme une fortereffe imprenable, & une troifiéme nommée Monich, n'a autre chofe que de la terre à faire des tourbes.* Délices de la grande Bretagne, P. 1451.

SCAGEN, SCHAGEN OU SKAU, comme l'appellent les habitans du pays. On donne ces noms à cette pointe de terre, qui termine le Jutland feptentrional, & qui s'étend dans la mer à l'oppofite des côtes de Norwege. Tous les vaiffeaux qui veulent paffer de l'Océan dans la mer Balti que, ou de la mer Baltique dans l'Océan, doublent cette pointe; & comme elle eft environnée d'un banc de fable & de pierres, qui s'étend jusqu'à un mille dans la mer, les mariniers doivent bien prendre garde de ne pas en approcher trop près. Les anciens donnoient à cette pointe les noms de Cimbrorum promontorium, & de Cartris promontorium.Vers l'extrémité de cette pointe, du côté de l'orient, on voit le village de Scagen, Schagen ou Skau, qui lui donne fon nom. * Rug. Hermanid. Descript. Daniæ,

p. 760.

SCAGER-RACK. Baudrand dit : C'est une partie de l'Océan, qui s'étend entre la partie méridionale de la Norwege, le nord Jutland, & les ifles de Zeland & de Funnen. Elle eft ainfi nommée du cap de Scagen, qui s'avance fort vers l'orient, & la fépare comme en deux parties. Les François la nomment la Manche de Danemarck, & elle eft appellée par les Flamands & par les Hollandois le Cattegat, c'eft-à-dire, le Trou du Chat.

SCAIDAVA, ville de la baffe Mafie. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Viminacium à Nicomédie, en prenant le long du Danube, & il la place entre Nova Leg. 1. Ital. & Trimammium, à dix-huit milles du premier de ces lieux, & à fept milles du fecond. Procope, Edif. 1. 4, c. ult. qui écrit Exidaßa, Scedaba, en fait un fort, & le compte au nombre de ceux que l'empereur Justinien éleva fur le bord du Danube.

SCALA, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Principauté citéricure, fur une côte à deux milles d'Amalfi

& de la côte du golfe de Salerne. Elle eft aujourd'hui trèspetite & réduite en village, n'ayant pas cent maisons. Cette ville fut érigée en évêché fous Amalfi, vers l'an 987, & cet évêché fut uni à Ravello en 1603.* Commainville, Table des évêchés. Baudrand, Dict.

SCALA DEI, belle chartreuse d'Espagne, dans la Catalogne, au diocèle de Gironne.

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SCALABIS, ville de la Lufitanie, felon Pline, l. 4, qui lui donne le titre de colonie. Cette ville eft appellée Scalabiscus par Ptolomée, l. 2, c. 5. Son nom moderne eft Santaren.

SCALE HANNIBALIS, lieu d'Espagne, fur la côte citérieure, felon Pomponius Mela, l. 2, c. 6, qui entend par là le côté oriental du mont-Jui. Il ajoute qu'on lui donna le nom d'Echelles d'Annibal, parce que les rochers qui font de ce côté-là, s'élevent comme des degrés à une petite distance les uns des autres : fur quoi Ifaac Voffius remarque que cet endroit s'appelle encore préfentement Scala.

SCALANOVA, ville de l'empire turc, en Afie, dans la Natolie, à trois lieues d'Ephéfe. Les Turcs l'appellent Confada, & les Grecs Scalanova, nom italien, que les François lui donnerent peut-être après la deftruction d'Ephéfe. Quand on eft près des ruines du temple d'Ephéfe, il faut tirer droit au fud, enfuite au fud-oueft, pour gagner la marine. De là on prend fur la gauche au pied des collines, où eft la prifon de S. Paul, laiffant à droite le marais, qui fe dégorge dans le Cayftre. Ce chemin eft fott étroit en plufieurs endroits, à caufe de la riviere qui ferpente, & qui vient battre au pied des montagnes, après quoi elle tire droit à la mer. A peine diftingue-t-on le chemin à cause de la quantité des famaris & des agnus caftus. La rade d'Ephéfe eft terminée en cet endroit, qui eft au fud-ouest,• par un cap, qu'il faut laiffer à droite, & fur lequel on palle pour prendre le chemin de Scalanova. On vient enfuite à la marine, d'où l'on découvre le cap de Scalanova, qui avance beaucoup plus dans la mer. A deux milles en-deca de la ville, on paffe par la brêche d'une grande muraille, laquelle a fervi d'aqueduc, pour porter les eaux à Ephése; mais il n'y a point d'arcades. On voit pourtant la fuite de la muraille, qui approche de la ville, en fuivant le contour des collines. Les avenues de Scalanova sont agréables par leurs vignobles. On y fait un négoce confidérable en vins rouges & blancs, & en raifins fecs; on y prépare auffi beaucoup de peaux de maroquin. *Tournefort, Voyage du Levant, t. 2, p. 207.

Scalanova eft une affez jolie ville, bien bâtie, bien pavée & couverte de tuiles creufes, comme les toits des villes de Provence. Son enceinte eft presque carrée. Il n'y loge que des Turcs & des Juifs. Les Grecs & les Armé niens en occupent les fauxbourgs. On voit beaucoup de vieux marbres dans cette ville.

L'églife de S. George des Grecs, eft dans le fauxbourg, fur la croupe de la colline, qui fait le tour du port; vis-àvis eft l'écueil fur lequel on a bâti un château carré, où l'on tient une vingtaine de foldats en garnison. Le port de Scalanova eft un port d'armée, il regarde le ponant & le mistral. Les Grecs y ont l'églife de S. George, les Juifs une fynagogue, les Arméniens n'y ont point d'églife. Les mos quées y font petites. On n'entretient dans la ville & aux environs qu'environ cent janiffaires. Le commerce n'y eft pas confidérable, parce qu'il eft défendu d'y charger des marchandifes deftinées pour Smyrne; ainfi on n'y va charger que du bled & des haricots. Tavernier, Voyage de Perfe, c. 7, dit que les Turcs ne permettent plus, comme autrefois, aux vaiffeaux d'aller décharger leurs marchandifes à Scalanova, parce que ce lieu étant d'ordinaire l'apanage de la mere du grand feigneur, le vice-conful, que les François y ont fous le conful de Smyrne, s'accordoit avec le gouverneur de Scalanova, qui permettoit le transport des marchandifes à Smyrne, qui n'en eft qu'à trois petites journées de Caravane, ce qui gâtoit le commerce de cette ville. Ainfi les Turcs firent en forte d'obte nir du grand feigneur, qu'il ne feroit plus rien déchargé à Scalanova: & quand les vaiffeaux y vont, c'eft feulement pour prendre quelques rafraîchiffemens.

Il y a dans Scalanova un cadi, un disdar & un fardar. On ne compte qu'une journée de Scalanova à Tyr, & autant à Guzetliffar ou Beau-Château, qui est la fameufe Magnélie, fur le Méandre, à une journée & demie

des ruines de Milet. On fait grand cas des melons de Scalanova.

SCALDIS, fleuve de la Gaule belgique, felon Céfar, Pline, l'itinéraire d'Antonin & Fortunat. Ptolomée eft le feul qui nomme ce fleuve Tabuda. Il prenoit fa fource dans le pays des Veromandui, & couloit chez les Nerviens & chez divers autres peuples. Lorsqu'il s'approchoit de l'Océan, il fe partageoit en divers bras, & celui qui paffoit à Bergues, alloit le jetter dans la Meufe; ce qui a fait dire à Célar: ad flumen Scaldim, quod influit in Mofam, ire conftituit. Les autres bras fe rendoient à la mer; mais il ne feroit pas poffible de décrire leurs cours, parce que les inondations de l'Océan & les débordemens de ce fleuve ont plus d'une fois changé l'état des lieux dans ces quartiers, comme dans les embouchures de la Meufe & du Rhin. Ce fleuve s'appelle aujourd'hui l'Escaut. Pline, l. 4, c. 17, dit que la Gaule Belgique s'étendoit entre l'Escaut & la Seine: A Scalde ad Sequanam belgica. Les Toxandri, feJon le même auteur, habitoient au-delà de ce fleuve: A Scaldi incolunt extera Toxandri; & dans un autre endroit, il ajoute que les peuples qui s'étoient établis le long de l'Océan feptentrional, au-delà de l'Escaut, étoient originaires de la Germanie: Toto hoc mari ad Scaldim usque fluvium Germanica accolunt gentes. Ce dernier paffage fait voir pourquoi il a donné l'Escaut pour borne à la Gaule Belgique; car les autres auteurs, & Pline lui-même, en plus d'un endroit, mais dans un autre fens, s'accordent à dire que la Belgique s'étend jusqu'au Rhin.* Cellarius, Geogr. ant. l. 2, C. z.

1. SCALEA, ou LA SCALEA, bourg & château d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, près de l'embouchure de la petite riviere de Laino, dans la mer de Naples & dans le golfe de Policaftro, qu'on appelle fouvent à caufe de cela le golfe de Policaftro. Ce lieu eft fur la frontiere de la Bafilicate, & à feize milles de Policaftro, vers le midi, avec un port tout proche. Baudrand, Dict.

2. SCALEA (le golfe de la) eft une partie de la mer de Naples, fur la côte de la Principauté citérieure. Il s'étend depuis le cap de Palemido, au couchant, jusqu'à l'embouchure de la riviere de Laino, au levant.

SCALEMURA. Voyez ANEMURIUM. SCALEMI, cap du royaume de Sicile, dans le val de Noto, felon Corneille, qui ne cite point fon garant. Il ajoute que ce cap eft fur la côte meridionale, près de Camarana, vis-à-vis de l'ifle de Malthe, & que c'eft la Buera extrema des anciens. De l'Ifle ne connoît point le cap Scalemi fur cette côte. Cluvier dit que c'eft le Bucra, non le Buera de Prolomée.

SCALETTA, (la) château de Sicile, dans le Val Demone, fur la côte orientale, au midi de Meffine, & au nord oriental de Taormina. Ce château, qui a titre de principauté, avoit été autrefois bien muni par les Espagnois; mais il fut pris en 1676 par les François, qui en raferent les fortifications. * De l'Ifle, Atlas. Baudrand, Dict.

SCALHOLTA, SCALHOLT, ville de l'Iflande, dans la partie méridionale de cette ifle. Elle fut érigée en évêché vers le dixiéme fiècle, fous Brême, & fut mife enfuite fous Drontheim; mais il n'y a plus d'évêque à préfent, à moins que ce ne foit un évêque luthérien. Commainville, Table des évêchés.

SCALINGICAS, ville de la Mingrelie, à cinq lieues de Rusc, vers l'orient. C'est un fiége épiscopal, fous le fiége épiscopal, fous le patriarche de cette nation. L'églife eft dédiée à la transfiguration, & eft la fépulture des princes Mingreliens.

SCALPAC, petite ville d'Allemagne, dans le voisinage de Mayence, & dans les dépendances du landgrave de Heffe-Caffel, felon Corneille, qui cite les mémoires & plans géographiques de 1698. Je ne connois point dans ce quartier de ville nommée SCALPAC; & je ferois tenté de croire que Corneille, ou fon garant, a corrompu ce mot ; & qu'il veut parler de SCHWALBACH, ou LANGEN-SCHWALBACH, petite ville ou bourgade, au voifinage de Mayence, dans le pays d'Herrich, & qui dépend effectivement du landgrave de Heffe-Caffel.

SAMACHIE, ou mieux SCHAMACHIE. Quelques-uns la nomment Scham, Samacht, & Scamachie, en latin Scachia. C'eft la capitale de la province de Schirvan, que les anciens appelloient Media Minor. Cette ville eft fituée

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à 40d so' de latitude, & eft éloignée de douze heures de chemin de la mer Caspienne du côté du couchant. Elle est presqu'environnée de montagnes affez hautes; celles qui font proche de la ville font les plus élevées, & vont en s'aplaniffant du côté du fud, où il y a une plate campagne ou plaine jusqu'au fleuve Kura: cette plainé eft remplie de villages & d'aflez beaux jardins, qui appartiennent au kan & aux principaux de la ville.

Schamachie eft grande & a beaucoup de beaux bâtimens: les toits des maifons font en terraffe, à la façon des Orientaux. Les habitans font mahométans, & parlent un langage compofé du turc & du tartare; mais lorsqu'ils écrivent, ils le fervent du turc. Autrefois ils fe fervoient du perfan.

De tout tems il y a eu un kan dans cette ville, duquel tous les officiers de la province dépendoient. Cette ville & la province, dont elle eft la capitale, appartenoient à la Perfe: Schamachie étoit alors très-commerçante & trèsriche. Il y avoit des manufactures de foie & de coton, qui attiroient des marchands Indiens, Perfans, Turcs & Ruffiens.

En 1720, un brigand nommé Daor ou Daud, voulant profiter des troubles qui agitoient la Perfe, raffembla plufieurs brigands comme lui, fe mit à leur tête, entra dans le Schirvan, alla piller & ravager Schamachie, où il fit un butin immenfe: il détruifit toutes les manufactures, qui De fe font jamais rétablies depuis; & s'établit en fouverain dans la ville, ne donnant les dignités qu'à ceux des brigands qui l'avoient le mieux fervi; ce qui réduifit cette ville infortunée à l'état le plus miférable. Les Ruffiens ayant fait paffer des troupes dans le Schirvan, en 1723, Daud ou Daor fe mit fous la protection des Turcs, qui le déclarerent kan du Schirvan, & lui affignerent Schamachie pour fa réfidence. Le nouveau kan la fit fortifier d'une muraille de brique fechée au foleil : elle étoit auparavant

toute ouverte.

En 1728, ce kan, qui avoit pris le nom de Daud-Beg, devint fuspect aux Turcs : ils le firent arrêter, & donnerent a place au furchay, qui eft obligé de faire des préfens confidérables au bacha, & pour y fubvenir il ruine le peuple. Les Ruffiens le font emparés de presque tous les territoires de Schamachie, ce qui augmente encore la mifere des peuples, qui ne font plus qu'un très-foible commerce, lequel n'eft pas fuffifant pour les dédommager de ce que le furchay leur enleve tous les jours.

Ón voit près de Scamachie diverfes ruines, qui prouvent qu'il y avoit autrefois une ville en ce lieu. Environ à un quart de mille de la ville eft un rocher, qui s'éleve entre d'autres montagnes, au haut duquel on n'arrive que par un centier fort étroit: on y trouve des monceaux de pierres, des pans de murailles d'un vieux château, & un puits à moitié ruiné, dans lequel il y a de belle eau fraîche; mais on ne peut décider fi elle vient de fource ou de la pluie. Les habitans de Schamachie nomment ce vieux château Kus-Kallah, c'est-à-dire, ville bâtie par des filles: perfonne ne fait la raifon de ce nom. On trouve dans le Schirvan plufieurs autres châteaux ruinés. * Hift. généalogique des Tatars, p. 19. Description des peuples occidentaux de la mer Caspienne, faite fur les lieux, par M. Garber, officier au fervice de la Ruffie.

SCAMANDRIA, petite ville de la Troade, fur le Scamander. Pline, 1.5, c. 30, nous apprend qu'elle étoit à quinze cents pas du port Ilium ; & Leunclavius dit que les Turcs la nomment aujourd'hui Samandria.

SCAMANDRIUS CAMPUS: on appelloit ainfi, felon Strabon, l. 13, la campagne où couloit le fleuve Sca mander.

SCAMANDER, fleuve de l'Afie mineure, dans la Troade. Ce fleuve, qu'on nomme encore préfentenient Scamandro, eft fameux dans l'histoire du siége de Troye. Il prend fa fource dans le mont Ida. Pline, l. 5, c. 30, qui dit que c'eft une riviere navigable, place fon embouchure près du promontoire Sigée, & fait entendre qu'il fe rend droit à la mer, fans se joindre à aucun autre fleuve ; cependant Strabon, l. 13, dit que le Simois & le Scamander se joignent un peu au-deffus du nouvel Ilium, & qu'ils vont enfemble fe jetter dans la mer, près du promontoire Sigée, après avoir formé des marais bourbeux. Au contraire: felon Pline, c'eft le Xanthus qui fe joint au Simois, & ces deux fleuves vont le perdre dans le port des Achéens.

SCAMBENA, ville de la Médie : Ptolomée, 1. 6, c. 2, la marque dans les terres. Au lieu de Stambena, le manuscrit de la bibliothéque palatine porte Scabina. SCAMBONIDÆ, municipe de l'Attique, dans la tribu Léontide, felon Paufanias, l. 1, c. 38, & Etienne le géographe. Suidas écrit Scamonida pour Scambonida. SCAMINO, village de la Gréce, dans la Livadie, fur la riviere d'Afopo, au pied d'une éminence, du côté du nord-eft. Il n'eft que d'environ deux cents maisons ; mais les vieilles ruines qu'on y voit, font connoître que c'étoit autrefois une grande ville. Spon, qui a paflé par ce lieu-là, prétend que ce foit l'ancienne Sycaminon. Les Grecs y ont encore quelques églifes, entr'autres Hagioi-Seranda, ou l'églife des quarante Saints, Panagia & Hagios-Elias, qui font bâties de vieux débris, où l'on remarque quelques inscriptions. Nous aurions jugé, dit Wheler, fur une de ces inscriptions que ce lieu étoit Oropus, fi Oropo n'avoit pas confervé fon ancien nom. Je crois, ajoute-t-il, que la montagne qui eft proche eft l'ancien mont Cericius, & que cette ville étoit Tanagara, dont les anciens ont tant parlé, & qu'ils mettent fur la riviere Afopus. Elle s'appelloit d'abord Pamandria, enfuite Graa, puis Tanagraa, qui eft le nom que Paufanias lui donne, & préfentement on la nomme Scamino.* Wheler, Voyage d'Athénes, l. 3, p. 276,

éd. 1723

SCAMMOS, peuple d'Ethiopie, fous l'Egypte. C'étoit, felon Pline, 1.6, c. 28, un peuple Nomade qui habitoit fous des tentes. Ortélius écrit Scamnos, au lieu de Scammos; c'eft apparemment une faute du copiste.

SCAMONIDÆ. Voyez SCAMBONIDE.

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SCAMPÆ, ville de la Macédoine : l'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Dyrrhachium à Byfance entre Claudiana & Tres-Taberna, à vingt milles du premier de ces lieux, & à vingt huit milles du fecond; le même itinéraire met cependant dans une autre route vingtdeux milles de Claudiana à Scampa, & trente milles de Scampa à Tres-Taberna. Il y a des manuscrits qui au lieu de Scampa, écrivent Scamba. Ptolomée, l. 3, c. 13, qui lit SCAMPIS, place cette ville dans les terres, & la donne aux peuples Eordei.

SCAMPI, SCAMPIS, village de l'Albanie, près de Durazzo. C'étoit autrefois un fiége épiscopal du nouvel Epire, dans l'exarchat de la Macédoine, & qu'on nommoit Scampa. Voyez ce mot. * Commainville, Table des

évêchés.

SCANATUM. Voyez SACANATUM.

SCANDA, ifle de l'Archipel, à quelques milles de celle de Scyro, à l'occident, en tirant vers le golfe de Volo. Cette petite ifle eft déferte, & n'eft composée que d'une montagne & quelques rochers qui l'environnent. * Corn. Dict.

SCANDALE, MONTAGNE DU SCANDALE, mons offenfionis c'eft la montagne des oliviers, fur laquelle Salomon bâtit des temples, & érigea des autels aux faux dieux, pour plaires aux femmes étrangeres qu'il avoit épousées. Voyez 3 Reg. 11,4,& 4 Reg. 23, 13. *Dom Calmet.

Dict.

SCANDALIUM, lieu de l'ifle de Cos: c'eft auprès de ce lieu, felon Strabon, l. 14, p. 657, que fut bâtie la ville à laquelle on donna le nom de l'ifle. SCANDALIUM pourroit bien être la même chofe que SCANDARIA. Voyez SCANDARIA. Voyez

ce mot.

SCANDARIA, promontoire de l'ifle de Cos. Strabon dit qu'il étoit à l'oppofite du promontoire Termerium des Myndiens, & qu'il fe trouvoit à quarante ftades du con

tinent.

SCANDARON, lieu renommé, dans la Phénicie,. qu'on a auffi appellé le champ du Lion, en latin Scandarum. C'étoit autrefois un fort château : il porte le nom de fon fondateur Alexandre le Grand, qui le fit bâtir pour lui fervir de retraite pendant qu'il affiégeoit la ville de Tyr, dont il eft éloigné de quatre ou cinq milles feulement fur la même rive: il le nomma de fon nom Alexandrion, & par corruption de langage, on dit depuis Scandaron ou Scandalion. Il fut ruiné & détruit quelques années après par Pompée, quand il fe fut rendu maître de la Syrie & de la Phénicie. Baudoin, premier du nom, roi de Jerufalem, ayant affiégé la même ville de Tyr en 1116, voulant preffer davantage les affiégés, fit rebâtir cette forteresse pour lui fervir d'afyle, & elle a toujours été une place

forte, & une retraite affurée pour les chrétiens, pendant qu'ils ont poflédé la Terre - Sainte. Nos princes, qui en reconnurent l'importance, la donnerent à un jeune feigneur des plus vaillans de l'armée,qui en prit le titre de Gui de Scandaron, & ce titre a demeuré long-tems à toute sa famille. Tirus dit que le lieu étoit fort agréable pour la quantité de fontaines dont il étoit arrofé, & il le met comme la borne du terroir au diocèfe de Tyr; mais à préfent on n'y voit plus que les ruines de quelques pans de murailles de pierres de taille renverfées, qui font connoître fa force & fon antiquité, & qui font fi proches de la mer, qu'elles flottent dedans quand elle eft haute. Les montagnes font agréables & fort fertiles, couvertes d'arbres de plufieurs espéces tout le long de la mer; & pour la fûreté de la côte, on y voit de deux en deux mille pas de petites tours bien bâties, mais elles font mal entretenues.

SCANDEA, ville de l'ifle de Cythére. Elle étoit fur le bord de la mer, felon Thucydide, l. 4, p. 287 ; & Paufanias, Lacon. c. 23, qui lui donne un port, dit qu'elle étoit presque à dix ftades de la ville de Cythére. Au lieu de Scandea, Etienne le géographe, Suidas & Lycophron écrivent Scandia.

SCANDELORO, felon Corneille, & l'ESCANDELORE, felon de l'lfle, ville des états du Turc, en Asie, dans la petite Caramanie, fur la côte du golfe de Satalie, à la droite en entrant. Cette ville, qui a un port, eft prise pour l'ancienne Coracefium.

SCANDER, bourg d'Afie, dans la Géorgie, au royau me d'Imeriti, fur le Kur, environ à quatre lieues au-deffus de Teflis. Il y en a qui veulent que ce foit l'ancienne Zaliffa. *Baudrand, Dict.

SCANDERBADE, ville de l'Indoustan, au royaume d'Agra, fous la domination du grand-Mogol. Thevenot Voyage des Indes, c. 21, dit que cette ville a été autrefois plus confidérable qu'elle n'eft préfentement. Il y a, ajoutet-il, des ruines fort confidérables fur une petite montagne, à quelques lieues de Scanderbade; & au pied du mont, du côté de cette ville, on voit une belle vallée ceinte de murs, divifée en plufieurs grands jardins, avec diverses ruines de bâtimens, Il n'y a pas lieu de s'en étonner, puisqu'autrefois Scanderbale a eu plufieurs lieues de longueur, étant la capitale d'un puiffant roi des Patans. La montagne même faifoit partie de la ville, qui fut pillée & ruinée par Ecbar, lorsqu'il l'eut prise fur le Raja-Selim, qui en faifoit fa place

d'armes.

SCANDERBORG, ville de Danemarck, dans le diocèle d'Arhus. Il y a un château fortifié, & la ville est environnée de lacs poiffonneux. * Hermanides, Descript. Daniæ.

1. SCANDIA. Voyez SCANDEA, & SCANDINAVIA. 2. SCANDIA, isle de l'Océan feptentrional, felon Pline, liv. 4, chap. 16, qui femble la distinguer de la Scandinavie. Il n'en parle pas trop affirmativement: Sunt, dit-il, qui & alias prodant Scandiam, Dumnam, Bergos. Auffi cette région n'étoit guères connue de fon tems. Com. me la Scandinavie étoit donnée alors pour une ifle, il ne feroit pas impoffible qu'on en eut pareillement fait d'autres de quelques parties du continent des pays feptentrionaux ; à moins qu'on ne dife que par Scandia, Pline entend les ifles qui font appellées SCANDIA par Ptolomée, HEMODES par Pomponius Mela.

SCANDILLE ou SCANDILE, ifle de la mer Ægée, près de la côte de Thrace, felon Pomponius Mela, I. 2 c. 7, qui entend par là une des ifles du golfe Pagafique, fituée à l'occident de l'ifle de Scyrus: fur quoi Ifaac Voffius remarque que cette ifle conferve fon ancien nom, & qu'on l'appelle préfentement Scandole, quoique les mariniers corrompent affez fouvent fon nom, l'appellant Schafola au lieu de Scandole. Cette ifle eft petite & baffe.

SCANDINAVIA, SCANDIA OU SCANZIA. Les anciens croyoient qu'au-delà de la mer Baltique, qu'ils connoisfoient fous le nom de Sinus Codanus, il n'y avoit que des ifles, à la plus grande desquelles ils donnoient le nom de Scandinavie ou Scandie. Pline, l. 4, c. 13, dit que la grandeur de cette ifle n'étoit point connue, & que la partie qu'on en connoiffoit étoit habitée par les Hillevions, qui y avoient cinq cents bourgades. Depuis on connut que la Scandinavie n'étoit pas une ifle, mais une grande peninfule, qui comprend ce qu'on appelle aujourd'hui la Suéde, la Norwege, la Laponie & la Finlande. Cette prétendue ifle

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