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de Scandinavie, eft nommée Baltia par Xenophon de Lampfaque, qui la met à trois journées de navigation du rivage des Scythes ; & la même ifle eft appellée Bafilia par Pitheas; & ce dernier, ajoute Pline, 1. 37, c. 2, donne le nom d'Abalus à l'ifle que Timée appelle Bafilia. Ces noms de Baltia & de Bafilia pourroient bien être corrompus l'un de l'autre. Jordanés, de Reb. Get. c. 3 & 4, appelle Scanzin le pays d'où étoient fortis les Goths; & il dit que ce pays-là étoit quafi officinam gentium aut certe velut vaginam nationum. Cet écrivain s'eft trompé : la Scandinavie n'a été qu'un lieu de paflage pour les Barbares, non leur pépiniere. Voyez Hift. générale des Huns par M. de Guignes, t. 11, p. 288 & 289.

SCANDIOPOLIS. Voyez BIOZIMETÆ.

SCANDIS, ville d'Afie, dans la Colchide, chez les Laziques. Il eft parlé de cette ville dans les authentiques Coll. 4, tit. 7.

SCANDÓS, village de l'Afie miffeure, aux environs de la Cappadoce. Siméon le Métaphrafte en parle dans la vie de faint Saba.

SCANTATE, ville de T'Arabie heureufe: c'eft une des villes que Pline, l. 6,c. 28, donne aux Zamareni.

SCANTIA SILVA. On lit dans Ciceron, Orat. 15, de Leg. Agr. Veneat, inquit, Silva Scantia, & Pline, l. 2, c. 107, Exit [ Flamma ] & ad Aquas Scancias. Cette forêt & ces eaux étoient en Italie, felon les critiques. Ne les devroit-on point placer auffi dans la Campanie ? car Pline, l. 14, c. 4, dit que la vigne nommée Aminea eft appellée Scantia par Varron; Macrobe, Saturnal, c. 19, fait mention d'un mal qu'il appelle Scantianum Malum. SCANTO, abbaye d'hommes, ordre de citeaux, dans le Bergamafque, au diocèfe de Bergame.

SCAPENSIUM, nom d'un peuple. Il en eft fait mention dans le tréfor de Golzius, Titul, de re militari.

SCAPHE. Voyez TESCAPHE.

SCAPITANI, peuples de l'ifle de Sardaigne: Prolomée, 1.3, c. 3, les place dans la partie feptentrionale de l'ifle au midi des Celfitani & de Corpitenfii.

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SCAPOS, Ifle de la mer Ægée : Pline, l. 4, c. 12, dit qu'elle étoit deferte. Elle devoit être aux environs de la Cherfonnefe de Thrace.

SCAPRIS ou SCABRIS, port d'Italie, fur la côte de la Tofcane. L'itinéraire d'Antonin, Itin. Marit. le marque fur la route par cau de Rome à Arles, entre le fleuve Alma, dont il étoit éloigné de fix milles, & le Port Flefia, qui en étoit à dix-huit milles. Ortelius croit que ce port s'appelle préfentement Scatino.

SCAPTENSULA. Voyez SCAPTESYLE. SCAPTESYLE, c'eft à dire la forêt coupée, petite ville de Thrace, en tirant du côté de Thafus, felon Etienne le géographe, & Plutarque, in Cimone & in Libel. de Exilio, qui dit que ce fut l'endroit où Thucydide écrivit l'hiftoire de la guerre des Athéniens, contre les habitans du Péloponnése. Ortelius, Thefaur. foupçonne que Scaptefyle pourroit être le même lieu que SCAPTENSULA, où, felon Feftus, il y avoit une mine d'argent : il met pourtant ly Scaptenfula dans la Macédoine; mais la Macédoine étoit voifine de la Thrace. Le mot Scaptenfula, ajoute Feftus, vient du grec oxán, qui veut dire creufer fouiller dans la terre. Lucréce, 1.6, parlant des dangereufes exhalaifons aufquelles font exposés ceux qui travaillent aux mines d'or & d'argent, cite pour exemple la mine de Scaptenfula:

Quales exfpiret Scaptenfula fubter odores. SCAPTIA, ville d'Italie, dans le Latium. Pline, ..3, 6.5, la met au nombre des villes qui avoient été célébres, & qui fe trouvoient détruites de fon tems. Feftus dit que les habitans de Pedo s'étoient établis dans la ville de Scaptia. Il ajoute que cette derniere ville donna le nom à la tribu Scaptia, d'où les peuples de cette tribu furent appellés Tribules Scaptienfes comme on le voit dans Suétone, in Aug. c. 40. L'origine de cette tribu eft rapportée par Tite-Live, l. 8, c. 17.

SCAR. Voyez SKAR. SCARBA, ifle de la mer d'Ecoffe, & l'une des Wefternes. Cette petite ifle, fituée au nord de celle de Jura, eft large d'un mille, longue de quatre, & n'a qu'un petit nombre d'habitans. Elle eft féparée de l'Ile de Jura par

un détroit, où la marée eft fi violente, qu'il eft impoffi ble de le traverfer, ni à la voile, ni à la rame, finon dans un certain tems. Délices de la Grande Bretagne, p. 154.

*

vil

SÁRBANTIA, ville de la haute Pannonie, que Prolomée, l. 2, c. 15, place au nord de Vinundria. SCARBOROUGH, anciennement SCEAR BOURG, le d'Angleterre, dans le Yorckshire, au quartier de NorthRiding, dans la partie feptentrionale de la province. C'eft une place forte, dans une fituation très-avantageufe, bâtie fur un rocher extrêmement élevé & fort efcarpé, qui avance dans la mer, dont il eft environné de trois côtés; de forte qu'elle n'eft acceffible que du côté de terre, à l'occident. On n'y monte même qu'avec peine, par un défilé affez étroit, où Henri II fit conftruire un beau château pour fa défenfe, & où l'on tient une garnifon en tout tents. Scarborough n'eft pas grand ; & il a fallu y ménager un peu le terrein, qui n'a pas plus de foixante aires en carré Cette ville eft cependant affez peuplée, & l'on y voit un quay fort commode. Au fommet du rocher ou de la colline où elle eft fituée, on trouve une petite plaine d'environ foixante arpens, avec une source d'eau douce, qui fort d'un rocher. Il y a dans cette ville des eaux minérales, une fontaine d'eau médicinale froide, dont l'eau mêlée avec de la noix de galle, fe convertit en encre ; & mife fur le feu, laiffe tomber un fédiment d'ocre & de pierre de chaux blanchâtre. Elle attire tous les étés quantité de nobleffe qui vient en boire. Scarborough eft aufli un fort bon port, où les vaiffeaux font en fureté à l'abri du rocher; & cela rend la ville affez marchande. Autrefois le port étoit éclairé durant la nuit par un fanal allumé au haut d'une groffe tour, qui fut ruinée dans les dernieres guerres civiles. Cette ville donne le titre de comte à un feigneur de l'ancienne maifon de Lumley. *Délices de la Grande Bretagne, p. 199. Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 1. p. 129.

SCARDALE, c'eft-à-dire vallée de rochers , pays d'Angleterre, dans le Darbyshire. On lui a donné le nom de SCARDALE, parce qu'il eft tout parfemé de rochers, que les Anglois appellent Scares. On y voit le bourg de Chesterfield fur le Rother, bourg qui paroît ancien comme les ruines de fes murailles le font juger, & qu'on appelle à caufe de cela Chefter in Scardale.* Délices de la Grande Bretagne, p. 360.

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SARDO. Voyez SCARDONA.

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. SCARDONA; les derniers lieux que Prolomée, l. 2,
c. 17, marque fur la côte de la Liburnie, font l'embouchure
du Titius, & la ville Scardona, qu'il met à la gauche de
l'embouchure de ce fleuve, & qu'il comprend cependant
dans la Liburnie: mais les defcriptions modernes de la
Dalmatie marquent les ruines de Scardona, près du lac
Scardonius, à la droite de l'embouchure du fleuve Titius,
au lieu que Prolomée place cette ville à la gauche de ce
fleuve, nommé aujourd'hui Kerca. Cafimir Freschot, dans
fes mémoires géographiques, dit en parlant de Scardo-
na, p. 289: Le ruine delle fue antiche fortificazioni, e Ci-
tadella fi vedono poco longi dal lago, chiamato da Latini
Scardonio; in Volgare Proclian e a deflra del Fiume
Kerca, ch'e l'Antico Titio, quale col fuo Corfo mette li
confini all antica Liburnia e Dalmazia. Il faut donc dire
la ville Scardona n'a pas toujours été à la gau-
che du Titius, ou qu'il y a une tranfpofition dans Ptola-
mée. Scardona étoit confidérable, puifqu'on l'avoit choi-
fie pour le lieu de l'affemblée générale de la province, &
qu'elle fe trouvoit le fiége de la juftice pour les Japydes
& pour quatorze villes de la Liburnie, ce qu'on appel-
loit Conventus Scardonitanus. La table de Peutinger écrit
Scadona pour Scardona: c'eft fans doute une faute de
copifte, car Pline & Ptolomée écrivent Scardona, & Stra-
bon, 1.7, Scardon. Cette ville, felon Pline, l. 3, c. 22, étoit
à douze mille pas de la mer, fur le bord du Titius, in amne
eo [Titio.]

ou que

>

Aujourd'hui Scardona n'eft confidérable que par fon fiége épifcopal, fous la métropole de Spalatro. Cet évêché y fut transferé de Belgrade fur la mer en 1120. Elle a été cependant ci-devant une place de force, & confidérable. En 1322, durant les troubles de Hongrie, les habitans de Scardona s'étant ligués avec ceux d'Almiffa, pour exercer la piraterie; diverfes autres villes, qui fouffroient de ces pirateries, s'unirent avec les Vénitiens pour les arrêter ; &

comme la partie ne fe trouva pas égale, la ville de Scardona fut faccagée dans cette occafion. En 1411, les Vénitiens acquirent Scardona du roi de Bosnie, qui la leur remit avec Oftrovizza pour cinq mille écus d'or; & ils la garderent jufqu'à l'arrivée des Turcs, qui la prirent en 1522. Mais les Vénitiens la reprirent d'affaur, & la démantelerent en 1539. Les Turcs s'y étant établis depuis, en furent encore challés par les Vénitiens qui la réunirent à leur domaine en 1684.

SCARDONIUS-LACUS. Voyez SCARDONA. SCARDUS MONS. Strabon, Excerp. ex l. 7, c. 17, & Prolomée, l. 2, c. 17, donnent le nom de Scardus à la derniere des montagnes qui féparoient l'Illyrie de la Dalmatie & de la Mafie; mais Tite-Live, l. 43, 6. 20, écrit Scordus au lieu de Scardus.

SCAREWALSH, baronnie d'Irlande, dans la province de Leinster. C'est une des huit qui compofent le comté de Wexford. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. 3. SCARI, ville de la Lycie, felon Etienne le géographe, qui fait mention d'une fontaine facrée, qu'il appelle aulli Scari.

SCARLINO, bourg & château d'Italie, dans la Tofcane, au Pifan, & dans la principauté de Piombino, fur la côte de la mer de Tofcane & du golfe de Piombino, à dix milles de Maffa au midi, & à douze milles de Piombino à l'orient. Le P. Briet croit que c'eft l'ancienne Manliana.

SCARNIUNGA, fleuve de la Pannonie ou de la Dace. C'est Jornandès, de reb. Ger. c. 52, qui en parle.

SCARO, ville de l'ifle de Santorin, & la principale des cinq qui ont été bâties par les anciens ducs de Naxie. C'est dans cette ville que demeurent les plus qualifiés du rit latin. Il y ont un évêque, un curé & cinq ou fix chanoines. Les jéfuites ont à Scaro une réfidence & y font beaucoup de fruit, aufli-bien que dans les ifles du voilinage. Il y a encore un monaftère de filles de faint Dominique, qui vivent fort régulièrement, & un autre de filles grecques de la regle de faint Bafile. La ville de Pirgo eft le lieu où l'évêque grec fait fon féjour, & les Grecs y ont leur cathé. drale. La demeure en eft allez agréable, au lieu qu'au tour de Scaro on ne voit que rochers & que précipices.

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SCARPACOS, lieu de l'ifle de Sardaigne felon l'itinéraire d'Antonin, qui le marque fur la route du port Tibula, à Caralis, entre Porticenfes & Ferraria, à vingt milles de chacun de ces lieux. Le manufcrit de la bibliothéque royale porte Sarcopos, l'édition d'Alde Sarcapos, & Simler lit farcapos ou Scarcapos. On croit que ce nom fubfifte encore, quoique corrompu dans celui de la riviere

Sarabos.

SCARPAIGNE ou SARPONE, SCARPONA, bourg ancien, dans la Lorraine, fur la Mofelle, un peu au deffus de Pont-à-Mouffon. Il eft préfentement à demi ruiné & réduit en village. Voyez SCARPONNA.* Baudr. Dict.

SCARPANTO, ifle de la mer Carpatienne, & l'une des Sporades, entre les ifles de Candie & de Rhodes. Les anciens Grecs & Romains l'ont appellée Carpathos ou Carpathus, & Honiere Crapaton. Les mariniers l'appellent Zerfanto. Elle fut appellée auparavant, felon Strabon, Tetrapolis, c'eft-à-dire, l'ifle à quatre villes, à caufe des quatre principales places qu'on y voyoit anciennement; elle fut nommée Pallenie d'un fils de Titan, qui fut le,premier poffeffeur de l'ille, ou, comme d'autres veulent, de Pallas, qu'on tient y avoir été nourrie & élevée, ou de Pallène, ville de la Macedoine, & la patrie de Protée, qu'on dit avoir regné à Carpathus. Il y en a qui veulent qu'elle ait auffi été appellée Heptapolis, ou l'ifle à fept Villes, & ils prétendent qu'elle a eu autrefois un pareil nombre de villes. * Dapper, Defc. des ifles de l'Archipel,

p. 171.

Cette ifle eft fituée à cinquante milles d'Italie du cap oriental de l'ifle de Candie, & à fept lieues d'Allemagne, au midi de Nizaria. Strabon la place à quatre cents ftades de l'Ile de Chalcis, & à foixante & dix de celle de Cafos, mettant cette derniere à deux cents cinquante ftades de l'ifle de Créte, ou de Candie ; & ainfi elle ne fe trouve. roit, fuivant cet auteur, qu'à trois cents vingt- ftades, qu'à trois cents vingt- ftades, qui font quarante milles d'Italie, ou à dix lieues d'Allemagne de l'isle de Candie. On lui donne foixante milles de circuit; quelques uns en comptent jusqu'à foixante & dix. Strabon ne fait le circuit de Carpathus que de deux

cents ftades, qui font vingt-fix milles d'Italie. Quoi qu'il en foit, l'isle de Scarpanto eft affez élévée au deflus de l'eau, d'une figure un peu longue & étroite, & s'étend d'orient en occident. Comme fes montagnes font fort hautes, on peut la découvrir de fort loin quand on eft

en mer.

Strabon dit qu'une des quatre villes qui lui avoient donné ce nom, s'appelloit Nifyros, de même qu'une ifle de ce parage, fituée directement à l'oppofite d'une place de la Libye, appellée aux "Axvi's, c'est-à-dire, le rivage blanc. Pline, au contraire, allure que Nifyros étoit une ville de l'ifle de Calydine. Enfin, Strabon remarque que cette ifle reçut enfuite le nom de Carpathos, qu'elle donna à la mer Carpathienne. Il y avoit autrefois fur la côte feptentrionale, près de la mer, une grande & belle ville, appellée Phianti. On en voit encore les mafures, & on prétend qu'on l'avoit nommée auparavant Pofidonium. Il y a aujourd'hui dans cette ifle, près du port de Tristano, du côté de l'occident, un château avec un fauxbourg, appellé aufli Scarpånto, où tous les magiftrats & les habitans qui font Grecs, & vivent à la grecque, font leur féjour. Il n'y a point d'autre Turc que le cadi, qui se tient dans le châ

teau.

Il y a dans cette ifle plufieurs hautes montagnes. On en voit trois presque vers le milieu de l'ifle, pas loin des mafures de l'ancienne ville de Phianti. On les nomme Anchi. nata, Oro & Saint-Elias, qu'on découvre de fort loin quand on eft en mer. Du côté du feptentrion on découvre une plaine agréable & fertile, où le fond du port Agata fe termine. Mais entre le midi & le nord-oueft l'ifle s'avance en un cap, qui forme un angle aigu, & qu'on appelle . Capo Sidro. Près de ce cap fe trouve la montagne de Gomalo, aux environs de laquelle étoient autrefois les deux villes Menetes & Corachi, qui, avec celles de Teutho & d'Arcaffa, qu'on voyoit auffi dans l'ifle, lui avoient donné, à ce que quelques-uns croyent, le nom de Tetrapolis, ou de quatre villes. Cependant il eft certain qu'elle étoit ainfi appellée long-tems avant que ces villes fullent bâties. Le cap méridional de l'ifle de Scarpanto, appellé le cap Pernila, fe trouve directement à l'oppofite de l'ifle de Caxo ou Caffo, d'orient en occident.

comme

Cette ifle a plufieurs ports vaftes & commodes; mais entr'autres quatre principaux : un au côté oriental, connu par les anciens fous le nom de Trithomus, & à préfent fous celui de Porto Triftano. Il eft formé par un rocher, nommé Pharia, fitué au devant de fon embouchure. Il fe recourbe dans les terres en forme d'un croiffant une baye ou golfe; c'est le plus affuré de toute l'ifle. Il y en a un autre du côté de l'occident, appellé Cheatro & plus communément Porto-Grato ou Crato. Il s'avance auffi en deux pointes dans la mer; & l'on voyoit autrefois fur chacune de ces pointes un château ou bourg muré. Celui qui étoit bâti fur la pointe feptentrionale, fe nommoit Thuetho, & l'autre, fitué à fon oppofite, fur la côte méridionale, s'appelloit Arcaffa; mais ce dernier, qui eft encore fur pied, porte aujourd'hui le nom de S. Theodoro. Le troifiéme, fitué au côté feptentrional de l'ifle, fe nomme Porto-Agatho; mais autrefois on l'appelloit Cheatrum.

Les livres des pilotes décrivent ainfi les ports de cette ille; 1°. on découvre un cap avancé en mer, & élevé audeffus de l'eau, à une lieue & demie au feptentrion du cap de Pernifa, fur le côté occidental de l'ifle, appellé le cap d'Andemo. Dès qu'on a doublé ce cap, on vient au port d'Andemo, qui eft une grande & large baye, où deux ou trois vaiffeaux, attachés avec une corde au rivage, peuvent être à l'abri de toutes fortes de vents derriere deux petites ifles qui y font fituées. Le cap d'Andemo eft le cap haut & avancé de cette baye.

Il y a un bon port au bout feptentrional de l'ifle, appellé Porto-Malo-Nato, ou Porto-Trifto-Nato. On n'en peut voir l'entrée que lorsqu'on y arrive, à caufe de deux ifles qui la couvrent. Les vaiffeaux y peuvent être à l'abri de toutes fortes de vents, & doivent prendre entre les deux ifles, en y abordant ou en démarant. Il y a auffi un alfez bon port entre les caps d'Andemo & de Pernisa, où l'on peut venir mouiller près du rivage fur un fond net &. fain, de trente brafies d'eau, au lieu qu'au milieu il n'y en a pas plus de douze : on a même de la peine à y entrer, å moins qu'on n'y foit pouflé par un vent méridional affez fort, car les terres font hautes dans ce quartier ; & de

plus

plus il y fait fouvent calme, à la réferve de quelques bouf. fées de vent qui s'y élevent de tems en tems.

Les pâturages de cette ille font bons, & il y a beaucoup de gros & de menu bétail. On y trouve des cailles, des perdrix, & d'autre petit gibier en grande abondance. Il y a auffi des mines de fer & des carrieres de marbre, & on pêche dans la mer, aux environs de l'ifle, de très-beau corail.

Cette ifle eft préfentement fous la domination du grand feigneur, qui la fait gouverner par un cadi, qui fe contente d'y venir tous les mois une fois, pour connoître des différends qui naitfent entre les infulaires, & pour punir les malfaiteurs. Ce cadi fe tient ordinairement à l'ifle de Rhodes, fous l'autorité du fangiac, qui envoye tous les ans un nouveau receveur à Scarpanto, pour en tirer les tributs & impôts. On y envoye aulli de Conftantinople un gouverneur ; mais c'est un des moindres officiers de l'empire, & qui ne laiffe pas cependant d'exercer une cruelle tyrannie fur ces infulaires.

Quand les galeres de Malthe viennent mouiller à Scarpanto, les habitans font dans des grandes inquiétudes pour cacher leur gouverneur; car la Porte les oblige de répondre de fa perfonne, fous peine de la vie ou de la perte de leurs biens ou de leur liberté.

que

Au côté feptentrional de Scarpanto, il y a une ifle appellée Sara ou Stalita. Cependant elle n'en eft pas fi près, les plus grands vaiffeaux ne puiffent mouiller dans l'espace qui eft entre deux, du côté de l'occident, où il eft affez large & profond: mais du côté de l'orient, il eft si étroit, qu'à peine une barque y peut venir mouiller fur environ quatre pieds d'eau.

SCARPE, riviere des Pays-Bas. Elle prend fa fource dans l'Artois, au-dessus d'Aubigny, & de-là elle coule à Arras, d. à Fampaux, g. à Roculs, d. à Vitry, g. à Brebieres, g. à Douay, au fort de Scarpe, à Pont-à-Rafle, d. à Lalain, d. à l'abbaye d'Anchin, à l'abbaye de Marchienne, g. à l'abbaye d'Hasnon, d. à Saint-Amand, à l'abbaye de Chau, d. à Mortagne, où peu après elle fe perd dans l'Escaut. Dict. géogr. des Pays-Bas.

. SCARPERIA, ville d'Italie, dans la Toscane, près de Pistoye, à feize milles de Florence. Elle eft, felon Daviti, renommée pour les cifeaux & couteaux que l'on y fait. Leandre nous apprend que les Florentins ayant fait la conquête de Piftoye, ruinerent la fortereffe d'Acciano, & bâtirent à fa place le château Scarperia.

SCARPHE & SCARPHEA. Voyez SCARPHIA.

1. SCARPHIA, SCARPHE ou SCARPHEA, ville de Gréce, chez les Locres Epicnemidiens. Strabon, l. 1 & ufe des deux premieres manieres d'écrire ; & Ptolomée, Etienne le géographe & Appien, employent la derniere. Les Latins varient auffi fur l'ortographe de ce nom; car Pline a écrit Scarphia, & Tite- Live Scarphea. Ce dernier dit, l. 31, c. 3, que Quintius étant parti d'Elathée, paffa par Thronium & par Scarphée, pour le rendre aux Thermopyles. Etienne le géographe dit aufli que Scarphea étoit voifine des Thermopyles; & fi la ville Scarphe de Strabon eft la même que celle qu'il nomme ailleurs Scarphea, elle étoit à dix ftades de la mer, & fur une élévation. Cafaubon, néanmoins, aimeroit mieux en faire deux villes différentes, & dans ce cas il voudroit lire Tapon, au lieu de Σκαρφή.

2. SCARPHIA, ifle de la mer Ægée, vis-à-vis de l'Attique. Ce n'étoit, felon Pline, l. 4, c. 12, qu'un écueil fans bourgs & fans villes.

SCARPIO, abbaye d'hommes, ordre de câteaux, en Espagne, dans la Catalogne, au diocèle de Lerida.

SCARPONNA ou SCARPONA, lieu fortifié, dans la Gaule Belgique, felon Diodore. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Durocortorum à Divodurum, entre Tullum & Divodurum, à dix milles de la premiere de ces places, & à douze milles de la feconde. Ce lieu, qui étoit à douze milles de la ville de Metz, conferve aujourd'hui fon ancien nom, quoiqu'un peu corrompu, car on le nomme Scarpaigne ou Charpeigne, & l'on y trouve divers monumens d'antiquité. C'eft un bourg fitué fur le bord de

la Mofelle.

SCARTHON, fleuve de la Troade, felon Ortelius, qui cite Strabon; mais quoique Strabon, l. 13, p. 587, parle de ce fleuve dans fa description de la Troade, il ne le place pas pour cela dans cette contrée, il le met fcule

ment au nombre des fleuves qu'on étoit obligé de traverfer plufieurs fois, en faifant la même route; & il dit qu'on pafloit celui-ci vingt-cinq fois. La question eft de favoir en quel pays étoit ce fleuve. Strabon femble dire qu'il étoit dans le Péloponnèfe; car il ajoute qu'il tomboit de la montagne Pholoa, & qu'il couloit dans l'Elée. Mais on ne connoît point dans le Péloponnése de fleuve nommé Scarthon: auffi Cafaubon foupçonne-t-il que ce nom pourroit être corrompu.

SCATARI ifle de la nouvelle France, adjacente à Louisbourg, qu'on appelloit autrefois le petit cap Breton. Elle a deux lieues de long. La baye de Miré n'en eft féparée que par une langue de terre fort étroite : c'eft de toutes les dépendances de l'lfle Royale la plus avancée à l'orient. On compte delà à Louifbourg cinq lieues marines de France, en tournant du fud à l'oueft. Le port de la Baleine eft entre-deux à pareilles distance de l'une à l'autre. * Hift. de la N. France, du P. Charlevoix.

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SCATEBRA, fleuve d'Italie, au pays des Volsques dans le Latium adjectum, ajouté. Pline, l. 2, c. 103, met ce fleuve dans le territoire de Cafinum, & ajoute que ces eaux étoient froides, & plus abondantes en été qu'en hyver. Ces deux qualités portent Cluvier à dire que c'eft une petite riviere, formée de diverfes fources abondantes, qui fortent de terre dans la ville de San Germano & dans fon voifinage. Le cours de cette petite riviere n'eft pas de plus de deux milles : au bout de cet espace elle fe perd dans une plus grande qui fe perd dans le Liris.

SCATONA. Corneille dit, fans citer fon garant, petite ville d'Italie, dans la Toscane. Elle eft peu éloignée d'un lac, où il y a une ifle flotante, autrefois recommandable, pour fes bons vins. La ville de Scatona a été fameufe, à caufe de certaines pierres qu'on trouvoit aux environs. Ces pierres étoient à l'épreuve du feu & ne fe calcinoient point. Cette ville eft inconnue aux géographes.

SCAULINO, SCAULINUM, château de l'Etat de l'Eglife, au duché d'Urbin, au petit pays de Carpegna, & fur une montagne dans le Monte Feltre. * Baudrand

Dict.

SCAURI-FUNDUS, lieu ou fonds de terre, en Italie. Le pape Sixte III, à ce que dit Platine, le donna à l'église de fainte Marie Majeure. Le nom moderne eft Porto Iscauros, felon le témoignage de Philippe Winghius, qui dans une lettre qu'il écrivoit à Ortelius, fon ami, lui marquoit qu'on voyoit encore les veftiges de ce lieu à la droite, en allant de Gaëtte à Traietto.

SCEA. Voyez TRIPOLIS. SCEACERIGES, fleuve de la Sarmatie afiatique. Pline, 1.6, c. 5, le met au voifinage de la ville Sindica, près du Bosphore Cimmérien.

SCEAFELL ou SNAWFELL, montagne d'Angleterre, dans l'ifle de Man. Les deux tiers de cette ifle font couverts de montagnes, qui occupent toute fa largeur d'un bout à l'autre, & la plus haute de toute eft celle de Sceafell d'où l'on peut, dans un beau tems, découvrir tout à la fois l'Angleterre, l'Ecoffe & l'Irlande. * Délices de la Gr. Bret. p. 305.

SCEBATIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacene, felon la notice d'Afrique, qui fournit Victorinus fon évêque.* Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 873.

SCELATITI, peuples de la Libye intérieure, felon Pline, L., c. 1. Un manuscrit confulté par Ortelius, au lieu de Scelatiti portoit Selatiti.

SCELENAS, ville de Thrace, felon Ortelius, qui cite Procope au quatriéme livre des édifices.

SCELERATA. Vonez CAR MENTALIS. SCELERDRIA, ifle dont parle Hefyche, qui ajoute qu'elle le nomme Anthia ; mais il ne dit point en quel endroit du monde fe trouve cette ifle.

SCELLA, province d'Afrique, dans l'Ethiopie occi-. dentale. Elle a pour borne, au levant, la haute province de Bamba, & celle de Tamba ; & à l'occident celle de Rhimba. Elle eft remplie de montagnes. On trouve d'un côté des rochers qui s'étendent à plus de dix lieues, fans interruption : ils font fi droits que lorsqu'on les regarde du pied, il femble que c'en foit un feul coupé à plomb par l'art. Le fommet n'eft pourtant ni inhabité, ni stérile ; les peuples qui l'habitent le cultivent avec foin, & y jouisfent d'un air extrêmement doux & fort fain : ce que l'on pouroit regarder, dans ce climat brûlant, comme une

des merveilles du monde. * Labat, Relation de l'Ethiopie occidentale, t. 1, p. 70.

Cette province fournit une grande quantité d'excellent fer, qui n'eft produit que par l'écume des rivieres & des torrens pour le recueillir ils étendent fur le bord des torrens des faisceaux de paille & d'herbes féches : l'écume de ces eaux ne manque pas de s'y attacher : on les retire quand on remarque qu'ils en font chargés: on les fait fecher : on en met de nouveaux à leur place; & quand ces premiers font fecs, on les fecoue pour en faire tomber la matiere dont ils étoient chargés : on la met dans des creufets, où à force de feu on la fait fondre, on la purifie, & on en fait des barres d'un excellent fer.

On trouve encore dans cette province des pierres de différentes figures, qui ont quelque transparence: on les appelle Tary-ya, dans le langage du pays, c'est-à-dire, pierre du tonnerre; parce que ces peuples s'imaginent qu'elles tombent du ciel, quand le tonnere gronde fur leurs têtes. Lorsqu'on leur a apporté du verre d'Europe, ils l'ont cru produit par le tonnerre, & lui ont donné le

même nom.

Cette province ne laisse pas d'être fertile, quoique pleine de montagnes, elle eft arrofée de tant de fources & de ruiffeaux, qu'on trouve par-tout des prairies couvertes d'une herbe fine & délicate, qui nourrit & qui engraifle des troupeaux nombreux de toutes fortes d'animaux domestiques, qui y feroient encore en bien plus grand nombre, fi d'autres troupeaux d'animaux fauvages & carnaciers n'en enlevoient une partie confidérable.

Chitucuello Cacoriondo eft la réfidence du gouverneur de la province. Cette petite place eft bâtie fur le penchant d'une très-haute montagne appellée Lombo.

Un feigneur, qui a le titre de Chitectri à Quin Benguela, demeure fur les frontieres de ce petit état, & de Rhimba, fur le penchant de la montagne Luno. Il eft fi puiffant, qu'il a fous fes ordres vingt-deux gouverneurs.

SCELLÉE, ( la fontaine ) fontaine de la Palestine, à deux traits d'arbalêtes des piscines de Salomon, ausquelles elle fournit leurs eaux, eft un creux profond où l'on des cend affez difficilement par un trou étroit, qui eft dans le champ qui le couvre. Ce creux eft long d'environ douze pas, large de trois ou quatre, & haut de quinze à feize pieds, autant qu'on en peut juger à l'œil. Il en fort trois fources du côté d'occident par de grandes fentes de roc, qui font comme des grottes ; & ces trois fources vont s'unir dans un canal taillé à hauteur d'homme, dans la roche vive, où l'on marche ailément. Ce canal va fe décharger près de la premiere des piscines, dans un petit réservoir, où l'on prend l'eau: de là, une partie va dans les piscines, & l'autre dans un conduit fait & couvert de pierres, qui eft au deffus d'elles, du côté du feptentrion, & qui ferpentant les montagnes, va jusqu'en Jerufalem. C'eft une grande commodité pour cette ville, qui fans cela n'auroit pas abondance d'eau, mais cette commodité vient de loin; car J'eau n'y arrive qu'après des détours de plus de trois lieues. * Le P. Nau, Voyage de la Terre-Sainte.

On a bâti auprès de la fontaine fcellée, & à la tête de ces piscines, un château où l'on entretient des perfonnes, qui veillent à la confervation de ces eaux. Les infidéles ne permettent point aux chrétiens d'y entrer, on ne fait pourquoi. Si cette fontaine fcellée eft le fons Signatus, dont il eft parlé aux cantiques, elle n'étoit pas moins gardée autrefois : car on dit qu'elle avoit ce nom, parce que Salomon, pour la conferver en fa pureté, en fermoit l'entrée de fon Iceau royal.

Il y a une fontaine plus bas que la derniere des trois piscines, au fond de la vallée, tirant au midi. Elle en eft à trois ou quatre cents pas loin, & fervoit à arrofer le jardin fermé de Salomon, dont le livre des cantiques fait auffi

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2. SCENÆ MANDRORUM, ville d'Egypte, au-delà du Nil. L'itinéraire d'Antonin la marque entre Aphroditon & Babylonia, à vingt milles de la premiere de ces places, & à douze milles de la feconde.

3. SCENÆ. VETERANORUM, ville d'Egypte : elle eft marquée, dans l'itinéraire d'Antonin, fur la route de Pelufe à Memphis, entre Thou & Helus, à vingt - fix milles du premier de ces lieux, & à quatorze milles du fecond.

SCENIOS ou SCENEOS, lieu quelque part dans l'Afie, peut-être au bord de la mer Rouge. Pline, l. 6, c. 29, & Solin, c. 56, p. 87, le mettent à deux cents vingt-cinq milles de l'ifle de Malichu.

SCENITÆ ARABES, peuples dont plufieurs auteurs anciens ont fait mention, & qu'ils ont placés en divers pays. Pline met Scenites arabes dans l'Arabie qui eft audelà de Pelufe, & qui s'étend jusqu'à l'Arabie heureuse ; mais Solin, apparemment pour avoir mal entendu Pline, c. 33, p. 68, dit que les Scenites arabes habitoient dans l'Arabie heureufe. Strabon, en décrivant les pays qui font entre la Méfopotamie & la Cœlefyrie, y placent les Scénites arabes, ce qui fembleroit dire que ces peuples n'étoient pas voifins de l'Egypte. Cependant Pline, 1.6,c. 28, lui-même met des Scénites arabes à la droite de l'Euphrate, ajoutant feulement qu'ils étoient Nomades, c'est-à-dire, qu'ils n'avoient pas de demeures fixes. Ptolomée connoît auffi des Scénites arabes, dans l'Arabie heureufe, & Ammien Marcellin, l. 23, dit que les peuples que les anciens appellerent Scénites arabes, furent dans la fuite nommés Sarrazins. Cependans tous les Sarrazins n'avoient pas été originairement Scénites arabes; il y en avoit de Nomades & de Scénites ; quelques-uns étoient Ethiopiens, & d'autres Arabes. Les Scénites arabes étoient dans la Méfopotamie, en deçà de l'Euphrate; & depuis la Mésopotamie jusqu'aux deserts Palmyrénes de Syrie, on trouvoit des Nomades arabes: depuis la Syrie jusqu'au golfe Arabique, en tirant du côté de l'Arabie heureufe, on trouvoit des Scénites arabes. Il y avoit encore des Scénites arabes le long de la côte, depis le golfe Elanite jusqu'au promontoire Héroopolitique, & quelques-uns près de la ville des Heros, en tirant vers le midi. Les Troglodytes éthiopiens, quoique Nomades, furent auffi appellés Scénites, & enfuite Sarrazins. Enfin Ptolomée marque des Scénites dans l'Ethiopie, près des cataractes du Nil. C'est ce qui a porté Ammien Marcellin à étendre les Sarrazins depuis l'Affyrie & la Méfopotamie, jusqu'aux cataractes du Nil, parce que la postérité donna le nom de Sarrazins à tous les Arabes Scénites & Nomades.

SCEPSIS, ville d'Afie, dans la petite Myfie. Ptolomée, 1.5, c. 2, la marque dans les terres. Suidas & Etienne le géographe la mettent dans la Troade. SCEPSIS, felon Pline, l. 1, c. 30, étoit une contrée de l'Afie; mais il entend apparemment par là le territoire de la ville de mê

me nom.

SCEPTRA, ville de l'Afie mineure. C'étoit une des fept villes dont Cyrus fit préfent à fon favori Pytharcus, au rapport d'Athénée, qui s'appuye fur l'autorité d'Agathoclès le Babylonien.

1. SCEPUS, comté de la haute Hongrie, aux frontieres de la Pologne, qui le borne au nord : il a le comté de Saros, à l'orient, les fept petites villes des montagnes, & partie du comté de Liptow au midi; & du côté de l'occident, il eft borné partie par le même comté de Liptow, partie par celui d'Arava. Il eft coupé par diverfes rivieres, entr'autres par celle de Poprat, qui le traverse du midi occidental au midi oriental, en ferpentant. Les principales places de ce conté font:

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Ce comté, qui appartenoit à la Pologne, en fut démem bré l'an 1108. Boleflas III, roi de Pologne, en mariant fa fille Judith avec Etienne, fils de Coloman, roi de Hongrie, lui affigna pour dot ce comté, qui eft toujours refté depuis fous la domination des rois de Hongrie.* M. le Ch. de Solignac, Hift. de Pologne, 1. 5.

2. SCEPUS, château de la haute Hongrie, au comté de Scepus, auquel il donne fon nom. Il eft fitué dans la partie orientale de ce comté, en tirant vers le midi.

SCETIN, & METRIA MONTEM : on lit ces mots dans Nicephore Callifte, au livre huitième, & dans divers autres endroits; & il place ces lieux en Egypte, aux environs du lac Marcote. D'un autre côté, dit Ortelius, on lit dans l'histoire eccléfiaftique de Socrate Scitin & Nitria; ce qui · pourroit bien être la véritable orthographe. Il ajoute que SCETIS OU SCITIS, eft peut-être ce que Ptolomée appelle SCITIACHA REGIO.

SCETE, ou SCITE, eft une montagne de la Lybie, & non de l'Egypte, comme quelques-uns l'ont cru. Elle eft fameufe par le grand nombre des faints folitaires qui l'ont habitée. Le lac Mareotis & d'autres montagnes le féparent de l'Egypte.* Acta Sanctorum, t. 4, julii die 19.

SCETRA, ille de l'Inde. On tiroit de cette ifle l'aloès

rouge.

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SCHABALICH, nom d'une montagne de la province de Tranfoxane. Elle eft bordée par le fleuve de Schasch, qui empêche les Turcs de faire des courfes dans la ville de Schasch.* D'Herbelot, Biblioth. or.

SCHAB SAOUAN, nom d'un lieu de la province de Fars, qui eft la Perfe proprement dite, fur les confins de Naoubendigian, qui palle pour , qui palle pour être un des quatre endroits que les Orientaux appellent Arbaâ Montazahât, V. paradis, les quatre paradis de l'Afie.

SCHABIAH, ville d'Afrique, au pays des Soudans ou Négres. Elle eft fituée bien avant dans les terres, au-delà du Nil occidental, c'est-à-dire, du fleuve Niger. Il y a de cette ville jusqu'à celle de Cougah, qui eft peut-être Congo, un mois entier de chemin, felon Edriffi, dans la troifiéme partie de fon premier climat.

SCHABOURABAD, ville de Sapor. Quelques-uns appellent ce lieu Saïrabad. Il eft proche de Jérufalem, & c'eft où Esdras mourut & reffuffita, felon la tradition mahométante.

SCHABRAN, ( le territoire de) eft fitué dans le Schirwan, au nord de la mer Caspienne, près celui de Muschkur, dont il n'eft féparé que par le fleuve Bælbælæh. Il s'étend du côté du fud jusqu'aux monts Bærmæk, du côté du couchant, il vient jusqu'aux monts inférieurs de Ruftau & de Schesparah. Ce territoire eft beau, & l'on y trouve le bourg de Schabran, qui eft beau & grand, & donne fon nom au territoire. Autrefois ce territoire appartenoit à la Perfe, & les revenus appartenoient au fultan de Derbent, qui y avoit établi un darga pour y commander en fon nom: mais les rebelles le maffacrerent, avec tout ce qu'ils purent rencontrer d'hommes & de femmes, parce qu'ils étoient mahométans Schahi, raferent le bourg, & brulerent tous les villages. Lorsque la fureur des rebelles fut ralentie, plufieurs habitans fe raffemblerent, & rebâtirent leur bourg. Ce pays eft fous la domination de la Ruffie depuis 1727, que les limites ont été ftipulées entre cet empire & celui des Turcs. Comme ceux de Schamachie tirent la plupart de leurs grains de Schabran, finon ils font contraints d'aller en chercher à Muschkur, d'où ils ne peuvent les transporter que fur des chameaux ou des chevaux de charge, par les détroits des montagnes, qui fon presqu'impraticables:le daud-beg de Schamachie employa toutes fortes de moyens pour arrêter la conclufion du traité des limites entre les deux empires : il la retarda pendant deux ans, aubout desquels elle fe fit ; & le territoire de Schabran paffa fous la domination de la Ruffie, qui ne fouffre point qu'on en transporte les grains à Schamachie.

Il y a dans ce territoire d'excellente terre pour le bled, & de très-bons pâturages: les prairies y font toujours couvertes de verdures, même pendant l'hyver. Les Alluffes, qui paffent l'été dans les montagnes, descendent l'hyver dans ces prairies où ils font paître leur gros & menu bétail, moyennant une certaine fomme.

Les habitans de ce territoire font fort doux : ils font mahométans Sunni; autrefois ils étoient Schahi. Chaque village a fon ancien ; & ces anciens forment divers corps,

qui ont chacun un juhs bachi à leur tête. Il y a un darga établi fur tout ce territoire, lequel, conjointement avec un kalif, établi par tous les eccléfiaftiques, prend connoisfance de tous les différends, & les accommode.Il y a beaucoup de fabriques de foie à Schabran. * Description des bords occidentaux de la mer Caspienne, par M. Garber, offi cier dans ces pays au fervice de la Ruffie.

SCHADBAG, ville de la province de Khoraffan. C'est dans cette ville qu'Alischah, fils de Takasch, fut pris avec plufieurs autres princes par Gaïatheddin, troifiéme fultan de la dynastie des Gaurides. Le nom de cette ville fignifie en perfien, la vigne ou le jardin de plaisance. On trouve cependant cette ville, qui étoit très forte, nommée dans quelques auteurs Schadakh & Schadiakh.

SCHADIAKH, ville forte du Khoraffan. Elle fut affiégée par Takasch ou Tagasch, fultan des Khouarezmiens. SCHADUKIAM, le plaifir & le défir. Ce mot perfien qui eft compofé de deux autres, eft le nom d'une province fabuleufe du pays de Ginnistan, que les romans orientaux difent être peuplé de Dives & de Peris. C'eft un pays non moins fabuleux que la province de Schad, V Kiam. Nous pourrions l'appeller le royaume des Fées, auffi bien que l'empire des génies, ou encore mieux, en fuivant fa propre fignification, le pays de Cocagne. La ville capitale de ce pays imaginaire porte le nom de Ghevher Abad, en langue perfienne, nom qui fignifie la ville des Joyaux.

SCHEHERBAZ; c'est un des noms du grand fleuve, que les anciens ont nommé Oxus & Bætrus. Les Arabes l'appellent Giftron & Nahar, le fleuve par excellence; & les Perfans, Amou & Roudkaneh, la riviere par excellence.

1. SCHAFFHOUSE, canton de la Suiffe, au-delà du Rhin, fur les terres de l'Allemagne, & le douziéme en nombre entre les cantons. Quoique petit, il eft de grande importance à la Suiffe à laquelle il fert comme de boulevard contre l'Allemagne. Il eft borné au nord & à l'occident par la Suabe, à l'orient par le canton de Zurich & au midi il touche en partie ce canton & en partie le Thourgaw, dont il eft féparé par le Rhin. Le terroir y eft trèsbon: il produit du bled & des fruits : il abonde en pâturages, & fournit d'excellent vin. Le pays eft très-beau, & le Rhin y rend le commerce floriffant.

Ce canton eft partagé en plufieurs petits bailliages. Dans le Klergaw, il y a au deffous de la ville; 1. le bailliage de Neuhaufen, avec le petit château de Werd, ou Im-Werd, fitué fur un rocher, au bord du Rhin, visà-vis de Lauffen. Le couvent de Schaffhouse l'avoit acheté l'an 1429; 2. celui de Rudlingen, Buchberg & Cappel d'où dépend Elliken, 3. celui de Beringen & Hemmethal; 4. Læningen & Guntmadingen.

Sur le mont Randen; 5. les bailliages de Schleitheim & Begkingen, avec la haute jurisdiction de Furtzheim Grimmetshofen & Epfenhofen; 6. Merishausen, avec Under & Ober-Bargen. Il y a dans cette montagne quelques mines de fer.

Sur le mont Reyet; 7. le bailliage de Herblingen, d'où dépendent Stetten, Buttenhart, Lohn, Opfershofen, Altorff, Biberach & Hofen.

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Dans le pays de Hegaw; 8. les bailliages de Theyngen & Barzheim; 9. Buch, d'où dépendent Buefingen, Bruchthalen, Widlau & Generfbrunnen. Il eft à remarquer que Buefingen, qui eft à demi-lieue de Schafthoufe, étoit, il y a huit à neuf cents ans, un village paroiffial, d'où dépendoit Schaffhoufe, dans le tems qu'elle n'étoit qu'un village. Mais la fille a englouti la mere; & l'églife paroisfiale de S. Jean de Schafthoufe eft celle d'où dépend Buefingen.

Dans le vieux comté de Baar; 10. le bailliage de Neuhaufen, for Eken. Tous ces bailliages ne font que de bonnes châtellenies. Pour les gouverner, on y envoye des membres de grand confeil, excepté le dernier qu'on donne ordinairement à un bourgeois d'Engen en Souabe.

Outre cela il y a le bailliage de Neunkirch ou Neukirch, dans le Kletgaw, que l'on donne ordinairement à un bourgeois de la ville. De ce bailliage dépendent Hallæu, Sieblingen, Wilchingen, Ofterfingen, &c. Au refte, il eft à remarquer que dans le Kletgaw la haute jurisdiction appartient au comte de Sultz, comme un fief de l'Empire, quoique fous la fouveraineté de Schaffhouse. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 3, p. 88. Ggg ij

Tome V

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