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SCHORNDORFF, ville d'Allemagne, dans la Suabe, au duché de Wirtenberg. Elle eft fituée fur la rive gauche de la riviere de Rems, entre Gemund & Weibling, environ à fix lieues de Stutgard, vers l'orient feptentrional. Corneille ajoute qu'elle eft à pareille diftance d'Hailbron au levant d'hiver; mais pour parler jufte, il devoit dire à plus de triple de diftance. Schorndorff eft défendue par un bon château. On fait dans cette ville une grande quantité de fel. Les François ayant pris cette place en 1647, la rendirent l'année fuivante au duc de Wurtenberg, par le traité de Weftphalie. Cette ville fut prife encore en 1707, par le maréchal de Villars. * De l'Ile, Atlas.

SCHOUMAN, nom d'une ville fituée au-delà du fleuve Gihon, dans le Sogd ou plaine de Saganian, à la fin du quatrième climat, fous la longitude de 91 ou 924 & 30 ou so, & fous la latitude feptentrionale de 37 ou 38¢ & 20', felon Abulfeda, dans fon vingt-fixiéme climat, qui eft une portion de terre particuliere, à laquelle il donne

le nom de climat connu.

SCHOUSCH & SCHOUSCHSTER, & quelquefois SCHISCHDER: c'eft le nom de l'ancienne ville de Sufe, capitale du Khoureftan ou Khouzistan, qui eft l'ancienne Suziane.

Les Perfans, qui l'appellent auffi Tofter, tiennent par tradition, qu'elle a été bâtie par Houschenk, troifiéme roi de Perfe, de la premiere race, nommée des Pischdadiens. Les tables arabiques donnent à cette ville 84d 30 de longitude, & 31d 30' de latitude feptentrionale, & la placent dans le troifiéme climat.

SCHOUTEN, (Les quinze ifles de) ifles de la mer du fud, environ à sd de latitude méridionale, vers les 174d de longitude, à l'orient de l'ifle de la nouvelle Bretagne, & à une affez petite distance des côtes de la nouvelle Guinée ou de la terre des Papous. Ces ifles portent le nom de Guillaume Schouten, Hollandois, qui les découvrit en 1616. De l'Ifle, Atlas.

SCHOWEN, Scaldia, ifle des Pays-Bas, dans la province de Zelande. Elle eft féparée au nord de celles de Goerée & d'Over-Flackée , par le Grevelingen Crammer, & au midi de celles de Walcheren, & de Noort Bevelant, par l'Ofter Schelde ou Escaut oriental. Elle a l'ifie de Duyveland à l'orient, & la mer la baigne au couchant. Elle étoit beaucoup plus grande avant que la mer en eut inondé une partie. On ne lui donne que fept lieues de tour. Ses villes font Ziriczée, Brouwershaven & Bommene. On y voit outre cela plufieurs villages & châteaux. Le terroir eft abondant en racines appellées garannes, & qui font propres pour la teinture. * Dict. géogr. des Pays-Bas. Jaillot,

Atlas.

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2. SCHUENIX ou SCHWEIDNITZ, ville d'Allemagne, dans la Siléfie, fur la riviere de Weiftritz, & la capitale d'une principauté à laquelle elle donne fon nom. Elle eft fituée fur un lieu un peu élevé; ce qui fait qu'elle a la vûe fur la campagne qui eft agréable & très-fertile. Cette ville n'eft pas grande. Ses murailles qui paroiffent fort anciennes, font bâties de briques, & munies de quelques tours rondes. Il y a dans cette ville un château, une belle place & un college de Jéfuites, dont l'église est l'une des plus grandes & des plus belles de la province. La tour en eft admirable dans fa hauteur; & il y a une horloge qui fe fait entendre de fort loin, par le carillon qui précède le fon des heures, *Corn. Dict. Jovin de Rochefort, Voyage d'Allemagne & de Pologne. Jaillot, Atlas.

SCHÜLPORTE, Porta cali, abbaye d'hommes, or

dre de citeaux, en Allemagne, dans la Thuringe, près de Naumbourg; l'abbé avoit autrefois fcéance dans les états du pays. Maurice, électeur de Saxe, la convertit en 1543, en un collége où on entretient cent cinquante écoliers. Elle eft environnée de montagnes & de forêts; l'églife y subsiste en entier.

SCHULTZ ou SULTZ, ville d'Allemagne, dans la Sua. be, au duché de Wurtenberg, fur le Necker, entre Rotweil & Tubingen, à peu près à égale distance de chacune de ces villes, vers les confins de la principauté d'Hohen Zollern. Jaillot ne fait qu'un village de Sultz.

SCHUSS, riviere d'Allemagne, dans la Suabe. Elle prend fa fource au midi oriental, & affez près de la ville de Buchau, arrofe d'abord l'abbaye de Schuflenried, & prenant fon cours du nord au midi, après avoir reçu quelques petites rivieres, & baigné l'abbaye de Baind ou Beünt & la ville de Ravenfburg, elle va fe perdre dans le lac de Conftance, entre Buchorn & Langen-Argen. * De l'Ifle, Atlas.

SCHUSSENRIED ou SCHUSSERIED, abbaye d'Allemagne, dans la Suabe, assez près, & au midi du lac de Federfée, à la fource de la riviere de Schuff, qui lui donne fon nom. C'étoit autrefois un château que les barons Berenger & Conrad de Schuffenried, convertirent en un monaftère de l'ordre de prémontré en 1188. Le premier y prit l'habit de cet ordre. Ce monaftère fut gouverné par des prévôts jusqu'à Conrad Raubert, qui obtint des peres du concile de Bafle, le titre d'abbé, avec la croife & la mitre. * D'Audifret, Géogr. anc. & mod. t. 3.

SCHUT ou SCHIT, ifle de la haute Hongrie. Le Danube la forme en entrant dans ce royaume, & un peu audeffous de la ville de Prefbourg. Il y a le GRAND & le PETIT SCHUT, qui font féparés par le principal lit du Danube. Le petit qui eft à la droite n'a pas plus de trente-cinq mille pàs de circonférence, & environ huit mille dans fa plus grande largeur. Son étendue eft entre Altenbourg & Javarin. Quant au grand Schut, il s'étend à la gauche du Danube, depuis Prefbourg jusqu'à Comore. Les habitans du pays l'appellent Chalokews, & on lui donne quatrevingts mille pas de circuit. C'est le feul qui foit peuplé de villes ou de bourgs, & l'on y remarque entr'autres Comore & Samorien. Il n'y a pas un village considérable daus le petit Schut. De l'Ifle, Atlas.

SCHUTTER, Offonis Cella, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, dans la Suabe, au diocèfe de Strasbourg, dans l'Ortnau.

SCHWABACH, ville très peuplée d'Allemagne, dans le margraviat d'Anspach, fur une petite riviere de fon nom qui fe jette une lieue de là dans le Rednitz, à quatre lieues au midi de Nuremberg. Il y a beaucoup de Juifs, & une colonie de refugiés Francois, qui y ont établi des manufactures.* Zeyler, Francon. Topog.

SCHWABEN, grande contrée d'Allemagne, dans fa partie méridionale. Les Allemands écrivent Schwaben, & les François Souabe ou Suabe. Voyez SUABE.

SCHWALBACH, bourg d'Allemagne, dans le Wefterwald, & dans les états de Ñaffaw, fur la riviere d'Aar, à trois lieues au-deffus de Dietz. Il y a un autre bourg de même nom fur la même riviere, à trois lieues au-delfus du précédent, dans le bas comté de Catzenellobogen. On le nomme Langen Schwalbach, pour le diftinguer de l'autre. On trouve à Langen-Schwalbach des eaux minérales fort eftimées. Elles ont un petit gout aigret, qui approche de celui du vin de Rhin.* Baudrand, Dict.

SCHWAN, ville d'Allemagne, dans le cercle de la basfe-Saxe, au duché de Mecklenbourg, dans la seigneurie de Roftock. Cette petite ville ou bourgade eft fituée fur la Warne, dans l'endroit où cette riviere en reçoit une autre, qui vient de l'occident. * Jaillot, Atlas.

SCHWANDEN, bourg de Suiffe, au canton de Glaris, vers l'endroit où les deux rivieres, la Lint & la Sernft, mêlent leurs eaux. Schwaden eft un grand & beau bourg. Il compofe une paroiffe qui eft la plus grande du canton après celle de Glaris, & d'où dépendent fept ou huit villages, entr'autres celui de Luchfingen. Guilliman croit que le nom de Schwanden vient des anciens Suanetes, peuples des Alpes, & que Pline, l. 3, c. 20, nomme avec les Rhegusques. Cette conjecture eft heureuse, & paroît d'autant mieux fondée que les Rhegusques, que Pline donne comme leurs voifins, font les habitans du Rhintal. Schwanden

eft tout entier de la religion proteftante, & c'eft dans ce bourg que fe tiennent ordinairement les affemblées générales des proteftans du canton. Il y avoit autrefois une fortereffe, qui eft détruite depuis long-tems. * Etat & Dél. de la Suiffe, t. 2, p. 473.

SCHWARTSENBOURG, SCHWARTZEMBOURG OU SCHWARTZBOURG. Voyez SCHWARTZBOURG, no 2.

SCHWARTZ ou SCHWATZ, ville d'Allemagne, dans le Tirol, fur l'Inn, à deux milles & demi d'Inspruck, entre Halle & Ratenburg. Cette ville eft recommandable pour les mines de divers métaux. La riviere coule en cet endroit avec une telle rapidité, qu'on n'y fauroit naviger. On y fait flotter du bois qui descend de plufieurs endroits de la vallée qu'elle arrofe dans tout fon cours. Quelques géographes prennent cette ville pour l'ancienne Salacium. Jaillot, Atlas. Corn. Dict. Jovin de Rochefort, Voy. d'Allemagne & de Pologne.

Lazius croit que cette ville eft la Sevatum d'Antonin. Quant à Salacium, je ne trouve ce mot dans aucun an

cien.

SCHWARTZWALDS, (les) montagnes de la Forêt Noire. La partie la plus méridionale de ces montagnes a été connue des anciens fous le nom d'Abnoba Mons, & le refte fous celui d'Hercynia Silva, fi fameufe du tems de Jules Cefar. Ces montagnes fe divifent ordinairement en feptentrionales & méridionales, & font féparées les unes des autres par le Kântzig. Elles font renfermées entre le Rhin, qui les borne au midi & au couchant, le Necker, depuis fon coude le plus oriental jusqu'à fon embouchure au levant & au nord; s'étend depuis le lac de Conftance & les villes foreftieres fituées à fon midi, jusqu'à Heydelberg & Manheim, où l'embouchure du Necker lui fert de limites du côté du feptentrion. Les principales rivieres qui prennent leur fource dans ces montagnes, font le Danube, le Necker, la Schlucht, la Wics, le Kintzig, la Murg, l'Entz, la Saltza, le Graich & l'Elfatz. * Supplément au manuscrit de la bibliothéque de M. de Corberon, premier prefident au confeil fouverain d'Alface.

SCHWARTZACH, ville d'Allemagne, dans la Franconie, & dans l'évêché de Wurtzbourg, au comté de Castel, fur la rive gauche du Meyn, un peu au delfous du château de Halburg.* Jaillot, Atlas.

SCHWARTZBACH, abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, dans la Suabe, au diocèfe de Strasbourg, dans l'Ortnan vers le nord.

1. SCHWARTZBOURG, comté d'Allemagne, dans la Thuringe, entre le duché de Weimar, le bailliage de Salfed, & le comté de Henneberg. Il eft divifé en fupérieur & inférieur qui renferment plufieurs bons bailliages, & qui font féparés l'un de l'autre par le territoire d'Erford. Le fupérieur eft proprement le comté de Schwartzbourg: il eft compofé de plufieurs fiefs qui relevent de divers princes ; & il a été ainfi nommé du château de Schwartzbourg, qui eft fur la petite riviere de Schwartza. Les autres lieux qui font chefs de bailliage font Anftadt, fur la riviere de Géra, Rudolftadt, fur la Sala, Koenis & Blanckenberg. Le comté inférieur renferme les bailliages & bourgs de Sunders-haufen, fur la Wipre, de Franckenhufen, de Strausberg, fur la frontiere du comté de Hohenftein, & de Heringen, fur la petite riviere de Helm. * D'Audifret, Géogr. ancienne & mod. t. 3, p. 347, édition 1695.

Les comtes de Schwartzboug, descendent de Witekind le Noir, qui s'étant fait chrétien, fut invefti par Charlemagne, d'une contrée de vingt milles de longueur, dans la forêt de Thuringe. Il laiffa deux fils, Charles & Louis : le premier eut le pays de Schwartzbourg, & continua la branche de ce nom; Louis eut la feigneurie de Gleichen, & de lui font iflus les comtes de Gleichen. Les comtes de Schwartzbourg tenoient un rang confidérable en Allemagne, & furent du nombre des quatre comtes de l'Empire. Gunther fut élu empereur à Francfort le jour de la purification de la Vierge en 1349, par Henri, archevêque de Mayence, Rodolphe comte palatin du Rhin, Erric, duc de Saxe, & Louis margrave de Brandebourg, après qu'on y eut tenu une affemblée générale, où l'élection de Charles de Luxembourg fut déclarée nulle, parce qu'elle avoit été faite au préjudice du légitime empereur Louis de Baviere, & que des cinq électeurs qui avoient élu Charles, il y en avoit deux qui n'avoient nul droit à

l'élection. Mais quelque tems après les électeurs Palatin & de Brandebourg le rangerent du côté de Charles, & Gunther ayant été empoisonné par un breuvage, que lui donna un médecin de Francfort, & qui le jetta dans une extrême langueur, céda tout fon droit à l'Empire à Charles, qui lui donna en récompenfe vingt-deux mille marcs d'argent, & deux villes dans la Thuringe, pour en jouir fa vie durant. Il n'en jouit pas long-tems, car il mourut un mois après à Francfort. Les comtes de Schwartzbourg font à préfent divifés en deux branches : celles d'Arnftadt & de Rudolftadt. Ils ont poffédé les feigneuries de Lohr & de Clettenberg, qu'ils acquirent en 1593, à la mort d'Erneft dernier comte de Hohenftein, en vertu de la confraternité héréditaire faite en 1443, entre les maifons de Schwartzbourg, de Stolberg & de Hohenftein. Ils obtinrent même une fentence de la chambre impériale, contre l'évêque d'Halberstadt, qui vouloit les réunir à fon domaine comme feigneur dominant. Ils en furent dépouillés pendant les guerres d'Allemagne, & par les traités de Weftphalie elles ont été irrévocablement unics à l'évêché d'Halberstadt, avec le comté d'Hohenftein, fauf à l'électeur de Brandebourg, comme poffeffeur héréditaire de cet évêché, d'en dispofer nonobftant toute conteftation de quelque force & autorité qu'elle foit, & par qui que ce foit qu'elle puiffe être

formée.

2. SCHWARTZBOURG ou SCHWARTZEMBOURG, bailliage de la Suiffe, & l'un des quatre que les cantons de Berne & de Fribourg poffédent par indivis. Ce bailliage effectivement femble fait pour être commun entre ces deux cantons, puisqu'il les touche tous deux, étant comme entre les deux villes de Berne & de Fribourg, mais de beaucoup plus méridional. Ce bailliage n'eft pas bien grand. Il eft compofé de fix ou fept paroilles, & comme enfermées entre deux petites rivieres qui lui fervent de bornes, la Sense du côté de Fribourg, & le Schwartzwaffer du côté de Berne. Ces deux rivieres fe joignent & terminent le bailliage par leur union. La Senfe ou Singine va enfuite fe jetter dans la Sane, un peu au-deffus de Laupen. Les Bernois dit de Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 262, acheterent de la maifon de Savoye en 1427, la vallée de Schwartzembourg, avec Grasbourg & Guggisberg; de forte que la fouveraineté, le haut domaine, les droits de régale, & la connoiffance des appels du bailli, appartiennent aux Bernois feuls: mais la feigneurie utile appartient en commun aux deux cantons de Berne & de Fribourg, qui tour-à-tour envoyent à Schwartzembourg un bailli, dont la commiffion eft pour cinq ans. Les habitans de ce bailliage font tous profeffion de la religion proteftante, & font tous Allemans. * Délices de la Suisse, t. 3, p. 67.

3. SCHWARTZBOURG, bourg de Suiffe, au bailliage de même nom, dont il eft le chef lieu. Ce petit bourg a un château qui eft la réfidence du bailli. Il y en avoit anciennement un autre dans le village de Grasbourg, & où les baillis réfidoient ; mais comme il étoit vieux, & qu'il en auroit trop couré pour le réparer, les Bernois aimerent mieux l'abandonner. Les villages paroiffiaux, outre Schwartzbourg & Grafbourg, font Guggisberg, Albligen & Valeren. La paroiffe de ce dernier comprend vingt & un tant villages que hameaux. * Délices de la Suiffe › t. 3, P. 68.

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SCHWARTZEMBERG, principauté d'Allemagne dans la Franconie, entre l'évêché de Bamberg, & le marquifat d'Anspach. Elle tire fon nom du château de Schwartzemberg, fituée fur la petite riviere de Lée, à une heure du bourg de Langfeld. Ce n'étoit anciennement qu'une feigneurie peu confidérable, que l'empereur Sigismond érigea en baronnie l'an 1417, en faveur d'Erckinger de Schwarzenberg. L'empereur Maximilien I lui donna le titre de comté à la diete d'Augfbourg, l'an 1 566, & l'empereur Ferdinand III créa prince de l'Empire le comte Jean Adolphe, qui fut reçu en cette qualité dans le collége des princes l'an 1645. Il n'y a dans cette principauté que les petites villes de Schenfelt, & de Marckbrait. Le prince Schwartzenberg poffede encore la baronnie de Sainsheim, qui eft l'ancien patrimoine de fa maifon, & pour laquelle il a féance & voix dans le banc des comics de Franconie. * D'Audifret, Géogr. t. 3, p. 187, éd. 1695.

1. SCHWARTZENBACH, & ALGETSHAUS, juftice de Suiffe, au Toggenbourg inférieur, où elle a le feptième

rang parmi les justices du pays. Elle tire fon nom du bourg de Schwartzenbach, qui ett le chef-lieu de cette juftice. Voyez l'article qui fuit. * Etat & Délices de la Suiffe, t, z, pag. 321.

2. SCHWARTZENBACH, bourg de Suiffe, au Toggenbourg inférieur, & le chef-lieu de la juftice à laquelle il donne fon nom. C'étoit anciennement une ville, & ce n'eft plus aujourd'hui qu'un bourg avec un château. Ce fut l'empereur Rodolphe de Habfbourg qui fonda Schwarzenbach en 1273, au commencement de fon regne, à l'occafion des guerres que fe faifoient Hulric de Guttingen & Henri de Wartenberg, qui fe disputoient la poffeffion de l'abbaye de faint Gall. Le principal motif de ce prince, en bâtiflant cette ville & fon château, étoit de s'en fervir pour arrêter les courfes que faifoient les comte de Toggenbourg dans le Thourgaw. Pendant ces troubles, & durant ceux qui les fuivirent, Schwartzenbach fut comme l'antagonifte de Wyl. Elle fut plufieurs fois prife, détruite & rebâtie. L'abbé Henri II, de la maison de Ramftein, la ruina pour la derniere fois, & obtint de l'empereur Albert les habitans de Schwartzenbach feroient transférés à Wyl. Depuis ce tems-là elle ne s'eft point relevée. Jacques Vogt de Frawenfeld demeura cependant maître du château qu'il répara des débris des murs de la ville. Dans la fuite un gentilhomme nommé de Greiffemberg l'acheta; & enfin par la même voye ce château eft parvenu aux abbés de faint Gall. Dans l'étendue de cette juftice on trouve un peu audeffus du confluent du Thour & de la Glatt, le château de Gielsperg, qui a autrefois appartenu à une famille noble nommée de Gielen. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 3, P. 321.

d

que

SCHWEIDNITZ. Voyez SCHUENIX. SCHWEINFURT, ville impériale d'Allemagne, dans la Franconie, fur le Meyn, entre les bourgs de Ritschenhaufen & Hazefurt, à 23a de longitude, & à environ 51 de latitude. Cette ville a un territoire, avec quelques villages riches, fitués au meilleur endroit de la Franconie: aufli fe fait-il à Schweinfurt un grand trafic de froment, que les habitans des lieux voifins y apportent, & que l'on fait conduire ailleurs par eau. Outre le froment on y vend des draps & les toiles qu'on y porte de la contrée de Rhon & d'ailleurs, aufli - bien qu'une grande quantité de plumes d'oye. Tout cela fe transporte dans le refte de l'Allemagne. Cette ville, du tems de l'empereur Henri III, appartenoit à Othon, qui fe nommoit comte de Schweinfurt. Elle appartint enfuite à l'empereur, & devint peu après impériale & libre. Les empereurs l'engagerent en 1300, à l'évêque de Wurtzbourg, & dix ans après aux comtes de Henneberg, qui vendirent au même évêque la moitié des droits qu'ils avoient fur cette ville. Enfin l'empereur Wenceflas prit une groffe fomme d'argent de ce prélat, pour la charger davantage; mais elle s'eft toujours rachetée. En 1576, elle vendit la prévôté de Gochsheim à l'un des fucceffeurs de Gerard de Schwartzbourg, qui lui avoit rendu la liberté.Enfuite elle fe mit fous la protection de Nuremberg, & reçut à fon exemple les Suédois en 1647. La république eft compofée du confeil fecret des fix anciens qu'ils appellent der fechfer ftard, du nombre desquels on prend les confuls nommés obern burgermeister, qui ont la principale autorité Il y fix échevins qui font appellés gerichtsherrem, c'eft-àdire, juges ou feigneurs du droit. Il y a encore douze fénateurs qui fe trouvent au confeil les jours ordinaires. Douze autres s'affemblent avec les vingt-quatre pour les caufes criminelles ; & quand il eft queftion d'élire les magiftrats, ou de faire quelques impofitions, huit autres nommés die achter, choifis entre le peuple, affiftent aux comptes publics, qui fe rendent tous les ans. Le fénat étant tenu le matin, on donne audience l'après midi; & les habitans doivent être tirés en inftance par devant le Stattgericht, ou jugement de la cité. Il n'y a point d'appel fi ce n'eft au-delà de deux cents florins. Quoique le territoire de cette ville foit environné des terres de l'évêque de Wurtzbourg, les habitans s'appuyent tellement fur leurs franchifes, qu'ils ne lui laiffent prendre fur eux aucun avantage. Il y a de fort bons jurisconfultes à Schweinfurt; ce qui fait que la nobleffe de Franconie s'y affemble affez fouvent pour la confervation de fes priviléges. Cette ville eft luthérienne, & s'eft fort augmentée par les biens que les luthériens y porterent lorsque Jules Hecter, évêque de Wurtzbourg, les chasfa. On a bâti un magnifique palais, pour tenir la cour, &

on a fi bien fortifié la ville, qu'on la peut compter parmi les plus fortes places d'Allemagne. Ses environs abondent en froment, & en divers fruits; ils font outre cela entrecoupés de vignes, de bois & de belles prairies. * Corn. Dict. Raw, Cosm. c. 13. Munster, 1. 5. D'Audifret, Géog. SCHWEINITZ, ville d'Allemagne, dans le cercle de la haute-Saxe, au duché de Saxe, fur l'Elfter, un peu audeffus de Geffen, à cinq lieues au midi oriental de Wittenberg. * Jaillot, Atlas.

t. 3.

SCHWERIN, principauté d'Allemagne. Voyez Swɛ

RIN.

SCHWETZA, ville de Pologne, dans le palatinat de Culm, fur la rive gauche de la Viftule, entre Culm au midi, & Graudentz au nord. Cette ville forte d'affiete étoit déja importante dès le commencement du quatorziéme fiécle, & le grand maître de l'ordre teutonique, Charles de Treves, ne s'en feroit point faifi l'an 1310, fi un officier de la garnifon n'eut été corrompu. * Cromer, p. 283. De L'Ifle, Atlas.

SCHWINBORG, SUINEBURG, ou SWYNBORG, ville du Danemarck, fur la côte orientale de l'ifle de Funen, en tirant au midi de l'isle. Elle eft fituée fur la côte du détroit qui fépare l'isle de Funen de celle de Taffing. Abel duc de Schleswic, étant en guerre avec le roi de Danemarck, Eric brûla Schwinborg en 1247, & en 1289. Les Norwégiens, après l'avoir pillée, la réduifirent pareillement en cendres, ainfi que fa fortereffe. Ce fut de cette ville que partit Charles Guftave roi de Suéde, au commencement de février 1638, lorsqu'il paffa fur la glace avec fon armée de l'isle de Funen dans celle de Langeland, de Falfter & de Zélande. *Hermanid. Descr. Daniæ, p. 711.

SCHWINGE, riviere d'Allemagne, dans la baffe Saxe, au duché de Bremen. Son cours eft du nord au fud. Staden eft le feul endroit remarquable où elle pafle. Un peu audeffous de cette ville elle fe joint à l'Elbe. * D'Audifret, Géogr. t. 3. Sanfon.

1. SCHWITZ ou SWITZ, canton de la Suifle, le cinquiéme entre les treize, qui compofent le corps Helvétique, & le fecond entre les Laender ou les petits cantons. Če canton que les François, en adouciffant le nom, appellent Suiffe, a donné le nom à toute la nation. Les uns difent que c'eft parce que ce fut dans le pays de Schwitz que les trois cantons ligués combattirent premierement pour leur liberté contre les Autrichiens: d'autres veulent que ce foit parce que les commencemens de leur confédération furent faits dans ce canton; mais il paroît plus vraisemblable, que comme le pays de Schwitz, qui eft à l'orient du lac de Lucerne, étoit plus avancé au nord que les deux autres cantons ligués, & par conféquent le plus expofé aux courses des Autrichiens; ceux-ci, voyant les gens de Scwitz toujours les premiers à combattre contre eux, donnerent à ces montagnards ligués le nom de Schweitzer, Suiffes; enfuite ce nom eft demeuré à tous ceux qui font entrés dans cette ligue; & s'eft infenfiblement communiqué à toute la nation. Au refte on croit que le nom du canton de Schwitz eft venu des peuples fortis autrefois de la Suéde & de la Gothie, qui fe jetterent fur les provinces de l'empire romain, & dont quelques-uns s'arrêterent dans ces quartiers. On dit, en effet, que les Suédois regardent les Suiffes comme descendus d'eux. Ceux d'Uri, & particulierement les habitans du Val d'Urferen, fe difent descendus des Goths, qui furent contraints de quitter l'Italie, lorsque Narsès y détruifit leur empire vers le milieu du fixième fiécle. Théodoric, roi des Goths en Italie, maître de toutes les Alpes Rhétiques, qui comprennent le pays des Grifons, ceux d'Uri & de quelques cantons voifins, a pu envoyer des colonies d'Oftrogots, en ces montagnes, alors inhabitées, pour s'aflurer de ces paffages importans d'Italie en Allemagne. Etat & Délices de la Suiffe, t. 2, p. 428.

Pour ce qui eft du canton de Schwitz, il eft borné, à fon occident, au lac des quatre cantons; il a celui d'Uri à fon midi; celui de Glaris au levant, & ceux de Zurich & de Zoug au nord, aboutiffant de ce côté aux lacs de ces deux cantons. Le terroir y eft le même que dans le canton d'Uri. Ses principales richeffes confiftent en troupeaux ; ainfi il n'eft pas néceffaire de répéter ce qui eft dit à l'article Zoug, non plus que ce qui a été remarqué à l'article SUISSE, par rapport au gouvernement. L'auteur de la relation

relation de la Suiffe, qui fe trompe presque toujours dans la divifion des bailliages, erre en difant que ce canton n'en a que trois, & même d'un revenu très modique. Schwitz en a eu autrefois quatre; mais on a rendu à deux la liberté, de maniere à ne pouvoir jamais espérer qu'ils redeviennent bailliages. Malgré cela ce canton a encore pluficurs bons bailliages. 1°. Il en poffède deux en commun avec le canton de Glaris, favoir Utznachz & Gastal. 2o. Il jouit de trois autres en Italie, conjointement avec les cantons d'Uri & d'Underwald. Il a encore intérêt dans quelques autres bailliages communs de la Suiffe; mais ce n'est pas ici le lieu de traiter plus au long cette matiere.

Les habitans de Schwitz ont fous leur domination, & dans l'enceinte de leur canton, la terre d'Endfidlen ou de l'Hermitage, & la Marck. Ils avoient autrefois des différens, presque continuels, avec les moines de l'Hermitage pour les limites. Les moines avoient choifi pour avoué ou défenfeur le comte de Rapersville, ce qui détermina les habitans de Suifle l'an 1110, à en choifir un auffi puiffant, qui fut le comte de Lentfbourg, qui étoit feigneur de Zug. Les droits de ce conite pafferent au comte de Habfbourg, qui étendit beaucoup plus fon autorité, quoique ceux de Suiffe ne le reconnuffent point pour véritable fouverain. * Longuerue, Descr. de la France, 2 part. p. 274.

Guilliman rapporte une patente de l'empereur Henri II ou III, dit le Noir, datée du 30 janvier 1045, par laquelle il paroît que les religieufes du monaftère de Schennis, dans le territoire de Coire, avoient alors un domaine à Suites ou Suitz; mais il n'y eft fait mention ni de justice ni de feigneurie; toutefois les comtes de Habfbourg tenoient au nombre de leurs fujets les gens de ce pays, ce qui obligea ceux de Suifle, de Cusnach & des lieux voifins, de fe racheter d'Eberhard, comte d'Habfbourg l'an

1269.

Ils repréfenterent les titres de leur affranchiffement à l'empereur Henri VI ou VII, de la maifon de Luxembourg, qui déclara libres les habitans de la vallée de Suiffe & des vallées voifines, l'an 1310. Les juges impériaux & les ducs d'Autriche les vexoient toujours; mais ils fe mirent en pleine liberté, & fe liguerent avec les cantons d'Uri & d'Underwald, par où commença la république des cantons ou des ligues Suiffes.

2. SCHWITZ, bourg de Suiffe, au canton de même nom, dont il est le chef-lieu. Ce bourg eft fitué à un quart de lieue au-deffus de la rive orientale du lac des quatre cantons, dans une campagne affez agréable, entre de hautes montagnes, & près d'une riviere nommée Mutta. On y voit de beaux édifices foit publics foit particuliers. Entre les premiers, on remarque l'églife paroiffiale de faint Martin, deux couvens de capucins, une de religieufes, & la maifon de ville. En 1642, le 16 d'avril, qui étoit le propre jour de Pâques, le bourg de Schwitz fouffrit un cruel incendie, qui confuma une quarantaine de maifons, avec l'églife & la maifon de ville.Cette perte fut néanmoins bientôt réparée, & le bourg fut rebâti plus beau que jamais. C'eft où fe forment les affemblées générales du pays; c'est aufli où réfide la régence, qui eft compofée de foixante perfonnes. Le pays eft partagé en fix communautés, dont chacune fournit dix confeillers. Les principaux lieux de ce canton font:

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SCIALUNS. Voyez SCILUNS.
SCIAPODES. Voyez SCIOPODæ.

SCIAS, petite contrée de l'Arcadie. Paufanias, Arcad. 1.8, c. 35, & Etienne le géographe, en font mention. Le premier la met fur la route de Megalopolis à Methydrium, & à treize ftades de la premiere de ces villes. On y voit encore, ajoute-t-il, quelques reftes d'un temple de Diane Sciatis, bâti, à ce qu'on croit, par Ariftodéme durant fa domination. A dix ftades de là, on voyoit Charifium, ou plutôt le lieu où cette ville étoit. L'abbé de Cedoya croit que Scias devoit être un lieu fombre & obscur, parce que xía fignifie ombre.

SCIATHIS ou SCYATHIS. Voyez SCYTHIACA-REGIO.

SCIATHUS, ifle de la mer Egée, felon Pomponiu s Mela, l. 2, c. 7 ; & Ptolomée, 1.3, c. 13. Ce dernier y met une ville de même nom. Strabon, l. 9, la joint avec plufieurs autres ifles, fituées au devant de la Magnéfie. Le fcholiafte d'Apollonius, ad Apol. l. 1, v. 583, en fait une isle de la Theffalie, au voifinage de l'Eubée. Elle étoit effectivement à l'orient de la Magnéfie, contrée de la Thesfalie, & au nord de l'Epbée. Cette isle conferve fon ancien non, car on l'appelle aujourd'hui Sciatti.

SCIATTA, isle de l'Archipel, affez près de la côte de la Janna. Les anciens l'ont nommée Schiatos ou Sciathus ; les Italiens l'appellent encore Sciatho ou Sciathi, & les cartes marines la nomment Sciatta. Elle eft fituée à deux lieues à l'occident feptentrional de l'isle de Scoppelo, dont elle eft féparée par un canal ou trajet d'une pareille largeur, à une pareille diftance à l'orient de la Magnéfie contrée de la Theffalie & du golfe de Volo, & environ à quatre lieues au feptentrion de l'isle d'Eubée ou Négrepont. C'eft à caufe de fa proximité avec cette derniere, qu'Etienne le géographe la nomme une isle de l'Eubée. Pomponius Mela la place devant le golfe Pagafique, qu'on nomme à préfent golfe de Volo. Les uns lui donnent vingtdeux milles, & d'autres jusqu'à trente de circuit; & anciennement elle avoit deux villes, dont une portoit auffi le nom de Schiathos; mais elle fut prife & ruinée par Philippe, roi de Macédoine. Senéque dit que Sciathos est une isle déferte & raboteufe: & Hérodote place entre elle & le continent de la Magnéfie un trajet ou canal étroit, qui eft une continuation ou alongement de la mer de Thrace. Bryttius ou Brutius Sura, envoyé de Lentins, gouverneur de Macédoine, de la part des Romains, fe rendit maître, quatre-vingt fix ans avant la naiflance du Sauveur, de l'isle de Sciathos, qui fervoit de retraite aux corfaires de Barbarie. Il y fit attacher en croix tous ceux de leur parti qui étoient esclaves, & fit couper la main aux perfonnes libres. Près du cap d'Eft de l'isle de Schiathos, il y a cinq ou fix petites isles fituées la plûpart nord & fud. De ce côté-là, vers le milieu, on trouve fur la côte de la grande isle, une grande, large & longue baye, au milieu de laquelle on voit fon vieux château, avec une églife ruinée. Les vaisfeaux vont ordinairement mouiller au côté occidental de cette baye, fur dix ou douze braffes d'eau, parce que c'en eft le plus fain, & qu'on y peut mieux être à l'abri,des vents. On peut auffi fûrement faire voile entre les petites isles, qui font féparées les unes des autres par des trajets affez larges. Les vaiffeaux n'y peuvent néanmoins entrer, ni en fortir, que le vent ne fouffle; pourquoi il vaut mieux être à l'ancre, qu'au port de l'isle Scopolo ou Scoppelo parce qu'on n'y peut être fi facilement environné, ni ataqué par les galeres turques. Il y a plufieurs autres rades à l'occident de cette baye, le long du côté méridional de Sciatta. Dapper, Description des isles de l'Archipel,

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p. 255.

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SCIAUBAC, Soboca, ou Sabaca, petite ville de Syrie. Il y a beaucoup de jardins. Les habitans font presque tous chrétiens. Elle eft fituée aux confins de la Syrie & de l'Arabie pétrée. Elle a une citadelle de pierre noire. Deux fontaines arrofent la ville & les jardins. Son territoire produit des abricots excellens : l'on en porte jusqu'en Egypte.* Abulfeda, manuf. de la bibl. du Roi.

SCICES, licu fortifié, aux environs de l'Ifaurie, & fur le bord de la mer, felon Ortelius, qui cite l'hiftoire miscel lanée, 1. 22.

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SCIDRUS ou SCYDRUS, ville d'Italie, felon Hérodote, in Erato, l. 6, p. 149, & Etienne le géographe, qui ne font que la nommer. Elle pouvoit être au voilinage de Sybaris.

Holstenius croit que c'eft le Citraro des anciens.

SCIE, riviere de France, dans la Normandie, au pays de Caux, en latin Seja. Elle a fa fource un peu au-deffus de la paroiffe de la baronnie de la Pierre, par où elle paffe auffi-bien que par le territoire du bourg, baronnie & abbaye de Saint-Victor en Caux. Enfuite, elle arrole SaintDenis, Auffay, Heugleville, le Parc, Saint-Crespin, Longueville, Vandreville, Etanville, Crosville, Manouville, Sauqueville, Saint-Aubin, Petit-Abbeville, & fe jette dans la mer à Pourville, village fitué à une demi-lieue de Dieppe, & à fept lieues de fa fource.* Corn. Dict. fur des mé→ moires dreffés fur les lieux en 1703.

SCIEREK ou SIRCK, ville de France, au pays Meffin,

.

recette de Metz, avec titre de prévôté. Cette petite ville, avec trente villages, fut cédée à la France, par le traité de 1661. Sa prévôté étoit ci-devant très-étendue. Matthieu, duc de Lorraine, l'avoit donnée à l'églife de Metz en 1113. Elle fut depuis rendue au duc de Lorraine, avec réferve de l'hommage à l'évêque de Metz; mais cet hommage a ceffé lorsque les François s'en font emparés.

SCIGLIO, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, fur la côte occidentale. Elle eft fiquée à l'entrée du Phare de Mefline, fur un rocher presque environné de la mer, en maniere de péninfule; ce qui forme un cap qui porte auffi le nom de SCIGLIO, en latin Scyllaum Promontorium. Cette ville eft à trois milles feulement de la côte de Sicile, à dix de Reggio, du côté du nord, & à pareille distance de la ville de Meffine. * Magin, carte de la Calabre ultérieure.

SCILACIUM ou SCYLACE. On trouve ces deux noms dans l'itinéraire d'Antonin; mais ils font tous deux corrompus de SCYLLACIUM.

SCILITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconfulaire, felon la conférence de Carthage, qui fournit Fauftinus Scilitanus. Poffidonius, autre évêque, mais donatifte, eft aufli nommé dans la conférence de Carthage.* Hardouin, Collect. conc. t. I, p. 1082. SCILLA, promontoire ou rocher d'Italie, fur le bord de la mer, vis-à-vis du phare de Meffine, & aflez proche de la ville de Sciglio. Il eft fort renommé des poëtes, qui difent que Scylla eft un monftre marin, environné de grands chiens qui aboyent inceffamment : ce qui tire fon origine du grand bruit que font les eaux du Phare, par le choc qu'elles fe donnent les unes contre les autres; en forte que lorsqu'elles frappent avec violence l'écueil de Scilla, on croit entendre des chiens qui aboyent. Comme il y a un danger d'une autre espéce appellé Charybde, vis-à vis & proche du port de Meffine, les vaisleaux font obligés de paller le plus près, ou le plus loin de ce port, qu'il leur eft poffible, le danger étant au milieu, entre le port & la terre d'Italie, qui eft vis-à-vis. Ainfi pour empêcher qu'il ne s'en perde à ces paffages, les Meflinois tiennent plufieurs pilotes experts aux gages de leur ville, & il y a toujours quelqu'un en fentinelle fur les plus hautes tours; & lorsqu'un vaiffeau fe trouve en danger, ou que fon patron se défie de fon savoir, il n'y a qu'à tirer un coup de canon, & ces pilotes ne manquent point auffi-tôt de l'aller fecourir avec leurs barques. Voyez les articles CHARYBDE & SCYL. LA.* Corneille rectifié.

SCILLUNS. Voyez SCILUNS. SCILLUS. Voyez SCIL UNS. SCILUNS, ville du Péloponnéfe, dans la Triphylie. Xénophon en parle au livre cinquième de l'expédition de Cyrus. Au lieu de Sciluns, Etienne le géographe écrit Scillus, ainfi que Paufanias, l. 5, c. 6, qui dit: Quand on a cotoyé quelque tems l'Anigrus, & qu'on a paffé des fables, où l'on ne trouve que quelques pins fauvages, on voit fur la gauche les ruines de Scillunte. C'étoit une ville de la Triphylie, que les Eléens détruifirent, parce que durant les guerres qu'ils curent contre les Piféens, elle s'étoit déclarée ouvertement pour ceux-ci, & les avoit aidés de toutes les forces. Enfuite les Lacédémoniens la prirent fur les Eléens, & la donnerent à Xenophon, fils de Gryllus, qui alors étoit banni d'Athénes, pour avoir fervi fous Cyrus, ennemi juré des Athéniens, contre le roi de Perfe, qui étoit leur allié : car Cyrus, étant à Sardes, avoit donné de l'argent à Lyfander, fils d'Ariftocrite, pour équiper une flote contre les Athéniens. Par cette raison, ceux-ci exilerent Xénophon, qui, durant son séjour à Scillunte, confacra un temple & une portion de terre à Diane l'Ephéfienne. Les environs de Scillunte, continue Paufanias, font fort propres pour la chaffe. On y trouve des cerfs en quantité. Le pays eft arrolé par le fleuve Sélinus. Les Éléens, les plus verfés dans leur hiftoire, affuroient que la ville avoit été reprife, & que l'on avoit fait un crime à Xénophon de l'avoir acceptée des Lacédémoniens; mais qu'ayant été abfous par le fénat d'Olympie, il eut la permiffion de fe tenir à Scillunte tant qu'il voudroit. En effet, près du temple de Diane, on voit un tombeau, & fur ce tombeau une ftatue de très-beau marbre; & les gens du pays difoient que c'étoit la fépulture de Xénophon. Plutarque, de exilio, remarque que ce fut à Scillante que Xénophon écrivit son histoire. Au lieu de Sciluns ou de Scillus,

il écrit Scilluns. En aliant de Scillunte à Olympie, avant que d'arriver au fleuve Alphée, on trouvoit un rocher fort escarpé & fort haut, qu'on appelloit le mont Typée. SCILUSTIS. Voyez PSITULCIS.

SCIN, place forte de Dalmatie, felon Corneille, qui cite la description de la Morée par le pere Coronelli. Cette place, dit il, commande fur une étendue de pays qui eft de trois milles, à prendre au-deflus de Cliffa jusqu'à la riviere de Cittena, où il y a des plaines très fertiles. Elle fut attaquée en 1686 par le général Cornaro, accompagné du prince de Parme, & du comte de Saint-Paul. Les Turcs, qui en étoient maîtres, foutinrent l'affaut avec beaucoup de vigueur. Le combat dura trois heures ; & les chrétiens, ayant à la fin forcé les portes des affiégés, pafferent tout au fil de l'épée, à l'exception des femmes, des vieillards & des enfans.

SCINGOMAGUS, ville des Alpes, felon Strabon, 1.4, qui, dans fa description de la Gaule Narbonoise, dit que le commencement de l'Italie fe prenoit à Scingomagus. Pline, l. 2, c. 108, écrit Cingomagus, mais peut-être les copiftes ont oublié la premiere lettre : aufli le pere Hardouin lit-il comme Strabon Scingomagus. Divers géogra phes veulent que ce foit préfentement Sezanne; mais le pere Hardouin & Bouche, foutienne que cette ville fut dans la fuite appellée Segufium ou Segufio, & que le nom moderne eft Sufe.

SCINSICH ou ZINZICH, bourgade d'Allemagne, au duché de Juliers, fur l'Aar, qui fe jette dans le Rhin, visà-vis de Lintz, à deux milles d'Allemagne, au deffus de Bonne, au midi, en allant vers Andernach. Les mémoires & plans géographiques, qui donnent à Schinfich le titre de ville, difent qu'elle eft fituée dans une campagne très-fertile, mêlée de vergers, de prairies, de terres labourées & de jardinages.

SCINTHI, peuples dont Claudien, de Bello Getico, fait mention dans ce vers :

Quaque domant Scinthos immanfuetosque Cheruscos.

Ortelius foupçonne que ce pourroit être un peuple de Germanie.

SCINTIANA. Voyez SIRTIANA.

SCIO, ifle de l'Archipel, près des côtes de l'Anatolie, entre les ifles de Samos & de Metelin, & entre les golfes de Smyrne & d'Ephéfe. Cette ifle eft l'ancienne Chaos ou Chio: les Turcs la nomment Saques ou Sakes, & en ajoutant le mot d'Adefi ou d'Adas, qui fignifie une ifle, Saquez Adas ou Sakes-Adafi, c'est-à-dire, l'ifle du Maftic; à caufe de la grande quantité de gomme réfine qu'on recueille dans cette feule ifle de l'Archipel. C'eft dans ce fens que les Perfans l'appellent Seghex. C'eft une des plus belles & des plus agréables ifles de l'Archipel. Elle étoit autrefois la plus renommée des ifles Ioniennes, & est encore fort célébre. Elle s'étend en longueur du feptentrion au midi, & s'éleve beaucoup au-deflus de l'eau. On la divise en deux parties, dont l'une eft appellée en grec Apanonaerea: ce qui fignifie partie haute, & cette portion eft fituée entre le feptentrion & l'occident : l'autre qu'on nomme Catomerea, c'eft-à-dire, la partie baffe, eft fituée à l'opposite de la précédente, & un peu au-deffus ou plus bas. * Dapper, Descr. des ifles de l'Archipel, p. 212 & fuiv.

Les anciens habitans de cette ifle étoient tous Grecs, avant la naissance de Jefus Chrift, & proprement Ioniens, Ils avouoient même que les Pelagiens, qui étoient fortis de la Theffalie, s'étoient les premiers établis dans leur ifle. Ils furent les feuls, de tous les Ioniens, qui donnerent du fecours aux habitans de Milet, dans la guerre que cette ville eut à foutenir contre Alyattes, roi de Lydie, environs fix cent vingt-fix ans avant l'ére chrétienne. Strabon nous apprend qu'ils s'étoient rendus puiffans fur la mer, & avoient par ce moyen acquis leur liberté. Delà vient que Pline nomme cette ifle la libre Chios. Environ cinq cents ans avant Jefus-Chrift, ils envoyerent cent vailleaux contre la flote de Darius, roi des Perfes. Avant que le combat fe donnât devant la ville de Milet, Hiftiæus, tyran de cette ville, & beau-pere d'Ariftagoras, s'enfuit fecretement de Perfe, où il étoit détenu prifonnier par Darius, & fe rendit dans l'ifle de Chios. Il parut fuspect aux habitans, qui le mirent dans les fers fitôt qu'il arriva. Ils le relâcherent au bout de quelque tems, & le conduifirent fur un vaisseau

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