appelloit anciennement le Bœuf ou le passage du bœuf; ce qui prouve qu'il faut prendre cet endroit pour le commencement du Bosphore, puisque ce boeuf, ou cette vache prétendue, y traversa le canal à la nâge. Quand Polibe parle de la route qu'il faut tenir pour aller de Chalcédoine à Byzance, il remarque avec raison qu'on ne fauroit traverser directement la mer, à cause du grand courant, qui est entre ces deux villes, mais qu'il faut ranger la côte, & venir au promontoire appellé Bœuf. De même pour désigner le cours du courant du Bosphore, il avertit que ce courant vient du cap des Esties, où est aujourd'hui Courouchismé, & qu'il passe au lieu appellé le Bœuf ou la Vache; car les poëtes ont aussi publié qu'lo, maîtrelle de Jupiter, avoit passé ce détroit, déguisée en vache. Charès, général athénien, battit, auprès de ce cap, la flotte de Philippe de Macédoine, qui alliégoit Byzance. On y enterra Damalis, femme de ce général, laquelle mourut de mala die durant ce siége; & les Byzantins, pour reconnoître les services que Charès leur avoit rendus, y dresserent encore un autel en l'honneur de sa femme, & une colomne, qui foutenoit sa statue. Or ce lieu retint le nom de Damalis, qui signifie une vaihe. Codin, qui rapporte cette histoire, l'a prise dans Denys de Byzance, où l'on trouve une ancienne inscription qui en fait mention. Le ferrail de Scutari occupe aujourd'hui le cap de la Vache. Je crois, continue de Tournefort, que ce ferrail fut bâti par Soliman II. La fontaine d'Hermagora, dont parle Denys de Byzance, doit se trouver dans son enceinte. Il ne faut pas confondre le cap avec le marché aux bœufs de Constantinople, que les historiens ont quelquefois appellé simplement le Bœuf, & qui étoit dans la onziéme région de la ville. * Tournefort, Voyage du Levant, lettre 15, p. 67. 3. SCUTARI, ville capitale de l'Albanie, & la résidence d'un bacha, environ à huit ou dix lieues d'Antivari, vers le levant, entre le lac de Renta & la petite riviere de Boiana, vers le 42d degré de latitude. Elle a été autrefois le fiége des rois d'Illyrie, & connue sous le nom de Scodra. Voyez ce mot. Elle appartient aux Turcs depuis 1478, que les Vénitiens la leur cederent. Elle est grande, bien peuplée, forte, & défendue par une bonne citadelle. Il y a un évêque latin, sous la métropole d'Antivari, qui a plus de vingt mille catholiques sous sa jurisdiction. SCUTTORP, petite ville d'Allemagne, au comté de Benthem, dans la Westphalie, sur la riviere d'Aa. C'est la patrie de Jacques Périzonius. * Nouveaux Mém. SCYBELUS, lieu de la Pamphylie. Il donnoit le nom au vin scybélite, dont Hesyche, in verbo Cescos, & Aretée le Capadocien, l. 2 morbor. acutor. & l. I diuturnor. font mention. SCYBRUS. Etienne le géographe qui cite Théopompe, nomme ainsi une petite contrée de la Macédoine. Il ajoute que le nom national étoit SYBRIUS. SCYDISSES. Voyez SCORDISCus. SCYDRA, ville de la Macédoine : Ptolomée, 1.3, c. 13, la marque dans l'Emathie. Pline, 1. 4, c. 10, & Etienne le géographe, parlent aussi de cette ville. SCYDRUM. Siméon le Métaphrafte, dans la vie de faint Théodore Archimandrite, parle d'une ville de ce nom, qu'il place sur le fleuve Sagaris. Il y avoit un fleuve Sagaris dans la Lydie. * Ortel. Thefaur. SCYLACE, petite ville, colonie des Pélagiens, selon Herodote, 1. 1, 6. 57; & Pomponius Mela, 1.1, c.19, la met à l'est, ou vers l'est, ou est-nord de Cyzique, entre Cyzique & le mont Olympe, près & à l'est de Placia ou Placié. Pline en parle auffi, 1.5, c. 32. Paffé Spiga, ditil, on trouve Placia, Ariacos, Scylace, &c. on laifle derriere foi le mont Olympe, surnommé Mysien & la ville d'Olympena. * Critique de quelques articles du dictionnaire de la Martiniere, in 12 Holland. est Squillace ou Squillacci. Ces noms, selon le cardinal Baromus, ad ann. 562, tirent leur origine du voisinage de Scylla, ce fameux écueil, fi connu chez les historiens & chez les poëtes. D'autres veulent que cette ville ait pris fon nom de Scylla, parce que le promontoire proche duquel elle est bâtie, eft un autre Scylla, c'est-à-dire, très-dangereux. Aussi, dit-on qu'Ulysse fit naufrage en cet endroit, & qu'il y commença une ville du débris de sa flotte. Quoique cette fondation qu'on rapporte à Ulyffe foit fabuleuse, on fait néanmoins que toute la Calabre a été autrefois habitée par des Grecs, & que même on appelloit ce pays, & tout ce qui est à l'extrémité de l'Italie, vers le midi, la grande Grece. * De Sainte Marthe vie de Caffiodore, 1. 1. y Cassiodore vint au monde dans la ville de Scylaccum, comme on l'apprend d'une de ses lettres, 1. 12, ep. 15, dans laquelle il donne de grands éloges à cette ville. Il parle de sa fondation attribuée au fameux Ulyffe. Il y fait une charmante peinture de sa situation sur le bord de la mer Adriatique, qu'on nomme aujourd'hui, de ce côté-là, mer de Sicile. Elle fait en cet endroit un golfe, qu'on nomme encore golfe de Squillace. Cette ville, dit Caffiodore, s'éloigne du rivage, en s'élevant doucement, environnée d'un côté de fertiles campagnes, & de l'autre baignée de la mer. L'air y est fort tempéré. On n'y éprouve point l'incommodité des saisons. Caffiodore ajoute que cette juste température produit d'excellentes qualités dans les esprits des habitans, & même les dispose à la vertu. C'est un charmant spectacle, continue-t-il, de voir de la ville, sans se lever de son siége, des vignes, qui promettent une abondante vendange, des aires pleines de riches moissons, & des campagnes couvertes d'oliviers. Il décrit, dans la douziéme lettre du livre douziéme, l'excellence du vin qu'on recueilloit à Squillace, & les effets merveilleux que ce vin produisoit, guérissant les dyflenteries, dessechant les playes & les ulceres, &c. Il finit sa quinziéme lettre du même livre, en disant qu'il croit le séjour de cette ville plus heureux que celui des ifles fortunées. Cette description, qui a quelque chose d'étudié, marque assez l'inclination finguliere que ce grand homme avoit toujours confervée pour sa patrie. Il en donna encore de plus fortes preuves par les grands travaux qu'il entreprit pour la décoration & pour la commodité de cette ville, lorsqu'il étoit préfet ou gouverneur de l'Abruzze & de la Lucanie, & qu'il faifoit La résidence ordinaire à Squillace. SCYLACEUM, ville d'Italie, chez les Brutiens, dans le golfe Sylaceus, felon Pomponius Mela, 1. 2, c. 4, dont quelques manuscrits lisent Scylaceum. Ptolomée, c. 3, c. 1, fuit cette derniere ortographe. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte cependant Scyllaceum, & quelques autres manuscrits lisent Scylletium. Strabon, l. 6, p. 261, & Pline, 1. 3 c. 10, disent que les Athéniens, qui en furent les fondateurs, la nommerent SCYLLETIUM, & que dans la fuite on l'appella SCYLACIUM. Elle avoit un promontoire ou écueil, que Virgile, Eneid. 3, v. 551, appelle navifragum Scylaceum. Le nom moderne de cette ville SCYLACIUM. Voyez SCYLACEUM. SCYLAX, fleuve de l'Asie mineure, dans le Pont. Strabon, 1. 12, p. 547, dit que ce fleuve se perdoit dans l'Iris, après que ce dernier avoit commencé à prendre son cours vers l'orient, & avant qu'il eut baigné la ville d'Amafie. 1. SCYLLA, écueil, que Pline, 1.3, 6.8, met dans le détroit qui sépare l'Italie de la Sicile: in eo Freto, dit-il, est Scopulus Scylla ; & Pomponius Mela, 1.2, 0.7, dit : Scylla Saxum eft. Nil'un ni l'autre ne marque si ce rocher ou cet écueil est tout environné de la mer, ou attaché à la côte. Mais Strabon, 1.6, p. 256, qui au lieu de Scylla écrit Scyllaum Saxum, dit que c'est un rocher élevé, presque tout entouré de la mer, & qui tenoit seulement au continent d'Italie par un ifthme assez bas, qui de côté & d'autre offroit une retraite aux vaisseaux. Mais si l'on étoit à l'abri, quand on étoit dans ces ports, il n'y avoit pas la même sûreté à en approcher; ce qui a fait dire à Virgile, Eneid. 3, V. 432, en parlant de ce rocher : Ora exfertantem, & Naves in Saxa trahentem. Et un peu plus bas : Scyllam & carulais canibus resonantia Saxa. Au mot Scylla, j'ai parlé de la fable qui vouloit que Scylla fût un monstre marin, environné de grands chiens, qui aboyoient inceflamment. Tout cela n'étoit que dans l'imagination des poëtes. Les historiens plus sages parloient autrement. Ce n'est pas, dit Procope, Bell. Goth. 1.3, 6. 27, qu'il y eut dans ce détroit un monftre qui eût un visage de femme, comme ils l'ont inventé; mais c'est qu'il y avoit une grande quantité de chiens marins. Les noms qu'on im. pose aux choses, leur font toujours convenables dans le commencement; mais la renommée qui les porte à des hommes d'un autre fiécle, leur en ôte les véritables idées, & leur en donne de fauffes. Le tems contribue à autorifer les fables, & fe fert de l'art des poëtes pour les confacrer. Ainsi, parce que les habitans de Corfou appellerent autrefois Tête de Chien le promontoire de cette isle, qui est du côté d'orient, quelques-uns ont cru qu'il y avoit des hommes qui avoient la tête semblable à celle des chiens. De même, quelques-uns se sont imaginés que vers Pize, il y avoit des hommes qui avoient des têtes de loup, à cause qu'il y a dans ce pays-là une montagne qui en porte le nom. 2. SCYLLA, ville des Brutiens, selon Pomponius Mela, l. 2, c. 4, où on lit in Brutio funt, columna regia, Rhegium, Scylla, &c. Cette ville est appellée SCYLLÆUM par Pline, 1. 3, c. 5. Elle étoit apparemment au pied du rocher de Scylla, dans l'endroit où est aujourd'hui la petite ville de Sciglio. Voyez SCIGLIO. 3, SCYLLA, nom d'une isle voisine de la Chersonnese de Thrace. Pline, l. 4, c. 12, la met au nombre des isles défertes. 1. SCYLLÆUM, promontoire du Péloponnése, dans l'Argie, selon Pline, 1.4,0.5, & Paufanias, 1.2, 6.34, Tradust. de M. l'abbé Gedoyn. Ce dernier nous en donne la position précise de la maniere suivante. Du côté de la mer, où se termine le territoire d'Hermione, vous trouvez le temple de Cerès, furnommée Thermesia. Sur la même ligne, à la distance de quatre-vingts stades au plus, on rencontre le promontoire de Scylla, ainsi appellé du nom de la fille de Nisus; car après que cette princefle eut par sa perfidie facilité à Minos la prise de Nisée & de Mégare, non seulement Minos ne l'épousa point, mais il la fit jetter dans la mer par les Crétois. Le flot emporta le corps au pied de ce promontoire, où il demcura expofé & fut la proye des oiseaux de la mer. Le périple de Scylax & TiteLive mettent le promontoire SCYLLÆUM dans le territoire d'Hermione ; & au lieu de SCYLLÆUM, Ptolomée, 1.3, C. 16, lit SCYLLIUM. Ses interprétes suivent pourtant la premiere ortographe. Le nom moderne, selon quelquesuns, est Cabo Sygillo ou Cabo Stylli, & felon d'autres Cabo Damala. 2. SCYLLÆUM. Voyez SCYLLA. 1. SCYLLETIUM. Voyez SCYLACEUM. Sarmates, les Venedes, les Scyri & les Hirri. Zozime, 14,634, compte les Scyri parmi les Huns, qui furent battus par l'empereur Théodose, & contraints de repasser le Danube & de retourner dans leur pays. Procope les met avec les Goths & les Alains, comme un peuple du Septentrion. On croit qu'ils occupoient la Curlande & la Semigalle. Au lieu de SCYRI, Sozomene écrit ScYRRI, & Jornandes SCYRI. SCYRMUS. Erienne le géographe met une ville de ce nom dans la Dolionide, près de Cyzique. SCYRRI. Voyez SCYRI. SCYRTONIUM. Voyez SCIRTONIUM. 1. SCYRUS, SCYROS, isle de la mer Ægée, à l'orient de celle d'Eubée. Strabon & Pline en font mention. Prolomée, 1.3, 0.13, y marque une ville de même nom : Σύρος νῆσος καὶ πόλις, Scyrus infula & oppidum. Elle étoit fameuse dans l'antiquité par l'exil & par la mort de Thésée, roi d'Athènes. Les Dolopes habiterent autrefois cette ifle, mais leurs brigandages furent cause, selon Plutarque, in Cimone, & Thucidide, l. 1, p. 65, que Cimon les chassa de cette ifle. Elle conserve encore à présent son ancien nom; car cette isle est connue parmi les Italiens, fuivant l'inflexion de leur langue & de leur prononciation, sous les noms de Sciro, d'Isola di Sciro, & de San Giorgio di Sciro. C'est une des Cyclades, & que Pline compte la derniere, tant entre les Cyclades qu'entre les Sporades. On lui a donné le nom de Scyros à cause de son inégalité, car elle est toute héritsée de pierres & de rochers; & Scyrodes, dans la langue grecque, signifie pierreux Cette ifle est située à dix ou onze lieues au septentrion du cap de Martelo, ou de Doro, qui est le cap sud est de l'ifle de Négrepont; mais elle est à fix ou sept lieues, à l'orient, du côté oriental de la même ifle. Elle a l'isle de Lesbos ou Metelin, à seize ou dix-huit lieues, du côté d'orient; celle de Leinnos à une pareille distance, vers le nord-est, & celle de Scoppelo à fix ou sept du côté du nord-ouest. Elle s'étend en longueur du septentrion au midi, & a quatre-vingts milles d'Italie de circuit, suivant quelques-uns, ou soixante dix, felon d'autres. Cette ifle est haute, & pleine de montagnes & de forêts. On lui donne à peu près la figure d'un triangle; car elle a trois côtés, dont l'oriental est situé entre la pointe méridionale & la septentrionale: celui qui regarde au nord-ouest, est entre cette derniere & la pointe occidentale; & celui du sud-ouest, entre les pointes occiden 2. SCYLLETIUM, montagne de l'isle de Créte. C'est tale & méridionale. Les Pélasgiens & les Cariens l'ont Etienne le géographe qui en parle. sont placés par Ptolomée, 1.5, SCIPHIA, bourgade des Clazoméniens, selon Etienne le géographe, qui ajoute qu'on écrit aussi Scyria. Voyez SCYPPIUM. SCYPPIUM, ville de l'Asie mineure, dans l'Ionie, aux confins des Colophoniens. Elle fut fondée, selon Paufanias, 1.7.6.3, par les Clazoméniens, qui s'en étant dégoutés, & en étant sortis, se fixerent dans le pays où ils bâtirent la ville de Clazomene, en terre- ferme. Cette ville, Styppium pourroit bien être celle qu'Etienne le géographe appelle SCYPHIA. SCYRAS, fleuve du Péloponnése, dans la Laconie. Paufanias dit, 1. 3, c. 24, qu'un peu plus loin que le bourg d'Araine, où l'on voyoit la sépulture de Las, étoit une riviere qui se déchargeoit dans la mer. Cette riviere, qui autrefois n'avoit point de nom, fut, ajoute-t-il, appellée SCYRAS, depuis que Pyrrhus, fils d'Achille, y aborda avec ses vailleaux, après s'être embarqué à Scyros, pour venir épouser Hermione. Au-delà de cette riviere étoit un vieux temple, & à quelque distance de ce temple, un autel de Jupiter. En remontant vers la terre-ferme, à quarante stades de l'embouchure de Scyras, on trouvoit la ville de Pyrrhique. 1. SCYRI, peuples de l'Inde: Pline, 1.6, 6.23, femble les placer aux environs de l'Ariane. 2. SCYRI, Pline, 1.4,0.13, dit que quelques uns vouloient que l'Eningie fut habitée jusquà la Vistule par les autrefois habitée. * Dapper, Desc. des isles de l'Archipel, pag. 256. L'ifle de Scyros avoit anciennement une ville de même nom. Il y a même quelques auteurs qui lui donnent encore aujourd'hui une petite ville ou bourg, & quelques villages, du nombre desquels font Meniana & San Polo, avec une montagne, appellée Rachiano. Elle étoit renommée parmi les anciens, à cause de ses carrieres de marbre tacheté, & plein de veines. On y trouve une certaine pierre qui flotte sur l'eau, quand elle est entiere, mais qui va au fond quand elie est en piéces. Cette isle étoit la patrie, auffi-bien que le royaume, de Lycomède, d'une des filles duquel, appellée Deïdamie, Achille eut Pyrrhus, furnommé Néoptolème; ce qui est cause que Strabon rapporte que l'isle de Scyros est renommée par l'alliance de Lycomède avec Achille, & par la naissance & l'éducation de Néoptolème. Comme elle est fort hérissée de rochers, & stérile, elle avoit pallé en commun proverbe, parmi les anciens, pour signifier un miférable & chétif royaume, & c'est ce qu'on entendoit par la principauté de Scyros. Aujourd'hui cette isle est habitée par des chrétiens Grecs, qui s'appliquent à la culture des vignes, qui leur produisent de fort bon vin. Elle fut érigée en évêché, sous l'archevêché des Rhodes. Il y avoit autrefois dans cette isfle de si bonnes chévres, que Strabon dit qu'elles la rendirent recommandable. On trouve au côté méridional de l'ifle de Scyros trois ou quatre petites ifles, qui de loin paroiflent assez hautes; & à l'occident de son cap méridional, près d'une vallée basse & enfoncée, il y a un port, appellé par les Italiens Porto San Giorgio. Au devant de l'entrée de ce port, vers sa pointe méridionale, sont deux petites ifles rondes, de couleur rougeâtre. L'endroit le plus sûr & le plus commode pour entrer dans ce port, est entre ces deux ifles & une troisieme, située près du côté septentrional de dersi ou Aderfi; & par les Hollandois de Broeders, c'est-à-rées par un canal de deux mille pas de large, où sont les celle de Scyros, & qui est fort baffe & unie. Lorsque les vaisseaux ont pafssé l'embouchure du port, ils prennent du côté de l'orient, & vont donner fond dans un recourbement ou golfe, qui se va terminer au pied d'une montagne, où l'on jette une amarre à terre. Dans cet endroit on a vingt-huit à trente brasses d'eau ; mais un peu plus avant, en tirant vers le nord, le port s'élargit, & forme une grande baye, dont le fond est sablonneux, & où les vaisseaux peuvent aller mouiller sur dix, douze & quatorze brasses. Ils y font à l'abri de toutes fortes de vents, à la réserve de ceux du midi, qui souflent directement dans le port. Ce port est par-tout beau & large, & fon fond est net & fain. Ainsi les vaisseaux y peuvent entrer & fortir en tout tems par l'entrée dont il a été parlé. On peut aussi prendre sa route entre l'isle basse & unie, & le rivage septentrional de Scyros; mais dans cet endroit l'ouverture est fort étroite, quoiqu'il y ait fix ou sept brasses de profondeur. Le cap septentrional de Scyros, fitué à l'autre bout de l'ifle, est sale & plein de rochers jusqu'à plus d'une lieue en mer tirant vers le septentrion. Ces rochers sont parsemés de côté & d'autre autour du cap. Plusieurs d'entre eux paroiffent au dessus de l'eau, mais il y en a de cachés dessous; de forte qu'il n'est pas sûr d'en approcher. A l'occident de Scyros on découvre deux petites ifles, dont la plus orientale, appellée Schafoli dans les cartes marines, & autrement Schirodola, est balle & peu considérable. La plus occidentale nommée Scanda dans quelques cartes marines, a au nord-nord-ouest, en penchant un peu vers le sep tentrion, & directement à l'occident du cap septentrional de Sciro, trois ou quatre isles bailes, appellées Dia 1. SCYTHICUS-MONS. Voyez TAURUS. 2. SCYTHICUS-OCEANUS. Pomponius Mela, 1. 1, c. 2, & Pline, 1.6, c. 17, appellent ainsi l'Océan septentrional. 3. SCYTICUS-SINUS, golfe de la mer Caspienne. C'est l'un des trois que Pomponius Mela, 1.3, c. 5, reconnoît dans cette mer. Pline, 1.6, c. 13, fait aussi mention du golfe Scythique. SCYTHINI. Voyez SCYTHENI. SCYTHON, montagne de la Thrace, selon Ortelius, qui cite Servius. SCYTHRANIUS, ville de la Marmarique, selon Ortelius, qui cite Ptolomée, l. 4, c. 5, où je trouve seulement SCYTHRANIUS PORTUS. Ce port étoit entre Antipyrgus & Cataonium promontorium. 1. SCYTOPOLIS, ville de la Libye : c'est Etienne le géographe qui en parle. 2. SCYTOPOLIS. Voyez BETHSAN. SDILES, ifle de Grece, dans l'Archipel, la principale des Cyclades, quoique assez petite, mais fort célébre dans l'antiquité, pour être l'ancienne Delos. Les Grecs l'appellent encore sDiles, quoique les Latins la nomment communément Sdiles & quelquefois SDILI, à cause qu'il y a deux ifles, dont la plus grande, qui est à l'occident, eft nommée la grande Sdiles, & a dix milles de tour, avec un bon poit au midi. C'est dans celle-là qu'on voit les ruines de l'ancienne ville de Delos, les vestiges du temple d'Apollon, ceux d'un amphithéatre, & diverses colonnes de marbre. La moindre, qui est à l'orient, eft appellée la petite Sdiles, & n'a que six milles de tour. L'une & l'autre sont désertes depuis près de deux fiécles. Elles sont sépa dire, les freres. Les vaisseaux ne se doivent pas trop approcher du côté oriental de ces isles, parce qu'il est plein de basses & de rochers. On trouve enfin à une lieue & demie au nord-quart au-nord-ouest des quatre dernieres trois autres petites ifles, appellées Silodroni, & autrement Sorelli, dans quelques cartes marines. Les vaisseaux prennent leur route entre les deux plus septentrionales, dont celle qui en approche le plus a un village, avec un port tout auprès, où les vaisseaux peuvent aller mouiller sur six, sept huit & dix braffes d'eau. Les mariniers y trouvent de bon vin, & du bois pour bruler; mais fort peu d'autres provisions pour leurs navires. 2. SCYRUS, ou ScYROS, isle de l'Archipel, & l'une des Cyclades, selon Ptolomée, 1.3, 6. 15, qui y marque une ville. L'isle de Scyros, dit Pline, l. 4, c. 12, est à quinze mille pas de celle de Delos. On la nommoit aussi Syra; car Suidas, qui étoit né dans cette ifle, l'appelle de la forte. C'est l'isle Syria d'Homere, Odiff. O, v. 402. Νῆσός τις Συρίη κικλήσκεται (ἔιπε ἀκύεις) SCYTALA INSULA, isle que Pline, 1.6, c. 29, place 'dans le golfe Arabique. SCYTE. Les SCYTES ne sont autre chose que les Tartares. Comme les anciens appelloient la Tartarie Scythie, ils nommoient Scythes ceux qui l'habitoient. Voyez TARTARES & TARTARIE. SCYTHENI, peuples qui habitoient aux environs du Pont. Etienne le géographe les met au-dessus des Macrones, & cite Xénophon, qui au lieu de Σκύθενοι écrit Σκύτινοι, Voyez TASCUTINI, SCYTHIACA-REGIO, contrée de l'Egypte. Prolomée, lib. 4, cap. s, la met au pays des Goniates & des Profodites, & il lui donne une seule ville nommée SCHIATIS. 1. SCYTHIE, Scythia. Voyez TARTARIE. 2. SCYTHIE PONTIQUE. Voyez MOESIE. 1. SCYTHICUM- LITTUS: Martianus Capella, 1.6, donne ce nom à l'extrémité de la Germanie, vers le PontEuxin; & Pomponius Mela donne le même nom à toute la côte septentrionale de l'Asie, jusqu'à l'embouchure par où les anciens supposoient que la mer Caspienne se décharge dans la mer de Scythie. 2. SCYTHICUM-MARE. Voyez l'article EUROBOREUS OCEANUS. 3. SCYTHICUM - PROMONTORIUM: Pomponius Mela, 1. 3, c. 1 & 7, nomme ainsi un cap de l'Océan septentrional. Pline, 1.6, c. 17, parle aussi de ce promontoire. 3. 1 deux écueils ou islots de Cevadissa. Ces isles font à quarante milles de la côte de Négrepont, au levant d'hiver, à douze de Tine au midi, & à fix de Micone au couchant, & n'ont rien de considérable que leur ancien nom.* Baudrand, Dict. SDRIGNA, SDRIGNO OU STRIDEN, lieu d'Allemagne, dans la basse Stirie, sur la mer, aux confins de la Hongrie. On prétend, dit Baillet, Topogr. des Saints, p. 473, que les restes de l'ancienne Strido ou Stridonium, subsistent encore aujourd'hui dans ce lieu. SEA, ville de l'Ethiopie, sous l'Egypte, selon Pline 1.6, c. 29. SEATON, lieu d'Angleterre, dans Devonshire, fur la côte orientale de cette province. Ce lieu, ainsi que ceux de Brugley & de Sidmouth, étoient anciennement trois bons ports, entre les rivieres l'Ax & l'Otterey ; mais 'les sables, que la mer y a pouffés avec le tems, les ont à deni comblés & rendus presque inutiles. On croit que Seaton eft le Maridunum des anciens, parce que ces deux noms figni fient précisément la même chose; celui-ci en langue bretonne, & l'autre en langue angloise. * Délices de la Grande Bretagne, p. 717. : SEAVENS-HALE, lieu d'Angleterre, près de la mu.. raille de Sévére & de la Tyne, à l'orient de Chester in th Wall, mais de l'autre côté de la muraille. On croit que le nom de Seavens-Hall vient de celui d'une aîle de cavalerie romaine, qui étoit là en quartier, dans une place nommée Hunnum. On y trouve en effet quelques inscriptions où il est fait mention de cette aîle salinienne. * Délices de la Gr. Br. p. 273. SEAUX, bourg de l'isle de France, à deux lieues de Paris, fur le chemin d'Orléans, & renommé par un châ teau magnifique, qui a servi de lieu de plaisance à feu M. Colbert, ministre & fecrétaire d'état, qui l'avoit fait bâ tir.* Piganiol, Def. de la France, t. 2, p. 661. Le duc du Maine acquit ce château, & y fit encore des embélissemens. La princesse, sa veuve, y a fait la résidence jusqu'à sa mort. La situation en est belle : les bâtimens, jardins, parcs, avenues, tout y annonce la grandeur. La chapelle est dans l'aîle qui est à gauche en entrant. Le dôme en a été peint à fresque par le Brun; c'est l'ancienne loi accomplie par la nouvelle, & on peut dire que c'est un des chefs-d'œuvre de ce grand peintre. L'autel eft orné de deux belles statues de marbre blanc, sculptées par Girardon, & qui représentent le baptême de Jesus-Chrift par S. Jean. Les jardins sont spacieux, & charment par leur fituation & par les ornemens que l'on y a répandus. On v : J : voit une parfaitement belle galerie, qu'on a fait bâtir pour servir d'orangerie, mais qui fut trouvée trop belle pour cet usage. Elle est extrêmement ornée de tableaux de Raphael & de Vandermeulen, & d'autres meubles magnifiques. L'allée d'eau est ornée de chaque côté de plusieurs bufles sur des scabellons, & de jets d'eau; en sorte que chaque jet d'eau paroît entre deux bustes, & chaque buste entre deux jets d'eau, qui s'élevent aussi haut que les treillages qui font derriere ces buftes. Au bas de chaque côté de cette allée, est une rigole pour recevoir l'eau qui tombe d'un si grand nombre de jets, & aux quatre coins font quatre grandes coquilles qui servent au même usage. On descend enfuite dans un agréable vallon, où l'on trouve une grande piéce d'eau, qu'on dit contenir fix arpens. D'un côté elle eft en face d'une cascade magnifique, qui est sur le penchand d'un côteau, & qui forme trois allées d'eau. Elle est ornée de plusieurs vases de bronze qui font entre les bassins. De l'autre côté cette grande piéce d'eau cominunique à un canal, qui est d'une longueur extraordinaire. Le porager consiste en neuf ou dix compartimens. C'est ici qu'est le pavillon de l'aurore, qu'on nomme ainfi, parce que le Brun'y a peint cette déeffe. Ce pavillen a douze ouvertures, en comptant celle qui sert d'entrée. Comme il est élevé, on y monte par deux perrons opposés l'un à l'autre. On remarque encore dans le jardin deux statues de bronze fort estimées. L'une est le gladiateur & l'autre Diane. Cette derniere fut donnée à M. Servien par Christine, reine de Suéde. 1. SEBA. Voyez SABAI & SACE. 2. SEBA CU SABÉE. Dom Calmet, dit: C'est la même ville que Béersabée, ou peut-être la même que Sama. * Josué, XV, 26. SEBAGENA, ville de la Cappadoce: Prolomée, 1. s, c. 6, la marque dans la préfecture de Cilicie. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, lit Ebagena pour Sebagena. SEBAMA, ville au-delà du Jourdain, dans le partage de la tribu de Ruben. Voyez SAHAMA, & Josué 13,19. Isaï, XVI, 8, 9. Jerem. XLVIII, 32. Les Hébreux la nom.. ment Sihma. * Num. XXXII. SEBARDÆ. Voyez TENESIS. SEBARGENSIS, fége épiscopal d'Afrique : Restitutus, episcopus plebis Sebargensis, fouscrivit au concile de Carthage, tenu en 525, tous Boniface. On ignore dans quelle province étoit ce siége. On le croit cependant de la Proconfulaire. SEBASA; l'histoire miscellanée, 1. 23, donne ce nom à un château de l'Arabie. * Ortel. Thefaur. 1. SEBASTE, ville de la Palestine, dans la Samaritide. Hérode augumenta & embellit la ville de Samarie, & lui donna le nom de Sebafte ou d'Augusta, en l'honneur de l'empereur Auguste, le nom de Sebaste voulant dire Auguste en grec. S. Jerôme, de loc. Hebr. dit auffi que la ville de Samarie prit le non de Sebaste : Samaria civitas regalis in Israël, qua nunc Sebafte dicitur; & dans un autre endroit il ajoute, Epitap. Paula, c. 6. Vidit Sebasten, id eft, Samariam, qua in honorem Augufti ab Herode Graco fermone Augusta est nominata. Ptolomée, 1.5, c. 16, en parlant de cette ville, qu'il met dans la Palestine, use aussi du nom de Sebaste. On lit dans Etienne le géographe, que Samarie est une ville de Judée, & qu'elle fut ensuite nommée Neapolis: c'est une faute; on donna le nom de Neapolis à la ville de Sichem, & nom à celle de Samarie. Voici une autre faute du même auteur. Il dit que dans la Samariride, il y a une bourgade, Oppidulum, du nom de Sebaste. Or Sebaste ne fut point une bourgade, mais une grande ville, à laquelle Joseph, l. 1, de Bel. c. 16, ne donne pas moins de vingt stades de circuit. Nous avons quelques médailles de l'empereur Commode, avec ces mots : CEBACTΗΝΩΝ CYR. Sebastenorum Syria. On voit aussi une médaille de l'impératrice Julie, femme de l'empereur Sévére, où on lit COL. SEBASTE; car Sévére envoya une colonie à Sebaste; ce que le P. Hardouin entend de Sebaste de Palestine: & son sentiment est appuyé par Ulpien, 1.50, Dig. tit. 15, de cenfib. leg. 1. In Palastina dua fuerunt colonia, Cesarienfis & Aelia Capitolina: Sed neutra Jus Italicum habet. Divus quoque Severus in Sebastenam civitatem coloniam deduxit. Sebaste, dit Thevenot, part. 2, c. 56, dans son voyage du Levant, étoit située sur une colline, & l'on y voit encore de grandes rui en nes de murailles & diverses colonnes, dont il y en a de droites & d'autres par terre, avec une belle & grande églife en partie droite, soutenue par de fort belles colonnes de marbre. On juge de la beauté du maître-autel, qui étoit tourné au levant, par le dôme qui le couvre, & qui est encore en état. Ce dôme est revêtu de colonnes de marbre, dont les chapitaux sont très-artistement façonnés & ornés de peintures à la mosaique, que sainte Hélène avoit fait faire, si l'on s'en rapporte à ceux du pays. Cette église est présentement partagée en deux parties. Les chrétiens tiennent une : les Mahometans ont l'autre, qui est pavée de marbre, & qui a une chapelle fous terre, où l'on descend par vingt-trois degrés. Ce fut dans cette chapelle que fut enterré S. Jean-Baptifte, entre le prophéte Elisée & Abdias. On y voit les trois tombes qui font ceintes de murailles & relevées de quatre pans de haut, mais on ne les voit que par trois ouvertures de la grandeur d'un pan, avec de la lumiere qu'on a coutume d'y entretenir. On tient que ce fut en ce même lieu que S. Jean fut mis en prison, & décapité, pour plaire à Herodias. Quelques-uns disent que ce fut à Macherus, ville & forteresse où le roi Hérode tenoit prisonniers les malfaiteurs. * Joseph, 1. 15, C. 11, de Herode. A quelques milles de-là, on trouve Geni où l'on croit que notre Seigneur guérit les dix lépreux. On y voit une mosquée qui étoit autrefois une église des chrétiens. Il y a un fort beau kan, où on loge, avec une fontaine tout proche, & un basar où l'on vend les vivres. La grande plaine que l'on a appellé Ezdreon, en est à deux lieues. Elle en a quatre de long, & à une de ses extrémités, on découvre la croupe du mont Carmel, où habitoit le prophéte Elie. 2. SEBASTE, ville & isle de la Sicile propre, selon Ptolomée, 1.5, c. 8, qui la marque après le promontoire de Corycus. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, lit Sebafte ou Augusta. Cette ville n'est autre chose que celle d'Eleusa, dont Archelaus, comme nous l'apprend Strabon, l. 14, p. 671, fit sa résidence, lorsqu'Auguste lui eut donné la Cilicie, Trachée. Outre que la fituation convient parfaitement, Joseph, antiq. l. 6, c. 8, dit que la ville d'Eleusa, en changeant de nom, fut appellée Sebafte. L'isle où se trouvoit cette ville, étoit voisine du continent, & changea pareillement fon nom; car du tems d'Etienne le géographe, elle s'appelloit aufli Sebafte. 3. SEBASTE, ville de l'Asie mineure, dans la Galatie. Les peuples de cette ville sont appellés Sebasteni, par Pline, 1.5, c. 32. On voit dans une ancienne inscription rapportée par Gruter, p. 427, n. 8, que cette ville de Sebaste étoit dans le pays des Tectolages : Η ΒΟΥΛΗ ΚΑΙ Ο ΛΗмос ΣΕΒΑΣΤΗΝΩΝ ΤΕΚΤΟΣΑΓΩΝ C'est tout ce que nous savons de cette ville; car la ville de Sebaste, que les notices mettent dans la Phrygie Pacatiane, ne peut pas être celle de la Galatie. 4. SEBASTE, fiége épiscopal de l'Afie mineure, dans la Phrygie Pacatiane, selon les notices de Léon le Sage & d'Hiéroclès. 5. SEBASTE, ville du Pont, sur le penchant du mont Paryadrès. C'étoit originairement un lieu affez peuplé, & où Mithridate avoit bâti un palais. Pompée en fit une ville qu'il nomma Diopolis; & la reine Pythodoris qu'il augmenta, l'appella Sebaste, & y établit sa résidence. Cette ville de Sebaste est la Sebaste d'Arménie, dont il est parlé dans les martyrologes au VII des ides de janvier, au III des nones de février, & au VII des ides de mars; car elle étoit aux confins de la petite Arménie, situation qui convient assez à la ville Sebastopolis que les notices mettent dans le Pont, & que l'itinéraire d'Antonin marque sur la route de Tavia à Sebastia. Voyez SEBASTOPOLIS. * Strab, l. 12, p. 557. SEBASTIA, ville du Pont Polemoniaque: Ptolomée, 1.5,c.6, la marque dans les terres. Elle est mise dans la Colopène par Pline, 1.6, c. 3. Cette ville pourroit bien être la Sebastia que la notice d'Hieroclès marque dans la premiere Arménie, la même Sebastia dont Procope dit que l'empereur Justinien fit réparer les murailles, & la même que l'itinéraire d'Antonin donne pour le commencement de la route de Cocusum en passant par Mélitène. 1. SEBASTOPOLIS, 1. SEBASTOPOLIS, ville de l'Asie mineure, dans l'Æolide. Son véritable nom étoit MYRINA; &, comme le dit Pline, lib. s, cap. 30, elle se donnoit le surnom de SEBASTOPOLIS, Myrina qua SEBASTOPOLIM se vo cat. 2. SEBASTOPOLIS, ville d'Asie, dans la Colchide. Elle se nommoit auparavant DISCURIADE. Voyez AEA, n°. 4, & DIOSCURIAS. 3. SEBASTOPOLIS, ville de l'Asie mineure. Elle est mise dans le Pont Cappadocien, par Ptolomée, 1.5, 6.6, & dans la Colopène Cappadocienne, par Pline, 1.6, 0.3, L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Tavia à Sebaftia, entre Daranum & Verisa, à quarante milles du premier de ces lieux, & à vingt-quatre milles du second. S. Grégoire de Nycée, dans la vie de sainte Macrine, p. 202, parle d'un certain homme de guerre & des troupes qui étoient en garnison à Sebastopolis, bourgade du Pont. Cette ville étoit épiscopale. Eulogius, son évêque, assista au concile de Nicée l'an 325, & Euftathius à celui de Rome de l'an 366. SEBASTUS PORTUS, port de la Cilicie. Joseph, ant. L 17, 6. 7, dit qu'Hérode, qui fit faire ce port à grands frais, lui donna le nom de Sebaste ou d'Auguste, à l'honneur de l'empereur de ce nom. Le même auteur, de Bell. 1. 1, c. 20, dans un autre endroit ajoute que le port Sebaste étoit le port de Césarée, c'est-à-dire, de Césarée Anazarbe ou près d'Anazarbe. SEBATUM. Voyez SEVATUM. SEBEDA, port de Lycie, selon Etienne le géographe, qui cite le périple d'Alexandre. SEBENDUNUM, ville de l'Espagne Tarragonnoise : elle est donnée aux Castellani, par Ptolomée, l. 2, 6. 6. Voyez BESALU, qu'on croit être le nom moderne. 1. SEBENICO, comté de l'état de Venise, dans la Dalmatie, selon Coronelli, Isolario 150, sur le bord de la mer, à l'orient du comté de Zara, & au couchant de celui de Traw. Ce comté de Sebenico s'étend assez avant dans les terres, & renferme plusieurs isles, entr'autres : 2. SEBENICO, ville de l'état de Venise, dans la Dalmatie, à l'orient de l'embouchure du fleuve Kerka. La ville de Sebenico étoit autrefois une ville de la Croatie maritime; mais elle est maintenant comprise dans la Dalmatie, située sur le bord de la mer Adriatique, & la capitale d'un comté auquel elle donne son nom. Boniface VIII Périgea en évêché sous Spalatro. Depuis la derniere guerre les Vénitiens ont ajouté à Sebenico plusieurs fortifications. Cette ville étoit pourtant, auparavant, fort en état de se défendre, puisqu'en 1647 Tichielli, bacha de Bosnie, fut obligé d'abandonnner cette place, qu'il avoit commencé d'assiéger au mois d'août. Dans l'endroit le plus étroit du canal, il y avoit deux tours fort anciennes pour garder le port; mais on les a démolies dans la guerre passée, parce que l'on a vû que la forteresse de Saint-Nicolas, qui n'est qu'à deux milles de là, étoit plus que suffisante pour la sureté & la défense du port. Ce port est fort grand, car il pourroit contenir une armée navale, c'est la Kerka qui le forme: cette riviere, après avoir passe par Scardona, vient se jetter dans ce port, d'où elle sort pour entrer dans le golfe de Venise. 3. SEBENICO, (San-Nicolo di) isle du golfe de Venise, sur la côte de la Dalmatie, au comté de même nom. C'est la plus considérable des isles de ce comté : on l'a jointe à la terre ferme par le moyen de l'art. Le fort S. Nicolas, qui lui donne fon r nom, est de figure triangulaire, il est bâti dans cette isle, & il a le côté qui regarde la terre ferme, fortifié de deux demi-lunes, avec un bon rempart. La situation de ce fort est très-avantageuse; car il se trouve en pleine mer, vis-à-vis l'embouchure du canal qui conduit à Sebenico; de sorte qu'aucun bâtiment ne peut passer qu'il ne soit à la portée du canon de cette forteresse. C'est un noble Vénitien qui en est le gouverneur, avec le titre de châtelain; & ce gouvernement dure deux ans. SEBENNYTES-NOMUS, Nome d'Egypte, entre les bras du Nil, appellés Phermuthiaque & Athribitique, près de leurs embouchures. Hérodote, 1.2, c. 166, & Pline, 1.5,0.9, ne connoissent qu'un NOME-SEBENNYTE; mais Ptolomée, l. 4, c. 5, le divise en inférieur & en supérieur, dont le premier avoit la ville Pachnamunis pour capitale, & le second la ville de Sebennytus, qui donnoit le nom aux deux Nomes, à une des embouchures du Nil, à un des bras de ce fleuve & à un lac. SEBENNYTICUM OSTIUM: c'est le nom d'une de sept embouchures du Nil: Ptolomée la marque à l'orient de l'embouchure Bolbitique; & c'étoit en même tems l'embouchure du bras du Nil, appellé Pharmuthiacus Fluvius. 1. SEBENNYTUS, ville d'Egypte, dans le Delta: Prolomée en fait la métropole du Nome Sebennytique supérieur. Cellarius, geogr. ant. l. 4, c. 1, dit qu'elle étoit fans doute située sur le bord du bras du Nil appellé Pharmuthiacus fluvius, & qui du moins vers son embouchure étoit nommée Sebennytus: car on lit dans Etienne le géographe Σεβέννυτος πόλις ̓Αιγύπτε, καὶ λίμνη, καὶ ποταμὸς. Sebennytus urbs Ægypti, & lacus & fluvius. Ce sentiment de Cellarius est néanmoins opposé à la carte du Delta, dressée far la description de Ptolomée, qui met à la vérité le Nome Sebennytique inférieur, près de l'embouchure Sebennytique; mais qui éloigne jusqu'au haut du Delta le Nome Sebennytique supérieur, & par conféquent sa métropole Sebennytus. Si on vouloit absolument s'en tenir à la carte & aux nombres de Ptolomée, & le concilier avec Etienne le géographe, il faudroit dire que c'étoit le Nome inférieur qui donnoit son nom à l'embouchure & au fleuve Sebennytique, ou que le Nome supérieur, dont la métropole étoit Sebennytus, donnoit le sien au fleuve, sur le bord duquel il se trouvoit, & qu'on appelloit autrement Athribiticus fluvius. Sebennytus étoit dans le cinquiéme siécle un évêché de la seconde Egypte, dans le patriarchat d'Alexandrie. C'est aujourd'hui un bourg sur les bouches du Nil, où se paye la douane de ce qui va au grand Caire. Les Coptes en font aussi un de leurs anciens évêchés. * Commainville, Table des évêchés. 2. SEBENNYTUS-FLUVIUS, fleuve d'Egypte, selon Etienne le géographe, qui entend peut-être par là le bras du Nil, dont l'embouchure étoit nommée SebennyticumOftium. 3. SEBENNYTUS-LACUS, lac d'Egypte. C'est Etienne le géographe qui en parle, & c'estapparemment un des lacs que Strabon met près l'embouchure de Sebennytique. SEBERE, riviere d'Italie , au royaume de Naples, dans la terre de Labour. Elle prend sa source à fix milles du mont Vesuve, au lieu appellé Cancellaro, d'où elle descend à celui qu'on nomme la Bella, où l'eau est divisée en deux parties, dont l'une entre dans les aqueducs de Naples, & le reste arrose la campagne jusqu'à la mer, où elle se jette hors la porte des carmes de la même ville, où est le pont de la Madelaine. Ces aqueducs, merveille digne de la magnificence des anciens Romains, sont construits de telle forte, qu'on peut les nétoyer sans en faire sortir l'eau, à cause qu'il y a dedans des galleries dans lesquelles on peut marcher sans se mouiller. Il y a d'espace en espace des regards par lesquels on peut ôter les immondices. Ce fut par ces aqueducs que le roi Alphonse I conquit la ville de Naples en 1442. Ils vont en serpentant, afin que l'eau étant agitée, en soit meilleure, outre qu'un cours de droit fil eût pû entraîner les édifices par son impétuosité. Cette eau, que le Sebere fournit, fort en plusieurs endroits de Naples, où il y a des puits publics, & diverses fontaines. * Cor. Dict. E. D. R. Voyage d'Italie, t. 2. SEBERIANA, métropole dont il est parlé dans les decrets des pontifes orientaux. Ne seroit-ce point le siége SEBERIANENSIS de la Byzacène. Voyez SEBERIA NENSIS. SEBERIANENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène, selon la notice des évêchés de cette province, dans laquelle on voit Victorinus Seberianensis. SEBERIE OU SEVERIE. Voyez SEVERIE. SEBERINA. Voyez SIBERINA. 1. SEBES KERÉZ, riviere de la basse Hongrie, & non de la haute, comme le dit Corneille, qui ajoute qu'elle a sa source dans la Transilvanie; ce qui est vrai. Le mot SEBES-KEREZ signifie le Noir-Kerez: de l'Isle écrit pourTon.e V. L11 |