Images de page
PDF
ePub

appelloit anciennement le Bauf ou le paffage du Bauf; ce qui prouve qu'il faut prendre cet endroit pour le commencement du Bosphore, puisque ce bouf, ou cette vache prétendue, y traverfa le canal à la nâge. Quand Polibe parle de la route qu'il faut tenir pour aller de Chalcédoine à Byzance, il remarque avec raifon qu'on ne fauroit traverfer directement la mer, à caufe du grand courant, qui est entre ces deux villes, mais qu'il faut ranger la côte, & venir au promontoire appellé Beuf. De même pour défigner le cours du courant du Bosphore, il avertit que ce courant vient du cap des Efties, où eft aujourd'hui Courouchismé, & qu'il paffe au lieu appellé le Boeuf ou la Vache; car les poëtes ont auffi publié qu'lo, maîtrelle de Jupiter, avoit palfé ce détroit, déguifée en vache. Charès, général athénien, battit, auprès de ce cap, la flotte de Philippe de Macédoine, qui affiégoit Byzance. On y enterra Damalis, femme de ce général, laquelle mourut de maladie durant ce fiége; & les Byzantins, pour reconnoître les fervices que Charès leur avoit rendus, y drefferent encore un autel en l'honneur de fa femme, & une colomne, qui foutenoit fa ftatue. Or ce lieu retint le nom de Damalis, qui fignifie une vache. Codin, qui rapporte cette hiftoire, l'a prise dans Denys de Byzance, où l'on trouve une ancienne inscription qui en fait mention. Le ferrail de Scutari occupe aujourd'hui le cap de la Vache. Je crois, continue de Tournefort, que ce ferrail fut bâti par Soliman II. La fontaine d'Hermagora, dont parle Denys de Byzance, doit fe trouver dans fon enceinte. Il ne faut pas confondre le cap avec le marché aux bœufs de Conftantinople, que les hiftoriens ont quelquefois appellé fimplement le Boeuf, & qui étoit dans la onzième région de la ville.* Tournefort, Voyage du Levant, lettre 15, p. 67.

3. SCUTARI, ville capitale de l'Albanie, & la réfidence d'un bacha, environ à huit ou dix lieues d'Antivari, vers le levant, entre le lac de Renta & la petite riviere de Boiana, vers le 42d degré de latitude. Elle a été autrefois le fiége des rois d'Illyrie, & connue fous le nom de Scodra. Voyez ce mot. Elle appartient aux Turcs depuis 1478, que les Vénitiens la leur cederent. Elle eft grande, bien peuplée, forte, & défendue par une bonne citadelle. Ily, a un évêque latin, fous la métropole d'Antivari, qui a plus de vingt mille catholiques fous fa jurisdiction.

SCUTTORP, petite ville d'Allemagne, au comté de Benthem, dans la Weftphalie, fur la riviere d'Aa. C'eft la patrie de Jacques Périzonius. * Nouveaux Mém.

SCYBELUS, lieu de la Pamphylie. Il donnoit le nom au vin fcybélite, dont Hefyche, in verbo Cescos, & Aretée le Capadocien, l. 2 morbor. acutor. & l. 1 diuturnor. font mention.

SCYBRUS. Etienne le géographe qui cite Théopompe, nomme ainfi une petite contrée de la Macédoine. Il ajoute que le nom national étoit SYBRIUS.

SCYDISSES. Voyez SCORDISCUS.

SCYDRA, ville de la Macédoine : Ptolomée, l. 3, c. 13, la marque dans l'Emathie. Pline, l. 4, c. 10, & Etienne le géographe, parlent auffi de cette ville.

SCYDRUM. Siméon le Métaphrafte, dans la vie de faint Théodore Archimandrite, parle d'une ville de ce nom, qu'il place fur le fleuve Sagaris. Il y avoit un fleuve Sagaris dans la Lydie.* Ortel. Thefaur.

6.

SCYLACE, petite ville, colonie des Pélagiens, felon Herodote,. 1, c. 57; & Pomponius Mela, . 1, c. 19, la met à l'eft, ou vers l'eft, ou eft-nord de Cyzique, entre Cyzique & le mont Olympe, près & à l'eft de Placia ou Placié. Pline en parle auffi, l. 5, c. 32. Paffé Spiga, ditil, on trouve Placia, Ariacos, Scylace, &c. on laiffe derriere foi le mont Olympe, furnommé Myfien & la ville d'Olympena. Critique de quelques articles du dictionnaire de la Martiniere, in 12 Holland.

*

SCYLACEUM, ville d'Italie, chez les Brutiens, dans le golfe Sylaceus, felon Pomponius Mela, l. 2, c. 4, dont quelques manuscrits lifent Scylaceum. Prolomée, c. 3, c. ì, fuit cette derniere ortographe. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte cependant Scyllaceum, & quelques autres manuscrits lifent Scylletium. Strabon, . 6, P. 261, & Pline, l. 3 c. 10, difent que les Athéniens, qui en furent les fondateurs, la nommerent SCYLLETIUM,& que dans la fuite on l'appella SCYLACIUM. Elle avoit un promontoire ou écueil, que Virgile, Æneid. 3, v. 55a, appelle navifragum Scylaceum. Le nom moderne de cette ville

eft Squillace ou Squillacci. Ces noms, felon le cardinal Baronius, ad ann. 562, tirent leur origine du voifinage de Scylla, ce fameux écueil, fi connu chez les hiftoriens & chez les poëtes. D'autres veulent que cette ville ait pris fon nom de Scylla, parce que le promontoire proche duquel elle eft bâtie, eft un autre Scylla, c'eft-à-dire, très-dangereux. Auffi, dit-on qu'Ulyffe fit naufrage en cet endroit, & qu'il y commença une ville du débris de fa flotte. Quoique cette fondation qu'on rapporte à Ulyffe foit fabuleufe, on fait néanmoins que toute la Calabre a été autrefois habitée par des Grecs, & que même on appelloit ce pays, & tout ce qui eft à l'extrémité de l'Italie, vers le midi, la grande Grece. * De Sainte Marthe vie de Calliodore, l. 1.

Caffiodore vint au monde dans la ville de Scylaceum, comme on l'apprend d'une de fes lettres, l. 12, ep. 15, dans laquelle il donne de grands éloges à cette ville. Il y parle de fa fondation attribuée au fameux Ulyffe. Il y fait une charmante peinture de fa fituation fur le bord de la mer Adriatique, qu'on nomme aujourd'hui, de ce côté-là, mer de Sicile. Elle fait en cet endroit un golfe, qu'on nomme encore golfe de Squillace. Cette ville, dit Caffiodore, s'éloigne du rivage, en s'élevant doucement, environnée d'un côté de fertiles campagnes, & de l'autre baignée de la mer. L'air y eft fort tempéré. On n'y éprouve point l'incommodité des faifons. Caffiodore ajoute que cette jufte température produit d'excellentes qualités dans les esprits des habitans, & même les dispofe à la vertu. C'est un charmant fpectacle, continue-t-il, de voir de la ville, fans fe lever de fon fiége, des vignes, qui promettent une abondante vendange, des aires pleines de riches moiffons, & des campagnes couvertes d'oliviers. Il décrit, dans la douzième lettre du livre douzième, l'excellence du vin qu'on recueilloit à Squillace, & les effets merveilleux que ce vin produifoit, guériffant les dyllenteries, deffechanc les playes & les ulceres, &c. Il finit fa quinziéme lettre du même livre, en difant qu'il croit le féjour de cette ville plus heureux que celui des ifles fortunées. Cette description, qui a quelque chofe d'étudié, marque affez l'inclination finguliere que ce grand homme avoit toujours confervée pour fa patrie. Il en donna encore de plus fortes preuves par les grands travaux qu'il entreprit pour la décoration & pour la commodité de cette ville, lorsqu'il étoit préfet ou gouverneur de l'Abruzze & de la Lucanie, & qu'il faifoit la réfidence ordinaire à Squillace.

SCYLACIUM. voyez SCYLACEUM.
SCYLÆUM. Voyez SCYLLAUM.

SCYLAX, fleuve de l'Afie mineure, dans le Pont." Strabon, l. 12, p. 547, dit que ce fleuve fe perdoit dans l'Iris, après que ce dernier avoit commencé à prendre fon cours vers l'orient, & avant qu'il eut baigné la ville d'Amafie.

1. SCYLLA, écueil, que Pline, l. 3, c.8, met dans le détroit qui fépare l'Italie de la Sicile: in eo Freto, dit-il eft Scopulus Scylla; & Pomponius Mela, l. 2, c. 7, dic: Scylla Saxum eft. Ni l'un ni l'autre ne marque fi ce rocher ou cet écueil est tout environné de la mer, ou attaché à la côte. Mais Strabon, l. 6, p. 256, qui au lieu de Scylla écrit Scyllaum Saxum, dit que c'eft un rocher élevé, presque tout entouré de la mer, & qui tenoit feulement au continent d'Italie par un ifthme affez bas, qui de côté & d'autre offroit une retraite aux vaiffeaux. Mais fi l'on étoit à l'abri, quand on étoit dans ces ports, il n'y avoit pas la même fûreté à en approcher; ce qui a fait dire à Virgile, Æneid. 3, v. 432, en parlant de ce rocher:

Ora exfertantem, & Naves in Saxa trahentem. Et un peu plus bas :

Scyllam & carulais canibus refonantia Saxa, Au mot Scylla, j'ai parlé de la fable qui vouloit que Scylla fut un monftre marin, environné de grands chiens, qui aboyoient inceflamment. Tout cela n'étoit que dans l'imagination des poëtes. Les hiftoriens plus fages parloient autrement. Ce n'eft pas, dit Procope, Bell. Goth. l. 3, C. 27, qu'il y eut dans ce détroit un monftre qui eût un vifage de femme, comme ils l'ont inventé; mais c'eft qu'il y avoit une grande quantité de chiens marins. Les noms qu'on im

pose aux chofes, leur font toujours convenables dans le commencement; mais la renommée qui les porte à des hommes d'un autre fiécle, leur en ôre les véritables idées, & leur en donne de fauffes. Le tems contribue à autorifer les fables, & fe fert de l'art des poëtes pour les confacrer. Ainfi, parce que les habitans de Corfou appellerent autrefois Tête de Chien le promontoire de cette ifle, qui eft du côté d'orient, quelques-uns ont cru qu'il y avoit des hommes qui avoient la tête femblable à celle des chiens. De même, quelques-uns fe font imaginés que vers Pize il y avoit des hommes qui avoient des têtes de loup, à caufe qu'il y a dans ce pays-là une montagne qui en porte le nom.

2. SCYLLA, ville des Brutiens, felon Pomponius Mela, l. 2, c. 4, où on lit in Brutio funt, columna regia, Rhegium, Scylla, &c. Cette ville eft appellée SCYLLAUM par Pline, 1. 3 Elle étoit apparemment au pied du rocher de Scylla, dans l'endroit où eft aujourd'hui la petite ville de Sciglio. Voyez SCIGLIO.

c. S. ,

3› SCYLLA, nom d'une ifle voisine de la Cherfonnefe de Thrace. Pline, l. 4, c. 12, la met au nombre des ifles défertes.

1. SCYLLÆUM, promontoire du Péloponnéfe, dans l'Argie, felon Pline, i. 4, c. 5, & Paufanias, l. 2, c. 34, Traduct. de M. l'abbé Gedoyn. Ce dernier nous en donne la pofition précife de la maniere fuivante. Du côté de la mer, où fe termine le territoire d'Hermione, vous trouvez le temple de Cerès, furnommée Thermefia. Sur la même ligne, à la distance de quatre-vingts ftades au plus, on rencontre le promontoire de Scylla, ainfi appellé du nom de la fille de Nifus; car après que cette princefle eut par fa perfidie facilité à Minos la prife de Nifée & de Mégare, non feulement Minos ne l'époufa point, mais il la fit jetter dans la mer par les Crétois. Le flot emporta le corps au pied de ce promontoire, où il demeura expofé & fut la proye des oifeaux de la mer. Le périple de Scylax & TiteLive mettent le promontoire SCYLLEUM dans le territoire d'Hermione; & au lieu de SCYLLAUM, Ptolomée, 1. 3, c. 16, lit SCYLLIUM. Ses interprétes fuivent pourtant la premiere ortographe. Le nom moderne, felon quelquesuns, eft Cabo Sygillo ou Cabo Scylli, & felon d'autres

Cabo Damala.

2. SCYLLÆUM. Voyez SCYLLA.

1. SCYLLETIUM. Voyez SCYLACEUM.

furent

Sarmates, les Venedes, les Scyri & les Hirri. Zozime
4,34, compte les Syri parmi les Huns, qui
battus par l'empereur Théodofe, & contraints de repaller
le Danube & de retourner dans leur pays. Procope les met
avec les Goths & les Alains, comme un peuple du Septen-
trion. On croit qu'ils occupoient la Curlande & la Semi-
galle. Au lieu de SCYRI, Sozomene écrit SCYRRI, & Jor-
nandes SCYRI.

SCYRMUS. Etienne le géographe met une ville de ce
nom dans la Dolionide, près de Cyzique.
SCYRRI. Voyez SCYRI.

SCYRTONIUM. Voyez SCIRTONIUM.

1. SCYRUS, SCYROS, ifle de la mer Ægée, à l'orient de celle d'Eubée. Strabon & Pline en font mention. Prolomée, l. 3, c. 13, y marque une ville de même nom : Zúpos 1500s ny mones, Scyrus infula & oppidum. Elle étoit fameufe dans l'antiquité par l'exil & par la mort de Théfée, roi d'Athénes. Les Dolopes habiterent autrefois cette ifle, mais leurs brigandages furent cause, felon Plutarque, in Cimone, & Thucidide, l. 1, p. 65, que Cimon les challa de cette ifle. Eile conferve encore à préfent fon ancien nom; car cette ifle eft connue parmi les Italiens, fuivant l'inflexion de leur langue & de leur prononciation, fous les noms de Sciro, d'Ifola di Sciro, & de San Giorgio di Sciro. C'eft une des Cyclades, & que Pline compte la derniere, tant entre les Cyclades qu'entre les Sporades. On lui a donné le nom de Scyros à caufe de fon inégalité, car elle eft toute héritfée de pierres & de rochers; & Scyrodes, dans la langue grecque, fignifie pierreux. Cette ifle eft fi tuée à dix ou onze lieues au feptentrion du cap de Martelo, ou de Doro, qui eft le cap fud eft de l'ifle de Négrepont; mais elle eft à fix ou fept lieues, à l'orient, du côté oriental de la même ifle. Elle a l'ifle de Lesbos ou Metelin, à seize ou dix-huit lieues, du côté d'orient; celle de Lemnos à une pareille diftance, vers le nord-eft, & celle de Scoppelo à fix ou fept du côté du nord-oueft. Elle s'étend en longueur du feptentrion au midi, & a quatre-vingts milles d'Italie de circuit, fuivant quelques-uns, ou foixante dix, felon d'autres. Cette ifle eft haute, & pleine de montagnes & de forêts. On lui donne à peu près la figure d'un triangle; car elle a trois côtés, dont l'oriental eft fitué entre la pointe méridionale & la feptentrionale: celui qui regarde au nord-ouest, eft entre cette derniere & la pointe occidentale; & celui du fud-oueft, entre les pointes occiden

2. SCYLLETIUM, montagne de l'ifle de Créte. C'eft tale & méridionale. Les Pélasgiens & les Cariens l'ont

Etienne le géographe qui en parle.

SCYLLIUM. Voyez SCYLLAUM. N°. 1.
SCYLLUNS. Voyez SCILUNS.

SCYMNITÆ, peuples de la Sarmatie Afiatique : ils font placés par Ptolomée, l. 5, c. 9, entre les Saporhrene & les Amazones. Etienne le géographe écrit ScYMNIADE, au lieu de SCYMNITA. Peut-être ces peuples font-ils les mêmes que les ScYMNI, peuples de la Lazique, dont il eft parlé dans les authentiques. * Ortelius, Thefaur.

SCIPHIA, bourgade des Clazoméniens, felon Etienne le géographe, qui ajoute qu'on écrit auffi SCYPIA. Voyez SCYPPIUM.

SCYPPIUM, ville de l'Afie mineure, dans l'Ionie, aux confins des Colophoniens. Elle fut fondée, felon Paufanias, l. 7. c. 3, par les Clazoméniens, qui s'en étant dégoutés, & en étant fortis, fe fixerent dans le pays où ils bâtirent la ville de Clazomene, en terre- ferme. Cette ville, Styppium pourroit bien être celle qu'Etienne le géographe appelle SCYPHIA.

SCYRAS, fleuve du Péloponnéfe, dans la Laconie. Paufanias dit, l. 3, c. 24, qu'un peu plus loin que le bourg d'Araine, où l'on voyoit la fépulture de Las, étoit une riviere qui fe déchargeoit dans la mer. Cette riviere, qui autrefois n'avoit point de nom, fut, ajoute-t-il, appellée SCYRAS, depuis que Pyrrhus, fils d'Achille , y aborda avec fes vailleaux, après s'être embarqué à Scyros, pour venir époufer Hermione. Au-delà de cette riviere étoit un vieux temple, & à quelque distance de ce temple, un autel de Jupiter. En remontant vers la terre- ferme, à quarante ftades de l'embouchure de Scyras, on trouvoit la ville de Pyrrhique.

1. SCYRI, peuples de l'Inde : Pline, 1.6, c. 23, femble les placer aux environs de l'Ariane.

2. SCYRI, Pline, 4, c. 13, dit que quelques uns vouloient que l'Eningie fut habitée jusquà la Viftulé par les

autrefois habitée. * Dapper, Desc. des ifles de l'Archipel, pag. 256.

L'ifle de Scyros avoit anciennement une ville de même nom. Il y a même quelques auteurs qui lui donnent encore aujourd'hui une petite ville ou bourg, & quelques villages, du nombre desquels font Meniana & San Polo, avec une montagne, appellée Rachiano. Elle étoit renommée parmi les anciens, à caufe de fes carrieres de marbre tacheté, & plein de veines. On y trouve une certaine pierre qui flotte fur l'eau, quand elle eft entiere, mais qui va au fond quand elie eft en pieces. Cette ifle étoit la patrie, auffi-bien que le royaume, de Lycomède, d'une des filles duquel, appellée Deidamie, Achille eut Pyrrhus, furnommé Néoptolème ; ce qui eft caufe que Strabon rapporte que l'ifle de Scyros eft renommée par l'alliance de Lycomède avec Achille, & par la naiffance & l'éducation de Neoptolème. Comme elle eft fort hériffée de rochers, & ftérile, elle avoit paffé en commun proverbe, parmi les anciens, pour fignifier un miférable & chétif royaume, & c'eft ce qu'on entendoit par la principauté de Scyros.

Aujourd'hui cette ifle eft habitée par des chrétiens Grecs, qui s'appliquent à la culture des vignes, qui leur produifent de fort bon vin. Elle fut érigée en évêché, fous l'archevêché des Rhodes.

Il y avoit autrefois dans cette ifle de fi bonnes chèvres, que Strabon dit qu'elles la rendirent recommandable.

On trouve au côté méridional de l'ifle de Scyros trois ou quatre petites ifles, qui de loin paroiffent affez hautes; & à l'occident de fon cap méridional, près d'une vallée baffe & enfoncée, il y a un port, appellé par les Italiens Porto San Giorgio. Au devant de l'entrée de ce port, vers fa pointe méridionale, font deux petites ifles rondes, de couleur rougeâtre. L'endroit le plus sûr & le plus com. mode pour entrer dans ce port, eft entre ces deux ifles & une troifiéme, fituée près du côté feptentrional de

celle de Scyros, & qui eft fort baffe & unie. Lorsque les vaiffeaux ont paffé l'embouchure du port, ils prennent du côté de l'orient, & vont donner fond dans un recourbement ou golfe, qui fe va terminer au pied d'une montagne, où l'on jette une amarre à terre. Dans cet endroit on a vingt-huit à trente braffes d'eau ; mais un peu plus avant, en tirant vers le nord, le port s'élargit, & forme une grande baye, dont le fond eft fablonneux, & où les vaiffeaux peuvent aller mouiller fur dix, douze & quatorze braffes. Ils y font à l'abri de toutes fortes de vents, à la réserve de ceux du midi, qui souflent directement dans le port. Ce port eft par-tout beau & large, & fon fond eft net & fain. Ainfi les vaiffeaux y peuvent entrer & fortir en tout tems par l'entrée dont il a été parlé. On peut auffi prendre fa route entre l'ifle baffe & unie, & le rivage feptentrional de Scyros; mais dans cet endroit l'ouverture eft fort étroite, quoiqu'il y ait fix ou fept braffes de profondeur.

Le cap feptentrional de Scyros, fitué à l'autre bout de l'isle, est sale & plein de rochers jufqu'à plus d'une lieue en mer, tirant vers le feptentrion. Ces rochers font parfemés de côté & d'autre autour du cap. Plufieurs d'entre eux paroiffent au deffus de l'eau, mais il y en a de cachés deffous; de forte qu'il n'est pas sûr d'en approcher. A l'occident de Scyros on découvre deux petites ifles, dont la plus orientale, appellée Schafoli dans les cartes marines, & autrement Schirodola, est basse & peu confidérable. La plus occidentale nommée Scanda dans quelques cartes marines, a au nord-nord-ouest, en penchant un peu vers le fep tentrion, & directement à l'occident du cap feptentrional de Sciro, trois ou quatre ifles balles, appellées Diaderfi ou Aderfi; & par les Hollandois de Broeders, c'cft-àdire, les freres. Les vaiffeaux ne fe doivent pas trop approcher du côté oriental de ces ifles, parce qu'il eft plein de baffes & de rochers. On trouve enfin à une lieue & demie au nord-quart au-nord-oueft des quatre dernieres trois autres petites ifles, appellées Silodroni, & autrement Sorelli, dans quelques cartes matines. Les vaisseaux prennent leur route entre les deux plus feptentrionales, dont celle qui en approche le plus a un village, avec un port tout auprès, où les vaiffeaux peuvent aller mouiller fur fix, fept huit & dix braffes d'eau. Les mariniers y trouvent de bon vin, & du bois pour bruler; mais fort peu d'autres provifions pour leurs navires.

2. SCYRUS, ou SCYROS, ifle de l'Archipel, & l'une des Cyclades, felon Ptolomée, L. 3, c. 15, qui y marque une ville. L'ifle de Scyros, dit Pline, l. 4, c. 12, eft à quinze mille pas de celle de Delos. On la nommoit auffi Syra; car Suidas, qui étoit né dans cette ifle, l'appelle de la forte. C'est l'isle Syria d'Homere, Odiff. O, v. 402.

Νῆσός τις Συρίη κικλήσκεται (ειπε ακέεις )
Ορτυγίης καθύπερθεν.

SCYTALA INSULA, isle que Pline, l. 6, c. 29, place 'dans le golfe Arabique.

SCYTÆ. Les SCYTES ne font autre chofe que les Tartares. Comme les anciens appelloient la Tartarie Scythie, ils nommoient Scythes ceux qui l'habitoient. Voyez TAR

TARES & TARTARIE.

SCYTHENI, peuples qui habitoient aux environs du Pont. Etienne le géographe les met au-deffus des Macrones, & cite Xénophon, qui au lica de Exúberos écrit Exúriv Σκύθενοι Σκύτινοι, Voyez TASCUTINI.

SCYTHIACA-REGIO, contrée de l'Egypte. Prolomée, lib. 4, cap. 5, la met au pays des Goniates & des Profodites, & illui donne une feule ville nommée SCHIATIS. 1. SCYTHIE, Scythia. Voyez TARTARIE. 2. SCYTHIE PONTIQUE. Voyez MOESIE. 1.SCYTHICUM - LITTUS: Martianus Capella, 1.6, donne ce nom à l'extrémité de la Germanie, vers le PontEuxin; & Pomponius Mela donne le même nom à toute la côte feptentrionale de l'Afie, jusqu'à l'embouchure par où les anciens fuppofoient que la mer Caspienne fe décharge dans la mer de Scythie.

2. SCYTHICUM-MARE. Voyez l'article EUROBOREUSOCEANUS.

[blocks in formation]
[ocr errors]

1. SCYTHICUS-MONS. Voyez TAURUS. 2. SCYTHICUS-OCEANUS. Pomponius Mela, l. 1 c. 2, & Pline, l. 6, c. 17, appellent ainfi l'Océan septentrional.

3. SCYTICUS-SINUS, golfe de la mer Caspienne.C'est l'un des trois que Pomponius Mela, l. 3, c. 5, reconnoît dans cette mer. Pline, l. 6, c. 13, fait auffi mention du golfe Scythique.

SCYTHINI. Voyez SCYTHENI.

SCYTHON, montagne de la Thrace, felon Ortelius, qui cite Servius.

SCYTHRANIUS, ville de la Marmarique, felon Ortelius, qui cite Ptolomée, l. 4, c. 5, où je trouve feulement SCYTHRANIUS PORTUS. Ce port étoit entre Anti-`· pyrgus & Cataonium promontorium.

1. SCYTOPOLIS, ville de la Libye: c'eft Etienne le géographe qui en parle.

SCYTOPOLIS. Voyez BETHSAN.

2. SDILES, ifle de Grece, dans l'Archipel, la principale des Cyclades, quoique affez petite, mais fort célébre dans l'antiquité, pour être l'ancienne Delos. Les Grecs l'appellent encore sDiles, quoique les Latins la nomment communément Sdiles & quelquefois SDILI, à caufe qu'il y a deux ifles, dont la plus grande, qui eft à l'occident, eft nommée la grande Sdiles, & a dix milles de tour, avec un bon poit au midi. C'eft dans celle-là qu'on voit les ruines de l'ancienne ville de Delos, les veftiges du temple d'Apollon, ceux d'un amphithéatre, & diverfes colonnes de marbre. La moindre, qui eft à l'orient, eft appellée la petite Sdiles, & n'a que fix milles de tour. L'une & l'autre font défertes depuis près de deux fiécles. Elles font féparées par un canal de deux mille pas de large, où font les deux écueils ou iflots de Cevadilla. Ces isles font à quarante milles de la côte de Négrepont, au levant d'hi ver, à douze de Tine au midi, & à fix de Micone au couchant, & n'ont rien de confidérable que leur ancien nom. * Baudrand, Dict.

SDRIGNA, SDRIGNO OU STRIDEN, lieu d'Allemagne, dans la baffe Stirie, fur la mer, aux confins de la Hongrie. On prétend, dit Baillet, Topogr. des Saints, p. 473, que les reftes de l'ancienne Strido ou Stridonium, fubfiftent encore aujourd'hui dans ce lieu.

SEA, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte, felon Pline,.

1. 6, c. 29.

SEATÓN, lieu d'Angleterre, dans Devonshire, fur la côte orientale de cette province. Ce lieu, ainfi que ceux de Brugley & de Sidmouth, étoient anciennement trois bons ports, entre les rivieres l'Ax & l'Otterey; mais les fables, que la mer y a pouffés avec le tems, les ont à demi comblés & rendus presque inutiles. On croit que Seaton eft le Maridunum des anciens, parce que ces deux noms figni fient précisément la même chofe; celui-ci en langue bretonne, & l'autre en langue angloife. * Délices de la Grande Bretagne, p. 717.

SEAVENS-HALE, lieu d'Angleterre, près de la muraille de Sévére & de la Tyne, à l'orient de Chester in th Wall, mais de l'autre côté de la muraille: On croit que le nom de Seavens-Hall vient de celui d'une aîle de cavalerie romaine, qui étoit là en quartier, dans une place nommée Hunnum. On y trouve en effet quelques inscriptions où il eft fait mention de cette aîle falinienne. * Délices de la Gr. Br. p. 273.

SEAUX, bourg de l'isle de France, à deux lieues de Paris, fur le chemin d'Orléans, & renommé par un château magnifique, qui a fervi de lieu de plaifance à feu M. Colbert, miniftre & fecrétaire d'état, qui l'avoit fait bâ tir.* Piganiol, Def. de la France, t. 2, p. 661.

Le duc du Maine acquit ce château, & y fit encore des embéliffemens. La princeffe, fa veuve, y a fait fa réfidence. jusqu'à fa mort. La fituation en eft belle: les bâtimens, jardins, parcs, avenues, tout y annonce la grandeur.

[ocr errors]

La chapelle eft dans l'aîle qui eft à gauche en entrant. Le dôme en a été peint à fresque par le Brun; c'est l'ancienne loi accomplie par la nouvelle, & on peut dire que c'eft un des chefs-d'œuvre de ce grand peintre. L'autel eft orné de deux belles ftatues de marbre blanc, fculptées par Girardon, & qui repréfentent le baptême de Jefus-Chrift par S. Jean.

Les jardins font fpacieux, & charment par leur fituztion & par les ornemens que l'on y a répandus. On y

pour

voit une parfaitement belle galerie, qu'on a fait bâtir fervir d'orangerie, mais qui fut trouvée trop belle pour cet ufage. Elle eft extrêmement ornée de tableaux de Raphael & de Vandermeulen, & d'autres meubles magnifiques. L'allée d'eau eft ornée de chaque côté de plufieurs bufles fur des fcabellons, & de jets d'eau; en forte que chaque jet d'eau paroît entre deux buftes, & chaque bufte entre deux jets d'eau, qui s'élevent auffi- haut que les treillages qui font derriere ces buftes. Au bas de chaque côté de cette allée, eft une rigole pour recevoir l'eau qui tombe d'un fi grand nombre de jets,& aux quatre coins font quatre grandes coquilles qui fervent au même ufage. On descend enfuite dans un agréable vallon, où l'on trouve une grande piéce d'eau, qu'on dit contenir fix arpens. D'un côté elle eft en face d'une cascade magnifique, qui eft fur le penchand d'un côteau, & qui forme trois allées d'eau. Elle eft ornée de plufieurs vafes de bronze qui font entre les basfins. De l'autre côté cette grande piéce d'eau communique à un canal, qui eft d'une longueur extraordinaire.

Le po ager confifte et neuf ou dix compartimens. C'eft ici qu'eft le pavillon de l'aurore, qu'on nomme ainfi, parce que le Brun y a peint cette déeffe.Ce pavillen a douze ouvertures, en comptant celle qui fert d'entrée. Comme il eft élevé, on y monte par deux perrons oppofés l'un à l'autre. On remarque encore dans le jardin deux ftatues de bronze fort eftimées. L'une eft le gladiateur & l'autre Diane. Cette derniere fut donnée à M. Servien par Christine, reine de Suéde.

1. SEBA. Voyez SABAI & SACE.

2. SEBA cu ŠABEE. Dom Calmet, dit : C'est la même ville que Béerfabée, ou peut-être la même que Sama. * Josué, XV, 26.

SEBAGENA, ville de la Cappadoce: Prolomée, 1.5, c. 6, la marque dans la préfecture de Cilicie. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, lit Ebagena pour Sebagena.

SEBAMA, ville au-delà du Jourdain, dans le partage de la tribu de Ruben. Voyez SAHAMA, & Jofué 13, 19. Ifaï, XVI, 8, 9. Jerem. XLVIII, 32. Les Hébreux la nonment Sihma. * Num. XXXII.

SEBARDE. Voyez TENESIS. SEBARGENSIS, fége épiscopal d'Afrique : Reftitutus, episcopus plebis Sebargenfis, fouscrivit au concile de Carthage, tenu en 525, fous Boniface. On ignore dans quelle province étoit ce fiége. On le croit cependant de la Proconfulaire.

SEBASA; l'hiftoire miscellanée, l. 23, donne ce nom à un château de l'Arabie. * Ortel. Thefaur.

1. SEBASTE, ville de la Palestine, dans la Samaritide. Hérode augmenta & embellit la ville de Samarie, & hui donna le nom de Sebafte ou d'Augufta, en l'honneur de l'empereur Augufte, le nom de Sebafte voulant dire Augufte en grec. S. Jerôme, de loc. Hebr. dit auffi que la ville de Samarie prit le non de Sebafte : Samaria civitas regalis in Israël, qua nunc Sebafte dicitur ; & dans un autre endroit il ajoute, Epitap. Paula, c. 6. Vidit Sebaften, id eft, Samariam, qua in honorem Augufti ab Herode Graco fermone Augufta eft nominata. Ptolomée, 1.5, c. 16, en parlant de cette ville, qu'il met dans la Palestine, ufe auffi du nom de Sebaste. On lit dans Etienne le géographe, que Samarie eft une ville de Judée, & qu'elle fut enfuite nommée Neapolis: c'eft une faute; on donna le nom de Neapolis à la ville de Sichem, & nom à celle de Samarie. Voici une autre faute du même auteur. Il dir que dans la Samaritide, il y a une bourgade, Oppidulum, du nom de Sebafte. Or Sebafte ne fut point une bourgade, mais une grande ville, à laquelle Jofeph, l. 1, de Bel. c. 16, ne donne pas moins de vingt ftades de circuit. Nous avons quelques médailles de l'empereur Commode, avec ces mots : CEBACTHNON CYR. Sebaftenorum Syria. On voit auffi une médaille de l'impératrice Julie, femme de l'empereur Sévére, où on lit COL. SEBASTE; car Sévére envoya une colonie à Sebafte; ce que le P. Hardouin entend de Sebafte de Palestine : & fon fentiment eft appuyé par Ulpien, 1. so, Dig. tit. 15, de cenfib. leg: 1. In Palas tina dua fuerunt colonia, Cefarienfis & Aelia Capitolina: Sed neutra Fus Italicum habet. Divus quoque Severus in Se. baftenam civitatem coloniam deduxit. Sebafte, dit Thevenot, part. 2, c. 6, dans fon voyage du Levant, étoit fituée fur une colline, & l'on y voit encore de grandes rui

nes de murailles & diverfes colonnes, dont il y en a de droites & d'autres par terre, avec une belle & grande églife en partie droite, foutenue par de fort belles colonnes de marbre. On juge de la beauté du maître-autel, qui étoit tourné au levant, par le dôme qui le couvre, & qui eft encore en état. Ce dôme eft revêtu de colonnes de mar. bre, dont les chapitaux font très-artiftement façonnés & ornés de peintures à la mofaïque, que fainte Hélène avoit fait faire, fi l'on s'en rapporte à ceux du pays. Cette église eft préfentement partagée en deux parties. Les chrétiens en tiennent une : les Mahometans ont l'autre, qui eft pavéc de marbre, & qui a une chapelle fous terre, où l'on descend par vingt-trois degrés. Ce fut dans cette chapelle que fut enterré S. Jean-Baptifte, entre le prophéte Elifée & Abdias. On y voit les trois tombes qui font ceintes de murailles & relevées de quatre pans de haut, mais on ne les voit que par trois ouvertures de la grandeur d'un pan, avec de la lumiere qu'on a coutume d'y entretenir. On tient que ce fut en ce même lieu que S. Jean fut mis en prifon, & décapité, pour plaire à Herodias. Quelques-uns difent que ce fut à Macherus, ville & fortereffe où le roi Hérode tenoit prifonniers les malfaiteurs. * Joseph, l. 15, c. 11, de Herode.

A quelques milles de-là, on trouve Geni où l'on croit que notre Seigneur guérit les dix lépreux. On y voit une mosquée qui étoit autrefois une églife des chrétiens. Il y a un fort beau kan, où on loge, avec une fontaine tout proche, & un bafar où l'on vend les vivres. La grande plaine que l'on a appellé Ezdreon, en eft à deux lieues. Elle en a quatre de long, & à une de fes extrémités, on découvre la croupe du mont Carmel, où habitoit le prophéte

Elie.

2. SEBASTE, ville & ifle de la Sicile propre, felon Ptolomée, l. 5, c. 8, qui la marque après le promontoire de Corycus. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, lic Sebafte ou Augufta. Cette ville n'eft autre chofe que celle d'Elenfa, dont Archelaus, comme nous l'apprend Strabon, l. 14, p. 671, fit fa réfidence, lorsqu'Augufte lui eut donné la Cilicie, Trachée. Outre que la fituation convient parfaitement, Jofeph, antiq. L. 6, c. 8, dit que la ville d'Eleufa, en changeant de nom, fut appellée Sebaste. L'isle où le trouvoit cette ville, étoit voisine du continent, & changea pareillement fon nom; car du tems d'Etienne le géographe, elle s'appelloit auffi Sebafte.

3. SEBASTE, ville de l'Afie mineure, dans la Galatie. Les peuples de cette ville font appellés Sebafteni, par Pline, l. 5, c. 32. On voit dans une ancienne inscription rapportée par Gruter, p. 427, n. 8, que cette ville de Sebaste étoit dans le pays des Tectolages:

Η ΒΟΥΛΗ ΚΑΙ Ο ΛΗΜOC CEBAETHNON

ΤΕΚΤΟΣ ΑΓΩΝ

C'eft tout ce que nous favons de cette ville; car la ville de Sebafte, que les notices mettent dans la Phrygie Pacatiane, ne peut pas être celle de la Galatie.

4. SEBASTE, fiége épiscopal de l'Afie mineure, dans la Phrygie Pacatiane, felon les notices de Léon le Sage & d'Hiéroclès.

5. SEBASTE, ville du Pont, fur le penchant du mont Paryadrès. C'étoit originairement un lieu affez peuplé, & où Mithridate avoit bâti un palais. Pompée en fit une ville qu'il nomma Diopolis; & la reine Pythodoris qu'il augmenta, l'appella Sebafte, & y établit fa réfidence. Cette ville de Sebafte eft la Sebafte d'Arménie, dont il eft parlé dans les martyrologes au VII des ides de janvier, au Ill des nones de février, & au VII des ides de mars; car elle étoit aux confins de la petite Arménie, fituation qui convient affez à la ville Sebaftopolis que les notices mettent dans le Pont, & que l'itinéraire d'Antonin marque fur la route do Tavia à Sebaftia. Voyez SEBASTOPOLIS. * Strab, l. 12, p. 557.

SÉBASTIA, ville du Pont Polemoniaque: Ptolomée, 1.5, c. 6, la marque dans les terres. Elle eft mife dans la Colopène par Pline, 1.6, c. 3. Cette ville pourroit bien être la Sebaftia que la notice d'Hieroclès marque dans la premiere Arménie, la même Sebaftia dont Procope dit que l'empereur Juftinien fit réparer les murailles, & la même que l'itinéraire d'Antonin donne, pour le commencement de la route de Coculum en pallant par Mélitène.

i. SEBASTOPOLIS,

1. SEBASTOPOLIS, ville de l'Afie mineure, dans l'Eolide. Son véritable nom étoit MYRINA; &, comme le dit Pline, lib. 5, cap. 30, elle se donnoit le furnom de SEBASTOPOLIS, Myrina que SEBASTOPOLIM fe vo

cat.

2. SEBASTOPOLIS, ville d'Afie, dans la Colchide. Elle fe nommoit auparavant DISCURIADE. Voyez ALA, n°. 4, & DIOSCURIAS.

3. SEBASTOPOLIS, ville de l'Afie mineure. Elle est mife dans le Pont Cappadocien, par Ptolomée, 1.5, c. 6, & dans la Colopène Cappadocienne, par Pline, 1.6, c. 3, L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Tavia à Sebaftia, entre Daranum & Verifa, à quarante milles du premier de ces lieux, & à vingt-quatre milles du fecond. S. Grégoire de Nycée, dans la vie de fainte Macrine, p. 202, parle d'un certain homme de guerre & des troupes qui étoient en`garnison à Sebastopolis, bourgade du

Pont.

Cette ville étoit épiscopale. Eulogius, fon évêque, affifta au concile de Nicée l'an 325, & Euftathius à celui de Rome de l'an 366.

SEBASTUS PORTUS, port de la Cilicie. Jofeph, ant. 417, 6.7, dit qu'Hérode dit qu'Hérode, qui fit faire ce port à grands frais, lui donna le nom de Sebaste ou d'Augufte, à l'honneur de l'empereur de ce nom. Le même auteur, de Bell. 1. 1, c. 20, dans un autre endroit ajoute que le port Sebafte étoit le port de Céfarée, c'est-à-dire, de Césarée Anazarbe ou près d'Anazarbe.

SEBATUM. Voyez SavATUM.

SEBEDA, port de Lycie, felon Etienne le géographe, qui cite le périple d'Alexandre.

SEBENDUNUM, ville de l'Espagne Tarragonnoife: elle est donnée aux Caftellani, par Ptolomée, l. 2, c. 6. Voyez BESALU, qu'on croit être le nom moderne.

6.

1. SEBENICO, comté de l'état de Venife, dans la Dalmatie, felon Coronelli, Ifolario 150, fur le bord de la mer, à l'orient du comté de Zara, & au couchant de celui de Traw. Ce comté de Sebenico s'étend affez avant dans les terres, & renferme plusieurs isles, entr'autres ;

[blocks in formation]

2. SEBENICO, ville de l'état de Venife, dans la Dalmatie, à l'orient de l'embouchure du fleuve Kerka. La ville de Sebenico étoit autrefois une ville de la Croatie maritime; mais elle eft maintenant comprise dans la Dalmatie, fituée fur le bord de la mer Adriatique, & la capitale d'un comté auquel elle donne fon nom. Boniface VIII l'érigea en évêché fous Spalatro. Depuis la derniere guerre les Vénitiens ont ajouté à Sebenico plufieurs fortifications. Cette ville étoit pourtant, auparavant, fort en état de fe défendre, puisqu'en 1647 Tichielli, bacha de Bosnie, fut obligé d'abandonnner cette place, qu'il avoit commencé d'affiéger au mois d'août. Dans l'endroit le plus étroit du canal, il y avoit deux tours fort anciennes pour garder le port; mais on les a démolies dans la guerre paffée, parce que l'on a vû que la fortereffe de Saint-Nicolas, qui n'eft qu'à deux milles de là, étoit plus que fuffifante pour la fureté & la défense du port. Ce port eft fort grand, car il pourroit contenir une armée navale, c'eft la Kerka qui le forme: cette riviere, après avoir paffé par Scardona, vient fe jetter dans ce port, d'où elle fort pour entrer dans le golfe de Venife.

3. SEBENICO, (San-Nicolo di) isle du golfe de Venife, fur la côte de la Dalmatie, au comté de même nom. C'eft la plus confidérable des isles de ce comté : on l'a jointe à la terre ferme par le moyen de l'art. Le fort S. Nide l'art. Le fort S. Nicolas, qui lui donne fon nom, eft de figure triangulaire, il eft bâti dans cette isle, & il a le côté qui regarde la terre ferme, fortifié de deux demi-lunes, avec un bon rempart. La fituation de ce fort eft très-avantageufe; car il se trouve en pleine mer, vis-à-vis l'embouchure du canal qui conduit à Sebenico; de forte qu'aucun bâtiment ne peut paffer qu'il ne foit à la portée du canon de cette fortereffe. C'est un noble Vénitien qui en eft le gouverneur, avec le titre de châtelain; & ce gouvernement dure deux ans. SEBENNYTES-NOMUS, Nome d'Egypte, entre les

bras du Nil, appellés Phermuthiaque & Athribitique, près de leurs embouchures. Hérodote, l. 2, c. 166, & Pline, 1.5, c. 9, ne connoiffent qu'un NOME-SEBENNYTE; mais Ptolomée, l. 4, c. 5, le divife en inférieur & en fupérieur, dont le premier avoit la ville Pachnamunis pour capitale, & le fecond la ville de Sebennytus, qui donnoit le nom aux deux Nomes, à une des embouchures du Nil, à un des bras de ce fleuve & à un lac.

SEBENNYTICUM OSTIUM: c'eft le nom d'une de fept embouchures du Nil: Ptolomée la marque à l'orient de l'embouchure Bolbitique; & c'étoit en même tems l'embouchure du bras du Nil, appellé Pharmuthiacus Fluvius.

1. SEBENNYTUS, ville d'Egypte, dans le Delta: Prolomée en fait la métropole du Nome Sebennytique fupérieur. Cellarius, geogr. ant. l. 4, c. 1, dit qu'elle étoit fans doute fituée fur le bord du bras du Nil appellé Pharmuthiacus fluvius, & qui du moins vers fon embouchure étoit nommée Sebennytus: car on lit dans Etienne le géographe Σεβέννυτος πόλις Αιγύπτε, καὶ λίμνη, καὶ ποταμὸς, xai Sebennytus urbs Egypti, & lacus & fluvius. Ce fentiment de Cellarius eft néanmoins oppofé à la carte du Delta, dreffée far la description de Ptolomée, qui met à la vérité le Nome Sebennytique inférieur, près de l'embouchure Sebennytique; mais qui éloigne jusqu'au haut du Delta le Nome Sebennytique fupérieur, & par conféquent fa métropole Sebennytus. Si on vouloit abfolument s'en tenir à la carte & aux nombres de Ptolomée, & le concilier avec Etienne le géographe, il faudroit dire que c'étoit le Nome inférieur qui donnoit fon nom à l'embouchure & au fleuve Sebennyrique, ou que le Nome fupérieur, dont la métropole étoit Sebennytus, donnoit le lien au fleuve, fur le bord duquel il fe trouvoit, & qu'on appelloit autrement Athribiticus fluvius. Sebennytus étoit dans le cinquiéme fiécle un évêché de la feconde Egypte, dans le patriarchat d'Alexandrie. C'est aujourd'hui un bourg fur les bouches du Nil, où fe paye la douane de ce qui va au grand Caire. Les Coptes en font auffi un de leurs anciens évêchés. * Commainville, Table des évêchés.

2. SEBENNYTUS-FLUVIUS, fleuve d'Egypte, felon Etienne le géographe, qui entend peut-être par là le bras du Nil, dont l'embouchure étoit nommée SebennyticumOftium.

3.SEBENNYTUS-LACUS, lac d'Egypte. C'eft Etienne le géographe qui en parle, & c'est apparemment un des lacs que Strabon met près l'embouchure de Sebennytique.

SEBERE, riviere d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour. Elle prend fa fource à fix milles du mont Vefuve, au lieu appellé Cancellaro, d'où elle descend à celui qu'on nomme la Bella, où l'eau eft divifée en deux parties, dont l'une entre dans les aqueducs de Naples, & le refte atrofe la campagne jusqu'à la mer, où elle fe jette hors la porte des carmes de la même ville, où eft le pont de la Madelaine. Ces aqueducs, merveille digne de la magnificence des anciens Romains, font construits de telle forte, qu'on peut les nétoyer fans en faire fortir l'eau, à caufe qu'il y a dedans des galleries dans les→ quelles on peut marcher fans fe mouiller. Il y a d'espace en espace des regards par lesquels on peut ôter les immondices. Ce fut par ces aqueducs que le roi Alphonfe I conquit la ville de Naples en 1442. Ils vont en ferpentant afin que l'eau étant agitée, en foit meilleure, outre qu'un cours de droit fil eût pû entraîner les édifices par fon impétuofité. Cette eau, que le Sebere fournit, fort en plufeurs endroits de Naples, où il y a des puits publics, & diverfes fontaines. Cor. Dict. E. D. R. Voyage d'Italie, t. 2.

*

SEBERIANA, métropole dont il eft parlé dans les decrets des pontifes orientaux. Ne feroit-ce point le fiége SEBERIANENSIS de la Byzacène. Voyez SEBERIA

NENSIS.

SEBERIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène, felon la notice des évêchés de cette province, dans laquelle on voit Victorinus Seberianenfis.

SEBERIE OU SEVERIE. Voyez SEVERIE.
SEBERINA. Voyez SIBERINA.

1. SEBES KERÉZ, riviere de la basse Hongrie, & non de la haute, comme le dit Corneille, qui ajoute qu'elle a fa fource dans la Tranfilvanie; ce qui eft vrai. Le mot SEBES-KEREZ fignifie le Noir-Kerez: de l'Ifle écrit pour

« PrécédentContinuer »