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baron de Graville, fils de Philippe d'Alençon, fœur du dernier comte, & elle s'étendoit fur dix fept paroiffes; mais fa poftérité en fut privée par la confiscation des biens de Jean la confiscation des biens de Jean Malet fon arriere petit-fils, à qui le roi Jean fit couper la tête en fa préfence en 1356, & ce prince échangea alors avec Marie d'Espagne, comteffe douairiere d'Alençon tout ce qui relevoit de ce comté dans cette confiscation, pour la maison de faint Ouen, près de Paris, où il avoit établi l'ordre de l'étoile. Il eft vrai que Louis XI faifant faire le procès à Jean II, duc d'Alençon, dont il reprit l'apanage, reftitua fes bien en 1473 à Louis Malet de Graville, depuis amiral de France, & lui en accorda même la haute juftice: mais après un très-long procès, il en fut à la fin évincé par un arrêt du parlement de Paris, du 6 feptembre 1511, que Charles, petit fils du duc Jean, obtint

contre lui.

Ce domaine, qu'on appelle encore à préfent Graville, du nom de fes anciens feigneurs, demeura par ce moyen uni au duché d'Alençon. Henri IV l'engagea à titre de baronnie, en diftrayant les fiefs qui en relevent, dont il fe réferva la mouvance,, & il eft aujourd'hui entre les mains de M. le maréchal de Montesquiou, au droit de madame fon époufe, à laquelle ce domaine eft venu par la mort de M. d'Angennes, colonel du régiment de Normandie, fon coufin germain. Le chef-lieu en eft dans la paroiffe de faint Pierre ; & M. d'Angennes, pere de ce dernier, qui l'acquit de la maifon de Medavy, l'augmenta de la haute juftice de cette paroiffe, & de deux ou trois autres qu'il avoit eues pour engagement de Louis XIV. Il n'eft que d'environ fix cents livres de rente.

Les bourgeois de Séez ont fait plufieurs tentatives pour faire transférer dans leur ville la jurisdiction d'Effey : ils en ont encore fait une après la majorité de Louis XV: mais elles ont toutes été inutiles. Ils n'ont pas été plus heureux dans les démarches qu'ils ont faites pour faire abonner leur ville à l'égard de la taille, laquelle fait beaucoup de tort à fon commerce, & empêche les bons ouvriers de s'y établir; car ils n'ont encore pu parvenir à obtenir cette grace, quelque jufte qu'elle paroiffe: ainfi les arts y languiffent, & le peuple n'y eft point animé au travail par l'émulation. Il s'occupe le plus à préparer des laines qu'on lui enleve pour faire des étamines. Cette ville a produit plufieurs gens de mérite, entr'autres D. Simon Bougis, général de la congrégation de S. Maur, & D. Jacques du Frische, de la même congrégation, dont on peut voir l'éloge dans l'hiftoire de l'abbaye de Saint-Germain des Prez, où ils ont fini leurs jours.

L'églife cathédrale de Séez avoit autrefois un tréfor avec plufieurs reliques, entr'autres le corps d'un faint Gérard peu connu; mais le tout fut pillé par les calviniftes, ou brûlé, lorsque l'armée de l'amiral de Coligny y paffa en 1563, & elle est préfentement des plus pauvres en argenterie & en ornemens, parce que la facristie a si peu de revenu, que chaque chanoine qui eft en femaine eft dans la néceffité de fournir le vin pour la meffe.

C'est l'évêque qui eft feul tenu de l'entretien de cette églife, quoique fon revenu ne foit que d'environ douze mille livres. Il confifte outre le droit du fecrétariat, en terres, cn bois, & en deports: ou autrement dans la premiere année du revenu des cures vacantes, dont l'évêque a les deux tiers & les archidiacres l'autre ; mais ce revenu étoit autrefois plus confidérable par les droits de fynode & de vifite que l'évêque levoit fur tous les bénéficiers du diocèfe, & qui ont été fupprimés.

Le palais épiscopal, qui joint la cathédrale, fut, hormis la chapelle, rebâti au quinziéme fiécle par Jean de Péruce, & il a été fort augmenté & fort embelli par feu M. d'Aquin, & par M. Turgot fon fucceffeur qui a continué de le rendre très-commode; mais la chapelle eft l'ouvrage de Geo. froi de Mayet, mort en 1258. Il la dédia à S. Romain archevêque de Rouen, & peut-être en mémoire de ce qu'il avoit été official de cette métropole.

Le chapitre de Séez eft compofé d'un prévot, d'un chantre, de cinq archidiacres, d'un pénitencier, de feize chanoines, entre lesquels font un théologal & un précepteur, & de quatre femi-préhendes. Il y a de plus feize chapelains. Les chanoines étoient autrefois réguliers de S. Victor; mais ils furent fécularifés par le pape Paul III, en 7. Le dortoir des chanoines réguliers fubfifte toujours, & les chambres ne fervent plus à leurs fucceffeurs que

1597.

pour y mettre leurs habits de chœur ou à loger des chan tres; mais il y a dans l'enceinte du cloître, plufieurs maifons avec des jardins qui leur font vendues à vie par enchere, au profit de la manfe commune. L'évêque a la pleine collation de tous ces bénéfices, à l'exception de la chapelle de la fainte Trinité, dont la nomination eft attachée au fief de Grandlé. Les armes de cette églife font d'azur à une épée & une palme d'or paffées en fautoir, accompagnés de quatre étoiles de même, à caufe des martyrs S. Gervais & S. Protais fes patrons, qu'elle mettoit autrefois feuls dans fon fceau.

L'abbaye de faint Martin de Séez eft la plus importante du diocèfe, & elle eft même plus riche que l'églife mere. Elle fut fondée vers l'an 1060, par Roger de Montgomniery, dans un lieu qui avoit déja été fanctifié par la demeure de pieux folitaires. Elle n'étoit d'abord deftinée qu'à être un prieuré dépendant de l'abbaye de faint Evrou; mais le bienheureux Thierry, premier abbé de faint Evrou, depuis fa reftauration, qui forma le deffein de fe retirer dans ce nouveau monaftère, porta le feigneur à en faire une abbaye en titre, & elle eft aujourd'hui une des plus confidérables de la congrégation de faint Maur, à caufe du privilége qu'elle a confervé d'avoir un abbé régulier : elle paffe pour être de trente ou de trente-cinq mille livres de rente, mais avec quelques charges. Elle avoit auffi été de la congrégation de Chefal Benoît, & avant le concordat d'entre Leon X & François I, en 1515, qui eft ce qui la fic excepter, avec quatre autres de cette congrégation, du nombre des abbayes de nomination royale, parce que dès lors, comme à préfent, elles n'étoient gouvernées que par des abbés triennaux. Elle a la nomination de plus de cinquante cures, & de quatre ou cinq prieurés ; mais elle en a perdu trois confidérables en Angleterre. Son églife eft fort groffiere, & il n'en refte plus que le choeur & la croifée, laquelle n'eft pas entierement voutée. La nef fut détruite durant les guerres d'Angleterre du quatorziéme fiécle. Le chœur eft fort propre, & la facriftie a d'affez beaux ornemens; elle eft dans la chapelle des ducs d'Alençon, où Jean, duc d'Alençon, tué à la bataille d'Azincour, en 1415, eut fa fépulture; mais dont il ne reste plus de veftiges. L'abbaye fut encore pillée en 1563.au paffage de l'armée de l'amiral, & enfuite brûlée en 1568 par les gens de Gabriel, comte de Montgommery, qui, dit-on, fit pendre l'incendiaire, pour mieux foutenir la prétention qu'il avoit, fur la conformité de nom, d'être descendu de fon fondateur. Les armes de cette abbaye font celles de l'apanage d'Alençon, dont elle releve, c'est-à-dire, de France, à la bordure de geules befantée d'argent.

La léproferie de la Magdelaine de Séez fut unie à l'hôpital de la ville, par arrêt du confeil du 14 janvier 1695. Outre les malades, on y nourrit des vieilles perfonnes qui ne peuvent plus gagner leur vie, & on y éleve beaucoup d'enfans trouvés, & autres, à qui l'on apprend à la gagner. Ils font tous gouvernés par des filles, qui ont leurs biens féparés, & qui ont une fomme fixe pour chaque pauvre.

Le couvent des cordeliers de Séez eft un des plus beaux de la province. En 1259, faint Louis leur fit préfent d'une fainte Epine. Ils ont encore la lettre originale des ce faint monarque, Il eft manifefte, par la principale vitre de leur cheur, où eft la figure de Geofroy de Mayet, évêque de Séez, qui dédia leur églife, & à qui faint François, habillé de blanc, comme étant déja dans la gloire, préfente fes religieux avec la régle, que ce fut ce prélat qui les reçut dans la ville; & il n'y fiégea qu'en 1240. Il y a dans cette vitre une autre figure plus grande de faint François, auffi vêtu de blanc, où l'on voit diftinctement les ftigmates & une barbe un peu longue, qui autorifera encore les capucins à croire qu'il ne fe la coupoit point, quoique les autres religieux peints dans cette vitre paroiflent rafés, puisque cette figure n'eft poftérieure à la mort que de vingtcinq ou trente ans au plus. La tradition eft, qu'un de fes disciples, nonimé Gilles, fut le premier gardien de ce couvent, & qu'il fut enterré dans une petite chapelle du titre de faint Jean-Baptifte. Elle eft contigue à l'infirmerie, & on dit qu'elle n'a jamais eu befoin de réparation, ni pour les murs, ni pour le toit, ce qu'on attribue à la fainteté de ce religieux. Cette maison a toujours fuivi l'étroite obfervance de la régle de faint François, & elle députa par acte du 21 feptembre 1415, Jean Hubert, fon gardien, avec les peres Nicolas le Roux & Louis le Févre, pour se pour

voir, avec les autres maifons qui lui étoient unies, tant au concile de Conftance qu'à Rome, contre les cordeliers de la grande observance, qui vouloient les y troubler. Elle a de plus la gloire, que quatre de fes religieux furent les victimes de la fureur des calviniftes, dans les années 1562 & 1569, & d'avoir fourni à son ordre deux vicaire généraux des obfervantins, & un gardien patriache de Jérufatem, nommé Jean de Saint-Martin, que le pape & le roi envoyerent deux fois à Conftantinople pour des affaires d'importance. Gonzague dit qu'elle étoit pour cinquante religieux avant les guerres des religionnaires, & qu'il n'y en avoit plus que vingt de fon tems; mais il y en a encore moins à préfent.

de ceux qui y font affociés. Il y en avoit auparavant une autre, qui étoit aufli en l'honneur de la fainte vierge, de laquelle il eft parlé dans un acte du 17 septembre 1372, & elle pourroit bien avoir donné lieu à celle-là.

L'évêque Girard II donna en 1154 aux chanoines réguliers la cure & les dîmes de la paroiffe, dont He mery &fes deux fils Robert & Jean, tous trois chanoines réguliers, jouiffoient alors. Ils en devinrent ausfi les cures primitifs; & par cette raifon, c'est toujours un chanoine qui officie aux grandes fêtes de l'année, & à celle de faint Gervais & de faint Protais fes patrons; ils la faifoient detfervir par des vicaires amovibles, & à qui ils ne laiffoient pas tout le cafuel; car on voit par un Le collège de Séez n'eft que du dernier fiécle, & il doit bail du 9 janvier 1522, vieux ftile, qu'ils en retiroient fon établiffement à l'obligation d'enfeigner les humanités, alors quatre-vingt-dix livres, toutes charges déduites, ce dont le chanoine prébendé du Mesnil-Jean fut d'abord qui valloit plus de cinq cents livres d'aujourd'hui ; mais les chargé, conformément à l'ufage des autres églifes cathé offrandes des fidéles n'étant plus fi abondantes, leurs fucdrales, ce qui l'a fait nommer précepteur. On l'a mis dans ceffeurs ont été obligés de donner fur les dîmes une porane maifon qui appartenoit à Jean de Vieux-Pont, grand- tion congrue au vicaire perpétuel ; que l'édit de 1686, qui chantre de Séez, & depuis évêque de Meaux, mort en a fupprimé les vicaires amovibles, les a forcés d'y mettre. 1623, comme on le voit par les armes, qui font fur la Ils payent de plus une penfion de cent cinquante livres à fon porte. Le précepteur étant feul ne pouvoit faire beaucoup vicaire. La cure vaut environ huit cents livres. de fruit dans fon emploi ; mais M. Jacques Hardoin Belier des Effards, ancien chanoine de Séez, a fondé, en 1718, deux autres maîtres, afin qu'ils puffent enfeigner avec lui, & fous lui toutes les claffes. L'églife de Séez a part encore à deux autres colléges, dans lesquels elle a des bourfes affectées à ce diocèfe, & dont l'évêque a la nomination. L'un eft dans la ville de Paris, rue de la Harpe, où il eft nommé auffi le collège de Séez : & l'autre eft dans la ville d'Angers, où il eft appellé le collège de Beuil, à caufe qu'il eft dans l'hôtel qui appartenoit à l'illuftre maifon de ce nom, à préfent éteinte; & ils furent fondés par le exécuteurs de la derniere volonté de Grégoire Langlois, l'un de fes évêques, mort en 1404, lequel étant du doyenné de Paffaiz, au diocèfe du Mans, avoit ordonné que la moitié des bourfes de ces colléges fuffent pour les pauvres écoliers de ce doyenné, & que l'archidiacre du lieu en eut la nomination.

Le féminaire de Séez ne doit fon commencement & fon progrès qu'à de fimples prêtres. M. Pierre Pavi, ancien curé de Macé, en jetta les premiers fondemens fur la fin de l'épiscopat de M. Camus de Pontcarré, mort en 1650; & M. de Medavy, fucceffeur de ce prélat, obtint du roi des lettres patentes qui l'autorifoient. En 1711, M. Turgot jugea à propos d'en donner la conduite aux peres jefuites. Pour les y pouvoir introduire, il fallut l'unir à leur college d'Alençon, leurs conftitutions ne leur permettant pas de le charger directement de féminaires. Ces peres ont joint un profeffeur de philofophie à celui de théologie, qui avoit coutume d'y être, ce qui eft très-commode pour les écoliers du collége, qui par ce moyen peuvent achever toutes leurs études fans quitter la ville, & auffi d'une grande Latisfaction pour l'évêque & pour les vicaires généraux, qui voyant ainfi élever fous leurs yeux, dès la premiere jenneffe, la plupart de ceux qu'ils ont à admettre dans l'état eccléfiaftique, , peuvent par là juger bien plus fûrement de

leur vocation.

Outre ces établiffemens, la ville de Séez a auffi quatre écoles de charité pour les filles ; mais il n'y en a encore que deux qui foient fondées.

Il ne reste plus qu'à donner auffi l'état de chacune des cinq paroiffes de la ville de Séez, qui font celles de faint Gervais, de faint Pierre, de faint Germain, de la Place & de faint Quen. Elles n'ont point de rang fixé entr'elles; mais la principale eft celle de faint Gervais, qui a fon autel paroiffial dans l'églife cathédrale même, dont elle a pris le nom. Il paroît, par des anciens titres, que cet autel étoit fous le crucifix. Mais lorsqu'on fit le jubé, il y a deux cents ans, on le mit dans un des bas côtés de la nef, & on eft aujourd'hui dans le deffein de l'en ôter, parce qu'il empêche les chanoines de faire leurs proceffions autour de l'églife. Le curé fe fert feulement de cette églife pour la messe de paroiffe, les baptêmes & les enterremens : les vêpres fe difent dans une grande chapelle fort ancienne, appellée Notre-Dame du Vivier, où il fe fait beaucoup de fervices de dévotion, par le moyen d'une confrairie de charité, qui y entretien quatre chapelains. Elle y fut établie en l'honneur de la nativité de la fainte Vierge. Son principal objet eft de faire prier pour les défunts, & de porter en terre les corps

La paroiffe de faint Pierre de Séez eft la plus importante après celle de faint Gervais, & elle peut être de fix cents livres ; l'églife eft appellée dans les anciens titres, faint Pierre du Château, Sanctus Petrus de Caftello, parce qu'elle étoit dans l'enceinte de cette fortereffe, & apparemment qu'elle fut détruite avec elle par les Anglois en 1353, puisque l'église d'à préfent, qui eft affez grande, mais peu propre, fut dédiée de nouveau par l'évêque Getvais Belleau, élu en 1356, ce qui montre qu'elle veno t d'être rétablie. La cure eft à la nomination des moines de faint Martin. Il y a auffi dans l'église une confrairie de charité.

que

La paroiffe de faint Germain du marché, qui n'eft de deux ou trois cents communians, a fon églife dans l'enceinte des murailles de la ville, proche le lieu où fe tient le marché: mais tout fon territoire eft éloigné de la ville, & fes maifons les plus proches en font à un grand quart de lieue. C'eft ce qui fait que, dans un de fes hameaux, où eft le prefbytere, elle a une autre églife en l'honneur de faint Laurent, pour le fervice divin, qui ne fe fait, dans celle de faint Germain, qu'aux fêtes de Pâques & du patron. Le cure de faint Germain vaut huit à neuf cents livres,

La paroiffe de la ville, d'environ cinq cents communians, eft ainfi nommée d'une grande place où eft l'églife, laquelle eft fous l'invocation de la fainte Vierge, beata Maria de platea. Elle eft dans un fauxbourg appellé quelquefois le Bourg l'Abbé, à caufe qu'il releve de l'abbaye de S. Martin. La cure eft à portion congrue, & vaut huit à neuf cents livres.

Saint Ouen de Séez eft la cinquiéme paroiffe de cette ville. La cure, qui vaut environ mille livres, eft encore à la préfentation des moines de faint Martin, qui en font feigneurs, & qui en partagent les groffes dixmes.

SEFFAY, Savia, Savus, riviere d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume d'Alger. Elle fe jette dans la mer Méditerranée, près de la ville d'Alger, vers le couchant, * Baud. Dict.

SEFFORIS. Voyez SEPPHORIS.

SEFSIS ou TEFSIS, riviere d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume d'Alger. Elle a fa fource dans les montagnes d'Atlas, traverfe tout le Telenfin du fud au nord arrofe la ville de Telenfin, & fe décharge dans la mer Méditerranée.

SEGALAUNI. Voyez SEGOVELLAUNI.

SEGANES, peuple de la Perfique, felon Agathias; 1.4, dont quelques manuscrits lifent SEGESTANI, & d'au tres SEGETANI, Voyez SEGESTANI.

SEGASMALA, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte, felon Pline, 1.6, c. 29.

1. SEGEBERG, préfecture du Danemarck, au duché de Holftein. Elle s'étend en partie dans la Wagrie, & en partie dans la Stormarie; fa longueur, depuis la principauté de Ploen, jusqu'aux préfectures royales de Rendesburg & de Steinburg, eft de fix milles ; & fa largeur, qui eft comprife depuis la préfecture de Kiel, jusqu'à la préfecture de Tremfbuttel, & jusqu'au comté de Pinneberg, est depuis trois milles jusqu'à cinq. * Hermanid. Descr. Daniæ, p. 1012 & feq.

2. SEGEBERG,

2. SEGEBERG, ville de Danemarck, au duché de Holstein, dans la Wagrie, & le chef-lieu de la préfecture de même nom, avec château fur une haute montagne. Du vivant de faint Vicelin, Canut, roi des Venedes, & duc de Sleswic, qui tenoit alors ce pays en fief de l'empereur Lothaire, fit bâtir fur cette montagne, que l'on appelloit alors Ail ou Alberg, quelques petites maifons, & il les donna pour logement à des foldats. Ces habitations furent détruites par Adolphe I, comte de Holftein. Après que Magnus, prince de Danemarck, eut tué le roi Canut, l'empereur Lothaire, à la priere de faint Vicelin, vint dans ce pays, & bâtit fur la même montagne la fortereffe de Segeberg ou Siegeberg, c'est-à-dire, la montagne de la victoire. S. Vicelin y fit alors conftruire l'église & le monaftère, par l'ordre du même empereur. Lorsque Henri le Superbe, duc de Baviere & de Saxe, disputoit à Albert, margrave de Brandebourg, le duché de Saxe, Henri comte de Badewide, général de l'armée d'Albert, chaffa du Holstein le comte Adolphe, allié de Henri le Superbe, & prit Segeberg: Pribilaüs vint de Lubech avec fes Venedes, brula un village qui étoit au bas de la montagne, & ce même incendie confuma l'églife; mais bien-tôt après le comte Henri fit rentrer fous fon obéiffance les Wagriens, les Venedes & les habitans du Holftein; enfin le duc Henri & le comte Adolphe étant devenus les plus forts, Henri, comte de Badewide, détruifit la fortereffe de Segeberg & celle de Hambourg, & fortit de Holftein. Il furvint enfuite un accommodement: Henri de Badewide fut fait comte de Batzeburg, & le comte Adolphe retint Segeberg & toute la Wagrie: il rétablit la fortereffe de Segeberg, & donna ordre à S. Vicelin de faire rebâtir le monastère; mais les moines aimerent mieux demeurer à Hoherdorp, village qui eft fur la Trave, & appellé aujourd'hui Hagelsdorp. L'évêque Gérolde en transporta les moines à Segeberg. Depuis ce tems, ce monastère a été fort confidérable. Du tems du comte Adolphe II, Schewenon, roi de Danemarck, qui faifoit la guerre au roi Canut, ami d'Adolphe, brula Segeberg & ravagea toute la Wagrie. Lorsqu'Adolphe III fe fouleva contre Henri le Lion, celui-ci ordonna à Bernard, comte de Batzeburg d'affiéger & de prendre Segeberg. Le comte Adolphe, que l'empereur Frédéric Barberouffe avoit fecouru, reprit presque aulli-tôt cette ville; après cela ce comte accompagna l'empereur dans le voyage qu'il fit à la Terre-Sainte. Pendant ce temslà le duc Henri le Lion revint d'Angleterre & prit tout le Holftein, à l'exception de Segeberg. Egge de Sture, qui étoit d'une famille illuftre du Holftein, fit une fortie fur Waller de Blauderfil, qui affiégeoit cette ville, & le fit prifonnier. Les habitans du Holftein défirent auffi Helmode, comte de Schwerin, & Jourdain Truchfes, qu'ils conduifirent prifonniers à Segeberg. Le comte Adolphe, à fon retour de la Terre- Sainte, reprit tout le Holftein. Quelque tems après, il en fut encore chaffé par Canut, roi de Danemark, & par Woldemar, duc de Schleswic, frere du roi il ne refta à Adolphe que Segeberg & Travemunde, & même la ville de Travemunde fut obligée de se rendre pour éviter la famine. Henri comte de Schwerin, ayant fait prifonnier Woldemar, roi de Danemarck, les habitans du Holftein tuerent le gouverneur Danois, fe rendirent maîtres du château, & le mirent entre les mains du comte Adolphe IV. Le Holftein fut partagé entre les deux freres Jean & Gerard. La préfecture avec la petite ville de Segeberg, fut la portion de Jean, qui, fe mariant en fecondes nôces avec Agnès, veuve d'Eric, roi de Danemarck, partagea à fes enfans du premier lit la part qu'il avoit dans le comté. Le cadet, qui s'appelloit Adolphe, eut Segeberg; mais à peine pouvoit-il en tirer affez pour foutenir fon rang de comte; auffi fe porta-t il à plufieurs vexations contre la nobleffe & contre fes autres fujets. Ses officiers enleverent par fon ordre le bled d'un certain Spletius, gentilhomme du Holstein, & le firent porter dans la fortereffe. Spletius, ayant trouvé du fecours, coupa les jambes aux officiers du comte, & les lui renvoya dans cet état. On dit enfin que ce miférable Adolphe fut tué par Hartwic. Henri de Rantzow, lieutenant du duc, dans le Jutlant, rapporte ainfi le fait. Le comte Adolphe avoit violé la fille d'Hartwic de Reventlau, gentilhomme du Holftein; cet Hartwic affembla fes freres à Segeberg, pour confulter avec eux de quelle façon il fe vengeroit d'Adolphe: le comte, ayant fu cette affemblée fit arrêter un de fes

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que

freres, qui difoit beaucoup de mal de lui, le fit conduire dans la fortereffe, & le fit décapiter; il ordonna auffi la tête de cet infortuné gentilhomme fut portée à fes freres. Hartwic faifi d'horreur, & devenu furieux, monte auffi tôt à cheval, reçoit dans fa main un peu de fang, qui coule de la tête de fon frere, le boit, & dit à ceux que le comte avoit envoyés: Allez, & dites au comte qu'aujourd'hui je jure par le fang de mon frere, que j'ai gouté, que ces mains vengeront la mort, & l'affront qu'a reçu toute ma famille. A peine eut-il fini de parler, qu'il donna de l'éperon à fon cheval, & s'enfuit au galop. Quelques années s'étoient déja écoulées fans qu'il eût pu trouver le moyen de fe venger. A la fin, il fe mit en embuscade dans une forêt épaiffe, & y furprit un des chafleurs du comte; le dépouilla, l'attacha à un arbre, prit ses habits, monta fon cheval, & s'étant ainfi déguifé, il alla à Segeberg, menant à l'attache les chiens de chaffe. Dans cet état il entra dans la cour du palais, descendit de cheval, & pénétra jusqu'à la chambre du comte, le tua avec fon fils, fortit enfuite du palais, & fe fauva à la faveur de fon habit de chafleur. Le comte Gerhard, qui demeuroit à Rendefburg, se rendit bientôt maître de Segeberg, ce qui fit croire qu'il étoit complice de la mort d'Adolphe. Jean, frere d'Adolphe, & qui faifoit fa résidence à Kiel, se mit auffi-tôt en état d'attaquer Segeberg, avec une petite armée; il demanda du fecours à Adolphe, comte de Schavenburg, qui lui conduifit des troupes: mais Gerard le battit, le fit prifonnier, & refta maître de Segeberg, qui pafla à fon fils Henri, après la mort. Les habitans de Lubech & de Hambourg y avoient fait entrer par adreffe deux cents cavaliers, pour empêcher les vols qui fe commettoient fur les grands chemins, par la négligence ou par la connivence du comte. Cependant les habitans de Segeberg, ennuyés de leurs nouveaux hôtes, appellerent le comte Henri, & l'introduifirent pendant la nuit. Celui-ci s'affura auffi-tôt de deux cents cavaliers & de quelques habitans de Lubech & de Hambourg, qui furent obligés de donner quelqu'argent pour se racheter. La forterefle de Segeberg a été détruite par les Suédois: quant à la ville, en 1260, elle reçut en don des deux freres Jean & Gerhard, comtes du Holstein & de la Stormarie, les droits de bourgeoifie, de pâcage & de pêche. En 1534, Christophe comte d'Oldenburg, & les habitans de Lubech, ennemis de Chriftian III, & amis de Chriftian II, que l'on avoit chaffé du royaume, & qui pour lors étoit en exil, détruifirent & brulerent la même ville. Les villages & les autres lieux qui dépendent de cette province, font en partie dans la Wagrie, & en parue dans la Stormarie.

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Bramftedekirche,

Slammersdorpkirche, Bornhoevedekirche,

Sarowkirche,

Gleschendorphkirche, Kohlenkercken.

1. SEGEDA, ville de l'Espagne Bétique. Pline, . 35 c. 1, qui la furnomme AUGURINA, la place dans les ter res, entre la côte de l'Océan & le fleuve Tader ; & il ajoute que c'étoit une ville très-célébre.

2. SEGEDA ou SEGEDE, ville de l'Espagne Bétique: Pline lui donne le furnom de Reftituta- Julia.

3. SEGEDA, ville d'Espagne, dans la Celtibérie. Appien, de Bell. Hisp. dit qu'elle appartenoit aux Celtibéres, furnommés Beffi. C'étoit une ville grande & puissante.C'est la même que Strabon & Etienne le géographe nomment SEGIDA; & quelques-uns croyent que c'eft aujourd'hui Caceres. Voyez SEGESTICA. 2.

SEGEDIŃ ou SEGEDI, ville de la haute Hongrie,'au comté de Czongrad, fur la Teiffe, vis-à-vis de l'endroit où cette riviere reçoit celle de Marisch, en latin Segedu num. Il y a la ville bafle & le château. Cette place étant le feul partage confidérable qui reftât aux Turcs de ce côté, en 1686, le baron de Merci & le colonel Heufler tâcherent de les en chaffer. Dès le mois de janvier ils le rendirent maîtres des fauxbourgs & d'une partie de la ville; mais le bacha qui y commandoit fe retira au château avec la garnifon & les habitans : les Impériaux, qui étoient en trop petit nombre trop petit nombre, fe contenterent de piller ce qu'ils avoient occupé, & d'y mettre enfuite le feu. Outre le butin

que les foldats firent, on gagna quatre cents chevaux, quatre drapeaux, & autant de mortiers & de canons. Le baron de Merci remporta au mois d'avril de la même année un grand avantage fur les Turcs, près de Segedin. Les vaincus le retirerent dans la ville, que les vainqueurs affiégerent peu après, fous les ordres du comte Wallis, qui défit une armée de Turcs, commandée par le grand Vilir en perfonne, lequel venoit au fecours des affiégés. La ville capitula peu après, & la garnison fortit avec ce que chaque foldat pouvoit emporter. * De l'Ifle, Atlas. Corneille, Dict. hift. & Descr. de la Hongrie, l. 3, 1688.

1. SEGEDUNUM, ville des Jazyges, aux confins de la Dace, fur le fleuve Tibiscus ; & aujourd'hui SEGEDIN ou SEGED, felon Lazius, qui fe fonde fur une ancienne inscription. Ortelius femble confondre cette ville avec celle qui eft appellée Singidonenfis Urbs, par Aurelius Vi&tor; mais celle-ci étoit de l'autre côté du Danube, dans la Pannonie, près de Sirmium.

2. SEGEDUNUM, ville de la grande Bretagne, felon la notice des dignités de l'Empire. Cambden veut que ce foit aujourd'hui Seton, dans le Northumberland, à côté du chemin de New Caftle à Berwick, & à la droite fur la côte.

SEGELMESSAH, ville du pays que les Arabes appellent Magreb- Al Akfa, à l'extrémité de l'Afrique ou de l'occident, ce qui eft la même chofe que ce que nous appellons la Mauritanie. Elle eft fituée dans le fecond climat, Tous les 374 de longitude, & 31d 30' de latitude fepten trionale. D'Herbelot, Biblioth. orient.

Cette ville fépare le pays des Magrebins, c'est-à-dire, des Arabes d'Afrique, d'avec celui des Négres, que les mêmes Arabes appellent Al Soudan. Elle a une fort grande riviere qui paffe le long de fes murailles, & qui prend fa fource dans les montagnes qui la couvrent, du côté du levant & du midi, & plufieurs ruiffeaux fur les bords desquels il y a plufieurs jardins que l'on trouve en fortant de Les portes.

Le géographe Perfien écrit que la ville de Segelmeffe a huit portes, au fortir desquelles il y a des promenades trèsagréables, & un terroir abondant en toute forte de fruits, ce qui eft fort rare dans tout le refle du pays, qui eft fur les confins du défert que les Arabes appellent Sahara, & que c'eft de cette ville que les Négres tirent les feuls fruits qu'ils ayent.

L'on compte depuis Segelmeffe jusqu'aux villes de Tek rour & de Selah, fituées fur le fleuve Niger, quarante journées de chemin, & autant jusqu'à l'ifle nommée Ulil, qui eft proche de l'embouchure de ce fleuve, & l'on ne peut faire ce trajet qu'en portant fa provifion d'eau, car l'on n'en trouve point dans tout le Sahara.

Ce fut la ville de Segelmeffe, que les Marabouts ou Al Moravides, eurent pour le premier fiége de leur dynaftie ou empire, qu'ils étendirent depuis ce lieu-là jusques fur les bords de la mer Atlantique, & enfuite du côté de la Méditerranée, & bien avant dans l'Espagne.

La puiffance des Fathimites, qui regnerent dans toute l'Afrique occidentale, & qui fonderent le kalifat d'Egypte, prit fes commencemens dans la même ville; car ce fut dans Segelmeffe qu'Obeidallah fut premierement reconnu pour le Mahadi ou Mehedi, c'est-à-dire, le chef fouverain & le directeur général de tous les Musulmans.

SEGELMESSE. Voyez SUGULMESSE. SEGELOCUM, ville de la grande Bretage. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Londres à Luguvallium, près du retranchement, entre Lindum & Danum, à quatorze milles du premier de ces lieux, & à vingt-un milles du fecond. Le même itinéraire, mais dans une autre route, écrit Agelocum, au lieu de Segelocum, & quelques manuscrits lifent Segilocum. La distance des lieux fait croire que ce doit être aujourd'hui Littleboroug, où Th. Gale dit qu'il a trouvé une urne de terre rouge & une médaille fur laquelle étoit la tête de Domitien.

SEGEME, montagne d'Afrique, dans la province de Tedla. Elle commence du côté de l'occident à celle de Tescevin, & va finir à celle de Magran vers l'orient, ayant au midi celle de Dedez, & au feptentrion les campagnes de Fiftelle. Cette montagne eft peuplée de Bereberes de la tribu de Zenega, qui font dispos, robuftes, & fe piquent de valeur. Ils vont toujours armés de malues, de lances, de poignards ou d'épées, & ont des frondes, en quoi ils

excellent, avec quelques arquebufes. Leurs petites hutes ou maitons font éloignees les unes des autres, de forte qu'à peine y en a-t-il quatre qui fe touchent. Leur trafic eft de chèvres & de mulets, qu'ils nourriffent pour vendre aux étrangers, & l'orge eft leur principale nourriture. Il y en a quantité en ce pays-là, & force fontaines. Ces Bereberes vivoient autrefois en liberté, & étoient continuellement en guerre avec leurs voifins. Lorsque Zarangi, général du roi de Fez, se fut emparé de la ville de Tebza, il inarcha contre eux avec deux mille chevaux, & un fort grand nombre de fantaffins; mais s'étant ratfemblés, ils lui drefferent une embuscade auprès d'un détroit, & il ne fut pas plutôt paffé, qu'ils vinrent fondre deffus de toutes parts à coups de maffues & de pierres. Ceux de Fez, ne pouvant avancer ni reculer, fe culbutoient les uns fur les autres, & plufieurs cavaliers & fantaffins fe précipiterent en bas des rochers, de forte que la plupart moururent ou furent pris, le général s'étant fauvé à pied avec grande peine. Ces barbares mirent leurs prifonniers entre les mains de leurs femmes, qui leur firent les plus cruelles indignités. Enfuite ils traiterent avec le général du roi de Fez, nommé Laatas, qui fuccéda à Zarangi, & au bruit de l'arrivée des chérifs, is retournerent à leur ancienne liberté, jusqu'à ce que les chérifs les affujettisent, après avoir conquis les provinces de Dara & de Tafilet. Ces peuples ne font sujets qu'autant qu'il leur plaît, parce qu'ils ne craignent rien dans leur montagne, qui eft fi roide, & dont les avenues font fi difficiles, qu'aucun ennemi ne les y peut attaquer. *Marmel, Desc. d'Afrique.

SEGERI-RABAT, province du pays des Kalmouks, fituée fur les frontieres de la grande Bucharie, vers la rive méridionale de la riviere de Sirth.* Histoire générale des Tatars, p. 796.

SEGERMIS. Voyez SEGGERA.

SEGERMITENSIS ou SEGER MITANUS, fiége épiscopal d'Afrique. La notice des évêchés de cette province le place dans la Byzacène. Dans la conférence de Carthage, n°. 126, Felix eft qualifié episcopus Plebis Segermitenfis; & Dupin remarque que Nicomedes à Segermis opina dans le concile de Carthage fous Saint Cyprien. SEGESA. Voyez SEGOSA.

SEGESAMA. Voyez SEGISAMA.

1. SEGESTA, ville de Sicile. Ptolomée, l. 3, c. 4, la marque dans les terres, & lui donne un port, appellé Stgeftanorum Emporium. Strabon, l. 6, connoît auffi l'Emporium des Segeftani; mais il écrit Ayesta au lieu de Zycave: ce n'eft pas une faute, car la ville eft auffi nommée queiquefois #gefta, Egefta, ou Segefta. Quoique fituée un peu dans les terres, eile eft cependant réputée maritime par Thucydide, l. 6, p. 453, & par Diodore de Sicile, l. 13, c. 6, qui parlent d'une navigation à Egefta. Le nom d'Egefte eft le plus ancien: il lui fut donné par Egeftus le Troyen, qui, à ce que dit Strabon, l. 6, paffoit pour un des fondateurs. Feftus, néanmoins, dit que Segefta paroisfoit avoir été fondée par Enée, & qu'il lui avoit donné pour gouverneur un certain Egeftus, qui lui avoit donné le nom d'Egefta; mais, pourfuit-il, on y a mis une lettre au-devant, pour que fon nom ne fût pas obscène. Ciceron remarque que Segefta étoit une ville très-ancienne, que fes habitans montroient avoir été bâtie par Enée; ce qui faifoit que les Segeftains fe difoient, non-feulement attachés aux Romains par une alliance & une amitié éternelle, mais encore par les liens du fang. Si nous en croyons Virgile, Eneid. lib. 5, v. 718, elle fut nommée Acefta:

Urbem appellabunt permiffo nomine Aceftam.

La ville Segesta étoit bâtie fur une riviere, qui un peu audeffus en recevoit une autre, & toutes deux avoient des noms troyens, car l'une s'appelloit Simois, & l'autre Scamander.

2. SEGESTA-TIGULIORUM, ville d'Italie, dans la Ligurie. Pline, l. 3, c. 5, dit qu'elle étoit dans les terres, ce qui ne s'accorde pas avec l'itinéraire d'Antonin, qui la marque fur la côte, entre Luna & Portus Veneris, à trente milles de chacun de ces lieux.

SEGESTAN & SIGISTAN, nom d'un pays qui a la pro. vince de Khoralfan au nord, le Makran au midi, les Indes à l'orient. Son terroir eft fort uni, & porte beau

les

coup de palmiers. Mais il eft fi expofé aux vents, que fables couvrent plufieurs maifons & des villages même. *D'Herbelot, Bibl. orient.

que

Les mines d'or du pays de Segeftan font fi abondantes, fi l'on en veut croire les hiftoriens dans la vie de Mahmoud, fils de Sebekteghin, l'or y fort de terre, & pouffe des branches, comme s'il étoit végétal.

Les principales villes font Boft, Corfiat & Zereng, d'où le poëte Bofti étoit né; & plufieurs favans, qui font furnominés Sag'zi & Segestani.

Le pays de Segeftan, que l'on appelle auffi Siftan & Nimrouz, c'est-à-dire, le pays du midi, a été autrefois la demeure de plufieurs rois de Perfe de la premiere dynaftie des Pischdadiens, comme de Giamschid, avant qu'il eût bâti la ville d'Eftekhar, de Manugcher & de Naudher.

Le géographe Perfien place le pays de Segeftan entre le Thokhareftan, le Khoraffan & le Sind, qui eft la partie des Indes, au-deçà du fleuve Indus, & lui donne encore à fon orient le pays de Gour, & au-delà de Gour celui de Baver.

C'eft aufli dans le même pays que Roftam, ce héros de la Perfe, faifoit fon féjour ordinaire; car il le tenoit en apanage du roi de Perfe, & n'en fortoit que pour marcher à la tête des armées contre Afrafiab & les Turcs, leurs

ennemis.

Houflain Schah fut dépouillé de cet état, dont il s'étoit emparé, par Khalil Hindougheh, général des armées de Mirza Aboul Caffem Babor; car Tamerlan, fon ayeul, s'étoit rendu maître de cet état, & en avoit entierement ruiné la ville capitale, à laquelle Ahmed Arabschah donne auffi le nom de Segeftan.

Petit de la Croix, Hift. de Timur-Bec, l. 2, c. 44, parle ainfi de Segeftan, qu'il appelle Siftan , & que d'autres nomment Softan. Siftan, ett une ville & une province. La ville, qui eft fituée à 97d de longitude, & à 32° 20' de latitude, eft autrement nommée Zarandge, & fituée fur la riviere Senaroud, qui eft une branche du Hendmend, qui fe décharge dans le lac de Zéré ; & la province, qui eft de Coraffane, eft autrement nommée Sedgeftan & Nimrouz. Timur-Bec, ajoute Petit de la Croix, ayant difpofé fon armée autour de cette place, s'avança jufqu'à la porte, avec une troupe de gens d'élite, & monta fur une colline de fable. Plufieurs émirs fortirent de la ville, & vinrent fe rendre à lui : pendant ce pourparler les affiegés firent une fortie. Timur- Bec, qui s'apperçut de leur deflein, les prévint, & les pouffa l'épée dans les reins jufqu'aux portes de la ville, qu'il affiéga enfuite dans les formes. Chah-Cotobeddin, roi du pays, connoiffant qu'il n'étoit pas affez puiflant pour fe défendre contre une armée auffi formidable, fortit de la ville, & alla demander pardon à l'empereur, qui, touché de fa confiance, lui pardonna: mais le vainqueur étant monté à cheval pour faire la revue de fon armée, apprit que vingt à trente mille hommes de la populace de Siftan, s'étoient armés d'arcs & de fléches, étoient montés fur les murailles, & que de là fe tenant les mains les uns des autres, ils étoient defcendus au bas des murs, & avoient eu la hardiefle de marcher contre fon armée. Cette nouvelle obligea Timur-Bec de tourner bride vers le corps de bataille pour le commander & fon cheval en fut bleffé. Ce prince ne fut pas plûtôt arrivé dans fa tente, qu'il fit mettre Chah-Cotobeddin dans les fers. En même tems les émirs allerent fondre fur les ennemis, dont ils firent un grand carnage. Les foldats de Timur-Bec donnerent tout de fuite un rude aflaut & fe rendirent maîtres de la place. Ils en ruinerent & les maifons & les édifices publics, acheverent de paffer au fil de l'épée les cavaliers qui reftoient, & enfin raferent les murailles de cette belle ville, dont ils firent périr les habitans, hommes, femmes, jeunes, & vieux ; depuis les vieillards de cent ans jusqu'aux enfans au berceau. L'empereur s'y arrêta quelques jours, durant lefquels on enleva les tréfors des rois de Siftan, & tout ce qui fe trouva de pierreries & d'autres richeffes. Les foldats pillerent le reste jufqu'aux clous des portes, & le feu fut mis à tout ce qui pouvoit être confumé. Cette conquête fut faite au mois du chawal, l'an de l'hégire 785, qui étoit l'année de la fouris, & le foleil étoit alors dans le figne du capricorne. On envoya le Chah, c'est-à-dire, le roi de Sistan Cotobeddin, à Samarcande, ainfi que les géneraux d'armées

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& les gouverneurs des provinces : & la ville de Ferah fut le lieu de retraire des cadis, des docteurs, & autres gens de loi.

SEGESTANORUM-EMPORIUM. Voyez SEGESTA. SEGESTANE-AQUÆ, eaux minerales, dans la Sicile, près de la ville de Segefta, d'où elles prenoient leur nom. Elles font marquées, dans l'itinéraire d'Antonin, fur la route du promontoire Lilybaum à Tyndaris, en prenant le long de la mer, entre Drepanum & Parthenicum, à quatorze milles du premier de ces lieux, & à douze milles du fecond. Strabon, l. 6, p. 275, & Diodore de Sicile, l. 4, p. 231, parlent de ces eaux. Elles font chaudes & fulphureufes. Selon l'itinéraire d'Antonin on les nommoit aufli Pintiane Aqua, peut-être à cause de la ville Pintia.

SEGESTANI, peuple d'Afie, aux environs de la Perfe. Ammien Marcellin, l. 19, c. 2, en fait un peuple guerrier jufqu'à la fureur. Ce font les Segetani d'Agathias.

SEGESTE, ville de l'Iftrie. Pline, l. 3, c. 19, la donne aux Carni; mais il la met au nombre des villes qui étoient détruites de fon tems. Strabon, 1.7, p. 313, qui écrit Segeftica, dit que c'eft une ville de la Pannonie, fituée au confluent de diverfes rivieres navigables, qui fervoient à y tranfporter, non feulement les marchandifes de l'Italie, mais encore celles de divers autres pays, ce qui avoit engagé les Romains à y établir leurs magafins durant la guerre contre les Daces. Les habitans de cette ville font appellés Segeftani par Appien, in Illyr. Le lieu où elle étoit s'appelle à préfent Segesd ou Segeftum, felon Bonfinius, qui ajoute qu'on y voit à peine les traces d'une ville.

SEGESTERORUM-CIVITAS, ville de la Gaule Narbonnoife. Il en eft parlé dans la notice des provinces des Gaules, qui la met fous la feconde Narbonnoife. Dans l'itinéraire, dont quelques exemplaires lifent Seguftero, & d'autres Segoftero, Setufitero, ou Secuftero, on trouve cette ville fur la route de Milan à Arles, en prenant par les Alpes Cotiennes, entre Alabomis & Alaunium, à seize milles du premier de ces lieux, & à vingt-quatre milles du fecond. C'eft aujourd'hui la ville de Sifteron. Voyez SISTERON.

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1. SEGESTICA, ville de la Pannonie. Voyez SEGESTE. 2. SEGESTICA, ville de l'Espagne Tarragonnoife felon Tite-Live, l. 34, c. 17, qui dans un autre endroit I. 40, c. 47, l'appelle CERTIMA. On croit que c'est la même ville qui eft nommée TUTIA dans Florus, & dans Plutarque, in Sertorio, & SEGEDA dans Appien.

SEGETHUSA. Voyez ZAR MISOGETHUSA. SEGETICA, ville de la Myfie Européenne, ou plutôc de la Mafie. Il eft dit dans Dion Caffis, 1. 51, que Craffus s'empara de cette ville.

SEGESWAR, ville de la Tranfilvanie, fur le grand Kokel, au comté de Schesbourg, dont elle eft le cheflieu. Cette ville que les Allemands nomment Schasbourg, eft fituée fur le penchant d'un côteau, qui eft caufe que les maisons y font élevées les unes au-deffus des autres en forme d'amphithéatre. Quelques-uns la prennent pour l'ancienne Sandava. * De l'Ifle, Atlas. Corn. Dict. hist. & Defc. de la Hongrie, l. 4, 1688.

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SEGEWOLD, ou SEWOLD, ville de l'Empire Ruffien dans la Livonie, au quartier de Letten, ou Lettie, fur la Treiden, à la gauche, vis-à-vis de la ville de Treiden. * De l'Ifle, Atlas.

SEGGERA, ville de l'Afrique propre, felon Antonin. Simler croit qu'elle eft nommée SEGERMIS dans le livre des conciles. Saint Auguftin & faint Cyprien parlent de cette ville dans le concile de Carthage. Ortel. Thefaur.

SEGIDA, ville de la Celtibérie, 1.5, c. 23, qui lui donne l'éphithéte de nobilis, écrit qu'elle avoit été prife par Pompée. Un manuscrit de cet auteur, confulté parOrtelius, portoit BELGIDA, pour SEGIDA. C'eft la même ville que Segeda. 3.

SEGIENSES, peuples de l'Espagne citérieure, felon Pline, l. 3, C. 3.

SEGIMONENSES. Voyez SEGISAMA.

SEGISA, ville de l'Espagne Tarragonnoife: Ptolomée, 1. 2, c. 6, qui la donne aux Baftitains, la place dans les

terres.

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