Images de page
PDF
ePub

fètes folemnelles toutes les dignités, perfonnats & capitu1 ans de cette églife: on ne fait pas l'origine de ce droit, mais l'ufage en est très-ancien, & il y en avoit même autrefois un monument dans les anciennes fépultures qui étoient autour du chœur de l'églife de Paris, comme on le voit par le procès-verbal fait avant la démolition de cet ancien chœur. Louise de Savoye, ducheffe d'Angoulême, & régente en France pendant l'abfence de François I fon fils, renouvella l'ancien droit fur la juftice que le chapitre a toujours exercée dans fon cloître par la conceffion des rois. Ainfi le chapitre eft feigneur dans l'étendue de fon cloître en cette qualité il fait faire les inventaires de tous ceux qui y décedent par fes officiers, à l'exclufion des juges royaux, fauf l'appel. François I confirma le 17 février de l'an 1916, ce que fa mere avoit fait en faveur du chapitre de cette métropole.

Le chapitre de Sens n'est pas riche, mais il eft recommandable par fon attachement aux anciens ufages, d'où on a fait une espéce de proverbe : Ecclefia Senonenfis nescit novitates. On y chante le fymbole Quicumque tous les jours à prime. On en donne pour raifon que cette églife n'a jamais été gâtée par aucune héréfie. On y dit encore tous les jours les prieres ordonnées par le pape Jean XXII, pro bis qui funt in fublimitate conftituti, ce qui fe fait après pater, & avant la communion. C'eft peut-être la feule églife du monde où cela fe foit confervé.

Cette églife a produit des hommes illuftre, qui ont rempli les premiers poftes du royaume. Le pape Grégoire XI y avoit été archidiacre: deux princes, de la maifon de Bour bon, y ont été chanoines & archidiacres au commencement du quinzimé fiécle. M. le cardinal de Tencin, archevêque de Lyon, y a été chanoine & archidiacre. M. de Chalon, évêque de Lescar, en a été chanoine. Le pape Alexandre III a cherché dans cette ville un afyle contre fes ennemis, & il y eft demeuré depuis le 30 feptembre 1163, jusqu'après Pâques 1165, & y a confacré l'églife de l'abbaye de fainte Colombe, auffi-bien que l'églife paroiffiale de faint Benoît à Sens, & l'autel de faint Pierre, au fond. du fanctuaire de la métropole de Sens. Cet autel fut démoli, & réédifié en marbre à la fin de 1739. Saint Thomas de Cantorberry s'y eft auffi réfugié. Le chapitre garde un ornement facerdotal qui lui a appartenu, dont on fe fert le jour de fa fête.

L'églife de Sens a été fucceffivement dédiée à la fainte Vierge, à faint Etienne & à faint Jean-Baptifte; enfin à faint Etienne, & n'a pas changé depuis. Cette métropole eft grande; le chœur & la nef font plus larges, & ont moins de hauteur que Notre-Dame de Paris. Il y a une tour fort belle & fort haute; la fonnerie eft une des plus belles du royaume, on peut l'entendre de cinq ou fix lieues lorsque le vent eft bon.

78

Le tréfor en eft confidérable par les monumens précieux, mais encore plus par l'acienneté & l'authenticité des l'acienneté & l'authenticité des reliques, que par l'or & l'argent. La plupart de toutes les reliques qui y font viennent de Gréce. On y voit entr'autres deux morceaux très-considérables de la vraie croix, & un doigt de faint Luc le jeune, comme l'inscription grecque le porte expreflément, T. On voit à l'autel un retable d'or très-riche, orné de pierres gravées en grande quantité. Il repréfente Jefus Chrift entre la Vierge & faint JeanBaptifte, les quatre évangéliftes, & dans les intervales la dispute de faint Etienne entre les Juifs, & fa mort. Ce morceau a été donné par l'archevêque Sevin, qui a fini & confacré le bâtiment de l'églife. Ce retable a été travaillé deux chanoines de Sens. On a ajouté des chapelles & des bas côtés plus beaux que ceux que Sevin avoit fait construire. On y a fait en divers tems des augmentations & des embelliffemens, dont les derniers font des ftales, des grilles & des orgues, le tout à neuf.

par

Le chapitre a une bibliotheque qui lui a été donnée par M. Charles-Henri Fenel, doyen de Sens en 1725. Il y a quelques manuscrits remarquables; plufieurs livres des premieres impreffions, & beaucoup d'ouvrages manuscrits, compofés par celui qui a fait ce préfent, & par fon oncle maternel Charles-Nicolas Taffoureau, mort évêque d'Alet en Languedoc en 1708. Ce prélat avoit été doyen de Sens. Il y a entr'autres les lettres de l'abbé Jacques de Billy; des fermons françois, tels qu'ils ont été prononcés par un évêque de Paris vers le tems de faint Louis; un ancien fymbole de la foi chrétienne, plus long que tous les autres: on y

trouve auffi d'anciennes chroniques; mais un des plus finguliers morceaux des cette bibliotheque, eft l'original de l'ancien office des Fous, tel qu'il le chantoit autrefois dans l'églife de Sens; c'est un in-folio long & étroit, écrit en lettres affez menues, & couvert d'yvoire fculptée : on y voit des bacchanales & autres folies repréfentées groffierement. On peut dire que cette piéce eft unique: on y lit au commencement une profe rimée, au fujet de l'ane, dont on faifoit auffi la fête dans quelques diocèfes. Le chant & le refrein ont quelque chofe de bizare. Le reste de l'office eft compofé de prieres de l'églife, qui font confondues les unes dans les autres, pour répondre au titre de la fête.

On voit encore dans cette église plufieurs tombeaux remarquables, entr'autres celui du cardinal du Perron, orné de ftatues, celui du chancelier du Prat, le plus beau de tous, & dont les bas-reliefs font fort eftimés. Les tombeaux des derniers archevêques font auffi dans le chœur. La plupart des quarante premiers ont été enterrés à faint Pierre le Vif. Cette églife n'eft point dans le premier cime tiere des chrétiens, c'eft la paroille de faint Savinien qui y eft. Il y avoit autrefois deux églifes ou bafiliques, comme on peut le voir par des inscriptions très-anciennes. A la crypte de faint Pierre le Vif, on voit l'ancien monogramme de Chrift, qui eft d'une très haute antiquité. Cette curiofité eft échappée à tous les écrivains. On voit encore, dans cette même églife, la chaire où faint Bernard prêcha, & l'endroit où le roi faint Louis époufa Marguerite de Provence. Cette abbaye eft de l'ordre de faint Benoît, de la congrégation de faint Maur. La facriftie eft une chapelle fouterreine, dans laquelle eft un puits profond, où on jettoit les corps des chrétiens. On prétend que Théodécilde, qu'on dit petit-fils de Clovis, a fait bâtir cette abbaye, & qu'elle y fut enterrée. On y voit une belle châffe, dans laquelle font fes reliques. Il y a auffi plufieurs autres corps faints, & le chef de faint Grégoire le Grand. Cette abbaye a été détruite neuf ou dix fois. Le chœur eft majestueux, orné de belles chaires ; d'un autel tout de marbre, derriere lequel eft la chapelle de la fainte Vierge, dont les grandes colonnes de marbre font un bel effet ; parce que cette chapelle eft élevée au-deffus d'une autre qui fert de facriftie, où fe trouve ce puits dont nous venons de parler. La manfe abbatiale de faint Pierre le Vif & celle de faint Remy, font unies à meffieurs de la miffion, en qualité de curés de Verfailles, & ne font plus qu'une même manfe monacale. On en a reconstruit tous les bâtimens depuis le commencement de ce fiécle. Saint Remy étoit auparavant à Versailles. L'abbaye de faint Jean eft poffédée par les chanoines réguliers de la congrégation de fainte Geneviève de Paris. Dans le neuviéme fiécle, il y avoit deux monaftères d'hommes, dont l'un fous le nom de faint Eracle, archevêque, qui, fuivant toutes les apparences, y fut enterré, & l'autre du nom de faint Jean. Il paroît que dans la fuite un de ces · couvens a paffé à des filles; mais au douzième siècle, il n'y en avoit plus, & il appartenoit à la métropole de Sens, qui le donna, avec une grande partie de fes biens, à ceux d'entre fes propres chanoines, qui voulurent continuer la vie commune, qui avoit été obfervée dans cette église depuis le fameux concile d'Aix-la-Chapelle. Les autres chanoines, qui refterent à la métropole, fe féculariserent; ainfi tous les biens de cette abbaye font un démembrement de ceux du chapitre de Sens. Il ne reste plus de l'églife que le chœur, qui eft beau, & deux chapelles fort propres, qui font le tour du choeur. La manfe abbatiale eft unie à l'archevêché de Sens. Dans la nef de l'abbaye de fainte Colonibe, on voit le tombeau de faint Loup, l'un des archevêques ; fes reliques y font confervées dans une trèsbelle châffe d'argent, qui eft dans le tréfor, ainfi que celles de fainte Colombe & de faint Flavet. Les reliques de Thibault I, comte de Champagne, y font auffi dans une châffe de bois. Raoul roi de France, & Richard, duc de Bourgogne, ont choifi leur fépulture dans cette églife; mais on n'y voit plus leurs tombeaux. L'abbaye de faint Paul, de l'ordre de prémontré, eft le refuge de celle de Dilo.Sa fondation eft du tems des guerres. Celle de NotreDame étoit autrefois établie à la campagne, au lieu dit la Pommeraye. Plufieurs des paroiffes font extrêmement petites, & ont très-peu de communians: la même chose se remarque dans toutes les anciennes villes. Il y a à Sens une maifon de céleftins, une de jacobins ; un couvent de cordeliers, un de capucins, un de picpuces ou pénitens ;

un monaftère de carmélites, un d'annonciates bleues, un g'urfulines; une maifon de prêtres de la miffion, qui dirident le grand féminaire. Il y a une des paroiffes dans la métropole. La petite riviere de Vanne remplit la partie des foffés qui eft du côté du fud, & fournit presque à toutes les rues de petits ruilleaux, qui les lavent, & fervent aux habitans à divers ufages. Les petits ruiffeaux, qui arrofent les marais à l'orient de cette ville, en font presque toute la -richelle.

Un des plus célébres conciles qui s'est tenu à Sens eft eelui de 1140, auquel Louis le Jeune aflifta, & où faint Bernard fit condamner Abeillard, qui en appella au pape. Sevin, archevêque de Sens, célébra un concile provincial ∙en 986 ou 987. Gelduin en assembla deux en 1048, le premier à Etampes, & l'autre dans fa ville. En 1080, l'ar-chevêque Richer tint un fynode à Sens. Henri Sanglier en célébra un autre en 1127. Robert, moine de faint Marian d'Auxerre, parle d'un concile tenu en 1198. Gilles ou Gillon Cornu, archevêque de Sens, affembla un concile en 1252. En 1310, on tint un concile, de la province de Sens, à Paris, pour l'affaire des templiers. Ce concile fut fuivi de deux autres, en 1320 & en 1324. On en tint un autre fous l'archevêque Louis de Melun, en 1461, qui fut fuivi d'un autre fous le pontificat de Tristan de Salazar, l'an 1485. En 1528, le cardinal du Prat convoqua les prélats de fa province à Paris. En 1612, le cardinal du Perron les Y affembla Etienne Poncher, le cardinal Louis de Bourbon, & Octavien de Bellegarde, ont publié des ordonnances fynodales; ce dernier en 1644, les autres en 1525 &

en 1554.

On mene de Sens à Paris par l'Yonne, des vins, du bois, du charbon, de l'avoine & du foin ; de la vesse, du tan, des horloges d'eau, dont le trafic eft fort bon : on les envoye fort loin, & particulierement dans les pays de la Zone Torride, où l'humidité de l'air ne permet pas de conferver des horloges de fer & de cuivre. Il y a à Sens un collége. Le féminaire jouit d'environ trois mille livres de rente, que le roi a permis qu'on impofa annuellement fur le clergé du diocèfe. L'hôtel-dieu a plus de fix mille livres de rente: il eft gouverné par trois eccléfiaftiques nommés par le chapitre, & par trois laïcs nommés par la ville. Le chapitre nomme encore un économe ou adminiftrateur, qui fait la recette & la dépenfe. Il y a une maifon qui en dépend, dans laquelle on éleve par charité de pauvres filles. Il y a auffi un hôpital général, établi depuis peu. On a auffi établi une maifon d'orphelines au fauxbourg d'Yonne. Outre cela, il y a un petit féminaire, que M. Languet avoit établi, & qu'il faifoit fubfifter par fes libéralités.

[ocr errors]

Le bailliage de Sens étoit un des plus grands, des quatre premiers & des plus anciens du royaume, de même rang que ceux de Macon, de Saint Pierre-le-Moutier & de Vermandois. On les appelloit tous quatre les gardiens & confervateurs des droits du roi & de la couronne; mais celui de Sens a été démembré pour former ceux de Troyes, de Langres, de Châlons, de Melun, d'Auxerre, de Montargis, de Chaumont en Baffigny, &c. Il y a auffi un préfidial, une prévôté, qui reffortit au préfidial, une élection, un grenier-à-fel, une maréchauffée & une jurisdiction confulaire. On fuit la coutume du bailliage de Sens, & celle de Loris ou Montargis.

Sur la remontrance que les habitans de Sens firent que le démembrement de l'archevêché ruineroit la ville, que le nombre & l'étendue de fes jurisdictions rendoient florisfante, Louis XIII leur a accordé une exemption de tailles, qui fubfifte encore aujourd'hui. Il eft vrai que la raison qu'on en donna dans la déclaration, fut que le roi étoit né dans ce diocèfe; muis le vrai motif eft celui que nous avons avancé. Pendant le tems des guerres de Charles VI, cette ville, auffi-bien que Paris, paffa au pouvoir des Anglois. Sens montra beaucoup d'ardeur pour la ligue ; mais peu de tenis après elle rentra fous l'obéiffance de les rois, & ils lui accorderent des édits très- favorables.

Cette ville n'a pas produit un grand nombre de gens de lettres & d'hommes illuftres. Le docteur Almain, & le jurisconfulte Loiseau, qu'on dit avoir été lieutenant particulier, en font. Il y a quelques médecins qui ont écrit fur l'enfant de pierre de la Cavitade: Factus lapideus, quem per 27 annos in utero geftavit quadam mulier, uxor fartoris Senonenfis cognominati Cavitad. Cet enfant eft à présent dans le tréfor du roi de Danemarck. Et d'autres qui ont pareille

ment écrit fur l'enfant de Vauprofonde, qui fut fi longtems fans manger, fous le regne de Henri IV. Je n'avancerai point fans preuve que Gonthier, qui a fait le traité de Jure manium, & l'archevêque Magnus, étoient de Sens. Pour avoir demeuré à Sens, ou pour en avoir occupé le fiége, on n'eft pas réputé être né du diocèse ou de la ville. La famille des le Blancs, dont eft forti le fameux miniftre de la guerre, eft de Sens. Deux le Blancs ont été préchantres.

Les qualités du terroir font bonnes, il porte tout ce qui eft néceflaire à la vie : le feigle y est beaucoup plus commun que le froment : les habitans y font d'un caractère bon & doux. On y vit long tems, fans incommodité notable, ce qui prouve que l'air & les alimens y font très-bons. A la fin de 1735, on y trouva quelques inscriptions, qui prouvent qu'il y avoit autrefois en cette ville un temple de Vefta, Vefta mater; un à l'honneur d'Auguste; des prêtres pour y faire l'office, qui avoient donné des fpectacles au peuple, & avoient pallé par tous les honneurs de la ville. On trouvera l'explication de ces inscriptions dans le premier volume du mercure de France de 1735, & de février 1736; ce font deux lettres adreffées à l'abbé Fenel, qui nous a donné, fur Sens, tous les éclairciflemens dont nous avons eu befoin pour l'utilité du public. C'est ce favant abbé qui a déchiffré le premier ces piéces fi antiques. On voit encore à l'eft de la ville des veftiges d'une espéce d'amphithéatre. On voit encore bien des monnoies de Charlemagne & de fa poftérité, qui font battues à Sens.

Les habitans de Sens, (Senonenfes,) fe révolterent contre Céfar, qui diffimula quelque tems, & fit enfuite périr leur chef Accon.

A l'égard de la Motte du Siavre, qui eft un refte de mafure, au midi de la ville, on ne fauroit abfolument décider ce que c'eft & ce que ç'a été. On en retire de tems en tems des fragmens de marbre d'albâtre, de pavé, & d'autres chofes qui peuvent conduire à conjecturer que ç'a été autrefois un temple de Sens paienne, & que l'ancienne ville alloit jusques-là: les pavés qui en fortent font taillés à la romaine; on y remarque des conduits d'eau.

Pour ce qui eft de l'inscription qu'on lifoit fur une maifon fituée au bord de l'Yonne, carcer Cafaris, un manuscrit porte qu'on la trouva dans la terre en 1675, & des livres imprimés avant cette année, en parloient comme d'une chofe ancienne; mais l'abbé Fenel affure que, fi elle a exifté, c'étoit une chofe faite à plaifir.

2. SENS, bourg de France, dans la Bourgogne, au bailliage de Châlons, recette de Saint-Laurent, entre les rivieres de Breigne & de Seille. On y voit le pont de l'Etalet, pour paffer la riviere de Breigne, & qui fert de grand paffage pour la Franche-Comté. C'eft un pays de plaines. Les hameaux de Visargent, Géraú, Condez, les Terrains & Bare en dépendent.

3. SENS, bourg de France, dans le Berry, élection de Bourges. Ce lieu, qui eft régi par la coutume de LorisMontargis, eft fitué fur la riviere de la Sauldre, à huit lieues de Bourges, trois d'Henrichemont & deux de Sancerre. La taille y eft perfonnelle. La cure vaut quatre cents livres: les vénerables du chapitre de Sancerre en font collateurs & patrons. Une partie du terroir eft ardent, fec & maigre, & l'autre humide & en bruyeres, bois & paccages. Ce lieu eft une châtellenie. Le château de Baujeu en dépend.

4. SENS & LA FARGE, lieu de France, dans la Bourgogne, au bailliage de Châlons. Ce lieu eft fitué partie en montagne, partie en plaine. Il n'y paffe qu'un petit ruiffeau nommé Merdery. Il y a un grand chemin qui va à Tournus & à Mâcon. Ón recueille du vin dans le voifinage. La tour de Vert & de Ruffey dépendent de Sens & la Farge.

SENSENNA, ville de la tribu de Juda, Jofué 15, 30. L'hébreu la nomme Sansanna.

SENSET, ou la SANSSE, riviere des Pays-Bas. Elle prend la fource auprès du village de Boilioux, en Artois, d'où elle coule à Saint-Martin, g. à l'abbaye da Vivier, d. à l'Eclufe, d. à Arleux, à l'abbaye du Verger, à Aubigny à Freham, à Wasne, g. à Crupilli, d. à Wavrechin, g. à Bouchain, où elle fe perd dans l'Escaut. * Dict. géogr. des Pays-Bas.

SENTA, lieu de la Dalmatie, fur la côte. Pline, l. 2, 6.45, dit que le vent y avoit formé une vaste & profonde

caverne. Niger veut que ce lieu fe nomme aujourd'hui Seta, & le place près de Médon, anciennement Doclea. Mais Hermolaus, fans doute, avec plus de fondement, le met près de Semia, à préfent Segna; car il dit qu'au deffus de cette ville, il y a une caverne, d'où presque à toutes les heures, il fort des vents véhémens. * Ortelius, Thefaur.

SENTIA, ville d'Italie Appien, Civil. lib. 5, en parle, & il femble qu'elle étoit aux environs du Latium. Ortelius, Thef. croit que ce pourroit être la même que SETIA.

SENTIANUM, lieu d'Italic. Il est marqué dans l'itinéraire d'Antonin, fur la route d'Equo-Tuticum à Regium, en prenant par Roscianum ; & il eft entre Equo-Tuticum & Baleianum, à vingt-trois milles de chacun de ces lieux.

SENTICA, ville de l'Espagne Tarragonnoife: Prolomée, l. 2, c. 3, la donne aux Vaccai. C'eft aujourd'hui RAMORA.

SENTICE, contrée de la Macédoine : Tite-Live, qui en parle l. 4, c. ult. donne à la ville d'Héraclée, qui y étoit fituée, le furnom de SENTICE. Cefar, Civ. l. 3, & Pline, . 4, c. 10, écrivent SINTICA. Les habitans de cette contrée font les SINTI, Zira, de Thucidide, 1. 2, P. 169.

SENTII, peuples de la Gaule Narbonnoife. Prolomée, l. 2, c. 10, leur donne la ville de Dinia, qu'il marque dans les terres. Ce font les habitans du diocèfè de Digne.

τῖς τῶν Σεντινατῶν

SENTINA. Voyez SENTINUM. SENTINUM, aujourd hui Sentina, ville d'Italie, dans l'Umbrie, felon Strabon, l. 5, p. 227, & Prolomée, l.;, c. 1. On lit dans Polybe, 4.2, c. 19, in Tis Tay Zentiva Tā V zápa, ce que Tite-Live! a rendu par ces mots latins, in Sentinati agro. Cette ville eft appellée Sentinatium urbs, par Dion Caffius, l. 48, p. 364.

SENTINUS, fleuve d'Italie, dans le Picenum, felon Biondo & Leander, qui difent qu'on le nomme aujourd'hui Senino. Ortelius, Thefaur.

*

SENTITES, peuples du Nôme de Marmarique, felon Ptolomée, 1.4, 6. 5. Cafaubon croit que ce font les SintÆ de Strabon.

SENTRANGES, bourg de France, dans le Berry, élec tion de Bourges. Il y paffe une petite riviere Venenne, qui fait moudre plufieurs moulins : elle descend d'un étang de la paroiffe de Savigny. Ce lieu eft à deux lieues de la Loire, & à quatre des villes de Gien & de Sancerre. La cure vaut environ quatre cents livres : le chapitre de la cathédrale de Bourges en eft patron & feigneur. Il en dépend onze hameaux, qui compofent en tout quatre-vingts feux, & a trois cents foixante-huit habitans. Le terroir ne peut produire dù feigle & du farrazin ou bled noir. La feigneurie reléve en premiere inftance de Beaulieu, qui eft une chatellenie.

que

SENTINO, riviere d'Italie, dans l'Etat de l'Eglife. Elle fort de l'Apennin, au duché d'Urbin ; & prenant fon cours vers l'orient, elle entre dans la Marche d'Ancone, où elle fe joint au Jano à Perofaria. Ces deux rivieres jointes enfemble perdent chacune leur nom, & ne coulent plus que dans un feul lit appellé Fiumefino.* Magin, Carte de la Marche d'Ancone.

SENUC, prieuré de France, en Champagne. Sindunum. Il eft fitué fur une montagne, à mi-côte : il dépend de l'abbaye de faint Remi de Rheims, à laquelle il a été uni du tems de l'archevêque Gervais, fous l'abbé Hincmar. Il est de l'ordre de faint Benoît. Saint Oricle, Oriclus, fouffrit le martyre en ce lieu, avec fes compagnons, du tems des courfes des Vandales, au cinquième fiécle. On y pofféde fon corps. Robert, abbé de faint Remi, dit à la fin du prologue de fon hiftoire de Jérufalem, qu'il a écrite dans une chapelle de l'évêché de Rheims, foumife à faint Remi, in qua requiescit corpus fancti Oricoli martyris. Ce lieu eft près de Grandpré, vers Sainte-Menehould; mais il n'eft pas de l'évêché de Châlons, comme on l'a mis dans le martyrologe de Paris,imprimé en 1727: le prieuré rapporte neuf mille livres.

SENUISA COLONIA. Ortélius, Thef. dit: Il eft fait mention de cette colonie, dans une ancienne inscription rapportée par Onuphre; mais peut-être, ajoute-t-il, fautil lire Sinueffa au lieu de Senuifa.

SENUM-PORTUS, port que Pline met aux environs du Bosphore de Thrace.

1. SENUS, fleuve de l'Irlande : fon embouchure eft marquée par Ptolomée, 1. 2, c. 2, fur la côte occidentale de l'ifle, entre les embouchures de l'Aufoba & du Dur. Ce fleuve, qui eft appellé Scena par Orofe, l. 1, c. 2, est le plus grand fleuve de l'ifle,& fe nomme à préfent Schenon ou Shannon.

2. SENUS, fleuve de la Chine, felon Ptolomée, 4.7, c. 3, qui place fon embouchure entre la ville Rhabana & le promontoire Notium.

1. SEON, ville de la tribu d'Iffachar, Jofué 19, 19. L'hébreu lit Sion. Eusebe, Onomast. in Seon, dit qu'on voyoit encore de fon tems un lieu nommé Seon, au pied du mont Thabor.

2. SEON, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, dans la haute Baviere, entre la riviere d'Inn & le lac de Chiemfée.

SEPAN, ifle de l'Océan oriental, & l'une de celles qu'on nomme ifles des Larrons. Elle eft auffi appellée SAYPAN. Voyez ce mot.

SEPARI, peuples d'une ifle que Pline, l. 3, 6. 22, met fur la côte de la Liburnie.

SEPELACUS, lieu d'Espagne. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Tarragone à Carthage, entre Ildum & Saguntum, à vingt-quatre mille du premier de ces lieux, & à vingt-deux milles du fecond. Quelques manuscrits portent Sepelaci, & d'autres Sebelaci ou Sepalaci. Ce lieu n'est point connu aujourd'hui.

SEPHAAT ou ZEPHAT, ville de la tribu de Siméon. Judic. 1, 17, c'eft apparemment la même Sephata qui étoit près de Marefa, dans la partie méridionale de juda. z Par. 14, 10. Elle fut appellée Horma ou Anathême depuis la victoire que les Israélites remporterent fur le roi d'Arad, Num. 21, 3. Judic. 1, 17.

SEPHAMA, ville de Syrie, qui fervoit de limites à la terre promife, Num. 34, 10, 11. Ce pourroit être Apamée.

SEPHAMOTH. David envoya à Sephamoth des dépouilles qu'il avoit prifes fur les Amalécites. 1 Reg. 30,

28.

SEPHAR, montagne d'Orient, apparemment aux environs de l'Arménie. Les fils de Jectan eurent leur demeure depuis Melia jusqu'à la montagne de Sephar. Nous croyons que ces montagnes furent le lieu de la demeure de Sepharvaïm, dont l'écriture fait mention, & des Saspires dont parlent les géographes.* Genef. 10, 29.

.SEPHATA, la vallée de Sephata, près de Marefa, eft marquée dans les Paralipomènes 2 Par. 14, 10. C'est peutêtre la vallée qui étoit près de la ville de Sephat, ou bien il faut lire Sephala au lieu de Sephat.

SEPHER, le mont Sepher, Num. 33, 23: campement des Israélites dans le defert, entre Céelata & Arad.

SEPHET. Tobie étoit de la ville de Nephtali, fituée dans la haute Galilée, ayant à fa gauche la ville de Sephet. C'eft le feul endroit où l'on trouve le nom de Sephet dans la vulgate; mais on le lit dans les Septante, Judic. 1, 17, au lieu de Sephaat, ou Zephaat, ou Horma Mais Sepher de Galilée étoit bien éloignée de Sephaat, qui étoit au milieu de Juda ou de Siméon. Quelques modernes ont prétendu que Sephet de Galilée étoit Béthulie, mais fans aucune preuve. Elle eft, dit-on, entre Ptolémaïde, au couchant, & Naaffon, à l'orient, à douze milles du Carmel & à fix de Cana en Galilée. D'autres la placent à neuf milles de Bethzaïde, dans la haute Galilée. On ne fauroit concilier cela avec Tobie, qui met Sephet à la gauche ou au nord de la ville de Neplitali, qui eft apparemment Cedès. Quoi qu'il en foit, Sephet ou Sapheta eft bâti fur une montagne à trois croupes, & d'un très-difficile accès. Les Juifs y font en grand nombre, & ils y ont une académie fameuse, où l'on envoye les enfans pour étudier la langue hébraïque & la loi de Moyfe ; & depuis quelques fiécles l'académie de Sapheta eft à l'égard des Juifs ce qu'étoit autrefois celle de Thibériade, dont elle a pris la place. Il y a apparence que cette académie n'étoit point encore érigée à la fin du douziéme fiécle, puisque Benjamin de Tudèle n'en parle pas ; mais elle le fut bien-tôt après. * Stochove, Voyage du Levant, p. 342.

SEPHORIS, ville célébre de la tribu de Zabulon, & capitale de la Galilée. Elle porta dans la fuite le nom de

Diocésarée. Les Juifs la mettent à dix-huit milles, d'autres à dix milles de Tibériade. Elle n'étoit pas loin du Tabor & du grand Champ. On ne la remarque point dans Jofué ni dans les auteurs facrés. Jofeph en parle fouvent. C'étoit autrefois une ville des plus fortes de toute la Galilée, fituée aflez avantageulement pour réfifter quelque tems aux ennemis; étant au milieu d'une plaine, & fur une petite éminence, qui ne fauroit être commandée. Jofeph la met au nombre des cinq parlemens de la Judée, & dit qu'elle a couru diverfes fortunes, pendant les troubles qui ont ravagé long-tems ce royaume. Antigonus s'en étant fait maître, en fut challé par Hérode, qui trouva cette ville pleine de munitions & de vivres, dont il fe fervit pour rafraîchir fes foldats per dant le quartier d'hiver. Un certain Judas, capitaine d'un grand nombre de brigands, qui ravageoient par tout, s'en empara quelques années après; & ayant forcé le palais royal, il prit tout l'argent, toutes les munitions & armes qu'il trouva; mais il ne la garda pas long-tems. Varus la reprit, la brûla, & fit tous les citoyens captifs. Hérode la jugeant enfuite d'une très grande importance pour la fureté de fa tetrarchie, la rétablit, la ferma de bonnes murailles, & en fit la principale fortereffe de toute la Gali lée. Jofeph ajoute que Ceftius, gouverneur de la Syrie, pour les Romains, voulant châtier la rebellion des Juifs, envoya des troupes en Galilée, fous la conduite de Cefennius, qui ne fut pas plutôt arrivé devant Sephoris, que les habitans de cette ville, quoique la plus forte de la province, fe rendirent volontairement, & à fon exemple plufieurs autres, qui par ce moyen détournerent les malheurs qu'elles n'auroient pu éviter, fi elles euffent fait quelque résistance. Pendant les ravages que les guerres inteftines cauferent dans tout ce pays, Jofeph, qui fut préteur général de toute la Galilée, fit amaffer une grande fomme d'argent pour fermer toutes les villes, afin de les mettre en état de réfilter aux Romains & aux rebelles ; & laiffa aux habitans de Sephoris, qui étoient riches, la liberté de fe fortifier eux-mêmes. Le foupçon qu'ils eureut que Jofeph tramoit le deffein de fe rendre lui-même aux ennemis, les porta à fe révolter contre lui, & à lui fermer les portes; mais une partie d'eux, que les raifons qu'il leur rapporta éblouirent, l'ayant fait entrer, il fit auffi-tôt piller la ville, & diftribua le butin au menu peuple, qui s'attacha à lui depuis ce tems, voyant qu'il n'avoit pas ordonné le pillage pour s'enrichir. Ce fut peut être la crainte d'un pareil malheur qui les obligea de fe rendre à Vespafien, qu'ils allerent trouver à Ptolémaide : ils lui demanderent une garnison suffisfante, & il leur envoya fix mille piétons pour garder la ville, & mille chevaux pour battre les champs aux environs. Jofeph fit quelqu'effort pour emporter la place d'affaut, mais il fut contraint de l'abandonner, voyant tous ces gens prendre la fuite, fur la nouvelle que Vespafien approchoit. Près de cette ville eft une grande fontaine appellée ordinairement la fontaine de Sephoris, où les chrétiens ont fait fouvent affembler leurs armées contre les infidéles, à cause de la commodité des eaux & de la plaine. C'eft ce que Guillaume de Tyr remarque du tems des rois Amauri & Baudouin IV. La ville eft préfentement toute comblée de ruines. Sur la cime de la montagne, qui n'eft pas bien haute, on voit encore un refte de bâtiment d'une églife, qui avoit été élevée à la place où étoit la maifon de faint Joachim. *Rabb. in Echa Rahaati, fol. 75, 2.

Choppin, voyage de Phénicie, c. 8, dit: Sephoris, ville de Galilée, autrefois confidérable, eft un lieu où l'on ne voit presque plus que des ruines, & qui couronné le fommet d'une montagne de peu d'étendue. Le territoire des environs eft arrofé de quantité d'eau, & rempli de pâturages, qui en rerdent la vue affez agréable. Il n'y a préfentement qu'une vingtaine de pauvres maifons. Au dehors d'un vieux bâtiment, qu'on a raccommodé pour y habiter, on voit deux grandes colonnes cannelées, d'ordre corinthien. Elles font affez entieres, & l'on y remarque encore quelques reftes d'or & d'azur. On préfume qu'elles ont été dans une églife qu'on avoit bâtie fur la même maifon où faint Joachim & fainte Anne demeuroient. Néanmoins l'on n'en trouve aucun vestige, & il n'en est demeuré que les colonnes.

A quelques milles de Sephoris, enapprochant de Nazareth, qui eft au milieu d une grande plaine, qui fe trouve fur la cime d'une montagne confidérablement relevée audeffus du refte du territoire, on voit dans le côté de la

montagne, qui eft escarpée en plufieurs endroits, diverfes grotes taillées dans le rocher, que l'on dit avoir fervi de lépulchres aux juges d'Israël. On y entre par une ouverture large de huit ou neuf pieds, haute d'onze ou douze. Il faut fe bailler pour y paffer, tant elle eft remplie de ruines & de pierres. Après qu'on l'a traverfée, on fe trouve dans une cour, à peu près de trente cinq pas en carré, toute environnée de rochers escarpés, qui lui fervent de murailles, & qu'on a coupés dans les endroits où ils n'étoient pas uniformes. Dans le fond de cette cour, il y a un portail taillé dans le roc, où il refte encore un raifin relevé en bolle au milieu de quatre roles. Il fert d'entrée à une grotte allez valte, au bout de laquelle on paffe dans cinq chambres ou cellules, l'une après l'autre, dont on peut voir la beauté par un trou qui a été pratiqué dans le haut. Chaque chambre eft taillée avec le cifeau, & peut avoir treize ou quatorze pieds en tout fens. La voute eft plate comme un lambris; & dans toutes ces cinq petites cellules, ce roc eft travaillé avec tant d'art & fi poli, que c'eft une chose digne d'admiration. Dans chaque côté de ces cellules, il y a deux fépultures faites en voute en dedans du rocher; leur longueur eft de fix à fept pieds, leur largeur de deux, & leur hauteur de deux & demi. Elles font toutes à fleur du pavé, qui dans fon milieu, a un creux en carré, que l'on a rempli de terre, apparemment pour faire écouler les eaux qui tombent par les jours, ou qui pourroient paffer par l'entrée. Les portes des chambres, dont il y en a encore une entiere, font du même roc que le refte de l'ouvrage. Elles font fou tenues par des pivots en haut & en bas, fur lesquels elles tournent aussi aifément que les portes ordinaires. Celles-là joignent fi bien, que quand elles font fermées, à peine peut-on appercevoir qu'elles fe divifent du rocher. Ces fépulchres, qu'on croit être ceux d'Othonias, de Gédéon de Samfon, de Jephté & d'autres, fans qu'on y voye aucuns offemens qui faffent connoître qu'ils ayent autrefois fervi, font dans un grand champ planté de vignes, qui rampent fur la terre, fort mal cultivées.

1. SAPIA, montagne du Péloponnése, dans l'Arcadie, à la gauche du mont Géronte, près du lieu nommé Tricrène. On tient, dit Paufanias, l. 8, c. 16, qu'Epytus, fils d'Elatus, mourut fur cette montagne de la piquure d'un ferpent, & qu'il y fut enterré, parce qu'on ne put transporter fon corps plus loin. Les Arcadiens difoient que cette montagne engendroit des ferpens fort venimeux; mais qu'ils y étoient rares, parce que la montagne étant couverte de neige une bonne partie de l'année, s'ils fortoient de leurs trous, ils périfloient dans la neige, & s'ils fe cachoient, la rigueur du froid les faifoit mourir fous terre. Paufanias ajoute: Comme je favois qu'Homére, en parlant des Arcadiens, a fait mention du tombeau d'Epytus, je le confidérai avec foin : c'eft un petit tertre environné d'une balustrade de pierres, qui tourne tout à l'entour, & je crois qu'Homére ne l'a tant vanté, que parce qu'il n'en avoit point vu de plus beau. L'abbé Gédoyn dit à cette occafion : » Paufanias fe trompe: Homére, dans le fecond livre de » l'iliade, fait mention du tombeau d'Epytus, mais il ne » le vante, ni ne l'admire en aucune maniere. » L'abbé Gédoyn pourroit - il garantir que nous avons le poëne d'Homére tel qu'il étoit du tems de Paufanias ? Et, s'il ne peut pas nier qu'il s'en foit perdu quelques vers; pourquoi ne voudroit-il pas que ceux où Homére vantoit le tombeau d'Epytus fuffent de ce nombre ?

2. SEPIA, lieu du Péloponnéfe. Il étoit, felon Hérodote, l. 6, au voisinage de Tirynthe.

3. SEPIA, lieu d'Italie, felon Paul Diacre. Ortélius foupçonne que ce peut être le même lieu que Sai pinum.

SEPIAS, promontoire de la Theffalie, dans la Magnéfie, à l'entrée du golfe Pelasgique. Prolomée, l. 3, 6. 13, Diodore de Sicile, l. 7, & Apollonius, l. 1, Argonaut. v. 58, parlent de ce promontoire. Le fcholiafte de ce dernier remarque que Sepias eft un promontoire iv Iway, in Iolco, non dans la ville d'Ioleus, mais dans le quartier ou fur la côte d'Iolcus. Strabon en effet nous apprend que la côte de cet endroit s'appelloit Iolcus. Pline, l. 4, c. 9, met auffi le promontoire Sepias dans la Magnéfie. Selon Hérodote, on donnoit le nom de Sepias au rivage & au canton voifin; & Strabon le donne encore à une petite ville fituée au pied du promontoire. Il la compte au nombre de celles dont la ruine accrut Démétriade.

On

[ocr errors]

On croit que Sepias eft aujourd'hui le cap Queatumo. SEPINATES. Voyez SÆPINUM.

SEPIUS. Voyez SIPONTUM.

SEPIUSSA, ifle fur la côte de l'Afie mineure. Pline, l. 5, c. 31, la met dans le golfe Céramique.

SEPMES, bourg de France, dans la Touraine, élection

de Chinon.

SEPONTIA-PARAMICA, ville de l'Espagne Tarca gonnoife. Ptolomée, l. 2, c. 6, la donne aux Vaccai. Au lieu de Sepontia, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Sepontica.

SEPORENORUM; on trouve ce nom fur une médaille de Trajan, rapportée dans le tréfor de Goltzius. Ortélius croit qu'il pourroit être question des habitans de la ville de Xephor en Galilée.

SEPORET, bourg de France, dans le Poitou, élection de Poitiers.

SEPT-FONS, abbaye de France, à fix lieues de Moulins, capitale du Bourbonnois, à un quart de lieue de la Loire, du côté du levant. Elle eft fituée dans une plaine qui a environ deux lieues de circuit, & qui représente un arc tendu, dont le canal de la Loire eft comme la corde. Les collines qui l'environnent font presque toutes couvertes de bois, ce qui en rend l'abord affez difficile. Ce petit coin de terre eft affez diverfifié, & a une petite riviere dont il eft coupé par le milieu. L'abbaye de Sept-Fons, qui eft comme ifolée & féparée de toute habitation, eft de l'ordre de cîteaux & de la filiation de clairvaux. Ce fut un duc de Bourbon qui la fit bâtir l'an 35 de la fondation de ce grand ordre: elle fut dédiée à la Vierge fous le nom de NotreDame de Saint-Lieu. On lui donna le nom de Sept-Fons ou des Sept - Fontaines, à caufe de plufieurs fources d'eau vive qui l'arrofoient elles fe perdirent; mais elles ont été recouvrées. A peine s'étoit-il écoulé un fiécle depuis la fondation de l'ordre, que le relâchement fe gliffa dans la plupart des maisons qui le compofent, & celle de SeptFons entr'autres tomba dans des défordres qui allerent jusqu'au fcandale. Eustache de Beaufort, qui en fut abbé en 1654, entreprit d'y introduire & d'y rétablir la regle de faint Benoît dans fa pureté primitive. Il y trouva de fi grands obftacles du côté des moines, qui n'étoient qu'au nombre de quatre, qu'il fut obligé de leur offrir à chacun une penfion raifonnable, pourvu qu'ils fe retiraffent dans des maifons de la commune obfervance de cîteaux. L'accord fut pallé. Les moines laifferent leur abbé feul. Il n'y avoit pas un lieu régulier qui fut en état. Ce n'étoit par-tout que des ruines. Au bout de quelque tems, un moine de l'abbaye de Bennevaux fe joignit à l'abbé ; plufieurs mois après, deux autres fe préfenterent, & ces trois religieux, animés par fon exemple, entreprirent de défricher plufieurs arpens de terre, dont ils firent leur jardin. Quoiqu'exténués par des austérités continuelles, ils vinrent à bout de deffecher un marais, de nétoyer un champ hériffé de ronces & d'épines, de combler des foffés & de transporter des terres, d'arracher des arbres, de déraciner des fouches, de dreffer & de planter un jardin d'une vaste étendue, & tout cela en moins de deux ans, fans interrompre les exercices prescrits par la regle, L'abbaye de Sept-Fons, comme on la voit aujourd'hui, n'eft qu'un affemblage confus & irrégulier de bâtimens conftruits à différentes reprises, & à mesure qu'on en a eu befoin. La principale porte donne entrée dans une vafte cour, qui contient le logement des portiers, plufieurs écuries, une forge & une grange pour le bled. Delà on entre dans deux autres cours : celle qui eft à gauche comprend deux corps de logis pour les hôtes, oppofés l'un à l'autre ; c'eft ce qu'on appelle l'hôtellerie, fans parler d'un autre grand corps de logis pour les femmes, compofé de cinq ou fix chambres, & accompagné d'offices & de logemens pour les domeftiques, qui a été bâti depuis quelques années hors de la clôture du monaftère. Dans la même cour, il y a une chapelle qui a une entrée au dehors. On y dit la meffe les dimanches & fêtes pour les fermiers de l'abbaye, & pour leurs familles. On y voit auffi l'églife dont le portail remplit une partie d'un de fes côtés. L'extrême fimplicité de cette églife & le grand blanc, qui en couvre les murailles, en font toute la beauté. Son autel n'a pour ornement qu'une image de marbre blanc. C'eft celle de la Vierge, qui regarde une cuftode de cuivre doré, fous laquelle eft le faint ciboire, & qu'une croffe de fculpture tient élevée au-deffus de l'autel, qui n'a que deux

chandeliers de cuivre & deux cierges jaunes. L'autre cour qui eft à droite, eft grande & carrée. Le milieu est un chantier pour toute forte de bois & d'ouvrages. Tout autour font divers lieux où travaillent les convers, dont cha cun a fon emploi fixe. Là on trouve la menuiferie, l'atelier du charpentier, un prefloir à vin, un à cidre, & un autre à l'huile; la boutique du tonnelier, la lavanderie, une grange pour les légumes, le refectoire des donnés, le frui tier, la boulangerie & une longue voute fouterreine qu'on appelle le jardin d'hyver. C'eft une cave où pendant cette faifon on conferve les légumes dans du fable. De cette cour, on paffe dans un petit jardin, dont le grand refectoire & la cuifine tirent leur jour. Cette cuifine eft placée au milieu de cinq refectoires, qu'on peut fervir dans le même tems fans fortir de la cuifine. Ces cinq réfectoires font celui des religieux, celui des convers, celui des infirmes, celui des hôtes. Le cloître eft petit & d'une architecture gothique. Le chapitre eft petit & fombre. Le nombre des religieux augmentant de jour en jour, il a fallu y élever une espéce d'amphithéatre, à trois rangs de fiéges, ce qui fait un bel effet, quand tous les freres s'y trouvent. Cela arrive aux grandes fêtes, aux vêtures, aux profeffions, & toutes les fois que le pere abbé parle en public. Il y a plusieurs dortoirs dont les cellules font blanchies, fans que celle de l'abbé ait rien qui la distingue. Il y a auffi une bibliotheque, une apothicairerie, deux fales communes, un chauffoir, & plufieurs chambres pour les malades. Le jardin, fermé de murailles de briques, a près d'un quart de lieue de tour. Le feul potager a foixante grands carrés, féparés les uns des autres par des allées fablées, qui ont huit à dix pieds de largeur. On compte dans tout cet enclos plus de quatre mille pieds d'arbres fruitiers. Outre ce grand nombre de carrés, il y a un champ & trois piéces de terres plantées de légumes, deux petites prairies, & quatre grandes allées do charmes, dont deux font en paliffades. Les deux autres font en berceau. L'une fert, durant l'été, pour les conférences qu'on y tient trois fois la femaine. On trouve aufli deux canaux ou pieces d'eau dans ce jardin, qui eft coupé en deux parties égales par un gros ruiffeau, de forte qu'en tout tems le jardinier a dequoi arrofer fes planches. Ce ruiffeau, avant que d'entrer dans le clos, forme plufieurs réservoirs pour conferver du poiffon, fait tourner un moulin, emporte toutes les immodices, & donne fans ceffe de l'eau vive & nouvelle aux deux pièces d'eau. * Corn. Dict. Hiftoire de la réforme de l'abbaye de Sept- Fons.

dont

Les points principaux de la réforme établie à Sept-Fons, pour l'obfervance littérale de la regle de faint Benoît, font la ftabilité dans le monaftere : le travail des mains: le filence perpétuel : l'abftinence de chair, de poiffon & d'œufs: l'hofpitalité: le banniffement des études, la privation de tout divertiffement & de toute recréation ; & l'obéiffance à un feul chef, qui est l'abbé, dont chaque fupérieur subal terne reçoit le pouvoir de s'employer à la conduite des freres, felon la portion qui lui eft affignée par l'abbé. Toutes ces chofes s'observoient dans l'ordre de citeaux les premieres années de fon inftitution. Quoique l'abbaye de SeptFons n'ait que quatre mille livres de rente, fans aucun fecours de la facriftie ni de la quête, elle nourrit & entretient actuellement foixante & quinze religieux, vingt-deux font prêtres, & les autres ou convers ou freres donnés, & plufieurs domeftiques & journaliers. Elle tient l'hôtellerie ouverte toute l'année, pour y recevoir les hôtes, & diftribue du pain & du tes, & diftribue du pain & du potage à tous les pauvres paffans qui fe préfentent. Les religieux ont trois offices pendant le cours entier de l'année, le régulier, le petit office de la Vierge, & fouvent celui des morts. Ils fe lévent pour matines à quatre différens tems, les fêtes folemnelles à minuit : les fêtes des apôtres à une heure les dimanches à une heure & demie : & les jours de férie ou de fêtes fimples à deux heures; mais à quelque heure qu'ils entrent au chœur, ils n'en fortent pas avant quatre heures & demie. Le Carême, & les jours de jeûne, ils vont fe repofer jufqu'à cinq heures & demie. L'hiver ils vont fe chauffer dans les fales communes, & les novices prennent ce tems pour apprendre le pfautier par cœur, & les prê tres pour dire la melle. En été on leur permet de fe repofer une heure après le dîner. A cinq heures & demie on fonne primes, & cette priere eft fuivie trois fois la femaine du chapitre des coulpes. L'été ce chapitre eft fuivi da travail, & le travail de tierce, de la melle conventuelle

« PrécédentContinuer »