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formoit cette ile de la même maniere que le Delta, en Egypte, eft tout environné du Nil, & non d'aucune mer. Les Séres & ceux qui habitent les ifles adjacentes, comme Abafa & Sacéa, font réputés Ethiopiens. Quelques-uns croyent néanmoins que ce font des Scythes, qui font venus fe mêler avec les Indiens.

Pour concilier en quelque forte Héliodore, Lucain & Paufanias, avec Ptolomée & divers autres auteurs, qui mettent les Séres dans l'Afie, il faudroit dire que las premiers, en plaçant ces peuples dans l'Ethiopie, n'entendoient pas parler de l'Ethiopie de l'Afrique, mais de Ethiopie Aliatique, & que ces Séres étoient réputés Ethiopiens, parce qu'ils étoient venus de la Sérique s'établir dans l'Ethiopie Afiatique. Voyez SERICA.

SERESOLA. Voyez TOLETUM.

ou

SERET, SERETH OU MOLDAW, riviere de la Turquie en Europe. Voyez MOLDAW.

SERETIUM, ville de la Dalmatie. Dion Caffius, 1. 56, P. 579, dit que Tibére avoit échoué dans le fiége de cette ville, mais que les Romains la prirent enfuite.

SERF & SIRF, nom d'une nation que les Latins ont appellée, Servi, Serbi, Scrabi & Zirfi. Nous l'appellons Serviens & Rasciens. Ces peuples habitent maintenant dans la Moëfie fupérieure, dans le pays des anciens Triballes; mais ils font venus des Palus Méotides, & ont eu pendant, long tems des princes, qui portoient le titre de despotes. Ils ont pénétré autrefois jusques dans la Luface & dans la Misnie, provinces des Saxons, en Allemagne, & firent des entreprifes jusques dans la Thrace, où ils tenterent de reprendre Andrinople, l'an 767 de l'hégire; mais ils furent défaits, & le lieu de leur défaite, conferve encore aujourd'hui le nom de Sirf Singouni, qui fignifie en langue turque, la déroute des Serviens. C'étoit fous le regne de Morad Gazi, qui eft Amurat I, fultan des Turcs.* D'HerbeLot, Bibl. orientale.

SERFINO. Voyez SERFO.

SERFO ou SERFOU, ifle de l'Archipel, connue des anciens fous le nom de Seriphos ou Seryphos, que les François & les Hollandois nomment Serife, les Anglois Serfanto, & les Italiens Serfino. Le périple de Scylax & Strabon la mettent au nombre des Cyclades; mais Etienne le géographe la compte entre les Sporades. Elle eft fituée à 364 56' de latitude feptentrionale. Son cap méridional eft fitué à cinq lieues au fud-ouest du cap méridional de l'ifle de Zira, & fon cap nord-oueft eft à fix ou fept lieues au sud eft de l'ifle de Saint-George d'Arbore ou Chapeau de Cardinal. Elle a l'ile de Fermenia au feptentrion, celle de Zira du côté du nord-est, Delos à l'orient, Ziphanto au fud eft, Milo vers le midi, & le pays de la Morée à la diftance de dix-huit ou vingt lieues du côté du couchant. On lui donne trente milles d'Italie de circuit, au rapport de Baudrand, quarante fuivant Bordonius, & cinquante, felon Porcachi. Pline dit qu'elle n'a que douze milles de tour. Dapper, Descr. de l'Archipel, p. 356.

Elle a une double baye; & il faut traverfer la premiere pour entrer dans l'autre qui eft par derriere. Il y a une petite ville bâtie deffus, & près de la ville un petit port. L'avantbaye a d'abord trente braffes de profondeur, qui plus avant diminuent à vingt, & l'arriere-baye en a dix, qui diminuent à fept en avançant vers la ville. Porcachi place aufli un port à fon côté méridional, & plus avant dans les terres une ville.

Elle eft habitée par des Grecs, qui y ont plufieurs églifes. Il y a auffi un cloître dédié à S. Michel, à qui ces infulaires attribuent plufieurs miracles, qu'ils affurent avoir été faits dans ce cloître.

C'est un petit pays plein de montagnes, & par conféquent rude & tout couvert de pierres & de rochers. Il femble même que Tacite n'en fait qu'une roche, lorsque parlant de l'orateur Caffius Sévére, qui y avoit été relegué, il dit qu'après avoir été dépouillé de fes biens, & que le feu & l'eau lui eurent été interdits, il devint vieux fur le rocher de Sériphe. Séneque parle de cette ifle & de celle de Sciathos, comme fi c'étoient des lieux déferts & des ifles incultes ; & le fcholiafte d'Aristophane la nomme une isle très-chetive.

Les poëtes ont feint que cette ifle fut remplie de pierres & de rochers, parce que Perfée ayant été enfermé dans un coffre, avec fa mere Danaé, & jetté dans la mer par Acrife, pere de fa mere, en fut retiré par un pêcheur appellé

Dictis, qui avoit jetté fes filets à côté de cette ifle. Ils ajoutent qu'il y fut nourri & élevé, & qu'étant devenu grand, & y ayant apporté la tête de Médule, une des Gorgones, il la montra un jour à ces infulaires, & les changea en pierres, pour le venger de ce qu'ils avoient été les inftrumens de la violence que Polidecte leur roi avoit faite à fa mere, en l'époufant contre la volonté.

L'on y trouve des pierres d'aimant, qui ne font pas fi bonnes que celles qu'on tire des autres mines ou carrieres. Car elles ne font pas décliner l'aiguille du cadran ou de la boutfole, bien que les vaiffeaux en approchent de fort près.

On tient que les grenouilles n'y crient point, & qu'étant transportées ailleurs elles ont leurs cris ordinaires. C'est delà qu'eft venu le proverbe, rana Seriphia, grenouille de Sériphe, pour marquer un homme qui ne fait ni parler ni

chanter.

Aujourd'hui on ne recucille presque point à Serfo de bled, de vin, & on n'y voit que très peu d'arbres. Il y a du bétail en quantité pour un lieu fi aride. Ces animaux ne broutent que les herbes & les arbriffeaux qui s'échappent ça & là entre les rochers. Cependant ils ne font point maigres, & leur toifon eft fort belle & fort fine. Il croît aufli à Seripho d'excellent fafran. A certains tems de l'année, on y voit une multitude prodigieufe de groffes perdrix rouges; il eft rare d'en trouver de grifes. L'isle a encore des mines de fer, & deux très-belles mines d'aimant. *Lettres édif. 1.6,

p. 130.

Elle eft gouvernée, pour le fpirituel, par un vicaire de l'évêque de Siphanto. Sa jurisdiction s'étend fur cinq ou fix paroilles fort pauvres & fort mal entretenues. A deux lieues du bourg fe trouve le monastère de faint Michel, habité par cent Caloyers. Quand nous y allâmes, nous n'y trouvames que le feul abbé, les religieux étant occupés au dehors, partie à la quête dans les ifles voifines, partie à la garde des troupeaux & au labourage. Il eft bon de remarquer ici, que quoiqu'en France on comprenne tous les moines Grecs fous le nom de Caloyers, il n'en eft pas de même en Grece; il n'y a que les freres qui s'appellent ainfi, car pour ceux qui font prêtres, ils fe nomment Jéromona

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SERGIANUM, ville de la Toscane : il en eft fait mention dans l'édit du roi Didier.

SERGINES, bourg de France, en Champagne, au diocèfe de Sens, fur la route de cette ville à Bray ce lieu eft mémorable dans l'hiftoire eccléfiaftique de Sens; parce que ce fut tout proche, que fut tué S. Paterne, moine de faint Pierre le vif, l'an 726, le 12 novembre: ce qui a été l'occa fion du prieuré de fon nom. C'est un pays où il y a des vignes. Vers l'an 1339, un Geoffroy de Sergines étoit fénéchal du royaume de Jerufalem, réfidant à Acre; T, 1, Thef.

anecdot.

SERGIOPOLIS, ville de l'Euphratenfe, à cent vingt-fix ftades de Sura, du côté du nord, felon Procope, qui dit, c. 5, au fecond livre de la guerre contre les Perfes, qu'elle étoit fituée dans un champ appellé le Champ barbare. Il ajoute que Cosroès, après la prife de Sura, foit par humanité, ou par avarice, ou par complaifance pour une femme nommée Euphémie, qu'il avoit prife parmi les autres captives de la ville, & qu'il avoit épousée enfuite, à cause de fa beauté, réfolut de traiter favorablement les citoyens de Sura. Il envoya pour ce fujet à Sergiopolis, ville de l'obéisfance des Romains, laquelle a pris fon nom de ce Sergius, fi célébre parmi les chrétiens. Il fit offrir à Candide, qui en étoit évêque, de lui remettre entre les mains pour deux cents marcs d'or douze milles prifonniers. Candide s'étant exculé fur ce qu'il n'avoit point d'argent, Cofroès fe contenta qu'il en fit fa promeffe, & lui rendit les prifonniers. Candide s'obligea par de grands fermens, à payer les deux cents marcs d'or dans up an; & il ajouta de lui-même qu'en cas qu'il y manquât dans ce tems-là, il confentoit de payer

pour

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le double, & de perdre fon évêché. Ainfi il reçut les pri-
fonniers fur fa promelle. Dans un autre endroit, Procope
dit, Edif. 1. C.
Il y a dans l'Euphratenfe une églife de
faint Serge, qui eft honorée avec tant de piété par ceux du
pays, qu'ils ont donné fon nom à leur ville, en l'appellant
Sergiopole. Ils l'avoient autrefois entourée d'une muraille,
qui étoit fort baffe, & qui n'étoit qu'auffi forte qu'il falloit
foutenir l'attaque des Sarrafins; car ils ne favent point
faire de fiége, & une muraille de boue fuffit pour les arrê-
ter. Depuis ce tems-là l'églife eft devenue fort célébre par
la richelle de fes ornemens : ce qui a porté Juftinien à en-
tourer la ville d'une muraille très-folide, à amasser de l'eau
dans les réfervoirs, à y bâtir des maifons, des portiques,
des galleries, & d'autres ouvrages femblables, qui contri-
buent plus que les autres à la décoration des villes. Cosroès
brûlant autrefois d'envie de la prendre, l'afliégea avec une
puiflante armée; mais la folidité des murailles & des tours
l'obligea à lever le fiége.

SERGIUM. Voyez DAPHNE, no 4.
SERGUNTIA. Voyez SEGONTIA.

SERGNI, ou SERGNA: les Italiens donnent ce nom à la ville d'ifernia. Voyez ce mot.

SERI, ou SERY, Siriacum, lieu de France, dans la Picardie, au pays de Vimeu, diocèse d'Amiens. Voyez Sery

aux Prez.

SERIA. Voyez JULIA-FAMA, & SEREN.

SERIANA, ville de Syrie, dans la Chalcidie. Il y a dans l'itinéraire d'Antonin une route de Doliche à Seriana en cet ordre :

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SERICA, ou SERUM REGIO, contrée de l'Afie: Prolomée, l. 6, c. 16, la joint à la Scythie; au-delà de l'Imaus. Les Séres habitoient cette contrée; voyez SERES. Ptolomée la borne au nord & à l'orient par des terres inconnues, au midi par une partie de l'Inde au delà du Gange, & àl'occident par par la Scythie au-delà de l'Imaüs : ce qui répond à peu près à la partie feptentrionale de la Chine, ou au Cathay. Tous les auteurs ne s'accordent pas fur cette pofition: la plupar part néanmoins mettent les Séres dans l'Orient. Horace dit, Ï. 1. Od. 12.

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SERIGNY, Seriniacum ou Serigneium, paroiffe de France, dans le Perche, élection de Mortagne. L'église eft fous l'invocation de S. Remy, & à la nomination du doyen de l'églife métropolitaine de Tours. Hugues de Rotour, chevalier, feigneur du lieu, disputa le patronage, avec la dixme & le cimetiere, au chapitre de Tours, en quoi il étoit appuyé de Guerin de Lonrey, comme feigneur fuzerain. L'affaire fut portée au pape Anaftafe IV, qui commit Gérard II, évêque de Sécz, pour la juger. Hugues ne voulant point le reconnoître, ce prélat ne lailla pas d'inveltir le chapitre de Tours des chofes contestées; ce qui fut approuvé du chapitre de Séez. Il en donna acte à Engilbaud, archevêque de Tours, & Hugues de Rotour convint autli-tôt après qu'il n'y avoit aucun droit : ce que Rotrou III, comte de Perche, attefta en 1156, du tems d'Adrien IV, qui avoit déja confirmé le jugement de Gérard.

SERIIR-EI-LAN, ville de Perfe, à 63d 15' de longitude, fous les 45d 15' de latitude.

SERILLAC, bourg de France, dans le Limoufin, élection de Limoges. Il eft confidérable par le nombre de fes

habitans.

SERIUM, ville de la Sarmatie-Européenne: Ptolomée, 1. 3, c. 5, la met au voisinage du Borysthéne.

SERIN ou SERAIN, Sedena, riviere de France. Elle a fa fource au diocèle d'Autun, dans le bailliage d'Arnay-leDuc, aux confins du bailliage de Saulieu; & prenant fon cours vers le nord occidental, elle traverse ce dernier bailliage, fépare celui d'Avalon de celui de Semur, traverse enfuite le comté de Noyers, puis coule aux confins des diocèles de Langres & d'Auxerre, & entre enfin dans la Champagne, pour aller fe jetter dans l'Yonne, entre Auxerre & Joigny. Elle ne reçoit aucune riviere confidérable. Les principaux lieux qu'elle arrofe font, Mont-réal, Noyers, Chablys, Pontigny & Seigneley. De l'Isle, Atlas,

on y

SERINCOURT, paroiffe de France, dans la Champagne, élection de Rheims, fur un ruiffeau nommé le Chaudion, qui fe rend dans la riviere d'Aisne. Ce lieu eft diftant de deux lieues. de Château-Porcien, de trois de Rethel, d'une lieue de Chaumont & de deux de Sevigny; fuit la coutume de Vermandois & celle de Rheims en particulier. Il dépend du gouvernement de Château-Porcien; la taille y eft perfonnelle. La cure eft à la nomination du commandeur de Boncourt & Serincourt, qui en eft le feigneur & patron. Il y a haute, moyenne & basse juftice. Il y a pour annexes, Forêt-le-Sazy & ChamotaiLes habitans font laboureurs & manœuvres. SERINDÆ, peuples d'Afie, felon Ammien Marcellin, 1. 12, c. 8. Au lieu de Serinde, de Valois lit Serendivi; & il eft du fentiment de Bochart, qui veut que les Serendivi foient les habitans de l'ifle de Ceilan, qui eft appellée Serandib par les Arabes.

gne.

SERINUM: on lit au quatriéme livre des ftratagêmes de Frontin, que, de Frontin, que, fous le confulat de Publius Valerius, le fénat ordonna que l'armée qui avoit été vaincue près de la ville ou du fleuve de Siris, feroit conduite à Serinum, s'y retrancheroit, & demeureroit tout l'hiver fous les tentes. Cependant il y a des manuscrits, qui au lieu de Serinum lifent Firmum.

SERIO, riviere d'Italie. Elle prend fa fource dans le Bergamasc, aux confin de la Val-Teline; & prenant fon cours du nord au midi, elle traverse en ferpentant le Bergamasc, où elle donne fon nom à la vallée Seriana: elle entre enfuite dans le Cremasco, où, après avoir arrofé la ville de Crème & reçu les eaux de la Communa, elle fe jette dans l'Adda, un peu au-deflus de Picighittone.* Magin, Atlas. Ital.

SERION. Voyez SIRION.

SERIPALA, ville de l'Inde, en-deçà du Gange: Polomée, l. 4, c. 7, la compte au nombre des villes qui étoient à l'orient du fleuve Namadus.

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SERIPHUS, ifle de l'Archipel, & l'une des Cyclades. Elle eft fort connue des anciens. Tacite, ann. l. 4, c. 21, la nomme Saxın - Seriphium. Elle n'étoit pourtant pas déferte; car Herodote dit, que les Sériphiens & les Siphniens furent presque les feuls des infulaires prirent le parti des Grecs contre Xerxes. Ovide tam. 1. 5, v. 241, a fait mention de cette ille en ces

termies.

qui Me

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Inde cava circumdata nube Seriphon

Deferit à dextra Cythno Gyaroque relictis.

SERMAIZE, bourg de France, dans la Beauce, élection de Dourdan.

SERMAISES, bourg de France, dans l'Orléanois,

Et dans un autre endroit, l. 7, v. 464, il lui donne élection de Pithiviers. l'épithete de Plana :

Planamque Seriphon.

On appelle aujourd'hui cette ifle Serfo. Voyez ce

mot.

SERIPPO, ville d'Espagne, dans la Bétique, felon Pline, l. 3, c. 1. On croit que c'eft Molares, bourg de l'Andaloufie.

SERIR-ALDHEHEB, le Trône d'Or, non d'un pays ou province qui s'étend entre le Pont Euxin & la mer Caspienne, où eft fituée la ville de Derbend, que les Turcs appellent Demir Capi, la porte de fer.* D'Herbelot, Biblioth. orient.

La raifon, qui a fait donner le nom de Trône d'Or à cette province, vient de ce que Nouschirvan Kefra, roi de Perfe de la quatriéme Dynaftie, nommée des Saffaniens ou des Khosroès, ayant fait achever la grande muraille commencée par Alexandre le Grand, qui féparoit les peuples feptentrionaux de Khozar & de Kip-Chak, qui font les Scythes Hyperboréens, d'avec les provinces du refte de l'Afie, y établit un Marzuban, c'est-à-dire, un gouverneur de la marche, ou frontiere, auquel il accorda le privilége de s'affeoir fur un trône d'or, en confidération de l'importance du pofte qu'il gardoit.

Cette muraille, dont il eft ici parlé, eft la même que celle qui eft nommée Sedd Jagioug'. V. Magioug'. Elle fut bâtie dans les ouvertures & détroits du mont Caucafe, lieux que les Perfans ont accoutumé d'appeller Derbend, des barrieres ; & les Turcs, Demir Capi, des portes de fer.

Ebn Schuhnah dit que Marvan, furnommé Hemar, conquit ce pays-là l'an 121 de l'hégire, fous le kalifat de Hescham, dixiéme kalife de la race des Ommiades, & s'avança bien avant dans le pays de Khozar. Khondemir écrit auffi la même chofe. Cette province fait aujourd'hui partie du Schirvan ou Médie, & appartient au roi de Perfe.

SERISABIS. Voyez SARIS ABIS. SERISOLS, bourg de France, dans le haut Languedoc, recette de Rieux. Ce lieu eft fort peuplé. SERIULA, fiége épiscopal, fous la métropole de Séleucie, felon Ortelius, qui cite Guillaume de Tyr.

SERKAICHE, ville de Perfe. Les géographes du pays la placent à 90d 15' de longitude, fous les 32d so' de latitude. Il fe fait dans cette ville quantité d'ouvrages d'ofier, que l'on transporte en Turquie. *Tavernier, Voyage de Perfe.

SERKASS, ville de Perfe. Elle eft, felon les géographes du pays, à 85d 35 de longitude, fous les 32d so' de latitude. Cette ville eft agréable, tant par fon affiette que par l'abondance de fes belles eaux.

SERKÉ, ville. d'Ethiopie, au milieu des montagnes, dans un beau vallon. Cette ville eft jolie,& a cinq à fix cents maisons fort propres, quoiqu'elles ne foient bâties que de cannes d'inde. A la fortie de Serké, on trouve un petit ruifleau qui fépare l'Ethiopie du royaume de Sennar. Aux environs de Serké, on voit des forêts entieres de tamarins toujours verds. La feuille en eft un peu plus large que celle du cyprès. Cet arbre a de petites fleurs bleues d'une très-bonne odeur, & un fruit à peu près femblable à la prune. Ces forêts font fi touffues que le foleil ne peut les pénétrer. Lettres édif. tom. 4, p. 51.

*

SERLEY, paroiffe de France, dans la Bourgogne, au bailliage de Châlons, recette de Saint-Laurent. Ce lieu eft fitué fur une élévation. Il y paffe un petit ruiffeau qui a peu d'eau en été. C'eft un pays de broffailles.

SERMAISE, 'bourg de France, dans la Champagne, élection de Vitry. Ce bourg, qui eft très-peuplé & fitué fur la riviere de Saux, à trois lieues de Saint-Dizier, & à quatre de Vitry, a une mairie royale qui reffortit au bailliage de Vitry-le-François. Il y a auprès une fontaine minérale froide, dont les eaux font fpécifiques pour guérir, ou du moins pour foulager beaucoup ceux qui font attaqués de la gravelle. Elles font vitrioliques, fulphureuse, & contiennent un peu de fer.

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SERMAM-COMAGUM. On trouve ces mots dans la Table de Peutinger. Ce devoit être un lieu de l'Aquitaine; mais, dit Ortélius, M. Velfer & moi cherchons quel lieu ce pouvoit être.

SERMANTISON, bourg de France, dans l'Auvergne, élection de Clermont.

SERMEGHON, ville de Perfe. Les géographes du pays la marquent à 87d 37' de longitude, fous les 37° 32′ de latitude. Son terroir, quoiqu'affez fertile, produit peu de fruits.* Tavernier, Voyage de Perfe.

SERMANRAI. On appelle ainfi vulgairement une ville de l'Iraque Arabique, qui est l'Affyrie, ou la Chaldée, que l'on devroit nommer Sermenraa ou Serramenraa, mot compofé de trois, qui fignifie celui qui la voit fe réjouit. *D'Herbelot, Bibliot. or.

Cette ville eft fituée fur la rive orientale du Tigre, & a de longitude 72d 30', & 34d de latitude feptentrionale, dans le quatrième climat, felon les tables arabiques. Les uns difent qu'elle s'appelloit autrefois Semirah, ville bâtie par Schabourg Dhoulakraf: mais Khondemir n'eft pas de ce fentiment. Car il dit, dans la vie de Motaffem, huitiéme kalife de la race des Abbaffides, que ce prince ayant une forte inclination pour les jeunes esclaves Turcs, en fit acheter un très grand nombre, qui remplirent en peu de tems toute la ville de Bagdet.

Il choifit pour cet effet un lieu nommé Cathoul, éloigné environ de dix ou douze lieues de Bagdet, & y fit bâtir l'an 220 de l'hégire, une ville qu'il nomma Samara,que l'on appelle auffi Asker, à caufe du camp de milice turquesque qu'il y établit. C'eft de cette nomination que les derniers Imaus de la race d'Ali font furnommés Askeri, à cause, ou de la naiffance qu'ils y prirent, ou de leurs fépulcres qui y font ; & c'eft dans cette même ville d'Asker, ou de Sermenraï, que le Mahadi eft caché, & d'où il doit fortir à la fin des tems, felon les fentimens des Schiites ou fectateurs d'Ali.

Le kalife Motavakkel quitta la ville de Sermenraï, & transporta le fiége du kalifat en la ville de Giafariah, qu'il avoit fait bâtir; mais Montaffer fon fils, qui lui fuccéda, retourna à Sermenraï.

SERMIDO, bourgade d'Italie, au duché de Mantoue, fur le bord du Pô, à la droite, un peu au deffus de l'embouchure de Cangnuovo.On croit que c'eft le Serninus vicus d'Antonin.

SERMIERES, bourg de France, dans la Champagne, élection de Rheims. Plufieurs hameaux dépendent de ce bourg.

SERMIO. Voyez SIRMIO.

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SERMITIUM, ville de l'ifle de Corfe : Ptolomée, l. 3, c. 2, la marque dans les terres. On croit que c'eft préfentement la bourgade nommée Sannutio.

6.

SERMIUM. Voyez SIRMIUM.

SERMONEM ville de l'Espagne Tarragonnoife. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Laminium à Saragoffe, entre Cera & Saragoffe, à neuf milles du premier de ces lieux, & à dix-neuf milles du fecond. Surita croit que ce mot eft corrompu, & qu'au lieu de Sermonem, il faudroit lire Ad Molem; car on voit, dit il, fur cette route, à dix-huit milles au-deffus de Saragoffe, une ancienne & magnifique levée, qui donna, fans doute, fon nom à la ville.

SERMONETA, Sulmo, bourgade d'Italie, dans la Campagne de Rome, à quatre milles, au midi oriental de Segni, & environ à fix milles, au midi d'Agnanie. Cette bourgade eft fituée fur une colline, avec titre de duché, & elle appartient aux Gaëtans, qui poffédent presque toute la campagne, Jaquelle eft inondée & remplie de marécages, qui rendent l'air fort mauvais : cette campagne est ce que les anciens appelloient le Palus Pomptine. Pline dit que de fon tems on y voyoit cinq villes; mais à peine y a t il préfentement quelques fermes dans les bois & dans les prairies, qui ne laiffent pas d'être d'un revenu confidérable

à la famille Gaëtana. * Magin, Carte de la Campagne de

Rome.

SERMONS & FARAMANS, bourg de France, dans le Dauphiné, élection de Vienne.

SERMUR, bourg de France, dans le Limoufin, fur les frontieres de l'Auvergne, élection de Conbrailles. Ce bourg, fitué fur une haute montagne, eft le chef-lieu d'une châtellenie ; & l'on y voit un prieuré de l'ordre de faint Benoît. Les terres font médiocres. Elles produifent du feigle, de l'avoine, & du bled noir. Il y a un petit commerce de beftiaux, de brebis & de moutons. Quelques-uns de fes habitans vont travailler dans les provinces du voifinage.

SER MUTA, ville de la Cappadoce, dans le Pont Galatique Ptolomée, l. 5, c. 6, la marque dans les terres. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Sermufa.

SERMYLIA ou SERMYLA, ville de la Macédoine, dans la Chalcidie, près du mont Athos. Herodote, l. 7, c. 123, place cette ville fur le golfe Toronée. Thucydide, 1. 5, & Etienne le géographe font aulli mention de SER

MYLIA.

SERNAY, ville de France, dans la haute Alface, au bailliage de Tam. Louis XIV donna cette feigneurie à la maifon de Schomberg.

le

SERNICIUM, ville d'Italie. L'itinéraire d'Antonin la met fur la route de Milan à la Colomne, en prenant par Picenum. Elle le trouve entre Aufidena Civit. & Bovianum Civit. à ving-huit milles de la premiere de ces places, & à dix-huit milles de la feconde. Aujourd'hui les meilleures éditions lifent fernia au lieu de Sernicium.

SERNICUS-VICUS, lieu d'Italie, fur le chemin d'Aquilée à Boulogne, felon l'itinéraire d'Antonin, qui le marque entre Vicus Varianus & Modéne, à vingt milles de la premiere de ces places, & à vingt-trois milles de la feconde. Léander veut que ce foit aujourd'hui Sermito ou Sermido.

SERONGE, ville des Indes, fur la route de Surate à Agra, entre San Kaira & Magaikifera, à douze coffes de la premiere, & à fix de la feconde. Seronge eft une grande ville, dont la plupart des habitans font marchands Banianes, & artifans, qui y demeurent de pere en fils; ce qui eft caufe qu'il y a quelques maifons de pierres & de briques. Il s'y fait un grand négoce de toutes fortes de toiles peintes,qu'on appelle Chites, dont tout le menu peuple de Perfe & de Turquie eft habillé, & dont on fe fert en plufieurs autres pays pour des couvertures de lit, & des napes à manger. On fait de ces toiles en d'autres lieux qu'à Seronge; mais les couleurs n'en font pas vives, & elles s'en vont en les lavant plufieurs fois : mais plus on lave celles de Seron. ge, plus elles deviennent belles. Il y paffe une riviere, dont l'eau a la vertu de donner cette vivacité aux couleurs ; & pendant la faifon des pluyes, qui durent quatre mois, les ouvriers impriment leurs toiles, felon que les marchands étrangers leur en donnent la montre ; parce que dès que les pluyes ont ceffé, plus l'eau de la riviere eft trouble, & le plutôt qu'on peut laver les toiles, les couleurs tiennent davantage, & en font plus vives.* Tavernier, Voyage des Indes, l. 1, c. 4.

Il fe fait auffi a Seronge une forte de toile fi fine,que quand elle eft fur le corps, on voit toute la chair, comme li elle étoit à nud. Il n'est pas permis aux marchands d'en transporter, & le gouverneur les envoye toutes pour le ferrail du grand Mogol, & pour les principaux de la cour. C'eft de quoi les fultanes & les femmes des grands feigneurs fe font des chemifes & des robes pour la chaleur ; & le roi & les grands fe plaifent à les voir au travers de ces chemises fines, & à les faire danfer ainfi habillées.

On compte cent & une coffe de Brampour à Seronge. Elles font plus grandes que celles de Surate à Brampour; car le caroffe mer une heure, & quelquefois jusqu'à cinq quarts d'heure à faire une de ces coffes. Dans ces cent lieues de pays, on marche des journées entieres dans de fertiles campagnes de bled & de ris, qui reflemblent fort aux campagnes de la Beauffe, en France; car on y trouve rarement des bois; & de Seronge à Agra, le pays eft presque de même nature. Comme les villages font fort près les uns des autres, on voyage à fon aife, & on fait les journées comme l'on veut.

SEROTA, ville de la Pannonie : l'itinéraire d'Antonin la marque entre Lentuli & Mariniana, à trente-deux milles

du premier de ces lieux, & à vingt milles du fecond. ŠEROU, ( le ) petite riviere de France: elle a fa fource en Rouergue, palle à Rofieres, Monestiers & Cordes, & fe jette dans l'Aveirou, au-deffous de Milhars en Albigeois.

1. SERPA, ville de la Lufitanie : l'itinéraire d'Antonin la marque fur la route d'Efuris à Pax-Julia, entre Ebora & Fines, à treize milles du premier de ces lieux, & à vingt milles du fecond. Quelques uns, fondés fur une ancienne inscription, où l'on lit Fabia Prisca Serpenfis, trouvée auprès des murailles de cette ville, croyent que c'eft la Serpa dont il eft parlé dans l'article fuivant. Mais comme ni l'ordre de la route de l'itinéraire d'Antonin, ni le nombre des milles ne s'accordent pas avec ce fentiment, on peut aisément croire que cette inscription a pu être transportée dans le lieu d'où elle a été déterrée.

On voit dans la bibliotheque choifie de le Clerc, tom. 2, p. 127 & fuiv. des remarques fur quelques médailles espagnoles, avec des caracteres phéniciens, trouvées dans l'Andaloufie. Il y a une de ces médailles qu'on juge qui peut avoir du rapport à la ville Serpa ; & c'est la onzième en nombre. Voici la remarque qui a concerne.

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» Je crois que la onzième médaille, où l'on voit d'un côté » un homme qui fe charge d'oranges par devant & par derriere, a été frappée à Serpa, ville de la Bétique, fur l'A»nas, & dont il eft fait mention dans l'itinéraire d'Antonin, dans l'anonyme de Ravenne, & dans une inscription » de Grutter, p. DCLXXXII, 7, où elle eft nommée Fa"BIA PRISCA SERPENSIS. Elle a confervé ce nom jusqu'à préfent. Je me perfuade qu'il faut lire dans le revers Na » Serpa. Il n'y a que la premiere lettre qui puiffe faire de la » difficulté, à caufe de la différence qu'il y a entre elle & » le Samech hébreu, aufli-bien que le Samaritain, dont il » n'y a ici que le trait de deffus marqué. Mais il fe peut fai» re, monfieur, que fa figure ne foit pas bien achevée dans » votre médaille, ou que quelques-uns écrivent ainfi cette » lettre, pour abreger, comme on le voit en plufieurs au» tres,qui font plus dégagées que les lettres communes des

Samaritains. La feconde lettre eft clairement un Resch, la » troifiéme un Pe, ou un Pi grec, qui est venu de la figure phénicienne, & la quatrième un Aleph.

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» Le fecond mot elt beaucoup plus difficile à déchifrer, quoique les lettres en foient claites.Il y a visiblement

» en caracteres hébreux, excepté que le Beth eft un peu au» trement fait. Ce mot ne fe trouve en aucune langue orien» tale. Comme je vois que la derniere lettre, qui est un » Beth, eft plus grande que les autres, je la prendrois pour » une lettre double, felon l'ufage des inscriptions romai»nes, & le premier Hheth, pour la premiere lettre d'un » mot qu'elle fignifie par abréviation. Je lirois donc n » ambheres hhobev,& le fens de ces trois mots feroit le foleil, » (car c'est ce que veut dire on bheres) aime Serpa. Aufli » voit on fur cette médaille la figure hiérogliphique de cet >> aftre. On peut dire que le foleil aime les lieux ausquels » il fait produire d'auffi-beaux fruits que le font les citrons », & les oranges,

Hosce legunt fructus, propior quos Phœbus amavit ; Vilia fert noftrum nil nisi poma solum.

On ne peut rien affurer pofitivement de la fignification des lettres détachées, & dont chacune fignifie un mot, à moins que l'autre côté de la médaille, ou la suite, ne détermine clairement le sens.

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Je laiffe à d'autres à prononcer fur la folidité de ces conjectures, & me bornerai à remarquer : premierement, que fi l'ancienne Serpa étoit fur l'Anas, elle étoit différente de la ville que nous connoillons aujourd'hui fous le nom de Serpa, puisque celle-ci fe trouve à une lieue de la Guadiania, qui eft l'Anas des anciens fecondement, qu'il n'eft pas vrai que l'ancienne Serpa foit nommée Fabia Prisca Serpenfis, dans l'inscription en queftion; ce feroit d'une fille morte en faire une ville. Ces deux mots, Fabia & Prisca, font le nom & le furnom de la fille de Priscus & de Fabia, & Serpenfis eft le nom nationnal, qui nous apprend que la fille, à l'honneur de laquelle a été dreffée cette inscription, étoit de la ville de Serpa: en troifiéme lieu, que quoique la Serpa d'ajourd'hui conferve le nom de l'ancienne, on n'en peut pas conclure qu'elle foit dans la mê

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me place, comme je l'ai déja dit au commencement de cet article.

2. SERPA : cette ville eft en Portugal, dans l'Alentejo, au midi de Moura. Voici l'inscription qui l'a fait prendre pour l'ancienne Serpa de l'article précédent.

D. M. S.

FABIA. PRISCA. SERPENSIS.

C. R. ANN. XX.

H. S. E. S. T. T. L.

C. GEMINICUS. PRISCUS. PATER. ET. FABIA. CADILLA. MATER. POSUERUNT.

La ville de Serpa eft bâtie fur une hauteur, fort rude, & pleine de rochers, à une lieue de la Guadiana, à trois journées de Lifbonne, & à demi des confins de l'Andaloufie. Comme c'est une ville frontiere, on a eu foin de la fortifier, & l'on y entretient une garnifon de deux compagnies. La campagne eft fort agréable tout à l'entour : elle eft plantée de petites forêts, de figuiers & d'oliviers. Cette ville eft fur la grande route de Lisbonne à Cadix, ou dans l'Anda loufie. Pour aller de Serpa à L.fbonne, on laifle Beja fur la gauche, & l'on s'arrête à un gros bourg nommé Cubas. De Cubas jusqu's Aldea-Gallega, il y a dix fept lieues de che min. Toute cette route n'eft pas des plus agréables. Ce n'elt presque par-tout qu'un chemin fablonneux & défert, où il y a quelques pauvres hôtelleries, à quatre ou cinq lieues les unes des autres. Quand on veut paller de Serpa dans l'Andaloufie, on trouve d'abord la Sierra Morena, dans laquelle il faut grimper jusqu'à un village nommé Balego, où la montagne commence à s'abailler, & d'où l'on entre dans cette grande province Il eft arrivé, il y a plus de cent ans, qu'il ne plut point fur certe montagne durant l'espace de quatorze ans entiers. Cela produifit une fi grande fécherelle, que toutes les fources d'eau y tarirent, & l'on n'y auroit pas pu trouver le moindre puits, ni la moindre goute d'eau. La terre s'entrouvrit en divers endroits : le feu fe mit aux forêts. L'embrafement devint fi furieux, qu'il fondit les minieres d'or & d'argent qui étoient cachées dans les eatrailles de la terre. On voyoit encore les fentes & les crevalles de la terre long tenis après ce prodigieux accident. Au midi de Serpa eft Merrola. Voyez l'article précédent. *Délices de Portugal, p 800.

SERPENT, ( riviere au ) riviere de l'Amérique feptentrionale, au pays de Scioux, ou Nadoueffis de l'eft. Elle fe jette dans la riviere de Tchauta ou Deba, du pays des Mendeouacaton, près du lac de Buade.

SERPENTERA, ifle de la mer Méditerranée, fur la côte de l'ifle de Sardaigne, à l'orient du cap de Carbonera.* Wen Keulen, Carte de la Sardaigne. C'eft la Ficaria

des anciens.

SERRÆ, métropole dont il eft parlé dans les décrets des patriarches. Cédrène & Nicétas en font mention. Il paroît, dit Ortelius, que cette métrople étoit quelque part dans la vallée de Tempé, aux environs de Latifle & de Berrhoée. Dans les conciles d'Ephèse & de Chalcédoine, ajoute til, ce fiége eft marqué dans la premiere Macédoine; & Leunclavius veut que le nom moderne foit Serres. L'abbé de Commainville, qui écrit Serroa, en parle ainfi: Serroa, ville affez bonne, de la feconde Macédoine, dans Pexarchat de ce nom, fur la mer Blanche, vers Pembou. chure du Stromone, qu'on a érigée en archevêché honoraire, qui fubfifte encore à préfent. Dans un autre endroit il remarque que Serra, aujourd'hui Seres, étoit évêché dans le cinquième siècle, & archevêché dans le neuvième. SERRAIL, ville de la Turquie, en Europe, & la capitale du royaume de Bosnie. Il y en a qui l'appellent Saraio. De l'ifle la nomme Bosna Serai, dans fa carte de la Hongrie de 1703, & Maglai, dans la Hongrie qu'il publia en 1717. Elle eft fituée à la droite de la riviere de Bosna. A une demi-journée de cette ville, on voit un monaftère, nommé Notre Dame du Plomb, dans lequel fe trouve un tableau fort ancien de la fainte Vierge. On le porte quelquefois en procellion, à trois quarts-de-lieue de là, dans l'endroit où il a été trouvé ; & alors on y voit, pour l'ordinaire, une grande multitude de chrétiens, tant catholiques que grecs, pour être témoins des miracles qu'on dit qui s'y operent. Davity, Bosnie.

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SERRAIN, ville de l'Arabie heureufe. Elle est éloignée

d'Haly de dix-neuf parafanges, du côté du nord. C'eft, dit Allebab, une petite ville proche de Gioddih, dans les quartiers de la Mecque. Alazizy dit que Serrain eft fur ie bord de la mer, éloignée de la Mecque de quatre grandes journées de chemin. Selon Edriti on trouve, près de Serrain, le bourg Yalamlam, qui elt un oratoire, & un rendez vous des pélérins de l'Yemen, qui vont à la Mecque. Abulfeda, Desc. de l'Arabie heureute.

SERRANA ou SERRANO, ifle de l'Amérique feptentrionale, dans la mer du Nord, entre la Jamaique & les côtes de Nicaragua. Son circuit n'eft que de deux lieues. Le nom de Serrana lui fut donné par un gentilhomme Espagnol, nommé Serrano, qui, du tems de Charles-Quint, fut jetté par une furieufe tempête fur les côtes de cette ifle. Son vaiffeau fe brifa contre les rochers, & il fe fauva à la nâge; mais dans toute l'ifle, qu'il parcourut, d'un bout à l'autre, & qui a deux lieues de tour, il ne trouva aucun arbre, pas un brin d'herbe, ni une goute d'eau. Prellé par la faim, il prit quelques écrevilles fur le bord de la mer, & s'en nourrit pendant plufieurs jours; ayart enfuite vû de groffes tortues qui fortoient de la mer, & qui venoient fe promener fur la terre, il trouva le moyen de les tuer. Il vécut de cette façon pendant trois ans, n'ayant d'autres alimens que ces écrevifles & ces tortues, fe fervant des écailles de ces dernieres pour conferver l'eau de pluye. Au bout de trois ans, un autre infortuné, échappé au naufrage, aborda dans cette ifle. Cette compagnie adoucit beaucoup les peines & le chagrin de Serrano: il paffa, avec ce compagnon, encore quatre ans dans cette ifle. A la fin, un vailleau Espagnol qui patla là, par hazard, le reçut à bord, & le conduit en Espagne. Son compagnon mourut fur mer. Pour lui il arriva en Espagne, & comme il paroisfoit un homme extraordinaire, ayant du poil par tout le corps, comme un ours, & que la barbe & les cheveux lui venoient jusqu'à la ceinture, on le conduifit en Allemagne, pour le préfenter à l'empereur, qui lui donna quatre mille huit cents ducats, à prendre au Pérou; mais il n'en profita pas, car il mourut en allant à Panama. * Coronelli, Ifolario.

SERRANT. Corneille dit: château de France, dans l'Anjou, en latin Serrantinum. Il eft fitué près de la Loire, & n'eft éloigné d'Angers que de quatre lieues, du côté de Nantes. Ce château a titre de comté, & mérite d'ê tre vû.

SERRAPILLI, peuples de la Pannonie. Pline, I. 3, c. 25, dit qu'ils habitoient fur le Drave.

1. SERRAVALLE ou SARRAVALLE, bourg d'Italie, au duché de Milan, aux confins du Tortonnèfe, & de l'état de Gênes, à la gauche de la riviere de Scrivia. Ce bourg donne fon nom à un petit territoire, qui eft comme enclavé dans l'état de Gênes.* Magin, Atlas. Ital.

Le marquis de Maillebois s'en rendit maître, & fit la garnifon prifonniere, l'an 1734.

2. SERRAVALLE, Serravallis, ville d'Italie, dans l'état de Venife, au Trevifan, à deux milles au nord-eft de Cenéda. C'eft une petite ville fort agréable, & le féjour ordinaire de l'évêque de Cenéda.

1. SERRE, riviere de France, dans la Champagne. Elle a fa fource dans la Thierafche, affez près de Liard ; & prenant fon cours d'orient en occident, elle arrofe Rou vroi, g. Rofoi, g. Moncornet, g. Marle, g. Creci, d. Novion-le-Comte, d. & va fe jetter dans l'Oife à la Ferc. *De l'Ifle, Atlas.

2. SERRE, SERRA, ville de France, dans le Dauphiné, élection de Romans. Cette petite ville eft à quatre lieues de faint Marcellin.

SERRE LIONNE, riviere d'Afrique, dans la Haute Guinée, à la côte de Malaguette, fous les 8d 25' de latitu de feptentrionale, & par les 359d 40' de longitude. C'étoit la borne qui féparoit les conceflions des compagnies de Sénégal & de Guinée, avant qu'elles fuffent réunies à la grande compagnie, qui fait aujourd'hui prefque tout le commerce maritime du royaume de France. Cette riviere eft une des plus confidérables de l'Afrique. On donne à fon embouchure quatre lieues de largeur. Deux caps fameux la bornent; celui de la Verga eft au nord; le cap Tagrin, Ledo, ou de Serre Lionne eft au fud. Ils forment une baye fpacieufe, au fond de laquelle coule la riviere de SerreLionne, ainfi appellée, parce qu'elle vient des montagnes des Lions; le mot Portugais ou Efpagnol Sierra Liona

ou

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