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ou Sierra de los Liones, fignifie la montagne des Lions. Tous les environs de cette Baye font des meilleurs pays de toute l'Afrique. La terre y est d'une fertilité prodigieufe, parce qu'outre la grande riviere, elle eft arrofée de quantité de gros ruiffeaux, & de rivieres même allez confidérables, dans lefquelles on pourroit établir un très-grand commerce, fi leurs lits étoient plus navigables, ou que leurs embouchures fuffent moins femées de bancs de fables & de rochers. Les rivieres les plus frequentées par les négocians, malgré les difficultés qu'on trouve à y entrer, font celles de Komanku, de Pogogne, de Kagrance, de Cafes, de Caracone: la plupart viennent des montagnes qui coupent le pays du nord au fud, & fe joignent à celle de Serre-Lionne. On les appelle les montagnes de Machemala. * Voyages du chevalier des Marchais en Guinée, t. 1, P. 45, & Suiv.

On a aufli donné le nom de TAGRIN & de MITOMBA à la riviere de Serre-Lionne. Il eft bon d'être averti de ces noms différens, afin de ne pas faire trois rivieres d'une feule. Ce qui peut avoir donné occafion à cette multiplicité de noms, c'eft que l'entrée de la riviere de Serre-Lionne eft occupée du côté du nord par des bancs, & du côté du fud par des isles qui la partagent, & en font trois bras. Ceux du nord & du fud font nets & profonds: on y navige en sûreté. De groffes barques & des bâtimens plus confidérables les peuvent remonter jufqu'à près de quatrevingts lieues. On y trouve depuis fix braffes d'eau jufqu'à feize. Le canal du milieu eft tellement rempli de bancs & de rochers qu'il eft impraticable.

Lorfqu'on eft entré dans la grande baye, & qu'on a paffé la petite isle faint André, on voit que la côte du cap Tagrin, ou de Serre-Lionne, forme plufieurs bayes, dont les ouvertures font au nord-oueft. La quatrième, qui est la plus voiline de l'entrée de la grande riviere, fe nomme encore aujourd'hui la baye de France. C'eft la meilleure, la plus sûre & la plus commode pour faire du bois & de l'eau. Auffi la tradition conftante de tout le pays eft que les premiers négocians de Normandie s'y étoient établis, y avoient un comptoir, & y faifoient un commerce trèsconfidérable. On montre encore la place de leur comptoir, auprès d'une des trois fontaines fi recherchées de tous ceux qui trafiquent dans le pays, à caufe de l'abondance de leurs eaux, & de leur bonté. Les Négres qui habitent les environs de cette baye, & bien avant dans les terres, ont confervé pour les François une affection toute particuliere. Les vaiffeaux François qui y abordent l'experimentent tous les jours. Ces peuples ne manquent jamais de leur demander s'ils viennent pour s'établir parmi eux; & quand on leur fait efpérer qu'on y viendra, il difent : Bon, bon, le pays eft à vous; venez, nous sommes amis. Il ne faut pas s'étonner s'ils parlent françois. Ils ont confervé de pere en fils la langue françoife, & fe font un devoir de l'enfeigner à leurs enfans. On peut mouiller dans la baye de France, à demi portée de moufquet de terre, vis-à-vis des fontaines, à feize braffes d'eau de fond de baffe mer. Si l'on faifoit un établissement fortifié dans cet endroit, les vaiffeaux pourroient s'approcher de terre encore davantage, & être en fureté contre les attaques des ennemis.

La riviere de Serre Lionne fépare deux royaumes. Celui du nord s'appelle Boulon, & celui du fud Bouré. Le bourg, où demeure le roi de Bouré, eft à huit lieues de l'embouchure de la riviere, fur fon bord méridional. Elle fe retrecit beaucoup en cet endroit, où elle n'a que deux lieues de largeur. Â cinq ou fix lieues plus haut, elle n'en A a qu'une, & diminue toujours à mesure qu'on la remonte. Son bord méridional eft couvert de grands arbres, & d'une infinité de palmiers de toute espèce. On y fait du vin de palme excellent, & en quantité. Il y a peu de rivieres auffi poiffonneufes que celle-ci. Cette abondance de poiffon y attire quantité de crocodiles.

Le lit de cette riviere renferme quantité d'isles, d'un terrein parfaitement bon, gras & profond, qui produit de lui-même, & prefque fans culture, tout ce qui eft néceffaire à la vie : grains, fruits, arbres, racines; tout y vient en perfection & d'une excellente qualité. L'air y eft pur, & l'on n'y eft point fujet à ces maladies violentes & dangereufes qui regnent à la côte de Guinée, & qui ont fait perir tant d'Européens. Ces isles font prefque toutes bordées de mangles. Ce font des paliffades naturelles pour les lieux

qui en font environnés ; & il n'eft pas aifé de les forcer pour peu qu'on veuille les défendre. Ce bois eft excellent pour brûler & pour faire du charbon. Il eft compacte, dur & pefant, & ne laifle pas de croître affez vîte & de multiplier beaucoup, parce que fes branches ou rejettons étant arrivés à une certaine hauteur, fe courbent d'eux-mêmes vers la terre ou l'eau où le pied est planté, & jettent des filamens qui prennent racine & produifent un autre jet qui devient arbre & pouffe des branches qui font la même chofe que celles dont ils viennent.

SERRENSIS ou SERTENSIS, fiége épifcopal d'Afri que, dans la Mauritanie Céfarienfe, felon la notice des évêchés de cette province. Dans la conférence de Cartha ge, N° 135, Proculus eft qualifié epifcopus plebis loci Serrenfis. La même conférence, outre cette évêque qui étoit catholique, en nomme deux autres Donatiftes, favoir Gaudentius, num. 187, & Saluftius, num. 201, à chacun defquels elle attribue le titre de Zertenfis episcopus. Cependant comme il eft dit que le premier n'avoit point d'adverfaire, on peut dire qu'un de ces Donatistes étoit évêque de Zerta en Numidie, ville qui donna le nom au concile de Zerta, Concilium Zertenfe, tenu après la conférence de Carthage, & dont la lettre aux Donatiftes le trouve parmi celles de faint Augustin, Epift. 141. Peut-être l'autre évêque donatifte, au lieu de Zertenfis doit-il être dit Zemtenfis epifcopus, & alors fon fiége auroit été dans la province proconfulaire : car on trouve ce nom au bas de la lettre des évêques de cette province, dans le concile de Latran, fous le pape Martin.

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SERREPOLIS, ville de Cilicie: Ptolomée, l. 5, c. 8, la marque fur la côte, entre Mallus & Aega. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Serrapolis pour Serrepolis, & Villeneuve veut que ce foit la ville Caffiopolis de Pline.

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1. SERRES ou CERES, ville de la Turquie, en Europe, dans la Macédoine, au quartier appellé Jamboli, dans les terres au midi occidental & allez près de Tricala. Cette ville que l'on prend pour l'ancienne Apollonia Mygdonia eft médiocrement grande; & c'eft le fiége d'un archevêché. * De l'Ifle, Atlas.

Leunclavius veut que ce foit l'ancienne Serra. Son fentiment eft le plus raifonnable..

2. SERRÉS. Voyez SERRE, No 2.

3. SERRES, SERRA OU SERRUM, ville de France dans le Dauphiné, élection de Gap. Cette petite ville fe trouve dans les montagnes, à cinq lieues de Sifteron. Elle forme deux collectes pour les deniers du roi.

4. SERRES, paroifle du Duché de Lorraine, office de Lunéville. L'églife eft fous le titre de fainte Libaire ; & iL y a une chapelle fous celui de fainte Barbe. Dans le château on voit une autre chapelle dédiée à faint Sebaftien & à fainte Catherine. Les minimes ont un couvent près de ce château. Ils y furent fondés en 1588, par Jean de Lenoncourt. C'eft le premier couvent de leur ordre en Lorraine.

SERRETES, peuples de la Pannonie. Ils habitoient fur le Drave, felon Pline, . 3, c. 25. 1.

SERRIE'RES, Serreria, bourg de France, dans le HautVivarais, recette de Viviers. Ce bourg qui eft très peuplé eft fitué fur le Rhône, à cinq lieues au deffous de Vienne, au baş d'une montagne.

SERRIN. Voyez SERRAIN.

SERRUM ou SERRHIUM, promontoire & montagne de Thrace, fur la mer Ægée. Hérodote, l. 7. nous apprend que la ville Zona étoit fituée fur ce promontoire. Pomponius Mela, . 2, c. 2, Pline, l. 4, c. 11, & Appien 1. 1. 4. Civil. parlent aufli de ce promontoire. Il paroît qu'il étoit fur la côte des Ciconiens Dorifques, & qu'il formoit l'embouchure de l'Hebrus du côté de l'occident. On lifoit autrefois dans Pomponius Mela Seriphion au lieu de Serrium. Ifaac Voffius croit que cet ancien avoit écrit Zerynthium, & que ce promontoire avoit été ainfi appellé du nom de caverne de Zerynthe, qui fe trouvoit dans cette montagne. Martianus Capella écrit Spartium pour Serrbium 'est une faute.

SERROR IM MONTES. Ortélius dit: montagnes qu'Ammien Marcellin, 7. 27, place quelque part dans la Dace, au voninage du Danube. Il ajoute qu'Accurfe lit Succorum au lieu de Serrorum. De Valois eft aufli pour Succorum, & on lit dans cet endroit d'Ammien Marcellin, 4. 27,

.4, que le pays des Succi [ Succorum anguftia] faisoit la léparation entre la Thrace & la Dace.

SERSELLY, petite ville d'Afrique, au royaume d'Alger, dans le Tenez, à neuf lieues de la ville d'Alger, du côté de l'occident, avec un port & une citadelle. On prend cette ville pour l'ancienne Rufubricari & Ruficibar. SERSER, ville de l'Irack, à trois lieues de Bagdad, entre cette ville & celle de Coufa. C'eft le premier gîte où vont les pèlerins de la Mecque, en partant de Bagdad. Petit de la Croix, Hiftoire de Timur Bec, t. 3, c. 30, dit qu'il y paffe une petite riviere qui fe décharge dans l'Euphrate.

'SERTE, défert d'Afrique, au Zahara. Il a au couchant celui d'Augele, au midi le royaume de Gaogao, & l'Egypte au levant. On y voit encore les veftiges des anciens murs de Cyrene que Marmol croit être ce qu'on appelle aujourd'hui Serte. * Dapper, Descr. d'Afrique,

P. 218.

SERTEITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Sitifenfe, felon la notice des évêchés de cette province. On trouve dans la conférence de Carthage, N° 180, un certain Maximianus qualifié episcopus

Serteitanus.

SERTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Cefarienfe, felon la notice d'Afrique, qui indique Saturninus Sertenfis. Harduin. Collect. conc. t. 2, p. 875.

SÉRTES, bourg de France, dans le Dauphiné, élection de Gap.

SERTOPOLIS. Voyez BERSAN.

SERU. Dapper, Defcription de l'Egypte, p. 55, dit: En allant du feptentrion au midi, ou en remontant le Nil, depuis les côtes maritimes jufqu'au Caire, on trouve deux places fort anciennes, favoir Seru & Raskaillis, fort proches l'une de l'autre, & l'on vient enfuite à Mafur ou Mafura.

SERVAN, ville de la province de Segestan, fituée à deux journées de diftance de Siftan, qui eft la capitale de cette province. * D'Herbelot, Biblioth. or.

La ville de Servan eft fort petite; mais fon territoire eft fort fertile en toute forte de fruits, qui font rares dans la province de Segeftan. Le géographe Perfien place cette ville dans le troifiéme climat.

SERVAT, chaîne de montagnes, dans l'Arabie heureufe. Manufcrit. de la bibliot. du Roi.

SERVERETTE, bourg de France, dans le bas Languedoc, recette de Mende.

SERVESTON, ville de Perfe. Tavernier dit qu'elle est à 784 15 de longitude, fous les 29 15 de latitude. Il ajoute qu'il y a autour de cette ville de très-bonnes terres labourables, & de très-beaux jardinages. Voyage de Perfe, 1. 3.

*

SERVIÉ, (la) Servia, province de la Turquie, en Europe, entre le Danube au nord, l'Albanie & la Macédoine au fud, la Bulgarie à l'eft, & la Bofnie à l'ouest. Elle peut avoir du feptentrion au midi environ trente-huit lieues, & prefque une fois autant d'orient en occident. Cette province, que les Turcs appellent Sirf, fit partie de la Mefie, de l'Illyrie & de la Pannonie. Elle appartint, dans la décadence de l'empire romain, aux Serviens, venus de la Sarmatie Afiatique; & eut dans la fuite fes defpotes particuliers, dont quelques uns ont dépendu des rois de Hongrie Le dernier, nommé Lazare, fut pris dans une bataille où fon armée fut taillée en piéces par Amurath I, dans le quatorziéme fiécle. Le nom commun des despotes étoit Lazare ou Eléafar. Quoique quelques-uns ayent avancé que ce prince Turc mourut dans cette bataille, la commune opinion eft que Michel Cabilovits, domeftique de Lazare, feignit de lui porter des préfens, & le perça d'un poignard. On rapporte que depuis cet accident, aucun n'eft conduit devant le fultan, que deux capigi bachi, ou chefs des portiers, ne le foutiennent fous les bras, ou que l'un deux ne prenne fa manche droite & l'autre la gauche. Bajazeth qui regna après Amurath, vengea la mort de fon pere fur les Triballiens, peuples de Servie, & n'épargna dans fa fureur que ceux que la fuite en garantit. Les hoftilités de Moife, l'un de fes fils, qui prit Sendérovie, fi-tôt que la mort de fon frere Soliman, qu'il fit étrangler, pour finir leurs différends, l'eut laiffé fans concur

rent, obligerent le despote de Servie à fecourir Mahomet, l'un des autres fils de ce prince Turc. Celui-ci, informé que l'on n'aimioit pas fon frere, quitta la boutique d'un faifeur de cordes de luth, chez qui il étoit nourri fecretement, avec apparence qu'il vivroit un jour de ce métier-là, pour fe retirer auprès du prince de Caramanie. Il fit encore alliance avec l'empereur de Conftantinople; & par le fecours de ces trois princes, il vint à bout d'occuper le trône des Ottomans. Amurath II, qui lui fuccéda, pour fe mettre hors d'état d'avoir befoin du fecours du despote de Servie, dépouilla de cette principauté George Bulcovits qui la poffedoit, quoiqu'il en eût épousé la fille, nommée Marie ou Irène, & par un furcroît de cruauté, il fit brûler les yeux aux deux fils de George, qu'il mit dans l'impoffibilité d'avoir des enfans. Il n'y eut que Belgrade qui lui résista, cette place n'étant venue au pouvoir des Turcs, que fous Soliman II, qui la prit en 1521.* La forêt de Bourgon, Geogr. t. 2, p. 632. Hift. & descr. du royaume de Hongrie, l. 4.

SERVIERE, bourg de France, dans le bas Languedoc, recette de Mende.

SERVIEZ, bourg de France, dans le haut Languedoc, recette de Caftres.

SERVILIA-VILLA, AD VILLAM SERVILIAM, OU AD VILLAM SERVILIANAM, lieu d'Afrique : l'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Cirta à Hippone royale, entre Aqua Tibilitana, & Hippone royale, à quinze milles du premier de ces lieux, & à vingt-cinq milles du fecond. La table de Peutinger compte trente milles de Serviliana Villa à Hippone.

SERVILII-VACIE VILLA, lieu d'Italie, fur le golfe de Cumes: Senéque, 47, epift 56, en parle, & c'eft aujourd'hui, à ce qu'on croit, Lago Colluccia.

SERVITIUM, ville de la Pannonie, felon la notice des dignités de l'Empire. L'itinéraire d'Antonin, dont les divers manuscrits lifent Servitti, Serunti, Servitei ou Servito, marque cette ville fur la route de Sirmium à Salonæ, entre Urbate & ad Ladios, à vingt quatre milles de chacun de ces lieux. Cette ville étoit fur le bord de la Save.

On croit que fon nom moderne eft Swinar. Voyez ce

mot.

SERVON, ville de Perfe. Les géographes du pays la mettent à 794 15 de longitude, fous les 32 10' de latitude. C'eft une petite ville dont le terroir produit du vin en abondance, des dates & autres fruits. * Tavernier, Voyage de Perfe.

SERVONIA. Voyez SIRBONIS.

SERUS, fleuve de l'Inde, en-deçà du Gange. Prolomée, l. 7, c. 1, place l'embouchure de ce fleuve fur le grand golfe, au midi d'Aganagara. Il ajoute que ce fleuve fe formoit de deux fources qui étoient dans le mont Semanthinus. Mercator dit que le nom moderne eft Coromaran.

SERY, bourg de France, dans la Champagne, élection de Rheims, dans le bailliage de Château-Porcien. Ce lieu eft fitué fur le ruiffeau de Plumeron, à neuf lieues de Rheims, deux de Rethel & de Château-Porcien. La cure vaut mille livres de revenu; elle est à la nomination de l'archevêque de Rheims, elle a pour annexe Couverci-laMalmaifon, & Beaumont en Avaux. Le terroir produit des froments & des chanvres; il y a cinq ou fix arpens de vignes, quelques prairies affez belles, un bois nommé le bois d'Avaux, qui contient environ cent arpens. La terre n'eft qu'un fimple fief. Le commerce principal du lieu confifte en froment & en toiles, qui fe débitent à Rhetel & à Rheims. Les lettres s'adreffent à Rethel.

SERY-AUX-PREZ, Siriatum in Pratis, abbaye d'hommes, en France, dans la Picardie, fur la Brefle, entre la ville d'Eu, & Aumale, au diocèfe d'Amiens, de l'ordre de Prémontrés, fondée en 1221, par Guillaume de Cayeu & Gérard d'Abbeville, feigneur de Boubers & de Boullencourt: elle vaut neuf mille livres. L'abbé en tire cinq mille. Cette abbaye eft à trente-quatre lieues de Paris. SESAMUM. Voyez AMASTRIS.

SESANIUM, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte : Pline, 1.6, c. 29, la met fur la côte.

SESARASII, peuples de l'Epire. Strabon, l. 7, p. 326, les dit originaires de l'Illyrie. On croit que ce font les Das faretii de Tite-Live.

SESARETHUS, ville de l'Epire. Etienne le géographe

la donne aux Taulantii.

SESARGA, ifle de la mer Pacifique, & l'une de celles qu'on nomme les ifles de Salomon. Elle n'a rien de confidérable qu'une montagne de fon même nom, & qui est un volcan.

SESATÆ, peuples qu'Arrien, dans fon périple de la mer Erythrée, met aux confins de la Chine.

SESCAN, lac de la petite Tartarie, en Europe, appellé auffi Seschan ou Suka-Mozzy, anciennement Buge, Byces & Byce. C'eft un grand lac qui fépare par la Tartarie le Nogais de la Crimée, & fe décharge dans la mer de Zabache, par un canal qui eft fort court, n'étant féparé du golfe de Nigropoli, que par un ifthme de demi-lieue, fur lequel la ville de Precop eft fituée.

SESECRIENÆ, ifle de l'Océan Indien, en- deçà du Gange. Elles étoient felon le périple d'Arrien, 2 Péripl. p. 30, aux environs de la côte de la Limyrique.

SESEIN, village de Syrie, environ à dix lieues de Seyde. On voit tout auprès une petite riviere, qui, en fe précipitant du haut de la montagne en bas, forme une belle cascade de plus de mille pieds de haut. Au bas de cette chute commence une belle plaine très-agréable, plantée par-tout de beaux arbres, qui mettent à couvert de l'ardeur du foleil un grand nombre de villages habités par les Druzes & les Maronites, qui occupent cette charmante vallée. Après avoir parcouru des yeux tout ce beau pays, qui fait un contrafte fi agréable, avec les différentes croupes du mont Liban, on eft curieux d'une grotte, où l'on dit que l'émir Facardin demeura caché pendant trois ans, pour fe dérober à la pourfuite des Turcs. Cette grotte eft fi profonde, que perfonne jusqu'à préfent n'a pû aller jusqu'au bout, ou plutôt, n'a pas ofé s'y hazarder, parce qu'elle eft coupée par une infinité de routes, dont on ignores les illues. * Lucas, Voyage en 1714, tom. I,

P. 343.

SESIA OU SESSIA, riviere d'Italie, dans le Milanez. Elle prend fa fource dans les Alpes, aux confins du Valais. Elle traverse la vallée à laquelle elle donne fon nom, & coule enfuite aux confins du Piémont & du Milanez, pour aller fe décharger dans le Pô, au-deffous de Cafal. Les principaux lieux qu'elle arrofe, font, Borgo di Sefia, Romagnano & Verceil.* Magin, Atlas. Ital.

SESINDIUM, ville de l'Inde, felon Etienne le géographe.

SESMARUS, fleuve de la Gaule Belgique. Il en eft fait mention dans la vie de S. Remacle. On croit que c'est aujourd'hui la riviere de Semoi dans le Luxembourg.

SESSA, bourgade d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour, à cinq milles, au nord-oueft de Carinola, avec évêché fuffragant de Capouë. Quelques-uns lui donnent le titre de ville. Elle appartient au duc qui en prend le nom. Quoiqu'elle foit affez grande, à la regarder par l'enceinte de fes murailles, elle eft bien déchue de l'état où on l'a vue autrefois. Ainfi fon antiquité la rend plus confidérable qu'aucune autre chofe, car on veut que ce foit l'ancienne Sueffa, où les Pométiens fe retirerent, après que Tarquin le vieux les eut chaffés de leur patrie, & dès ce tems-là on la nomma Sueffa. Les Arunces s'y refugierent auffi lorsqu'ils eurent été vaincus par le conful Titus Manlius, qui donna du fecours aux Sidicins leurs ennemis. Elle fut auffi une des principales villes des Volsques, & enfin elle fe foumit aux Romains, qui en firent une colonie quatre cents quarante ans après la fondation de leur ville. Elle a foutenu plufieurs guerres étrangeres & civiles, & fe rétablit peu à peu du tems des empereurs Adrien & Antonin, ce que font connoître les anciennes inscriptions qu'on y a trouvées. La Forêt de Bourgon, Géogr. t. 2, p. 546. Corn. Dict. Journal d'un voyage de France & d'Italie.

SESSIONÆ, SESSIONIS, (civitas Seffionis.) Voyez SOISSONS, & AUGUSTA SUESSIONUM.

SESSITES, fleuve de la Gaule Transpadane: Pline 1. 3, c. 16, le compte au nombre des fleuves les plus confidérables qui fe jettent dans le Pô. Ce fleuve eft nommé Senza par Leander, Sefia par Scudus, & Siccia par

Merula.

SESSURIANA PORTA. Voyez GABUS. SESTANOX ou SESTAKOF, ville de l'empire Ruffien, dans la province de Viatka, fur la rive droite de la Viatka. Robert, dans fa nouvelle carte de la Ruffie, appelle cette

ville Sreftakow. Delifle, Atlas. longitude 69d, latitude 589 30'.

SESTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Cefarienfe, felon la notice d'Afrique, qui fournit Cresces Seftenfis.

SESTERTIUM, lieu hors de Rome. Plutarque dit, in Galba, qu'on jettoit dans ce lieu les têtes de ceux qu'on avoit fait mourir par l'ordre des empereurs. Il paroît, par la vie de faint Cyprien, que ce lieu étoit à quatre milles de Rome.

SESTIANÆ. Voyez au mot ARA l'article ARA-SES

TIANE.

SESTIARIA EXTREMA, promontoire d'Afrique, dans la Mauritanie Tingitane. Ptolomée, l. 4, c. 1, le marque fur la côte de la Méditerranée, entre Taniolonga & Riffadirum. Il y avoit fur ce promontoire une ville que Caftald nomme Galba.

SESTII-ARÆ. Voyez au mot ARA l'article ARA-SES

TIANÆ.

SESTINATES, peuples de l'Italie, dans l'Umbrie. Leur ville étoit un municipe à la fource de l'Iffaurus ou Pifaurus. Ce municipe étoit célébre, comme le témoignent diverfes inscriptions anciennes.* Plin.l. 3, C. 14. ̧

SESTINUM. Voyez SESTINATES.

SESTIUM, ville d'Italie, dans l'Oenotrie, felon Etienne le géographe, qui dit qu'elle étoit dans les terres. Gabriel Barri croit que c'eft aujourd'hui Saracina.

1. SESTO, château de la Turquie, en Europe, dans la Romanie, fur la côte du Bosphore de Thrace. On le prend communément pour l'ancienne Seftus; mais felon les conjectures du chevalier Wheler, qui a été fur les lieux, cette ancienne ville devoit être à une lieue de l'endroit où eft ce château, & vis à-vis des ruines de l'ancienne Abydos.

2. SESTO, ville d'Italie, dans le Milanez, à la gauche du Tefin, dans l'endroit où il fort du lac Majeur. * Magin, Atlas. Ital.

Cette ville a titre de duché, poffédé par la maison de Spinola.

SESTOLA, ville d'Italie, au duché de Modène, dans le Frignano, dont elle eft la principale place. Elle est grande & bien peuplée, & l'on y entretient une garnison avec

un gouverneur.

SESTRE, bourgade d'Afrique, dans la haute Guinée fur la côte de Malaguette, vers le cap de Palmos. On la nomme quelquefois PARIS, à caufe qu'en 1366 les François y avoient fondé un colonie & bâti un fort qu'ils ont abandonné. Ce bourg eft appellé communément le GRAND SESTRE, à la différence du PETIT SESTRE, fitué sur la mê◄ me côte, au couchant du grand.

1. SESTRI, ville d'Italie, au domaine de Gênes. Cette ville s'appelle Seftri di Levante, pour la diftinguer d'une autre Seftri, qu'on nomme Seftri di Ponente. Elle eft diftante de trente milles ou environ de Gênes. Elle eft petite, mais elle a été autrefois plus confidérable qu'elle n'est aujourd'hui. Elle fert pourtant encore de réfidence à l'évêque de Brugneto. Les Jacobins y ont un couvent, petit à la vérité, mais très-joli & très-propre.* Labat, Voyage d'Espagne & d'Italie, t. 2, p. 73.

Environ onze à douze milles à l'eft-fud-est de la pointe de Portofin, eft une groffe pointe, qui paroît comme une ifle, derriere laquelle eft la ville de Seftri di Levante, qui donne fon nom à cette pointe. Entre la pointe de Portofin & Seftri du Levant, il y a un grand enfoncement, & la côte eft fort haute. Presque à moitié chemin de l'une à l'autre, on voir une petite ville nommée Chaune, & deux milles plus à l'eft, il y a un grand village, qu'on appelle l'Avagne: entre les deux palle une petite riviere. Du côté du nord de la pointe de Seftri, il y a un grand enfoncement & une plage de fable, où l'on pourroit mouiller par les vents d'eft fud eft, mais il ne faudroit pas s'y laiffer furprendre par les vents de nord-ouest.* Michelot, Port. de la Méditer. P. 94.

2. SESTRI, ville d'Italie, au domaine de la république de Gênes. Cette ville s'appelle Seftri di Ponente, pour la diftinguer de celle di Levante. Elle eft à fix milles à l'occident de Gênes.* Labat, Voyage d'Espagne & d'Italie, t. 2, pag. 73.

SESTUS, ville du Chersonnèse de Thrace, fur·la côte de l'Hellespont, & au milieu de cette côte, vis-à-vis de la ville d'Abydus. L'espace, entre ces deux villes, eft de fept

à huit ftades. Cette ville fut fameufe par les amours d'Héro & de Léandre; & c'eft de là qu'elle eft appellée Ensia's Hpw, Seftias Héro par Mufée, qui un peu auparavant décrit ainfi cette ville :

Σηεός την καὶ Αβυδος ἐναντίον ἔγγυθι Πόντε,
Γείτονες είσι τόλιες

Seftus erant & Abydus regione pofita prope Mare.
Vicina funt oppida.

Lucain, l. 2, v.674, en parlant du Pont de Xerxès, dit:

Europamque Afie Seftonque admovit Apollo.

Thucydide, l. 8, p. 588, en parlant de Strombichide, remarque que ce chef des Athéniens étant venu à Abydus, & ne pouvant engager les habitans à fe rendre, ni les réduire par la force, navigea vers le rivage oppofé, & mit une garnifon dans Seftus, pour être maître de l'Hellespont. Pomponius-Mela, l. 2, c. 2, place auffi ces deux villes à l'oppofite l'une de l'autre : Eft & Abydo objacens Seftos, Leandri amore nobilis. Le nom national étoit Seftus, felon Etienne le géographe ; & nous avons une médaille de Gordien, avec ce mot EHETION, Seftus & Abydus font aujourd hui les fameufes fortereffes des dardanelles.

il y a, dit Procope, Edif. l. 4, c. 10, à l'oppofite d'Abyde une ville fort ancienne nommée Sefte, qui eft commandée par une colline, & qui n'avoit autrefois ni fortifications, ni murailles L'empereur Juftinien y a fait bâtir une citadelle, qui eft de très-difficile accès & qui passe pour imprenable.

SESUNII. Voyez SESUVII.

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» tous ces paffages, je trouve que Effui & Sefuvii ne font » qu'un même peuple, dont les noms font corrompus l'un de l'autre, & peut-être l'un & l'autre de Seffui ou de » Seffuvii: & les autres anciens écrivains ne les varient pas » moins. Pline en fait Heffi ou Hefui: Ptolomée met Arvii, » la notice des provinces & cités de la Gaule Saii & Saia: » tous ces différens noms néanmoins n'étant qu'une même » chose. * D'Ablancourt, Comment. de Célar, p. 49.

» Rhémois, & fur les confins de ceux de Trèves: il en mit » trois dans le Belgium: ( la Picardie) dans ces deux palla»ges les Sefuvii font entre les villes maritimes, & il fem»ble que les Effui foient entre les Belges; & fans doute de » Céfar mal entendu, Pline en a fait les peuples Haffi ou Heffi, dans la Belgique, & Etefui, dans la Gaule Celti» que ou Lyonnoife, où font les cités maritimes. Mais » voici un autre paffage de Céfar, qui prouve que les Effui » ne font pas près de Morini, de Nervii, de Treviri, du Belgium, en un mot des Belges, là où il avoit mis la plûpart de fes légions. Atque harum omnium legionum Hi» berna prater eam, quam L. Roscio in pacatissimam, quietiffimam partem ducendam dederat, millibus paffuum » C. continebantur. Et les quartiers d'hiver de toutes ces légions étoient compris dans la diftance de cent mille » pas, excepté de celle qu'il avoit donnée à L. Roscius, pour » la mener dans un pays tranquille,& où il n'y avoit aucune » apparence de guerre. Il dit que toutes ces légions étoient comprises dans la diftance de cent mille pas ou de qua» rante lieues, hormis celle qu'il avoit donnée à L. Roscius. » Et incontinent après il montre celle-ci tout proche, ou plutôt entre les cités maritimes: Ab L. Roscio legato, » quem legioni XIII prafecerat certior eft factus, magnas » Galliarum copias earum civitatum, qua armorica appel» lantur, oppugnandi fui caufa conveniffe, neque longius » M. paffuum 8. ab Hibernis fuis abfuiffe, &c. Il fut averti » par L. Roscius, à qui il avoit donné le commandement » fur la treiziéme légion (il devoit ajouter, & qu'il avoit » envoyé dans les P. Effui) que les forces de toutes les ci»tés armoriques (ou maritimes) s'étoient affemblées » pour l'attaquer, & s'étoient approchées à huit milles » de fon camp. Et ainfi Roscius étant envoyé dans les » P. Effui, la pofition de ce peuple fe reconnoît en ce que SESUVII, cité maritime de la Gaule Celtique, dans » dès que fa légion y eut pris fes quartiers, les villes arl'Armorique, felon Céfar, Bel. Gal. l. 2, c. 24, qui la » moriques ou maritimes, entre lesquelles font les Sefuvii, nomme avec celles des peuples Veneti, Unelli, Ofismii,» s'aflemblent & prennent les armes pour l'attaquer. De Curiofolita, Aulerci & Rhedones. Marlian, Descr. Gallia populorum, &c. dit que quelques-uns veulent que la cité des Sefuvii foit la même que celles des Exifini, dont il fait une ville épiscopale de la province de Tours. Il auroit bien dû citer fes autorités : j'avoue que je ne connois point les Exifini. Ortélius, qui a copié Marlian, corrompt premierement le mot Sefuvii en celui de Sefunii; enfuite il ajoute que la ville épiscopale Exifini s'appelle vulgairement Exisnis. C'est donner une nouvelle énigme pour expliquer la premiere. On voit bien pourtant qu'il eft question du fiége de Saint-Pol de Léon, qu'on ôte aux Ofismii ou Oximii, peuples les plus célébres entre les Armoriques, pour le donner aux Sefuvii, qui ont été à peine connus du tems de Céfar. Il est démontré que le fiége épiscopal des Ofismiens ou Oximiens fut établi à Saint-Pol de Léon, dans le fixiéine fiécle. Je ne trouve pas plus de rapport entre Oximii ou Ofismii & Sefuvii, qu'entre Exifini & Sefuvii. Quand au prétendu vulgaire Exisnis, je ne fai ce que c'eft. Voici ce que Nicolas Sanfon obferve fur le mot SESUVII, dans fes remarques fur la carte de l'ancienne Gaule. » Ce nom SE» SUVII eft fort corrompu chez les anciens. Céfar tout le » premier les appelle une fois Sefuvios, une autre Effuos, » & femble les faire bien différens, faifant mention de Sefuvii entre les villes maritimes, & mention de Effui par»mi les peuples Belges. Lib. 2. Eodem tempore à P. » Craffo quem cum legione una miferat ad Venetos, Unellos, Ofismios, Curiofolites, Sefuvios, Aulercos, Rhedones, » qua funt maritima civitates, Oceanumque attingunt, cer» tior factus eft, omnes eas civitates in deditionem, potefta» temque P. Romani effe redactas. En même-tems de la part » de Craffus, qu'il avoit envoyé avec une légion dans les » P. de Vennes, de Rennes, de toute la baffe-Bretagne, » de Coutances, de Séez (qu'il appelle ici Sefuvii) qui » font états maritimes, & fur l'Océan, il eut avis que tous » ces états étoient réduits en la puiffance des Romains. Et » lib. 5, parlant des peuples où il envoye hiverner fes légions, Unam in Morinos, ducendam C. Fabio legato de» dit, alteram in Nervios Q. Ciceroni, tertiam in Effuos, » L. Roscio, quartam Rhemis cum T. Labieno in confinio Trevirorum hiemare juffit: tres in Belgio collocavit : il » donne une légion à C. Fabius, pour la conduire dans les » Morins; une autre à Q. Cicero pour les Nerviens; la » troifiéme à L. Roscius pour les P. Effui: il commanda » que la quatriéme paffât l'hiver avec Labienus, dans le

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SET, nom que Davity, Mefopotamie, doune à une riviere qui arrofe le Diarbec. On l'appelloit, dit-il, anciennement Sascoras. Elle paffe à l'eft de Caramit, s'enfle beaucoup en hiver, & court fort rapidement vers Afanchif & Gezire, après quoi elle va fe perdre dans l'Euphrate.

SETABIS & SETABITINI. Voyez SÆTABIS.

SETÆ, peuples de l'Inde : Pline, l. 6, c. 19, dit que
leur pays produifoit beaucoup d'argent.
SETANA, lieu fortifié aux environs de l'lllyrie, felon
Cédrene & Curopalate, cités par Ortélius.

SETÆUM, petite contrée d'Italie, dans la Calabre, aux environs de la ville de Sybaris, felon Etienne le géographe, qui dit que le rocher appellé Petra Setaa, en avoit pris fon nom. Gabriel Barri croit que cette contrée étoit au voifinage de la ville S. Mauro, évêché de la Calabre, & qui n'eft aujourd'hui qu'un fimple village.

SETANIA CEPA. Pline, l. 19, c. 6, fait entendre que les Grecs cultivoient une forte d'oignon, ainfi appellée du nom du lieu d'où elle avoit été apportée, ou du nom du lieu où elle croiffoit.

SETANTIORUM PORTUS, port de la grande Bretagne. Prolomée, L. 2, c. 3, marque ce port fur la côte occidentale de l'ifle, entre les golfes Moricambe & Belifama. Cambden croit que c'eft le lac appellé Wynander

Meer.

1. SETE, ville de la Bithynie, felon Etienne le géographe.

2. SETE. Voyez SETTE.

3. SETE, province d'Afrique, dans la basse Ethiopie, au royaume de Lovango, à feize lieues de Majumba. Elle a la mer au couchant, & porte le nom d'une riviere qui l'arrofe. C'eft un pays qui produit du gros & du petit millet, des batatafes, du vin de palme & du bois rouge, que les habitans nomment Tacoel. Il y en a de deux fortes; le moindre s'appelle Quines, c'est de celui-là que les Portugais

achetoient. Le meilleur eft le plus pefant, le plus dur & le plus rouge. Les habitans de Lovango trafiquent de ce bois ; & ceux de Sete, du pays desquels il vient, ne négocient point autre chofe. Les marchands le vont acheter chez eux, & le portent à Majumba. On coupe ce bois en morceaux de cinq ou fix pieds de long, de neuf pouces de large & de trois d'épaiffeur. Les habitans vivent de millet, de bannanas & de chaffe, qui n'y eft pas chere: on y trouve auffi des poulets & des boucs, mais non pas en quantité. Entre le cap de Sette & le cap de Lopez-Gonzalvez eft la province de Gobbi.

SETEIA ESTUARIUM, golfe de la grande Bretagne. Il eft placé par Prolomée, l. 2, c. 3, fur la côte occidenfur la côte occidentale de l'ifle, entre le golfe Belifama & l'embouchure du Acuve Tifobis. C'eft préfentement Deemouth, ou l'embouchure de la Dée, felon Cambden.

SETELSIS, ville de l'Espagne Tarragonnoife. Ptolomée, l. 2, c. 6, qui la place dans les terres, la donne aux Jaccetani.

SETH, défert d'Afrique, dans la Nigritie. Dapper, Descr. de l'Afrique, p. 226, dit: Au midi du royaume de Barno, & au couchant de celui de Madra, eft le défert de Seth, qui a certains pays qui portent de l'or. Ce défert eft borné à l'occident & au lud par le de royaume Dauma.

SETHIM, contrée du pays des Moabites, felon les septante. Il en eft parlé au livre des nombres 25, 1, & Jofeph écrit Sittim. Les mêmes feptante, dans le fixiéme chapitre de Michée, écrivent Schane au lieu de Sethim. Cette contrée, ou ce lieu, étoit près du Jourdain, vis-à-vis de la ville de Jéricho, au pied de la montagne de Phegor. Ce fut là que les Israelites fe fouillerent avec les filles des Moabites, & particulierement au culte idolâtre de Beel-Phegor. Ce fut auffi de ce même endroit que Jofué envoya des espions, pour reconnoître la ville de Jéricho.

SETHOSIS. On donnoit anciennement ce nom à l'Egypte, felon Jofeph, contra Manethonem.

SETHRAITES. Voyez SETHREITES. SETHREITES-NOMUS, Nome d'Egypte. C'étoit, felon Strabon, l. 17, p. 804, l'un des dix Nomes que comprenoit le Delta. Ptolomée, l. 4, c. 5, qui écrit Sethraites Nomus, la place à l'orient du fleuve Bubafticus, & nomme la métropole Ηρακλέους μικρα πόλις, Herculis parva urbs. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, porte Sethroites; & c'est ainsi que lifent Pline & Etienne le géographe. Voyez SETHRUM.

SETHROITES. Voyez l'article précédent. SETHRUM ou SETHRON, ville d'Egypte, felon Etienne le géographe, qui dit que le nom national étoit Sethroites. Elle devoit être dans le Nome Sethroites; & c'étoit apparemment la même que l'Herculis parva urbs de Ptolomée. Voyez SETHREITES-NOMUS.

Cette ville étoit épiscopale. Ifidorus, fon évêque, fouscrivit au concile de Chalcedoine, tenu l'an 451, & Theon à celui d'Ephese l'an 431.* Harduin, Collect. conc. t. 2,

P. 59, t. I, p. 1427.

1. SETIA, ville d'Italie, dans le Latium, aujourd'hui Sezza. C'étoit, felon Tite-Live, l. 7, extremo, une colonie romaine, voiíine de celle de Norba: Privernates Norbam atque Setiam, finitimas colonias romanas, incurfione fubita depopulati funt. Dans le livre des colonies, elle est comprife au nombre des trente. Tite-Live, l. 26, c. 18, qui ajoute que c'étoit un municipe, le place fur la voie Appienne: Conful per Appia municipia, quaque propter eam viam funt, Setiam, Soram, Lavinium pramifit. Cette ville étoit fituée fur le haut d'une montagne; ce qui a fait Martial lui a donné l'épithete de Pendula. Le même poëte dit, dans un autre endroit, l. 10, Epigr. 64.

Nec qua paludes delicata Pomptinas
Ex arce clivi fpectat uva Setini.

que

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elle-même fe trouve nommée Setina colonia dans une ins cription rapportée par Spon, p. 179. Patrono Fabrum colonia Setina.

Cette ville conferve fon ancien nom. Elle eft fituée fur une montagne, dans la Campagne de Rome, entre Sermonette & Piperno; mais aujourd'hui fon terroir a changé de nature: il ne produit presque rien du tout. L'on remarque parmi les bois, dont ces montagnes font préfentement couvertes, beaucoup de ces plantes appellées ficus indica. Il y en a qui s'élevent jusqu'à la hauteur de trente ou quarante pieds, & qui font un tronc de la groffeur d'un homme. Les lauriers & les myrtes font là communément dans les hayes, & on commence à trouver affez fréquemment les orangers en pleine terre. Proche de Setia, au village de Cafenuove, on rencontre un fort grand marais, fur lequel on peut s'embarquer pour aller droit à Terracina.* Miffon, Voy. d'Italie, t. 1, p. 268.

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2. SETIA, ville d'Espagne, dans la Bétique. Ptolomée, 1.2, c. 4, qui la place dans les terres, la donne aux Tur

dules.

3. SETIA, ville de l'Espagne Tarragonnoife. Elle étoit dans les terres, & chez les Vascones, felon Ptolomée, l. 2, c. 6. C'est la ville Sitia de Pline.

4. SETIA, province & ville de l'isle de Candie. Voyez SETTIA.

SETIDA, ville de l'Espagne Bérique. Ptolomée, l. 2, c. 4, la place dans les terres, & la donne aux Turde

tains.

SETIDAVA, ville de la Germanie. Prolomée, l. 2, c. 11, C. II, la marque dans le climat feptentrional. SETIENA, forterefle de la Gaule Narbonnoife. C'est Avienus qui en parle.

SETIENSIS, ville de l'Afrique propre. Elle eft mife par Ptolomée, l. 4, c. 3, au nombre des villes qui étoient au midi d'Adrumete.

SETIKO, ville d'Afrique, dans le royaume de Woolli, à quatre milles au nord de la riviere de Gambra. Elle est bâtie en forme circulaire; les maifons en font petites, mais les rues font d'une grandeur raifonnable. Les Anglois, le fiécle dernier, eurent la liberté d'y bâtir quelques logemens. * Voyage de Jobfon. Carte de la Gambra par Jean Leach, 1732.

lyr.

SETIUM. Voyez SIGIUM.

SETOVIA, ville de la Dalmatie, felon Appien, in Il

SETRECHUS. Voyez SATRACHUS.

SETTE, ou SETE, cap de France, fur la côte de Languedoc, au midi du lac de Maguelone, & de la petite ville de Frontignan, fous le regne de Louis le Grand. On a formé un port à Sette, où le fond est de bonne tenue, & où les bâtimens sont suffisamment à couvert du cap de Sette. On a pour cela prolongé ce cap par une jettée, au bout de laquelle on a planté un fanal. De l'autre côté on a bâti une autre jettée, & par là on a formé le port qu'on voit aujourd'hui. Ces jettées, ni les autres précautions qu'on prit, n'empêchent pas que, lorsque la mer eft agitée, elle ne jette beaucoup de fable dans le port, & qu'elle ne le comblâr même, fi la province n'avoit établi un fond pour l'entretenir à quatorze ou quinze pieds de profondeur. Ce port n'est que pour les galeres & les petits bâtimens, qui y font fort à couvert. C'eft le commencement du fameux canal de Sette ou de Languedoc, qui va fe rendre dans la Garonne à Toulouse. Piganiol, Description de la France, t. 4, p. 209.

SETTE-IRMANOS, ifles de l'Océan Ethiopien, entre les Maldives, & l'ifle de Madagascar. Elles ont été décou vertes par les Portugais, qui les ont nommées Os Sette Irmanos, c'est-à-dire, les fept Freres, à caufe qu'il y en a fept, une grande & fix petites, toutes également défertes. A l'orient de ces ifles on en voit un peloton d'autres, que quelques-uns appellent OS TRES IRMANOS, les trois Freres, & d'autres Offert Irmanos, ce qui fignifie les Freres Orientaux. *Baudrand, Dict.

SETTENIL, ville d'Espagne, dans le royaume de Grenade, aux frontieres de l'Andaloufie, à l'occident de Munda, en latin Septenilium. Cette petite ville, dont la ftructure & la fituation est tout-à-fait merveilleufe, fe trouve fur une montagne, qui n'eft que rocher, & les maifons, pour la plûpart, y font taillées dans le roc. Le terrein des envi

Les habitans de Setia étoient appellés Setini, & la ville rons eft entierement inculte, & ne fournit autre chofe que

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