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logement. Mais le chapitre eft feigneur de tout le refte, jusqu'aux cloches, dont le fonneur eft à la nomination du chantre, avec l'agrément du chapitre.

Outre les trois cents meffes, qui fe difent par jour dans cette églife, on y en célébre encore trois cents foixantecinq grandes, & douze mille basses pour le repos des ames des bienfaiteurs.

Le diocèfe s'étend fur cinq cités, fur fept cents quarante huit villes, bourgs ou villages, qui font diftribués en quarante-fept vicairies, qui comprennent deux cents trentequatre paroiffes, trois églifes collégiales, qui font celles de faint Salvador de Séville, de Xerez & d'Offuna, fix cents onze bénéfices fimples, & quatorze mille chapellenies, qui font à la nomination de diverfes perfonnes.

L'archevêché de Séville a pour fuffragans les évêchés de Cadix, Guadix & de Canaries.

2. SEVILLE, ville de l'Amérique feptentrionale, dans l'ifle de la Jamaïque. Elle eft fituée vers le bout occidental de l'ifle, affez près de la mer. Il y a une églife cathédrale qualifiée du titre d'abbaye, & dont Pierre, martyr d'Anglery, qui a écrit les affaires des Indes, a été abbé. Cette ville, éloignée de douze lieues de celle de Melitta, eft la plus confidérable de la Jamaïque. * De Laet, Descr. des Îndes occid.l. I, C. 15.

SEVILLY, abbaye de France, dans la Touraine. Voyez SULLY, I.

SEVINI. Voyez SABINI.

SEVINUS. Voyez SEBINUS.

SEUMARA, ville de l'Ibérie. Strabon, l. 11, p. 501, dit qu'elle étoit bâtie fur un rocher, au bord de l'Aragus, au-deffous de la jonction de ce fleuve avec le Cyrus, à feize ftades de la ville de Harmozica.

SEUVO-MONS, montagne de la Scandinavie ou Scandie: Pline, l. 4, C. 13, en fait une montagne immenfe, égale aux monts Riphées. Tous les géographes s'accordent à dire que Pline défigne par là cette longue chaine de montagnes, qui s'étend en forme de croiffant, depuis l'extrémité feptentrionale de la Scandinavie, & vient finir au promontoire Cimbrique, après avoir traverfé cette grande péninfule. Cette montagne eft connue aujourd'hui fous différens noms. Une partie entr'autres eft appellée Skars: on donne à une autre le nom de Sula, & à une autre celui de Doffrafiel.* Ortélius, Cluverius, Spener, Cellarius, &c.

SEURBI. Voyez SEURI

1. SEURE, riviere de France, dans le Poitou. Elle prend fa fource à Seure en Poitou, trois lieues au-deffus de Saint-Maixant, commence à porter bateau à Niort, reçoit la Vendée à une lieue & demie au-deffus de Marans, audeffous duquel elle va fe jetter dans la mer, féparant le Poitou de l'Aunix. On l'appelle affez fouvent SEURE NIORTOISE, pour la diftinguer de la Nantoife.

2. SEURE, ou SEVRE NANTOISE, riviere de France. Elle a fa fource dans le Poitou, près du château de la Forêt, & affez près de l'abbaye de l'Abfie. Elle paffe à la Pomeraye, enfuite à Mortaigne & à Tiffauges, & delà à Cliffon en Bretagne, après quoi elle tombe dans la Loire, près de Nantes.

3. SEURE ou SEURRE, Surregium, ville de France, dans la Bourgogne, fur une petite élévation, au bord de la Sône. On lui donna le nom de Bellegarde, lorsque Louis XIII l'érigea en duché-pairie, en faveur de Roger de Bellegarde. Cette petite ville, qui eft agréablement fituée, eft entourée de belles & grandes prairies. Sa longueur eft de fix cents pas, & fa largeur de trois cents. On lui donne demilieue de circuit, en y comprenant les trois fauxbourgs & le parc qui les avoifine. La feigneurie en appartient aujourd'hui à la maifon de Bourbon-Condé. Seure eft du diocèfe de Befançon, & n'a qu'une feule paroiffe, qui eft dédiée à faint Martin. Il y a un couvent d'auguftins, un de capucins, un de religieufes de fainte Claire, un d'urfulines, un hôpital, deffervi par des religieufes, & un collége. Douziéme ville qui députe aux états de Bourgogne. * Piganiol, Descr. de la France, t. 3, p. 489.

SEURI, peuples de l'Espagne Tarragonnoife: Prolomée, l. 2,6. 6, qui les place à l'occident de l'Afturie, leur donne deux villes, favoir; Talamina & Aqua Quintiana. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Seburri au lieu de Seuri. Ces peuples font fans doute les SEURBI de Pline.

SEUTLUSA, ifle que Pline, l. 5, c. 31, nomme parmi celles qui font au voifinage de celle de Rhodes. C'est l'ifle Teutluffa d'Etienne le géographe.

SEUVE, petite riviere de France, en Guienne : elle fe jette dans la Garonne.

SEX, EX, SEXI, ou SEXTI, car ce mot s'écrit différem ment, ville de l'Espagne Bétique. Pline, l. 3, t. 1, donne à cette ville le furnom de Firmum Julium ; & les habitans font appellés Exitani par Strabon. On croit que c'eft préfentement Velez-Malaga. D'autres affurent que c'est Mo tril.

SEXANA, ville de Sicile, felon Ortélius, qui cite le lexicon de Phavorin.

SEXAVA, petite ville de Perfe, à cinq journées de Com, fur la route ordinaire de Tauris à Ispahan, en pasfant par Zangan, Sultanie & autres lieux. Elle fe trouve après le château de Kiara. Ses caravanferas, quoique fim→ plement bâtis de terre & fort petits, font néanmoins fort propres & commodes, & le nombre fupplée au défaut de la grandeur. Le terroir des environs porte d'excellentes noix. Du refte, cette ville est toute entourée de vaftes déferts.* Tavernier, Voyage de Perfe, l. 1, SEXONA. Voyez XICONA.

I, c. 6.

SEXSOLITÆ. Voyez ExOBIGYTĖ. SEXTÆ, lieu de la grande-Bretagne. C'eft la notice des dignités de l'Empire qui en fait mention.

SEXTANI, peuples de la Gaule Narbonnoife, felon Pomponius Mela, 7. 2, c. 5, qui leur donne la ville d'Arles.

SEXTATIO, ville de la Gaule Narbonnoise : l'itiné raire d'Antonin la marque fur la route d'Italie en Espagne, entre Ambruffum & Forum Domitii, à quinze milles de chacun de ces lieux. Dans une autre route, le même itiné raire écrit Sextantio, & cette derniere ortographe eft peutêtre la meilleure ; car on lit dans Théodulphe : Paranefi ad Judic. v. 132.

Inde Nemaufiacas fenfim properamus ad arces.

Quo fpatiofa urbs eft, resque aperofa fatis ; Hinc Madalona habuit lavam, Sextantio dextram Hec fcabris prodiis cingitur, illa mari.

L'itinéraire de Jerufalem écrit Softantione, mot qui eft encore plus corrompu que Sextatione, mais qui approche néanmoins du nom moderne Souftantion.

SEXTIE AQUÆ. Voyez Aix, No. 1.

SEXTI, lieu de l'Afrique propre, à fix milles de Car thage. C'eft le lieu où faint Cyprien fut martyrifé. Le martyrologe romain & Paul Diacre en font mention.

SEXTILI FUNDUS, lieu d'Italie, dans le Latium, au voifinage de la ville de Fundi. Cicéron parle de ce lieu au quatorziéme livre de fes épitres à Atticus, epift. 6.

SEY, bourg de France, dans la Franche-Comté, qu'on appelle communément SEY SUR SAONE, parce qu'il est fitué fur certe riviere, à une grande lieue au-deffus de Portfur-Sône. Ce lieu, qui n'étoit autrefois qu'un bon village, ou une bonne paroiffe, eft devenu confidérable par ua pont de quatorze ou quinze arcades, que le roi Louis XIV y fit conftruire. Meffieurs de Liftenay, qui en font feigneurs, font leur réfidence dans un château entouré de l'eau d'un canal. C'est un bras de la Sône, qui paffe par derriere, pour la commodité d'une groffe forge à fer. Il y a dans ce bourg un marché toutes les femaines, & quelques foires dans le cours de l'année. * Corn. Dict. Mémoires dreflés fur les lieux en 1707.

SEYA ou SEA, ville de Portugal, dans la province de Beira, au couchant de Linharès; en latin Sena. Cette petite ville est située au pied du mont Herminio, entre cette montagne & le Mondego. On voit de là les fommets de ces montagnes, qui font toujours blanches de neige, même au milieu de l'été. * Délices de Portugal, p.733.

SEYDE. Voyez SEIDE.

1. SEYNE, Sedena, petite ville de France, dans la haute Provence, vers les confins de la vallée de Barcelonette & du Dauphiné, fur une petite riviere qui se jet dans la Durance. C'eft le chef-lieu d'une viguerie de même

nom.

Bouche, historien de Provence, croit que ce lieu a été anciennement occupé par les Edenates.

2. SEYNE, bourg de France, dans la Provence. Voyez

SEINE. 2.

SEYSSEL, ville de France, à l'extrémité du Bugey, fur le Rhône, qui fépare cette viile en deux. Les gens du pays difent qu'elle eft fort ancienne; mais fans preuve: car on n'en trouve rien avant le douziéme fiécle. C'eft dans ce lieu que fe fit l'accord entre l'évêque de Genêve & le comte de Genevois, l'an 1124, touchant les droits que ce prélat avoit fur ce comté. Dans le treiziéme fiécle, Amedée IV, étant à Seytfel, lui donna de grands priviléges, qui furent confirmés par les comtes & les ducs de Savoye, fes fuccesfeurs, & même par Henri IV, roi de France, l'an 1604, après l'échange de la Breffe. Le marquis d'Aix, qui porte le nom de Seyfel, ayant obtenu du duc Charles-Emanuel, l'inféodation de Seyflel, qu'il fit ériger en conté par le duc, les habitans s'y oppoferent & obtinrent la révocation de cette aliénation, à caufe qu'ils avoient un privilége du duc Philibert-Emanuel, de ne pouvoir être démembrés du domaine du prince,* Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 301.

Quoiqu'il paroiffent que Seyffel appartenoit au comte de Savoye au treiziéme fiécle, du tems du comte Amé IV, néanmoins, le château ou la partie de Seyffel, qui étoit fituée fur la rive gauche du Rhône, appartenoit au comite de Génevois, n'ayant été pris fur le comte Guillaume III, comte de Génevois, par le prince Edouard de Savoye, fils du comte Amedée, que l'an 1320. C'eft en ce lieu que le Rhône commence à être navigable, & où fe décharge tout le fel qui vient de la Méditerranée, & qu'on diftribue dans plufieurs pays.

1. SEŻAŃNE, Sezanna ou Sezannia, ville de France, dans la Brie, quoique dans le diocèle de Troyes. Il n'en eft fait mention que fous la troifiéme race. Elle étoit fondée avant la fin du onzième fiécle, & fujette alors à Hugues, feigneur de Broyes, en latin Brecarum, comme on le voit par la vie de faint Blitharius, vulgairement Blier, hermite Ecoflois, ou plutôt Hibernois, écrite il y a plus de cinq cents cinquante ans. Sezanne fut enfuite unie au domaine du comté de Troyes, comme on le voit de Henri, comte palatin de Troyes, de l'an 1162. Ce domaine de Sezanne fut réuni à la couronne avec la Champagne. Baugier dit que la ville de Sezanne eft fituée entre la Champagne & la Brie, dans une belle plaine, qui n'eft point bornée du côté de la Champagne, mais qui eft entourée du côté de la Brie de collines, où il croît d'affez bon vin. Elle a quatre principales portes, & une fauffe porte. Ses murailles font affez bonnes, & elle a trois fauxbourgs allez grands. Elle eft arrofée d'une petite riviere, qui prend fa fource à un quart de lieue de Sezanne, de laquelle les habitans ont trouvé moyen de faire entrer une partie dans la ville, au travers des foffés, par des manieres d'auges, faites de gros bois de chêne, foutenue par d'autres grandes piéces de bois. Ces eaux font tourner plufieurs moulins dans la ville & aux environs, & elles en fortent par un canal pareil à celui par lequel elles y font entrées. Cette petite riviere, à laquelle quelques-uns donnent le nom d'Auges, & qui en effet n'en a point, reçoit la riviere de Pleurs, au-dellous du village de ce nom, à deux lieues & demie ou environ de Sezanne, & va fe jetter dans la riviere d'Auch, au-deflus d'Anglure On ne fait en quel tems cette ville a été bâtie, & l'on croit par tradition que fon enceinte, telle qu'elle eft à préfent, n'étoit autrefois que celle du château, dont on voit encore quelques reftes aux environs des fauxbourgs. Ce comté est mouvant du roi, à caufe de fon château du Louvre à Paris. Il a été autrefois donné en mariage à des princes du fang, de la branche d'Orléans, & la place qui eft au bas de l'auditoire, où l'on rend la juftice, porte encore le nom de place d'Orléans. Les comtes d'Alais, le duc d'Angoulême & le duc de Joyeufe, ont été les derniers qui en ont joui. Le duc de Joyeufe ayant été tué au fiége d'Arras, le domaine de Sezanne revint à la couronne; il fut donné enfuite par engagement au maréchal de Fabert, & enfuite poflédé par le marquis de Beuvron, du chef d'Angélique de Fabert fon époufe, auparavant veuve du marquis de Genlis. Depuis ce domaine a été vendu au marquis de Plancy Guenegaud. En 1423 ou 1424, le comte de Salisbery, général de l'armée d'Angleterre, fous le regne de Charles VII, prit & brula la ville de Sezanne ; & le 20 mai 1632, jour de l'ascenfion de Notre-Seigneur, cette ville & fes fauxbourg furent entierement réduits en cen

dres, & on l'a rebâtie depuis ce tems. Longuerue, Descr. * de la France, part. I, p. 37. Mémoire de Champagne par Baugier, p. 371.

2. SEZANNE, bourg de France, dans le Dauphiné, au Briançonnois, au pied du mont Genêvre, à trois lieues à l'orient de Briançon, fur la route de cette ville à Pignerol. Il y en a qui le prennent pour l'ancienne Scingomagus.

SEZERIS, ville quelque part au voifinage de la Mélopotamie, felon Nicetas, cité par Ortélius. 1. SEZZA ou SESSA. Voyez SESSA.

2. SEZZA, SESSA OU SUESSA. Voyez SUESSA. 1. SFACCHIA ou MONTI SFACCHIOSI, montagnes de l'isle de Candie, au territoire de la Canée, en tirant vers le midi. Ces montagnes s'étendent vers la petite ville de Caftel Sfacchia; & ceft où habitent les Sfacchiotes, peuples qui pallent pour belliqueux.* Coronelli, Carre de l'ifle de Candie.

2. SFACCHIA, petite ville de l'ifle de Candie, au territoire de la Canée, fur la côte du pays des Sfacchiotes, au nord de Ponta Macri.

3. SFACCHIA, (Castel) château de l'ifle de Candie, au territoire de la Canée, qui eft la partie occidentale de l'ifle. Il eft fur la côte du pays de Sfacchiotes, Porto Lutro, à l'occident de la ville de Sfacchia.

SFASFERIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, felon la notice des évêchés de cette province, où Rufus eft qualifié episcopus Sfasferienfis.

SFETIGRADO, petite ville de la Turquie, en Europe, dans l'Albanie, aux confins de la Macédoine. Les Turcs la nomment Siurgice. Elle eft fortifiée, & on la trouve à vingt lieues de Čroye, vers l'orient méridional. *Baudrand, Dictionnaire.

SGORA, lieu quelque part dans l'Afie, fur le bord de la mer. C'eft Curopalate qui en fait mention.

S'GRAVEMOER, feigneurie des Pays-Bas, dans la Hollande, fur les confins du Brabant Hollandois, au bord de la riviere de Dunge, à une lieue & demie de S. Gertrudenberg. Dictionnaire des Pays-Bas.

S'. GRAVENDAEL, village des Pays-Bas, dans l'ifle de Beyorland.

S'. GRAVENDALE. Voyez DALEM.
S'. GRAAVENHAGUE. Voyez la HAYE.

S'. GRAVESENDE, village des Pays-Bas, dans la Hollande, au Delfland, à une lieue de l'embouchure de la Meufe, & à trois petites lieues de Delft. Ce village, qui eft gros & ancien, a été autrefois le féjour des comtes de Hollande. Il étoit environné de murailles, qui ne fubfis: tent plus. Il s'y fait d'excellens fromages.

SHADTWIEN ou SCHOTWIEN, ville d'Allemagne, aux confins de la haute Stirie & de l'Autriche. C'est, dit Edouard Brown, Voyage de Vienne, une place très-forte, fituée entre des rochers, fur le paffage des montagnes. Les maifons qui font bâties fur les côtés des rochers, font inacceffibles; mais le fommet des montagnes, d'où on peut découvrir toute la campagne des environs, peut fort bien fervir de fentinelles. Cette ville, que quelques uns appellent Clauftra Auftria, eft environnée de montagnes, & a une porte à chaque bout. Elle a auffi un petit ruilleau, qui, descendant de toutes ces montagnes, vient fe rendre dans la ville par deffous la muraille.

Edouard Brown a corrompa le nom de cette ville, que les Allemands écrivent SCHAIDWYN.

SHAFTESBURY. Voyez SCHAFTSBURY.

SHAMA, (ifle de) ifle d'Afrique fur la côte occidentale de la mer Rouge, & voifine de l'ifle de Dalaca; elle n'a que deux lieues de tour, & eft fort peu de chofe: on y trouve quelques fontaines & des puits. * Hift. génér. des voyages.

SHANON, riviere d'Irlande : elle prend fa fource dans un lac nommé Allen ou Allyn, vers le milieu du comté de Letrim, & long d'environ neuf milles. Le Shanon, en fortant de ce lac, coule du nord au fud, & fépare la Connacie de la Momonie. Il rencontre enfuite un lac nommé Rée, entre le comté de Roscommon d'une part, & les comtés de Longford & de Weft-Meath de l'autre. En for:ant de ce lac, il continue fon cours au fud, & tourne enfuite au fud oueft, où il trouve encore un autre grand lac nommé Derg, entre les comtés de Galloway & de Tipperary.

Quand il a traverfé ce lac, il coule au fud jusqu'à Limmerick; mais en chemin faifant, il rencontre une cataracte, qui le fait tomber de fort haut au-deffus de la même ville. De Limmerick il coule à l'oueft, & forme un troifiéme lac femé d'une infinité d'ifles. Il fe refferre après cela pour aller fe jetter dans l'Océan. Cette riviere eft par-tout large & profonde; de forte qu'elle feroit navigable tout le long de fon cours, fans la cararacte dont j'ai parlé. Cependant il ne feroit pas impoffible de lever cet.obftacle, & de donner un canal uni à la riviere, fi on vouloit en faire la dépenfe.* Délices de la Grande Bretagne, p. 1603.

SHAPOR ou SHAPOUR, ville de l'Inde, dans les états du grand Megol, au royaume de Berar. Quelques uns veulent que ce foit la ville de Sora de Ptolomée. * De l'ifle, Atlas.

'S. HEERENBERG, comté des Pays-Bas, dans le comté de Zutphen.

SHEFFEUD. Voyez SHE ARIELD.

'S. HERTOGENBOSCH. Voyez BOIS-LE-DUC. 'S. HERTOGENDALE, abbaye de filles, dans les Pays-Bas, au Brabant, dans le quartier de Louvain.

'S. HERTOGEN-EYLAND, prieuré de filles, dans les Pays-Bas, au Brabant, & dans le quartier de Louvain, à une licue & demie de la ville de ce nom.

'S. HERTOGENRAD. Voyez ROLDUC. SHAPINS OU SIAPINS, ifle de la mer d'Ecoffe, & l'une des Orcades, vis-à-vis de la partie orientale de Mainland. Elle eft longue de fix milles & large de trois. Son terroir eft fertile comme celui des autres ifles du voifinage, & elle a un port qui eft fort bon. Il y a dans cette ifle une églife paroiffiale. Délices de la Grande Bretagne, p. 1423.

SHEAFIELD, bourg d'Angleterre, dans Yorck Shire, fur le Derby, au deffus de Rotherham. Ce bourg eft fort beau. Toutes les maifons font bâties de pierres de taille, & l'on y voit un vieux château affez fort, & quantité de forges où l'on travaille le fer, qui fe tire des mines du voilinage. On fait à Sheafield les meilleurs couteaux d'Angleterre, & un très-grand trafic de bled.

SHEADS-TINNEMOUTH ou TINMOUTH-CASTLE, ville d'Angleterre, dans le Northumberland. C'est une place forte, à l'embouchure de la Tyne, qui lui donne fon nom. Du tems des Saxons, on l'appelloit TunnaCeafter, & les anciens l'avoient nommée Tunnecellum. Elle eft défendue par un château magnifique & très-bien fortifié, fitué fur un rocher battu de la mer, & inacceffible de deux côtés. Les Romains y tenoient une escadre, pour s'opposer aux descentes des écumeurs de mer, & pour faire auffi quelques courfes fur l'ennemi, en cas de befoin.

SHEBAN ou SCIBAN, ville de l'Arabie heureufe, au pays d'Hadramont, ce qui fait qu'elle s'appelle aufli Hadramout. SHEBAN on SCHIBAM, eft auffi le nom d'une rude montagne, fur laquelle font fitués plufieurs villages, & où il y a des terres cultivées. C'eft une des plus renommées montagnes de l'Yemen, fur laquelle on a bâti une fortereffe. Sheban eft comme la capitale du pays d'Hadramout; on compte foixante un parafanges, & d'autres onze ftations entr'elle & Sanaa, & une station de Sheban à Damar. Cette montagne, fuivant Alazizy, eft extrêmement peuplée, quoiqu'elle foit d'un très-difficile accès. On y trouve de la cornaline, de l'agathe & d'autres pareilles pierres d'une grande beauté. Le cherif Edrefi remarque qu'il y a deux villes en Hadramout, l'une appellée Tarim, & l'autre Sheban; que Sheban eft une fortereffe presque imprenable, bien munie & fituée fur la montagne de même nom, & il ajoute que fur cette montagne il y a plufieurs villages, des champs cultivés & des eaux courantes.* Abulfeda, Descr. de l'Arabie heureufe.

SHEFFIELD, bourg d'Angleterre, dans la province d'Yorck. On y tient marché public. * Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 1.

SHEFFORD, bourg d'Angleterre, dans la province de Bedford. On y tient marché public. * Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 1.

SHEFNALL, bourg d'Angleterre, dans le Shrewsbury. On y tient marché public.* Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 1.

SHELADY, baronnie d'Irlande, dans la province de Leinster. C'est une des fix qui compofent le comté de Wicklow.* Etat préfent de la Grande Bretagne, t. I.

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SHELBURNE, baronnie d'Irlande, dans la province de Leinster. C'est une des huit qui compolent le comté de Wexford. Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 3.

SHELLILOGHER, baronnie d'Irlande, dans la province de Leinfter. C'eft une des onze qui compofent le comté de Kilkenny. * Etat préfent de l'Irlande, p. 41.

SHEPE-HAVEN ou SHIPHAVEN, port ou petit golfe d'Irlande, dans le comté de Dunghal, fur la côte feptentrionale, au couchant du lac de Swilie, dont il n'eft féparé que par un petit cap.

SHEPEY, ifle d'Angleterre. La riviere du Medway, ayant quitté Rochester, fe partage en deux branches, dont l'une, nommée WEST-SWALE, coule à l'occident, & l'autre appellée EST-SWALE, coule à l'orient; & toutes deux enfemble forment une ifle qu'on nomme Shepey. Elle peut avoir environ sept lieues de tour, fon terroir eft fertile, & fur-tout abondant en pâturages; mais elle manque de bois. On y voit deux ou trois villages remarquables, entr'autres Minster, où l'on a trouvé du bitume & du vitriol; & Queensborough, bon & gros bourg, la principale place de l'isle, avec un château bâti dans le quinziéme fiécle par le roi Edouard III. La pointe du nord-oueft, nommée Shirnaffo ou Sheer-neffe, eft occupée par un château qui défend l'entrée du Medway & de la Tamife. On dit qu'il n'y a point de taupes dans cette isle, & que même celles qu'on y apporte d'ailleurs n'y peuvent pas vivre. * Délices de la Grande Bretagne, p. 844.

SHEPHTONMALLET, bourg d'Angleterre, dans la province de Sommerfet. Il a droit de tenir marché public. *Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 1.

SHERBORN, bourg d'Angleterre, dans Yorckshire, à quatre heues au midi de la ville d'Yorck. Il est situé sur une petite riviere de même nom, & fe diftingue par fon marché & par fon école publique.* Etat de la Grande Bret. p. 127 & 129.

SHERBURN, Clarus fons, bourg d'Angleterre, dans Dorfetshire, vers le nord de la vallée de White-Hart. Le nom de ce bourg, qui eft confidérable, eft corrompu de l'ancien Schreburn, qui fignifie une fontaine claire & nette. C'a été autrefois une ville épiscopale, dont Adelme fut fait le premier évêque l'an 703. Dans le onzième siècle, Herman, évêque de Suning, ayant été appellé à la chaire épiscopale de Sherburn, unit ces évêchés, & des deux n'en fit qu'un; & dans la fuite fous Guillaume le Conquérant, l'évêché fut transféré à Salisbury; mais le bourg de Sherburn eft demeuré aux évêques. Un d'entre eux, nommé Royer, y conftruifit un château dans la partie orientale, vers l'endroit où il y avoit un beau vivier. Mais le vivier a été defféché il y a déja long tems, & l'espace qu'il occupoit eft couvert d'une belle prairie.* Délices de la Grande Bretagne, t. 3, p. 717.

SHINN ou SIN, lac d'Ecoffe, dans la province de Sutherland. Il eft le plus confidérable de tous les lacs de cette province, au fud-ouest de laquelle il eft frué. On lui donne quatorze milles de longueur; mais il eft fort étroit, n'ayant guères plus de douze à quinze compas dans fa plus grande largeur. Il eft parfemé de quelques petites isles remplies de gibier à poil & à plumes. Il fe décharge par un canal ou une riviere qui en tire le nom de Shinn, & qui après un petit cours de fix milles, fe jette dans le golfe de Taine, vis-à-vis de l'embouchure du Charroun. On a remarqué que ni le lac ni la riviere de Shinn, ne fe gelent jamais. Le lit de la riviere eft rompu au milieu, de fon cours, par une ca→ taracte, où l'eau fe précipite d'un haut rocher dans un creu profond avec grand fracas. Il s'y trouve une riche pêche de faumons. Le lac de Shinn fert comme de borne entre les deux grandes forêts de Dirry-Moir & de Dirry-Meanach. Dans la premiere, au nord-ouest du lac, il fe trouve une montagne nommée Arkill, où les cerfs ont tous la queue fourchue naturellement, de la longueur de trois pouces ; c'eft à cette marque qu'on les diftingue d'avec tous les au tres. La forêt de Dirry-Meanach, eft au fud-oueft du lac Shinn, daus la baronnie de Gruids, où il fe trouve des mon tagnes de marbre. La riviere de Shinn traverfe une vallée nommée Brachart, qui a vingt-deux milles de long.

SHIPTON, bourg d'Angleterre, dans la province de Worcester. On y tient marché public.* Etat présent de la Grande Bretagne, t. 1.

SHIREWOOD ou SHERYOOD, forêt d'Angleterre dans Nottinghamshire. Elle eft presque au milieu de ce

comté, & nourrit quantité de cerfs & de daims. On y voit naître diverses rivieres comme le Meden, le Mann & l'Idle, qui prennent toutes trois le chemin du nord.

SHOGGLE, ville de Syrie, au bord de l'Oronte, qu'on traverfe fur un pont de treize arcades. Elle eft grande; mais défagréable par le peu de netteté de les rues. On y voit un très-beau kan, fondé par le fecond Cuperli, grand vifir, avec un revenu fuffifant, pour fournir aux voyageurs une portion raifonnable de pain, de bouillon & de viande, que ceux qui en fouhaitent trouvent toujours prête. Le même Cuperli a fait ajouter à ce kan du côté de l'occident un autre carré pour l'entretien d'un certain nombre de pauvres. La riviere eft affez large devant cette ville, & cependant fi rapide, qu'elle fait tourner de grandes roues, dont on fe fert pour enlever l'eau par fa propre force. * Voyage d'Alep à Jerufalem, en 1697.

1. SHREWSBURY ou SHROPSHIRE, province d'Angleterre, en latin Salopienfis comitatus, Elle a pour bornes, au midi la riviere de Temde, qui la fépare des comtés de Radnor, de Hereford, & d'une partie de celui de Worcester : à l'orient le même comté de Worcester, & celui de Stafford; au nord la province de Chester ; & à l'occident une partie du pays de Gâles, favoir, les provinces de Denbigh & du Montgommery. Elle eft étendue du nord au fud, de la longueur de trente-cinq milles, large de vingtcinq, & fa circonférence eft de cent trente-cinq. Elle contient environ huit cents quatre-vingt-dix mille arpens de terre. On la partage en quinze hundreds ou quartiers; il s'y trouve une ville, quinze gros bourgs à marché, vingttrois mille deux cents quatre-vingt-quatre maifons, & cent foixante-dix églifes paroiffiales. Il y a cinq places qui ont droit de députer au parlement, Shrewsbury, la capitale, Bishops-Castle, Bridgenorth, Ludlow & Wenlock. Les comtés de Shrewsbury, le Bridgewater, de Stafford, de Bradford : le vicomte Weymouth, & quelques autres feigneurs ont divers beaux palais & de magnifiques maifons de campagne dans cette province. Eile eft arrofée d'un affez bon nombre de rivieres. La Saverne qui vient du côté de Montgommery, la traverse par le milieu, de l'oueft à l'eft & au fud-oueft, faifant une infinité de tours & de courbures. Elle reçoit au nord les rivieres de Worfe & de Terne, & celle-ci en engloutit une autre nommée Rodden. Au midi la Saverne ne reçoit rien que la petite riviere de Mêle. Mais la riviere de Temde, qui arrofe les frontieres méridionales de l'orient à l'occident, & groffie par les eaux de la Clune, du Corve & de Rea, après quoi elle entre dans le comté de Worcester. Cette province étoit anciennement habitée par deux peuples. Les Cornaviens poffédoient la partie qui eft au nord & au nord eft de la Saverne, & les Ordovins avoient l'autre partie. Les villes & bourgs où l'on tient marché, font:

Shrewsbury ou Salop, capitale,

Bishops-Castle, Witchurch

Bridgenorth,

Ludlow,

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*Délices de la Gr. Br. p. 395.

2. SHREWSBURY, ville d'Angleterre, dans la province de même nom, fur la Saverne. Čette ville fe nomme autrement SHROWSBURY, tire fon nom du faxon Scrobbeshirig, d'où les Normands ont fait Sloppes-bury, & les Latins Salopia. Les Bretons ou Gallois l'appellent Pengwern, à caufe d'un bois d'aulnes qu'il y avoit là. Cette ville eft l'une des plus belles, des plus peuplées, des plus riches, & des plus marchandes du royaume. Elle eft fituée à cent cinquante milles de Londres, dans une presqu'ifle que forme la Saverne, l'environnant de trois côtés, & approchant fes deux bords de fi près, qu'il s'en faut peu qu'elle ne foit une ifle entiere ; & il ne refte qu'un petit espace au nord, qui fait l'ifthme entre les deux lits de la riviere. La ville eft fur une colline, dont le fond eft rougeâtre, fermée de bonne murailles qui ont dix-fept cents pas de circuit, composée de cinq grande paroifles, partagée de belles, de larges rues, & ornée de divers édifices, tant facrés que féculiers. Deux

ponts de pierre fervent à entrer dans la ville, l'un à l'orient l'autre à l'occident, & l'on voit en particulier un vieux château, conftruit fur le haut de la colline au-deffus de la ville au nord, fur l'ifthme qui eft à la tête de la presqu'ifle. Il fut bâti dans l'onziéme fiècle par Roger de Montgommery, à qui Guillaume le Conquérant avoit donné cette ville. Le grand commerce, qui fe fait dans cette ville, y apporte beaucoup de richelles : ce qui la rend fi floriffante eft le voi finage du pays de Galles. Les habitans de cette isle font en partie Anglois & en partie Gallois, qui entendent également les deux langues, & par-là Shrewsbury eft le centre & le bureau de commerce de tout le pays de Galles. Les Gallois y apportent leurs cotons, leurs draps, & leurs bas d'eftame, & reçoivent du malt en échange. Les habitans eux-mêmes s'appliquent aux manufactures, & envoyent leurs frifes dans les autres provinces du royaume. Mylord Charles Talbot, auparavant comte de Shrewsbury reçut le titre de duc du roi Guillaume, avec la dignité de fecrétaire d'état. * Délices de la Grande Bretagne, p. 398.

1.SHROULE, baronnie d'Irlande, dans la province de Connaught. C'eft une des neuf qui compofent le comté de Mayo. * Etat préfent de la Grande Bretagne, 3.

t. 2. SHROULE, baronnie d'Irlande dans la province de Leinster. C'eft une des fix qui compofent le comté de Longford. * Etat préfent de l'Irlande, p. 43.

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SIADÆ, ifles de la Gaule Celtique felon Antonin. Ce font les mêmes que Strabon appelle Hyadeta, & connues aujourd'hui fous le nom de Sept Ifles. Voyez Sept Isles 1.

SIÆ, ville de la grande Arménie, felon Ptolomée, 1. §, c. 13.

SIAGATHURGI, nom d'un peuple dont parle Etienne le géographe, qui cite le périple de Martian. SIAGON. Voyez RAM ATHLECHI.

SIAGUL, ville de l'Afrique propre : Ptolomée, l. 4, c. 3, la marque fur le bord de la mer, entre Neapolis colonia & Aphrodifium. On croit que c'est aujourd'hui la ville de Suze.

SIAHA, canton de la ville de Jerufalem où demeuroient les Nathinéens, ou les ferviteurs du temple. I. Esdr. XI, 21.

SIAHCOUEH, ou SIAH-KUK. Ce mot fignifie, en langue perfienne, la montagne Noire. C'est le nom de différens lieux. D'Herbelot, Biblioth. or.

Le premier eft une chaine de montagnes, qui s'étend depuis le défert du Khorastan jusqu'au pays de Ghilan, qui est fur la mer Caspienne.

Le fecond lieu, qui porte le nom de Siah-Couch, eft une isle de la mer Noire, ou plutôt des Palus Meotides, à l'embouchure du Douna, ou Tanaïs, qui appartient à la province que les Arabes appellent Khozar, qui fait partie de la Ruffie & de la petite Tartarie.

Albergendi écrit dans fon fixiéme climat, que cette isle joint le pays d'Azak, qui eft celui des Cozaques. Ceft pourquoi il y a grande apparence que cet auteur, auffi-bien que les autres géographes orientaux, prennent le Douna pour le Dnieper, qui eft le Borysthène, à l'embouchure duquel eft la ville que les Turcs appellent aujourd'hui Sia-Couch, & nos géographes Ocziacou. Cependant le même Albergendi dit que la ville d'Affaf, ou Affof, eft dans cette ifle; ce qui a plus de rapport au Tanaïs qu'au Borysthène.

SIAKANIEN, ville de la Chine, fur la route du voyage que les Hollandois firent de Canton à Peking, à la gauche de la riviere de Kiam, au-deffous de Kinnungan. Elle est au pied d'une montagne, dont la pointe élevée panche un peu du côté de la province de Honan. Ses murailles enferment une bonne partie d'une montagne voifine qui fe laboure, & eft fertile. Il y a une fort grande & fort ancienne pagode où les Chinois vont en pélérinage de toutes parts. Les rues, qui

font la plupart pavées de caillous, font fort tortues, & vont en montant fur la côte de la montagne. On y voit deux arcs de triomphe qui font conftruits de pierres grifes, & fort beaux. Mais la plupart des maisons des habitans ont été détruites par les Tartares, qui la prirent trois fois durant la guerre. Elles a encore été prife trois fois dans les derniers troubles, par des brigands qui l'ont encore plus maltraitée que les Tartares.* Route des Hollandois à Peking,

P. 6.

SIALA, ville de la Cappadoce. Elle eft placée dans la Préfecture Tyanitide par Ptolomée, l. 5, c. 6.

SIALETE. Voyez COEL ALETE & SELLETICA. 1. SIAM, royaume d'Afie. Selon les plus juftes obfervations qui ayent été faites jusqu'à préfent: ce royaume s'étend depuis environ le feptiéme dégré de latitude feptentrionale jusqu'au neuviéme. Il a au feptentrion le Laos, à l'orient Keo & Camboye, au midi le grand golfe auquel il donne fon nom, & au couchant la terre de Malaca. Sa longueur qui fe prend du feptentrion au midi eft à peu près de deux cents vingt lieues, dans les endroits où elle n'eft point coupée par les états voifins. Sa largeur eft d'un peu plus de cent lieues dans fa plus grande étendue; mais elle n'eft guère de plus de vingt dans fa plus petite. * Gervaife, Hift. de Siam, p. I.

L'hiftoire des Siamois eft pleine de fables ; & les livres en font rares, parce qu'ils n'ont point, dit on, l'ufage de l'impreffion; car il n'eft pas beaucoup croyable qu'ils affectent de cacher leur hiftoire, comme le prétendent quelquesuns, puisque les Chinois, dont les Siamois femblent fe piquer de fuivre l'exemple en bien des chofes, ne font pas fi jaloux de la leur.

Le premier rois des Siamois eut nom Pra poat honne fourittep pennatui fonanne bopitra. Le premier lieu ou il tint fa cour s'appelloit Tch'ai pappe Mahùnatòn, dont on ignore la fituation. Dix autres rois lui fuccéderent, le dernier nommé Ipoia fanne Thora Thesma Teperat, transféra fon fiége à la ville de Tafoo Nacorà Loùang, qu'il avoit fait bâtir, & dont la fituation eft auffi inconnue. Le douzième roi après celui-ci, dont le nom fut Pra Pro Noome Thele Seri, obligea tout fon peuple à le fuivre à Lacontaï, ville fur une riviere qui descend des montagnes de Laos, & fe jette dans le Menam un peu au-dellous de Porfelouc, d'où Lacontaï eft éloignée de quarante à cinquante lieues : mais ce prince ne fe tint pas toujours là; il bâtit & habita la ville de Pipeli, fur une riviere dont l'embouchure eft à deux lieues au couchant de la plus occidentale embouchure du Menam. Quatre autres rois lui fucccéderent, dont Rhamatilondi, le dernier des quatre, commença de bâtir la ville de Siam, & y établit fa cour. Rhamatilondi eft le vingt-cinquiéme depuis,il vivoit en 1689. Ainfi les Siamois, qui prétendent que leur premier roi étoit en l'année 755, comptent cinquante deux rois en l'espace de neuf cents trente-quatre an

nées.

On prétend que le pere de ce dernier roi fut un ufurpateur, qui s'empara du fceptre après avoir fait mourir le roi légitime,& tous les princes du fang royal, excepté deux dont on n'a point eu de nouvelles. Cet ufurpateur entra à main armée dans le palais, força le roi à fe refugier dans un temple; & ayant enfuite tiré ce malheureux prince de ce refuge, il le ramena au palais, & le fit déclarer déchu de la couronne, & indigne de regner; par cela même qu'il avoit quitté le palais. A cet ufurpateur fuccéda fon frere; parce que le fils, alors fans doute jeune, ne put, ou n'ofa lui disputer la fucceffion, & fe mit en fureté dans le cloître invioİable de Talapoin, & prit l'habit de l'ordre ; mais dans la fuite, il dépofleda fon oncle.

Les Siamois parlent deux fortes de langues, la vulgaire qui eft toute fimple, & en monofyllabes, & fans conjugaifon ni déclinaifon ; & une autre qu'on appelle langue balie, enrichie d'inflexions de mots, comme les langues européennes. Les termes de religion & de juftice, les noms de charges, & tous les ornemens de la langue vulgaire, font empruntés de la balie : les chansons auffi; & il femble de-là, que quelque colonie étrangere fe foit habituée autrefois au pays de Siam. On pourroit dire la même chofe de toutes les contrées des Indes, puisqu'elles ont toutes deux lan

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religions: mais ces deux royaumes peuvent les avoir puifées dans la même fource. Quoi qu'il en foit, on veut à Siam que ce foit Laos qui leur ait donné des loix, & même des rois: on veut à Laos que leurs rois & la plûpart de leurs loix viennent de Siam.

La figure des Siamois eft indienne : leur teint eft mêlé de rouge & de brun, leur nez court & arondi par le bout, les os du haut de leur joue gros & élevés, leurs yeux fendus un peu en haut, leurs oreilles plus grandes que les nôtres; en un mot, ils ont toute la phyfionomie indienne & chinoise, leur contenance naturellement accroupie, comme celle des finges, dont ils ont beaucoup de manieres, entr'autres une paflion extraordinaire pour les enfans. Le roi de Siam luimême en éleve une quantité jusqu'à l'âge de fept à huic ans lorsque l'air enfantin les quitte il ne s'en foucie plus.

quaran

La ville de Siam eft peu habitée, quoiqu'elle foit grande, & le pays l'eft encore moins. Les différentes nations qui habitent cette ville, & qu'on veut être au nombre de te, occupent des quartiers différents. Il faut croire que la nation ne veut pas un plus grand peuple, puisqu'on le compte tous les ans, & qu'on le charge d'impôts & de corvées. Suivant ce compte, on a dit qu'il y avoit, dans la grande étendue de tout ce pays, dix-neuf cents mille amies feule

ment.

Les Siamois ont des bois propres à conftruire des vaisfeaux, & comme ils n'ont point de chanvre, leurs cordages font d'une écorce verte qui eft fur le coco, & leurs voiles de nattes de gros jonc. De tels agrès ne valent pas les nôtres ; mais leurs voiles ont cet avantage, qu'elles reçoivent mieux le vent, lorsqu'il n'eft pas à la route.

pe

Ils ont auffi des bois propres à bâtir des maisons, à la menuiferie, & à la fculpture. Il y en a de léger, & de fort fant, d'aifé à fendre, & d'autre qui ne fe fend point, quelque clou & quelque cheville qu'il reçoive. On appelle ce dernier bois-marie en Europe: c'eft le meilleur de tous pour les coudes de navires. Les arbres y font fi droits & fi hauts, qu'un feul fuffit à faire un bateau ou balon, comme parlent les Portugais, de feize à vingt toifes de longueur. Ils creufent l'arbre & en élargiffent la capacité par la chaleur du feu: relevent les côtés par un bordage d'une planche de même longueur enfin ils attachent aux deux bouts une prone, & une poupe fort haute un peu recourbées en dehors, qu'ils ornent de fculpture & de dorure, & de nacre de perle.

On ne trouve dans ce pays aucun des arbres qui croiffent en Europe, on n'y trouve non plus ni chanvre ni lin, & toutes les toiles s'y font de coton qui y eft fort commun.

Nul autre pays n'a, plus que celui de Siam, la réputation d'être riche en mines, & la grande quantité d'idoles, & d'autres ouvrages de fonte, qu'on y voit, eft une preuve qu'on les a mieux cultivées anciennement qu'à préfent. Leurs idoles, les lambris les combles de leurs temples font tout couvert d'or. On découvre encore tous les jours des puits creufés, & les reftes de quantité de four

neaux.

Il y a, dans le voisinage de Louvo, ville de ce royaume une montagne de pierre d'aimant, une autre près de Jonfalam, ville qui n'eft féparée de la côte de Siam, que de la portée de la voix humaine : mais l'aimant qu'on tire de Jonfalam, perd fa force dans trois ou quatre mois; peut-être en eft il de même de celui de Louvo.

On trouve de l'agate fort fine dans les montagnes, & on voit entre les mains des Talapoins, qui s'occupent à ces recherches, des pieces de faphirs & de diamans fortant de la

mine.

On trouve aufli quelques mines de fer qu'on fait fondre, & non forger. Auffi les Siamois n'ont que des ancres de bois ausquelles ils attachent des pierres, pour les faire couler à fond. Ils n'ont ni épingles ni aiguilles, ni clous, ni cifeaux ni ferrures, & n'employent par conféquent pas un clou à bâtir leurs maifons, quoiqu'elles foient toutes de bois : leurs fermetures font des cadenas, qui leur viennent du Japon, dont les uns font de fer, & les autres de cuivre très-mauvais.

Les terres du pays de Siam ne font point pierreuses; à peine y trouve-t on un caillou. Les lieux élevés, font arides & brûlés du foleil; l'inondation annuelle de la campagne fait àSiam la fureté & l'abondance de la récolte de ris; tandis

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