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Sur la côte occi

dentale :

Falacrium Proment.
Myla,

Eliconis fluv. Oftia,

Triocla
Agragas
Motuca,

Segefta,

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Tyndarium.

Timethi fluv. Oftia,

Legum,

Entella,

Agathyrium,

Alontium

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Gela,
Camarina,

Elerus,
Ina,

Cefaloedis,

Himera fluv. Oftis,

Elcethium.

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Therma Himera civit.

Olalis,

Meffenii,

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Orbita,
Catanai,

Batheos fluv. Oftia,

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Didyme, infula;

Hicefia, inf.

Ericodes, inf.

Phoenicodes, inf.

Lipara infula & civitas.

Evonymos, inf.

Strongyle, inf.

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Uftica infula & civitas,

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2. SICILIA, triple colline de l'Attique, au voisinage d'Athènes, felon Suidas. Paufanias, t. 8, c. 12, fait auffi mention de cette colline. Il dit que les Athéniens ayant confulté l'oracle de Dodone, il leur confeilla d'aller s'établir en Sicile; mais que cette Sicile étoit une petite colline peu diftante d'Athènes, & que les Athéniens, prenant l'oracle. dans un autre sens, porterent la guerre fort loin de leur pays, & jusqu'à Syracufe.

3. SICILIA; il y avoit un lieu de ce nom à Rome, dans le palais J. Capitolin en parle dans la vie de Pertinax, c. 11. Ce lieu devoit être au-delà de la galerie.

4. SICILIA, ifle de la Gréce. Etienne le géographe la met aux environs du Péloponnéfe.

5. SICILIA, ifle dont parle Euripide, in Phaniffis. Sibilinus fon commentateur veut que cette ifle fût entre la Chalcide & l'Aulide. Peut-être eft-ce la même que la précédente.

6. SICILIA. Ælien, Euftathe, Suidas, le Scholiafte de Théocrite, Saint Jérôme, le concile de Conftantinople, tenu fous Conftantin le Grand, & Etienne le géographe, donnent le nom de Sicile à une certaine portion de l'Italie, principalement à la partie voifine de l'ifle de Sicile. Cela n'est pas fans fondement ; car Thucydide l. 6, plus ancien que tous ces auteurs, dit que les Sicules, chaffés par les Opices, pafferent de ce quartier dans la Sicile ; & fi nous nous en rapportons à Servius & à Denys d'Halicarnasse, nous dirons que les Sicules furent la premiere nation qui habita originairement le pays où on bâtit depuis la ville de Rome, & qu'ils habiterent auffi divers autres cantons de l'Italie. Ces mêmes peuples, felon Pline, l. 3, c. 13 & 14, occuperent une partie de la contrée qui fut appellée Gallia Togata, après l'arrivée des Gaulois en Italie. Enfin Tite-Live, l. 23, met dans la Campanie des villes qu'il appelle Sicula urbes. Il n'en faut pas davantage pour juftifier Etienne le géographe des reproches que lui font Cafaubon, ad. 6. Strabon & Pintaut, ad Melam in Sinueffa. Jovien Pontanus remarque au fixiéme livre de fon hiftoire de Naples, qu'il y a encore en Italie des lieues qui confervent le nom des an

ciens Sicules.

SICILIA-MINOR. Voyez NAXOS.

SICILIA UMBILICUS. Voyez PERGUS.

SICILIBBENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconfulaire, felon la conférence de Carthage n° 198, où Quadratianus eft dit episcopus plebis Sicilibbenfis. On eft bien fondé à dire que ce fiége étoit dans la province proconfulaire; car Pratextatus Sicilibbenfis episcopus

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Le trouva en 419 au concile de Carthage, parmi les évêques de cette province, & Satius à Sicilibba opina dans le concile de Carthage, tenu fous faint Cyprien. La ville où étoit re fiége de cet évêché, eft nommée Sicilibra dans l'itinélaire d'Antonin, & Siciliba dans l'Anonyme de Ravenne. Voyez SICILIBRA.

SICILIBRA, ville de l'Afrique propre : l'itinéraire d'Antonin la marque à vingt-neuf milles de Carthage, entre Unuca & Vallis, à fept milles du premier de ces lieux, & à quinze milles du fecond, dans cet ordre

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SICILIOTE. Voyez ITALIOTA. SICIMA, ville de la Paleftine, dans la Samarie, felon Jofeph, 12, ant. c. 7, v. 1. Bel. Ind. c. 2, qui entend par-là la ville de Sichem. Voyez SICHEM.

SICIMINA & PAPINUS, montagnes d'Italie, dans la Gaule Cispadane. Tite-Live, l. 45, c. 12, en parlant de ces montagnes, fait entendre qu'elles étoient aux environs des champs appellés Macri Campi, aujourd'hui Valle di Montirone, felon Léander.

SICINI PORTUS. Voyez LUCINI. SICINUS, felon Ptolomée, l. 3, c. 15, SICENUS, felon Strabon, l. 10, p. 484, & SYCINUS, felon Pline, l. 4, . 12, ifle de la mer Ægée, & l'une des Cyclades, à l'occident de l'isle d'los. Pline nous apprend qu'elle fe nommoit auparavant Oonor. Ses habitans font appellés SICINITES, par Diogène Laërce, in Solone.

Στην δὴ τότ' ἐγὼ Φολεγάνδριος ή Σικινίτης 3
Utinam olim fuerim Pholegandrius aut Sicinites.

S'il en faut croire les fables des poëtes, Thoas, roi de Lemnos, & fils de Bacchus, avoit été garanti par fa fille du malheur où tous les autres hommes de Lemnos, qui furent malfacrés par leurs femmes, avoient été enveloppés. Il fut pouffé dans l'isle dont il eft ici queftion, & il époufa la nymphe Oenoe ou Oenoïs, de laquelle il eut un fils appellé Sicinus, qui donna fon nom à l'isle. On la nomme aujourd'hui SICHINO ou SrCINO; mais elle eft défignée dans les cartes marines fous les noms de Zetine, Setine ou Setin. Voyez SICHINO.

Près de la côte méridionale de cette isle, il y en a une petite qui femble lui être jointe; mais l'espace, qui eft entre deux, eft affez large pour y prendre fa route même en louvoyant. Au côté occidental on trouve un petit golfe, avec quelque verdure ; & l'on peut mouiller fur un bon fond de vingt, vingt-deux & trente braffes d'eau.

SICLI ou SICHILI, ville de l'isle de Sicile, dans le val de Noro, au fud-ouest de la ville de ce nom, environ à trois lieues, avec titre de baronnie. Elle eft fituée à la gauche d'une petite riviere, environ à moitié chemin, entre l'embouchure de cette riviere & la ville de Modica.* De l'Ifle, Atlas.

SICOBASILISCES, SICOS-BASILISSES, SICOS-BASILISSE, SICOS-BASILISCES, SICOS-BASILISCOS, OU SICOS-BASILICOS, lieu de l'Arménie. Il est marqué dans l'itinéraire d'Antonin, fur la route de Germanicia à Edissa, en prenant par Doliche & par Zeugma ; & il s'y trouve entre Germanicia & Doliche, à vingt milles de la premiere de ces places & à dix milles de la feconde. Il pourroit fe faire qu'aucune des ortographes fous lesquelles ce lieu eft défigné dans les divers manuscrits ne feroit la véritable, & qu'il faudroit écrire SYCOS-BASILISSES; car il y a apparence qu'il avoit été ainsi appellé, à caufe de l'abondance des figues qu'on y recueille; & Athenée, l. 3. Deipn.c. 4, parle d'une espéce de figue 'nommée Exoßaria. C'eft le fentiment de Weffeling. SICOBOTES, peuples que Capitolin femble placer dans la Scythie Européenne. Voyez SIGIPEDES.

SICONII, mot corrompu dans Strabon pour ICONII. Voyez ICONII & VOCONTII.

SICOPOLIS. Capitolin dit qu'on a donné pendant quelque tems ce nom à la ville de Capouc.

SICORIS, fleuve d'Espagne. Il féparoit les Ilergetes des Lacetani.Céfar, Pline, Dion-Caffius, & Vibius Sequester en font mention; & il eft à croire que c'eft de ce fleuve que prétend parler Thucydide, 1.6, ineunte, lorsqu'il fair venir des bords du fleuve Sicanus en Espagne, les Sicaniens qui allerent s'établir en Sicile. Ce fleuve fut plus connu du tems de la guerre civile. Lucain, l. 4, V. II, le décrit ainfi en parlant de la ville Ilerda bâtie fur fes rives:

Colle tumet modico, lenique excrevit in altum
Pingue folum tumulo: fuper bunc fundara vetuftà
Surgit Ilerda manu; placıdis prælabitur undis
Hesperios inter Sicoris non ultimus amnes,
Saxeus ingenti quem Pons amplectitur arcu,
Hibernas paffurus aquas.

Ce fleuve fe nomme préfentement le Segre, & les Catalans l'appellent Agua naval.

SICULENSII, peuples de l'ifle de Sardaigne, felon Ptolomée, l. 3, c. 3.

SICULES, peuples de la Tranfylvanie, appellés dans leur langue Szekhely, & en langage rascien Zeckeli, da nom des lieux que ces peuples, Scythes d'origine, habiterent à l'extrémité de la Tranfylvanie, après avoir été chaffés de la Pannonie. Ils s'étendent vers les confins de la Moldavie, de la Pologne, de la Ruffie, & de la Valaquie. Leur pays eft divifé en fept territoires, qu'ils nomment tribunaux Siculiens; favoir, Sepfi, Orbai, Kesdi, Cfik, d'où dépend Gyirgyo, Kaszon, Maros, Uduardhely; on y en ajoute encore deux autres, qui font ; Marcus-Zeck & Aranias Keck. La province que ces peuples habitent eft auffi nommée Sicules, & les Allemands l'appellent Zeckonland.

SICULETUM. Voyez TIBUR.

SICULI. Voyez SICILIA & SICANI.

SICULIANO ou SICULIANA, ville de l'ifle de Sicile, dans le val Mazzara, à la gauche de Fiume di Cani, environ à deux milles de la côte. C'eft l'ancienne CENA.* De Ifle, Atlas.

SICULONES, ancien peuple d'entre les Cimbres, qui habitoient au nord de la presqu'ifle appellée Cimbrique, felon Ptolomée, l. 2, c. 11. On trouve dans quelques exemplaires SIGULONES. Voyez ce mot.

SICULOTÆ, peuples de la Dalmatie, felon Ptolomée, 1. 2, c. 17, & Pline, l. 3, c. 22 : ce dernier dit qu'ils étoient partagés en vingt-quatre décuries.

SICULUM-MARE. Voyez AUSONIUM-MARE.

SICUM, ville de l'Illyrie, dans la Dalmatie, fur la côte: Prolomée, 1. 2, c. 17, la marque entre Scardona & Salona, & Pline, 1. 3 c. 22, nous apprend que l'empereur Claude y envoya des foldats Vétérans. Sophien veut que ce foit préfentement Sebenico.

SİCYONE, ville du Péloponnése, dans l'Achaïe propre, & dans les terres, près de l'Afopus. Cette ville, autrefois puiffante, & qui eut fes propres rois, devint enfuite libre; & durant la guerre des villes de la Gréce, fut tantôt foumife aux Athéniens, tantôt aux Lacédémoniens. Demos thenes, dit Justin, l. 13, c. 5, Sicyona, Argos & Corinthum, ceterasque civitates eloquentia fua Athenienfibus junxit ; & on lit dans Thucydide, l. 5, p. 397, que les Lacedémoniens à iv Evans is ines Titoav, ftatum in Si τὰ Σικυῶνι ὀλιγες κατέστησαν cyone ad paucos redegerunt. Quoique Sicyone fut dans l'Achaïe, comme le marque Pline, 1. 4, c. 5, elle a été quelquefois comprise dans l'Argolide, & y étoit du tems de Paufanias, qui dit, 1. 8, c. I :» Du côté de Lechée, » les Corinthiens font bornés par les Sicyoniens, qui de ce » côté font les plus reculés de tous les peuples de la domi» nation d'Argos ». Il ajoute enfuite: » Au-deffus de Si» cyone c'est l'Achaïe, qui s'étend jusqu'au rivage de la » mer ». Tite-Live,l. 32, c. 19, la met auffi dans l'Achaïe: Legatis ad Achaos miffis, Sicyone datum eft concilium. Les ouvriers de Sicyone le disputoient à ceux de Corinthe pour la perfection des ouvrages; & c'eft delà que les fouliers de Sicyone étoient paffés comme en proverbe. Ils étoient fi galans, qu'il n'étoit pas permis à un homme d'un caractère grave de les porter ; ce que Ciceron, l. 1, de orat. c. 54. fait voir par l'exemple de Socrate.

Cette ville nommée préfentement Bafilica ou Bafilico, étoit encore confidérable lorsque les Vénitiens étoient maî

tres

tres de la Morée; mais ce n'eft plus à préfent qu'un monceau de ruines, où il n'y a plus que trois familles de Turcs & autant de chrétiens. On dit dans le pays que cette défolation eft arrivée par la pefte, il y a environ quatre-vingts ans, & que ce fleau avoit été regardé comme un châtiment de Dieu fur les Turcs, qui avoient profané une églife chrétienne, en la changeant en mosquée. On ajoute que le vaivode, qui avoit ordonné ce changement, tomba mort par terre la premiere fois qu'on y lut l'alcoran.Elle eft fituée fur une montagne, à une lieue du golfe de Lépante, & la riviere Afopus palle au-deffous, du côté de l'orient, où il y a quelques moulins à poudre. Il y refte quantité de ruines anciennes & modernes. On voit entr'autres la muraille de la citadelle, plufieurs églifes, avec quelques mosquées; & affez loin de la citadelle, du côté de l'occident, on voit une mafure appellée le palais des Rois. Cet édifice, qui n'étoit que de briques, paroît fort ancien. Le chevalier Wheler auroit été tenté de le prendre pour un bain, à caufe de quelques canaux qui font fous la muraille pour y porter de l'eau. On trouve derriere, & affez loin delà, une montagne formée en croiffant, & qui pourroit être artificielle. C'étoit un théâtre, ou un ftade. Il y a dans cette montagne quantité de cavernes & de voutes fouterreines. Wheler, * Voyage d'Athenes, 1. 3.

que

ŠICYONIA, contrée du Péloponnése, dans l'Achaïe propre. Strabon, 1. 8, & Tite Live, 1. 23, c. 15, difent le fleuve Nemée la féparoit du territoire de Corinthe. Ptolomée, l. 3, c. 15, qui remarque qu'on la nomma d'abord Micone, & enfuie Ægiali, lui donne deux villes; favoir, Phlius & Sicyone, toutes deux dans les terres.

Voici ce que les Sicyoniens racontoient eux-même de leur origine, felon Paufanias, 1. 2, c. 5, trad. de l'abbé Gedoyn, p. 156: » Egialée, originaire de leur pays, en » fut le premier roi; fous fon regne, cette partie du Péloregne, cette partie du Péloponnése, qui s'appelle encore aujourd'hui l'Egiale, prit » fa dénomination: dans cette contrée, il bâtit en rafe » campagne la ville d'Egialée, avec une citadelle, qui » occupoit tout le terrein, où ils ont à préfent un temple » de Minerve: Egialée fut pere d'Europs, dont nâquit » Telchis, qui eut pour fils Apis. » Cet Apis devint fi puiffant, avant l'arrivée de Pelops à Olimpie, que tout le pays, qui eft renfermé dans l'ifthme, pris le nom d'Apia. Les descendans d'Apis furent Thalxion fon fils, Egire fils de Thalxion, Thurimaque fils d'Egire, & Leucippe fils de Thurimaque. Leucippe n'eut qu'une fille, qui s'appelloit Chalcinie, & qui eut un fils de Neptune. Leucippe prit foin de ce fils, & lui laiffa fon royaume en mourant. Ce fils fe nommoit Pérate, & fut pere de Plemnée. Celui-ci eut Orthopholis, qui, felon les poëtes, fut élevé par Cérès. Orthopholis eut Chryfarte, de laquelle Apollon eut Coronus pere de Corax & de Lamedon. Corax étant mort fans enfans, Epopée, qui étoit venu de Theffalie peu de tenis auparavant, s'empara du royaume, & ce fut, dit on, fous fon regne, qu'une armée ennemie entra pour la premiere fois dans ce pays, qui jusques-là n'avoit jamais été troublé par aucune guerre. Voici quel fut le fujet de celle-ci Antiope, fille de Nyctée, étoit alors célébre dans toute la Grèce, pour fa rare beauté. Epopée l'enleva, & les Thébains, pour venger cet affront, marcherent aufli tôt contre lui: le combat fut fanglant. Nyctée y reçut une bleffure mortelle Epopée remporta la victoire; mais il fut bleflé aufli. Nyctée s'étant fait reporter à Thèbes, & fentant fa fin approcher, laiffa l'adminiftration du royaume à fon frere Lycus; car le royaume appartenoit à Labdacus fon pupille, fils de Polydore, & petit-fils de Cadmus ; il le conjura de venger fa mort, de combatre Epopée avec de plus grandes forces, & de punir Antiope, fi elle tomboit entre les mains. Mais Epopée mourut, & la mort mit fin à la guerre: Lamedon, qui lui fucceda, renvoya Antiope à Thèbes : en y allant, elle acoucha, proche d'Eleuthere, de deux enfans, fur quoi Afius; fils d'Amphiptoléme, fit les vers fuivans.

La charmante Antiope eut pour pere Afopus, Pour amant Epopée, & Jupiter lui-même, Pour enfans deux héros, Amphion & Zetus. Lamédon n'eut pas plutôt pris poffeffion du royaume, qu'il fongea à fe marier; il époufa Pheno, Athénienne, fille de Clytius. Dans la fuite, le voyant attaqué par deux puiffans ennemis, Archander & Architele, tous deux fils d'Achéus, il fit venir Sicyon de l'Attique, pour lui aider à foutenir la

guerre contre eux, & afin de fe l'attacher davantage, il lui fit époufer fa fille Zeuxippe. Par ce mariage, Sicyon acquit lui-même le royaume: le pays prit fon nom; il fut appellé Sicyonie, & la ville Egialée le nomma Sicyone. Les Sicyoniens prétendent que Sicyon étoit né, non de Marathon fils d'Epopée, mais de Metion fils d'Erecthée, & Afius eft auffi de cette opinion; mais Héfiode fait Sicyon fils d'Erecthée, & Ibycus le fait fils de Pélops. On convient qu'il laiffa une fille appellée Chthonophyle, qui eut de Mercure un fils nommé Polybe. Enfuite elle époufa Phylas, fils de Bacchus, dont naquit Andromas. Polybe régna à fon tour, & maria la fille Lyfianaffe à Talais, fils de Bias, & roi des Argiens. Environ ce tems, Adrafte, chaffé d'Argos, fe réfugia à Sicyone, auprès de Polybe, & y régna même après lui. Mais ce prince ayant été rappellé dans fa patrie, Janiscus, petit-fils de ce Clytius, qui avoit donné la fille à Lamédon, vint de l'Attique, & occupa le trône de Sicyone. Il eut pour fucceffeur Pheftus qui palloit pour fils d'Hercule. Pheftus s'étant transplanté en Créte, par le confeil de l'oracle, on dit que Zeuxippe, fils d'Apollon & de la nymphe Syllis, lui fuccéda ; celui-ci régna jusqu'à fa mort. Après lui, Hippolyte, fils de Rhopale, & petit-fils de Pheftus, obtint le royaume. Agamemnon lui déclara la guerre; mais fes forces épouvanterent Hippolyte, qui fe foumit. Son fils Laceftadès fut fon fuccelleur. Ce fut fous fon regne que Phalcès, fils de Téménus, à la tête d'une troupe de Doriens, fé rendit maître de Sicyone par furprife, durant la nuit; cependant, comme le roi descendoit d'Hercule, Phalcès ne lui fit aucun mauvais traitement, & partagea même le royaume avec lui. Depuis ce tems, les Sicyoniens font devenus Doriens, & ont commencé à faire partie des états d'Argos. La ville d'Egialée étoit alors fituée dans une plaine. Demétrius, fils d'Antigonus, la rafa, & en bâtit une autre, qu'il joignit à l'ancienne citadelle; & c'eft celle qui fubfifte aujourd'hui. Les Sicyoniens, continue Paufanias, font à préfent miférables, & fort différens de ce qu'ils étoient autrefois. Ils étoient déja réduits à cet état de foibleffe, lorsque par furcroît de malheur, ils furent affligés d'un tremblement de terre, qui fit de leur ville une folitude, & renversa beaucoup de monumens & d'édifices publics, qui étoient d'une grande beauté. Sur le chemin de Corinthe à Sicyone, l'on voit le tombeau d'un Pentathle Meffénien, nommé Lycus: fon tombeau n'est qu'un petit tertre, & à cette occafion, il eft bon de dire que les Sicyoniens jettent les corps morts dans une foffe, & les couvrent de terre : ils conftruifent un petit mur, qui regne tout à l'entour; puis ils élevent quatre colonnes, qui foutiennent un toit fait en forme d'aîles, déployées & penchées comme la couverture de nos temples : ils ne mettent aucune inscription fur la fépulture. Après le tombeau de Lycus, au-delà du fleuve Alope, l'on rencontre à main droite la ville d'Olympion ; à gauche, mais plus avant dans les terres, eft le tombeau d'Eupolis, poëte athénien, qui a fait des comédies. En avançant vers la ville, on voit, fur le grand chemin, le tombeau de Xenodice, morte en couche. Ce tombeau eft orné de peintures. Plus loin est le monument que les Sicyoniens ont élevé en l'honneur de ceux qui ont péri à Peliène, à Dyme, ville d'Achaïe, à Megalopolis, & auprès de Sélafie. Près de la porte, on voit un antre où il y a une fontaine : l'eau ne vient point de deffous terre; mais elle coule du haut de la caverne : auffi l'appellent-ils l'eau pentande. Dans la citadelle, pourfuit Paufanias, il y a un temple de la fortune furnommée Acrea, & auprès, un autre des Dioscures; les ftatues de ces divinités font de bois dans l'un & dans l'autre. Le théâtre eft au bas de la citadelle. Sur le devant, il y a une ftatue d'homme, qui tient un bouclier: on affure que c'eft Aratus, fils de Clinias. Derriere le théâtre eft un temple dédié à Bacchus : la ftatue du dieu eft d'or & d'yvoire ; il eft accompagné de bacchantes faites de marbre blanc: on prétend que c'étoient des femmes confacrées à Bacchus, & inspirées par ce dieu. Les Sicyoniens, ajoute encore Paufanias, ont plufieurs ftatues qu'ils renferment dans une espéce de facriftie. Mais chaque an née, durant une certaine nuit, ils les portent dans le temple; ils allument des flambeaux, afin d'éclairer la cérémonie, & chantent des hymnes compofées en vieux langage. La ftatue qu'ils nomment le Bacchéus tient le premier rang à cette proceffion; c'eft une ftatue qu'ils croyent avoir été confacrée par Androdamas, fils de Phlias; enfuite paroît

de Lyftus, autre ftatue que Phanès, difent-ils, transporta de Thébes à Sicyone, par ordre de la Pithie. Il eft certain que Phanès vint à Sicyone en même tems qu'Ariftomaque fils de Cléodée. En descendant du temple de Bacchus, dans la place, on trouve à main droite celui de Diane, furnommée Linnea. Ce temple eft fi vieux, qu'il n'a plus de toit. La ftatue de la déeffe y manque auffi, & on ne fait fi elle a été transportée ailleurs, ou fi elle a péri par quelque accident. Dans la place, il y a un temple dédié à la perfua fion: & voici la raifon que l'on en apporte. On dit qu'Apollon & Diane, ayant tué Python, vinrent à Egialée pour fe faire purifier; mais qu'on leur y fit une fi grande frayeur, qu'ils furent obligés de paffer en Créte, & d'avoir recours à Cramanor. En effet, on voit à Sicyone un endroit qu'on appelle encore aujourd'hui la Peur. On ajoute qu'auffi-tôt la ville d'Egialée fut frappée de la pefte, & que les devins, confultés, répondirent que ce fleau ne cefferoit point qu'Apollon & Diane n'euffent été appaifès; qu'en conféquence de cet oracle, on envoya fept jeunes garçons, & autant de jeunes filles, en habit de fupplians, fur le bord du fleuve Sythas; que le dieu & la déeffe fe laifferent fléchir à leurs prieres, & qu'ils voulurent bien revenir dans la citadelle de Sicyone. C'eft la raifon pourquoi l'on a confacré ce temple à la perfuafion, dans le lieu même où Apollon & Diane s'étoient arrêtés en rentrant dans la ville, & encore à préfent, ajoute Paufanias, ils pratiquent la même cérémonie tous les ans; car le jour de la fête du dieu, ils envoyent des jeunes enfans fur le bord du fleuve, & tirent du temple d'Apollon les ftatues des deux divinités, pour les porter dans le temple de la perfuafion. Ce temple eft dans la place, & l'on dit qu'anciennement Pratus l'avoit fait bâtir, parce que fes filles y avoient été guéries de leur frénéfie. L'on tient pour certain que Méléagre y fuspendit la lance dont il avoit percé le fanglier de Calydon, & que la flute de Marfyas y fut auffi confacrée ; car on dit qu'après le malheur qui arriva à ce Silène, fa Alute tomba dans le fleuve Marcias, que delà elle pafla dans le Méandre, & du Méandre dans l'Afope, qui la jetta fur le rivage, où un berger l'ayant ramaffée, la confacra ensuite à Apollon; mais toutes ces offrandes ont été brûlées avec l'ancien temple. Celui que j'ai vu, dit Paufanias, & la ftatue qui y eft, font modernes ; & c'eft Pytoclès qui en a fait la confécration. Auprès du temple de la perfuafion, il y a un palais deftiné aux empereurs romains: c'étoit autrefois la maifon de Cléon le Tyran; car du tems que la ville baffe fubfiftoit, Clifthène, fils d'Ariftonyme & petit-fils de Myron, s'empara du gouvernement, & Cléon en fit autant dans la ville neuve. Devant fa maison, l'on voit le monument héroïque d'Aratus; de tous les Grecs de fon tems, celui qui a fait de plus grandes actions. Après le tombeau d'Aratus, on trouve un autel dédié à Neptune Ifthmien : on voit auffi deux ftatues, l'une de Jupiter Melichius, & l'autre de Diane Patroa, toutes les deux fort groffieres, & fans art; la premiere eft faite en forme de pyramide, & l'autre taillée comme une colonne. Au même endroit, il y a un fénat & un portique qui porte encore le nom de Clifthéne fon auteur, car c'eft Clifthene qui l'a fait bâtir, & il l'a enrichi des dépouilles qu'il avoit remportées fur les ennemis, dans la guerre qu'il fit, conjointement avec les Amphictyons, contre les Cirrhéens. Au milieu de la place publique, il y a un Jupiter en bronze, fait par Lyfippe, & auprès une ftatue de Diane, qui est toute dorée. Aux envion voit un temple d'Apollon Lycéus; ce temple tombe en ruines, & n'a rien de curieux. Quant au furnom du dieu, voici la raifon que l'on en donne. On dit que les loups, devenus plus furieux qu'ils ne font d'ordinaire, fe jettoient fur les troupeaux, & les dévoroient, fans qu'on put les en empêcher; qu'Apollon indiqua aux Sicyoniens une espéce de bois fec, dont l'écorce, mêlée avec de la viande, faifoit mourir les loups; qu'ils pratiquerent ce reméde; & que les loups moururent tous: ils confervent encore de ce bois dans le temple; mais aucun d'eux ne fait de quel arbre eft ce bois. Près delà, vous voyez plufieurs ftatues de bronze rangées de fuite; ils croyent, dit Paufanias, que ce font les filles de Protus : cependant, fi l'on en juge par l'inscription, ce font d'autres femmes. L'on voit auffi un Hercule en bronze, de la façon de Lyfippe, & un Mercure Agoreus. Dans le lieu d'exercice, près le marché, il y a un Hercule en marbre; c'eft un ouvrage de Scopas. Le temple du dieu eft ailleurs. Toute l'enceinte de

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cette espéce d'académie, eft destinée aux exercices qu'apprennent les jeunes gens, aufli ne l'appelle t on point autrement que le Gymnafe. Au milieu eft le temple d'Hercule; on y voit une ftatue de bois d'un goût antique, & c'eft Laphaës de Phliafie qui l'a faite Hercule y eft honoré d'un culte tout particulier. On raconte à ce sujet que Phestus étant venu à Sicyone, remarqua que les Sicyoniens honoroient Hercule fimplement comme un héros, & fe contentoient de faire fon anniversaire; il ordonna qu'à l'avenir ils lui facrifieroient dans les formes. Depuis ce tems, ils égorgent un agneau, & en font rotir le ventre fur l'autel; ils mangent une partie de la victime, fuivant l'usage des facrifices, & offrent l'autre à Hercule comme à un héros; de forte qu'il eft révéré aujourd'hui comme un dieu, & comme un héros. Ils ont inftitué en fon honneur deux jours de fête, dont ils appellent le premier l'Onomate, & le fecond l'Héraclée. Du temple d'Hercule, on va à celui d'Esculape; dans le parvis de celui-ci, on trouve à main gauche deux chapelles qui fe joignent: dans l'une eft la figure du fommeil, mais il n'en reste plus que la tête ; l'autre eft confacrée à Apollon, & il n'y a que les prêtres du dieu qui ayent permiffion d'y entrer. Sous le portique qui eft devant le temple, on conferve un os de baleine, d'une grandeur prodigieufe. Derriere eft la figure du fonge, & tout auprès celle du fommeil, qui endort un lion : ils donnent à celle-ci le furnom d'Epidotès. A l'entrée du temple, vous voyez d'un côté une ftatue de Pan affis, de l'autre une Diane debout. Dans le temple, ce qui s'offre d'abord à vos yeux, c'eft un Esculape, mais fans barbe: cette statue est d'or & d'yvoire, & c'eft un ouvrage de Calamis; le dieu tient d'une main un fceptre, & de l'autre une pomme de pin. Les Sicyoniens difent que ce dieu leur eft venu d'Epidaure, fous la forme d'un dragon, duns un char attelé de deux mulets, & conduit par Nicegore Sicyonienne, mere d'Agaficlès, & femme d'Echétimus. Plufieurs autres statues, de grandeur médiocre, font fuspendues à la voute; il y en a une entr'autres qui eft affile fur un dragon, & qui, fi l'on les en croit, représente Aristodama, la mere d'Aratus, qui, felon eux, eut pour pere Esculape: c'est tout ce que ce temple contient de remarquable. Celui de Venus n'en eft pas loin; la premiere ftatue eft celle d'Antiope; car ils prétendent que les enfans d'Antiope étoient originaires de Sicyone, que pour cela leur mere vint s'y établir, & fe regarda toujours comme liée de confanguinité avec les Sicyoniens perfonne au refte n'entre dans le temple de Venus, excepté une femme, qui, en qualité de facriftine, s'oblige à n'avoir aucun commerce avec fon mari, & upe jeune vierge, qui en eft la prêtreffe, & dont le facerdoce ne dure qu'un an; fa fonction eft d'apporter les cuvettes & les vafes néceffaires au facrifice d'où elle prend fon nom. Les autres peuvent voir & adorer la déeffe du feuil de la porte, mais fans entrer plus avant. La déesse est affise ; c'est Canachus de Sicyone qui a fait cette ftatue, le même qui a fait l'Apollon Didyméen, pour la ville de Milet, & l'Apollon Isménien, pour celle de Thébes. LaVenus dont je parle eft d'yvoire & d'or:elle a fur la tête une espéce de couronne terminé een pointe, qui représente le pole; elle tient d'une main un pavot, & de l'autre une pomme. Ils lui offrent en facrifices les cuiffes de toutes fortes de victimes, à la réferve du porc, qui ne lui eft pas agréable; les autres parties de la victime fe brûlent avec du bois de geniévre; mais pour les cuiffes, on les fait rotir avec des feuilles de pédéros. Pline, l. 22, c. 34, dit que le pédéros eft une espéce de branche urfine, en latin Acanthus. Čest une plante qui croît à l'air, aux environs du temple, & nulle part ailleurs, ni même dans aucun endroit de la Sicyonie. Delà, on passe dans un lieu d'exercice, & en y allant, on trouve le temple de Diane Phéréenne, fur la gauche; la ftatue de la déeffe eft de bois : on dit qu'elle a été apportée de Pherés, d'où elle a pris fon nom. Pour le lieu d'exercice, c'eft Clinias qui l'a fait bâtir, & les jeunes gens y font inftruits encore aujourd'hui, on y voit encore une ftatue de marbre blanc, dont le haut eft un bufte de Diane, & le refte représente un Hercule de figure carrée, comme ces Hermés ou Mercures qui font fi communs. Lorsque l'on prend le chemin du côté de la porte, que l'on appelle facrée, l'on trouve auprès de cette porte un temple de Minerve, qui fut autrefois confacré par Epopée, & qui, foit pour la grandeur, foit pour la magnificence, l'emportoit beaucoup fur tous les édifices de ce fiécle; mais le tems n'a épargné que fa

réputation, car ce temple a été brulé par le feu du ciel, & l'on n'y voit qu'un feul autel que la foudre n'ait pas endommagé, & qui fubfifte dans le même état qu'il étoit du tems d'Epopée. Devant cet autel eft la fépulture du héros; auprès de fon tombeau l'on a rangé les ftatues de ces dieux, que l'on appelle préfervateurs, auxquels les Sicyoniens font des facrifices avec les mêmes cérémonies que les Grecs ont accoutumé de pratiquer pour détourner d'eux les mal

heurs.

On trouve enfuite deux temples, l'un bâti, à ce qu'ils difent, par Epopée, en l'honneur de Diane & d'Apollon, l'autre confacré à Junon par Adrafte; il ne refte aucune statue ni dans l'un ni dans l'autre ; mais au fond du temple de Junon, le même Adrafte a élévé deux autels, dont l'un eft dédié à Pan & l'autre au Soleil. En descendant du côté de la campagne, on rencontre le temple de Cérès; ils affurent que c'eft Plemnée qui l'a confacré en actions de graces de ce que la déeffe avoit bien voulu nourrir & élever fon fils. Du temple de Junon, bâti par Adraste, il n'y a pas loin à celui d'Apollon Carnéen, dont il ne reste plus que quelques colonnes ; les murs & le toit ont été détruits par le tems: il en eft de même du temple de Junon Prodomie, que Phalcès, fils de Teménus confacra autrefois pour avoir la déeffe favorable dans fon entreprife contre la ville de Sicyone. Quand on va de Sicyone à Phliunte, fi l'on fe détourne d'environ dix ftades; on trouvera fur la gauche le bois de Pirée. Le chemin qui mene à Titane eft de foixante ftades; il eft fort étroit, & peu commode pour les voitures. Quand on a fait environ vingt ftades, & que l'on a paffé l'Alope, qui eft à gauche, on trouve un bois facré, fort épais, où il y a un temple dédié à ces déeffes, que les Athéniens appellent Sévéres, & les Sicyoniens Euménides. Ils obfervent tous les ans un jour de fète en leur honneur. Ils prennent pour victimes des brebis pleines & les immolent; ils ufent d'hydromel dans leurs libations, & au lieu de couronnes ils employent des fleurs détachées : ils honorent à peu près de même les parques, qui ont leurs autels à découvert dans ce bois. Si on repaffe l'Afope, & que l'on reprenne le grand chemin, l'on fe trouve bientôt au haut d'une montagne, où les gens du pays difent que Titan faifoit autrefois fa demeure: ils croyent qu'il étoit frere du Soleil, & que de fon nom ce lieu a été appellé Titane. Le fens de cela eft fans doute que ce Titan étoit un homme appliqué à étudier les faifons en quel tems il falloit femer & planter, quel dégré de chaleur ou quel aspect de foleil eft néceflaire pour l'accroiffement & pour la maturité de chaque fruit; c'eft apparemment ce qui a donné lieu de dire qu'il étoit frere du Soleil. Quoi qu'il en foit, quelque tems après lui, Aléxanor, fils de Machaon, & petit-fils d'Esculape, vint à Sicyonie & bâtit à Titane un temple en l'honneur d'Esculape. On a planté autour un bois de Cyprès; les environs du temple font habités par plufieurs perfonnes, & fur-tout par les miniftres du Dieu. Quant à la ftatue qu'on y voit, on ne fauroit dire de quelle mariere elle eft, ni qui l'a faite, fi ce n'eft Alexanor lui-même; elle eft couverte d'une tunique de laine blanche, & d'un manteau par deffus, de forte qu'il n'y a que le vifage, les mains & le bout des pieds qui paroiffent. Il en eft de même de la ftatue d'Hygeia, qui eft auprès, car on ne la voit pas facilement, tant elle eft cachée, foit par la quantité de cheveux, dont quelques femmes dévotes lui ont fait un facrifice, foit par les morceaux d'étoffe de foie dont on l'a parée. Quiconque entre dans ce temple, pour y faire fa priere, eft obligé d'adreffer enfuite fes vœux à la déeffe Hygeia. Aléxanor & Evémérion, ont auffi là leurs ftatues: tous les jours après le coucher du foleil on honore la mémoire du premier, comme d'un héros, & l'on rend des honneurs divins à l'autre. Cet Evémérion, comme l'on croit, eft le même que les Pergaméniens, autorifés par un certain oracle, nomment Télesphore & les Epidauriens Acefius. La déelle Coronis a auffi fa ftatue: elle pas expofée aux yeux du public; mais après qu'ils ont facrifié aux dieux avec les victimes ordinaires, qui font le taureau, l'agneau & le porc, ils portent cette ftatue dans le temple de Minerve, & là ils lui rendent leurs hommages. Du refte ils ne fe contentent pas de couper les cuiffes des victimes, comme dans les autres facrifices; mais ils font rotir à terre les victimes toutes entieres, à la réserve des oifeaux qu'ils brulent fur l'autel. Au haut du temple, fur le fronton, on voit Bacchus, Hécare, Vénus, Cerès &

n'est

la Fortune; toutes ces ftatues font de bois; mais le dieu en a une de marbre, fous le nom d'Esculape Gortynien. Les dragons facrés que l'on nourrit dans le temple, font d'abord quelque frayeur à ceux qui y entrent, mais en leur jettant à manger on les appaife, & on n'a plus rien à craindre. Au-dehors & dans le parvis du temple, on voit une statue de bronze d'un certain Granianus de Sicyone, qui aux jeux olympiques remporta deux fois le prix du double ftade, le premier en courant tout nud, & le fecond en courant avec fon bouclier. Il y auffi à Titane un temple de Minerve, où l'on porte tous les ans la ftatue de Coronis; celle de Minerve eft de bois & fort ancienne: on dit qu'elle a été frappée de la foudre. En descendant du haut de la montagne, on trouve un autel confacré aux vents, à qui une certaine nuit de chaque année un prêtre fait des facrifices; il pratique auffi autour de quatres folles quelques cérémonies fecretes, propres à appaifer la fureur des vents; il chante en même tems quelques vers magiques, dont l'on dit que Médée fe fervoit dans fes enchantemens. Si l'on prend le chemin qui mene de Titane à Sicyone, le long du rivage, on voit à gauche un temple de Junon, qui n'a plus ni toit ni ftatue. On croit que ce temple fut autrefois confacré par Prætus, fils d'Abas. Plus loin en tirant vers le port des Sicyoniens, fi l'on fe détourne un peu pour voir les Ariftonautes, c'eft ainfi que l'on nomme l'arfenal de Pellène, on trouvera à gauche & presque fur le chemin un temple de Neptune. Mais fi l'on prend le grand chemin entre les terres, on ne fera pas long-tems fans cotoyer l'Elinon, & enfuite le Scytas, deux fleuves qui vont tomber dans la mer. Le pays des Sicyoniens eft borné de ce côté par la Phliafie, dont la capitale Phliunte eft à quarante ftades de Titane. De Sicyone à Phliunte, le chemin est tout droit.

1. SIDA ou SIDE, ville de l'Afie mineure, dans la Pamphylie, fur le bord de la mer. Prolomée, l. 5, c. 5, la marque immédiatement après l'embouchure de l'Eurymédonte; mais Strabon met un fleuve entre deux. Cependant comme il ne nomme point ce fleuve, il y a apparence qu'il n'étoit pas confidérable. Il ajoute que Side étoit une colonie des Cuméens, & qu'on y voyoit un temple de Minerve. Le périple de Scylax fait auffi de Side une colonie des Cuméens, & lui donne un port. Ciceron, l. 3, epift. 6, ad Attic. Tite-Live, l. 37, c. 23, & Paufanias, 1.8, c. 28, parlent auffi de cette ville: & le dernier remar que que le Melas couloit aux environs. Les notices ecclé→ fiaftiques divifent la Pamphylie en deux parties: Sida étoit la métropole de l'une, & Perga la métropole de l'autre.. Dans Polybe le nom national eft zidians & Eidýrus, dans Etienne le géographe. Cette derniere ortographe eft préférée fur les médailles anciennes de cette ville. Le fénat romain écrivit aux habitans de Sida, en faveur des Juifs, afin qu'ils les regardaffent comme un peuple ami & allié. La ville de Sida, Side ou Sydy, eft aujourd'hui presque toute ruinée, & nommée Candelor ou Canelohora, felon Thevet & Molet, & Chirifonda felon Niger. C'étoit autrefois le fiége d'un archevêché, & on croit que ce fut la patrie d'Euftathe, qui fut un de fes plus illuftres prélats. Il vivoit dans le quatrième fiécle, & fut tiré malgré lui en 324 du fiége de Berythe, pour être mis fur celui d'Antioche, après la mort de S. Philogone. Quoique la vie toute réguliere & toute fainte qu'il menoit, le dût mettre à couvert de la calomnie, fes ennemis fubornerent une femme publique, qui foutint avec ferment à ce faint évêque qu'elle avoit eu un enfant de lui; & fur cette fauffe accufation, ils le firent exiler à Trajanopolis, ville de la Thrace. Il y mourut après avoir donné des exemples furprenans de patience & de fainteté ; ce qui l'a fait mettre au rang des faints. Cet Euftathe étoit différent de celui dont nous avons des commentaires fur Homére & fur Denys le Periegete. *1 Macc. c. 15, v. 23, an du monde 3865, avant JelusChrift 135, avant l'ére vulgaire 139.

2. SIDA, ville du Péloponnéfe, felon Paufanias, l. 3› c. 22. C'étoit une ville ancienne, & elle avoit été appellée Sida, du nom d'une des filles de Danaus. Ortelius foup çonne que ce pourroit être la même chofe que SIDUS, village du territoire de Corinthe. Voyez SIDUS.

3. SIDA. Nicéphore Callifte connoît un village de ce nom, dans la Palestine, environ à quinze cents stades de Céfarée de Paleftine.

SIPACA, ville de Lycie, felon Etienne le géographe.

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