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SIDÆ, lieu de la Bootie. Athenée, l. 14, c. 21, qui en fait mention, place ce lieu aux confins du territoire des Athéniens.

SIDALA, ville de la grande Arménie felon Prolomée, 1.5, 6. 13. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Sedala au lieu de Sidala.

SIDARISO, bourg de la Morée, dans la Zaconie, entre Mifitra & Malvafia, à peu près à égale distance de ces deux villes. On prend ce bourg pour l'ancienne Gerania, que d'autres croyent être Chrifto. * De Wit, Atlas. SIDARUS. Etienne le géographe connoît une ville & un port de ce nom.

SIDAYA ou SIDAYE, ville des Indes, dans la grande isle de Java, fur la côte feptentrionale de cette isle. Davity, ifle de Java, p. 739, dit que cette ville eft forte, ceinte de murailles, & la réfidence du roi de Surambaye. Il ajoute qu'on ne voit devant le port aucune défenfe contre la mer, qui a dix bralles de profondeur, avec un fond bourbeux ; de forte que dans un tems de tempête, on n'y fauroit de

meurer à l'ancre.

Reland, dans fa carte de l'isle de Java, nomme cette ville SYDAYE, & la marque à l'orient & allez près de Touban.

SIDDIN, lieu de la Palestine, au voisinage de la mer Morte. Il eft parlé de ce lieu au quatorziéme chapitre de la Genèfe. Saint Jérôme rend Sedim par Vallis - Silveftris. Voyez au mot VALLEE l'article Vallée du Bois. C'eft le puits du Bitume de Jofeph, ant. l. 1.

1. SIDE. Voyez SIDA.

2. SIDE, lieu de l'Alie mineure, dans la Troade, felon Strabon, l. 7, p. 321. Cafaubon croit que ce mot eft corompu. Je voudrois bien favoir, dit-il, en quel endroit de la Troade étoit le mont SIDA. En attendant que quelqu'un me le montre, je foutiendrai qu'il faut lire Ida. Tout homme fage, ajoute t-il, fera de mon fentiment, s'il jette les yeux fur cet autre paffage de Strabon, 7. 13, p 605. "HάTo T Λέκτου ῥάχις ανατείνεσαπρὸς τὴν ἴδην, ὑπέρκειται τῶν πρώτων τῷ κόλπου μερῶν, ἐν οἷς πρωτον τοὺς Λέλεγας ὁ ποιητὴς ιδρυμένους πεποιηκεν.

SIDEBUREN ou SIDDEBUIREN, bourgade des PaysBas, dans la seigneurie de Croningue, au quartier de Fivelingo vers les confins de l'Oldampt. Il y en a qui prennent ce lieu pour l'ancienne Statutanda. Jaillot, Atlas.

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*

SIDELA, ville de l'Afie mineure, dans l'Ionie, felon Etienne le géographe.

facré à Neptune. Il étoit en fi grande vénération parmi les Grecs, que les Macédoniens s'étant rendus maîtres de la Gréce, en conferverent le droit du refuge en fon entier. Ce fut en confidération de ce temple que l'isle fut appellée Pofidonia, du mot grec Honda, qui fignifie Neptune.* Dap per, Descr. de l'Archipel, p. 271.

Diane y étoit aufli révérée d'une maniere fort particulie re, & c'est pour cela qu'elle eft appellée dans Ovide la Calaurienne Diane. Cependant les poètes racontent que Calaurie appartenoit à Latone, & Delos à Neptune; mais qu'enfuite ils les changerent entre eux, d'où étoit venu le proverbe, pour Delos Calaurie, qu'on appliquoit à ceux qui récompenfoient un bienfait par un bienfait à peu près égal, ou qui rendoient la pareille.

Cette isle eft encore célébre par la mort de Démofthène, le plus fameux de tous les orateurs Grecs, qui étoit natif d'Athénes, & qui s'étoit enfui dans cette isle après la mort d'Alexandre, comme dans un afyle affuré contre les pourfuites d'Antipater, à caufe du temple de Neptune, dont nous avons parlé.

SIDERAS, nom d'un lieu que Zonare & Cédrène mettent aux confins de la Bulgarie & de la Romanie. Le dernier s'appelle aufli Siderocaftrum, Eidepóxaspor. L'hiftoire miscellanée, l. 21, le met dans la Romanie.

SIDERIS. Voyez SIDEN.

SIDERO, cap de l'isle de Candie, fur la côte orientale de l'isle, au territoire de Sittia. C'eft une longue pointe qui s'avance vers le nord oriental. Le long de ce cap, la mer a vingt-quatre à vingt-fix braffes de profondeur, fur un fond plein de corail rouge, où l'on peut mouiller & fe tenir à l'ancre en toute fureté. Il y en a qui donnent à ce cap le nom de S. Ifidoro, ou de S. Sidero. * De Wit, Atlas. Dapper, Archip.

SIDEROCAPSA, petite ville de la Turquie, en Europe, dans la Macédoine, au midi des ruines d'Emboli, & au nord occidental de Bolina, à quelque diftance du golfe de Contelle. On la nommoit anciennement Chryf. tes, ou Chryfitis. Du tems de Philippe, pere d'Alexandre le Grand, on trouva près de ce lieu une mine, qui rendoit mille talens d'or. Le grand feigneur en tire encote neuf ou dix mille ducats tous les mois ; & on dit qu'il y a dans la montagne cinq ou fix cents fourneaux appartenans à divers particuliers, qui font travailler à ces mines. * De l'Ifle, Atlas.

SIDEROPOLICHNA, ville du Péloponnése. C'est Chalcondyle qui en parle, 7. 8.

SIDEROPELUM, ville de l'Afie mineure, felon l'hisSIDEN, étang de l'Inde: Pline, l. 31, 7. 2, qui cite toire miscellanée, cité , par Ortélius. Ctefias, dit que tout y va à fond, & que rien n'y furnage. Le P. Hardouin remarque qu'Antigonus Caryftius, c. 161, p. 184, dit la même chofe de cet étang. Quelques manuscrits de Pline confultés par Ortélius, portoient Siderin au lieu de Siden. Ce dernier ajoute que cet étang, comme l'a remarqué Hermolaus, eft appellé Silia par Strabon, Silla par Diodore de Sicile, Sila par Arrien, & que les SILEI habitoient dans ce quartier.

1. SIDENA, ville de l'Afie mineure, dans la Lycie, felon Etienne le géographe. Le nom de cette ville eft corompu dans Cédrène, qui écrit Sidema pour Sidena.

2. SIDENA, contrée du Pont de la Cappadoce. Strabon, l. 12, p. 548, y met une ville nommée SIDEN, qui lui donnoit fon nom. Les habitans de cette ville font appellés SIDENI par Pline, l. 6, c. 4.

3. SIDENA, ville de la Troade, fur le Granique. Elle étoit ruinée du tems de Strabon, l. 13, p. 587.

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SIDENUM FLUMEN, fleuve du Pont, dans la Themiscyrêne. Pline, l. 6, c. 4., dit que ce fleuve mouilloit la ville de Polemonium.

SIDERA ou SIDRA, isle de l'Archipel, près de la côte de la Morée, entre les golfes de Napoli & d'Engia, anciennement Calauria. Strabon donne à cette isle trente ftades, qui font à peine une lieue de circuit, & la fépare de la terre ferme par un détroit de quatre ftades, ce qui s'accorde avec ce qu'en dit Pline, qui la place à cinq cents pas du continent. Il y avoit anciennement dans cette isle un temple con

SIDERORYCHIA, c'est-à dire, mine de fer, lieu de la Germanie. Ptolomée, l. 2, c. 11, le marque au midi du pays des Quades, près de la forêt appellée Luna.

SIDERS, bourg du haut Vallois, dans le diocèfe de Sion. Il eft renommé pour fes bons vins, & pour fon fafran; les carines y ont un couvent.* Délices de la Suiffe,

t. 4.

SIDETÆ, peuples de l'Afie mineure, dans la Pamphylie, felon Tite-Live, l. 35, c. 48. Ils prenoient leur nom de la ville Sida, comme le remarque Etienne le géographe : ce font les Sidita d'Arrien, 1. Alex. Il eft fait mention de ces peuples fur une médaille rapportée dans le tréfor de Goltzius; on y lit ce mot Zdrav.

SIDETANI. Voyez HEDETANI.

SIDICES, peuples de la Médie, felon Ortélius, qui cite Ptolomée, l. 6, c. 2, mais la plupart des exemplaires de cet ancien géographe portent Sidices. Ces peuples habitoient dans la Chroromithrène.

SIDICINUM. Voyez TEANUM.

SIDIRUS, lieu de l'Afie mineure, dans la Phrygie, au voifinage de la ville de Trallis. C'étoit la patrie de Chéremon, qui, à ce que dit Agathias, l. 2, engagea par fes prieres l'empereur Augufte à rétablir la ville de Trallis, qu'un tremblement de terre avoit renverfée. Du tems d'Agathias on voyoit à Sidirus un autel très-ancien, fur lequel on avoit élevé autrefois la ftatue de Chéremon; mais Agathias ajoute qu'il n'y vit point cette ftatue.

SIDODONA, petite ville de la Perfide, ou de la Caramanie. C'eft, dit Arrien, in Indicis, un méchant trou qui manque de tout. Voyez SIDONIA.

SIDOLOUCUM, ou SIDOLEUCUM, ville de la Gaule Lyonnoife. Elle cft placé dans l'itinéraire d'Antonin, sur la

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C'eft ainfi qu'il faut lire dans l'itinéraire d'Antonin, quoique la plupart des exemplaires prennent ces lieues pour des légions. L'erreur eft venue de Surita, dont l'opinion contraire aux manuscrits a été fuivie, jusqu'à ce que de Valois, ad Am. Mar. 1. 16, c. 2, ait reconnu la faute. Cette correction eft confirmée par la table de Peutinger, qui donne le même nombre de lieues entre les places dont il eft question: Auteffioduro 22. Aballo 16. Sidoloco 18. Auguftodunum 29. Ammien Marcellin écrit Sedelaucum, mot qui eft étrangement corrompu dans les anciennes éditions de cet. hiftorien. On lit Sedelocus dans l'épître d'Amulon, évêque de Lyon, à Théobold; & Sedilocus dans le martyrologe romain, où l'on trouve ces mots, le 8 des calendes d'octobre: In Auguftiduno civitate, vico Sediloco natalis fanctorum Andocii, Tyrfi. Le nom moderne eft Saulieu.

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SIDON, ville de la Phénicie, dans la Syrie, à vingtquatre milles de Sour, autrefois Tyr, à trente-cinq de Barut, & à cinquante de Damas. Cette ville fut fondée par Sidon, (a) fils aîné de Chanaan. Strabon, l. 16, met Sidon à quatre cents ftades de Béryte, & à deux cents de Tyr. La plupart dérivent le nom de Sidon de l'hébreu ou du fyrien Zada, y Piscari, qui fignifie pêcher. Jofué, 11, 8, la nomme Sidon la grande, par excellence; d'où quelques-uns (Vide Hieronym. Onomaft, in Cana.) ont pris occafion de dire que de fon tems il y avoit deux Sidon, une grande, & l'autre petite; mais aucun géographe n'a fait mention d'une feconde Sidon diftinguée de la grande. Jofué affigna Sidon à la tribu d'Afer; (b) mais cette triba ne put s'en mettre en pofleflion. Elle eft fituée fur la Méditerranée, dans une belle campagne, à une journée de Panéas, () ou des fources du Jourdain, ayant un bon Abulfeda la met à foixante-fix milles, ou vingt-deux lieues de Damas. Cette ville a été de tout tems fameufe par fon commerce. On l'appelle aujourd'hui Zaide ou Seide. On montre quelques médailles de Sidon, où l'on voit d'anciens caractères hébreux, dont fe fervoient les Juifs avant la captivité de Babylone. Les principales divinités des Sidoniens étoient Baal & Aftarte, ou le foleil & la lune. Ils adoroient auffi Hercule. Les Hébreux ont fouvent imité l'idolatrie des Phéniciens, fur-tour depuis qu'Achab, roi d'Ifraël, eut épousé Jéfabel, (d) fille d'Ethbaal, roi de Sidon. Il est très-fouvent fait mention de cette ville dans l'écriture.* (a) D. Calmet, Dict. (b) Josué, 19, 28. Judic. 1, 31. (c) Jofeph, Antiq. 1. 5, c. 2. (d) 3 Reg.

port.

17,31.

Maara des Sidoniens, Maara Sidoniorum. Jofué 13, 4, ville apparemment affez près de Sidon. D'autres croyent que c'étoit une caverne. La ville de Sidon avoit fon roi. Jézabel, qu'Achab époufa, étoit fille de Sidon, appellé Ethbaal, & l'écriture marque ce fait, comme un des plus énormes crimes qu'il ait commis. Un excellent interpréte croit que Didon, que Virgile a rendue fi fameufe par fon Enéïde, étoit la fœur ou la coufine de cette méchante princeffe. D'autres auteurs difent qu'elle étoit de Tyr.

à fon tour par ce prince, dans la plaine de Sidon, & y penfa périr l'an 1179.

Les foudans d'Egypte & de Damas ruinerent cette ville l'an 1253. Ils y tuerent huit cents chrétiens, & en mirent quatre cents aux fers. S. Louis la rétablit un peu après.

Les templiers, après la prife d'Acre, s'y retirerent, pour fe défendre dans le château qui eft dans la mer; mais fe voyant menacés d'une puiffante flotte ennemie, ils fe retirerent à Tortoze, & de là en Cypre.

Seyde à préfent n'eft plus que de médiocre grandeur. Elle eft bâtie fur un penchant, qui s'avance dans la mer du côté du feptentrion, & eft placée dans une grafle & riche campagne, bornée à l'orient & au midi d'agréables montagnes, qui font dans un éloignement allez jufte pour former une belle vûe.

Il y avoit, du tems de l'émir Facredin, un port bien commode. Ce prince le fit combler, pour empêcher que les galeres du grand feigneur ne priffent la coutume de s'y retirer, & pour le délivrer de la peur qu'elles lui donnoient. Il n'y a plus que les bateaux qui y mouillent l'ancre ; les navires prennent fond plus loin, & fe couvrent d'un rocher, qui forme une ifle près de la ville. Ce port eft défendu à fon ouverture par un vieux château, élevé fur un roc que la mer entoure, & qui eft joint à la ville par un pont affez long, mais fi étroit, que trois perfonnes en beaucoup d'endroits n'y peuvent paffer aifément de front. Ce château eft foible ni fes tours ni fes murailles ne font à l'épreuve du canon. S. Louis s'y retira, furpris par une armée de Sarrazins, qui fe retirerent après quelque foible infulte, & après avoir pillé la ville.

Toutes les marques confidérables de l'ancienneté de cette ville confiftent en quelques colonnes abattues. Elles font de marbre, ou d'une matiere encore plus précieufe. On les voit dans les jardins & dans les chemins, & on y trouve encore plufieurs petits morceaux d'ouvrages travail. lés à la mofaïque. Le tour des murailles n'eft presque fait

que

de maifons attachées les unes aux autres. A peine y voit-on quelques tourelles. Au lieu le plus élevé, il y a un château abandonné aux chevres, qui y broutent l'herbe & les arbriffeaux qui y croiffent. L'émir Facredia y avoit commencé un affez grand & beau palais, mais fa mort a laiffé l'ouvrage imparfait.

Les chrétiens du rite grec ont dans cette ville une petite églife, gouvernée par un évêque, qui permet aux religieux francs de prêcher dans fon églife.

Les chrétiens Maronites ont leur églife fur une montagne, à une petite lieu de la ville. Elle est dédiée au prophéte Elie, & ne confifte qu'en une tour de pierres mifes les unes fur les autres, jusqu'à la hauteur de fix ou fept pieds, & un petit autel fans aucune voute. Il y en a qui difent que Notre-Seigneur fe repofa fur cette montagne lorsqu'il paffa par les terres des Sidoniens.

Seyde a été honorée de la présence de S. Paul; & nous voyons dans les actes des apôtres, que lorsqu'on le conduifoit à Rome, il y paffa, & y fut reçu avec beaucoup de charité par les chrétiens qui y étoient. Mais la gloire de cette ville, c'est d'avoir vu le fils de Dieu, & de l'avoir oui louer la foi de la Cananée, & lui accorder ce qu'elle défiroit. On en trouve un monument dans un jardin de la ville, du côté de l'orient. C'est une belle colonne de porphyre, couchée par terre & abandonnée. On y voit aufli plufieurs pierres bien taillées. Les Turcs ont dans le même jardin une petite mosquée.

Les Sidoniens furent un des fléaux que Dieu employa pour punir les Israëlites de leurs défordres. Nabuchodo. nofor leur fit la guerre comme aux autres, & les mena captifs en Babylone. Alexandre prit la ville, en ôta le gou-les en ont éloignés peu à peu. vernement à Straton, qui y commandoit de la part de Darius, & le donna à un nommé Abdolominus, qui étoit jardinier, mais d'une famille fort illuftre.

Les François faifoient autrefois un grand négoce à Seyde: aujourd'hui ils y vont peu, parce que les concuffions qu'on prétend qu'ils y ont fouffertes de la part des Turcs,

Les Sidoniens étoient fort adonnés aux arts. Ce font eux qui ont inventé le verre, felon Bochard, dans fon Phaleg, & les toiles délicates de fin lin. Ils étoient encore meilleurs charpentiers que tifferans, & furent occupés à tailler & parer les cédres qui furent employés au temple de Salomon, & à celui que rebâtirent les Juifs à leur retour de la captivité de Babylone.

Dans les guerres faintes, Seyde fut prife par Baudouin I, affifté du roi de Norwége & de fa flotte.

Baudouin IV en chassa aussi Saladin'; mais il fut vaincu

SIDONA, contrée du pont Cappadocien, felon Prolomée, lib. 5, cap. 6. Strabon écrit SIDENA. Voyez ce

mot.

SIDONES, peuples de la Germanie: Ptolomée, I. 2, c. 11, les place entre les Luti-Buri & les Cogni, au midi des premiers & au nord de ceux-ci. Ces peuples habitoient entre l'Oder & la Vistule.

1. SIDONIA, ville de la Troade, felon Etienne le géographe.

2. SIDONIA & DREPANE. On lit ces mots dans Silius Italicus, l. 14, v. 269, mais les meilleurs manuscrits portent Sidonias Drepane, & alors SIDONIAS devient le furnom de la ville de Drepanum, en Sicile, ainfi appellée,

parce qu'elle avoit été fondée par les Carthaginois, nommés quelquefois Sidoniens, à caufe de leur premiere origine. Heinfius & Drakenborck aiment mieux lire SIDONIOS DREPANE; & dans ce cas Silius Italicus entendroit les Carthaginois ou Sidoniens, qui auroient reçu du fecours des habitans de Drepanum.

3. SIDONIA ou MEDINA-SIDONIA, ville d'Espagne, dans l'Andaloufie, à une journée & demie de Gibraltar, & à fept lieues du port de Sainte-Marie. Cette ville étoit autrefois le fiége d'un évêché, qui a été transféré à Cadix. Le pape Urbain IV confentit à cette tranflation, érigea l'églife de fainte Croix de Cadix en cathédrale, & envoya fes ordres à l'évêque d'Avila, pour faire tout ce qui étoit requis en pareille occafion. La bulle eft datée de Viterbe le 10 des calendes de feptembre, le fecond de fon pontificat, c'est-à-dire, en 1263; mais étant mort avant que cette affaire fût achevée, fon fucceffeur Clément IV, fit expédier une nouvelle bulle au même évêque d'Avila, avec ordre exprès de faire cette tranflation inceffamment, & nonobftant oppofition ou appellation quelconque. Cette bulle eft datée de Péroufe le 4 des nones de février, l'an premier de fon pontificat, en 1265. Cette tranflation ne put cependant être terminée qu'en 1267. C'est depuis ce tems-là que Cadix a été reconnue pour ville épiscopale, & que Sidonia a cellé de l'être. Voyez MEDINASIDONIA Labat, Voyage d'Espagne & d'Italie, t. 1,

P. 127.

*

SIDONIORUM - INSULA, ifle du golfe Perfique. Strabon, l. 16, p. 784, dit que ce fut une colonie venue de cette ifle, qui fonda la ville de Sidon en Phénicie. Il ajoute qu'on disputoit fi c'étoit des habitans de cette ifle dont Homére avoit voulu parler dans ces vers:

Αἰθίοπας δ ̓ ἐχόμην καὶ Σιδονίας, καὶ Ερέβους.
Venit & ad Aethiopes, & Sidonios & Erembos.

Ortélius croit que cette ifle eft la Sidodona d'Arrien. SIDONIUM-MARE. Voyez SYRIACUM-MARE. 1. SIDRA, golfe d'Afrique, fur la côte de la Barbarie, entre Tripoli & Barca. C'est un grand golfe appellé anciennement Syrtis magna. Le nom moderne lui eft venu de la petite ifle de SIDRA, qui eft au fond. On voit dans ce golfe les feches ou baffes de Barbarie, qui font dangereufes. Baud. Dict.

*

2. SIDRA, ou SIDERA. Voyez SI DERA. SIDRO, cap de Gréce, dans la Livadie, en latin Cynofura, & Dorifcum Promontorium. Il eft à l'embouchure de la riviere d'Afopo, dans le golfe de Négrepont.

SIDRONA, ville de l'Illirie, dans la Liburnie : Prolomée, l. 2, c. 17, la marque dans les terres. Le nom moderne eft Belas felon Niger. Voyez STRIDON. SIDUMANIUS: un manuscrit de Ptolomée, confulté par Ortélius, écrit ainfi le nom de la riviere Indumania. Voyez IDUMANIA.

1. SIDUS, Bourgade du territoire de Corinthe, felon Etienne le géographe, qui en fait aufli le port de la ville de Mégare. Cette bourgade étoit dans la Mégaride, felon Pline, I. 4, c. 7.

2. SIDUS, bourgade de l'Afie mineure, dans l'Ionie: Etienne le géographe la place au voifinage de la ville de Clazomène.

3. SIDUS, bourgade qu'Etienne le géographe met au voisinage de la mer Erithrée, ou bien près de quelque ville nommée Erythra. Voici le pallage en question, τῆς ̓Ερυθράς.

4. SIDUS, lieu de l'Afie mineure, dans la Pamphylie, felon Etienne le géographe. Ce lieu eft auffi connu d'Athénée, 1. 3.

SIDUSA, ifle de l'Afie mineure : Pline, 1.5, c. 31, la place fur la côte de l'lonie : Thucydide, 1. 8, p. 360, fait auffi mention de cette ifle. Etienne le géographe écrit Siduffa, & en fait une ville.

SYDIMA. Voyez SOLYMA.

1. SIE, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département d'luning, huitiéme métropole de la province. Elle eft de 2d 15 plus occidentale que Pekin, fous les 3.3 30 de latitude feptentrionale. * Atlas Sinens.

2. SIE EN BRIGNON, (la) abbaye. Voyez BRIGNON LA SIE.

SIECIECH, abbaye de Pologne dans le palatinat de

Cracovie, fur la Viftule. Elle eft de l'ordre de faint Benoît, & fut fondée l'an 1116, par Boleflas III, roi de Pologne. *Stanil. Sarnic. annal. Pol. l. 6.

SIEGBOURG, SIGEBERG, Ou SIGENBERG, ville d'Allemagne, au duché de Berg, fur la rive droite de la riviere de Sige, un peu au deilus de l'endroit où cette riviere reçoit celle d'Agger.

Il y a dans cette ville une riche abbaye réguliere de bénédictins.

SIEG, riviere d'Allemagne. Voyez SIGE.

SIEGEN, ville d'Allemagne, dans la Veteravie, fur la riviere de Sige, avec un beau château. Elle donne le furnom à une branche de la maison de Naffau. La principauté de Siegen, qui avec celle de Dillenbourg & de Hadamar, formoit autrefois le comté de Dillenbourg, renferme plufieurs bailliages où font les petites villes d'Her born fur la Dille, d'Hager, & de Freudenberg. * D'Audifret, Géogr. t. 3. La Forêt de Bourgon, Géogr. t. 1.

SIEGO, ville de la Chine, dans la province d'Iunnan au département de Lingan, troifiéme métropole de la province. Elle eft de 14 43' plus occidentale que Pekin, fous les 24 rs' de latitude feptentrionale. * Atlas Sinenf.

SIEMIUM, fiége épiscopal, dont parle faint Athanafe, t. 2. Epift. ad folitariam vitam agentes, qui nomme l'évêque de ce liége Domnes.

SIENE, ville fituée vers les frontieres d'Ethiopie, entre Thèbes & les grandes cataractes du Nil. On l'écrit ordinairement avec un Y, Syéne. Ezechiel, c. 29, 10, 30, 6, la met à l'extrémité de l'Egypte opposée au pays de Chus: A turre Syenes, ufque ad terminos Chus. Or le pays de Chus eft dans l'Arabie Pétrée, vers le fond de la mer Rouge;

כוש וערי כולג ממבדלמוגה mais on peut aufli traduire l'hébreu

de cette forte: depuis. Migdol jufqu'à Syéne, & jufqu'aux frontieres de Chus. Le pays de Chus étoit aufli l'Ethiopie proprement dite, qui est au-dessus & au midi de Siéne, qui eft la derniere ville d'Egypte. Migdol fignifie une tour, & on trouve une ville de ce nom dans Moïfe, Exod. 14, 2. Dans le chapitre 30, v. 6, Ezechiel met encore Migdol & Séne, comme les deux extrémités de l'Egypte : A turre Sienes, gladio cadetis in ea, ou felon l'hébreu, unap na depuis Migdol jusqu'à Siéne, &c. Joseph, de Bello, l. 5, c 11, donne deux mille ftades de long à l'Egypte, depuis Peluse jusqu'à Siéne. Quant à la ville de Siéne, elle eft fort connue chez les anciens, qui en parlent comnie de la derniere ville de l'Egypte, en tirant vers l'Ethiopie. Pline dit qu'elle eft dans une péninfule, fur le bord oriental du Nil, qu'elle a mille pas de circuit, & qu'il y a une garnifon romaine. Strabon, l. 17, dit qu'il y avoit trois cohortes romaines, pour empêcher les irruptions des Ethiopiens. Il ajoute qu'il y a dans cette ville un puits, où le foleil paroît à plomb, & fans faire aucune ombre à midi, lorfqu'il eft vers le commencement du figne de l'écreviffe. Pline, l. 2, c. 73, en parle auffi:

Solftitii die medio nullam umbram jacit. Et Lucain, l. 2, v. 587.

Umbras nufquam flecente Syene.

* Dom Calmet, Dict. Strab. Ptolom. Herod. Plin. Stephan. & alii.

SIENKIU, ville de la Chine, dans la province de Che kiang, au département de Taicheu, dixième métropole de la province. Elle eft de 4° 6' plus orientale que Peking, fous les 38d 32' de latitude feptentrionale. * Atlas Sinenf

SIENLIEU, ville de la Chine, dans la province de Fokien, au département de Hinghoa, feptiéme métropole de la province. Elle eft de 2 10' plus orientale que Peking, fous les 25d 28′ de latitude feptentrionale.

1. SIENNE, ville archiepiscopale d'Italie, dans la Toscane, & la capitale du Siennois, à neuf milles de Monte Pulciano, à onze de Florence, & à dix-huit de Péroufe, Pline l'appelle Colonia Senenfis, & Tacite Colonia Senienfis, & Plebs Senienfium. Le nom de Sena lui eft pareillement donné par Caton, par l'itinéraire d'Antonin, & par Prolomée. Ce dernier la met au nombre des villes de la Toscane. Volaterran nous dit qu'ayant examiné le fentiment de ceux qui croyent que Ptolomée n'avoit jamais

par

parlé de la ville de Sienne, & que cette prétendue Sena avoit été ajoutée, il avoit eu recours aux tables grecques de cet auteur, & qu'il y avoit vu que la ville de Sienne étoit une colonie des Romains, comme on peut voir dans. le livre des colonies où cette ville eft appellée Colonia Senienfis. Il y a lieu de croire que les Gaulois Sénonois ayant été challés par les Romains bâtirent cette Ville; & c'eft fans doute le fentiment de Polybe, quand il dit que les Gaulois Sénonois établirent une colonie qu'ils appellerent Sena, du nom de celle qu'ils avoient déja établie près de la mer Adriatique. Ce fentiment eft appuyé Godefroi, dans fon livre intitulé, la mémoire de toutes les chofes, lorfqu'il dit que les Gaulois Sénonois bâtirent cette ville dans le tems qu'ils avoient pour chef Brennus. Polycarpe dans fon fixiéme livre des chroniques dit la même chofe, & ajoute qu'ils la bâtirent pour les plus vieux, qui avoient befoin de repos. Le même auteur rapporte que ce fut 382, ans avant la venue de Jefus-Chrift. Le fentiment de Biondo dans fon Italia Illuftrata me paroît fort extraordinaire: car il dit qu'on ne trouve aucun ancien hiftorien qui parle de cette ville, & il affure avoir la dans le monaftere de faint George d'Alega à Venife, un vieux livre qui porte que la ville de Sienne fut bâtie par le pape Jean huitième, & par fix habitans de fix diocèles différents, favoir de Perugia, Chiufi, Arezzo, Fiefoli, Fiorenza, Volterra, & qu'à caufe de ces fix habitans elle fut appellée Siéne.* Leandro Alberti, Ital. p. 57. verfo & feq.

par

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C'eft une fable que j'ai refutée en prouvant que les anciens ont parlé de cette ville. Il paroît que Volaterran dans fes commentaires, a bien refuté les fix diocésains : il dit qu'il eft poffible que le pape Jean VIII ayant érigé cette ville en évêché, & lui ayant donné pour diocèfe les fix villes dont nous avons parlé, il lui ait donné en même tems le titre de ville felon l'ufage de l'église romaine; mais il ne s'enfuit pas delà que ce pape l'ait bâtie. Cela fe confirme par certaines infcriptions que l'on lit en marbre dans l'églife d'Arezzo. Il y en a une d'une donation faite le tribun Zenobius, fils de Landric, fénateur romain, homme riche & puiffant, en 370, fous le pontificat de Damafe. On voit une autre infcription qui parle de la fondation de l'église de fainte Marie que le même Zenobius fit bâtir auprès du château de Sienne. On peut voir encore aujourd'hui cet endroit à Sienne auprès de la porte de faint Marc, vers la place du vieux château. L'on y découvre encore quelques ruines de murailles, & quelques fouterreins. On trouve auffi dans l'églife d'Arezzo une infcription qui dit que les romains ont bâti le château de Sienne; mais on doit entendre que les Romains ne firent que le rétablir & l'agrandir, afin de pouvoir y loger leurs colonies ou les habitans qu'ils y avoient envoyés, puifque nous avons vû que les Gaulois Sénonois l'avoient déja bâti.

La ville de Sienne eft fituée fur une colline, & fort bien bâtie; mais fes rues font incommodes, parce qu'il faut fans ceffe monter & defcendre. D'un autre côté cette fituation fait que les maisons jouiflent d'un air plus pur; & comme elles ne fe dérobent point l'air les unes aux autres, il y a peu de villes au monde plus faines & moins fujettes aux maladies. Les rues font toujours très-propres. Elles font pavées de briques mifes de champ ; & pour peu qu'il pleuve ou qu'on lâche les fontaines, qui font en grand nombre dans toute la ville, il eft impofible qu'il y reste aucune ordure. * Labat, Voyage d'Italie,

tom. 3.

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La Cathédrale, quoique bâtie à la gothique, eft un édifice achevé. Elle eft entierement revêtue de marbre, en dehors & en dedans. Tout autour de la nef, en dedans il y a un corridor, où font les ftatues des papes. Le pavé eft de marbre blanc & noir, rapporté dans le chœur en maniere de marqueterie, ou de mofaïque. Cet ouvage a été commencé par le Duccio & fut achevé par Dominique Beccafumi. La partie la plus près du chœur eft la mieux confervée; on y voit le facrifice d'Abraham, & le palla ge de la mer Rouge. La voute de l'églife eft azurée & parfemée d'étoiles d'or. De l'églife on entre de plein pied dans le lieu où étoit autrefois la bibliotheque, où l'on voit les belles peintures à fresque, qui repréfentent toute T'hiftoire du pape Pie II. Le deffein eft de Raphaël, mais la peinture eft de la main de Pietro Perugin fon maitre,

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du Bernardin, & du Pinturicchio. * Miffon, Voyage d'Italie, t. 2.

La grande place s'appelle Banda. Sa figure eft ovale Elle eft creufe dans fon milieu, & il femble qu'on en ait voulu faire un amphithéâtre ou un baffin pour repréfenter quelque combat naval. La ville fans le fecours d'aucune riviere a des fontaines en alfez grand nombre, & affez abondantes pour remplir cette place à une certaine hauteur. On prétend que la figure de cette place donne la commodité à tous ceux qui y font de fe voir les uns les autres. Le palais de la communauté qui eft comme l'hôtel de ville, eft dans cette place. Il eft grand & bien bâti. On y fait voir aux étrangers une grande fale, où s'affembloit autrefois le grand confeil. Elle eft ornée de bonnes peintures. Il y a deffous des loges, ou arcades, où s'affemblent les gens defœuvrés.

Il y a affez près du palais de la communauté une haute tour, qu'on appelle la Mangiana. Elle eft carée, fort fimplement bâtie de briques, trop petite pour avoir jamais été d'un grand ufage pour la défense de la ville; & comme elle eft dans un lieu bas, elle ne paroît que du côté de la porte, par laquelle on fort pour aller à Rome. Elle renferme l'horloge de la ville. Je crois que ç'a toujours été fon véritable & unique ufage.

La fontaine magnifique, qui eft dans la même place, mérite d'être vûe : outre qu'elle donne une quantité prodigieufe de très-bonne eau, elle a tous les ornemens que les architectes les plus habiles, les fculpteurs, & les fondeurs les plus experts, ont pu inventer. Le fameux Jacques de la Quervia, ou du Chêne, a taillé en marbre, ou jetté en fonte la plûpart des figures & des ornemens de bronze, auffi bien que les douze anges de bronze, qui font autour du grand autel de la cathédrale.

L'ordre de faint Dominique a un couvent magnifique à une extrémité de la ville, dans une grande & belle place, qu'on appelle le champ royal. L'églife eft ancienne, & encore dans le goût gothique, mais du plus beau, & elle eft ornée de maniere, qu'il femble qu'on n'ait confervé le gothique, que pour faire paroître davantage ce qu'on y a ajouté de nouveau. Le grand autel est isolé, & orné de deux ftatues de marbre, d'une excellente maniere, qui repréfentent, l'une l'illuftre fainte Catherine de Sienne, & l'autre fainte Madelaine. On conferve dans cette églife le chef de la premiere dans un reliquaire précieux, & quantité d'autres reliques. L'églife & les chapelles ont des tableaux des meilleurs peintres anciens & modernes ; & le Couvent, qui eft fort riche & fort grand, eft orné de tout ce qui peut convenir à l'état des religieux qui l'habitent. Il eft forti de cette maifon de grands hommes tant dans la piété, que dans les fcien

ces.

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Il n'y a guères d'ordres religieux qui n'ayent des maifons dans cette ville, & toutes bien bâties, avec des églifes magnifiques. Cinq papes ont pris naiffance dans cette ville, Alexandre III, Pie II & Pie III, Paul V & Alexandre VII: un grand nombre de cardinaux', d'évêques, de docteurs, de jurifconfultes, de philofophes & de médecins, de naturaliftes, d'hiftoriens, & d'orateurs célébres. Mais ce qui la rend encore plus recommandable, c'est le nombre des grands faints qui en font fortis.

La maison où demeuroient les parens de fainte Catherine de Sienne a été changée en un oratoire, & on a fait de fa chambre une chapelle, où les peintures, les ftucs, les fculptures, & les dorures, brillent de tous

côtés.

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Les Siennois font d'une délicateffe extrême fur le point d'honneur ; en cela on peut dire qu'ils outrent la matiere, & c'est une coutume dans ce pays paffée comme en loi, qu'une femme d'honneur, qui a reçu un affront, quelque innocente qu'elle puiffe être, demeure deshonorée; il faut qu'elle fe résolve à ne plus mettre le pied hors de fa maifon ou à quitter la famille, & à fe retirer dans un couvent pour le refte de fes jours.

Du refte on a remarqué que les hommes & les femmes à Sienne font communément bien faits & beaux, qu'ils ont le teint fleuri, & beaucoup d'efprit. Ils font propres aux fciences & aux arts: ils y réuffiffent prefque fans peine; ils parlent naturellement avec éloquence & pureté : ils s'expriment nettement, & n'ont point cettte prononciation gutturale des Florentins. Les Siennois fe piquent

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de politeffe & de franchife. Ils aiment les étrangers; & comme ils trouvent leur avantage à les attirer chez eux, ils ont pour eux beaucoup plus d'égards qu'on n'en a dans bien d'autres villes d'Italie. Ils ont accordé de grands priviléges à ceux qui y viennent étudier ; car il y a une univerfité fameuse pour toutes fortes de fciences.

Sienne imita les autres villes fes voifines, qui s'érigerent en républiques dans le démembrement de l'empire romain. Elle & les autres, comme Florence, Pife, Bologne, Ferrare, & bien d'autres, jouiroient encore de leur liberté, mais l'émulation & la jaloufie les brouillerent d'abord, & les armerent les unes contre les autres. Il fe forma enfuite des partis entre leurs propres citoyens. Les plus puilfans s'armerent les uns contre les autres, & leurs guerres inteftines les ont à la fin tous ruinés, & rendus fujets ou à quelqu'un de leurs concitoyens, ou à des étrangers. Durant ces démêlés les Siennois remporterent de grands avantages fur leurs ennemis. Ils défirent entr'autres les Florentins près du fleuve Arbia, à quatre milles de Sienne : ils leur tuerent trois mille hommes, & en firent quatre mille prifonniers qu'ils conduifirent à Sienne. Les Florentins épouvantés par une défaite fi générale, & ne comptant pas de fe pouvoir défendre dans la fuire, abandonnerent pour la plupart leur ville, & allerent s'établir à Bologne, à Lucques, & en d'autres endroits. Le jour de faint Jacques en 1526, les Siennois défirent encore l'armée des Florentins qui étoit venue alliéger leur ville pour y faire rentrer Petruccio, & plufieurs nobles qui avoient été challés. Les Florentins mis en fuite laifferent aux Siennois quinze groffes piéces d'artillerie, & plufieurs autres armes & bagages. Cette ville conferva fa liberté jufqu'à ce que Pandolfo Petruccio s'en rendit maître par furprife; ce tyran la gouverna jufqu'à fa mort, en y exerçant plufieurs cruautés. Après la mort, le peuple chaffa fes enfans, une partie de la noblelle, & recouvra ainsi fa premiere liberté qu'elle conferva pendant long-tems fous la protection de l'empereur. Mais enfin elle paffa fous la puiffance de Come I, duc de Tofcane. Philippe II, roi d'Efpagne, à qui fon pere avoit donné l'inveftiture de Sienne, comme fief de l'empire, s'ennuya de la longue guerre que cet état lui avoit caufée avec la France; & fongea à le céder au pape Paul IV, & aux Caraffes fes parens. Côme à qui cet état donnoit depuis long-tems dans fa vûe, feignit que le pape le vouloit détacher des Efpagnols, & qu'il n'étoit pas fort éloigné lui-même de fe joindre aux François, & de cette maniere il engagea Philippe à lui céder Sienne pour payement des fommes qui lui étoient dues.

Les grands ducs de Toscane ont laiffé à la ville de Sienne quelque petite ombre de fon ancienne fouveraineté. Ils ont confervé au chef de la police le titre de gonfalonier; mais ils fe font réfervé l'autorité toute entiere. Le gouverneur de la ville & de l'état, qui eft toujours un prince du fang, n'en lâche à cet officier que ce qu'il juge à propos, felon - l'exigence des cas, fans que cela puiffe diminuer en façon quelconque la dépendance entiere où on les a réduits. C'eft auffi pour les y contenir plus aifément, que le grand duc Côme I fit bâtir une citadelle aufli tot qu'il en fut maître. Elle eft autant bien fituée qu'elle le peut être pour le pays. Le feigneur gonfalonier paroît toujours vêtu de noir, avec un manteau d'écarlate, ayant avec lui cinq ou fix valets en jufte au-corps & manteaux galonnés, avec l'épée au côté.

Le pape Nicolas II célébra dans la ville de Sienne le concile général, où il fut décidé que l'élection des papes n'appar tenoit qu'aux cardinaux, comme l'on voit dans la vingt-troifiéme diftinction du décret. Cent & trente évêques fe trouverent à ce concile. Il feroit difficile de rapporter en détail tous les évêques & les archevêques que cette ville a donnés à l'églife, outre le nombre presqu'infini des grands hommes qui y ont pris naiffance. Ceux qui fe font le plus diftingués font entr'autres, Ugo, excellent philofophe & très-habile médecin, Frédéric Petrucio, favant jurisconfulte, Thomas Domo, appellé ordinairement le docteur de la vérité, Mariano Socino, qui fut un prodige de fciences, ayant excellé dans la géométrie, dans la mufique, dans la poëfie, dans l'art d'orateur, dans la philofophie, dans la jurisprudence, & dans l'agriculture. Barthelemi fon fils fe rendit auffi très-savant dans l'étude de la jurisprudence : les ouvrages qu'il nous a laillés font des preuves affurées de fa pro

fonde érudition: Bolgaremo, fi connu par fon éloquence & par fon favoir, & quantité d'autres, qu'il feroit trop long de citer, étoient aufli de Sienne.

Le territoire de cette ville eft très bon : il rapporte du bled, du vin en quanuté, & plufieurs fortes de fruits. Les terres qui font près de la mer, que l'on appelle ordinairement Maremma, produifent beaucoup de grains.

Il y a une bonne citadelle à Sienne, & quinze ou vinge tours carrées, comme à Viterbe.

L'univerfité qui eft dans cette ville fut établie en 1387, & a produit beaucoup de grands hommes.

La ville de Sienne porte pour armes la fameufe louve allaitant les enfans jumeaux. On y voit cette louve en divers endroits fur un colonne. Cela vient de ce que quelques-uns ont écrit que Sienne avoit été bâtie par les enfans de Remus.

2. SIENNE, riviere de France, dans la Normandie, au Cotentin, vers le midi du diocèfe de Coutances. Elle a fa fource dans la forêt de Saint-Sever, paffe par Bois-Benaftre & Saint-Maur des Bois, & ayant reçu Celesne audellas de Sainte Cecile, elle coule par Ville-Dieu; & groffie du ruilleau de Bordes, elle va arrofer les jardins & les prairies du prieuré de la Bloutiere : enfuite elle prend à droite la riviere de la Roche, paffe à Lorbe-Haye, & angmentée des eaux de la Giefe, qui a pris en patfant le ruisfeau de Cheffrêne, elle continue fon cours à Sourdeval, & delà coule entre la Haye Contelle & Hambie, où elle reçoit Hambiote : déja groffie d'un petit ruiffeau, qui a fa fource dans le bois de Hambie, & dans lequel on trouve beaucoup d'écrevifles. La Sienne coule enfuite à Batain & à Gavray, où le ruiffeau de Brente fe perd, & au-dellons dans la paroille de Ver, la riviere d'Airou, qui grollit beaucoup la Sienne, & le ruiffeau de Quillebec; après cela elle paffe aux moulins de Saint-Nicolas, à l'orient de Cerence, continue fon cours jusqu'au lieu qu'on appelle le Pont de l'Epine, qui eft entieremen: ruiné, & dont il ne refte aucun veftige. Enfin, la même riviere enflée de plufieurs ruiffeaux fans nom, palle entre Sey & Saint Louet, entre Quetreville & Trelly, entre Hienville & Contriere, entre Montchaton & Orval, au pont d'Urville, au PontNeuf, fous lequel est une belle pêcherie de faumons, & delà fous le pont de la Roque, où elle reçoit la Soule, pour aller fe perdre dans la mer du Havre. * Corn. Dict.

SIENNOIS, province d'Italie, dans la Toscane, avec titre de duché. Le Siennois, comme la ville de Sienne la capitale, a été fujet à de terribles changemens avant qu'il jouit de fa liberté, que les Espagnols lui enleverent vers le milieu du feiziéme fiécle. Ils vendirent ce pays peu de tems après au grand duc Côme, à la réserve du canton appellé delli Prefidii. Cette province, qui fait maintenant un des titres du grand duc de Toscane, a plus de foixantecinq milles du nord au fud, & presque autant de l'est à l'orient. Ses bornes au feptentrion font le duché de Floren ce, au midi la Méditerranée, à l'orient le Perugin, l'Orvietano & le duché de Caftro, & à l'occident une partie du même duché de Florence & de la même mer, dite mer de Toscane. Ses principaux lieux font:

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SIENPI (les) étoient des Tartares orientaux. Cetto nation, après la déroute des Huns du nord, entrerent en foule dans le pays que ceux-ci abandonnerent, & s'y établirent. Il paroît qu ils refterent leng-tems fans rois, n'étant gouvernés que par des chefs, fous la conduite desquels ils ravagerent en différens tems toutes les provinces feptentrionales de la Chine, depuis le Leaotong jusqu'au pays d'Artous. Dans la fuite, un de ces chefs réunit toutes ces hordes, & en forma un empire très-puillant dans cette partie de la Tartarie. Il établit fa cour à la montagne Tanhan, au-deffus de la riviere Yo Kieon Choui, qui eft éloignée de trois cents lieues de Kaolicou, vers le nord. Tous les chefs des hordes de l'orient & de l'occident se foumirent à lui.

Au

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