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cette fontaine aux prieres du prophéte Ifaïe: mais elle fubfiftoit long-tems avant ce prophéte; & il y a toute appac'eft la même que celle du Rogel ou du Foulon, rence que connue dans Jofué, c. 15, v. 7, c. 18, v. 16, & dans le livre des Rois. (b) La fituation de la fontaine du Rogel à l'Orient, & au pied des murs de Jerufalem, de même que la fontaine de Siloé, perfuade que c'eft la même fource; car il n'y en avoit qu'une de ce côté. Jofeph parle fouvent des eaux de Siloé, Îl dit, (c) que quand Nabuchodonofor affiégea Jerufalem, cette fontaine augmenta fes eaux, & que la même chofe arriva pendant que Tite fit le fiége de cette ville; avant l'arrivée des Romains, à peine pouvoit-on avoir de l'eau de cette fontaine pour de l'argent, & fi-tôt qu'ils curent commencé le fiége, elle en fourniffoit abondamment à leur armée.* (a ) Epiphan. de vita & morte prophet. p. 248. (b) 2 Reg. c. 17, v. 17. & 3 Reg. c. 1, V. 9. (c) Jofeph, de Bello, lib. 5, c. 26.

*

Ifaie, c. 8, v.6, dit : Ce peuple a méprifé les eaux de Siloé, qui coulent paifiblement, & je ferai venir fur hai les eaux de l'Euphrate, qui font fi rapides & fi abondantes, &c. S. Jerôme, in Jerem. c. 14, dit que la ville de Jerufalem n'a que la feule fontaine de Siloé, d'où elle tire fes eaux; & encore cette fontaine ne coule-t-elle pas toujours: Uno fonte Siloe, & hoc non perpetuo utitur civitas. Mais anciennement il n'en étoit pas ainfi ; au moins l'écriture ne nous en donne pas cette idée. S. Jerôme dit même que les eaux de Siloé rendoient la vallée où elles couloient trèsagréable & très-délicieufe, parce qu'elles y arrofoient des bois & des jardins. Montconis (a) dit que l'eau de cette fontaine eft un peu falée, & de mauvais gout. Les Rabins (b) racontent que les prêtres buvoient de l'eau de Siloé, lorsqu'ils avoient trop mangé de chair, afin d'aider à la digeftion. S. Jean parle de la piscine de Siloé, nommée Betzaïd, ou plutôt Bethesda. * (a) Monconis, Voyage de la Terre-Sainte, part. 2, p. 38. (b) Rabin Nathan, in Aboth. cap. 35.

Le pere Nau, dans fon voyage de la Terre-Sainte, l. 3, c. 13, dit, en parlant de Siloé : Il y a une fontaine au bas du village de Siloan, qui arrofe des jardins potagers, & qu'on croit être celle que l'écriture fainte nomme Rogel; car elle eft dans la même fituation qu'elle donne à celle-ci dans le chapitre 15 & dans le 18 de Jofué, qui mettent entre elle & le mont de Sion, où le Jébuféen habitoit, la vallée du fils d'Ennom, qui eft celle de Jofaphat. Et c'eft pent-être à cause qu'elle eft au pied de la montagne, que l'on l'appelle de Rogel, qui fignifie pied. Achimaas & Jonathas, les deux espions de David, fe tinrent cachés auprès, lorsqu'Abfalon fe rendit maître de Jerufalem, & y attendirent la nouvelle de la réfolution que ce méchant prince prendroit contre le roi fon pere. Ils l'y reçurent, & auffi-tôt ils choifirent la fontaine la plus écartée, & qui étoit le plus fûr chemin, par où ils devoient promtement aller avertir David de tout ce qu'on auroit tramé contre lui. Ce fut auffi dans un lieu voifin de cette fontaine, nommé la Pierre de Johelet, qu'Adonias voulant fe faire déclarer roi avant la mort de David fon pere, & ravir la couronne promise à Salomon, fit un regal à tous les autres freres, & à la plupart des grands de la cour, & qu'il apprit la nouvelle que Salomon l'avoit prévenu, & s'étoit mis en poffeffion du trône royal. Ce qui obligea cet ambitieux prince à courir au temple, & à chercher un afyle au pied des autels.

Au pied de la montagne de Sion, & à fon orient, l'on voit dans le roc un fépulcre qu'on dit être celui d'Ifaie. C'eft un trou profond & carré qui y a été fait avec le cifeau & le marteau. Il n'a maintenant aucun ornement.

On trouve vis-à-vis le fépulcre de ce, prophéte l'endroit de fon martyre. Il en eft éloigné d'un trait d'arbalêtre, & marqué par un arbre fous lequel les Mahométans vont quelquefois faire leurs prieres.

SILOÉ. (tour de ) Il eft dit dans l'Evangile que la tour de Siloé tomba fur dix-huit hommes, & les écrafa fous Les ruines. On croit que cette tour étoit près de la fontaine de Siloé dont nous venons de parler.

SILPHIOFERA, contrée de l'Afrique dans la Pentapole, felon Ptolomée, l. 4, c. 4.

SILPIA, ville de l'Efpagne Tarragonnoife; Tite-Live, 1. 28, c. 12, en fait mention; & on croit que c'eft la même qui eft nommée Helinga, ou Elinga, par Polybe. Voyez HALINGA.

SILPIUS. Voyez SILTIUS.

SILTIUS, montagne voifine de la ville d'Antioche de Syrie, felon Euftathe, qui remarque que le lieu ou la ville is étoit fur cette montagne; voyez JOPOLIS, n° 1. Cédrène ajoute que no 1. Cédrène ajoute que dans la fuite Seleucus y fit bâtir la ville d'Antioche; mais il écrit is, Silpius, au lieu de Zinios, Siltius, & c'est ainsi qu'écrit auffi Suidas, in voce lo.

SILVA Herculi Sacra, forêt de la Germanie, entre le Wefer & l'Elbe. Tacite, qui en parle dans fes annales, 1.2, dit qu'elle étoit confacrée à Hercule. Elle ne devoit être éloigné du Wefer.

pas

SILVA CANDIDA, lieu d'Italie, au duché de Rome. C'étoit un fiége épifcopal, dont l'évêque paroit avoir alfifté à plufieurs conciles romains. (a) Il est aufli fait mention de cet évêché dans quelques chroniques. (b) Baronius nous apprend que SILVA CANDIDA étoit à dix milles de Rome, fur la voie Aurelienne, & par conféquent dans la Toscane. Elle eft à prefent détruite, dit Ortelius, comme on le remarque dans la carte du royaume de Naples par Ligorius (a) In concilior. opere. (b) Chron. Sigiberti & Marcellini comitis.

*

SILVA CIMINIA, forêt d'Italie, dans la Toscane, au delà de la ville de Peroufe par rapport à Rome. TiteLive, l. 9, 6. 36 & 37, qui marque la fituation de cette forêt, & qui la décrit, dit que fous le confulat de Q. Fabius & de C. Marcius Rutilus, elle étoit auffi impénétrable & auffi affreufe que la forêt Hercynienne dans la Germanie, & qu'aucun marchand jufques-là n'avoit ofé y palfer.

SILVA MALITIOSA, forêt d'Italie, dans la Sabine. Tite Live, l. 1, c. 50, rapporte qu'il s'y donna une rude bataille entre le roi Tullus & les Sabins. Quelques critiques ont voulu lire Silva Malycufa, au lieu de Silva Malitiofa; mais outre que les anciennes éditions portent Silva Malitio fa, Denys d'Halicarnaffe appelle cette forêt μ xaxy; ainfi il n'y a rien à corriger dans cet endroit de Tite Live.

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SILVANECTES, & SILVANECTUM, ville de la Gaule Belgique. Pline, 4. 4, c. 17, met dans la Belgique Sueffiones Liberi, Ulmanetes Liberi; car c'eft ainfi que lifent tous les manufcrits & toutes les éditions, avant celle d'Hermolaüs qui écrit Ulbanectes. On trouve dans Ptolomée immédiatement après les Nerviens, Exavirus, Sumane ctos; cela fe lit dans le manuscrit de la bibliotheque palatine, qui fupplée la lacune des autres manuscrits grecs, & l'interpréte latin écrit Subanectos. La plupart des géographes croyent qu'il eft queftion dans cet endroit de Ptolomée des peuples Silvaneêtes de Valois n'eft pourtant pas de ce fentiment; mais il ne dit point en quel autre endroit il placeroit les Silvanedes. Ptolomée donne aux Sumaneci ou Subanecti, une ville nommée Paroμayor, qui pourra être la même que l'Auguftomagus des anciens itinéraires, fi l'on convient que les Sumanectes & Silvanectes font le même peuple, comme je le croirois aifément. Les mêmes itinéraires placent AUGUSTO MAGUS entre Cafaromagus & Sueffiones; ce qui fait voir que c'eft la ville de Senlis d'aujour d'hui, qui eft appellée Civitas Silvanecum dans la notice des provinces des Gaules, & Civitas Silvanectenfium dans une autre notice. Dans celle des dignités de l'Empire on lit : Prafectus latorum gentilum Remos & Silvanectas Belgica fecunda, où l'on voit que les noms des peuples Silvanectes ou Silvanecta eft employé felon l'ufage de ce tems pour défigner la capitale Auguftomagus, à préfent Senlis. Le roi Gontram fe plaignit à Grégoire de Tours, qui lui avoit été envoyé en ambaffade, de ce qu'on lui retenoit fa part de la ville de Senlis : Pars mea de urbe Silvanectensi non redditur. Voyez SENLIS. * Cellar. Geogr. ant. 1. 2,

C. 3.

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SILVANEZ, & non pas SALVANÉS, ni SALVANES ΑΝΕ comme l'écrit D. Beaunier, Silvanenfium, abbaye de France dans le Rouergue au diocèfe de Vabres, à deux lieues au midi de l'abbaye de Nonenque, & fondée l'an 1136 par Ponce de Lairac. Elle eft de l'ordre de cîteaux, & vaut deux mille livres.* Mémoires dreffes fur les lieux.

SILVANI LAVACRUM, bain d'Italie, dans la Campanie, felon Ammien Marcellin, l. 28, c. 4, qui eft, je penfe, le feul des anciens qui en parle. Il y avoit bien à Rome dans la treiziéme région une fontaine de Silvain, avec un temple d'Hercule & de Silvain; mais le Silvani

Lavacrum devoit être dans la Campanie, s'il eft vrai que le texte d'Ammien Marcellin foit exact dans cet endroit.

SILVANI - LUCUS, bois d'Italie dans la Toscane. Virgile, Æneid. 1. 8, v. 600, le place près de la riviere de Care, aujourd'hui Vacina, & dit qu'il étoit confacré au Dieu Silvain.

SILVANIS. Voyez SYLVANIS.

SILVANO, bourg d'Italie, dans le Milanez, fur la rive droite de la riviere Corona, à demi-lieue de fon embouchure dans le Pô, à neuf ou dix milles de Tortone, en tirant vers le nord * Magin, Atlas Ital.

SILVES OU SILVA, ville de Portugal, au royaume des Algarves, au couchant de Loule, un peu au-deflus du bord de la mer. Cette ville a été autrefois plus confidérable qu'elle n'eft à préfent. La fituation en eft tout-à-fait charmante dans une campagne toute plantée de beaux jardins, & de petites forêts d'arbres fruitiers: cette fituation agréable lui a fait donner le nom de Parayfo. Il y a cependant peu d'habitans; & comme elle avoit été revêtue de la dignité épifcopale aux dépens d'Ossonoba, on l'en a auffi dépouillée en 1590 pour en orner Faro. Au fudoueft de Silves l'Océan fait deux petites courbures en s'avançant dans les terres à l'embouchure de deux petites rivieres, & la marée y forme deux bons ports de barre, où les vaiffeaux peuvent entrer dans le tems de la pleine mer. Ces deux ports font Villa Nova de Portimaon, & Albor. Le plus oriental des deux eft Villa Nova. L'entrée en eft affez aifée, parce que la paffe eft fort droite: l'autre qui est plus au couchant, favoir Albor ou Alvor, a l'entrée plus difficile à caufe des rochers qui la bordent, & parce qu'elle eft courbe, & que la riviere y va en ferpentant. Albor eft un petit bourg fitué au fond du golfe qui forme le port dont on vient de parler, & au milieu du golfe paroît une petite ifle élevée dont la partie la plus haute eft une efplanade où l'on voit les ruines d'une ville bâtie par les Maures. Ces ruines font connoître que la ville a été magnifique. Les anciens mettent vers cet endroit un port qu'ils nomment Annibalis portus, le port d'Annibal; comme ils en parlent d'une maniere un peu vague, fans marquer les diftances des lieux, l'on ne peut pas bien déterminer fi par là on doit entendre Albor ou Villa Nova de Portimaon : ce qu'il y a de certain, c'est qu'il faut entendre l'un ou l'autre. Le bourg d'Albor eft dans une vafte plaine où l'on recueille d'excellent vin.* Délices d'Espagne, p. 814.

SILVI, fiége épifcopal de l'Alie mineure, dans la Pamphilie. Il en eft parlé dans le concile de Conftantinople tenu fous le pape Damafe I. * Ortel. Thefaur.

SILVIA. Voyez SALVIA.

SILVIACUM, village de la Gaule Belgique, dans le territoire de Boulogne. Il eft fait mention de ce village dans la vie de Saint Wulmar & daus les épîtres de Saint Loup.

SILVIANUM. Voyez SILVIUM. SILVINI. Voyez SILVIUM. SILVINIACUM ou SILVINIACUS, bourgade de France, aux confins du Berry & de l'Auvergne, dont elle paffoit pour être la borne, felon l'auteur d'une des vies de Saint Maiol, cité par de Valois, Notit. Gal. p. 526, qui dit que cette bourgade avoit pris fon nom de Silvinus. Pierre Maurice, de miracul. I 2, c. 31, nous apprend que quoique SILVINIACUS ne fût qu'une bourgade ou un village, Villa, ce lieu ne le cédoit prefque à aucune ville de France pour le nombre des habitans. On voit auffi que SILVINIACUM Ou SILVINIACUS a été autrefois compté au nombre des obédiences ou prieuré de l'ordre de clugny, & qu'il avoit le quatrième rang entre les cinq grandes celles ou prieurés de ce même ordre. C'eft préfentement SOUVIGNY, entre Bourbon l'Archambault & Moulins. In litteris veterib. epifcop. Romanor. *

SILVIUM, lieu d'Italie : l'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Benevent à Tarente, entre Venufia & Blera ou Plera, à vingt milles du premier de ces lieux, & à treize milles du fecond. Dans la route de Benevent à Hydruntum, le même itinéraire écrit AD SILVIANUM pour SILVIUM; & dans la table de Peutinger on lit SILUTUM pour SILVIUM, ce qui eft une faute. Strabon, l. 6, p. 283, donne SILVIUM aux Peucetii, & femble la placer dans les terres. Les habitans de cette ville font nommés Sylvini par Pline, 7.3, 6. 11. Silvium felon Holften, étoit dans

l'endroit où nous voyons aujourd'hui il Gorgolione. SILURES, peuples de la Grande-Bretagne. Pline, l. 4, c. 16, les étend jufqu'à la mer d'Hibernie. Ptolomée, 1, 2, c.;, qui écrit SYLURES, ne leur donne que la ville Bullaum, aujourd'hui Buelth; mais felon l'itinéraire d'Antonin, ils devoient avoir encore Ariconium, Ifca Si. lurum, Burium Bovium, & peut-être Gobannium : le même itinéraire leur donne encore Venta Silurum, & Magna ou Maga. Les Silures paroiffent être venus de l'Espagne en partie à caufe de leur teint qui étoit plus brun que celui des autres, de leurs cheveux courts & frifés, au lieu que les Gaulois & les autres Bretons étoient naturellement blonds; & à caufe de leurs mœurs qui étoient un peu différentes de celles des autres. On fçait d'ailleurs que les anciens Cantabres ou Bifcayens qui étoient fort appliqués à la navigation, envoyerent des colonies dans l'ifle d'Irlande, & l'on préfume que les Silures étoient des defcendans de ces Cantabres transplantés, qui avoient paffé dans la grande ifle de Bretagne, & s'y étoient établis. Oftorius gagna fur leur roi Caractacus une victoire complete & décifive, prit prifonniers les freres & la fille de ce roi; & celui-ci lui ayant été livré lui-même quelque tems après par la reine Cartismandua, qui commandoit aux Brigantes, il les envoya tous à Rome.* Délices de la Grande Bretagne, p. 6 & 39.

SÍLURUS-MONS, montagne qu'Avienus place vers l'Espagne Bétique. Ortélius foupçonne que ce pourroit être le mont Solorius de Pline.

SILUUM, ville de l'Afie mineure, dans la Pamphylie: elle eft placée dans les terres par Ptolomée, i. s, ❝SILYS. Les Scythes, felon Pline, l. 6, c. Is, donnoient dans leur langue ce nom à deux fleuves différens, favoit à celui que les Latins appelloient Tanaïs, & qui faifoit la féparation de l'Europe & de l'Afie, & au Jaxartes, qui tombe dans la mer Hyrcanienne. Il ne faut donc pas s'étonner fi les foldats d'Alexandre le grand, lorfqu'ils furent arrivés fur le bord du Jaxartes, ( Arrian. l. 4, 6. 15, ) donnerent à ce fleuve le nom de Tanais. Q. Curtius, l. 6 & 7. D'ailleurs Arrien dit que le Jaxartes ou o'pkavīns, felon'le grec, eft auffi appellé Tanais; car il connoît deux fleuves de ce nom. Jornandès diftingue pareillement deux Tanais, l'un qui vient des monts Riphées, & tombe dans les Palus Méotides; l'autre qui prend fa fource dans les monts Chrinni, & fe perd dans la mer Cafpienne. Voyez TANAÏS & JAXARTES.

SIMÆTHII, peuples de l'ifle de Sicile, felon Pline, 1. 3, c. 8, ils habitoient appareminent fur le bord du fleuve Simathus, & en avoient pris le nom.

SIMÆTHUS, felon Ptolomée & Ovide: SIMETOS, felon Vibius Sequefter; & SI MATHUS, felon Strabon, Thucydide & Pline. C'eft le nom d'un fleuve de Sicile, qui, à ce que croit Cluvier, faifoit la borne entre les Leontini & le territoire de Catane. Ptolomée, l. 3, c. 4, marque mal à propos l'embouchure de ce fleuve entre Catane & Tauromenium; car Thucydide, l. 6, p. 455, met le fleuve Symathus auprès du territoire, ou même dans le territoire de Leontini. Servius, ad Eneid. l. 9, v. 584, qui dit que ce fleuve tiroit fon nom du fleuve Symathus, ajoute qu'il couloit aux environs de Palica, ce qui eft confirmé par Vibius fequefter: or les Leontini & Palica étoient au midi de Catane au lieu que Tauromenium étoit vers le nord. Le nom moderne, felon Fazel & Aretius, eft S. Paulo; & Lazaretto, (Jarreta) felon Leander. Ortélius, qui cite un livre anonyme, qui contient une defcription très-exacte de la Sicile, dit que la fource de ce fleuve eft appellée Mucuba, Lucchiola, Canal - Calagno, & Fonte Ferrato.

SIMAITANORUM CIVITAS, ville de la Phrygie Pacatiane. Il eft parlé de cette ville dans le fecond concile de Conftantinople.

SIMANA, ville de l'Afie mineure, dans la Bithynie. Etienne le géographe la place entre deux fleuves.

SIMANCAS, en latin Septimanca, ville d'Espagne, au royaume de Léon, fur le Douëro, à l'endroit où il reçoit la Pifuerga, à deux ou trois lieues de Valladolid. Elle eft fituée dans un lieu un peu élevé, au bout d'une plaine, célébre par un vin blanc fort délicat qu'elle rapporte. On y voit un château très-bien fortifié, où le roi Philippe II fit mettre les archives du royaume en 1566.

Les habitans de cette ville paffe pour avoir beaucoup de cœur & beaucoup d'habileté au maniment des armes. *Délices d'Espagne, p. 150.

SIMARI, SEMIRUS, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, fur l'Alli, près du golte de Squillace, entre la ville de Catanzaro & celle de Belcaftro. Magin, Atlas, Ital. qui écrit Simori, place se bourg fur la rive gauche de l'Alli, environ à quatre milles dans les terres.* Baudrand, Dict.

La riviere d'Alli dont on parle dans cet article, eft la même qui eft appellée Simari par Cluvier & Hardouin quoique Sanfon & Robert en faffent deux rivieres.

SIMARRONS, peuple de l'Amérique feptentrionale, dans le district de Guatimala. Ce font des négres, qui, étant trop durement traités par leurs maîtres, fe font enfuis de Guatimala & d'autres endroits, pour fe retirer dans les bois & dans les montagnes, où ils demeurent avec leurs femmes & leurs enfans, fans que toute la puillance de Guatimala, ni des environs,puille les affujetir. Ils fortent fouvent des bois, pour attaquer ceux qui conduifent des trou peaux de mulets, & leur prennent du vin,du fer, des habits, des armes autant qu'ils en ont befoin; mais ils ne font aucun mal à ceux qui conduifent les mulets, ni à leurs efclaves qui les fuivent, & qui bien fouvent fe joignent aux Simarrons pour le mettre en liberté, ce qui fait qu'ils angmentent tous les jours, quoiqu'ils foient réduits à demeurer dans les bois & dans les montagnes. * Gage, nouv. Relat. des Indes occidentales, part. 3, c. 2. SIMAS, licu voifin de Conftantinople, felon Pierre Gilles, dans fon Bolphore de Thrace.

SIMAU ou SIMAUM, ville de la Turquie, en Afie, dans l'Anatolie. Cette petite ville qui eft épifcopale, dit Corneille, fe trouve allez près de la riviere de Sangari, à treize ou quatorze licues de Nicée, vers le levant. Cette ville, ajoute-t-il, étoit appellée anciennement Sanaus, & placée dans la grande Phrygie. La notice d'Hieroclès mer Sanaus dans la Phrygie Capatiane, & lui donne le dixième rang parmi les évêchés de cette province.

SIMBAOE, maifon royale de l'empire de Monomotapa. Elle eft fituée dans une plaine bien avant dans le pays, au milieu de plufieurs mines. C'eft comme une fortereffe carrée, toute de pierres fort dures au dedans elle en a au dehors d'une merveilleufe grandeur, bien taillées, & jointes enfemble, fans chaux ni ciment. La muraille est large de plus de vingt-cinq paumes; mais elle n'eft pas haute à proportion. On voit fur la porte de ce bâtiment une infcription, dont les caractères ne font connus de personne. Autour de ce lieu il y en a plufieurs autres appellés auffi Simbaoé, c'eft-à dire, Cour, parce que l'on nomme ainsi toutes les maifons où l'empereur de Monomotapa demeure. Les habitans allurent que ce bâtiment eft plus accompli que le fort des Portugais aflis au rivage de la mer, & éloigné de cette maifon, en ligne droite, d'environ fept cents milles. Sanut dit que ce pays pourroit être pris pour l'Agizimbe de Ptolomée. Il le conjecture, tant par le rapport du nom de Simbaoé avec Agizumbe, que par fon affiette, qui n'eft guères différente. L'empereur de Monomotapa tient des gardes dans ce palais ou cette maifon, avec quelques-unes de fes femmes. Davity, Empire de Monomotapa.

D'Anville, dans fa carte de l'Ethiopie orientale, au lieu de Simbaoé écrit Zimbaoé, place cette maifon fur la riviere de Sofala, au royaume de ce nom, & dont le roi fe nomme Quiteve. Il ajoute que Zimbaoé eft la demeure du Quiteve. SIMBERSKA-GORA, ville de l'Empire Ruffien, dans la Tartarie Moscovite, au pays des Tartares Nogais. La fituation de cette place, dit Corneille, eft fort avantageufe: l'air y eft doux, & la vue agréable. Le Grand Tamerlan la détruifit, & fon coup d'effai fut de forcer les Moscovites à lui payer un tribut de cent mille ducats, après leur en avoir fait payer trois cents mille autres, pour les frais d'une guerre où ils s'étoient engagés par un pur droit de bienféance, & fans avoir reçu aucune injure de leurs voifins, qui font au-delà de Cazan & d'Aftrakan, & qui eurent recours à la protection de ce prince. Jean Struis, dans fon troifiéme voyage, c. 2, dit qu'en l'an 1660 la tempête ayant arrêté dans ce lieu le vaiffeau où il étoit, fans qu'on ofât lever l'ancre, il alla fe promener aux environs, avec quelques-uns du même vaiffeau. Etant arrivés fur la montagne d'Arbuchim, où il rapporte qu'il y a eu autrefois une ville du même nom, ils y trouverent une

groffe pierre, qui n'avoit rien de confidérable qu'une inscription, en caracteres à demi ufés. Un Moscovite vint à bout de les déchifrer, & y lut : Qui que tu fois, qui a le bonheur de me rencontrer, fache que ta fortune eft faite, fi tu as la force de m'ébranler. Quelques-uns ne crurent pas la chofe impoffible, & au péril d'être trompés, ils employerent quelque tems à rouler la pierre de l'autre côté. Le fruit de leurs peines fur d'y trouver ces autres paroles : Ce n'eft pas la premiere fois que tu as pris de la peine inutilement. Le terroir leur parut fertile dans tous les endroits où la curiofité les conduifit. Cependant il étoit défert, & n'avoit point été habité depuis que Tamerlan y avoit tout mis à feu & à fang, pour le venger des Moscovites, qui avoient pillé & brûlé une de fes villes frontieres. SIMBRIVIUM. Voyez SIMBRUVIUM.

SIMBRUINA STAGNA, lacs d'Italie dans le Latium. L'Anio, felon Pline l. 3, c. 12, traverfoit trois lacs fort agréables, dont il portoit les eaux dans le Tibre, & ces lacs avoient donné le nom à un lieu appellé Sublaqueum. Ces mêmes lacs font les Simbruina Stagna de Tacite, an. l. 14, C. 22, qui dit que Néron étant aflis à table près des étangs Simbruins, dans un lieu nommé Sublaqueum, la foudre renverfa fa table, & frappa fes viandes. Il ajoute que cet accident arriva fur les confins de Tibur.

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SIMBRUINI COLLES, collines d'Italie, dans le Latium. Tacite, an. l. 11, c. 13, nous apprend que l'empereur Claude fit conduire jusqu'à Rome des fontaines, dont la fource étoit dans les collines appellées Simbruini ou Simbruvini Colles. Voyez SIMBRUINA STAGNA.

SIMBRUVIUM, SIMBRIVIUM, OU SIMBRUNIUM. On trouve ces trois ortographes dans les divers manuscrits de Silius Italicus, pour fignifier les eaux des lacs Simbruiens. Voyez l'article SIMBRUINA-STAGNA. Voici le paffage de Silius Italicus, l. 8, v. 370.

Quique anienis habent ripas, gelidoque rigantur Simbruvio, raftrisque domant Equicula rura.

SIMELA OU SIMYLLA. Voyez SIMYLLA. SIMENA, ville de l'Afie mineure, dans la Lycie, felon Pline, L. 5, c. 27, & Etienne le géographe.

SIMENI, peuples de la Grande Bretagne. Ptolomée, l. 2, c. 5, leur donne une ville nommée Venta. Il y en a qui croyent que ces peuples font les habitans de l'Hamshire; mais Cambden foupçonne qu'il faut lire dans Ptolomée Iceni au lieu de Simeni.

SIMERTE. Voyez MERTE.
SIMETOS. Voyez SIMÆTHUS.
SIMI. Voyez SILI.

SIMIDICCENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire. Adeodatus eft qualifié episcopus Plebis Simidiccenfis, dans la conférence de Carthage, n. 135, & dans le concile de Carthage de l'an 419, comme dans le manuscrit des canons de l'églife d'Afrique, auffi bien que dans le manuscrit des canons eccléfiaftiques, ce même Adeodatus eft dit Simidicus episcopus, & dans le grec Zundinirns de forte qu'il y a faute dans l'édition du pere Labbe, qui lit Simituerfis ou Sumitenfis. C'étoit un des légats de la province Proconfulaire. * Ex Dyonis. Exiguo.

SIMIE, SIMIOS, ou SIMIO, ifle de l'Archipel, entre celle de Rhodes & le cap Crio. Cette ifle prit fon nom de Symie, fille de Jalyfus, qui avoit bâti en l'ifle de Rhodes la ville de ce nom; car elle étoit auparavant appellée Meta-Pontis, & Egle. Diodore tient Syme pour femme de Neptune, & veut que l'ifle en ait reçu fon nom, bien qu'enfuite il faffe Halia, fœur de Telchins, femme de Neptune. * Dapper, Descrip. de l'Archipel, p. 161.

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Cette ifle, que quelques géographes nomment feulement un rocher, paroît éloignée dans les cartes marines de quatre ou cinq lieues d'Allemagne, oueft quart au nordoueft, & oueft-nord-ouest de l'ifle de Rhodes, par fon bout méridional; de deux & demie au feptentrion de l'ifle de Lamonia ; & d'environ deux au midi du continent de la Natolie, étant fituée devant un golfe de l'Afie mineure, appellé le golfe de Meffi, qui eft fermé, du côté du nordoueft, d'un cap appellé Speo, & d'un autre, du côté du fud-eft, appellé Capo di Valpo. Pline la place entre celle de Rhodes & la ville de Cnidus ou Gnidus, qu'on nomme à préfent Gnido, Capo Crio, ou Stadia, ancienne ville

de Carie, province de l'Afie mineure, & fituée sur un cap qui porte le même nom. Delà vient que Strabon, & Etienne le géographe, à fon exemple, l'appellent une ifle

de Carie.

Pline lui donne trente-fept mille cinq cents pas de circuit, qui font trente-fept milles & demi d'Italie, quoique Porcachi & Boschino ne le faffent que de trente milles. Elle a deux ports, dont le plus feptentrional eft fi large, que les plus grand vaifleaux y peuvent entrer commodément; c'est le meilleur. Pline femble néanmoins lui donner huit bons ports. Il y a fur le bord de la mer un château fort; & on voit fur les montagnes les débris d'un vieux château ruiné.

Cette ifle produit de très-bon vin, & nourrit une grande quantité de chèvres & de boucs. Il y a apparence qu'elle étoit autrefois fertile en grains; car on voit encore fur un des côtés de diverfes médailles, fabriquées par les anciens Grecs, habitans de cette ifle, la figure d'une Cérès couronnée d'épis, & de l'autre côté une petite javelle.

Diodore rapporte qu'elle n'étoit pas autrefois habitée, & que ceux qui en prirent les premiers poffeffion, y étoient venus avec Triopas, fous la conduite de Chthonius, fils de Neptune, & de Syme, d'où elle fut ainfi appellée. Nireus, fils de Charopus & d'Aglaie, homme de fort belle ftature, qui amena du fecours à Agamemnon, pendant la guerre de Troye, fut enfuite roi de cette ifle, outre la principauté de Cnidie qu'il poffédoit. Mais après cette guerre, les Cariens, qui fe trouverent maîtres de la mer, en prirent poffeffion.

Une grande féchereffe y fit tant de ravage dans fes plantes & dans fes fruits, que fes habitans fe virent contraints de l'abandonner, & d'aller faire leur demeure près d'Uranium. Ainfi elle demeura déferte & inhabitée, jusqu'au tems que la flote des Lacédémoniens & des Argiens y aborda. Un certain Naufus, compagnon d'Hippotes, étant venu un peu trop tard, avec plufieurs autres, lors du partage des terres, où l'on procéda par fort, prit poffellion de l'ifle de Syme, qui étoit déferte. Enfuite, quelques autres peuples y étant venus, fous la conduite de Xuthus, ils y furent reçus dans la communauté de la campagne & de la ville, & jouirent de l'ifle avec un droit égal. On dit que les Cnidiens & les Rhodiens avoient aufli quelque part en cette colonie.

Homére fait mention de l'ifle de Syme, après avoir parlé de celle de Rhodes, dans fon fecond livre de l'iliade, & dit que Nireus, roi de l'ifle, fils d'Aglaïe & de Charopus, & le plus beau d'entre les Grecs, après Achille, vint à la guerre de Troye, avec trois vaiffeaux d'égale grandeur, mais chargés de fort peu de monde.

Les Athéniens ayant été battus par les Lacédémoniens près de cette ifle, en un combat naval, où ils perdirent fept vailleaux, ces derniers y vinrent prendre terre, & y dresferent un trophée en mémoire de la victoire qu'ils venoient de remporter..

L'ifle de Simio, ou de Simie, eft préfentement habitée par un grand nombre de Grecs, qui font bien dreflés à plonger & à nager dans la mer, à quoi ils s'accoutument dès leur enfance, pour aller pêcher au fond de l'eau une grande quantité d'éponges, dont les environs de l'ifle font remplis. Il y a même une loi établie parmi ces infulaires, qui défend aux jeunes hommes de fe marier, qu'ils ne puillent plonger vingt bralles au deffous de l'eau, & y demeurer un certain espace de tems.

On bâtit à Syme de petite frégates ou fuftes légères, fort jolies, de neuf bancs ou rames, appellées Simbequirs, d'où quelques-uns ont auffi appellé l'ifle Simbequirs, & autrement Sumberchi, qui femble un mot compofé pour fignifier barque de Simie. Ces bâtimens font fi légers à la voile & à la rame, que les corfaires ne les peuvent jamais attraper, quelqu'adreffe & diligence qu'ils y employent. Mais quand la tempête fe leve, on eft bien tôt contraint d'approcher de terre, & d'y attacher son vaiffeau.

Les Grecs, qui fe fervent de ces barques, fe tiennent tout l'été à la voile, navigeant continuellement d'une ifle à l'autre, pour leur négoce. En hiver, ils fe retirent de nouveau dans leur ifle ou rocher, avec tout ce qu'ils ont gagné dans leur trafic.

Quelques-uns, comme Davity, prennent l'ifle de Syme des anciens pour une fort petite ifle, fituée près de celle de Cos ou Lango, qu'on nomme à préfent Coftile. Elle avoit

en 1522 (que l'ifle de Rhodes fut prife par Soliman, empereur des Turcs) un château bien fortifié, & une tour fort haute, d'où l'on pouvoit découvrir tous les vaiffeaux qui étoient plus de quarante lieues en mer. Lorsqu'on en voyoit paroître quelqu'un, ces infulaires de Costile en aver tiffoient ceux de Rhodes, la nuit en allumant des feux, & le jour en faifant élever des fumées. Il y a encore une grande & haute ifle vers le bout de celle de Simie, qui regarde au nord-oueft.

Les anciens ont de plus placé certaines ifles appellées en grec Araies ou Ares, qui fignifie des imprécations ou malédictions, entre l'ifle de Syme & la ville de Gnidus, fituée fur le continent de l'Afie mineure, & proprement dans la Carie. Car, comme le rapporte Athenée, quelque différend s'étant ému, après la mort de Triopas, pere de Phorbas, entre ceux qui étoient venus aborder avec lui en la contrée de Carie, les uns s'en retournerent à leur maison; les autres, qui demeurerent attachés aux intérêts & à la fortune de Phorbas, vinrent avec lui, allerent prendre terre à Jalyfus, ville de l'ifle de Rhodes; & les autres, qui étoient unis à Périergus, s'allerent mettre en poffeflion de la ville de Camyrus. Sur quoi ce dernier vomit des impréca tions contre Phorbas, & le maudit, ce qui a donné à ces ifles le nom d'Ares, comme Athénée le rapporte.

SIMINENSIS ou SIMMINIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire, felon la notice d'Afrique, qui fournit Deuterius Siminenfis. Le concile de Carthage, tenu l'an 525, fut fouscript par Junianus évêque de ce lieu. Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 870, & t. 2, p. 1081.

*

SIMINGITENSIS ou SIMINGITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, felon la conférence de Carthage, no. 133, où Reftitutus eft dit episcopus Plebis Simengitenfis. On trouve auffi que Cresconius, episcopus plebis Simingitana, fouscrivit au concile de Carthage de l'an 515. Mais cela ne nous dit point en quelle province étoit ce fiége.

SIMISO, ville de Turquie, en Afie, dans l'Anatolie, fur le bord de la mer Noire, à trente-trois lieues de la ville de Sinope, vers le levant. Les anciens l'ont nommée Amifus & Aminfus. C'étoit la métropole de l'Hélénopont. * Baudrand, Dict.

SIMISTUTH, ville de l'Afrique propre : Ptolomée, 1. 4, c. 3, la marque dans la nouvelle Numidie, & la place dans les terres. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Simichi pour Simiftuth. C'est la ville Simituenfe oppidum de Pline, l. 5, c. 4, & la Simitu colonia de l'itinéraire d'Antonin, où elle est marquée fur la route d'Hippone royale à Carthage, entre Ad Aquas & Buffa Regia, à cinq milles du premier de ces lieux, & à fept milles du fecond. Quelques manuscrits de ce même itinéraire lifent Sumido colonia, & d'autres Simitu pour Simitz colonia. Le nom de cette ville eft encore plus corrompu dans la table de Peutinger, où elle eft appellée Sunitu colonia. Adeodatus Simituenfis episcopus, qui affifta au concile de Carthage en 419, étoit évêque de Simifturh ou Simettu, & l'on trouve dans la conférence de Carthage, n°. 155, un Adeodatus qualifié episcopus plebis Simidencis, que quelques uns ont voulu confondre avec le premier; mais ils font différens, & il y a pareillement de la différence entre Simidica & Simitu. Benenatus, que la conférence de Carthage, n°. 126, appelle episcopus plebis Simittenfis, étoit évêque de Simittu ou Simiftuch.

SIMITTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire, felon la conférence de Carthage, qui fournit Benenatus Simittenfis. * Harduin. Collect. conc. t. 1, p. 1080.

SIMMEREN, ville d'Allemagne, dans le bas Palatinat, à quatre lieues de Bacarah & de Bingen, & à cinq de Coblentz. Elle eft fituée fur une petite riviere de même nom, & c'eft la capitale d'une principauté, qui donne voix & féance dans le collége des princes aux diétes de l'Empire. Cette ville avoit fait porter fon nom à une branche de la maifon palatine, iffue d'Etienne, fils de l'empereur Robert, laquelle fuccéda à l'électorat, lorsque Othon Henri fut mort. Par le teftament de Frédéric IV, les principautés de Simmeren & de Lautern, furent laiffées à Louis-Philippe fon fils puîné, avec les trois cinquièmes du comté antérieur de Spanheim. L'électeur Charles- Louis, étant parwenu à la régence, prétendit que fon ayeul n'avoit pu dispofer d'une fi grande partie de fes états en faveur de ce prince,

auquel il en disputa la poffeffion. En 1654, les états de l'Empire voulant prévenir les fuites de ce démêlé, réglerent que le duc de Simmeren céderoit à l'électeur palatin la principauté de Lautern, & le revenu d'une cinquiéme partie du comté de Spanheim, avec les deux tiers du bailliage de Stromberg. Cette tranfaction fut changée quelque tems après : on en fit une autre, par laquelle l'électeur palatin, en rendant au duc de Simmeren les deux tiers du bailliage de Stromberg, feroit admis en poffeffion de la jurisdiction de cette cinquième partie de Spanheim, dont le revenu lui avoit été adjugé. Le marquis de Bade s'y oppofa, foutenant qu'il ne devoit reconnoître pour cofeigneur du comté antérieur de Spanheim, que le duc de Simmeren; & obtint une commiffion de l'empereur, en vertu de la quelle l'électeur palatin devoit être privé de la jurisdiction. Ce dernier s'y étant oppofé, il fut enfin ftipulé par une nouvelle convention faite à Creutzenach, que le comté antérieur de Spanheim reconnoîtroit trois feigneurs, l'électeur palatin, pour une cinquième partie, le duc de Simmeren & le marquis de Bade, chacun pour deux autres cinquiémes. Louis-Herman, duc de Simmeren, étant mort fans postérité le 24 décembre 1673, l'électeur palatin hérita des 1673, l'électeur palatin hérita des deux cinquiémes du comté antérieur de Spanheim, & du duché de Simmeren.* D'Audifred, Géogr. t. 3.

La principauté de Simmeren comprend les bailliages de Simmeren, de Kirkberg & de Stromberg.

SIMMERSHAVEN ou SIMMER SHAFN, bourg de Suéde, fur la côte orientale de la province de Schonen, dans l'Irreftad, environ huit lieues au midi de Chriftianstad, & à deux lieues vers le nord de Sandhammer. * De l'Isle, Atlas.

SIMMINIENSIS. Voyez SIMINENSIS.

SIMMIOS, temple de la Chine, dans l'ifle de Niphon. Il est dans une grande cour, au milieu d'un bois agréable, à la gauche du chemin de Sakkai. Un tora fort exhauffé ou porte de temple de pierre, & une large allée, menent les curieux à un pont élevé, qui reffemble à une moitié de roue, bâti fur un petit ruiffeau. On dit que ce pont eft fort antique, & on a foin de l'entretenir. Il eft fort difficile de paffer deffus; mais on a bâti, fur le même ruiffeau, deux autres ponts plus ailés à paffer: au delà de ces ponts eft la cour où les temples font bâtis. Le principal a deux portes, avec des fenêtres fermées de jaloufies, au milieu de la façade, par lesquelles les Japonois regardent & fe profternent du côté où l'idole de Dai Miofin eft cachée. Ce temple a fes côtés & fes chambres voisines ornés de peintures, & d'ornemens, parmi lesquels on voit une carte du monde où le pays de Jeffo eft représenté comme contigu à la grande Tartarie. A la droite du temple, il y a un endroit où l'on peut le repofer, & boire une tafle de thé ; un peu plus loin, il y a un vivier, avec un pont de pierres, où l'on nourrit du poiffon aprivoifé. Quand de ce temple l'on prend le chemin de Tenofi, on trouve une grande allée garnie de lanternes, & bordée de hayes des deux côtés, qui conduit à un autre temple, dans la cour duquel s'élève une tour carrée, haute de huit étages, & couverte d'un pareil nombre de toits, en pente, cizelés avec beaucoup d'art. Derriere cette tour, un peu fur la gauche, eft le principal temple de Sotoktais, dont la maîtreffe idole eft élevée au milieu, & a une autre idole à la droite, haute d'une aune & demie, environnée de ftatues repréfentant les quatre élémens, & couvertes d'un drap double. Tout le haut du temple eft noirci par la fumée d'un grand nombre de lampes, qui y font fuspendues dedans & dehors. Près delà, on voit un autre temple long, qui contient cinq grandes idoles élevées fur le fol, & un grand nombre de petites, au-desfus des grandes, en divers rangs. Ce temple n'eft guères éloigné de l'endroit où paffe une fource d'eau minérale, chargée de fer ou de vitriol : elle y a formé, avec le tems, un fédiment qui reffemble pour la figure à une tortue, d'où on l'appelle cau de tortue de mer. On voit auprès un godet de bois de Bambouc, dont le peuple fe fert pour

boire.

SIMMITTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, felon la conférence de Carthage, No. 126, où Benenatus eft dit episcopus plebis Simittenfis. Ce fiége étoit dans la province proconfulaire, comme on le voit par Ptolomée, & par l'itinéraire d'Antonin. Dans la notice de la province Proconfulaire, il y a deux fiéges dont les noms approchent affez de celui dont il eft ici queftion; favoir le siége

Semminenfis, & celui de Siminenfis. Voyez l'article SIMISTUTH.

SIMNAN, ville de Perfe, dans la province de Komis. C'eft la premiere ville du pays du côté de l'oucit. * Danville, Carte de la Perse, 1751.

1. SIMOIS, fleuve de l'Afie mineure, dans la petite Phrygie. Il prenoit fa fource au mont Ida, & fe ettoit dans le Xanthus, felon Pline, l. 5, c. 30. Voyez SCAMANDER. Virgile, Æneid. l. 5, v. 262, donne au fleuve Simoïs l'épithete de rapide :

Victor apud rapidum Simoenta fub Ilio alto.

Dans un autre endroit le même poëte dit, que Venus accou cha d'Enée fur le bord du Simoïs.

Tunc ille Æneas quem Dardanio Anchife
Alma Venus Phrygii genuit Simoëntis ad undam.

2. SIMOIS, fleuve de l'ifle de Sicile. Strabon, 1. 13 p. 608, rapporte que felon quelques-uns Enée étant arrivé à Egefta ou Segefta, donna les noms de Scamander & de Simois ou Simocis à deux fleuves qui couloient aux environs de cette ville. Le Simoïs couloit à la droite, & fe joignoit au Scamander, avant que ce fleuve mouillât la ville de Segefta.

3. SIMOIS, fleuve de l'Epire, felon Virgile, Eneid. 1.3, v. 303, qui lui donne l'épithete de falfus.

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SIMOISIUS CAMPUS, canton de l'Afie mineure, dans la petite Phrygie. Il prenoit fon nom du fleuve Simoïs qui l'arrofoit. * Strabon, l. 12, p. 608.

SIMONIADA, village de la Palestine, aux confins de la Galilée. Jofeph, in vita fua, dit que ce village étoit à foixante stades du canton appellé Magnus Campus.

SIMONITIS, contrée de la Paleftine, à l'orient de la Galilée, felon Jofeph, Bel. Ind. 1. 3, c. 21.

SIMONOSEKI, ville du Japon, dans l'isle de Niphon. Elle eft fituée fur un fameux port, au pied d'une montagne, dans la province de Nangato, la plus occidentale du continent, ou pour mieux dire de la grande isle de Niphon, Cette ville contient quatre ou cinq cents maifons, bâties la plupart fur les deux côtés d'une longue rue qui fait toute fa longueur, & qui n'a que peu de rues à côté. Presque toutes les petites rues coupent la grande, & s'y terminent. La ville eft pleine de boutiques où l'on vend des vivres & des provifions pour les navires qui en partent tous les jours en grand nombre; c'eft le port ordinaire des navires qui vont & viennent des provinces occidentales, ou orientales. L'on y voit plufieurs tailleurs de pierres, qui font des écritoires, des boëtes, des affietes, & plufieurs autres chofes, d'une pierre ferpentine grife & noirâtre, que l'on tire des carrieres voilines de la ville. L'on y remarque le temple d'Amadais, renommé dans tout le Japon ; il fut bâti en mémoire de l'infortuné Feki en Fegue, prince d'un grand courage & de bravoure, qui, malgré fa bonne conduite & fon courage, eut le malheur d'être vaincu par fon ennemi, qui le força d'abandonner le lieu de la réfidence Ofacca, & de s'enfuir à Fijungo. Le malheureux empereur ne put fe foutenir longtems dans cette derniere place: pourfuivi par fon ennemi il fut forcé encore de l'abandonner, & peu de tems après il perdit la vie. L'histoire du Japon dit que Fegue voyant fa perte prochaine, & presque inévitable, envoya fept navires chargés d'or & d'argent à la Chine, où après la mort on bâtit un magnifique temple à fa mémoire, & un autre appellé à préfent Amadais à Simonofeki, pour conferver la mémoire de la mort prématurée de fon fils. * Kampfer, Hift. du Japon, t. 2, p. 176 & fuiv.

SIMONTHORNÅ, ville de la baffe Hongrie, au.com. té de Tolna, & aux confins de celui d'Albe Royale. Cette ville fituée fur la Sarwize, à deux lieues de Caposwar, & à trois de Tolna, a un follé large de trente pas, environné en dehors d'un marais d'une fi grande étendue, que le pont qui y fert de paffage a près de trois cents pas de longueur. Le château eft bâti de pierres de taille, avec des fortifications à l'antique. Le prince Louis de Bade reprit cette place fur les Turcs en 1686, & ce fut par-là qu'il commença les conquêtes qu'on lui vit faire avec une partie de l'armée chré

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