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Quangsi, au département de Nanning, septiéme métropole de la province. Elle est de 104 13' plus occidentale que Pekin, sous les 23d 30' de latitude septentrionale. Cette ville est munie d'une forteresle.

4. SINING, forteresse de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Chinxan, premiere forteresse de la province. Elle est de 4d 30' plus occidentale que Pekin, sous les 27d 32' de latitude septentrionale.

SINIGAGLIA, petite ville d'Italie, dans la Marche d'Ancone. Elle est à dix milles de Fano, à vingt-deux de Pefaro & d'Ancone, entre l'une & l'autre ville, & à trentequatre milles d'Urbin, sur les rivages de la mer, où une petite riviere nommée Nigola, feparant la ville vieille d'avec la nouvelle, fait une espéce de port affez profond, mais capable seulement d'un petit nombre de bâtimens. Elle fut fondée par les Gaulois Sénonois, & appellée Senogallia, quand ils allerent faccager Rome, sous la conduite de Brennus. Cette ville devint depuis colonie romaine. Elle est commerçante: il y a même une juiverie. On y tient tous les ans une foire franche à la Madelaine; cependant il n'y a point de bonne eau, & l'on n'y boit ordinairement que du vin dont le territoire abonde, & qui est fort bon. La ville d'elle-même est assez belle; le dôme & l'église saint Martin, font ce qu'il y a de plus remarquable. Dans une petite église du fauxbourg, il y a un tableau de la sépulture de Notre-Seigneur, de Frédéric Barroci, qui a peint aux dominicains un tableau de faint Hyacinthe: les rues font assez belles, mais mal peuplées. La ville neuve l'est plus que la vieille, dans laquelle il n'y a que des pêcheurs, des matelots & quelques marchands. La noblesse du pays & les. gros bourgeois, demeurent dans l'autre. Outre la riviere qui les sépare, on y voit encore la vieille courtine qui est très-haute, de bonne maçonnerie & de groffes pierres taillées avec ses tours, qui font groffes & maflives, entr'autres les deux de la porte qui regardent le port intérieur. Il y a deux ports, l'un dans la ville & l'autre hors les murailles. Sa fortification est bonne, c'est un octogone revêtu, qui n'est irrégulier que du côté que la mer l'approche de plus près. Les deux bastions de la gauche n'ont qu'un flane chacun & une face, prolongeant les deux faces opposées en ligne égale: ils vont se rencontrer en angle rentrant, aux deux côtés d'un gros château, compose de quatre tours maslives & bien percées, avec leur foffé & contrescarpe, qui font autant de flancs très-puissans pour la défense de ces deux lignes, qui autrement seroient extrêmement foibles. Sinigaglia est dans un territoire, qui ayant été uni au duché d'Urbain, entra dans l'obéitsance de l'église avec ce duché, sous le pontificat d'Urbain VIII. * Corn. Dict. De Seine, Nouveaux voyages d'Italie, I p. Mémoires & plans géogr.

Il y a dans cette ville un évêché établi depuis le quatriéme siécle sous la métropole d'Urbin.

1. SINIS-COLONIA, ville de la petite Arménie: Prolomée, 1.5, c. 7, la place dans la Meliténe, près de l'Euphrate. Il y en a qui veulent que ce foit le fort Colonia, qui, felon Procope, Edif. 1. 3, c. 4, étoit dans cette province, sur le haut d'une roche très escarpée, & que Pompée avoit autrefois pris, fortifié & nommé Colonie. Com

me la longueur du tems l'avoit presque fait tomber en ruine, Justinien le fit réparer & distribua de grandes fommes d'argent aux paysans d'alentour tant pour conftruire de nouveaux forts, que pour réparer ceux qui étoient déja construits.

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2. SINIS, lieu de l'Attique, selon Ortelius, qui cite Plutarque, in Romulo.

SINITENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Nu. midie, selon la notice des évêchés de cette province. Dans la conférence de Carthage, no. 202, Cresconius est qualifié episcopus Sinitenfis. Saint Augustin, 1. 22, de civit. Dei, c. 8, nous apprend qu'il y avoit près d'Hippone Royale un heu nommé Caftellum Sinitense; & dans sa cinquiéme épitre, no. 4, il fait mention d'un certain Marcellin, évêque

de ce lieu.

SINIVEN, cité de la Chine, dans la province de Channsi, au département de Sin, premiere grande cité de la province. Elle est de sa 10' plus occidentale que Pekin, sous les 37d 30' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

SINKEL, petite ville des Indes, dans l'isle de Sumatra, sur sa côte occidentale, entre Labo au nord, &

Barros au midi, près de l'embouchure d'une grande riviere. Il croît du poivre aux environs. * De l'Isle, Atlas. Robert 1750.

SINLO, (le royaume de ) appellé aussi Sinlin. Il est dans la partie méridionale de la Corée, au fud-est de Petci: du côté de l'orient, il confine à la mer Orientale, au nord au Kaoli. Les rois de ce pays font venus de Pet-ci par mer: les habitans font originaires du pays de Chinhan. On a peu de connoissance de ce royaume. On trouve feulement un fuite de ses souverains depuis l'an 631 jusqu'en 923, auquel tems il s'éleva de grands troubles dans le pays: le roi envoya des tributs aux Chinois: mais après ce tems on ne trouve plus aucune trace dans l'histoire ni des rois ni des peuples. * Voyez l'histoire générale des Huns par M. de Guignes, t. 1, p. 443.

SINKICIEN, ville de la Chine, dans la province da Pekin, au département de Hokien, troisiéme métropole de la province. Cette petite ville, que quelques-uns nomment Cing, est située au côté méridional du fleuve Guei, dans une très-belle plaine, à deux ou trois lieues de la ville de Sanglo. On voit, près de cette ville, la montagne Si, dont le fonimet, qui s'étend en une longue & large campagne, est fort estiné, à cause de la fertilité & de la graitfe de fon terroir, au milieu duquel est un très-beau bourg, habité d'un grand nombre de laboureurs. * Amb des Holl. à la Chine, c. 43.

SINKIN, ville de la Chine, dans la province de Kiansi, au département de Linkiang, huitiéme métropole de la province. Elle est bâtie au côté droit de la riviere de Kiam, au milieu de collines très-fertiles, & égale presque en grandeur Hiakyang, mais non en beauté d'édifices, qui y font mal båtis, & très-mal-propres. On y voit feulement du côté de la riviere, fur laquelle la ville est bâtie, une haute & magnifique porte, embellie de fort beaux ouvrages. L'abord de cette ville est assez aisé par l'embouchure de la riviere. Le port est aussi aslez commode, & capable de contenir un bon nombre de vaisseaux.

Il y a un temple dans cette ville, rempli d'images & de statues: parmi ces dernieres, on en voit une sans tête, qui a deux corps, & qui représente un hermaphrodite: une leconde d'un certain géant : une troisiéme d'un baladin vêtu à la chinoise ; & une quatrième d'un géryon à une tête & deux corps, pour marquer le symbole de l'amitié, qui joint deux volontés, & regle les mouvemens de plusieurs membres par un même sentiment.

Cette ville a un gouverneur, qui reçoit les étrangers, & leur accorde le secours dont ils ont besoin, contre la féro-ciré des habitans, & contre leur avarice.

Sinkin eft de 2a s' plus occidentale que Pekin, sous les 28d 28′ de latitude. Atlas Sinenfis.

SINKOCIEN OU HINGER, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Hokien, troifiéme capitale de la province. Elle est à trente stades de Sinkicien. Il y a de très-bons remparts & de bons bastions; mais elle n'est pas fort peuplée ni fort marchande. On n'y voit ni superbes temples, ni magnifiques bâtimens ; mais seulement sur ces premiers quelques petites figures de grues volantes, avec une pierre au pied, dont certaines ont deux, & jusqu'à quatre têtes, que les habitans du pays croyent veiller sur leur ville & y apporter l'abondance. * Amb. des Holl. p. 191.

Tout ce qu'on voit dans ce lieu de plus considérable, c'est un temple au pied des murailles & dans une très-agréable plaine, dont la beauté, en richeffes & en sculpture, peut égaler les plus fuperbes du rovaume. Cet ouvrage est divisé en trois étages voutés, au côté desquels il y a plusieurs degrés. Le bas est orné de plusieurs portes & de belles colonnes, qui soutiennent le toit du deuxième étage. Tour l'édifice est si enrichi, & fi couvert de feuillages, & de toutes les figures imaginables de bêtes, qu'on le prend d'abord pour le chef-d'œuvre de tout ce qu'il y a eu d'habile dans la sculpture, & dans la peinture. Il s'en faut infiniment que le dedans ne réponde au dehors.

SINLO, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Chinting, quatriéme métropole de la province Elle est de 2d 23' plus occidentale que Pekin, sous les 38d so' de latitude septentrionale.* Atlas Sinenfis.

1. SINNA. Ptolomée, 1.5, c. 18, marque deux villes de ce nom dans la Mésopotamie.

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2. SINNA. Voyez SYNNA. 3. SINNA. Strabon, l. 16, p. 765, nomme ainsi une re

traite où des brigands se retiroient près du mont Liban.

SINNACA. Plutarque, in Craffo, & Appien, in Parthitis, nomment ainsi un défilé qui se trouvoit dans les montagnes de la Mésopotamie, au voisinage de Carrha près du Tigre, où il y avoit une ville nommée Sinnaca, felon Strabon. Ortelius soupçonne que ce pourroit être une des villes que Ptolomée appelle Sinna.

SINNADE, ville de la Turquie, en Afie, dans l'Anatolie , vers la source du Sarabat, environ à quinze lieues d'Apamis, du côté du nord, en latin Sinnada. C'étoit autrefois une ville archiepiscopale, & fort grande; mais aujourd'hui elle est très peu considérable.

SINNAUS, lac d'Afie: Pline, l. 2, c. 103, dit que la grande quantité d'abfinthe, qui croît aux environs de ce lac, rend ses eaux ameres. Le pere Hardouin remarque qu'au lieu de Sinnaus, quelques manuscrits portent Sannaus, d'autres Annaus, Innaus, ou Amaus, & il semble foupçonner que ce lac étoit voisin de la ville de Synaus, que Ptolomée place dans la grande Phrygie.

1. SINNING, ville la Chine, dans la province de Quangtung, au département de Quangcheu, premiere métropole de la province. Elle est de 4d 39' plus occidentale que Pekin, sous les 22d 18' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

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2. SINNING, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Queicheu, sixiéme métropole de la province. Elle est de 9d 32' plus occidentale que Pekin, sous les 31d 47' de latitude septentrionale.

3. SINNIG, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Paoking, neuviéme métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 6d 28', par les 27d de latitude. Atlas Sinenfis.

SINNIPSENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, selon la conférence de Carthage, no. 133, où Villaticus est dit episcopus plebis Sinnipfenfis. On ignore de quelle province étoit ce siége.

SINNUARITENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, selon la conférence de Carthage, no. 132, où Stephanus est dit episcopus plebis Sinnuaritenfis. Ce liége étoit dans la province Proconfulaire, felon la notice des évêchés de cette province, qui écrit Sinnuarensis ou Sinnarensis ; d'ailleurs Victor episcopus municipii Sinna, fouscrivit au cinquiéme concile général, avec les évêques de la province Proconfulaire.

1. SINO, riviere du royaume de Naples. Voyez SENNO. 2. SINO, (riviere de) riviere d'Afrique, en Guinée, sur la côte de Malaguette. Elle vient de fort loin, du côté du nord, & a fon embouchure à l'est de celle de Sanguin, dont elle est éloignée de douze lieues. * Côte de Guinée par M. Bellin, 1746.

SINOESSA, ville de Sicile, selon Etienne le géographe, qui entend fans doute la ville de Sinuessa, située dans cette partie de l'Italie, à laquelle quelques auteurs ont donné le nom de Sicile.

SINONIA, ifle de la mer de Thyrrène, felon Pomponius Mela, 1.2, c. 7, & Pline, 1.3, c. 6. On croit que c'està présent l'ifle de Sanone, aux environs de Gaëte.

1. SINOPE, ville de l'Afie mineure, dans la Paphlagonie, à quarante stades d'Armene, felon Arrien, & cinquante, felon Strabon. Polybe, 1.4, c. 57, dit qu'elle étoit située au commencement d'une péninsule, dont elle occupoit l'isthme, large de deux stades, & que le reste de la péninsule demeuroit vuide. Strabon ajoute qu'à chaque côté de l'ifthme, il y avoit un bon port. Cette ville étoit fi ancienne, que Strabon, 1. 12, p. 545, ne fait point difficulté de remonter son origine jusqu'au tems des Argonautes. Apollonius prétend qu'elle avoit pris le nom de la fille d'Afopus, & même Valerius Flaccus semble dire qu'elle fut bâtie dans ce tems-là:

Alta Carambis

Raditur & magna Pelago tremit umbra Sinopes.
Affyrios complexa finus stat opima Sinope.
Nympha prius blandosque Jovis qua luserat ignes,
Calicolis immota procis.

S'il est vrai que Sinope soit si ancienne, elle fut peu confidérable dans ses commencemens. Elle reçut seulement son

lustre des Milésiens, qui, voyant la commodité du lieu, & l'imbécilité des habitans, s'emparerent de Sinope, & y envoyerent une colonie, d'où les Milésiens furent regardés comme les fondateurs de Sinope. Strabon dit positivement, ἕκτισαν αυτὴν Μιλήσιοι, Milefii eam [ Sinopen ] condiderunt. Xénophon, 1.6, poft principium, se contente de dire que les habitans de Sinope font une colonie de Milésiens. On lit la même chose dans Diodore de Sicile, 1. 14, c. 32, qui ajoute que cette colonie située dans la Paphlagonie, acquit une grande autorité dans ces quartiers. En effet, la puissance fut si grande, qu'elle envoya des colonies à Cerafunte & à Trapésunte, deux villes célébres, dans le Pont. Elle devint colonie romaine, selon Strabon & Pline, appuiés par diverses médailles, sur l'une desquelles on lit: COL. JUL. SINOPE. Une médaille de Caracalla porte ces mots : C. J. AU. SINOPE; c'est-à-dire, colonia Julia Sinope; & sur une médaille de Geta, il y a C. J. F. SINOPES, colonia Julia felicis Sinopes. Sinope étoit évêché dans le cinquiéme fiécle, sous la métropole d'Amafie. * Cellar. Géographie ant. 1. 3, c. 8. Commainville, Table des évêchés.

La position de Sinope est si bien marquée dans Polybe & dans Strabon, qu'il n'est pas permis d'ignorer que cette ville occupe l'isthme d'une presqu'ifle d'environ fix milles de circuit, terminée par un cap considérable. Cependant Sinope est représentée dans nos cartes sur une plage toute découverte, sans qu'on y remarque aucun port, quoiqu'elle en ait deux fort bons, & bien décrits par Strabon. Une situation fi avantageuse invita sans doute à y bâtir une place. Les habitans de Sinope entreprirent de fortifier toutes les avenues de leur cap, pour s'opposer aux entreprises de ce Mithridate, qui, suivant Polybe, descendoit d'un des sept Perses, qui firent mourir les Mages, & qui gouvernoit le pays que Darius avoit donné pour récompense à ses ancêtres, fur la côte du Pont-Euxin. C'étoit peut-être le même Mithridate fondateur du royaume du Pont. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas le confondre avec le grand Mithridate Eupator, fils de Mithridate Evergéte. Eupator naquit à Sinope, y fut élevé, l'honora de ses bienfaits, la fortifia, en fit la capitale de ses états, & Pompée l'y fit enterrer. Les Romains y envoyerent une colonie, qui occupa une partie de la ville & de la campagne. Cette campagne est encore aujourd'hui telle que Strabon l'a dépeinte, c'est-à-dire, que le terrein, qui est entre la ville & le cap, est rempli de jardins & de champs. De Tournefort a rapporté de ce pays-là une médaille, sur un des côtés de laquelle paroît une tête, qui semble être celle d'un général romain: au revers est une corne d'abondance, qui marque les richesses que les ports de Sinope y attiroient. Elle eft placée entre les deux bonnets de Castor & de Pollux ; & ces bonnets, qui sont surmontés d'autant d'étoiles, nous apprennent que ces enfans de Jupiter & de Leda favorifoient la navigation des Sinopiens. Les colonies, qu'ils avoient fondées, marquent que leur puissance sur mer s'étendoit bien loin. Mais il n'y a rien de plus glorieux pour cette ville, que les secours qu'elle donna au reste de l'armée des dix mille Lacédémoniens, dont la retraite fait un des plus beaux morceaux de l'histoire grecque. Les Sinopiens affecterent même sous les empereurs romains de conserver à leur ville le nom de colonie romaine. Patin nous a donné le type de deux médailles, dont les légendes en font mention : l'une est la tête de Caracalla, & l'autre celle de Gera. Celle-ci a pour revers un poiffon, & rappelle naturellement l'idée du grand commerce de poiffon, qu'on fait encore aujourd'hui dans cette ville. Hormis les cables & les cordes qu'on y charge pour Constantinople, on n'y trafique qu'en falines & en huile de poiffon. Les principales salines font les maquereaux & les pélamides ou jeunes thons. Les huiles se tirent des dauphins & des veaux de mer. A l'égard de la, médaille de Caracalla, elle représente Pluton à demi-couché sur un lit: sa tête est chargée d'un boisseau; un aigle s'appuye sur sa main gauche, qui eft fermée, & il tient de la droite une haste pure; c'est-à-dire, une lance sans fer. Tacite, après avoir parlé des prétendus miracles de Vespasien, qui avoit rendu la vue à un aveugle, & fait marcher un estropié dans la ville d'Alexandrie, raconte de quelle maniere la statue de Pluton, ou de Jupiter de Sinope, fut transportée à Alexandrie par ordre de Prolomée, premier roi d'Egypte. Ce prince envoya une célébro ambassade au roi de Sinope, appellé Scydrothemis, lequel gagné par des présens d'un grand prix, après avoir amulé les ambassadeurs pendant trois ans, sous divers prétextes, permit enfin que le dieu partit; mais ce ne fut pas sans miracle. Pour fatisfaire appareniment le peuple, qui envioit un fi grand bonheur à l'Egypte, & qui appréhendoit les suites fâcheuses du départ de la divinité , on fit courir le bruit que le temple étoit tombé, & que la statue étoit venue elle même s'embarquer. Le bruit se répandit qu'elle avoit paffé dans trois jours de Sinope à Alexandrie. On lui dressa dans cette ville un temple magnifique, dans le même endroit où il y en avoit eu un autrefois consacré à Sérapis & à Isis. Le nom même de Sérapis lui en resta, peut-être pour cette raison; car Euftathe remarque que le dieu Sérapis des Egyptiens est le même que le jupiter de Sinope. * Tournefort, Voyage du Levant, t. 2, p.91.

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Pharnace, après la mort de son pere, le grand Mithridate, obtint de Pompée le Bosphore Cimmerien: mais pendant les guerres civiles entre Céfar & Pompée, il leva le masque, & prit plusieurs villes des côtes du Pont-Euxin, Sinope ne fut pas des dernieres. Il fut battu ensuite par César, & obligé de rendre Sinope à Domitius Calvinus, qui eut ordre du général de continuer la guerre contre Pharnace. On ne fait pas si la ville fut maltraitée alors; mais il est certain que les murailles en étoient encore belles du tems de Strabon, qui vivoit sous Auguste: celles d'aujourd'hui ont été bâties sous les derniers empereurs Grecs. Elles font à double rempart, défendues par des tours la plûpart triangulaires & pentagones, qui ne présentent qu'un angle. La ville est commandée du côté de terre ; & il faudroit deux armées navales pour l'affiéger par mer. Le château est fort négligé aujourd'hui. Il y a peu de Janissaires dans la ville, où l'on ne souffre aucun Juif. Les Turcs, qui se méfient des Grecs, les obligent de loger dans un grand fauxbourg sans défense. Si l'on ne trouve aucune inscription, ni dans la ville, ni dans les environs, en récompense, outre les morceaux de colonnes de marbre, qui sont enclavés dans les murailles, on en voit une prodigieufe quantité dans le cimetiere des Turcs, parmi plusieurs chapiteaux, bases & piédestaux de même espéce. Ce font les restes des débris de ce magnifique gymnase, du marché & des portiques dont Strabon fait mention, sans parler des anciens temples de la ville. Les eaux font excellentes à Sinope & aux environs, où l'on cultive des oliviers d'une grandeur affez raisonnable. Mais quelque beite que foit cette campagne, elle ne produit que des plantes assez communes, si l'on en excepte une espèce d'abfinthe, qui naît dans le table, le long de la marine, & qui, suivant les apparences, doit être l'absinthe pontique des anciens.

Charatice, capitaine mahométan, surprit Sinope & la pilla, dans le dessein d'enlever les trésors que les empereurs y avoient mis en dépôt ; mais il fut obligé d'abandonner la place, sans toucher aux richesses, sur l'ordre du sultan son maître, qui recherchoit l'amitié d'Alexis Comnène, & qui lui avoit envoyé un ambassadeur. Le gouvernement de la ville fut donné à Constantin Dalastène, parent de l'empereur, & le plus grand capitaine de ce tems. Lorsque les François & les Vénitiens se rendirent maître de Constantinople, Sinope tomba sous la puissance des Comnènes, & fut une des principales villes de l'empire de Trebizonde. Elle devint dans la suite une principauté indépendante de Trebizonde; & ce fut apparemment quelque sultan qui en fit la conquête, dans le tems qu'ils se répandirent dans P'Afie mineure ; car Ducas rapporte que Mahomet II étant à Angora, en 1461, il fut falué, & reçut les présens d'Ismaël, prince de Sinope, par les mains de son fils. Mahomet lui ordonna de faire savoir à son pere qu'il eut à lui remettre ses états : il obeit. Calchondyle assure qu'il fit un échange de sa principauté avec la ville de Philippopolis en Thrace, quoiqu'il y eut quatre cents piéces d'artillerie fur les remparts de Sinope. Par le même traité, Mahomet acquit Caftamêne, ville très forte, qui dépendoit de la même principauté.

On ne fauroit parler de Sinope sans se ressouvenir du fameux philosophe Diogène le Cynique; ce Diogène, dont Alexandre admiroit les bons mots, en étoit natif. On voit son épitaphe sur un ancien marbre à Venise, dans la cour de la maison d'Erizzo. Elle est au-dessous de la figure d'un chien, qui est assis sur son derriere ; & on peut la traduire ainsi :

Demande; Parle donc, Chien, de qui gardes-tu le tombeau avec tant de foin? Rep. Du Chien. Dem. Qui étoit donc cet homme que tu appelles Chien? Rep. C'étoit Diogène. Dem. D'où eft ce qu'il étoit ? Rep. De Sinope. C'est lui qui vivoit autrefois dans un tonneau, & qui a présentement les aftres pour domicile.

Au reste, la terre de Sinope, de laquelle Strabon, Dioscoride, Pline & Vitruve ont parlé, n'est pas verte, comme plusieurs personnes le croyent, s'imaginant que la couleur verte, qu'on appelle finople, en terme de blafon, en a tiré son nom. La terre de Sinope est une espéce de bol, plus ou moins foncé, que l'on trouvoit autrefois autour de cette ville, & que l'on y apportoit pour le diftribuer. Ce qui marque que ce n'étoit autre chose que du bol, c'est que les auteurs qui viennent d'être cités assurent qu'il étoit aussi beau que celui d'Espagne. Tout le monde fait qu'on trouve de très-beau bol en plusieurs endroits de ce royaume, où on l'appelle Almagra; & ce bol, suivant les apparences, est du safran de mars naturel. Il se peut faire néanmoins qu'il y ait quelque espéce de terre verte dans la campagne de Sinope; car Calchondyle affure qu'il y a d'excellent cuivre aux environs; & de Tournefort croit que la terre verte, que les anciens nommoient Theodotion, n'étoit proprement que du verd-de-gris naturel, tel qu'on le trouve dans les mines de cuivre.

Strabon, qui ne négligeoit rien dans ses descriptions, remarque avec raison que les côtes, depuis Sinope jusqu'en Bithynie, sont couvertes d'arbres, dont le bois eit propre à faire des navires, que les campagnes sont pleines d'oliviers, & que les menuifiers de Sinope faifoient de belles tables de bois d'érable & de noyer. Tout cela se pratique encore aujourd'hui, excepté qu'au lieu de tables, qui ne conviennent pas aux Turcs, ils employent l'érable & le noyer à faire des sophas, & à boiser ou lambriffer des appartemens: ainsi ce n'est pas contre ce quartier de la mer Noire qu'Ovide a déclamé avec tant de vehemence, dans sa troisieme lettre écrite du Pont à Rufin.

2. SINOPE, Heuve de l'Afie mineure, dans la Paphlagonie. Ortelius qui cite Euftathe, dit que ce fleuve couloit près de la ville de Sinope.

3. SINOPE, riviere de France, dans la basse Normandie, au Cotentin. Elle fort de plusieurs fources, dont la principale est vers Tamerville, & passe par Saint Germain de Tournebus : deux autres viennent du bois de Rabe, & une autre du bois de Montebourg. Le tout va tomber dans le havre & boccage de Quineville. * Corneille, Dictionnaire. Vaudome, Manuscrits géogr.

SINOPIUM, montagne d'Egypte. Elle étoit, selon Eustathe, au voisinage, ou peut-être dans la ville de Memphis; car il dit Sinopium Memphidis mons.

SINOPOLI ou SILLO, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, felon Corneille, qui ne cite point de garant. Il ajoute que cette ville est située dans les montagnes, à quatre milles de la mer, près des mines d'or, d'argent & de fer.

Magin, dans sa carte de la Calabre ultérieure, ne connoît ni Sinopoli ni Sillo. Je soupçonnerois que Corneille vent parler de la petite ville de Stilo, fur le Cacino. Elle est effectivement dans les montagnes, & environ à quatre milles de la mer Ionienne.

SINOREGA, lieu fortifié, dans l'Asie mineure, felon Appien, in Mithridat. Ce pourroit être le fort SINORIA, l'un des soixante-quinze que fit bâtir Mithridate Eupator, & où il renfermoit ses trésors. Le fort de Sinoria selon Strabon, 1.12, p.555, étoit dans le Pont, aux confins de la grande Arménie.

SINORIA. Voyez SINOREGA.
SINOS. Voyez SIVA.

SINOTIUM, ville de l'Illyrie, dans la Dalmatie. Il y avoit selon Strabon, 1.7, p. 315, le vieux & le nouveau Sinotium, qui étoient du nombre de cinquante principales villes que possedoient les Dalmates, & qu'Auguste rédaisit en cendres. On ne fait point au juste en quel endroit de la Dalmatie étoit SINOTIUM.

SINOUSA. Voyez ARNE.

SINPING, ville de la Chine, dans la province d'lunnan, au département de Lingan, troifiéme métropole de la province. Elle est de 14d 25 plus occidentale que Pekin, fous les 234 42' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

SINQUIRIUM, ou, comme porte le grec de Denys d'Halicarnafle, 1.5, SYNCERIUM, poste d'Italie, aux confins du Latium & du pays des Herniques. Les confuls dans l'année 245 de Rome munirent ce poste, qui peutêtre fut la même ville que Plutarque appelle SIGLIURIA. On la fortifia de bonnes murailles, & bâties à grands frais. Par-là Rome vouloit faire fentir à ses ennemis que son tréfor n'étoit point épuisé, & elle vouloit opposer une barriere aux courses des Latins & des Herniques.

SINSII, peuples de la Dace: Ptolomée, 1. 3, c.8, les place au nord des Saldenfii & de quelques autres peuples.

SINTACORA, ville de la presqu'isle de l'Inde, sur la côte de Malabar, dans la partie septentrionale du royaume de Canara, aux confins du royaume de Visapour. Élle est fituée fur un cap, à la gauche de l'embouchure de la rivicre Aliga, vis-à-vis de l'isle d'Angediva, entre Goa & Onor. De l'Isle, Atlas.

2. SINTÆ, peuples de l'Afrique propre, selon Strabon, 1. 2, p. 131. Cafaubon croit que ce font les Sentites de Ptolomée. Voyez SENTITES.

2. SINTÆ, peuples dont parle Strabon, 1. 10, p. 457, qui cite Homére. Il laisse en doute si ces peuples étoient les mêmes que les SAPAI OU SALI de Trace, qui habiterent autrefois l'ifle de Samos, ou si c'étoient des peuples différens.

SINTAI, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département de Cinan, premiere métropole de la province. Elle de 1d Is' plus orientale que Pekin, sous les 36d 19' de latitude septentrionale. * Ailas Sinenfis.

1. SINTHUS, ville de la Macédoine, dans l'Amphaxitide, près du golfe Thermaus, felon Etienne le géographe, qui cite le septiéme livre d'Hérodote, où on lit aujourd'hui Sindus pour Sinthus.

2. SINTHUS. Arrien, 2. Periple. p. 21, appelle ainsi le plus grand des fleuves, qui se jettent dans la mer Erythrée, & Ptolomée donne le nom de SINTHUS à une des bouches du fleuve Indus. Il pouvoit se faire que cette embouchure fût la plus grande de toutes; ce qui aura engagé à donner fon nom au fleuve.

SINTI, peuples qui habitoient au dessus du Bosphore de Thrace, felon Polyen, 1. 8, & Orphée, Argonaut. Il y a apparence, dit Ortelius, que ce sont les Sindi dont parlent d'autres auteurs. Voyez l'article sui

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SINTICA on SINTICE. Voyez SINTIA.

SINTIEN, ville de la Chine, dans la province de Queicheu, où elie a le rang de seconde ville militaire de la province. Elle donne la loi à quatre forteresses, qui sont habitées par des peuples fort rustiques; mais qui ont cela de particulier qu'ils font extrêmement triftes & affligés de la mort de leurs proches parens, jusques-là qu'ils se coupent les cheveux en signe de douleur. Plusieurs d'entr'eux, comme autrefois les Bardes, peuples de la Thrace, préférent la mort à la vie, & disent que les pensées de la mort ne font pas à rejetter, & que ces pensées en diminuent plutôt qu'elles n'en augmentent la crainte. Les quathe forteresses en question font:

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SINTRA Ou CINTRA, ville & montagne de Portugal, dans l'Estramadoure. La terre s'avance dans l'Océan, bien loin au-delà de l'embouchure du Tage, & forme un cap avancé, que les anciens ont appellé promontorium Luna ou promontorium Olifiponnense. C'est un rameau d'une montagne fort élevée, qui se présente de fort loin aux vaisseaux qui rasent cette côte: son nom étoit autrefois mons Luna; & aujourd'hui c'est Sintra ou Cintra. A l'un des côtés de la montagne est une petite ville qui porte le même nom, & qui est située derriere Castaes, à sept lieues de Lisbonne. Au sommet de la montagne on voit un beau monafstère de religieux Hieronymites, dédié à Nossa Senhora da Rocca, c'est-à-dire à Notre-Dame du Roc, & accompagné d'une église, qui est un lieu d'une grande dévotion, où l'on va faire des neuvaines. Le monastère & l'église font tous deux taillés dans le roc. Les religieux ont un petit jardin, où il a fallu porter d'ailleurs toute la terre qu'on y voit. On jouit dans ce lieu d'une vûe charmante. D'un côté on voit l'Océan, de l'autre le Tage, & des deux autres le continent, où de belles & de riches campagnes forment un paysage agréable. Au pied de la montagne, au-dessus du cap ou promontoire, il y avoit anciennement un temple dédié au soleil & à la lune. On en voit encore les ruines, & quelques colonnes chargées d'inscriptions. Je n'en rapporterai qu'une :

SOLI ÆTERNO LUNÆ
PRO ETERNITATE IMPERII ET
SALUTE IMP. CAL. ..SEPTIMII
SEVERI ET. IMP. AUG. CÆS. M.
AUREILNI ANTONII

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Du côté que la montagne de Sintra regarde l'Océan, il y a un petit village nommé Collares, auprès duquel est une grotte fort ancienne & fort longue, au pied d'un rocher battu des flots de la mer, & dans laquelle on dit qu'on a vû de tems en tems des tritons ou hommes marins, jouant de leur cornet, comme les habitans de Lisbonne le firent savoir autrefois à Tibere, par une ambaffade qu'ils lui envoyerent à ce sujet. Entre ce village & la montagne est la vallée de Collares, la plus agréable, la plus délicieuse & la plus fertile qui se puisse voir. Elle est longue d'une lieue, si bien cultivée & fi bien plantée d'arbres, qu'elle nourrit presque toute la ville de Lisbonne, par les fruits, le bled & le vin qu'elle fournir. On y marche presque partout à l'ombre; & quand on s'y repose sous quelque arbre, on se trouve d'abord couvert de fleurs. * Délices de Portugal, pag. 774.

SINTU, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chingtu, premiere métropole de la province. Elle est de 13d 2' plus occidentale que Pekin, sous le 30d 55' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

ŠINTZHEIM Ou SINSHEIM, village d'Allemagne, dans le Creigow, contrée de la Suabe, à quatre ou cinq lieues d'Heidelberg, du côté du midi, & à pareille distance d'Hailbron, vers l'occident. Elle est située dans un fond, où aboutissent des ruisseaux marécageux. Cette ville étoit autrefois la capitale de Creigow, & fut le siége des anciens comtes de ce nom, dont le dernier, nommé Jean, ayant été élu évêque de Spire, la donna à son église avec les autres villes & places de son comté, après que son frere fut mort fans enfans. Le maréchal de Turenne y défit en 1674 l'armée impériale, que commandoit le duc de Lorraine avec le comte Caprara. Les François brulerent cette même ville en 1689. * D'Audifret, Géog. anc. & mod. t. 3.

SINUESSA, ville d'Italie, dans le Latium ajouté, aux confins de la Campanie, au-delà du Liris, sur le bord de la mer. Tite-Live, l. 10, c. 21, lui donne le titre de colonie romaine. La ville de Minturne, selon Strabon, 1.5, étoit entre celles de Formies & de Sinuessa. Pline, 1.3,1.5, fait de Sinuessa la derniere ville du Latium ajouté, & dit que quelques-uns l'avoient appellée Sinope; mais Tite-Live, l. 10, c. 21, fait entendre que Sinuessa prit ce nom, lorsque lorsque les Romains eurent envoyé une colonie dans un endroit où l'on croyoit qu'avoit été Sinope, ville grecque : Placuit ut dua colonia circa Vescinum & Falernum agrum deducerentur : una ad ostrum Liris fluvii, qua Minturna ap. pellata; altera in Saltu Vescino, Falernum contingente agrum, ubi Sinope dicitur Graca urbs fuisse: Sinuessa deinde ab colonis Romanis appellata. Les habitans de cette ville font appellés Sinuessfani ou populus Sinuessanus, par le même historien, & Senuifani dans une inscription rapportée par Holsten, p. 224. 1 y avoit au voisinage de cette ville des eaux minérales, qui en prenoient le nom d'Aqua Sinuessana. Pline, 1. 31, c. 2, met ces eaux dans la Campanie, & la ville de Sinuessa dans le Latium ajouté, C'étoient des bains d'eaux chaudes: d'où Silius Italicus, l. 8, v. 528, a donné à la ville de Sinuessa l'épithete de tepens. Nous voyons dans Tacite, l. 12, 6. 66, que l'empereur Claude ufa de ces bains. On voit encore aujourd'hui les ruines de Sinueffa, & elles confervent le nom de la ville. Voyez SUESSANA. Ptolomée appelle cette ville Soeffa, & la place près de la mer. A peine trouve-t-on aujourd'hui les vestiges de cette ville: il y a cependant près du mont Dracon quelques ruines d'édifices, de même que vers le bord de la mer, où sans doute étoient les grandes murailles du port. Cette Sinuessa n'étoit pas la Suessa des Aurunzės. L'on voit aujourdhui dans l'endroit où étoit autrefois Sinuefssa une petite fortereffe, qu'on appelle monte Dracone: elle

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est à un mille de la mer.

SINUNIA, ville de la Parthie, selon Ptolomée, 1.6, c. 5. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Oenunia au lieu de Sinunia ; & Ortelius croit que c'est la ville Genunia d'Ammien Marcellin.

SINUS TRISTIS, nom que Solin donne au lac Afphaltite. Voyez ASPHALTITE & MER MORTE.

SINXUI, cité de la Chine, dans la province de Channsi, au département de Çe, troifiéme grande cité de la province. Elle est de sd 14 plus occidentale que Pekin, sous les 36d 56' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. SINY, ville de la Chine, dans la province de Quantung, au département de Caochen, septiéme métropole de la province. Elle est de sd 41' plus occidentale que Pekin, sous les 23d 13 de latitude septentrionale.

1. SINYANG, ville de la Chine, dans la province de Xensi, au département de Hanchung, troisieme métropole de la province. Elle est de 7d 54' plus occidentale que Pekin, sous les 34ds' de latitude septentrionale. 2. SINYANG, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département d'Iuning, huitiéme métropole de la province. Elle est de 32d 22' plus occidentale que Pekin, sous les 33d 20' de latitude septentrionale. Sinyang est défendue par une forteresle.

SINYÉ, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Nanyang, leptiéme métropole de la province. Elle est de sd 25' plus occidentale que Pekin, fous les 33d 55' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

SINYU, ville de la Chine, dans la province de Kiangsi, au département de Linkiang, huitiéme métropole de la pro. vince. Elle est de 2d 22' plus occidentale que Pekin, sous les 28d 30' de latitude septentrionale.

SINZITA, ville de la petite Arménie. Ptolomée, 1.5, c. 7, la place dans la préfecture Muriane. Au lieu de Sinzita, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Sindira. SIODA, ville de l'Albanie. Elle est mise par Ptolomée, 1. 5, c. 12, au nombre des villes situées entre le Cyrrhus

& l'Albanus.

1. SION ou ZION, montagne sur laquelle le temple du Seigneur fut bâti dans Jeruselem par Salomon, & où David, (pfal. 47,3,) bâtit la cité de David, vis-à-vis & au nord de l'ancienne Jébus ou Jerufalem, qui occupoit le côté opposé à Sion. L'écriture met ordinairement le mont Sion pour le lieu où étoit le temple; mais dans la rigueur il étoit plutôt fur le mont Moria, 2. Par. 3, 1, qui étoit un des côteaux qui compofoient la montagne de Sion. Reland, Palast. 1. 2, p. 847 & 848, prétend que le mont Sion étoit au midi, & non pas au septentrion de

Jerufalem.

Le P. Barthelemi Deschamps, p. 446, dit : Du tems des Jébuséens, il y avoit une belle forteresse, avec une ville ceinte de fortes murailles, & qui avoit plusieurs portes & quantité de tours. David l'ayant prise, y établit sa demeure,

& la rendit beaucoup plus forte qu'elle n'étoit auparavant. Il fit bâtir un riche palais, dans lequel Salomon tint enfuite sa cour, & tous les autres rois de la Judée. C'est pour cela que l'écriture sainte l'appelle château royal, maison & trône de David. Quelque tems après, ayant été ruiné par... les guerres, Judas Machabée le fit rebâtir, & y fit conftruire des tours & des murailles si hautes, fi fortes & fi folides, que, selon le témoignage de Joseph, jamais il n'a pû être pris que par la famine; ce que l'empereur Tite avoua luimême, après qu'il s'en fut rendu maître, & qu'il eut vu la hauteur & l'épaisseur des tours & des murailles, la grosseur prodigieuse des pierres si bien jointes, & comme colées ensemble: Caété, dit-il, le bras du Tout Puiffant qui a combattu pour nous. Il n'y a que Dieu qui a chasse les Juifs de cette forteresse; car il n'y a point de force humaine qui foit capable d'abattre ni de renverser de telles machines. C'est ausli sur ce mont que David & les autres rois ont choifi leurs sépultures Salomon enferma de grandes richesses dans le sépulcre du roi David son pere. Le grand-prêtre Hircan en trois mille talens. Hérode Ascalonite quelque

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tems après, ayant voulu tenter la même chose, il en fortit une flamme qui brula deux de ses gens. Ce prodige le remplit de frayeur, & lui fit quitter son entreprise. On ne fait où sont situés les tombeaux de David & de Salomon. Benjamin, Juif, dans son itinéraire, dit: Le lieu des sépulcres de David & de Salomon, a été bouché depuis mille ans par le commandement du patriarche des chrétiens, de forte qu'encore aujourd'hui il est ignoré ; car le temple de Sion étant venu à tomber, on tira des pierres hors des fondemens des anciennes murailles de ce mont pour le rebatir, & tandis qu'on travailloit à les tirer, il arriva, par cas fortuit, que les ouvriers ayant levé une des plus grofes pierres, ils découvrirent la porte d'un antre, dans lequel étant entrés, ils arriverent comme à un petit bâtiment, foutenu par des colonnes de marbre, où ils virent un riche monument tout garni d'or & d'argent, devant lequel il y avoit une table, fur laquelle étoit un fceptre & une couronne d'or ; à gauche il y avoit aussi un monument semblable au premier; mais ils ne purent savoir ce qu'il contenoit. Comme ces hommes voulurent, par curiosité, pénétrer plus avant, ils furent repouslés par un tourbillon de vent hors de la porte de cet antre, où ils demeurerent couchés par terre, comme s'ils eussent été morts. Sur le soir ayant été éveillés par un autre tourbillon, ils entendirent une voix qui leur dit: Levez vous, & fortez de ce lieu; ce qu'ils firent aussi tôt en tremblant, & faisis de frayeur : ils allerent faire le récit au patriarche de tout ce qu'ils avoient vû, & de ce qui leur étoit arrivé.

dont la

Le mont de Sion joint du côté du midi la cité de Jerusalem: il étoit autrefois dans l'enceinte des murailles; mais aujourd'hui il est au dehors, du côté du septentrion, & presque d'une même égalité avec la ville, quoiqu'anciennement il ait été entouré de profondes vallées. Ce mont, beauté est tant vantée dans l'écriture sainte, est à présent si difforme, qu'on ne jugeroit jamais qu'il y eût eu une ville; car, excepté le cénacle de Notre Seigneur, & la maison de Caïphe, on n'y voit que de grands monceaux de pierre. Le pere Nau, p. 97, & fuiv. dans son voyage de la Terre Sainte, décrit, comme il suit, le faint cenacle, la maison de Caiphe, & le château de la ville.

La partie du mont Sion, dit-il, où étoit autrefois la ville de David, est maintenant inhabitée & hors de Jerufalem : il n'y a plus que le saint cénacle, la maison de Caïphe, & le château de la ville: tout le reste se laboure & se seme, à la réserve du côté le plus haut; qui est au-dessus du saint cénacle & de la maison de Caïphe: la providence a conservé ce côté aux chrétiens pour leur sépulture. Le château de Jerufalem est bâti au midi de cette fainte ville, près la porte d'Elkhalil, que nous nommons la porte de Bethleem. Il y paroît être nouveau, & il y a apparence que le même empereur des Turcs, Soliman, qui a voit aujourd'hui à la ville, a fait aussi rebâtir, ou fortifier ce château; il paroît avoir double rang de remparts. On voit ceux de dehors revêtus de belles pierres : ceux de dedans le font aussi peut-être. Après tout les fortifications de cette place, qui est commandée d'un lieu voisin, sont peu de chose. La porte est dans la ville: il ne paroît pas qu'il y en ait plus d'une. Du tems que les chrétiens poffédoient la terre fainte, le château de Jerufalem étoit en ce même endroit. on l'appelloit Chateau Pifan, parce, dit-on, que ceux de

Tome V.

fait faire les

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murailles qu'on

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