jusqu'à Charleınagne. Ils en furent enfin chassés; mais avant que d'abandonner le pays, ils saccagerent entierement cette ville, & en emporterent les richesses en Afrique. Ce sentiment n'est pas généralement suivi, car il y en a qui disent Siponte fut détruite par les différentes factions qui partagerent ses habitans ; d'autres enfin prétendent qu'elle fut ruinée par les tremblemens de terre. Peut-être tous fes malheurs ensemble l'ont réduite au triste état où l'on la voit aujourd'hui. Elle a eu de grands hommes pour archevêques, entre autres un Nicolas Perroto qui nous a laisse dans ses ouvrages des marques de son érudition, & Jean Marie di Monte, cardinal d'une rare prudence & d'un grand savoir; il parvint au pontificat en 1550, le 8 de Fevrier, il fut couronné le 24 du même mois, ayant pris le nom de Jule III. * Leandro Alberti, Ital. p. 248, verso. SIPPARA, ville de l'Inde, au-deçà du Gange: Ptolomée, l. 7, c. 1, la marque sur le golfe auquel ce fleuve donnoit son nom, entre Cottobara & l'embouchure du fleuve Tyndis. SIPPHARA, ville de la Mésopotamie. Ptolomée, 1.5, c. 18, la compte au nombre des villes qui étoient près de l'Euphrate. SİPPORUM EPISCOPATUS, fiége épiscopal dont fait mention Socrate dans son histoire ecclésiastique. Ortélius, Thef. croit que ce siège étoit dans la Syrie. SIPTÉ: Paufanias dit qu'à Olympie, ville de l'Elide, il y avoit vers le milieu de l'Atis, ou bois sacré, sous des platanes, un trophée érigé par les Eléens, vainqueurs des Lacédémoniens; qu'auprès de ce trophée on voyoit une statue dédiée par ceux de Mende, en Thrace; & que par une inscription gravée sur la cuisse du Thrace, on apprenoit que ceux de Mende s'étant rendus maîtres de Sipté en consacrerent les dépouilles à Jupiter. Sipté, ajoute Paufanias, étoit apparemment quelque ville ou quelque forteresse de Thrace. SIPUS. Voyez SIPONTUM. SIPYLINE. Voyez SIPYLUS. SIPYLUM, ville de l'Asie mineure, & la capitale de la Méonie, selon Pline, 1.5, c. 29, qui dit qu'on l'appelloit auparavant Tantalis. Il ajoute que de son tems ce n'étoit plus qu'un lac ou étang appellé Sale. Dans un autre endroit le même auteur, l. 11, c. 41, fait entendre que cette ville fut premierement abysmée dans la terre, & qu'enfuite le mont Sipyle, fur lequel elle avoit été bâtie, avoit eu le même sort: Ipsa se condens terra devoravit Cybotum altissimum montem, cum oppido Curite, Sypilum in Magnesia, & prius in eodem loco clariffimam urbem que Tantalis vocabatur. Pline met ici le mont Sipyle dans la Magnésie, parce qu'il y avoit au pied de cette montagne une ville nommée Magnesia Sipyli. Strabon, l. 1, p. 58, rapporte ce même événement. Ii dit que Sipyle, qu'il furnomme Idea, fut renversée du tems de Tantale, & que les marais du voisinage y formerent de grands lacs. Il laisse pourtant en doute si par Sipyle il entend la ville ou la montagne. Voici le passage Καὶ Σίπυλος κατεςράφη κατὰ τὴν Ταντάλε βασιλείαν, καὶ ἐξ ἐλῶν λίμναι ἐγενοντο. Dans le livre 12, Strabou, p. 579, avertit qu'on ne doit pas regarder comme une fable ce qui étoit rapporté touchant le renversement de Sipyle, puisque de son tems on avoit vû la ville de Magnésie être pareillement abysmée. Paufanias, 1. 2, c. 22, témoigne avoir vû à Sipyle le tombeau de Tantale fils de Jupiter & de Pluton; & c'est même, dit-il, un tombeau très remarquable. Quoique le mont Sipyle eût été abysmé dans la terre; selon Pline, il ne faut pas entendre cela de toute la montagne, mais feulement de la partie où la ville de Sipyle avoit été bâtie. و 1. SIPYLUS, montagne de l'Afie mineure, près du Méandre. Cette montagne fut appellée anciennement Ceraunius, felon Plutarque, lib. de Flum. & Mont. Elle est mise dans la Lydie par Vibius Sequester, & dans la Lydie & dans la Phrygie par Hefyche. Voyez SIPYLUM, & SI PYLUS, no. 2. 2. SIPYLUS, montagne du Péloponnése, selon Ortélius, Thef. qui cite Paufanias, in Achaicis, & qui a mal pris le sens de cet auteur. Paufanias, dans ses Achaïques, c. 24, parle à la vérité du mont Sipyle; mais il ne le place pas dans le Péloponnése. Il prétend appuyer seulement par un exemple le recit qu'il vient de faire des malheurs de la ville d'Hélice. >> Un pareil accident, dit-il, fit disparoître >> autrefois Idée ou Midée, avec une autre ville située fur >> le mont Sipyle, & du côté que Midée abysma, en se dé>> tachant de la montagne, l'eau furmonta & forma une >> espéce de lac qu'on nomme Salé. On voyoit, ajoute-t>> il, les ruines d'une ville au milieu de ce lac,avant que >> l'eau les eut couvertes de limon, & les ruines d'Hélice >> paroissent encore aujourd'hui, quoiqu'à demi rongées >> par les eaux de la mer. >> Toutes ces circonstances nous font voir qu'il est question du mont Sipyle, dans l'Afie mineure. Paufanias n'entend pas plus dans cet endroit faire du mont Sipyle une montagne du Péloponnése, que quand il dit, 1.5, c. 13, qu'on voit le trône de Pelops au haut du mont Sipyle, immédiatement au-dessus de la chapelle dédiée à la mere Plastène, qu'on prend pour la mere des dieux; ou quand il dit, 1. 3, c. 22, que les Magnésiens, qui font au nord du mont Sipyle, ont chez eux, fur la roche Coddine, une statue de la même déesse, qui est la plus ancienne de toutes, & qu'on disoit avoir été faite par Brotée, fils de Tantale; ou bien quand il dit, 1.8, c. 17: Pour des aigles blancs, j'en ai vu au mont Sipyle, près du marais nommé le marais de Tantale. SIQUIRICA, bourgade de l'Amérique méridionale, au Pérou, à onze lieues de Caracollo, & à soixante fix de Potosi. Ce n'étoit anciennenient qu'un village; mais depuis qu'on y a trouvé des mines d'argent affez riches, ce lieu est devenu une bourgade bien peuplée. : 1. SIR OU SEIR, nom d'une ville des Curdes, située proche de celle qui porte le nom de Scheherizour ou Scheherzour, comme nous l'appellons. Les habitans de cette ville ayant embrassé le mahométisme, & la secte des Schiites ou Alides, leurs voisins de la même nation, attaquerent, saccagerent & brûlerent leur ville l'an 341 de l'hégire. * D'Herbelot, Bibliot. orient. 2. SIR, grande ville fort peuplée, & la capitale des Illyriens, selon Suidas. 1. SIRA, cîterne qui n'étoit pas fort éloignée d'Hébron, 2 Reg. 3, 26. 2. SIRA OU SIRO. Voyez SYROS. SIRACELLA, lieu de la Thrace. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de la Macédoine à Constantinople, entre Cypfala & Apris, à trente milles du premier de ces lieux, & à vingt-un milles du second. Les manuserits varient beaucoup fur l'ortographe de ce nom. Ilyen a qui lisent Syrascele, & d'autres Syracelia, Sirascale, ou Siracolla. SIRACENI, peuples de la Sarmatie Asiatique : Ptolomée, lib. 5, cap.9, place leur pays au midi des Jaxamates. Il y a apparence que ce font les Siraci de Strabon, & les Siraces de Polyen. SIRACES, peuples dont parle Polyen, 1.8, in Semiramide, qui dit que Semiramis ayant appris, dans le tems qu'elle prenoit le bain, que ces peuples s'étoient soulevés, cette reine, sans se donner le teins de relever ses cheveux, ni de se chausser, marcha sur le champ pour aller réduire les rebelles. Voyez SIRACENI & SIRACI. SIRACHIA, lieu de l'Afie mineure: Cédréne le place au-delà du fleuve Halys; mais il ne dit ni à quelle distance ni à quelle hauteur. * Ortel. Thefaur. SIRACI peuples d'Afie. Strabon, 1. 11, p. 492, dit qu'ils habitoient vers les monts Caucases. Dans un autre endroit du même auteur, p. 506, ces peuples font nommés; & dans un autre, p. 504, la situation de leurs pays, que Strabon appelle Siracena, est clairement désignée; car il dit que le fleuve Mermodas, en se précipitant du haut des montagnes, traverse le pays des Amazones, la Siracène, & les déserts qui font entre deux, & va se jet. ter dans le Palus Méotide: ainsi les Siraci habitoient fur les bors du Mermodas, & affez près de son embouchure. Voyez les articles SIRACENI & SIRAGES. 1. SIRADIE, palatinat de la grande Pologne. Il est borné au nord oriental par le palatinat de Lencicza, à l'orient méridional par le palatinat de Sandomirz, au midi occidental par le duché de Siléfie, & à l'occident feptentrional par le palatinat de Kalish. La riviere de Warta, qui le traverse du midi au nord, en serpentant, le divise en deux parties; l'une occidentale & l'autre orientale. Il est gouverné par un palatin, qui en prend le nom, & par des caftelans. C'étoit autrefois un duché, qui étoit l'appanage des cadets de la famille royale. Le palatinat de Siradie eft partagé en quatre territoires, qui font ceux de Siradie, Scadeck ou Sadeck, Radomsko Petricovie. * De l'Ifle, Atlas. Andr. Cellarius. Descript. Poloniæ, P. 229. 2. SIRADIE OU SIRATZ, ville de la grande Pologne, dans le Palatinat, auquel elle donne son nom, & dont elle est la capitale. Cette ville, qui est la résidence du palatin, se trouve dans une plaine & au bord de la Warta. Les Tartares la pillerent 1290, & les Bohemes la réduisirent en cendres en 1292, mais ils ne purent faire de mal au château qui est situé dans des marais. Les chevaliers de l'ordre teutonique, qui ravagerent la Pologne en 1331, brûlerent la ville de Siradie, qui en 1447, fut encore affligée par un grand incendie. 1. SIRÆ, village du Péloponnése, dans l'Arcadie. Paufanias, l. 8, c. 23, le met vers la fin du bois de Soron, sur le chemin de Sophis, un peu plus loin que les ruines d'un ancien village, que l'on nommoit Pais. Il ajoute que le village de Sirée bornoit les Clitoriens d'un côté, & les Psophidiens de l'autre. 2. SIRÆ, lieu de la Macédoine : dans la contrée Odomantique, felon Tite-Live, 1.45, c. 4. Il y a apparence que c'est le même lieu qui est nommé SIRES par Etienne le géographe. SIRAMNÆ, peuples de l'Inde, en-deça du Gange, selon Ptolomée, l. 7, c. 1. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Rhamna au lieu de Siramna. SIRANGÆ, peuples de la Libye intérieure. Ils font comptés par Ptolomée, l. 4, c.6, au nombre des petites nations, qui s'étendoient depuis Gétulie jusqu'au mont Man drus. THUS. 2. SIR-BI, peuples de la Sarmatie Asiatique: Ptolomée, 1.5, c. 9, les place avec les Orinai & les Vali, entre les monts Cérauniens, & le fleuve Rha. SIRBITANUM-MONASTERIUM, monastère, dont parle Isiodore, de Scriptor ecclefiaft. Il y a apparence qu'il étoit en Espagne. SIRBITUM-REGIO, contrée de l'Ethiopie, sous l'Egypte. Pline, 1.6, c. 30, qui dit que les montagnes se terminoient dans ce pays, ajoute un peu plus bas, que quelquesuns comptoient douze jours de navigation, depuis Meroe jusqu'à Sirbitum. Les Sirbites pourroient être les Sirtibes de Ptolomée. SIRBON. Le lac Sirbon, connu dans les anciens géographes, étoit entre la Palestine & l'Egypte, sur la mer Mediterranée, affez près du mont Casius. Il avoit communication par un petit bras avec la Méditerranée. Quelquefois on l'attribue à l'Egypte, quelquefois à la Judée, parce qu'il étoit entre ces deux pays. Il y en a aujourd'hui qui croyent que ce lac est desseché ou rempli de sable. L'écriture ne le nomme nulle part; à moins que ce ne soit ce qu'elle entend par le torrent d'Egypte. Voyez EGYPTE. Les anciens ont écrit Sirbonis & Serbonis. Strabon, 1. 16, fuit la premiere ortographe, lorsqu'il dit que le lac Sirbonide est parallele à la mer, & laisse entre deux un petit passage, qui s'étend jusqu'au dégorgement de ce lac. Il entend par ce petit pallage l'espace ou la langue de terre, qui se trouvoit entre la mer & le lac, & qui selon son calcul, avoit deux cents stades de longueur, fur cinquante de largeur. Diodore de Sicile, 1. 1, c. 30, qui écrit Serbonis, parle ainsi de ce lac: Ilya, dit-il, au milieu de la Coele-Syrie & de l'Egypte, un lac fort étroit; mais d'une profondeur étonnante. Sa longueur peut avoir deux cents stades; & on l'appelle le lac Serbon. Hérodote, l. 2, c. 6, & l. 3, c. 5, en marquant la longueur de l'Egypte, l'étend depuis le golfe Plinthinete jusqu'au lac Serbonide, qui touche le mont Cafius. Si l'on s'en rapporte à la fable, Typhon étoit couché au fond du lac de Sirbon; aussi les Egyptiens appelloient-ils ce lac, ou du moins l'ouverture par laquelle il se déchargeoit dans la mer le soupiral de Typhon. Plutarque, in Antonio, veut que le lac ou marais Sirbon, fut un écoulement & un rengorgement de la mer Rouge, qui ayant traversé sous terre le petit isthme qui la fépare de la mer intérieure, dans cet endroit-là. * Dom Calmet, Dict. SIRCINIUM, Serezin, bourgade de France, dans l'Artois, au territoire d'Arras. C'est lelieu où S. Leger évêque de cette ville fut tué. Ce lieu se nonme encore aujourd'hui le bois de S. Leger.* Adonis, Martyrol. SIRGK, ville de Lorraine, aux confins du Luxembourg, sur la rive gauche de la Moselle, à trois lieues de Thionville, vers le couchant d'été. Cette ville fut prise par le duc d'Anguien le 2 septembre 1643. SIRE, province ou préfecture d'Afrique, dans l'Abyssinie, au royaume de Tigré, dont elle est une des plus fertiles. Elle est arrosée par le Tacaze, qui est l'Astaboras des an ciens. SIREF & SEIREF, nom de la ville la plus méridionale de la Perse, située sous les 29d de latitude septentrionale, & sous le 81 de longitude, selon les tables arabiques. Le commentateur d'Alfragan écrit qu'elle est plus orientale que Schiraz d'un dégré & 15'. Elle appartient à un petit pays de la Perse nommé Kourat-Ardeschir, & est bâtie au pied d'une montagne fort proche de la mer, qui fait un petit golfe, que l'on nomme Nabed, où les vailseaux peuvent aborder. * D'Herbelot, Biblioth. orient. Les Persans disent que cette ville s'appelloit autrefois Schirab, & Schiraf, & que l'origine de ce nom vient de ce que Laïacaous roi de Perse de la seconde dynastie, dire des Caïanides, ayant été frappé du tonnere, rétablit sa santé en ce lieu, par le moyen du lait & de l'eau, appellés Schire, & Ab, par les Perfans qu'il prit en ce lieu-là. Siref a été autrefois une ville abondante en toutes chofes, & fort marchande à cause du concours des étrangers, quoique d'ailleurs fon terroir soit fort stérile, & l'air qu'on y respire extrêmement chaud. Mais depuis que le commerce s'est fait dans Kis, ifle du golfe persique, elle a été abandonnée, & s'est peu à peu détruite. SIREF, lieu d'où l'on apportoit la laque, selon Ortélius, qui cite Sérapion. SIRENITIS. Voyez SIRITIS. SIRENUM SAXA. Voyez SIRENUSE. 1. SIRENUM PROMON FORIUM, promontoire d'Italie, sur la côte de la Lucanie, vis-à-vis de l'isle de Leucosia que la mer en a détachée, selon Pline, 1.2, c. 88. 2. SIRENUM PROMONTORIUM est aujourd'hui Capo di Malla. Les anciens lui ont donné plusieurs noms. Ils l'ont appellé promontorium Minerva, promontorium Sirenarum, promontorium Surrentinum. Strabon dit que de son tems près de Sorrento ou dans la ville même, il y avoit un temple dedié aux Sirenes, d'où vient le nom de promontorium Sirenarum. Il y avoit aussi un temple consacré à Minerve. Depuis on l'a nommé Capo di Minerva ou Capo delle Campanella. Il est vis-à-vis de l'isse de Capri à l'orient * D. Matt. Egitio Lett. à M. Langlet du Fresnoy. SIRENUM SCOPULI.Ce font trois petites ifles voisines de Capo di Malla, du côté du golfe de Salerne. On les appelle aujourd'hui Li Galli. * D. Matt. Egitio, la même. SIRENUSÆ, isles sur la côte de la mer de Tyrrhène, selon Ptolomée, 1. 3, c. 1. Strabon, l. 5, p. 247, nous marque plus précisément la position de ces ifles. Entre le promontoire de Minerve & l'ille de Caprée, il n'ya, ditil, qu'un trajet ; & quand vous avez tourné autour de ce promontoire, vous rencontrez des isles seules & pierreuses, qu'on appelle Sirenusa, Sirenes ou Sirenides. Dans un autre endroit, 1.5, p. 251, il compte deux cents soixante stades, depuis les isles Sirenula jusqu'au fleuve Silarus. Il semble néanmoins ici donner le nom de Sirenusa au promontoire de Minerve, qui a pu être appellé ainfi à cause du voifinage de ces isles, comme il avoit été nommé Atheneum, ou promontoire de Minerve, à cause d'un temple qu'Ulytle y avoit bâti à l'honneur de Minerve. Ces mêmes isles sont appellées Sirenum Petra par Pomponius Mela, 1. 2, c. 4, & Sireanum Sedes par Pline, ,1. 3, c. 5. Elles étoient au nombre de trois. Voyez ERANUSA. Il y en a qui comprennent un plus grand nombre d'ifles sous le nom d'isles des Sirenes. Le pere Coronelli, Ifolario, p. 117, en compte huit. Auprès de l'isle de Procida, qui n'est pas beaucoup éloignée de Pouzoles, on voit, dit-il, huit petites isles, qui sont pleines de rochers & désertes. Elles font près l'une de l'autre : les anciens les appelloient Sirenuses, ou les illes des Sirenes parce que Parthenope, Lisie & Leucosie, trois fameuses débauchées, débauchées les avoient habitées. Ces femmes avoient toute la beauté, toutes les graces & tous les agrémens imaginables : leurs voix étoient belles & mélodieuses. C'étoit auffi par tous ces artifices, & fur-tout par leurs chants qu'elles charmoient ceux qui patsoient près delà. Les Nautonniers, qui n'étoient pas allez sur leurs gardes, se trouvoient tellement épris d'amour, qu'ils ne pouvoient s'empêcher de descendre dans cette isle fatale, où après des plaisirs illicites ils éprouvoient la derniere misere. C'est pour cela que les poëtes ont feint qu'Ulysse devant passer auprès de ces écueils avoit eu la sage précaution de boucher avec de la cire les oreilles de fes compagnons, pour qu'ils n'entendissent point la voix de ces Sirénes. Les poëtes disent auffi qu'Ulysse lui même se lia au mât du navire, pour être insensible aux chants de ces lascives bachantes. On dit que les anciens habitans de ces isles avoient coutume d'adorer les Sirénes, & de leur offrir des facrifices; & même on veut que du tems d'Aristote, il y eut encore dans ces ifles un temple dédié aux Sirénes. L'une de ces ifles porte aujourd'hui le nom de Galli ou Galle: elle est à cinq milles de l'ifle Caprée: l'autre qui est un peu an-delà du cap de la Minerve, n'a aucun nom, & la troisiéme qui est auprès s'appelle S. Pierre. SIRES, peuples de la Thrace. Etienne le géographe les place au-deflus de Bysance. Voyez SIRÆ. SIRETI, peuples dont il est fait mention sur une médaille rapportée dans le trésor de Goltzius, & sur la quelle on lit ce mot ΣΙΡΗΤΩΝ. Ortelius, Thef. croit que c'est le même peuple qui est appellé Sires dans Etienne le géographe. SIRGIAN OU SIRDGIAN, nom d'une des principales villes de Kerman ou Caramanie Perfienne. Elle est arrosée de plusieurs canaux, & donne fon nom à un petit pays particulier, qui est compris dans la même province de Kerman. Le géographe Persien la place dans le troisiéme climat; & les tables arabiques lui donnent 90d 20' de longitude, & 29a 30' de latitude septentrionale. * D'Herbelot, Bibl. orient. Cette ville est sans doute la même que l'auteur cité appelle ailleurs Schirgian, & la capitale aujourd'hui du Kerman. SIRIAN, place des Indes, avec un port qui passe pour le principal du royaume de Pegu. En 1600 le roi d'Arracan donna ce port à Philippe Britto, Portugais, lui permettant de le fortifier & d'y bâtir une ville, afin que les Peguans fugitifs & vagabonds s'y retirafsent sous l'abri de la forterefle, & par ce moyen repeuplassent le pays. Il avoit auffi dessein d'y attirer le trafic des Portugais, qui auroient en ce lieu-là un gouverneur de leur nation. Britto se hâta de bâtir la forteresse. Elle n'avoit qu'une tranchée de bois quand cetre permission lui fut donnée, & elle se trouva toute construite de pierres en 1602. Il y plaça force artillerie, & la pourvut de munitions de guerre & de bouche. En même tems il fit bâtir une ville, où dans le mois d'octobre de la même année, il y avoit plus de quinze mille personnes des anciens habitans de Pegu, qui cultivoient la terre. Quelque tems après, le roi d'Arracan , pouffé par les Sarrasins, ordonna à Britto de ruiner ce qu'il avoit fait ; & Britto ne l'ayant pû adoucir, ni par ses foumissions, ni par ses présens, envoya des députés aux rois de Tangu, de Jangoma, de Sion & de Prum, pour faire alliance contre ce prince. Ces rois envoyerent les leurs à Goa, où Britto les conduifit. Il fit hommage du royaume de Pegu entre les mains du vice roi des Indes, qui lui donna une flotte de seize vaisseaux à rames, avec laquelle, & celle de Bengala, il faifoit en tout cent voiles. Le roi d'Arracan, animé toujours contre Britto, vint mettre le siége par terre & par mer devant la forteresle de Sirian, & fut contraint de se retirer ; mais l'an 1608 le feu s'y mit avec tant de violence, que tout fut réduit en cendre. Britto commença aussi-tôt à la rebâtir en un lieu plus haut & plus aisé à défendre que le premier; & Melchior Godigno, qui arriva des Indes avec quatre navires, la pourvut de toutes les choses nécessaires. Le roi d'Arracan étoit prêt d'aller attaquer cette nouvelle citadelle, avec une armée nombreuse, lorsque son palais, où étoient trois cents de ses concubines, fut entierement brulé, avec les préparatifs qu'il avoit faits pour la guerre. Ce malheur, qui rompit toutes ses mesures, fut suivi d'un autre. Il eut nouvelle qu'un navire, qui lui venoit de Mazuli patan, chargé de fix cents soldats Sarrafins, avoit éré frappé d'un coup de foudre, & abysmé, sans qu'il se fût sauvé que dix personnes. * Corn. Dict. Davity, Etats du roi de Portugal, en Afie. SIRCIS, lieu de la petite Arménie. Il est marqué dans l'itinéraire d'Antonin, sur la route de Céfarée à Melitène, entre Comana & Ptandari, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à seize milles du second. Ce gîte n'est, je crois, connu d'aucun autre auteur. SIRIDUS MONS, montagne où Glycas, qui cite Jo seph, dit que fut trouvée la colonne de pierre que les enfans de Seth avoient érigée avant le déluge. SIRIE. Voyez SYRIE. SIRILIGI. Voyez SYLINGI. SIRIKAN, ville de la Chine, sur la route des Hollandois à Pekin, au bord de la riviere de Kiam, à la droite. Cette ville, située dans un endroit fort commode, est de la même grandeur que Siakanien. Du côté de la riviere elle a une porte bâtie de briques, très-haute & trèsforte. SIRIMALAGA. Voyez SYRIMALAGA. SIRION, lieu de la Gaule Aquitanique. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Bourdeaux à Argantomagum, entre Bourdeaux & Ussfubium, à quinze milles de la premiere de ces places, & à vingt milles de la seconde. La table de Peutinger lit Serione au lieu de Sirione, & ne met ce lieu qu'à dix milles de Bourdeaux. L'itinéraire de Bourdeaux à Jerufalem ne différe de l'itinéraire d'Antonin, qu'en ce qu'il compte seize lienes au lieu de seize milles; ce qui ne fait pas une difficulté, puisque ces lieues ne font pas plus longues que les milles. On n'en eft pas pour cela plus d'accord sur la véritable situation de ce lieu. Ortelius & Alting veulent que ce soit présentement Rions, fur le bord de la Garonne; mais de Valois prétend que c'est Barsac, au bord de la même riviere, dans l'endroit où elle reçoit le Sirion. Weffeling incline pour ce fentiment. SIRIPUR, place des Indes, au royaume de Bengale. Elle est une des dépendances du grand port de ce royaume, & elle appartient à un prince païen. Les Portugais y ont eu une fortereffe, que les guerres du roi d'Arracan les ont obligés d'abandonner. Le pere Fernandès, jésuite, y fit un grand fruit en 1599, qu'il y prêcha l'évangile, ce qui opéra la conversion de quantité d'idolâtres. * Davity, Etats du roi de Portugal, en Afie. 1. SIRIS, fleuve d'Italie, dans la Lucanie, aujourd'hui Sino, Senno ou Sirio. Son embouchure est marquée sur la côte du golfe de Tarente, près de la ville de Siris, qui étoit le port de la ville d'Héraclée. Strabon, 1.6, p 264, dit qu'elle se trouvoit à vingt-quatre stades de cette derniere ville, à trois cents trente de Thurium, & à trois cents quarante de Tarente. 2. SIRIS, ville d'Italie, dans la Lucanie, à l'embouchure du fleuve Siris. Cette ville, selon Strabon, 1. 6, p. 264, fut fondée par les Troyens; mais elle ne fut plus regardée que comme le port de la ville d'Héraclée, lorsque les Tarentins eurent fondé cette derniere ville. Pline, 1.3, 6.11, se trompe donc, lorsqu'il dit qu'Héraclée fut pendant quelque tems appellée Siris. Héraclée & Siris étoient toutes deux situées entre les fleuves Aciris & Siris; la derniere à l'embouchure du fleuve de même nom, & l'autre au bord de l'Aciris, mais à quelque distance de la mer. SIRITIS OU SIRENITIS, contrée d'Italie, dans la Lucanie. Ortelius, qui cite Strabon, 1.6, & Athénée, l. 14, dit qu'elle prenoit son nom de la ville de Siris, qui y étoit située. Cependant Strabon, l. 6, p. 264 265, par le mot Siritis, paroît entendre simplement la ville de Siris, qu'il connoît aussi sous cette derniere ortographe. SIRIUS, fleuve d'Afrique. Etienne le géographe le place près des isles Phaselusses. SIRKIAN, ville de Perse, dans le Kerman. Voyez SIRGIAN. SIRMIÆ, fiége épiscopal de la Gallo-Gréce, selon Isidore, qui nomme l'évêque de ce fiége Fotin, & ajoute qu'il donna le nom aux Fotiniens hérétiques du quatriéme fiècle. Fotin, ou plutôt Photin, fut lui-même hérérique. Il difoit que Jesus-Christ étoit simplement un homme, & qu'il n'étoit pas Dieu; c'est ce qu'avoit enseigné Paul de Dddd Tome V. Samosate, Ortelius reprend Ifidore d'avoir dit Sirmie pour Sirmium, & d'avoir mis ce siége dans la Gallo-Gréce, au lieu de le mettre dans l'Illyrie. Ortelius ne seroit-il point lui-même repréhensible, de placer Sirmium dans l'Illyrie, au lieu de le mettre dans la bafle Pannonie, quoique pourtant l'Illyrie, dans un sens étendu, se trouve avoir renfermé les deux Pannonies ? * Ortel. Thefaur. SIRMICH OU SIRMISCH, SCHREM, selon les Hongrois, Sirmienfis Comitatus, comté du royaume de Hongrie, dans l'Esclavonie. Il a pris son nom de la ville de Sirmich, qui en est la capitale, & s'étend au midi le long de la Save, qui le sépare de la Servie & de la Bosnie. Le Danube le borne à l'orient, le comté de Walpon au septentrion, & celui de Posega à l'occident. Les Impériaux en chafferent les Turcs en 1668, mais ceux-ci le reprirent peu de tems après, & en font toujours restés les maîtres depuis. La ville de Sirmich est située sur la riviere de Bosweth, au pied du mont Arpareta, à quinze milles d'essek, au sud-est & presqu'au milieu, entre Belgrade au levant, & Arcki au couchant. Elle est aujourd'hui peu considérable. En 270 l'empereur Claude III y mourut de la peste, qui s'étoit mise dans son armée après les grandes batailles qu'il gagna fur les Goths, les Scythes & les Sarmates, & fur tous leurs voisins. L'empereur M. Aurelius Probus & Maximien, qui régna avec Dioclétien, étoient natifs de Sirmich, ce qui lui avoit peut-être acquis le rang qu'elle a eu de ville impériale. Elle a été encore remarquable par le siége épiscopal qui y fut établi plusieurs fiécles avant l'érection de ceux de Hongrie, parce qu'on reçut la foi dans l'Esclavonie dès le tems de Trajan. Če siége fut occupé dans le quatrième fiécle par le malheureux Photin, qui renouvellant les hérésies de Paul de Samosate, de Sabellius, de Cerinthe & d'Ebion, nioit la divinité de Jesus-Christ, & prétendoit qu'il avoit seulement commencé d'être, lorsqu'il fut conçu par la sainte Vierge. On tint là dessus deux conciles à Sirmich même; l'un composé de seuls catholiques, & l'autre de semi-Ariens. Photin fut condamné dans tous les deux, & fur-tout dans le dernier, avec une approbation générale, au rapport de Socrate & de Sozomène. L'évêché de Sirmich est présentement sous la domination des Turcs, qui ont entierement ruiné la ville, de sorte qu'il n'y a plus qu'un fort petit nombre d'habitans. Or cette ville, que les Latins appellent Sermium & Sirmium, nom dérivé de Sirmus, roi des Triballes, la contrée, qui en a pris le fien, a encore pour lieux principaux Petri-Waradin, Salankemen & Semlin. Voyez SIRMIUM 1.* Corn. Dict. Hist. & descr. du royaume de Hongrie, l. 3. 1688. 1. SIRMIO, Péninsule d'Italie, dans la Gaule Transpadane, au territoire de Vérone, dans le lac Benacus, du côté du midi. Cette péninsule charmante n'étoit pas la patrie de Catulle, qui étoit né à Véronne, comme le disent Pline, 1. 36, c.6, & Eufébe, in Chronic. mais il y avoit seulement une maison de campagne ou une agréable retraite; aussi ne l'appelle-t-il pas sa patrie, mais fon domaine; & il s'en dit le maître & non pas le nourrisson. Voici de quelle maniere il en parle, Carm. 32. Peninsularum Sirmio, Infularumque Et un peu plus bas, il ajoute : O quid folutis est beatius curis! 2. SIRMIO ou SERMIO, lieu d'Italie, dans la Gaule Transpadane. L'itinéraire d'Antonin le marque entre Brixia & Verona, à vingt-deux milles du premier de ces lieux, & à vingt-trois milles du second. La position de ce gîte convient affez avec celle de la peninsule de même nom, si vantée par Catulle; de forte qu'il ne faut pas le chercher ailleurs. Ce lieu subsiste encore aujourd'hui, dans une bourgade appellée SERMIONE, & qui conserve ainsi son ancien nom. SIRMIS, village de Syrie, dans la contrée Cynégique, selon Nicéphore, 1. 17, c. 28. Calliste le place au voifinage d'Antioche. Ce même historien écrit un peu plus bas SIRIMIS au lieu de SIRMIS; & on lit auffi SIRIMIS dans Evagre. * Ortel. Thef. 1. SIRMIUM, ville de la basse Pannonie, sur la rive gauche de la Save, dans l'endroit où cette riviere reçoit celle que les anciens nomment Bacuntius. C'est la position que Pline, 1.3,0.25, donne à la ville de Sirmium. Il ajoute qu'elle étoit à quarante-cinq mille pas de Taurunum, où la Save se mêloit avec le Danube. Prolomée, l. 2, c. 16, place aussi Sirmium dans la basse Pannonie, & la compte au nombre des villes qui étoient à quelque distance du Danube. Zofime, l. 2, c. 18, dit que Sirmium, ville de Pannonie, est mouillée des deux côtés par un fleuve, qui a son embouchure du côté du midi; & il doit entendre par là le Bacuntius de Pline, qui a son embouchure dans la Save. Dans l'itinéraire d'Antonin, Sirmium est placée entre Ulmi & Baffiana, à vingt-fix milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du second. C'étoit une très-grande ville, selon Hérodien, 1.7, 0. 2, Πόλις μεγίση, civitas maxima, & c'étoit la métropole de la Pannonie, comme nous le voyons dans les notices ecclésiastiques. Plusieurs empereurs y ont demeuré. Probus y nâquit, & y fut tué; Theodose y fut élu empereur; & nous avons diverses loix datées de cette ville, qui paroît avoir été archevêché dès le quatriéme fiécle. Elle fut ruinée par les Huns, vers l'an 460, & n'est plus qu'un méchant bourg d'Esclavonie, à deux lieues de la Save, où il y a un évêche sous Colocza que les uns disent établi par saint Etienne, sur la fin du dixiéme fiécle, & dont les autres mettent l'établissement beaucoup plus tard. On voit dans Gudius, p. 146, une ancienne inscription avec ces mots : NATIONE PANNONIUS DOMU FLAVIA SIRMIO; & on lit dans la notice des dignités de l'Empire, Flavia Augusta Sirmium; ce qui nous apprend que cette ville fut redevable de quelques bienfaits à la maison Flavienne. Peut-être les empereurs de cette maison y envoyerent-ils une colonie; du moins M. le comte de Marcilly rapporte-t-il dans son Danube une ancienne inscription, qui prouve que Sirmium étoit une colonie romaine. DEC. COL. SIRMIENS. 2. SIRMIUM, ville d'Espagne, selon Siméon le Métaphraste, cité par Ortelius, Thef. SIRNA, petise ifle de l'Archipel; en latin Cyrnos ou Syrnos. Elle est entre celle de Nacsia & les Sdilles. * Baudrand, Dict. SIRNIDES INSULE, isles de la mer de Créte: Pline, l. 4, c. 12, les place au voisfinage du promontoire Sammonium. SIROPTOLEMÆI REGIO. Voyez BATHANA. SIROPUM, village du Nome de Libye, selon Ptolo. mee, 1.4, 6.50 SIROS, fleuve de l'Asie mineure: Pline, 1.5, 6.32, SIRR, riviere du pays de Turquestan. Voyez SIRTH. SIRRHA, ville de Thrace, selon Etienne le géographe, qui cite Théopompe. SIRR-INDI, riviere d'Afie. Elle a sa source vers les 34a de latitude, dans les montagnes qui séparent le pays de Blak des états du grand-Mogol: son cours est à peu près du nord-nord-ouest au sud-fud-eft; & après avoir arrosé de ses eaux plus de cent lieues de pays, elle vient se décharger, à 29d so' de latitude, dans le fleuve Indus, au nord de la ville de Multan : c'est la même riviere à laquelle nos géographes modernes donnent le nom de Behat. * Hift généalogique des Tatars, p. 296. SIRSBERG, bourg du duché de Lorraine, en latin Sigeberti-caftrum. Ce bourg y est bâti sur une colline, au confluent de la Sarre & du Nid, à deux lieues au-deflous de Vaudrevange. SIRTH, riviere du pays de Turquestan. Elle a sa source dans les montagnes qui séparent les états du Contaisch grand chan des Callmoucks de la grande Boucharie, à 44d 40' de latitude, , & à 95d de longitude, au nord de la ville de Samarkant: fon cours eft à peu près de l'est à l'ouest ; ses bords font fort agréables & abondant en pâturages: après un cours d'environ cent lieues d'Allemagne, elle se dégorge dans le lac d'Arall, situé sur les frontieres du pays 1 de Charass'ın & du Turquestan, à trois journées de la mer Caspienne. On prétend que le sable de cette riviere porre de l'or, & on en a même apporté un échantillon en Ruffie, qui s'est trouvé fort riche dans l'essai que le feu empereur en fit faire; mais l'évenement a fait voir que ce fable n'étoit point naturellement sur les bords de la riviere de Sirth, qu'il se trouvoit seulement dans les coulées qui fe font au printems, de ces hautes montagnes, qui séparent les états du grand Mogol d'avec les Bouchares, & que ceux-ci apportent quelquefois en Sibérie pour le troquer contre des pelleteries. Les Ruffes ont découvert, il y a environ douze ans, entre cette riviere & celle d'Irtis, une ville tout-à-fait déferte, à onze journées de marche, au sud-ouest de Jamischa, & à huit de marche, à l'ouest de Sempalas. Cette ville, selon ce que j'en ai appris d'un officier, qui y avoit été, a environ une demi-lieue de tour , avec de bonnes murailles de cinq pieds d'épailleur, sur seize de hauteur, dont le pied est bâti de pierres de taille, & le reste de briques, ayant en divers endroits des tours pour les flanquer. Les maisons de cette ville font toutes bâties de briques cuites au soleil, à jambages de bois, à peu près de la façon des maisons ordinaires de Pologne; mais l'on y voit trois grands bâtimens de briques, accompagnés chacun d'une tour, qui semblent avoir été destinés pour le service divin. Tous ces bâtimens étoient encore en assez bon état : les plus remarquables d'entre les maisons particulieres avoient plusieurs chambres, où l'on trouva quantité d'écrits en rouleaux, d'un caractère inconnu, dont le defunt empereur de Ruffie fit envoyer des feuilles à tous les savans de l'Europe, qui ont la réputation de connoître les langues orientales. On a découvert depuis que les uns étoient écrits en langue mogule, & les autres en langue du Tanhut; qu'ils traitoient de matieres de dévotion. D'où l'on juge que ceux qui habitoient cette ville étoient des Kalmouks, de la religion du Dalai-lama, & qu'ils ont abandonné cette ville, al'occasion de quelque guerre. On a encore découvert depuis deux autres villes aux environs, lesquelles étoient aussi désertes que la premiere, & l'on ne doute plus à préfent qu'elles n'ayent été abandonnées à l'occasion des guerres que les Kalmouks ont eu à soutenir contre les Moungales. * Histoire généalogique des Tatars, p. 509 & SIO. SIRTIANA. Voyez SCIRTIANA. SIRUELA, bourgade d'Espagne, dans la nouvelle Castille, à deux lieues de Ciudad Real. Il y en a qui la prennent pour l'ancienne Salaria, que d'autres disent être Requena. SIRY. Hérodote, l. 1, p. 13, dit que les Grecs donnoient aux habitans de la Cappadoce le nom de SIRY; & ces SIRY, ajoute-t-il, étoient sujets des Médes, avant que les Perses les eussent subjugués. SIRZAN, ville du Khorassan, à 92d de longitude, & à 36 de latitude. * Manuscrits de la bibliotheque du Roi. 1. SIS, nom d'une ville de Cilicie, qui n'est pas fort éloignée de celle de Massissah, qui a été autrefois la capitale de l'Arménie mineure, que l'on a appellée autrefois Belad Lion, le pays de Leon, roi d'Arménie; & Belad Beni Lion, le pays de la postérité de Leon, & auffi Belad Sis, le pays de Sis, où il y avoit autrefois un château trèsfort, & un patriarche ou métropolitain arménien. * D'Herbelot, Bibl. orient. Cette ville fut ruinée par Bibars Bondocdar, sultan des Mamelucs d'Egypte, l'an 664 de l'hégire, sous le regne de Hatem, qui est appellé dans nos histoires Haïtoun, roi d'Arménie. 2. SIS, c'est-à dire, éminence, lieu entre Jerufalem & Engaddi, felon Joseph, Ant. l. 8, c. 1. ŠISÆRÆUM-VINUM. Julius Pollux fait mention d'une espéce de vin qu'Ortelius croit avoir été ainsi nommé du lieu où ce vin se recueilloit. SISAL, port de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, sur la côte du Yucatan. C'est le port de. la ville de Merida. Au-devant de ce port, vers le nord, font des basses, que les mariniers appellent los Baixos de Sifal. Elles font à 21d 40' de la ligne, & s'étendent trois lieues en mer fud-cft & nord-ouest. * De Laet, Descr. des Indes occid. 1.5, c. 29. SISALO, ville d'Espagne : l'itinéraire d'Antonin la marque sur la route d'Emerita à Sarragoce, en prenant par la Lufitanie. Elle étoit entre Mirobriga & Carcuvium, à treize milles de la premiere de ces places, & à vingt milles de la seconde. Ce pourroit être la ville Sisapone de Prolomée. Voyez SISAPONE. SISAN, ville que Theodoret placa aux confins de la Cilicie. C'étoit la patrie de faint Simeon Stylite. SISAPONE, ville de l'Espagne Tarragonoise: Ptolomée, l. 2, c.6, la donne aux Oretani, & la place vers les confins de la Bétique. Strabon, 1.3, , p. 142, qui diftingue deux villes nommées SESAPONA, dont l'une étoit appellée la vieille & l'autre la neuve, dit qu'on trouvoit beaucoup d'argent au voisinage de l'une & de l'autre. Au lieu de SISAPONE, Pline, 1. 33,6.7, écrit SISAPO, & remarque qu'il y avoit dans ce lieu des mines, qui fournissoient un excellent vermillon; mais il met Sisapo dans la Bétique. Le pere Hardouin veut que ce soit aujourd'hui Almaden dans l'Andalousie, au nord de Séville; Moralés veut que ce soit Guadalcanal, qui n'en est pas éloigné. SISAR, fleuve de la Mauritanie Césariense; son embouchure est placée par Ptolomée, l. 4, c. 2, entre les villes Chobat & Jarsath. C'est le fleuve Usar de Pline. 1. SISARA, marais de l'Afrique propre, selon Ptolomée, 1. 4, c. 3. 2. SISARA, lieu d'Afie: Ammien Marcellin le place aux environs de Nilibis, & Ortelius, Thefaur. croit que c'est l'ancienne Sifauranum de Procope. Voyez SISAU RANUM. SISARACA, ville de l'Espagne Tarragonnoise: Prolomée, 1.2, 6.6, la donne aux Murbogi. SISARGA, ifle de l'Espagne, sur la côte de la Galice. Cette ifle, qui n'est pas bien grande, se trouve à la droite en entrant dans la Coruna. * Jaillot, Atlas. SISAURANUM, ville de Perse. Il y avoit dans la Perse, dit Procope, Edif. 1. 2, c. 4, une ville fort célébre nommée Sifaurane, que Justinien avoit prise & rafée, & d'où il avoit emmené force gens de cavalerie, avec Bliscane, qui les commandoit. Elle étoit, ajoute t-il, à deux journées de Dara, & à trois milles de Rabdion. Dans fon histoire de la guerre contre les Perses, Procope, 1. 2, 6. 19, décrit de quelle maniere Belifaire s'empara, au nom de l'empereur Justinien, de Sifaurane, dont il ne fait qu'un fort. Belifaire fut d'abord repoussé, & perdit plusieurs de ses gens. Mais ayant appris que les assiégés manquoient de vivres, il leur envoya une personne, qui, par de belles paroles, leur perfuada de se rendre. Belifaire laissa aux habitans, qui étoient chrétiens, & qui descendoient des Romains, la liberté de se retirer où il leur plairoit. Les Perfes, & Bliscane leur commandant, furent envoyés à Constantinople. Belifaire fit ensuite raser les murailles du château. SISCIA. Voyez SYSCIA. SISEK OU SISSEK, place de la Croatie, (a) à la droite de la Lave, au confluent de cette riviere avec celle de Kulp. On l'appella anciennement Segesta & Sciscia. Amurath, sultan (b) des Turcs, étant en guerre contre l'empereur Rodolphe II, Affan Bacha affiégea Sifek vers l'an 1590. Elle étoit très-bien fortifiée, & patloit pour un pofte des plus importans de la chrétienté. Celui qui commandoit y tenoit toujours un bon nombre de foldats choisis, & l'attaque des ennemis ne l'étonna point. Affan l'ayant en voyé sommer de lui rendre la place, il répondit qu'il y fongeroit. Cette réponse obligea les affiégeans à faire tonner le canon, qui tira pendant sept jours sans faire qu'une ouverture de sept à huit pieds. Le gouverneur, voyant que les Turcs se préparoient à donner un aflaut, fit charger de chaines de fer, de bales de mouquets & de clouds, sept piéces de canon, qu'il avoit, & envoya dire au général Ture qu'il étoit dans la résolution de se rendre, mais qu'il le prioit de ne lui envoyer que des hommes de commandement pour prendre poslession de la place, afin qu'on ne put dire de lui qu'il n'avoit eu en tête que des gens peu considérables. Affan, ravi d'emporter ce qu'il souhaitoit, choisit un de ses lieutenans pour aller trouver ce gouverneur, & le fit accompagner de cinq cents chevaux. Les portes leur furent ouvertes, & dès qu'ils furent entrés, les sept canons commencerent à les foudroyer, en forte qu'il en demeura plus de la moitié sur la place. Le reste périt par les mousquets & autres armes des foldats de la garnifon. Cela fut suivi de plusieurs batailles, dans l'une desquelles Tome V. Ddddij |