RECHBERG, comté d'Allemagne, dans la Suabe, le long de la riviere de Rems, entre le Wirtenberg & le pays d'Oettingen. Il a ses seigneurs particuliers, & il fut érigé en comté par l'empereur Ferdinand II. * Hubner, Geogr. RECHENSOFFEN, corona sancta Maria, ancienne abbaye de filles, ordre de câteaux, dans la Suabe au marquisat de Bade. Elle a été sécularisée. RECHIBOUCTOU, riviere de l'Amérique septentrionale, au Canada. Elle a son embouchure dans le golfe de Saint Laurent, vis-à-vis de l'isle Saint-Jean. Cette riviere a de grands platins de sable à son entrée, qui ont près d'une lieue d'étendue. Au milieu de ces platins il y a un canal pour le passage des navires de deux cents tonneaux. Après que l'on est entré, on trouve un baffin d'une grande étendue, mais plat en quelques endroits. Les navires ne peuvent pas aller bien avant dans la riviere; mais les barques y navigent près de trois lieues. Deux autres rivieres tombent dans ce bassin, l'une est petite & l'autre affez grande: par celle-ci les sauvages vont à la riviere Saint-Jean, en portant deux fois leurs canots, pour traverser deux fois d'une riviere à l'autre. Ils employent deux jours à faire ce trajet ; & c'est par cet endroit que les sauvages de la riviere Saint-Jean, & ceux-ci, se visitent souvent. A l'égard de la petite riviere qui est à droite en entrant, clle sert par le moyen d'un autre portage à la communication de Miramichi, qui est une habitation dans la baye des Chaleurs. * Denis, Descrip. de l'Amér. sept. t. 1, c. 7. Le pays des environs de cette riviere est beau. Les terres en font bonnes, n'étant ni trop hautes, ni trop basses. La chasse y est très-abondante, ainsi que la pêche du maquereau, qui y est très-gros. Pour les bois, ils sont comme ceux des autres endroits, oits, mêlés de sapins & de pins. RECHICOURT, comté de France, dans l'évêché de Metz. Il est limitrophe de la seigneurie de Marsal. Il a été tenu en fief des évêques de Metz, il y a environ cinq cents ans. Les seigneurs de Marimont poslédoient Rechicourt, dans le treiziéme siécle; ensuite étant tombé en quenouille, il vint à la maison de Linange: c'est pour cela que le comte de Linange étoit compté entre les principaux vassaux de l'évêché de Metz. Il a reconnu l'évêque de Metz pour son seigneur dominant & souverain, jusqu'à l'an 1593, que Louis, comte de Linange, rendit ses devoirs de vassal au cardinal, Charles de Lorraine, évêque de Metz, à cause des seigneuries de Rechicourt & de Marimont. Les évêques de Metz n'ont jamais renoncé à leur droit sur Rechicourt & Marimont. * Longuerue, Desc. de la France, p. 175. В. 4, 6.3, RECHIUS, fleuve de la Macédoine, & qui couloit assez près de la ville de Thessalonique, où, après avoir arrosé un terroir fort fertile, il se déchargeoit dans la mer. Son cours, dit Procope, Edif. 1. eft calme & paisible. Son eau est bonne à boire. Ses bords son couverts d'agréables pâturages; mais le pays, avec tous ces avantages, étoit exposé aux courses des ennemis, n'ayant aucun fort dans l'espace de quarante milles. Ce fut par cette raison que Justinien en fit bâtir un à l'embouchure de ce fleuve, & le nomma Artemise. RECHLINGHAUSEN, comté d'Allemagne, dans l'archevêché de Cologne, (a) sur la Lippe. Sa longueur est de sept ou huit lieues, & fa largeur de quatre ou cinq. (b) Il comprend les bailliages de Dorstheim & de Rechlinghausen, & fait partie du domaine séparé de l'archevêché de Cologne. Sa ville capitale, qui a une bonne citadelle, porte aussi le nom de Rechlinghausen. Elle est située entre les villes de Ham & de Rhyberge, à huit lieues de la premiere, & à dix de la feconde. On y voit un chapitre de dames, (c) dont l'abbesse seule fait des vœux: les autres peuvent se marier. Ce chapitre a Jus gladii. En 1100, Rechlinghaufen fut entierement confumée par les flammes. On l'a rétablie depuis. * (a) Hubner. Geogr. (b) D'Audifred, Geogr. anc. & mod.t. 3. (c) Zeyler, Topogr. Westphal. p. 58. RECHT, ville de Perse, dans l'Aderbidjan, à deux lieues de la mer Caspienne, & à dix au nord-ouest de Lahdjan. Elle est très-commerçante, & les vivres y font à grand marché. RECLUS, Reclufium, abbaye de France, dans la Champagne, au diocèse de Troyes. C'est une abbaye de l'ordre de câteaux, fille de Vauclair & de la réforme. Il paroît par un titre de l'an 1228, que ce n'étoit alors qu'une chapelle dédiée à Notre-Dame, où s'étoit retiré Hugues, pour y vivre dans la retraite, & qu'après sa mort on commença d'y établir cette abbaye. Les comtes de Chanipagne Henri I, & fon fils Henri II, lui donnerent de grands biens. Le premier commença à la fonder en 1164, & elle étoit alors nommée Donum Comitis, le don du comte. Ce comte permit à ses hommes de servitude, de quitter pour passer en même qualité, eux & leurs biens, dans cette abbaye, en gardant la regle de cîteaux. Ils portoient l'habit & étoient ce que nous appellons Oblats, comme on en voit encore aujourd'hui à Clervaux. * Baugier, Mém. de Champagne, t. 2, p. 223. RECLUVERS, RECLUVIUM, village d'Angleterre, an comté de Kent, vers l'embouchure de la Tamise, à deux lieues de la ville de Cantorbery. C'étoit autrefois une petite ville. * Baudrand, éd. 1705. RÉCOLLET, (le Saut au) lieu de l'Amérique septentrionale, près de Mont-Royal. C'est un faut du fleuve Saint-Laurent, & où le pere Nicolas, récollet, fut jetté dans l'eau en 1625, par des Hurons, en venant avec eux à Montréal. Ils y jetterent aussi un petit Huron, son disciple, qu'il y amenoit, & se nommoit Ahautfic. RECONSE, riviere de France, dans la Bourgogne. Elle prend sa source au couchant de Saint-Gengoux, d'où coulant au fud-ouest, elle traverse le bailliage de Charoltes, dont elle arrose le chef-lieu; elle entre ensuite dans celui de Semur, en Brionnois, où elle tourne vers le nord-ouest, & se rend dans la Loire, près de Varennes. Jaillot, Atlas. RECREA, bourgade de la Turquie, en Europe, dans la Romanie, sur la riviere de Chiaour, qui se rend un peu plus bas dans la mer de Marmora, vers Radisto. Quelques géographes la prennent pour l'ancienne Heraum, ville de Thrace.* Baudrand, Dict. éd. 1705. RECONFORT, (le) ou la consolation de sainte Marie, abbaye de filles, en France, de l'ordre de câteaux, dans le Nivernois, à trois lieues de Vezelay, fondée l'an 1234, par Mathilde, comtesse de Nevers. Elle vaut fix mille livres. REDEN, petite ville de la grande Pologne, au palatinat de Culm, entre Graudentz & Fridek, près d'Engelsburg. Les Polonois l'appellent RADZIMI. Elle a beaucoup souffert, soit dans les guerres, soit par le feu: elle fut entr'autres toute réduite en cendres le 1 mai 1575.* De l'Isle, Atlas. Zeyler, Topogr. Boruffiæ, p. 44. REDERN, ville d'Allemagne, dant le marquisat de Misnie, selon Corneille, Dift. qui ne cite aucun garant. II ajoute qu'elle est située sur la petite riviere de Reder qui se jette dans l'Elster, au-dessous d'Elstenwerd. REDGLISSE, ville d'Angleterre, dans le comté de Middelfex, fur la Tamise, selon Davity: les cartes que j'ai consultées, ne connoissent ni ville, ni bourg de ce nom. REDICULI-CAMPUS, campagne, en Italie, à deux milles de Rome, sur la voie appienne, selon Pline, 1. 10, c. 43. C'est dans le même endroit qu'étoit le temple appellé Rediculi-Fanum. Voyez l'article suivant. REDICULI-FANUM; dans la seconde guerre de Carthage, Annibal, s'étant approché de Rome avec fon armée, fut tellement frappé d'une terreur panique, qu'il retourna sur ses pas. En mémoire de cet évenement, les Romains éleverent dans ce lieu un temple, auquel ils donnerent le nom de Ridicule, & ils appellerent Tutanus le dieu auquel ils consacrerent ce temple. Voici ce que dit Varron, dans sa satyre, intitulée Hercules tuam fidem: Noctu Annibalis cum fugavi exercitum, REDINTUINUM, ville de la Germanie: Ptolomée, 1.2, c. 11, la marque entre Marobudum & Nomifterium. Lazius dit c'est aujourd'hui que ville de Bohême appellée TEIN. * Ortelius, Thefaur. une REDNITZ, riviere d'Allemagne, dans la Franconie. Elle a sa source dans l'évêché d'Aichstet, près de la ville de Weissenbourg, d'où prenant fon cours du midi au nord, elle traverse le marquisat d'Ohnspach & l'évêché de Bamberg; & après avoir baigné la ville de ce nom, elle va se perdre dans le Mein. Jaillot, Atlas, nomme cette riviere PEGNITZ; ce qui peut être une faute de graveur. * Corn. Dict. Maty, Dict. REDOLDESCO OU REDONDESCO, ville d'Italie, dans le Mantouan, sur le Tartaro, entre Mariana au nord, & Marcaria vers le midi. Corneille, Dict. remarque que cette ville est renommée pour son commerce de draps & de ferges. * Magin, Carte du Mantouan. REDON, ville de France, dans la basse Bretagne, & la troisiéme ville du Diocèse de Vannes. Elle est située sur la riviere de Vilaine. Ce lieu est assez ancien, & il étoit déja considérable sous le regne de Louis le Débonnaire, sous qui il fut fondé dans un lieu solitaire, & commença par une abbaye, qui fut bâtie dans le même tems par un Breton, nommé Convoyon, qui obtint de grands priviléges, tant de l'empereur Louis, que de Numenojus, prince des Bretons. L'auteur du livre des miracles de S. Convoyon, dit que Redon, appellé autrefois en latin Roto ou Roton, étoit alors une des plus agréables villes de la province de Bretagne. L'abbaye de saint Sauveur, de l'ordre de saint Benoît, est encore aujourd'hui fort célébre, & foumise immédiatement au pape. * Longuerue, Descr. de la France, p. 92. La ville de Redon sert d'entrepôt pour tout le commerce qui se fait à Rennes. C'est ici que l'on décharge les bâtimens qui arrivent de la mer; on met leur cargaison fur des bateaux qui sont propres à la navigation des éclufes. Piganiol, Descr. de la France, t. 5, p. 235. REDONDELA, ville d'Espagne, sur la côte de Galice, au-dessous de Pontevedra, au fond d'un petit golfe, avec un château affez fort. REDONDELA qu'on nomme aussi REDONDILLO, (on prétend qu'elle fut fondée par les Grecs, qui peuplerent ces endroits) & qu'on l'appelloit anciennement BURBIDA, ne seroit pas trop aise à prouver. Voyez BURBIDA. Il y a une paroiffe, un couvent de cordeliers qui est environné de la mer, & une maison de religieuses. Sur la côte il se pêche beaucoup de poisson, principalement des anchois, & il y a aux environs quelques vignobles. * Délices d'Espagne, p. 128, Mendez Silva, Pob. lac. général. fol. 230. 1. REDONDO, ville de Portugal, dans la province de Beira, à l'embouchure de la riviere de Mondego. Il y a un bon château, & on a commencé à fortifier la ville, qui fut fondée en 1312. C'est le chef-lieu du comté, dont le roi Manuel donna le titre à don Vasco Coytino. Il y a une paroisse, environ trois cents feux, & une bonne manufacture de draps. Le terroir des environs produit du bled en abondance, & fournit du bétail & du gibier. * Duarte Nunez, Chron. fol. 133. Garibay, 1. 34, C. 25. Faria, Epift. fol. 529. 2. REDONDO, cap dans l'Amérique méridionale, entre le cap Aparcelado au nord, & celui de sainte Helene au midi, proche le port des lions. Océan méridional par Bellin. Amérique méridionale. Robert de Vaugondy. REDRUTH, bourg d'Angleterre, dans la province de Cornouailles. Il a droit de tenir marché public. * Etat présent de la grande Bretagne, t. 1. RÉDUIT, lieu dans l'Amérique septentrionale, à la Martinique, à une lieue ou environ du bourg; ce réduit est fermé d'un parapet, qui est au haut d'un petit morne affez roide; ce parapet couvre une porte, qui, percé dans un petit pan de mur, appuye d'un côté à la montagne, qui est taillée auffi à plomb qu'un mur, & de l'autre il porte par encorbellement sur un précipice très-roide & très-profond. Le chemin est taillé à mi-côté, dans la monragne; il est encore fermé par deux autres portes, avec des meurtrieres: il est large de quinze à seize pieds, & couvre de grandes prairies & savannes, où en cas d'attaque l'on peut mettre en sureté les femmes, les enfans, les bestiaux & les meubles des habitans. RÉE ou RIE, lac d'Irlande, dans la province de Connaugh, aux confins de la Lagénie. Il est formé par le Shannon. La ville d'Atlone est à son embouchure du côté du midi, 1. RÉES, ville d'Allemagne, au duché de Cléves, dans la partie de ce duché située au-delà du Rhein. Elle est bâtie sur la rive droite de ce fleuve, entre Wezel & Emmerik. Elle est assez grande & affez peuplée, & elle a de bonnes fortifications. Ce qui la met le plus à couvert de surprise, c'est un fort qui la défend, & qui est en-deça du Rhin. Elle fut prise en 1598, par les Espagnols, & en 1614, par les états des Provinces-Unies, qui la fortifierent. Le vicomte de Turenne ayant pris le fort en 1672, les habitans de la ville lui apporterent ensuite les clefs de leur ville. Les habitans de Rées ont choisi pour leur patron faint Dentelin, enfant mort incontinent après son baptême, audeflous de l'âge de discrétion. Ils firent ce choix après que le corps de ce saint eut été transporté du Hainaut dans leur ville. Saint Dentelin est aussi fort honoré à Emmerick. Il étoit fils de faint Vincent & de sainte Valdetrude. * Jaillot, Atlas. Zeyler, Topog. Ducat. Cliv. 2. REES, bourg d'Allemagne, dans le haut électorat de Cologne, selon Corneille, Dit. qui ne cite aucun garant. Il ajoute que ce bourg est situé sur le Rhin, & qu'il appartient au landgrave de Hesse-Darmstat. REFOYOS, (S. Michel de) abbaye d'hommes, ordre de saint Benoît , en Portugal, dans la province, entre Duero e minho, au diocèse de Porto. REFRANCORE ou RIFRANCORE, Francorum Rivulus, bourgade d'Italie, au Milanez, dans l'Alexandrin, environ à deux lieues d'Asti, vers l'orient feptentrional. Quelques-uns nomment ce lieu Rio Franco; & l'on croit que c'est le Francorum Rivulus de Paul Diacre, in Longobard, 1.5, c. 3. REFROY, lieu de France, dans le duché de Bar, au diocèse de Toul, office de Bar. Son église paroissiale est dédiée à S. Remi; le chapitre de l'église cathédrale de Toul en est patron ; la dixime du ban de Refroy est partagée en douze portions. M. le comte de Ligny en est seigneur. Il y a un hermitage dédié à S. Chriftophe. 1. REFUGE, mot françois formé du latin Refugium, & qui signifie un lieu où l'on se retire, pour être en fureté. On l'employe en quelques lieux, fur-tout dans les Pays-Bas, pour désigner un lieu de certaines villes, où les religieux & les religieuses, qui sont dans la campagne, se retirent en tems de guerre, pour se garantir des infultes du foldat, & pour sauver leurs effets les plus précieux. On donne le nom de REFUGE à des monastères, où se retirent volontairement, ou bien où l'on renferme des femmes qui ont mal vécu dans le monde, & où elles trouvent une retraite assurée pour faire pénitence. Dans l'ancien testament, il y avoit des villes de refuge. (a) Le Seigneur voulant pourvoir à la sureté de ceux, qui par hazard, & fans le vouloir, avoient tué un homme, de quelque maniere que ce fut, ordonna à Moyse (b) d'établir fix villes de refuge ou d'asyle, afin que celui, qui, contre sa volonté, auroit répandu le sang d'un homme, pût s'y retirer, & eût le tems de se justifier & de se défendre devant les juges, sans que le parent du mort pût l'y poursuivre & l'y tuer. Il y avoit trois de ces villes en-deça & trois au-delà du Jourdain. Celles de deçà le Jourdain étoient celles de Nepthali, Hebron & Sichem. Celles de de-là le Jourdain étoient Bosor, Gaulon & Ramoth de Galaad. Elles servoient, non-seulement aux Hébreux, mais aussi aux étrangers qui se trouvoient dans leur pays. (c) Les rabbins restraignent ce nom d'étrangers aux seuls proselytes: mais je ne sais si en cela ils ne s'éloignent pas de l'esprit de la loi. Le Seigneur veut de plus, que quand les Hébreux se seront fort multipliés, & auront étendu au loin les limites de leur pays, (d) ils ajoutent trois villes d'asyle à celles que nous venons de marquer. Et comme nous ne voyons pas que cela ait jamais eu son exécution, les rabbins disent que le Messie accomplira ce que Dieu avoit ordonné à cet égard.* (2) Dom Calmet, Dict. (b) Exod. xxı, 13. Num. xxxv, 11, 12, 13. (c) Num. xxxv, 15. (d) Deut. xix, 8. Maimonides, sur la tradition des anciens, assure que toutes les quarante-huit villes, assignées pour la demeure des prêtres & des lévites, étoient villes d'asyle & de refuge, & que toute la différence qu'il y avoit entre elles, consistoit en ce que les fix villes, déterminées par la loi, étoient obligées de recevoir & de loger gratuitement tous ceux qui s'y retiroient; au lieu que les quarante-deux autres pouvoient ne pas recevoir ceux qui s'y réfugioient, & que ceux-ci ne pouvoient exiger qu'on les y logeât. * Philo, Legat. ad Caïum. Ces villes devoient être d'un accès aisé & avec des chemins bien entretenus & bien applanis, & des ponts partout où il en étoit besoin. La largeur de ces routes devoit être au moins de trente-deux coudées ou quarante-huit pieds. pieds. Quand il s'y rencontroit un chemin fourchu, on avoit soin d'y mettre des poteaux, avec une inscription pour montrer le chemin à la ville de refuge. Tous les ans au 15 du mois adar, qui répond à la lune de notre mois de février, les magistrats des villes faifoient la visite des chemins, pour voir s'ils étoient en bon état. La ville devoit être bien fournie d'eau & d'autres provisions de bouche. Il n'étoit pas permis d'y fabriquer des armes, de peur que les parens du mort ne prissent prétexte d'y en venir acheter, pour fatisfaire leur vengeance. Enfin, il falloit que celui qui s'y réfugioit fût un métier, pour n'être pas à charge à la ville. On envoyoit quelques personnes sages & modérées au-devant de ceux qui poursuivoient la vengeance du mort, afin de les porter à la clémence, & à attendre la décision des juges. Quoique le meurtrier se fut retiré dans la ville de refuge, il n'étoit pas pour cela exempt des poursuites de la justice. On informoit contre lui; on le citoit devant les juges (2) & devant le peuple, pour se justifier, & pour prouver que le meurtre étoit casuel & involontaire. S'il se trouvoit innocent, il demeuroit en sureté dans la ville où il s'étoit retiré; mais s'il étoit coupable, on le mettoit à mort suivant la rigueur des loix. Les textes de l'Ecriture (b) ne sont pas bien exprès, pour savoir si l'on examinoit l'affaire devant les juges du lieu où le meurtre avoit été commis, ou si c'étoit devant les juges de la ville de refuge où le meurtrier s'étoit retiré, & les commentateurs sont partagés sur cela. Mais il nous paroît par un passage de Josué, qu'il devoit fubir deux jugemens. Le preinier dans la ville de refuge, dont les juges examinoient sommairement fon affaire, & fur fon exposé à son arrivée; le second lorsqu'il étoit ramené dans la propre ville, pour y être jugé par les magistrats du lieu, qui informoient de son action d'une maniere plus exacte & plus férieuse. Si ces derniers juges le déclaroient innocent, ils le faisoient reconduire sous bonne escorte dans la ville de refuge où il s'étoit d'abord retiré, * (a) Num. XXXV, 12. (b) Comparez. Deut. XIX, 11, 12. Jofue XX, 4,5,6. Num.XXXV, 25. Il n'étoit donc pas mis en liberté, & il semble que la loi, pour inspirer une plus grande horreur du meurtre, vouloit punir même, l'homicide involontaire par cette espéce d'exil. Il étoit obligé de demeurer dans cette ville fans en fortir, jusqu'à la mort du grand prêtre ; & s'il en fortoit avant ce tems, le vengeur du sang de celui qui avoit été mis à mort, avoit droit de le tuer impunement. Num. XXXV, 25, 26, 27, 28. Mais après la mort du souverain pontife, il étoit libre à celui qui s'étoit ainsi réfugié, de se retirer où il vouloit, fans que personne pût le poursuivre, ou lui faire aucune insulte à cause du meurtre dont il avoit été déclaré innocent par les juges. On peut voir les commentateurs sur le chapitre XXXV des Nombres, & fur le XX de Josué. A l'égard des asyles parmi les Grecs & les Romains, voyez le mot AsYLE. Thésée bâtit un temple à Athénes, en faveur des esclaves & des pauvres qui s'y retiroient, pour se mettre à couvert de l'oppression des riches. Il y en avoit un pareil dans l'ifle de Calaurie. 2. REFUGE ou LE REFUGE, Refugium, abbaye de France, en Hainaut, au diocèse de Cambray, près de la ville de Hall. C'est un monastère de filles de l'ordre de cîteaux, fille de clervaux. Elle fut fondée en 1234, & cédée vers l'an 1258, par l'abbé de Lieflies, à des religieuses de l'ordre de câteaux, qui y furent transférées d'un autre monastère, près d'Oudenarde, du consentement des évêques de Cambrai & de Tournay, des abbé & religieux de Lieflies, & de Jeanne & Marguerite, comtesses de Flandres & de Haynaut. * Piganiol, Description de la France, t. 7, P. 175. 1. REFUGIUM. Voyez REFUGE. J. 2. REFUGIUM - CHALIS, lieu de Sicile. L'itinéraire d'Antonin le met sur la route d'Agrigentum à Syracuse, en prenant le long de la mer; & il le marque entre Plinta & Plagia-Calvifiana, à dix-huit milles du premier de ces lieux, & à huit milles du second. Il y a apparemment faute dans cet endroit d'Antonin, & au lieu de Chalis, il faut, fans doute, écrire Gelæ; car tous les autres écrivains anciens mettent précisément dans ce lieu la ville Gela. Le nom moderne est Terra Nova. * De l'ifle, Atlas. Voyez GELA 3. REFUGIUM-APOLLINIS, lieu de Sicile, fur la route d'Agrigentum à Syracuse, en prenant le long de la mer. C'est l'itinéraire d'Antonin qui en fait mention. Il le marque entre Plagiac-Herco ou Cymba, & Plagia Siracufis, à vingt milles du premier de ces lieux, & à trente-deux milles du second. C'est le même lieu que la plupart des anciens ont appellé Pachymi - Portus : aujourd'hui on l'appelle Porto di-Longobardo. * De l'ifle, Atlas. REGA, riviere d'Allemagne, dans la Pomeranie Ducale. Elle a sa source dans la moyenne Marche de Brandebourg, & prend son cours du midi au nord. Après être entrée dans la Pomeranie, elle y arrose les villes de Regenwolde, Griffenberg, Treptaw, & va se jetter dans la mer Baltique, entre Lutke-Horft & Langen-Hagen.* Jaillot, Atlas. REGÆ, port d'Italie, vers la côte de la Toscane. L'iri néraire d'Antonin, Itiner. maritim. le marque sur la route de Rome à Arles, entre Quintianum & l'embouchure du fleuve Arno. Ortelius, Thefaur. soupçonne que ce pourroit être la REGIS VILLA de Strabon. REGEN, riviere d'Allemagne, dans le palatinat de Baviere. Elle a sa, source aux confins de la Bohême. Elle coule d'abord de l'orient à l'occident & arrose la ville de Chamb, où elle reçoit la riviere de Chamb: elle tourne enfuite du côté du midi, pour aller se jetter dans le Danube, vis-à-vis de Ratisbonne. REGENSBERG, bailliage dans la Suisse, au canton de Zurich, à l'orient de Bâde, dont la capitale est une jolie petite ville, fort élevée & située sur la crête d'une mortagne, qui fait partie d'une branche du mont Jura ou Leberberg. Cette ville avoit autrefois des seigneurs, dont le dernier devint si pauvre, qu'il fut contraint de vendre sa terre à la seigneurie de Zurich, & de se retirer dans cette ville où il mourur. Ce bailliage comprend un beau pays, avec plusieurs beaux bourgs & villages, & s'étend jusqu'à demi-mille de Bâde. Le château de REGENSBERG fut rebâti en 1540, & quoiqu'il fut déja naturellement fort par sa situation avantageuse, on le fortifia encore par l'art l'an 1687. C'est là que le bailli fait sa résidence. Ce qu'il y a de plus remarquable, c'est un puits qu'on a creusé dans le roc de la profondeur de 36 toises. Le leberberg, fur lequel cette ville est située, mérite aussi l'artention des curieux, par la quantité de pierres merveilleuses qu'on y trouve, sur lesquelles on voit diverses figures surprenantes. On en voit qui représentent des poissons, des œufs de poissons, des moules & autres petits reptiles marins; ce qui fait présumer que ce sont des restes du déluge universel. On croit qu'il y a quelque mine de fer dans les entrailles de cette montagne, parce qu'on y voit quantité de petites pierres, la plupart de la couleur & de la figure de la dragée de fer.* Etat & Del. de la Suiffe, t. 6, p. 32. REGENSTEIN OU REINSTEIN, vieux château d'Allemagne, avec titre de comté, proche de Blanckenburg & Quedlinburg, du côté du Hartz. Il appartient aux comtes de Tattenbach. En 1182, ce château se rendit à l'empereur Frédéric I, dans la guerre qu'il eut contre Henri, duc de Saxe, surnommé le Lion. Il est bâti entierement sur un rocher très haut, & entouré de pointes, qui semblent de loin être autant de tours. La chapelle & toutes les chambres, écuries, escaliers & bastions, sont taillés dans le rocher, sans aucune muraille ni charpentes. Les anciens comtes de Reinstein tiroient leur origine de ce château; mais cette famille, à cause des fréquens pillages qu'elle faisoit, étant harcelée par ses voisins, le dernier comte voulant se sauver par le trou d'un rocher, se rom pit une jambe, fut pris & exilé. * Zeyler, Topogr. circuli inferioris Sax. p. 200. 1. REGENSES ; quelques exemplaires de Sidonius Apollinaris, 1.6, Epift. 12, & Grégoire de Tours, de Gloria Confes. c. 93, écrivent ainsi le nom des habitans de la ville & du territoire de Riez, au lieu d'écrire RETENSES. Ce n'est pas la seule occasion où l'i a été changé en g.Voyez ALBICI. & RIEZ. 2. REGENSES. Voyez RHEGIUM. REGENWALDE on REGENWOLDE, ville d'Allemagne, dans la Pomeranie ultérieure, sur la riviere de Rega ou Rege. Zeyler, Topogr. Pomeran. p. 88, dit qu'elle appartient avec huit paroisses qui en dépendant à la famille Tome V. H ८ de Borcken, & qu'elle fut mise en cendres en 1630. REGESTAUFF, bourgade d'Allemagne, dans le palatinat de Neubourg, à deux milles de Ratisbonne, sur la riviere de Regen. Cet endroit, & quelques autres du voifinage, furent ravagés par les Bohêmes en 1266. Les Suédois prirent Regestauff en 1641. REGETA, ville que le Biondo met à trente-cinq milles de Rome. Il ajoute qu'on la nomme présentement Ruglate. Cette ville Regeta pourroit bien être la même que la ville. 1. REGGIO OU REGGIO DE CALABRE, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, à l'extrémité des Apennins, sur le bord du canal appellé le Phare de Messine. Strabon & Eschile décrivent le nom de cette ville du grec Regnomi, qui veut dire rompre, déchirer; parce qu'ici la Sicile doit avoir été séparée du continent par des tremblemens de terre. Le premier insinue néanmoins que la splendeur de cette ville, dont les princes avoient le titre de citoyens romains, pourroit avoir occasionné le nom de Regium, qui auroit pû être dit pour Regia, ville royale. Quoi qu'il en soit, les tremblemens de terre cauferent tant de désastres à cette ville, qu'elle resta presque abandonnée. Jules-César, après avoir chaffé Pompée de la Sicile, la fit rebâtir & la peupla, y laissant la plupart des soldats qui avoient fervi sur sa flotte. En 1543, Caradin, qui commandoit la flotte de Soliman, empereur des Turcs, la faccagea. * Leand. Albert. Italia, folio 206. ur la On appelle cette ville REGGIO DE CALABRE, pour diftinguer d'une autre Reggio de Lombardie, capitale d'un duché du même nom, qui fait partie des éta's du duc de Modéne. Quoique Reggio de Calabre soit sur le bord de la mer, il n'y a point d'autre port qu'un petit abri formé par un vieux pan de muraille, où les felouques font tant soit peu en sureté, quand la mer n'est pas bien rude. Les vaisseaux & les galeres, quand il s'y en trouve, mouillent à la rade, qui est devant la ville, & n'y ont d'autre sureté contre les mauvais tems, que celle qu'ils peuvent attendre de leurs voiles & de leurs rames. La ville eft archiepiscopale. Ces titres ne sont pas rares dans le royaume de Naples, puisqu'on y compte vingt-un archevêchés & cent vingt trois évêchés. Elle ne doit cet honneur qu'à fon antiquité : car elle n'est ni grande, ni bien peuplée, ni marchande, ni riche. Il y a pourtant deux colléges: l'un chez les jésuites; ils y enseignent les humanités : l'autre chez les freres prêcheurs; c'est le collége de la ville. On y enseigne les humanités, la philofophie & la théologie, & on y prend les degrés. Cette ville est mal fortifiée, n'ayant que de vieilles & mauvaises murailles, nullement flanquées ni terrassées, fans foilé, ni chemin-couvert, & dont toutes les fortifications se réduitent à des barrieres qui font aux portes: la garnison est d'ordinaire de mille à douze cents hom mes. La ville est bâtie sur la pente douce d'une colline peu élevée. La plupart des rues ont affez de pente, pour que les eaux n'y croupissent pas; elles sont presque toutes étroites & ferpentantes, comme celles des villes antiques. Les maisons n'ont rien de magnifique à l'extérieur, Le couvent des freres prêcheurs, qui est au plus haut de la ville, ou peu s'en faut, est grand; l'église est d'une grandeur médiocre, bâtie dans le goût gothique, voutée, blanchie & affez propre. La chapelle de Notre-Dame est grande, incrustée de marbre de Sicile, avec un autel orné d'agathes bien choisies, & bien travaillées, mais il n'est pas fini. La maison des jésuites est moderne, grande & bien bâtie, avec une bonne bibliothéque; leur église est petite & fort propre. La cathédrale est moderne, d'un assez bon goût, voûtée & propre; il y a quelques peintures. Son pavé est tellement en pente, depuis le grand autel jusqu'à la porte, qu'une goûte d'eau ne demeureroit pas seulement à moitié du chemin. La chapelle du saint Sacrement est belle & bien décorée. On n'y a pas épargné les marbres & les agathes; c'est dommage qu'elle ne soit pas achevée. Certe chapelle eft couverte d'une coupole ou dôme carré avec ec une lanterne de la même figure. Il y a encore dans la même église deux mausolées de marbre fort bien travaillés, qui ont été dressés à la mémoire de deux arche vêques, tous deux de la famille des Afflictis, maison considérable dans le royaume de Naples. On travaille dans cette ville la laine de poisson, dont on fait des camisolles, des gants, des chaussons & d'autres hardes d'une légereté admirable, & impénétrable au froid, quelque violent qu'on se le puisse imaginer. de Cette laine, ce coton, cette soye, ce duvet, comme on voudra l'appeller, se nomme dans le pays, lana fucida; c'est une espéce de moule qui la produit; ce coquillage, long de 6 à 8 pouces, est assez semblable à ceux qu'on trouve dans les étangs & dans les fosses en France, dont les laitieres se servent pour prendre leur lait caillé. On en trouve en quantité sur les côtes Sardaigne, de Corse, & de l'ifle de Malthe: mais Tarente est le premier endroit où l'on s'est avisé de mettre ce duvet en usage. Cette derniere ville a près de ses murailles un étang considérable, qui a communication avec la mer: elle & la côte voisine sont remplies de ces coquillages. Le poisson qu'ils renferment est une espèce d'huitre longue, grosse, charnue, mais dure & visqueuse. Ces deux écailles sont couvertes d'un poil extrêmement fin, de différentes longueurs, qui, en fortant de la mer, est rempli de fable, & de petits coquillages qui le rendent dur & sale. On sépare ce poil de la coquille, on le met tremper quelques jours dans l'eau douce, on le nettoye de toutes les ordures qui y étoient attachées, on le bat, on le carde, & il devient aussi doux que la soye, & propre à être filé. C'est de ce fil qu'on fait les camisolles, les bas, les chautsons, les gants & les bonnets. Toutes ces hardes sont faites à l'aiguille, & font d'une chaleur extraordinaire. Cette manufacture est passée de Tarente en quelques autres villes de la côte, comme à Reggio, où l'on trouve aussi de ces coquillages, quoiqu'en moindre quantité qu'à Tarente & à Malthe, où l'on en trouve beaucoup, & où l'on fait quantité de ces ouvrages. Rien n'est plus commode que les gants de ce poil: ils n'embarrassent point les mains, parce qu'ils font extrêmement fins, & qu'ils prêtent tant qu'on veut; & ils sont si chauds, que dans un moment on a les mains tout à-fait chaudes, quelque froides qu'elles fussent, en les mettant dedans. La couleur naturelle de ce poil est brune, & naturellement luftrée, on prétend que les teignes s'attachent aifément à cet ouvrage. On attribue encore à cette laine, selon les rapports des gens du pays, une autre propriété, c'est qu'elle est excellente pour la surdité provenante d'humidité, & d'humeurs froides, qui tombent du cerveau sur le timpan des oreilles Peut-être que la chaleur de cette laine pourroit foulager les personnes affligées de cette infirmité, en réveillant la chaleur naturelle, ou desséchant l'humidité qui épaissit, ou qui couvre le timpan, & qui fait deslus une croûte qui l'empêche de résonner, de produire, ou de recevoir les sons. a été bâtie par un 2. REGGIO, REGIO, OU REGGE; en latin Regium Lepidi, & Regium Lepidium, ville d'Italie, dans le Modénois, la capitale d'un duché auquel elle donne le nom, & la résidence ordinaire des ducs de Modène. Cette ville, située sur la voye émilienne, est fort ancienne & a été colonie romaine. On croit qu'elle certain Lepidus, qu'on n'a pu désigner jusqu'à présent. Les Goths la ruinerent: elle s'est rétablie & repeuplée, quoique l'air n'y soit pas sain. On la trouve dans une campagne très-fertile. Sa forme est ronde, & elle a le mont Apennin au midi, & une grande plaine au septentrion. Les maisons en sont bien bâties & les rues fort belles. Son évêque établi dès l'an 450, est suffragant de Boulogne, & faint Prosper en a été autrefois évêque. L'église cathédrale mérite l'attention des curieux par la quantité de ses beaux tableaux. On y voit entr'autres un faint George & une sainte Catherine du Carache, une Vierge du Guide, un saint Jean & un saint Paul du Guerchin. On vante beaucoup à Reggio l'église de saint Prosper. L'architecture en est gothique; & ce qu'il y a de plus digne d'être vu, c'est un christ mort & les trois Maries de Louis Carache. La statue de la Vierge que l'on a élevée depuis quelques années dans l'église des Servites est une pièce fort estimée. * Corn. Dict. Dilices d'Italie. La ville de Reggio est forte & défendue par une bonne citadelle. On dit que Charlemagne en a été le second fondateur. Dans la place est une statue de Brennus, chef des Gaulois, avec diverses inscriptions autour de la base. Les murailles de la ville sont épaisses, & ne peuvent être que fort difficillement endommagées par le canon; le terrein des environs étant aussi haut, & n'y ayant autour de la ville aucune éminence qui le puisse commander. Les côteaux qui l'environnent à une distance assez raisonnable, sont tous couverts de villages, de maifons de plaisance & de vignobles, qui produitent des vins en abondance. Il y croît aussi quantité de fruits délicieux. Autrefois les habitans de Reggio ont acquis quelque réputation par leurs ouvrages d'yvoire & d'os. Aujourd'hui ce travail se réduit à de petites bagues de fix fols la douzaine, à des têtes de mort, à des reliquaires, à des Agnus-Dei, à des croix, & tout cela fait à coup de serpe, à ce que dit Misson. * Voyage d'Italie, t. 3, P. 4. Le DUCHÉ DE REGGIO, situé à l'occident de celui de Modène, est sous la domination du duc de Modène. Cependant les habitans de Reggio appellent leur prince duc de Reggio & de Modène, comme les habitans de Modène l'appellent duc de Modène & de Reggio. Le duché de Reggio se partage en fix petits états, dont cinq appartiennent au duc de Modène, & le sixiéme, qui est le marquisat de S. MARTIN D'EST, appartient à un prince de ce nom. Ces six petits états font: ginenses dans une ancienne inscription. On croit que c'est la même ville que l'itineraire d'Antonin nomme Regiana. Voyez ce mot. Ambr. Moralés dit que le nom moderne est REYNA. 2. REGINA, ville de la premiere Moësie, selon la notice des dignités de l'empire, fect. 3. 3. REGINA, bourgade d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure. Elle est située dans les montagnes, près du fleuve Finito, au nord de Cosenza, & au midi de Bisigniano. Son terroir est fertile, & l'on fait sur-tout beaucoup d'huile dans ce quartier. * Leander Albert, Ital. p. 208. Magin, carte de la Calabre citérieure. Regina est sur le Perditio, ruisseau qui se jette dans le Crate; les anciens ont connu ce bourg sous le nom d'Erimum. REGINEA, lieu de la Gaule lyonnoise. La table de Peutinger le marque au voisinage de la mer, à quatorze milles de Fanum Martis. REGINENSIS AGER, territoire d'Italie, dans le Picenum, selon Ortelius, Thefaur. qui cite Balbus, de reb. agrar. MS., & prétend qu'au lieu de Reginenfis il faut lire Recinenfis d'Helvia-Ricina. REGINOBURGUM. Voyez RATISBONNE. REGINSPURG, c'est le nom allemand de la ville de Ratisbonne. Voyez ce mot. REGION, mot françois, formé du latin Regio, qui répond au grec χώρα, & à ce que les Italiens entendent par Regione, Contrata, Randa ou Pafe; les Espagnols par Région, les Allemands par Land & Landschafft, & les Anglois par A Region, or Cuntrey. Ce mot Le DUCHÉ DE REGGIO, proprement dit, comprend pris à l'égard du ciel signifie les quatre parties cardinala ville de Reggio & le bourg de Rubiera. REGIA. Voyez RHEGIAS & RHIGIA. REGIANA, ville d'Espagne. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Séville à Merida , entre Celti & Merida, à quarante-quatre milles de la premiere de ces places, & à vingt-sept milles de la seconde. Ortelius croit que ce pourroit être présentement REYNA. Voyez REGINA I. REGIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. La notice épiscopale d'Afrique, nomme l'évêque de ce siége Fortunius. Le pape Grégoire le grand a écrit une lettre à Columbe, évêque de Nunudie, à l'occasion d'un certain Paulin qu'il qualifie Regenfis Epifcopus. Dom Thierri Ruinart croit qu'il faut lire Regianenfis Epifcopus. REGIANUM, ville de la basse Moefie le long du Danube, selon Ptolomée, 1.3, C. 9. REGIATES, peuples d'Italie que Pline, 1. 3,6. 15, place dans la huitième région. Ortelius, Thefaur. & le pere Hardouin jugent qu'il faut lire VEGIATES pour ReGIATES. Ils fondent leur sentiment sur l'ordre alphabétique des lettres que Pline suit en cet endroit. Mais le pere Hardouin ouvre une autre opinion. Comme Pline donne à ces peuples le surnom de Vecteri, & fait mention ensuite d'un peuple nommé Regiates, il se pourroit faire, dit le pere Hardouin, qu'au lieu de Veliates cognomine Vecteri, Regiates; il faudroit lire, Veliates, cognomine Veteri, Regiates. REGIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense, selon la notice épiscopale d'Afrique, où l'évêque de ce siége est nommé Victor. REGILLUS, REGILLUM, OU REGILLI, ville d'Italie, dans la Sabine, à cent soixante stades de Rome, selon Denys d'Halicarnaffe, 1. 5, p. 308, & l. 11, p. 697. Tite-Live, 1.2, 6. 16. Suétone, in Tiber. c. 1, & Etienne le géographe font aussi mention de cette ville, dont on ne connoît pas bien la juste position. REGILLUS LACUS, lac d'Italie, dans le Latium, selon Pline, 1.38, c. 2, & dans le territoire de Tusculum, felon Tite-Live, 1.2, c. 19. Florus, 1. 1, c. II, parle auffi de ce lac fameux par la victoire que remporta sur ses bords A. Pofthumius contre les Tarquins. Le nom moderne est Lago de Sancta Prasseda, ou fainte Praxede. * Leander, Al. 1. REGINA, ville d'Espagne, dans la Bétique. Prolomée, l. 2, c. 4, qui la donne aux Turdetains, la marque entre Contributa & Curfus. Pline, 1. 3, c. 1, connoît auffi cette ville dont les habitans font appeliés Re les du monde, qu'on appelle aufli plages. A l'égard de la terre le mot RÉGION veut dire une grande étendue de terre babitée de plusieurs peuples contigus sous une smême nation, qui a ses bornes & ses limites, & qui est ordinairement assujettie à un roi ou à un prince. Une grande Région se divise en d'autres régions plus petites à l'égard de ses peuples. Ainsi ce qui passe sous le nom de Bourguignons, de Champenois & de Picards, fait les régions de Bourgogne, de Champagne & de Picardie. Une petite région se partage en d'autres régions encore plus petites, qui composent un peuple, & qu'on appelle pays. Ainsi la Normandie se divise en plusieurs pays, comme le pays de Caux, le Vexin & autres. * Ozanam, Dict, mathém. Une RÉGION se divise en HAUTE & BASSE, par rapport au cours des rivieres, par rapport à la mer, ou par rapport aux montagnes. La RÉGION HAUTE à l'égard des rivieres est la partie de la région située vers la source ou vers l'entrée d'une riviere, comme la haute Lombar. die le long de la riviere du Pô, la haute Alface le long d'une partie de la riviere du Rhin. A l'égard de la mer, c'est la partie la plus engagée dans les terres, comme la haute Picardie, la haute Bretagne, la haute Normandie, la haute Ethiopie & autres. A l'égard des montagnes, c'est la partie qui est engagée dans les montagnes, comme la haute Hongrie, la haute Auvergne, le haur Languedoc & autres. La BASSE RÉGION est le contraire. Une RÉGION se divise en Ultérieure & en Citérieure, ce qui a rapport aux rivieres & aux montagnes à l'égard de quelqu'autre région. La Région citérieure, par comparaison à une autre, est la partie de la même région, qui est entre cette autre, & la riviere ou la nmontagne, qui sépare la région en deux autres régions. Ainsi l'Afrique à l'égard de l'Europe est divisée par le mont Atlas en citérieure & en ultérieure, c'est à-dire, en deux autres régions, dont l'une est au deçà, & l'autre au delà de l'Europe: De même la Lombardie à l'égard de l'Italie est divisée par la riviere du Pô en citérieure & en ultérieure. Quelques régions à l'égard de leurs distances à quelque ville considérable font aussi divitée en citérieure & en ultérieure, selon deux parties plus proches ou plus éloignées de cette ville, sans que ces deux parties soient diftinguées par quelque montagne ou par quelque riviere. Ainfi la Calabre est divisée en citérieure & en ultérieure par rapport à deux parties, dont l'une est plus proche & l'autre plus éloignée de la ville de Naples. On divise encore une RÉGION en INTÉRIEURE & en EXTÉRIEURE, à l'égard d'elle-même & par rapport à ses Tome V. Hij |