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Smyrne de sa bienveillance, & y régla les droits d'asyle. M. Auréle la fit rebâtir après un grand tremblement de terre. Les empereurs grecs qui ont poffedé Smyrne après les Romains, la perdirent fous Alexis-Comnene. Tzachas, fameux corfaire Mahométan, voyant les affaires de l'Empire fort embrouillées, se faitit de Clazomène, de Smyrne & de Phocée. L'empereur y envoya fon beau-frere Jean Ducas, avec une armée de terre, & Caspax avec une flote. Smyrne se rendit fans coup ferir.

Sous Michel Paleologue, qui chassa les Latins de Constantinople, les Mahomérans se saisirent presque de toute l'Anatolie. Atin, un de leurs principaux généraux, prit Smyrne sous Andronicle Vieux. Homur fon fils lui fuccéda; & comme il étoit occupé à ravager les côtes de la Propontide, les chevaliers de Rhodes s'emparerent des environs de Smyrne, & y bâtirent le fort Saint-Pierre. Homur revint à Smyrne; & voulant reconnoître ce fort qui n'étoit pas fini, il reçut un coup de fléche dont il mourut. Pendant la vie d'Homur, qu'on appelloit le prince de Smyrne, les Latins brûlerent sa flote, & se saifirent de Smyrne. Le patriarche de Constantinople, qui avoit été fait par l'élection du pape, ayant jugé à propos de dire la messe dans la principale églife, y fut furpris par les troupes d'Homur, lesquelles ayant mis les Latins en fuite, le décolerent tout revêtu de ses habits pontificaux, & massacrerent la noblesse qui étoit autour de lui. Quelques historiens Génois rapportent à l'année 1346, une expédition que les Génois firent fur ces côtes, sous le doge Vignofi, & par laquelle ils ajouterent à leur domaine Scio, Simyrne, & Phocée. Suivant les apparences ils ne garderent pas long tems Smyrne, puisque Morbaffan l'atliégea par ordre d'Orcan II, empereur des Turcs, qui avoit épousé une des filles de l'empereur Canta

cuzène.

Après la bataille d'Angora, Tamerlan affiégea Smyrne, & campa tout près du fort Saint Pierre, où la plupart des chrétiens d'Ephefe s'étoient retirés. Ducas, qui a fait la rélation de ce fiège, en a rapporté deux circonstances bien fingulieres: 1o que Tamerlan fit combler l'entrée du port en ordonnant à tous ses soldats d'y jetter chacun une pierre. 2o. Qu'il avoit fait construire une tour d'un nouvel ordre d'architecture, composée en partie de pierres & en partie de têtes de morts, rangées comme des piéces de marqueterie, tantôt de front & tantôt de profil.

Après la retraite des Tartares, Smyrne resta à Cineites, fils de Carasupali, commandant d'Ephèse, & qui avoit été gouverneur de Smyrne sous Bajazet. Cependant Musulman, l'un des fils de Bajazet, jaloux de la grandeur de Cineites, passa en Asie en 1404, dans le dessein de l'abailler. Cineites fit une puissante ligue avec Caraman

sultan d'Iconium, & avec Carmian autre prince Mahométan; mais ils firent la paix sans en venir aux mains. Cineites n'eut pas fi bon marché de Mahomet I, autre fils de Bajajet. Il prit Smyrne, en fit démolir les murailles & mettre à bas une tour, que le grand maître faisoit construire à l'entrée du port. Depuis ce tems les Turcs font restés paisibles poffeffeurs de Smyrne, & ont bâti une espéce de château à gauche en entrant dans le port des galéres, qui est l'ancien port de la ville.

Pline met auprès de Smyrne les isles Peristerides, de Carteria, d'Alopéce, d'Elaussa, de Bachina, que Diodore de Sicile appelle Bachium, de Pystira, de Crommyonesos & de Megale. Il y en a une aujourd'hui appellée Eglenes dans les cartes marines, & qui a pris le nom d'un corfaire Anglois. Elle est située au-devant du golfe de Smyrne, à la droite en entrant, & à deux lienes du cap Calaberno. Elle est raisonablement haute & longue, & cependant peu considérable. Il est dangereux de faire voile entre cette ifle & le continent de Calaberno. Vis-à-vis de cette même, ifle on trouve un grand & long banc de sable, qui s'étend à fon opposite depuis fon bout septentrional, jusqu'au - delà de son extrémité méridionale, & qui pouffe tout à l'entour plusieurs pointes & inégalités dans la mer. C'est un terrein submergé, dont le bout septentrional, qui est fort bas & couvert d'arbres, eft presque à l'égal de l'eau, ou du moins ne paroît guères élevé au-dessus. Il y a encore au-delà de ce banc de fable, quelques places qui s'élévent comme de petites ifles au-dessus de l'eau: on les voit sur la gauche en cinglant vers Smyrne du côté d'orient. * Dapper, Description de l'Archipel, p. 227.

On trouve plusieurs autres isles au midi de celles d'Egle

nes, & plus avant dans le golfe de Smyrne : on les laisse sur la droite lorsqu'on fait voile du côté de la ville, qui donne son nom au golfe. Il y a derriere ces ifles une fort bonne rade, où les vaisseaux qui veulent fortir du golfe, peuvent se venir mettre à l'abri des vents septentrionaux; mais la meilleure de toutes les rades est entre celle de ces ifles qui est la plus méridionale, & le rivage de la terre-ferme voisine. Toutes ces ifles sont aujourd'hui nommées par les matelots italiens, Ifolle delle Smyrne, ou les isles de Smyrne.

SMYRALEA. Voyez CÉSARÉE, no. 7. SMYRNOPHORA REGIO, contrée de l'Arabie heureuse: Ptolomée, 1.6, c.7, la marque au midi du pays des Manita, mais le manuscrit de la bibliotheque palatine, au lieu de Smirnophora lit Myrrifera.

SNACKENBOURG, bourg d' Allemagne, dans le cercle de la baffe Saxe, au comté de Danneberg, dans l'endroit où la petite riviere de Besse se jette dans l'Elbe. * Jaillot, Atlas.

D'Audifret nomme cette riviere Tecze. SNAEFELS-JOKULL, montagne d'Irlande, dans la partie occidentale de cette ifle, vers la côte. Sa hauteur extraordinaire a occasionné fon nom, qui ne fignifie autre chose dans la langue du pays. * Corn. Dict.

SNASHAM, bourg d'Angleterre, dans la province de Norfolck. On y tient marché public. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. 1.

SNATE, bourg d'Angleterre, dans la province d'Yorck. On y tient marché public. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. 1.

SNECK, SNEEKCOU SNITZ, ville des Pays Bas, dans la Frise, au Westergo, à une demi-lieue d'Ilst, à une lieue de Bolswaert, & à trois de Leuwarde, de Franeker & du Zuyderzee.Sneeck passe pour une des plus anciennes villes de la Frise. Elle est bien peuplée, bien bâtie, entourée de bons foflés, défendue par de bons remparts; & quoique située dans un endroit marécageux, elle ne laisse pas d'être fort marchande. Elle a des écoles latines fort célébres. Il y avoit autrefois dans cette ville un prieuré de bénédictins, appellé Hasken, une abbaye de bernardines, dite le nouveau cloltre; & dans le voisinage on trouvoit une commanderie de l'ordre de Malthe & un prieuré de chanoines réguliers de l'ordre de S. Augustin, dit le Mont Thabor. Les jésuites avoient obtenu du roi d'Espagne en 1574, la permiffion de bâtir un collége dans cette ville, & d'y enseigner les humanités; mais comme les magistrats & les peuples leur étoient contraires, ils se retirerent à la petite ville d'Ilft, où ils resterent environs trois ans, après lesquels ils quiterent la Frise, à cause de la révolte générale du pays.

La ville de Sneeck fait gloire d'avoir donné la naissance à Joachim Hopper, célébre docteur en droit de l'université de Louvain, & conseiller d'état de Philippe II, roi d'Espagne. Il mourut à Madrid en 1576.

SNEIRNE, ville de Perse, à trois journées d'Amadam, sur la route de Ninive à Ispahan. Tavernier, Voyage de Perfe, L. 2, 6. 4, qui alla voir le gouverneur, en pallant par cette ville, dit que sa maison est une des plus belles de la Perse. Aux environs de Sneirne sont plusieurs collines, où l'on trouve une quantité prodigieuse de lis de diverses couleurs. Il n'y en a point de blancs; ils font tous, ou d'un beau violet, avec une raie rouge au milieu de chaque feuille, ou d'un beau noir qui les fait plus estimer. Ils font de la forme de nos lis, mais beaucoup plus grands. Si l'on boit pendant quinze jours de l'eau où l'on a fait infufer l'oignon de ces lis, particulierement de ceux dont les feuilles font les plus noires, c'est un remede souverain & infaillible pour guérir le mal vénérien.

SNOTHILL, SNOWDHILL, château d'Angleterre, dans Herefordshire, près du Doyer, à neuf ou dix milles de l'endroit où cette riviere se jette dans celle de Munnow. Il y a près de ce château un vallon, où il se trouve une carriere d'un beau marbre.* Délices de la Grande Bretagne,

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montagnes de neige. En effet, comme ces montagnes sont prodigieusement hautes, la neige s'y conserve perpétuellement, & pendant toute l'année on en voit leur sommet couvert. Cela n'empêche pas qu'elles n'ayent des pâturages excellens; de forte que les Gallois disent en proverbe, que les montagnes de Craig Eriry pourroient suffire à entretenir tous les troupeaux de la province de Galles. Du milieu de ces montagnes, & presque dans le cœur de la province, on en voit une s'élever si prodigieusement hair, qu'elle les furpasse toutes de beaucoup, & cache son front dans les nues. On lui donne par excellence le nom de Snowdon, qui eft commun à toutes les autres. On observe que dans quelques endroits des sommets de ces montagnes la terre est spongieuse, & fi imbibée d'eau, que quand on y fait aun pas, on la sent trembler à un jet de pierre à la ronde. * Délices de la Grande Bretagne, p. 430.

SNYATIN, ville de la petite Pologne, dans la Pokucie, dont elle est la capitale. Cette ville, située à la gauche du Prut, au-dessous de Colomey, est assez marchande. Les Walaques y amenent quantité de bœufs & d'excellens chevaux, ausli-bien que du miel & de la cire. * De l'Isle, Atlas. Andr. Cellar. Descr. Polon. p. 234.

1. SO, ville de la Chine, dans la province de Channsi, au département de Taitung, troisiéme métropole de la province, avec une forteresse. Elle est de sd 14' plus occidentale que Tekin, sous les 39d 43' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

2. SO, ville de la Chine, dans la province de Kaingnan, au département de Fungyang, seconde métropole de la province. Elle est sous le même méridien que Pekin, sous les 34d 36' de latitude septentrionale. * Atlas Si. nenfis.

SOA. Voyez Tuso.

SOACA, ville de l'Arabie heureuse: elle est placée dans les terres par Ptolomée.

SOAMUS, fleuve de l'Inde. Arrien, in Indicis, dit que ce fleuve prend sa source dans les montagne de Sabitla, (ou plutôt de Capisa ou Capissa,) & qu'il se rend dans l'Indus, fans recevoir les eaux d'aucune riviere.

1. SOANA, fleuve de la Sarmatie Asiatique: Ptolomée, 1.5, 6.9, marque l'embouchure de ce fleuve sur la côte occidentale de la mer Caspienne, au-dessus de la ville Teleba. Ortelius, Thes. qui cite Niger, dit que le nom moderne de ce fleuve est Terchin, Terki, ou Terk.

2. SOANA, fleuve de l'isle de Taprobane: son embouchure est placée par Prolomée, l. 7, c. 4, sur la côte occidentale, entre le promontoire Andrafimundum & la ville Sindocanda.

3. SOANA, ville d'Italie, dans la Toscane, selon les prétendus fragmens des origines de Caton. Ortelius soupçonne que ce pourroit être la ville SUANA de Ptolomée, & celle qui porte encore aujourd'hui le nom de SOANA. Voyez l'article suivant.

4. SOANA, ou SUANE, Suana, ville d'Italic, dans la Toscane, au Siennois. Elle est située sur une montagne, près de la riviere de Fiore, à seize lieues de Sienne, au midi. Elle étoit évêché dès le fix ou septiéme siécle ; mais elle est fort déchue de ce qu'elle étoit autrefois. On l'attribue à la malignité de l'air qu'on y respire, & c'est ce qui fait qu'elle est mal peuplée. Le pape Grégoire VII étoit né en cette ville. * Commainville, Table des évêchés.

SOANATUS. Voyez SACANATUM.

SOANDA, SOANDUS, ville de la petite Arménie, selon Ortelius, Thes. qui cite Strabon, & en fait une ville différente de celle que l'itinéraire d'Antonin marque dans la Cappadoce. Cependant Strabon, 1. 14, p. 663, place Soanda dans la Cappadoce, puisqu'après avoir dit que Garsaura est une petite ville de cette province, sur la frontiere; il ajoute que pour aller de Garsaura à Mazaca, capitale de la Cappadoce, on palle à Soandus & à Sadacora, & que le chemin est de fix cents quatre-vingts stades. Dans l'itinéraire d'Antonin, elle est marquée aussi dans la Cappadoce, fur la route de Tavia, entre Therma & Sacana, à dix-huit milles du second de ces lieux.

SOANES, peuples d'Afie, dans la Colchide. Strabon, 1. 11, p.499, les compte au nombre des peuples qui étoient de l'assemblée générale de Dioscurias. Ces peuples ne le cédoient guères aux Phtheirophages leurs voisins, pour l'ordure & pour la craffe, mais ils l'emportoient pour la puisLance & pour la force, tant sur les Phtheirophages que sur

les autres peuples de ces quartiers. Leur pays s'étendoit en rond autour des sominets du Caucase, au-dessus de la ville de Dioscurias. Ils avoient un roi, & un conseil composé de trois cents personnes; & on prétendoit que leur armée montoit ordinairement à deux cents mille hommes. Ils se servoient d'armes empoisonnées, & on disoit que les torrens de leur pays rouloient une grande quantité d'or, que ces barbares recueilloient avec des peaux de brebis; ce qui avoit pu donner lieu à la fable de la toison d'or. Les SOANES de Strabon sont les SUANI de Pline & de Ptolomée.

SOAR, nom que Davity, & après lui Corneille, donnent à la Stoure, riviere d'Angleterre. Voyez STOURE. SOARA, ville de l'Inde, en deçà du Gange, selon Prolomée, 1.7, c. 1.

SOASTUS, fleuve de l'Inde : Arrien, in Indicis, dit que ce fleuve se jette dans le Cophès, qui se rend lui-même dans le fleuve Indus.

SOATRA, bourgade de l'Asie mineure, dans la Lycaonie, près de Garsabora. Strabon, 1. 12, p. 568, remarque que l'eau étoit si rare dans cet endroit, qu'elle s'y vendoit. Il se pourroit faire que ce lieu feroit le même que Ptolomée compte au nombre des villes de la Lycaonie, & qu'il nomme SIOVATA. D'un autre côté, il ne seroit pas imposfible que la bourgade Soatra de Strabon fut la petite ville de Savatra que Ptolomée place dans l'Isaurie.

SOATRIS, ville de la basse Mæsie, sur le Pont-Euxin. L'itinéraire d'Antonin la marque entre Marcianopolis & Anchiale, à vingt - fix milles de la premiere de ces places, & à vingt-quatre milles de la seconde. * Ortel. Thefaur.

SOBALA, ville de la Carie, selon Etienne le géographe.

SOBALASSARA, ville de l'Inde, en deçà du Gange. Ptolomée, 1.7, c. 1, la donne aux Caspirai. Au lieu de Sobalassara, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Oftobalassara.

SOBANNUS, fleuve de l'Inde, en deçà du Gange, dans la contrée des Lesti ou des Pirates. Son embouchure est marquée par Ptolomée, l. 7, c. 2, entre Pagrasa & Pithonobaste. C'est présentement, selon Castald, le Sian, appellé aussi Menan.

SOBARA. Voyez SOBARENSIS. SOBARENSIS, siége épiscopal de l'Asie mineure, dans la Lycaonie, selon le premier concile de Constantinople. C'est appareniment la ville de Sobara, dont il est parlé dans les exemplaires latins de Ptolomée, 1.5, 6.6, où elle est donnée pour une ville de la Cappadoce, dans la préfecture de Cilicie, qui étoit voisine de la Lycaonie. Le texte grec de Ptolomée porte Σόροβα, Soroba pour Σοβαρα Sobara.

SOBARMAH ou SOBORMAH, nom d'une grande ifle de la mer de la Chine, autour de laquelle il y en a plusieurs autres, qui ne sont point habitées. La mer y est fort orageuse, & y a presque par-tout quarante brasses de profondeur. * D'Herbelot, Bibliot. orient.

Le scherif Al Edrissi écrit dans la dixiéme partie de son premier climat, que l'on recueille dans cette isle le meilleur camphre de tout l'orient, & qu'il y a quatre jours de navigation jusqu'à celle d'Anam.

Cette ifle pourroit bien être celle que nous appellons Sumatra. Car ce que cet auteur dit de la mer de la Chine peut fort bien s'entendre de toutes les isles des Indes, qui sont au-delà du cap de Comorin, comme il a été remarqué dans le titre de Serandib. Et ce qui est dit ici de l'isle d'Anam, se peut fort bien entendre du royaume d'Anam, qui comprend celui de Siam, & qui est dans la presqu'isle des Indes, que les anciens ont appellée Chersonnesus aurea, les Arabes appellant indifféremment du nom de Gezirat les isles & les presqu'ifles, comme il est aisé de le voir.

SOBERNHEIM, petite ville d'Allemagne, dans le palatinat du Rhin, au Nahegow, fur la rive gauche de la Nahe, un peu au-dessous de Martenstein. * De l'Ifle, Atlas.

SOBIDAS, contrée de la Parthie, selon Ortelius, Thes. qui cite Prolomée. On trouve bien dans cet ancien, 1.6, c.s, un peuple nommé SOBIDÆ, qui habitoit aux confins de la Tabiene; mais il ne parle point de leur pays. Voyez ZOBIDA.

SOBIESLOW, ville du royaume de Boheme, dans le cercle & à l'orient de Bechin. * Zeyler, Bohem. To

pogr.

SOBII. Voyez IBI.

SOBOTALE, ville de l'Arabie heureuse: Pline, 1.6, c. 28, en fait la capitale des Atramites, & dit que dans l'enceinte de ses murailles on comptoit soixante temples. Le pere Hardouin écrit SABOTA; & Pline lui-même dans le livre douziéme nomme ainsi cette ville.

SOBRADO, Superetum, abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, de la congrégation de Castille, en Espagne, dans la Galice, au diocèse de Compostelle.

SOBRARVE ou SORBRABE, contrée d'Espagne, au royaume d'Aragon, avec titre de principauté. Elle a les Pyrénées au nord, & le comté de Ribagorça à l'orient; & elle comprend les vallées de Terrantona, de Gistain, de Puestolas, & quelques autres. La principale place de ce pays est Ainsa, autrefois capitale des rois de Sobrarve. Elle est située dans une plaine, sur la riviere d'Ara, près de l'angle qu'elle fait en se jettant dans le Cinca, un peu au-dessus de Medianos. C'est dans ce pays que la Cinca fort d'un petit lac formé par plusieurs sources, au pied du mont Bielsa. * Jaillot, Atlas. Délices d'Espagne, pag. 661.

Lorsque Pélage se signaloit dans les Asturies contre les Maures, qui avoient envahi l'Espagne, Garcia Ximenés s'étoit fait nommer roi de Sobrarve. Les avantages qu'il remporta fur eux, en plusieurs occasions, lui donnerent beaucoup de réputation. Avec six cents hommes il en défit un grand nombre, & conquit toutes les petites places voi. fines des Pyrénées. Il épousa Erme, & en eut Garci Inigo, qui lui succéda en 758, & qui s'étant emparé de Pampelune, que Charlemagne avoit démantelée, & dont il retablit les fortifications, prit le titre de roi de Pampelune, Il soumit à sa domination toute la Navarre, d'où il chassa entierement les Maures. Ce prince régna quarante-quatre ans. Son fils Foftan, qui lui succéda, épousa Tise, fille de Galiud, comte d'Aragon, veuve de don Bernard Bacino, & belle-mere de Zenofre , comte de Barcelone. Foftan battit les Maures en plusieurs rencontres, & leur enleva plusieurs places. Il mourut en 815, après un regne de treize ans, & don Sanche, son fils & fon fuccesseur, acheva de délivrer ce royaume de la servitude des Maures. Il porta le sceptre dix-sept ans, & le laissa à Ximenés son fils, qui commença de régner en 832. Ximenés épousa Marie, & en eut Inigo, qui parvint à la couronne. Ce fut le premier qui prit le titre de roi de Navarre. Voyez NA

VARRE.

SOBURA. Voyez SABURAS.
SOCANDA. Voyez SOCUNDA.

SOCARAH, nom d'une ville située sur le bord de la mer, que les Arabes appellent Bahralakdhar, la mer Verte, qui est proprement celle qui commence au golfe Perfique, & finit au cap de Comorin. Le géographe Persien dit que cette ville n'est éloignée de celle de Sendan que de cing journées, & qu'il y a un endroit dans la mer assez proche, où l'on pêche des perles. * D'Herbelot, Bibl. orient.

SOCHACZOW, (prononcez SOCACHOUF) ville de Pologne, dans le duché de Masovie. C'est une ville de bois, nouvellement rétablie, située au-delà d'une petite riviere, sur le bord d'une plaine élevée en terrasse, au pied de laquelle cette riviere fait une petite ifle, entre deux agréables canaux, qui ont chacun un petit pont de bois aussi. Au-delà de cette ville & fur la terrasse dont elle occupe les rideaux, commencent ces grandes & belles plaines, qui s'étendent jusqu'à la Vistule, par un espace de huit grandes lieues: elles sont moins fablonneuses que le reste du pays, plus découvertes, diversifiées seulement par quelques touffes de bois, cultivées & habitées plus que les autres cantons du duché de Masovie; la vue y trouve de quoi se reposer agréablement dans une charmante variété de paysages, au milieu d'une étendue fans bornes. Socachouf est à deux lieues de Gisyez, & à quatre lieues de Bloigné. * Mémoires du Chevalier de Beaujen, pag. 161.

SOCHCHOR, ville de l'Arabie heureuse. Ptolomée, 1. 6, c. 7, la marque dans les terres.

SOCHEU, cité de la Chine, dans la province de Xensi, où elle a le rang de premiere militaire. Cette cité qui est

défendue par une forteresse, se trouve de 16d ss' plus occidentale que Pekin, sous les 38d 41' de latitude feptentrionale. Elle est commandée par un gouverneur qui a beaucoup de pouvoir, & divisée en deux parties : les Chinois que les Turcs & ceux d'Astracan appellent Catagens, habitent dans la premiere, & les Sarralins & les étrangers qui se rendent à Socheu, pour trafiquer, habitent dans l'autre. C'est delà que vient le nom du désert qui en est proche, & qu'on appelle Caracatay; c'est à-dire, le pays de ceux du Catay ou des Catayens; parce qu'il y a auffi beaucoup de Chinois qui y demeurent. On trouve dans ces quartiers-là quantité de chevaux sauvages, beaucoup de musc, des mirabolans, des bois de senteur, force chanvre, poules, perdrix & autres oiseaux. On y voit un temple dédié à un aveugle, qui passa pour le plus grand & le plus clairvoyant politique de la Chine. * Atlas Sinenfis.

1. SOCHI, lieu de l'Assyrie: Arrien, de exped. Alex. 1.2, dit que ce lieu étoit à deux journées du passage des montagnes, par où l'on entroit de la Cilicie dans l'Assyrie.

2. SOCHI, nom d'une maison de campagne, à vingt milles de Jerufaleni. Jean Moscus en parle dans la vie de S. Jean l'Anachorete.

SOCHOTH, ou SocoTH, ou SUCCOTH, (2) ville audelà du Jourdain, entre le torrent de Jabok & ce fleuve. Jacob à fon retour de la Mésopotamie, ayant paflé le torrent de Jabok, dressa sa tente à Sochoth, (b) où dans la suite on bâtit une ville. Jofué, c. 13, 27, l'attribua à la tribu de Gad. Salomon fit fondre les grands ouvrages de cuivre qu'il destinoit au service du temple, entre Socoth & Sarthan. (c) Sochoth est dans le canton de Scythopolis, dir S. Jerôme, Quast. Hebr. in Genef. 33. Les Juifs disent qu'on donna dans la suite à Sochoth le nom de Darala. Gedeon fit écraser sous des épines les principaux de Sochoth, qui lui avoient répondu insolemment, lorsqu'il leur demanda des rafraîchissemens pour lui & pour ses gens, qui poursuivoient les Madianites. Judic. 8,5,6, &c. * (a) Dom Calmet, Dict. (b) Genef. 33, 17.() 3 Reg. 7, 46.

SOCHOTH-BENOTH ou SUCCOTH-BENOTH. L'écriture (2) raconte que les Babyloniens qui furent transférés dans le pays de Samarie par Salmanafar ou par Allaraddon, roi d'Affyrie, continuerent à y adorer leurs faux dieux, & qu'ils y firent des Succoth Benoth, c'est-à-dire, des tentes de jeunes filles, ou des lieux de prostitution pour leurs jeunes filles, qu'ils prostituoient une fois en leur vie, en l'honneur de la déesse Milytta. (b) Voici comme Hérodote dit que cela se pratiquoit à Babylone; toutes les filles du pays sont obligées une fois en leur vie de se prostituer à un étranger, en l'honneur de Milytta, qui est la même que Vénus. Celles qui sont riches se présentent devant le temple dans des chariots couverts, suivies d'un grand nombre de domestiques; elles vont là seulement par cérémonie, & ne s'abandonnent pas comme les autres aux étrangers; mais celles qui sont du commun se tiennent devant le temple, ayant des couronnes fut la tête, & font séparées les unes des autres par de petites cordes, qui n'empêchent pas que les étrangers n'entrent au lieu où elles sont & ne choififfent celles qu'il leur plaît. Ils leur jettent sur les genoux de l'argent, en disant: J'invoque pour vous la déesse Milytta, & il n'est pas permis à ces femmes de rejetter cet argent, rgent, en quelque petite quantité qu'il soit, parce qu'il est destiné à des usages qu'ils appellent sacrés, ni de rebuter ceux qui se présentent à elles. Ceux-ci les emmenent hors de la vûe du temple, & après qu'ils en ont abusé, elles peuvent s'en retourner dans leurs maisons. C'est apparemment cette abominable coutume que les Babyloniens amenerent dans le pays de Sanmarie. Les Les Rabbins veulent que Succoth - Benoth signifie la poule & les poussins. Eufebe & S. Jerôme semblent croire que c'est une ville que ces gens bâtirent dans la Samarie. D'autres croyent que c'étoit une divinité particuliere qu'ils adoroient. *(a) Judic. 8,5,6, & an du nionde 2759, avant JesusChrist 1241, avant l'ére vulg. 1245. 4 Reg. 17, 30. (b) Vide Selden. de Diis. Syr. Syntagm. 2, c. 7. Grot. ad 4 Reg. 17,30. Herodot. L. 1, 6. 199.

SÓCHUNG, forteresse de la Chine, dans la province d'Iunnan, au departement de Mengyang, l'une des grandes cités de la province. Elle est de 18d 16' plus occiden F f f f iij

tale que Pekin, sous les 215 58' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

SOCIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Sitifense, selon la notice des évêchés de cette province, qui fait mention de. Saturnius, évêque de ce lieu.

SOCIUEN, ville de la Chine, dans la province de Kiagnan, au département de Hoaigan, huitieme métropole de la province. Elle est de 1d 6' plus orientale que Pekin, sous les 34d 55' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

SOCO ou SOCно, ville de Juda: Josué, 25, 35. & 1 Reg. XVII. 1 Heber, dont il est parlé dans les Paralipomenes, répara Soco, 1 Par. 4, 18, & fa famille s'y habitua. Roboam la fortifia dans la suite. Voyez 2 Par. 11, 7. Eufebe dit qu'il y a deux villes de Soco, l'une haute & l'autre baffe, à neuf milles d'Eleutheropolis, du côté de Jerufalem. * Dom Calmet, Dict.

SOCOBRIGENTIUM, mot corrompu dans quelques exemplaires de Frontin, Strat. l. 5, c. 10, pour SEGOBRIGENSIUM. Voyez SEGOBRIGA.

SOCONUSCO, province de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne. De l'ifle, Atlas, la borne au nord oriental par la province de Chiapa, à l'orient par celle de Guatimala, au midi par la mer du Sud, & à l'occident par la province de Guaxaca. De Laet, Description des Indes occidentales, 1.7, c.6, lui donne environ trentecinq lieues de longueur & un peu moins de largeur. On n'y voit qu'une place habitée par les Espagnols: elle se nomme GUEVETLAN OU SOCONUSCO. Elle fut bâtie par Pedro de Alvarado, lorsqu'il étoit gouverneur de cette province. Il y demeure fort peu d'Espagnols, parce que les naturels du pays font fort arrogans & cruels, par la confiance qu'ils ont en leurs richetses, qu'ils acquierent par le trafic du cacao, que la proximité de la mer leur fait faire avec beaucoup de commodité, dans les plus riches provinces de la nouvelle Espagne. Ils ne laislent pas de payer tribut aux Espagnols. Le terroir n'est pas mauvais, & rapporte allez bien ce qu'on y seme, à l'exception du froment. La province Soconusco est pourtant sujette à de fréquentes tempêtes, & à de fort grandes pluyes, depuis avril jusqu'en septembre. Il y descend des montagnes dans les vallées, une telle quantité de torrens & de ruisseaux, que tous les chemins en étant couverts, ceux qui veulent aller de Nicaragua & d'autres provinces orientales, vers la nouvelle Espagne, sont contraints de se détourner ailleurs, quoique le chemin soit beaucoup plus court dans les autres mois par Soconusco.

SOCOTERA ou SOCOTORA, ifle située entre l'Arabie heureuse & l'Afrique, au midi du cap Fartaque & à l'orient septentrional du cap Guardafui, environ à vingt heues de ces deux continens. C'est la plus grande isle qui soit vers l'entrée de la mer Rouge; mais elle n'a point de ports qui puiffent contenir un grand nombre de vaisseaux. Elle est coupée au centre par une chaine de montagnes qui s'élevent jusqu'aux nues. Cette ifle a vingt lieues de long & neuf de large. La capitale située dans la partie septentrionale de l'ifle s'appelle Tamarin. Elle est bien peuplée, & a un roi particulier qui releve du cherif d'Arabie. Les habitans sont mahométans, albexis & arabes, mais ils se disent arabes, auffi en ont-ils les mœurs & le langage. La terre y est abondante en bétail & en fruits : le peuple trafique à Goa, & il y est mieux reçu que les Arabes naturels, qui n'osent y aller fans passeport; ces Socoterans vont aussi trafiquer en Arabie & dans toute la côte; ils font habillés à la mode des Arabes. Leur ifle produit beaucoup de dattes, de ris, d'encens, d'aloës qu'ils trafiquent à Goa & dans les Indes, d'où ils rapportent ensuite d'autres marchandises; ils font forts civils, mais il ne faut pas beaucoup se fier à leur honneteté. Deux navires anglois y ayant mouillé pour se rafraichir & pour y commercer, ils y furent d'abord trèsbien reçus, y demeurerent même neuf à dix jours en fort bonne intelligence; mais enfin le roi eut envie de leur jouer un mauvais tour, car il avoit projetté de leur faire un festin pour les attirer, comptant de les tuer enfuite, & de prendre leur navire; mais heureusement les Anglois en furent avertis, & se retirerent à tems.* De l'Isle, Atlas. Fr. Pyrard, Voyage aux Indes, 2 part. p. 250.

SOCOTHORA, ifle de la mer d'lemen ou d'Oman, qui regarde l'lemen ou l'Arabie heureuse à son septentrion,

& qui a à son midi le pays des Zinges, où sont les villes de Melindah & de Monbaffah. Le cherif Al Edriffi dit que les habitans de cette isle étoient la plupart chrétiens dans le tems qu'il écrivoit, à cause qu'Alexandre le Grand ayant autrefois abordé en cette ifle, après qu'il eut fait la conquête des Indes, & l'ayant trouvée fertile & abondante en cette forte de plante, d'où l'on tire le suc que nous appellons aloes, en avoit transporté ailleurs les habitans, & y avoit établi une colonie de Grecs ausquels il en recommanda la garde & la culture. * D'Herbelot, Biblioth. orient.

Les Arabes appellent l'aloës en leur langue fabr, & ils disent que le sabr-al focothori, qui est l'aloës de cette ifle, est le plus excellent de tous, & qu'il furpasse de beaucoup en bonté celui qu'ils appellent schegeri & hadramouthi, qui croît dans la province de Soheger & dans celle de Hadramouth. Le géographe Persien dit la même chose touchant les chrétiens de Socothorah, & il place cette ifle entre l'équateur & le premier climat.

SOCQUIA, bourgade de l'Arabie heureuse, sur le bord de la mer Rouge, à trente lieues de Médine, du côté du sud. Il y en a qui la prennent pour l'ancienne Badeos.* Baudrand, Dictionnaire.

SOCRATIS-INSULA, isle du golfe Arabique: Prolomée, 1.6, 6.7, la compte au nombre des ifles qui étoient sur la côte de l'Arabie heureuse.

SOCUNDA, ville de l'Hyrcanie, felon Ammien Marcellin, cité par Ortelius, Thes. qui remarque que c'est la ville Socanaa, que Ptolomée, 1.6, 6.9, place fur la côte de la mer Caspienne, entre les embouchures des fleuves Maxera & Oxus. Le manuscrit de la bibliotheque palatine écrit Socanda, pour Socanaa, & au lieu d'une ville il en fait un fleuve.

SOCZOWA, ville de la Turquie, en Europe, dans la partie occidentale de la Moldavie, sur la riviere de Seret ou Moldawa, affez près de sa source, à peu près entre Jally & Newmack. Quelques géographes la prennent pour l'ancienne Sandava. * De l'ifle, Atlas.

SODER-HAMPT, bourgade ou petite ville de Suéde, dans l'Helsingie, sur la côte du golfe de Bothnie, assez près & au nord de l'embouchure de la riviere de Liusna. Ce bourg a un port, & a été bâti depuis peu. Le nom qu'on lui a donné veut dire port du sud, dans la langue du pays. De l'Isle, Carte des couronnes du nord, écrit SODERHAMN, au lieu de SODER - HAMPT. * De l'Ifle, Atlas. Corn. Dict.

SODERTALGE OU SUDERTALGE, ville de Suéde, dans l'Uplande, au midi de Stockholm. * De l'Isle, Atlas.

SODI, fleuve de la Babylonie; il en est parlé dans Baruc, c. 4. On ne connoît aucun fleuve de ce nom en ce payslà. Ce pouvoit être quelque bras de l'Euphrate. Sodi, en hebreu, signifie l'orgueil: ce nom pourroit designer l'Euphrate. * Dom Calmet, Dictionn.

SODII, peuples d'Afie: Pline, 1.6, c. 10, les place au voisinage de l'Ibérie.

SODINUS, fleuve d'Asse: Pline, 1.6, 6. 23, en fait un fleuve navigable, & dit qu'il se perdoit dans le fleuve Cophès.

SODOME, (*) ville capitale de la Pentapole, qui fervit pendant quelque tems de demeure à Loth, neveu d'Abraham, & dont les crimes monterent à un tel excès, (b) que Dieu la fit périr par le feu du ciel, avec trois autres villes voisines, Gomorrhe, Zeboïm & Adama, qui étoient aussi corrompues qu'elle. (c) La plaine où elles étoient situées, qui étoit auparavant belle & fertile, comme un paradis terrestre, fut premierement enflammée par la foudre, qui mit le feu au bitume dont elle étoit remplie; & ensuite inondée par les eaux du Jourdain qui s'y répandirent, & qui y formerent la mer Morte, ou le lac de Sodome, nommé aussi le lac Asphaltite, à cause de l'asphalte ou bitume dont il est rempli. On croit que Sodome étoit une des plus méridionales des cinq villes qui périrent par le feu du ciel, puisqu'elle étoit voisine de Segor, qui, comme l'on fait, étoit au-delà de la pointe méridionale de la mer Morte. On doute si elle étoit dans le terroir qu'occupe à présent cette mer, ou seulement sur son bord. Les prophétes (c) parlent allez souvent de la ruine de Sodome & de Gomorrhe, où ils font allufion, & par-tout ils marquent que ces lieus feront déserts, arides, inhabités; que ce feront des lieux couverts d'épines & de buissons, une terre de sel & de soufre, où

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l'on ne pourra ni planter, ni femer; (c) Siccitas spinarum & acervi falis, & defertum usque in aternum. Elles feront, dit Amos, comme un tison qu'on tire d'un embrasement, demi-brulé & inutile à tout usage. En un mot, dans toute l'écriture la ruine de Sodome & de Gomorrhe est représentée comme un des plus grands effets de la colere de Dieu. Joseph, de bello, l. 5, c. 5, p. 892, dit qu'autour du lac de Sodome, & aux environs des villes qui furent autrefois ruinées par le feu du ciel, le terrein est tout brûlé, & qu'on y voit encore des effets de ce terrible incendie, & des restes de ces villes malheureuses. (f) Les fruits qui y naissent ont affez belle apparence, & paroiffent à la vue bons à manger; mais il font remplis de cendres, & lorsqu'on veut les ouvrir, ils s'en vont en pouffiere. Il semble donc que du tems de Joseph, les ruines des cinq villes subsistoient encore. Strabon, 1. 15, parle aussi des ruines de Sodome, & de son circuit de soixante stades, qu'on voyoit au bord de la mer Morte. Les notices font mention expresse de Sodome, ville épiscopale. On trouve un Sévere évêque de Sodome, parmi ceux de l'Arabie, qui souscrivirent au premier concile de Nicée. Reland ne peut se perfuader que Sodome ait ja mais été rétablie ; il croit que le nom de Sodome qu'on lit dans les souscriptions du concile de Nicée, est une faute de copiste; mais je ne puis être de son sentiment; l'ancienne est très-formelle; elle met la ville épiscopale de Sodome, entre Thamar & Engaddi. Etienne le géographe (8) met aussi Engaddi près de Sodome. Ainsi je ne vois pas que l'on puisse revoquer en doute que la ville de Sodome n'ait été rétablie, soit au même endroit où elle étoit autrefois, ou vis-à-vis de ce licu-là; car encore qu'il me paroisse fort probable qu'elle ne fût pas couverte par les eaux de la mer Morte, & qu'elle étoit située sur le bord de cette mer, je ne voudrois pas toutefois beaucoup contredire le sentiment commun qui tient le contraire. * (a) Dom Calmet, Dict. (b) Genef. 13, 12, 13. (c) Genef. 19. An du monde 2107, avant Jesus-Chrift 1893, avant l'ére vulg. 1897. (d) Jerem. 49, 18, 1.38. (*) Deut. 29, 22. Sophon. 2, 9. Amos. 4, 11. (f) Λείψανα το θεις πυρὸς καὶ πέντε πολεων σκίας. (5) Stephan. in Εγγαδα, & in Σόδομα.

2. SODOME, (lac de) ou MER DE SODOME. Voyez

LAC ASPHALTITE.

SODORE, Sodera, village d'Ecofle, dans la petite ifle d'lona, qu'on appelle aussi Cholmkill, une des isles Westernes, ou Hébrides, joignant la côte méridionale de l'isle de Mala. L'évêque de Cerses, fuffragant de l'archevêché de Glasgou, fait sa résidence à Sodore, qui étoit autrefois une ville. Voyez JONA. * Baudrand, Dict. ed. 1705. Blaen, Atlas.

SODRÆ Ou SODRI. Voyez SCODRI. SODRE-TELGE, ville de Suéde, dans la Sudermanie, fur la rive méridionale du lac Maler, à quatre milles vers le midi occidental de Stockholm. Cette ville est située à l'embouchure d'un des canaux par où le lac Maler communique avec la mer Baltique.

SODUCENA, contrée de la grande Arménie. Elle étoit au midi de la Colthène, selon Ptolomée, 1.5,

C. 13.

SOE ou So A. C'est le nom de l'une des isles Westernes, ou Hébrides, à l'occident de l'Ecoffe. On la met au rang des plus petites isles. Elle est voisine de celle de Saint-Kildan, & elle en dépend. Comme cette derniere, elle est fertile en pâturages, & on y voit un nombre prodigieux d'oiseaux de mer, depuis mars jusqu'en septembre. Les oyes de mer y fourmillent, & les habitansen mangent les œufs tout cruds. Il y a un autre oiseau nommé fulmur: il jette par le bec une forte d'huile, que les gens du pays ont le secret d'amasser, quand ils surprennent ces oiseaux ; & ils s'en fervent pour leurs lampes, & pour la guérison de plusieurs maladies. * Etat présent de la Gr. Br. t. 2, p. 296.

SOEDER-HANP. C'est une des ortographes du nom de la ville de Soder-Hampt, en Suede, sur la côte du golfe de Bothnie. Voyez SODER - HAMPT. Corneille, Dict. en fait deux lieux différens, & il eut fans doute éré jusqu'à trois, s'il eût su que de l'Isle avoit écrit Sederhamn. Ce que Corneille ajoute sur le témoignage de Scheffer, est plus juste. Il ya, dit-il, à Soederhanp une célébre manufacture d'armes, & particulierement d'armes à feu. Les bourgeois les vendent aux habitans de la Bothnie, & ceux-ci aux Lapons qui viennent en acheter. Ces mêmes Lapons tirent de cette

ville la poudre & les bales, dont ils ont besoin, & le

*

plomb en masse dont ils font des bales.* Hift. de la Laponie,

C. 20.

SOEGARSI, riviere de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France. Elle donne son nom à un petit lac, peu éloigné du grand fleuve de S. Laurent. Ce lac eft entre ceux de Champlain & de Frontenac, ayant le premier à l'orient, & l'autre à l'occident. De l'Isle marque dans sa carte du Canada ce lac aussi-bien que la riviere; mais il ne nomme ni l'un ni l'autre. * Corn. Dict.

SOESIONIS, SOISSONS. Voyez SOISSONS, & AUGUSTA SUESSIONUM.

SOEST, ville d'Allemagne, dans le comté de la Marck, à 24d 56' du méridien des Canaries, sous les 514 43' de latitude. Cette ville, qui est à quatre lieues de celle de Lippe, palle pour la plus belle & pour la plus riche de la Westphalie. Elle est de grande étendue, ceinte de fortes murailles, de fuflés & de remparts, & pleines de bonnes maisons. Près de l'église de S. Pierre, on voit un lac fort profond, qui ne reçoit aucune eau, que celle qui sort des fondemens de cette église. Elle ne laille pas cependant de se répandre par toutes les rues de la ville, qui a plusieurs villages appellés Burden, qui lui sont sujets. Les priviléges dont elle jouit sont considérables, entre autres celui de chasser aux forêts d'autrui. Le sénat qui la gouverne est entierement composé de patriciens, & les villages portent les charges dont elle est exempte. En les ducs de Cléves la prirent sous leur protection. Elle avoit été auparavant sous les archevêques de Cologne pendant deux cents quatre-vingts ans. Les Espagnols la prirent en 1618, & lui laisserent ses priviléges, quoiqu'ils y tinssent une grosle garnison. Le margrave de Brandebourg s'en rendit inaître en 1624. Les habitans sont partie catholiques, partie luthériens. Le pays des environs est très-fertile. * Corn. Dict. Quad. von. Hetligk, c. 74.

1440

SOETA, ville de la Scythie, au-delà de l'Imaüs. C'est Ptolomée, 1.6, c. 15, qui en parle. C'est la même ville qu'Animien Marcellin nomme Saga.

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1. SOFALA, CEFALA, SOFALE ON ZOFALA, royaume d'Afrique, dans la Cafrerie, sur la côte de la mer d'Ethiopie, vers le Zanguebar. Dapper, Description de la baffe Ethiopie, p. 394, en parle ainsi. Le royaume de Sofala n'est proprement qu'une côte, qui s'étend du nord au sud depuis le fleuve Cuama jusqu'à Rio do Spirito Sancto & qui confine du côté du couchant aux terres de Monomorapa, & au levant à l'Océan Indien. La capitale est située dans une isle du Cuama, & porte le nom de tout le royaume Sofala ou Cefala. En 1508, les Portugais firent un fort près de cette ville, qui n'étoit alors ni grande ni bien bâtie; mais feulement ceinte d'une haye de buisson & d'arbrisseaux. Il y a encore deux autres villes ou bourgades, savoir Hautema & Dandema, avec quelque villages, entre autres ceux de Sajona, Boccha, Gasta, &c. le long de la côte.

L'embouchure du fleuve Magnice et à 271 40 de latitude méridionale. Les Portugais l'appellerent d'abord Rio dos Lagos, la riviere des Lacs; mais en 1545 Laurent Marches lui donna le nom de Rio do Spirito Sancto. On dit qu'elle prend sa source au lac Goyanne, & qu'après quelques lieues de chemin elle se divise en deux bras, dont le méridional conserve le nom de Magnice, & se va jetter dans un golfe contre le cap des poissons. Il reçoit trois rivieres dans son sein, un peu avant de se décharger dans la mer: la premiere est la riviere de S. Christophe, ainsi nommée, parce qu'elle fut découverte le jour de S. Christophle. Les habitans la nomment Nagoa: la seconde porte le nom du pilote Laurent. Elles fortent toutes deux des monts de la Lane, qui sont dans la province de Toroa: la troisiéme qui a le nom d'Arroé, vient du côté du nord & des montagnes où sont les mines de Monoinotapa. Le bras feptentrional porte le nom de Cuama, Quama ou Covagna, qui est celui d'un château que les Turcs ont bâti fur les bords: un peu au-dessus de ce château, les habitans appellent ce fleuve Sambreré. Il est beaucoup plus grand & plus profond que l'autre bras du Magnice, parce qu'il est grossi des eaux de fix grandes rivieres, qui font Panhames, Luangoa, Arruya, Maniono, d'Inandire & Ruenic, qui, traversant les terres du Monomotapa, enrichiffent leur sablon dans ses mines d'or. Ce fleuve se décharge dans la mer par sept embouchures, où il y a autant d'ifles fort peuplées. En 1500, les Portugais bâtirent un fort près des

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