! 2. QUANG-PING, autre ville de la Chine, dans le Pekeli, & dans le ressort de la ville de Quangping. Elle est de 2d 30' plus occidentale que Pekin, & par les 37d. La différence des deux villes de ce nom est que la métropole eft de 4' plus à l'Occident, & 25' plus au nord que la ville qui lui est subordonnée, & dont il est ici question. * Atlas Sinenfis. 1. QUANGSI. Quelques-uns écrivent Quamfi & Quanfi, province de la Chine, dans sa partie méridionale, aux confins du Tonquin, qui en occupe une partie. Elle est la treiziéme dans l'ordre des provinces de l'empire. Elle n'est ni fi grande, ni si peuplée, que les provinces voisines, & ne peut leur être comparée, ni pour la beauté, ni pour la vivacité de son commerce; elle ne laisse pas de fournir abondamment à tous les besoins de la vie. Elle a onze métropoles, sans y comprendre une ville militaire, ce qui, avec les villes qui en dépendent, fait quatre-vingt-dix-neuf cités; mais leurs territoires sont moins étendus & moins peuplés que ceux des autres provinces. Celle-ci est remplie de montagnes, à la réserve de la partie méridionale, où tout est fort cultivé, tant à cause que ce sont des plaines, que parce que la terre y est dans une plus favorable exposition, mais, comme on l'a déja dit, une lifiere de cette province fait partie du Tonquin, qui l'a conquise sur la Chine. Toute la province est arrosée de plusieurs grandes rivieres : les unes lui viennent des contrées voisines, les sources des autres sont dans les montagnes. Toutes ces rivieres se rassemblent pour couler ensemble vers l'orient, & se réunissent pour groffir le Ta, qui va former le port de Quangcheu ou Canton. Le Quangsi est borné au nord par la province de Queicheu & par celle d'Huquiang, dont une partie l'enferme aussi à l'orient. Celle de Canton la termine à l'orient, & partie au midi jusqu'au Tonquin, qui, comme on l'a dit, en poflède une partie, que l'lunnan termine couchant. Dans la table géographique de cette province, je marquerai les métropoles qui dépendent du Tonquin, & qui, avec les villes de leur dépendance, ne sont plus censées de l'empire de la Chine, que comme parties d'un état dont le roi est vassal de l'empereur. Noms. Lieucheu, Kingyuen, Gucheu, La partie orientale est plus cultivée que l'occidentale, trente un mille trois cents cinquante-neuf facs de ris. Pingnan, Avant la conquête de l'empire de la Chine par les. Quei, 23 42 P. dans cette province; mais un Tartare étant devenu em pereur de la Chine, & quelques uns de ses principaux *7 Métropole. officiers étant devenus chrétiens, les peres jésuites fous Nanning, leur protection pénétrerent dans le Quangsi, y prêche rent l'évangile, & y gagnerent des ames à JESUS-CHRIST. Lunggan, Heng, Xangsu, Sining, * 8 Métropole. Yangli, Vanching, Ciuenming, Suching, Hinggan, p. Chinyuen, Θ Linchuen 7 p. Sutung, Yangso, 7 TO 25 33 p. Kielung, Jungning, 7 39 25 36 p. Mingyng, Jungfo, 7 48 25 43 p. Xanghia, Yning, 8 p. Kiegan, Ciuen, Quonyang, p. Tukie, Noms. Cungxen, Jungkang, Loyang, Toling, Longitudes. Latitudes. 23 36 p. 23 42 p. 16 р. 57 P 4o P. 58 p. Pingciang, Sucheu, Chung, e Siping, Sulin, Chingan, Fulao, Tucang, Fungy, Queixun, 6 р. Hiangun, 23 50 P. 23 56 p. 30 p. montagnes, & s'y cachent aifément. Il est pourtant bien Ce canton appartenoit anciennement partie aux rois d'U, partie au rois de Çu: & du tems de la famille de Cin, il étoit du pays d'Hoeiki. La famille de Han le nomma Juhan; celles de Tang & de Sung l'appellerent Sincheu, & celle de Taiminga Quangfin. QUANGTE, grande cité de la Chine, dans la province P. fort hautes, mais très agréables : les plus remarquables QUANGXAN, ville de la Chine, dans la province de QUANGYVEN, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Paoning, feconde métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 10d 53', par les 32d 34' de latitude. * Atlas Sinenfis. QUANTIA, nom d'une riviere de la Gaule belgique: il en est parlé dans la vie de sainte Austreberthe. C'est la même que la GANCHE. Voyez ce mot. QUANTO, grande contrée du Japon, dans l'isle Niphon. Elle contient cinq provinces ou royaumes, dont les plus considérables sont celles de Surunga & de Musafi. Jedo, aujourd'hui ville impériale & féjour de l'empereur, est la capitale du Musasi. * Le P. Charlevoix, hift. du Ja Nivata, Sangami, Surunga, 1 Mikawa, Tatomi, Xinano. 2. QUANGSI, ville de la Chine, dans la Province • d'lunnan, dont elle est la neuviéme métropole. Elle est de 13d 35' plus occidentale que Pekin, sous les 24d 14'. Quoiqu'elle soit originairement de la province d'lunnan, qui eft de la Chine, elle est néanmoins censée partie du Tonquin, auffi-bien que les trois autres villes de son territoire. Elle étoit anciennement du royaume de Tien. Sous la famille de Hana, elle fut du pays de Yecheu, & le canton où elle est s'appelloit Ciangho. Sous la famille de Tanga, elle s'appelloit Kimi. Le nom qu'elle a aujourd'hui lui a été donné par la famille d'luen. Il y a auprès de la ville, vers le nord, le mont Faco, & dans la ville même il y a le mont Chunfien, sur lequel étoit le collége de la ville. * Atlas Sinenfis. 3. QUANGSI, ville du Tonquin. C'est la même que celle de l'article précédent. QUANG-SIN, ville de la Chine, dans la province du Kiangli, dont elle est la troisiéme métropole. Elle est de 21' plus orientale que Pekin, par les 28d 36' de latitude. Elle est située entre des montagnes fort épaisses & fort hautes, qui ne laissent pas d'être cultivées, car elles sont couvertes de villages & de maisons de campagne. C'est dans ces montagnes, à l'orient de la ville, que la riviere de Xangiao a sa source, d'où elle coule au nord de la ville. Cette ville est aux confins de trois provinces, savoir Kiangsi, Fokien & Chekiang; de-là vient qu'elle a été souvent inquiétée par les voleurs qui se jettent dans les avec des villes de mêmes noms. QUANTON. Le P. Martini écrit Quangtung. Les Fran çois modernes, dans leurs relations, écrivent plus souvent Canton. Ils donnent même ce nom à la capitale, & premiere métropole de la province, dont le vrai nom est Quang-cheu. Voyez ce mot. Cette province a le douziéme rang. C'est d'ailleurs une des principales & des plus riches de tout l'Empire: elle est bornée au nord-ouest par le Quangsi, au vrai nord par le Huquang, au nord-est par le Kiangs & le Fokien, au midi par l'Océan, & au couchant par le Tonquin. Son nom qui se doit prononcer Couanton, fignifie large à l'orient. Elle a dix villes métropoles, qui en ont fous elles foixante-treize. On y compte trois cents quatre-vingt-trois mille trois cent foixante familles, & un million neuf cents septante-huit mille vingt-deux hommes. Elle paye pour tribut au souverain un million dix-fept mille sept cents septante-deux facs de ris, & trente-sept mille trois cents quatre-vingts poids de sel, fans parler des droits qui se levent sur les vaisseaux & fur les barques. Elle a en abondance tout ce qui est nécessaire à la vie. Les denrées de son propre cru, ses fabriques, & fon commerce qui est très-grand, y attirent aisément d'ailleurs tout le refte. Il y en a une partie en montagnes & une partie en plaines, fur-tout au midi. Les campagnes sont si fertiles en ris & en bled, que l'on y feme deux fois l'an, & que les moillons y font toujours très-abondantes. Les rigueurs de l'hyver ne s'y font jamais fentir: cela a donné lieu au proverbe chinois, que dans cette province il y a trois chofes extraordinaires; un ciel sans neige, des arbres toujours verds, & des hommes qui crachent le sang. En effet, il n'y neige jamais, les arbres n'y perdent jamais leurs feuilles, & les hommes mâchent l'areque & le bethel, qui teint leur salive en rouge. Il s'y fait un négoce perpétuel de toutes fortes de marchandises les plus précieuses. On y trafique une quantité incroyable d'or, de diamans, & autres pierres de prix; de perles, de foyeries, d'étain, de vif-argent, de fucre, de cuivre, de fer, d'acier, de nitre, de bois d'aigle, & autre bois de senteur. Les canons de fufil que l'on forge avec ce fer, ne crevent jamais, quelque forte charge qu'on leur donne ; tout au plus ils fe crevaffent, & se fendent fans blesser personne. On attribue cette bonté au charbon de bois, dont on se sert pour les forger, & qui adoucit le fer, au lieu que le charbon de terre lui communique des sels, & autres qualités qui le rendent encore plus aigre qu'il n'est naturellement. sel; alors le sel pénétre la coque, & l'œuf ainsi préparé est une nourriture qui n'est ni désagréable, ni mal-saine. On voit dans cette province une rofe fans odeur, qui change de couleur deux fois par jour; elle est rouge le matin & blanche le foir; elle vient sur un arbre. TABLE GEOGRAPHIQUE Noms. Quangcheu, On a dans cette province des grenades, des raisins, des poires, des noix, des chataignes, &c. On y a auffi quantité d'autres fruits qui sont particuliers au pays. Entr'autres celui que les Chinois appellent yeuçu, les Portugais jamboa, & les Hollandois pompelmoes: (prononcez pomplemouz.) Il vient, comme les limons, fur des arbres épineux, mais plus grands. Les fleurs en sont entièrement semblables & Xaocheu, blanches, d'une odeur très-agréable, & on en tire par la diftillation une eau de senteur délicieuse. Ce fruit est plus gros qu'une tête d'homme; l'écorce est de la couleur de celle des citrons, mais la chair tire sur le rouge. Le goût tient de l'aigre & du doux, & reffemble à celui d'un raisin qui n'est pas encore bien mûr. On en tire une liqueur qui est une espece de limonade. Ce fruit, suspendu dans une chambre, se conserve toute une année. Lochang, Ginhoa, Les habitans de Quantori font fort industrieux. Ce Nanhiung, n'est pas qu'ils ayent le génie propre à inventer; mais Xihing, ils imitent, avec une merveilleuse facilité, ce qui leur vient de l'Europe par les Portugais de Macao, foit orfevrerie, broderie, enfin tout ce qu'on veut: ils font des figures & des fleurs. Avec leur verre qu'ils font avec du ris, pour la plus grande partie, ils font des verres convexes on concaves, fans avoir besoin de les polir avec des ballins. Ils font même des prismes, qui à la vérité n'ont pas la perfection des nôtres, mais qui en approchent. Cependant ils ne connoissoient point le verre, avant que les P. P. Jésuites leur euffent appris à le faire. Ils font des machines à roues & à reffort; mais ils n'ont pu encore parvenir à faire des montres. Ils travaillent des ouvrages de filaigramme, en font des chaînes, des boëtes & autres bagatelles fort jolies : & cela est à trèsbon marché ; parce que les ouvriers dépensent peu pour leur nourriture, & se contentent d'un gain très-léger. Hoeicheus Chaocheu, Jaoping, Le vice-roi de Quanton tient le premier lieu entre les vice rois: il ne demeure pas dans la province, mais à Caoching, dans celle de Quangsi qui eft encore de fon département, quoiqu'elle ait aussi son vice-roi particu- Tapu, lier. Comme les voleurs courent souvent les grands chemins de Quanton, on a foumis à ce vice-toi la province voisine, afin que son autorité étant plus étendue, ils puissent moins échapper aux mesures qu'il prend pour les réprimer. Le grand amiral (Haitao) réside à Quangcheu. Une des fonctions de sa charge, c'est de donner la chasse aux pirates. Cette province ne fut jointe à l'empire chinois, que sur la fin de la famille de Cheu, & on la nommoit auparavant le royaume de NANIVE. Elle ne fut pas long-tems soumise aux Chinois, & ne voulut reconnoître pour ses maîtres que les rois de Nanive. Mais Hiaou, de la famille de Han, la soumit ; & depuis ce tems, elle a été attachée à l'empire chinois. On y abonde en canards, qu'on fait 'éclore par la chaleur des fours ou du fumier. Ils salent les œufs pour les garder; non pas en les mettant dans le sel ou dans la saumure, ce qui ne seroit d'aucun effet; mais en les empatant avec de la craye ou de l'argile mêlée de Chinghai, Chaoking, 。 。 Latitudes. lée vin de Bordon, ou de Tombe, & ils la mêlent $ 40 525 541 23 P. 37 P. 28 40 P. Vuchuen; Xeching. 22 7 55 Lingxan, 7 15 23 Xilien. 22 20 28 58 22 18 р. 40 p. QUAQUAS: (LES) ce nom a été donné par les Hollandois à quelques peuples d'Afrique, en Guinée. Ils habitent le pays d'Adow, & font foumis au roi de Saka. Ils s'étendent depuis le cap Lahou, jusqu'à celui de Ste. Apolline, en tirant vers le cap des trois pointes. Le nom de Quaquas leur est venu de ce qu'en abordant ceux qui arrivent chez eux, ils ont toujours à la bouche ce mot qui veut dire bien venu, ou quelque chose d'équivalent. Les Hollandois les diftinguent en Quaquas de fix bandes, & en Quaquas de cing. Ce sur - nom est pris des piéces de coton dont ils s'habillent, & qu'ils trafiquent. Les unes sont rayées de cinq bandes, les autres de fix. Ces bandes ont fix pouces de largeur plus ou moins, & les piéces ont environ de longueur trois aunes de France. Ces pagnes sont d'une très-bonne teinture, & se vendent bien par toute la côte d'or. Les Quaquas ont l'extérieur fort grossier; ce sont néanmoins les peuples les plus raisonnables & les plus polis de la côte. Lorsqu'ils viennent trafiquer dans les vaisseaux étrangers qui font à l'ancre, ils mettent leurs mains dans l'eau & en laissent tomber quelques goutes dans leurs yeux; espece de ferment par lequel ils jurent, qu'ils aimeroient mieux devenir aveugles, que de tromper ceux avec qui ils viennent négocier. Ils haissent l'yvrognerie, & ne boivent point de vin de Palmier, quoiqu'il y en ait beaucoup chez eux. Leur boisson est une liqueur appel , avec de l'eau pour en modérer la force. Leur principal commerce consiste en ces pièces de coton qu'on appelle ordinairement robes de Quaqua. Elles sont compofées, comme on a dit, de cinq ou fix bandes cousues ensemble. Les habitans du cap de Lehou font grand trafic de celles de fix bandes. Ils les vont querir chez des peuples plus enfoncés dans les terres, & à qui ils donnent du sel en échange. Ceux-ci affurent que les peuples, à qui ils portent ce sel, remontent pour le vendre si avant dans le pays, qu'enfin ils rencontrent des peuples blancs, montés sur des ânes ou sur des mulets, & qui ont des lances pour armes; mais qui ne sont pas si blancs que les Hollandois. Cela reflemble aux Maures de Barbarie. Les Négres changent volontiers ces robes pour de l'acori, ou des braffelets d'ambre jaune. Ils estiment fort peu le corail : outre ces robes ou pagnes, on tire de ce pays quantité d'yvoire. Les Négres assurent que le pays est tellement rempli d'élephans, que les habitans du haut-pays font obligés de creuser leurs maisons dans les revers des montagnes, & de faire les portes & les fenêtres extrêmement étroites & basses. Ils employent toutes fortes d'artifices pour éloigner ces animaux de leurs champs, & les faire tomber dans les piéges qu'ils leur tendent, où ils les tuent. Ils ajoutent que la raison pour laquelle ils ont tant de dents, est que les élephans quittent leurs dents tous les trois ans, & qu'ils en trouvent beaucoup plus dans les forêts qu'ils n'en arrachent eux-mêmes de ceux qu'ils tuent. Le coton & l'indigo viennent naturellement & fans culture dans tout ce pays. Il est rare d'y voir une femme dont les cheveux ne soient ornés de petits ouvrages d'or fondus & battus au marteau; on les appelle manilles, nom qui répond au mot bijou. On en voit de plusieurs fortes. Elles font pour l'ordinaire affez minces & affez légeres: mais la quantité que les femmes en mettent sur la tête en fait un objet considérable. L'or des Manilles est toujours très pur, & n'oblige point à la preuve ordinaire que l'on fait de la poudre d'or par l'eau regale. Chacun est obligé par une des loix fondamentales de l'état de demeurer dans la condition où il est né. Ceux qui sont de race de pêcheurs ne peuvent embrasser d'autre métier; personne ne peut vendre de l'acori, ou des robes, que les marchands de profession. La religion de ce peuple est pleine de superstitions absurdes qui le portent quelquefois à facrifier des hommes. * Des Marchais, voyage de Guinée. QUAQUE, montagne de l'Amérique méridionale, au Perou, dans l'audience de Quito, vers le Popayan. La partie occidentale de cette montagne est sous l'équateur, au bord de la Mer Pacifique, mais sa partie orientale s'éloigne de l'équateur d'environ 15'. Au couchant de cette montagne est une anse qu'on appelle l'AcUL de QUAQUE. * De l'Isle, Atlas. Nos cartes modernes ne font aucune mention, ni de la montagne, ni de l'anse. QUAQUI, bourgade de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans la province de Collao; elle est proche de Cepita. Les rois du Pérou y avoient anciennement un palais, & les Espagnols y ont aujourd'hui un temple, & une école où l'on instruit la jeunesse indienne des vertus du chriftianisme. * Corn. Dict. Cet article est de Corneille qui cite de Laet, Indes occidentales, l. 11, c. 5. Les lieux de Quaqui & de Cepita sont en effet écrits de la forte dans cet auteur. Mais dans la carte du Pérou, qui est dans le même livre, on lit Guaqui & Zepita. De l'Isle écrit Cepira; ce qui est apparemment une faute du graveur. Cette province de Collao est autour du lac de Titicaca, dans l'audience de los Charcas. * Corn. Dict. QUARANTE, bourg & abbaye de France, au bas Languedoc, au diocèse de Narbonne, sur une montagne, à trois petites lieues de la ville de Narbonne, du côté de Beziers. L'abbaye est de l'ordre de S. Auguftin. Berenger, qui vivoit en 1027, en fut le premier abbé. Du haut de cette montagne on voit deux villes, Narbonne & Beziers, & l'abbaye de Quarante; ce qui a donné lieu à ce dićton du pays, que de cette montagne on voit Quarante, & deux villes. QUARI, QUARI, ou CUARI; Κοίαροι. Voyez CAVARI. QUARIATES, ancien peuple de la Gaule Narbonnoise, klon Pline, 1. 3, c. 4. Le R. P. Hardouin conjecture qu'ils occupoient les diocèles de Senez & de Digne, en Pro vence. QUARIS OU CUARIS, Κούαρις, ville d'Asie, dans la Bactriane, selon Ptolomée, l. 6, c. 11. Quelques exemplaires portent Cavaris, & semblent insinuer que c'est le bras oriental du Zariaspe; en ce cas ce ne feroit pas une ville, mais une riviere. Peut-être aussi que Ptolomée a simplement voulu dire que Quaris étoit à l'orient du Zariaspe, ou tout au contraire que le Żariaspe pasle à l'orient de cette ville : tant il est vrai que ce passage a été mal traité par les copistes qui l'ont obscurci. QUARNER. Voyez GARNERET & CARNERO. 1. QUARQUENI, ancien peuple de la Gaule Transpadane, felon Pline, 1.3, c. 19. Il étoit dans la Marche Trevisane, & occupoit le lieu où est aujourd'hui Quero, village au midi de Fettri. QUARQUERNI, le même que QUACERNI. QUARTAPIERY, forterefle avec garnison, quelque part vers la Mésopotamie, selon Guillaume de Tyr, cité par Ortelius, Thesaur. QUARTENSIS, On lit dans la Notice de l'empire, au département du commandant de la seconde belgique, fect. 62. Prafectus classis Sambrica in loco Quartensisive Hornenfi. Cette flotte étoit fur une riviere, & il y a beaucoup d'exemples de pareilles flottes des Romains. Pancirole explique ce mot de Sambrica par le Samarobriga de Prolomée, comme si c'étoit Amiens. Mais cette ville étoit-elle de la seconde belgique?S'il étoit question d'un ouvrage écrit dans la bonne latinité, la difficulté seroit plus grande; mais la notice a été composée dans la décadence de cette langue, & dans un tems où beaucoup de mots étoient changés. Je suis perfuadé qu'il s'agit de la Sambre, rivière nommée Sabis en bon latin, & Sambra en latin du moyen âge. Le moine Aigrad, dans la vie de S. Ansbert, évêque de Rouen, appelle cette riviere Sambra: il dit Altum montem (Hautmont) Monafterium fitum in territorio Hainoenfi fuper Sambra fluvio. Fulcuin, in geftis abbatum Laubiens, appelle Sambrinus Pagus le canton qu'arrose la Sambre. Ces auteurs n'ont pas inventé ce mot, ils l'ont trouvé déja en usage, & peut-être y étoit-il depuis très-longtems. Ainsi Classis Sambrica peut avoir été une flotte sur la Sambre. Reste à chercher où étoient les lieux Quartenfis & Hornenfis. Car Ortelius croit que five est là pour marquer que c'étoient des lieux différens. Ce n'est pourtant pas l'usage ordinaire de cette particule, qui quelquefois ne signifie que diversité de noms. Quoi qu'il en soit, voici sa conjecture. Il prend Hornenfis Locus pour Horn, capitale d'un comté de même nom, sur le bord occidental de la Meuse, vis-à-vis de Ruremonde; & Quartenfis pour Weert, petite ville située au couchant de Horn. Il prétend que c'est l'usage des Flamands de changer le W en g latin, comme Wilhelm Guillelmus; d'où il insinue que Quartenfis, ou, ce qui revient au même, Guartenfis, a été mis pour Wertenfis. La conjeture eft ingénieuse; mais ces lieux sont bien avant fur la Meuse, & bien loin de la Sambre. , QUARTUM, maison de campagne, appartenante à Pollion. Martial dit dans une de ses épigrammes, l. 3, ep. 20, v. 18. An Pollionis dulce currit ad Quartum. C'est-à-dire, va-t-il à la belle maison de Pollion, nommée Quartum ? Ce nom est en même-tems la marque de sa distance de Rome; d'où elle étoit à quatre milles romains, c'est-à-dire, à trois mille deux cents pas italiques, qui font environ une lieue commune. QUATRE METIERS, ou QUATRE OFFICES. Voyez au mot. AMBACHT l'article IV, AMBACHTEN. QUATRE VILLES FORESTIERES. Voyez FORES TIERES. QUATUOR SIGNANI, surnom que les Romains avoient donné aux Tarbelliens. Voyez TARBELLI. QUE, ville de la Chine dans le Pekeli, au département de Pekin, premiere métropole de la province. Elle est plus orientale que Pekin de is' par les 39d 40 de latitude. * Atlas Sinenfis. QUÉAQUILLE. Corneille écrit ainsi le nom d'une ville; il dit qu'elle eft de la nouvelle Espagne: mais il se trompe, elle est du Pérou. Il cite Raveneau de Luffan. Voyage de la mer du fud en 1688. Cet auteur cité, a défiguré le nom de Guayaquil, c'est cependant la même chose. Voyez GUAYAQUIL. QUEATUMO, cap & bourgade de la Grèce, sur la côte de l'Archipel, à l'extrémité méridionale de la côte orientale de la Presqu'isle, qui forme le golfe de Volo. Le cap est le même que le Sepias des anciens. On le double, lorsqu'en sortant du golfe de Volo, on veut gagner le détroit qui est entre l'ifle de Sciato & la Presqu'îfle du continent, pour passer dans le golfe de Thessalonique. Corneille, guidé par Mary, dit que ce cap est à l'orient de Démétriade; il devoit dire presque au midi. Il douté si ce ne feroit pas Eantium. Ces deux villes, dit-il, étoient peu éloignées l'une de l'autre. Il n'auroit pas fait ce doute, s'il avoit pris garde qu' Æantium étoit affez avant dans le golfe de Volo, & que Sepias étoit hors le golfe, & près du cap. Cela leve le doute. QUEBEC, ville de l'Amérique septentrionale, & capitale de la nouvelle France, avec un évêché, dépendant immédiatement du saint siége, érigé en 1674. Elle est située sur la rive septentrionale du fleuve Saint-Laurent, à cent vingt lieues de la mer, par les 46d 40' de latitude nord. On a cru long-tems que les premiers qui découvrirent cet endroit, ayant apperçu le cap aux Diamans, qui borne cette ville au fudoueft, & qui eft fort haut, s'écrierent Que-bec, & que c'est de-là qu'eit venu le nom de Quebec. Mais il est certain que dans la langue algonquine, on appelle Quebeio l'endroit du fleuve où est bâti cette ville. Ce mot veut dire retrécissement, & vient de ce que le fleuve se retrécit beaucoup depuis l'embouchure de la riviere de Saint-Charles, qui termine la ville au nord-est. Les Abenaquis le nomment Quebbec, qui dans leur langue signifie ce qui eft fermé, parce que du saut de la chaudiere par où ils viennent à Quebec, le cap aux Diamans & la pointe de Levi paroissent toucher à l'ifle d'Orleans, & former une baye fermée; & il y a bien de l'apparence que le nom de Quebec vient de ces deux mots sauvages. Pour se former une juste idée de cette ville, il faut se repréfenter un roc escarpé, entre l'embouchure de la riviere Saint-Charles & le cap aux Diamans. C'est là que Samuel de Champlain, le 3 Juillet de l'année 1608, bâtit un fort qui est devenu une ville. Alors quand la marée étoit haute, le fleuve baignoit le pied du roc, mais peu à peu il s'est retiré, & a laiffé à sec un espace affez considérable où l'on a bâti la basse ville. Le mouillage est vis-à-vis, où il y a plus de trente pieds d'eau & un mille de large, & plus bas entre l'ifle d'Orléans & la pointe de Levi, ce qui forme un port de près d'une lieue en tout sens, où les plus grands vaisseaux peuvent mouiller. Pour y arriver, il faut paffer entre l'isle d'Orléans & la côte méridionale terminée par la pointe de Levi, le canal du nord n'a d'eau que pour les chaloupes. Le passage de la pointe de Levi est fort étroit, &, lorsqu'on double cette pointe, on se trouve vis-à vis une belle nape d'eau d'environ quarante pieds de haut & presque auffi large, qui tombe dans le fleuve à l'entrée du petiť canal. Le débarquement est vis-à-vis d'une place de médiocre grandeur & de figure irréguliere, fur laquelle on voit à gauche une petite église. En face il y a tine rangée d'affez belles maisons adoffées contre le roc. En la suivant à gauche on trouve une montée si roide, qu'il a fallu y faire des degrés, & qu'elle ne peut être que pour les gens de pied. De ce degré, allant toujours à gauche, commence une autre forte de maisons, qui est presqu'en ligne avec la premiere, mais les maisons n'y sont pas si belles. Elles sont bâties sur le bord du fleuve, qui, se rapprochant au détour du cap aux Diamans, forme une espece d'anse, qu'on appelle l'anse des meres; c'est là que l'on construit des navires & qu'on les lance à l'eau. A la droite de la place,il y a deux rues paralleles, qui font formées par trois rangées de maisons: l'une est le long dư fleuve, l'autre au milieu, la troifiéme est la continuation de celles qui font face à la place & au débarquement. De l'extrémité de ces rues on tourne à gauche, & là on trouve une rue montante affez longue, & dont la pente est peu roide. Elle est bordée de maisons, la plupart petites & peu apparentes. Cette montée se termine vis-à-vis de la premiere, Tome V. B |