SOLCITANI Voyez SOLCI. SOLDAIA, ville tur la côte de la Tartarie Crimée, entre la ville de Caffa & le cap Inkermen. Cette petite ville est prise pour l'ancienne Lagyra. SOLDIN, ville d'Allemagne, dans la nouvelle Marche de Brandebourg, dont elle eft capitale, sur un lac de fon nom. Elle est assez bien bâtie, quoiqu'elle ait souffert diverses révolutions. Il y a une collégiale composée de douze chanoines. Longitude 32d 55', latitude 53d. SOLE. Voyez SALE. SOLEA ou SOLOS, lieu de l'isse de Cypre, anciennement Soli ou Solus. C'étoit une ville, qui est présentement réduite à un village, situé fur la côte septentrionale de l'isle, à sept ou huit lieues de la ville de Baffo. SOLEADÆ, peuples de l'Inde. Pline, 1.6,0.20, les place au pied du mont Caucase. SOLEIL, (ifle du) ifle sur la côte orientale de l'isle de Ceylan. Elle est dans la baye de Cotiary, & dans la jurisdiction de Trinquilimale. Le roi de Ceylan la donna au roi de France Louis XIV; & en 1672, le sieur de la Haye, lieutenant pour le roi dans toutes les ifles, fut mis en possession de celle du Soleil par les grands de la cour de Ceylan. * Coronelli, Ifolario. SOLEISMONT, abbaye de filles, ordre de câteaux, dans les Pays-Bas, entre Charleroy & Fleurus. SOLEME, ville de France, dans le Maine, sur la riviere de Sarte, à une lieue de Sablé. Il y a dans cette petite ville un ancien monastère de bénédictins, dont l'église est belle, & digne de l'attention des curieux. Parmi les chofes rares qu'on y voit, on remarque autour du chœur un balustre fort élevé. Ses colonnes, richement ornées de basreliefs bien travaillés, paroislent de pierres, & chaque colonne est d'une seule pièce. On y voit encore un sépulcre de Notre-Seigneur, où les apôtres & les disciples sont représentés en grand, avec quantité d'autres statues trèsbien faites. On diroit qu'elles sont d'une belle pierre; cependant elles font d'une certaine composition, dont le secret a été perdu, c'est-à-dire, qu'elles ont été faites d'une forte de pierre mise en poudre, & entremêlée d'un mastic dur & pesant, de la même couleur, puis jettée en moule, & cuite au fen, dans les fourneaux, qui n'en ont altéré ni la couleur ni le poids. * Corn. Dict. Mémoires dressés sur les lieux. SOLEMMES ou SOLENT, village de France, dans le Cambresis, fur la riviere de Selle, environ trois lieues audessous de Câteau-Cambresis. C'étoit anciennement une ville appellée en latin Solimansum ou Solimia. Childebert III donna, en 706, à l'abbaye de saint Denis en France, cette terre, avec l'église de la Croix, dédiée sous le nom de saint Martin. Il est parlé de vignes dans ce don, peut-être par forme de style, n'y ayant pas apparence qu'il y eût du vin en ces cantons. Cette terre fut aliénée au commencement du dernier fiécle. Elle appartient à l'archevêque de Cambray depuis l'an 1605.* Histoire de SaintDenis. Voyez ce mot, no. 2. SOLEMNIACUM, nom latin de Solignac, abbaye. ŚOLENCENSES, peuples dont parle Fortunat dans la vie de faint Hilaire. * Ortel. Thes. SOLENSARA, bourg de l'isfle de Corse, entre PortoNuovo & Bonifacio. Il y en a qui prennent ce bourg pour l'ancienne Rubra. SOLENSES. Voyez POMPEIOPOLIS. SOLENTE. Bede donne ce nom au détroit qui sépare l'ifle de Wight de l'Angleterre. * Ortel. Thef. tement Soleto, selon Leander, & Solito, felon le pere Hardouin. 1. SOLEURE, canton de la Suiffe, & le onzième en ordre. Il est borné au nord par les terres du canton & de l'évêque de Bafle, à l'orient & au midi par le canton de Berne, & à l'occident, partie par le même canton, partie par les terres de l'évêque de Bafle. Le canton de Soleure est affez grand, mais il est étroit. Il s'étend le long de la rive gauche de l'Aare, & un peu sur la rive droite, étant coupé en cet endroit par les terres de Berne, qui s'avancent sur la rive droite de la même riviere. Il est en partie dans la plaine, & en partie dans la montagne de Jura. On peut dire en général que c'est un pays fertile en toutes les choses nécessaires à la vie. Il y a beaucoup de vignes dans les bailliages de Goeshen & de Dorneck. On pourroit y en planter davantage; mais on aime mieux faire servir la terre à d'autres usages, parce que par le moyen de la riviere de l'Aare, & les lacs avec lesquels elle communique, on peut facilement avoir dans le canton, les vins du pays de Vaud & de Neuchâtel, & même à un prix fort raisonnable. Les champs, les prés & les bois sont tellement entremêlés, que quand on regarde les campagnes de dessus le mont Jura, il semble qu'on voye un beau parterre. Les champs produisent de bons grains. Dans le bailliage de Thierstein, au village de Bufferach, le curé a dans sa cave une fontaine minerale. Elle y fort d'un rocher, & charrie de l'or & du cuivre. On prétend qu'elle est de quelque usage pour la médecine. Dans le bailliage de Dorneck, à deux lieues de Basle, il y a un autre bain d'eau minérale. On l'appelle Flyer-Bad, c'est-à-dire, le bain du rocher. Il est dans des prairies, audessous du sommet du mont Blawen ou Bleu, qui est une branche du Jura. Il charrie beaucoup de soufre, & il est propre pour la guérison de diverses maladies. Il y a un troisiéme bain près du village de Meltingen, dans le bailliage de Gilgenberg, & il est aussi utile pour la guérison de diverses maladies. Ces trois bailliages sont au-delà des montagnes. Les bailliages intérieurs font ceux du voisinage de la ville. Les baillis ne sont pas obligés d'aller résider dans ceux ci. Tel eft Buchegg, qui a un beau château, & Flumenthal, qu'on trouve à une lieue & demie de Solcure, a côté du chemin de Berne. Dans ce dernier, à une liene de Soleure, on voit un beau bois, nommé Attis-holtz ou Attiswald: c'est une promenade fort agréable. Il s'y trouve aussi un bain d'eau minérale, dans laquelle on trouve du nitre & du soufre : ce bain a beaucoup de vertu contre divers maux. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 3, p. 68 86. 2. SOLEURE, ville de Suisse, & la capitale du canton auquel elle donne son nom, en latin Salodurum, & en allemand Solothurn. Elle est située sur la rive gauche de l'Aare, dans le Salgan, c'est-à-dire, pays des anciens Saliens. De là, l'auteur de l'état & des délices de la Suisse conclut que le vrai nom de cette ville est Salodurum, & non pas Solodurum, ni Soladorum, comme plusieurs l'écrivent, & qu'en françois on devroit dire Saleurre, comme les gens, du pays le prononce ordinairement. Quoi qu'il en soit, Soleure est une ville considérable par son antiquité, sa beauté, sa grandeur, ses édifices, & par sa force. Elle est fort ancienne. Une vieille tradition du pays porte qu'elle fut bâtie du tems d'Abraham, après la ville de Tréves, en Allemagne ; & c'est à ce sujet qu'on a gravé sur une tour, située au milieu de la ville, ce distic de Henri Lorrit de Glaris, plus connu sous le nom de Glareanus : In Celtis nihil eft Salodoro antiquius, unis : SOLENTINI. Voyez SOLUS. SOLENUS, fleuve de l'Inde, en deçà du Gange. Son embouchure est mise par Ptolomée, 1.7, 6.1, dans le Comme il seroit absurde de s'arrêter à réfuter cette opigolfe Colchique, entre Colchi Emporium & Cory, ou Cal-nion, nous nous contenterons de dire que la notice fait ligicum promontorium. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, au lieu de Soleni fluv. Oftia, écrit Solenis fluv. Oftia. SOLER. Ortelius dit que Serapion : cap de Milio Solis, appelle ainsi une montagne qui devoit être au voisinage de l'Aflyrie. SOLETUM, ville d'Italie, dans la Calabre, au-deslus d'Otrante. Elle étoit déserte du tems de Pline, 1.3, 6.11. Elle a été repeuplée depuis. C'est la même ville que Salentia, dont les habitans font appellés Salentini, & qui donnoit fon nom au promontoire Salentinum. C'est présen mention de cette ville sous le nom de Caftrum Salodurense, ce qui fait voir qu'elle étoit déja une place forte du tems des Romains. On y a trouvé des médailles, des inscriptions, & d'autres monumens d'antiquité. On peut lire dans la rue nommée Scholgas l'inscription suivante. DEA EPONAE MAX.... 1 VICO. SOLOD. XIII. KAL. SEPTEMBR.. D. N. ANTΟΝΙΝΟ. EJUS SACERDOS. COS. V. S. L. M. tres de François Hottoman, ambassadeur de France, & de deux fils du duc Berchtold V, de Zaringen, qui furent empoisonnés par la noblesse; ce qui mit fin à la maison de ces princes. Les jésuites ont une fort belle maison à Soleure. On en admit huit, selon quelques-uns, & dix selon d'autres, en 1646, à condition qu'ils n'y seroient jamais en plus grand Messieurs Soury possedent une pierre ancienne qui porte nombre, & qu'ils n'y acheteroient ni biens, ni maisons. Ce. cette inscription : MERCUR. AUG. On trouve quelquefois à Soleure des pièces de monnoies d'argent, avec ces lettres B. A. qui, à ce qu'on croit, fignifient Berthrada Augufta, parce que Berthrade, femme de Pepin, & mere de Charlemagne, passe généralement pour la fondatrice de l'église de saint Urse, la principale de Soleure. Il y a quelques années qu'on déterra une très belle statue de Venus, en marbre. A un quart de lieue de la ville, dans la muraille d'une chapelle, dédiée à sainte Catherine, on lit cette inscription : D. M. M. LILIA PROΝΟΜΙΝΑ. JUGENIAE MARCELLI NAE STATILI PATERN. La ville de Soleure fut anciennement ruinée par les Huns, les Goths, les Wandales, & d'autres nations qui ravagerent la Suiffe. On voit cependant encore au milieu de la ville une vieille tour de laquelle plusieurs croyent que Soleure a reçu son nom. On doit la mettre au nombre des monumens de l'antiquité. Les pierres sont liées d'un cianent, quia, dit-on, été fait de vin & d'œuf, & qui est si dur, qu'on a peine à en détacher quelque petite portion avec le fer. Il y a dans cette tour une très-belle horloge. L'église collégiale de saint Urse est dans un endroit un peu plus élevé. Saint Urse & faint Victor, deux foldats de la légion thébaine, s'étant sauvés du massacre de leurs camarades, fous l'empereur Dioclétien, se retirerent à Soleure, où ils furent décapités par ordre de Hirtacus, qui y commandoit pour l'empereur. Berthrade, mere de Charlemagne, fonda cette église en l'honneur de saint Urse; & Berthe, femme de Rodolphe II, roide Bourgogne, y fonda le collége de chanoines, & le dota richement. L'église est environnée d'un cimetiere qui est élevé & formé en terraffe. On y monte de la rue par quelque dégrés, au - dessus desquels on voit deux colonnes qui servoient de piédestaux à des statues de divinités païennes. On y a mis une inscription latine, qui commence ainsi : Geminas basce columnas nas, paganismi tempore, in vicino colle Hermetis, &c. Au-dessus de la porte de l'église, on lit une longue inscription en vers latins. Elle fait l'histoire de l'origine de la ville & de l'églife, & elle commence ainsi : pendant leur nombre est augmenté jusqu'à trente: ils sont devenus si riches, qu'ils ont dépensé plus de quatre cents mille livres en bâtimens. On remarque principalement le beau frontispice de leur maison, bâti aux dépens de Louis XIV, qui leur donna pour cela dix mille livres. Les cordeliers ont aussi un très-beau couvent, qui fut réparé depuis les fondemens en 1664. Ils ont dans leur église les monumens de quelques ambassadeurs de France, comme de Guillaume de Montholon, de Michel Vialard, de Robert de Gravelle, & autres. Leur couvent est si étendu, qu'ils ont eu de quoi en louer la plus grande partie aux ambaffadeurs de France. L'hôtel-de-ville est bien bâti & orné de belles peintures, qui représentent diverses batailles des Suiffes. On y remarque entre autres un très-bel escalier. L'arsenal est aflez bien rempli d'armes & de munitions de guerre. On y montre entre autres curiosités la cuirasse d'un soldat Bourguignon, qui pour se sauver de la bataille de Morat, le jetta, dit-on, dans le lac, & le traversa heureuse ment. Soleure a de l'autre côte de l'Aar, un petit fauxbourg, qui fait un corps de ville avec elle. On y va par un pont de bois à balustrade, & l'on trouve à l'entrée un couvent de capucins. Toute la ville est sur une colline qui va en baissant vers la riviere. Elle est remplie de belles maisons. On y re marque le couvent des cordeliers dont une partie, comme je l'ai dit, est occupée par l'ambassadeur de France. Il y a dans la cour une fontaine, avec un grand bassin qui eft fait d'une seule pierre. On admire aussi la maison de l'ancien chancelier de Bæsenwald. Elle est bâtie au bord de la riviere, & accompagnée d'un grand & beau jardin fermé de murailles, & élevé en terrasses au bord de la riviere. / Les environs de la ville sont fort agréables, & fur-tout les avenues, du côté de la montagne. Soleure n'est pas moins forte que belle. On y a bâti de bons bastions, avec des fossés profonds, revêtus de murailles, bâties de pierres dures, taillées, & dont il y en a qui ont jusqu'à dix pieds de longueur, & deux ou trois de largeur & d'épaisseur. Soleure a été une des principales villes du dernier royaume de Bourgogne, & ensuite elle devint ville impériale sous les empereurs d'Allemagne. Le collége des chanoines y avoit beaucoup de droits & d'autorité : les ducs de Suabe en furent ensuite gouverneurs pour l'Empire. Dans le quatorziéme siécle les habitans se joignirent aux cantons pour faire la guerre aux Autrichiens. Ils avoient déja auparavant une ancienne alliance avec Berne; car ces deux villes ont presque toujours été liées d'une étroite amitié. Dans le quinziéme siécle les habitans de Soleure se joignirent encore aux cantons contre le duc de Bourgogne, & après la guerre de 1481, ils furent reçûs au nombre des cantons. Le gouvernement est à peu près le même à Soleure qu'à Berne & à Fribourg; ainsi il n'est pas nécessaire d'en dire davantage. Pour ce qui est du gourvernement spirituel, comme cette ville & fon canton sont demeurés attachés à la religion catholique, l'un & l'autre dépendent de l'évêque titulaire de Lausanne qui fait sa résidence à Fribourg. En 1529, la religion protestante avoit fait de tels progrès à Soleure, que par l'entremise des députés de Zurich, de Berne & de Bafle, les magistrats publierent un édit, qui accordoit la liberté de conscience. Mais en 1532, le parti catholique, encouragé par la victoire de Cappel, prit le dessus, chassa les prédicateurs évangéliques, bannit entierement la religion maine. Er pour en conserver la mémoire on a gravé cette proteftante, & rétablit les cérémonies de l'église roinscription : VENERABILIS TUMBA S. URSI SUB ALTARI CHORI ANNO DO- Il y a dans cette église plusieurs beaux monumens & tombeaux de personnes illustres, avec leurs épitaphes; entre au ✓ Les Soleurois ont partagé leur pays en douze bailliages, dont quatre, Buchegg, Kriechstetten, Læberen & Flumenthal, font nommés bailliages intérieurs; les autres huit appellés bailliages extérieurs, sont partie en-deça du mont Jura, partie au-delà. Ceux de Læberberg, de Falckenstein, de Bechbourg qui est possédé en commun avec les Bernois, & ceux de Gæsghen & d'Olten sont en-deçà de la montagne. Dorneck, Thierstein, & Gilgenberg font au-là. Tous ces bailliages n'ont que des villages, excepté Olten, qui est une ville. SOLFARINO ou SOLFERINO, bourg d'Italie, dans la partie septentrionale du Mantouan, aux confins du Bressan & du Veronése, entre Castiglione d'alle Stivere & Capriana. Ce bourg, qui a titre de principauté, appartient à un prince de la maison de Gonsague. * Magin, Atlas. SOLFATARA ou SOLFATARIA, c'est-à-dire, les fouffrieres. On donne ces noms à un lieu d'Italie, au royauine de Naples, dans la Terre de Labour. Lorsqu'on vient de Pouzole à Naples l'on voit des deux côtés du chemin plusieurs ruines d'édifices continuels pendant un mille, & presque jusqu'au lieu appellé la Souffriere, que les Italiens nom ment la Solfataria, C'est sans doute ce qui a fait dire à quelques personnes que la ville de Pouzole étoit autrefois dans cet endroit. Léandro Alberti croit que l'ancienne ville de Pouzole étoit dans le même endroit, où on la voit encore à présent; mais il n'y a pas lieu de douter qu'elle ne fût beaucoup plus grande qu'elle n'est aujourd'hui : fans doute que ces ruines d'édifices, que l'on voit encore, étoient ses fauxbourgs. Au bout de ces ruines on trouve la Souffriere que Strabon appelle Forum Vulcani. Il dit que d'abord qu'on est forti de Pouzole, on trouve un lieu appellé Forum Vulcani, qui est une campagne fermée par de hauts rochers, qui ressemblent affez à des fournaises. En effet on voit toujours fortir des sommets de ces roches une espéce de fumée épaisse, & presque toujours on y entend un grand bruit. Toute cette campagne est pleine de soufre. Pline veut que cet endroit fût appellé Campi Flegri. Silius Italicus, dans son huitiéme livre, est du même sentiment. Il dit, vers 539 : Illic quos fulfure pingues Flegrei tegere finus. La situation naturelle de cet endroit est admirable. On trouve d'abord une plaine de quinze cents pieds de longueur & de mille de largeur, entourée de hautes collines, excepté du côté qu'on entre à Pouzole. Ces collines sont si bien disposées, qu'on croiroit qu'il y a eu de l'intention dans leur arrangement. Toute cette campagne est remplie de soufre que la nature elle même y produit. Lorsqu'on marche dellus, on entend un bruit semblable à celui que l'on fait, lorsqu'on marche sur quelqu'endroit creux. Au bout de cette plaine on trouve un grand follé presque rond, plein d'une eau noire & épaisse, qui bout toujours, & d'où il sort quantité de vapeurs. On dit que tout ce qui se peut cuire s'y cuit: mais on n'en tire jamais la même quantité. Léander cite Jérôme-Lino de Boulogne qui l'assura y avoir jetté quatre œufs, & n'en avoir retiré que trois. Ce follé n'occupe pas toujours la même place, ni la même largeur. Léander ajoute qu'y étant retourné au bout de dix ans il le trouva un tiers plus petit. Près de ce fossé on voit plusieurs trous, d'où s'élevent quantité d'exhalaisons de soufre accompagnées d'une chaleur extraordinaire. Il y a du danger d'aller à cheval, jusqu'au grand foffé, parce que la terre eft creuse. Les gens du pays disent qu'un jour un gentilhomme y fut abysmé avec son cheval. Pline parle de ce foufre dans son trente-cinquiéme livre, c. 15. In Italia, dit-il, invenitur sulfur in Neapolitano, campanoque agro, collibus qui vocantur Leucogai, quod è cuniculis effossum perfi. citur igni. De tous côtés on voit fumer ces collines, & il en fort des vapeurs épaisses, qui ont une odeur de soufre, qui se fait fentir jusqu'à Naples. Cet odeur est pourtant bonne pour la fanté, elle guérit les rhumes. On veut même que l'eau de ce fosse guérisse le mal d'estomach, & rende les femmes fécondes. On dit aussi qu'elle est bonne pour les maux des yeux, la gale & la fiévre. Quand on a paffé la colline qui borde la Souffriere du côté de l'orient, on trouve une vallée où l'on fait l'alun avec les pierres que l'on tire de la colline dont on vient de parler. On met d'abord ces pierres dans un fourneau, où on les fait cuire. Après qu'on les en a retirées, on les met en un monceau, & on verse dessus pendant quelques jours de l'eau qu'on prend des puits voisins. Ces pierres ainsi arrosées se réduisent en cendres, dont on fait une lessive qu'on met dans des vases de bois; cette lessive peu à peu s'endurcit, & se change à la fin en une glace, qui est aussi claire que du crystal, & fi dure qu'il faut la rompre avec du fer. Cette fabrique est aussi belle à voir qu'elle est avantageuse. * Leandro Alberti, Ital. 180. SOLFELD ou SOLVELD, bourgade d'Allemagne, dans la basse Carinthie, entre Saint-Weit & Clagenfurt: on la prend pour l'ancienne SOLVENSE OPPIDUM. Voyez ce mot, 1. SOLI. Voyez POMPEIOPOLIS, no. I. 2. SOLI, SOLON OU SOLOS, ville de l'isle de Cypre, fur la côte septentrionale. Strabon qui la dit fondée par deux Athéniens, Apamas & Phalerus, la place auprès de la ville d'Arfinoé. Elle avoit auparavant nom Epéa, quoiqu'a proprement parler Epéa fût une autre ville bâtie par Démophoon, fils de Thesée, près de la riviere de Clarius, dans un quartier raboteux & infertile. Philocyprus, qu'Hipparque appelle Cypranor, en étoit roi, lorsque Solon y arriva. Ce lage philosophe, la voyane si mal située, conseilla au roi de transporter sa cour en une fort belle plaine qui étoit au dessous, d'y bâtir une plus grande & plus belle ville, & d'en accompagner la structure de plus de justesse & d'ornement. Le projet de Solon fut exécuté avec beaucoup d'exactitude; &, dès qu'on fut en état d'en jetter les premiers fondemens, après avoir fait les préparatifs nécessaires, il se chargea du soin de la faire peupler.Sa présence y attira beaucoup de monde, & dès fes commencemens elle devint fort peuplée. Le roi, por marquer sa reconnoiffance à Solon, fit appeller la ville Solon, Soli ou Solos. Ce prince laissa un fils, appellé Ariftocyprus, qui lui succéda à la couronne; mais il fut tué dans un combat contre les Perses, du tems du roi Darius. La ville de Soli fut aussi asliégée par les Perses, trois cents fix ans avant la naissance du Sauveur du monde, & foutint plus long-tems qu'aucune ville de Cypre; mais elle fut enfin prise au cinquième mois, après qu'on en eut sapé les murailles par les fondemens. Cette ville avoit autrefois un port, un temple de Venus & d'Isis, & une riviere nommée apparemment Clarius. Minerve y étoit aussi adorée, & les prètres se nommoient Hypeccaustria. Outre les rois que j'ai nommés, Athénée. fait mention d'un certain Eunostus, que Solon célébre plus qu'aucun autre dans les vers. Cette ville n'est à présent qu'un bourg appellé Soléa, situé au côté septentrional de l'isle, entre les caps de Cormachiti & d'Alexandrette. Strabon place au-dessus de Soli l'ancienne ville de Limenia, & au-dessous le cap de Crommyon ou de Cormachiti. SOLICINIUM, lieu d'Allemagne, selon Ammien Marcellin, 1. 27, c. 10. Hérold dit que c'est la ville de Solms: c'est Bretten, selon Lazius, & Sultz, felon Clu vier. SOLIDOR, château de France, en Bretagne. Il est dans la mer, à un quart de lieue de la ville de Saint-Malo, qu'il défend avec une avenue de terre ferme. Les navires s'y arrêtent avant que de venir à Saint-Malo. * Davity, Bretagne, p. 257. SOLIERES, abbaye de filles, ordre de câteaux, dans les Pays-Bas, fur les frontieres du pays de Liège, à une lieue & demie d'Hui. 1. SOLIGNAC, ville de France, dans le Velay, avec titre de baronnie & d'archiprêtté. Cette petite ville dépend de la vicomté de Polignac. Elle est sur la gauche de la Loire, à deux lieues au midi du Puy. 2. SOLIGNAC Ou SOLOGNAC, abbaye de France, dans le Limousin, en latin Solemniacum. Cette abbaye, qui est de l'ordre de S. Benoît, fut bâtie par S. Eloy, vers l'an 631, & mise d'abord sous la regle de S. Colomban, & depuis sous celle de S. Benoît. Elle est à une lieue & demie, on à deux petites lieues de Limoges, vers le midi, sous la petite riviere de Briance. S. Tillon ou S. Theau, disciple de S. Eloy, y fut élevé, & y étant retourné après la mort de fon maître, il y mourut en 702, & fon corps y demeura jusqu'au tems des huguenots S. Eloy, ayant obtenu du roi Dagobert des lettres patentes pour confirmer l'établissement de cette abbaye, il la mit sous la conduite de S. Remacle, qui en fut le premier abbé, & qui depuis fut évêque de Mastricht. On y conserve quelques parties de fon corps, dont l'abbaye de Stavelo fit préfent à celle-ci. La discipline que S. Eloy y fit garder, fut fi belle, que ce monastère devint le modéle & la mere de plusieurs autres abbayes de France. SOLIHIL ou SILLIL, bourg d'Angleterre, dans Warwickshire, sur la grande route de Worcester à Leycester, à quatre milles des frontieres du comté. On remarque dans ce bourg une aflez jolie église. A quatre ou cinq milles au nord de Solihill, on laisse Coleshill, autre bourg : & à l'orient du même bourg de Solihill, environ à douze milles on trouve la ville de Coventry.* Délices de la Grande Bretagne, p. 532. SOLIMARIACA, lieu de la Belgique L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route d' Andematumnum à Tullum, en tre Mosa & Tullum, à seize milles de la premiere de ces places, & à quinze milles de la seconde. Quelques exemplaires portent Salimarica pour Solimarica. SOLIME. Voyez SOLIMA. SOLIMNA, ville de l'Inde, selon Etienne le géographe. SOLIMNIA, isle de la mer Ægée. C'est Pline qui en parle, 14, 6. 12. On ne la connoît guères d'ailleurs. SOLINA, riviere de la petite Tartarie. Elle coule dans le pays de Nogais, & se décharge dans la mer de Zabache, au nord du lac nommé Suka Morzi. On la prend pour la riviere que les anciens nommoient Axiaces. * Baudrand, Dict. SOLINATES, peuples d'Italie. Pline, 1. 3,6.14, les met dans l'Umbrie. SOLINGEN, ville d'Allemagne, dans le cercle de Westphalie, au duché de Berg. Cette petite ville est située près du Wipper, à cinq lieues de Dusleldorp. SOLIOCLITA, ville de la Gaule Lyonnoyse. Elle est marquée dans l'itinéraire d'Antonin, sur la route d'Auguftodunum à Luticia Parifiorum, entre Canabum & Luticia, à vingt-quatre milles de la premiere de ces places, & à égale distance de la seconde. ŠOLISAGUA. Diodore de Sicile, 1.5, c.44, nomme ainsi un fleuve de l'isle Panchée, dans l'Arabie, & il ajoute que l'usage de l'eau de ce fleuve étoit admirable pour la fanté. SOLIS-CAMPUS, Champ du Soleil. Ortelius, Thef. qui cite Procope, dit que c'est un champ d'Afrique, à quarante stades de Décime, à main gauche du chemin de Carthage, & que c'étoit un champ tout-à-fait stérile, qui ne produisoit que du sel qu'on y faifoit avec de l'eau falce. Ces circonstances font voir qu'il est question du champ dont parle Procope, dans le chapitre dix-huitième du premier livre de la guerre contre les Wandales. Cependant M. Cousin, dans le même endroit, lit le Champ du Sel, au lieu de lire le Champ du Soleil. 1. SOLIS CIVITAS, la ville du Soleil. Ifaïe dans sa prophétie contre l'Egypte, c. 19, 18, dit: Alors il y aura cing villes en Egypte, qui parleront la langue de Chanaan, & qui jureront par le Seigneur des armées. L'une d'entre elles Sera appellée LA VILLE DU SOLEIL. 2. SOLIS-CIVITAS. Voyez POMPEIOPOLIS. SOLIS-COLUMNA. Ariénus, cité par Ortelius, Thef. donne ce nom à un rocher des Alpes extrêmement haut, le Rhône prend sa source. SOLIS-DELUBRUM, temple du soleil, que Théophraste, 9 Hift. Plantar. place dans l'Arabie heureuse. 1. SOLIS-FONS, fontaine de la Marmarique Méditer ranée, felon Ptolomée, l. 4, c. 5. Cette fontaine qui étoit consacrée au Soleil, étoit, à ce que rapporte Diodore de Sicile, 1. 47, 6.50, dans le voisinage du temple de Jupiter Ammon, & elle varioit à certaines heures du jour. Cette variation est décrite par Arrien, 1.3, 6.4, & par Quinte-Curse, 1. 4, c. 7. Elle étoit très-froide à midi; à minuit elle étoit toute bouillante, & le matin & le soir elle étoit seulement tiéde ou peu échauffée. PomponiusMela, 1.1, c. 8, place, à la vérité, cette fontaine merveilleuse dans la Cyrenaïque, mais il prend la Cyrénaïque dans un sens très-étendu; car il la pousse jusqu'à la descente ou vallée appellée Catabathmus: de même Pline, 1.2, 6.103, met cette fontaine dans le pays des Troglodites, parce que les bornes de ces contrées ne sont pas toujours les mêmes dans les auteurs qui en parlent. 2. SOLIS-FONS, fontaine, que Quinte-Curse dit être fruée au milieu de la forêt d'Ammon, & près du temple à triple mur, c'est à-dire, près du premier temple de JupiterAmmon, dont parle Diodore de Sicile; mais peut-être n'étoit-ce que la même fontaine : peut être auffi en étoientce deux, qui avoient les mêmes qualités. Voyez l'article précédent. 3. SOLIS-FONS. (a) La frontiere de Juda, vers le septentrion, regardoit Galgala, qui étoit vis-à vis de la montée d'Adommim, & au côté du torrent qui regardoit le midi, elle passoit les eaux appellées la fontaine du Soleil, & venoit se terminer à la fontaine de Rogel. Dans un au tre endroit, Jofué (6) dir que la frontiere de Benjamin, vers le septentrion, s'étendoit jusqu'à Eufemés, c'est-àdire, la fontaine du Soleil; il entend toujours la même fontaine. *(a) Josué, c. 15, 7. (b) C. 18, 17. 1. SOLIS INSULA, ifle de 1 Océan Indien. Pline, l. 6, c. 22, la met entre le promontoire Coliacum & l'ifle de Taprobane, à moitié chemin de ces deux termes Ortélius, Thef. croit que ce pourroit être l'isle Cory de Ptolomée. 2. SOLIS INSULA, isle de l'Océan Indien, fur la côte de la Carmanie: Pline dit qu'on la nommoit autrement Cubile Nympharum. C'est l'ifle Nosala d'Arrien, qui la place sur la côte des Ichthyophages, à cent stades du continent. Il ajoute, un peu plus bas, que c'étoit la demeure d'une des Néréides, qui avoit pour coutume de précipiter dans la mer tous ceux qui abordoient dans son ifle, felon Pomponius Mela, 1. 3, c. 7. L'ISLE SOLIS, que quelquesuns appelloient Infula Solis, n'étoit point habitable, parce que l'air qu'on y respiroit suffoquoir sur le champ ceux qui y entroient. Peut-être est - ce l'isle Palla de Prolomée. SOLIS-LUCUS. Voyez. HELIO. SOLIS MENSA, la table du Soleil. La ville de Meroé & les plaines Ethiopiques, dit Paufanias, 1. 1, c.33, font habitées par les peuples de la terre les plus justes: c'est chez eux, dit-on, que le Soleil tient sa table. Sur cela l'abbé Gedoyn remarque que les anciens se figuroient les Ethiopiens comme un peuple heureux qui passoit la vie dans l'abondance & dans les délices; & que delà venoit cette opinion que le Soleil avoit fa table chez eux. D'ailleurs, ajoutet-il, comme ces Ethiopiens font brulés du foleil, on a pu croire cro qu'il faifoit chez eux un plus long séjour qu'en nul autre endroit, ce qui a donné lieu à cette fable. Quoi qu'il en foit, Homere, au premier livre de l'Iliade, nous représente Jupiter allant à un grand festin chez les Ethiopiens. 1. SOLIS-MONS, promontoire de la Mauritanie Tingitane. Ptolomée, l. 4, c. 1, le marque sur l'Océan Atlantique, entre les embouchures des fleuves Diur & Thuth. Le nom moderne est Cabo Cantin, selon Castald, Cabo Bojador, felon Florian, & Beni Mager, selon Marmol. 2. SOLIS MONS, montagne de l'Inde. Elle est placée fur le bord du Aeuve Hydaspes, par l'auteur du livre des montagnes, attribué à Plutarque. On donna dans la fuite à cette montagne le nom d'Elephas, à cause que ce fut là que mourut l'éléphant qui avoit averti Porus de ne point prendre les armes contre Alexandre. SOLIS-PORTUS, port de l'ifle de Taprobane: Prolomée, l. 7, 6.4, le marque sur la côte orientale, entre Procuri civitas & Abaratha civitas. SOLIS PROMONTORIUM, promontoire de l'Arabie heureuse. Prolomée, l. 6, c. 7, qui lui donne l'épithére de sacré, le place au pays des Narites, entre la ville Rhegma & l'eanbouchure du fleuve Lar. SOLIS - URBS. Voyez SOLI, HELIOPOLIS & TI TANA. SOLISCANSKA OU SOLISCANSCA, ville de l'empire Russien, sur la route de Moscou à Tobolskoy, à cent quatre-vingts lieues de cette derniere place, & à foixante dix de Vorcotour. Cette ville est assez grande, & l'on y trouve une source d'eau, avec laquelle on fait du sel fort blanc. * Baudrand, Dict. SOLITO, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre d'Otrante. C'est l'ancienne SOLETUM. Voyez ce mot. SOLIUM, ville de la dépendance des Corinthiens, selon Thucydide, 1.2, qui, aul.5, écrit SOLLIUM pour SOLIUM. On lit aufli SOLLIUM dans Etienne le géographe, 1.3; le Scholiaste de Thucydide fait de SOLIUM une ville de l'Epire, dans l'Acarnanie. SOLKAMSKAIA, ville de l'empire Russien, dans la province de Permski, ou Permie, sur la riviere d'Usolska, qui, un peu au dessous, se joint au Kama. * De l'Ifle, Atlas Olearius, Voyage de Moscovie. SOLLANZO, felon Nonnius, & SULLANZO, selon Moralès, bourgade d'Espagne, au royaume de Léon, à deux lieues de la ville de Léon. On la prend pour l'ancienne Sublantia.* Baudrand, Dict. SOLLINGEN, ville d'Allemagne, dans le cercle de Westphalie, au duché de Berg, sur la riviere de Wiper.. SOLLINIENSIUM SOLLINIENSIUM CIVITAS. La notice des provinces de l'empire Romain met une ville de ce nom dans les Alpes maritimes. Cenalis croit que c'est aujourd'hui la ville de Senez. * Ortel. Thefaur. SOLLIUM. Voyez SOLIUM. SOLMISSUS, montagne de l'Asie mineure, dans l'Ionie. Strabon, l. 14, p.639, la place au voisinage de la ville d'Edesse, au-dessus du bois sacré nommé Ortygia. Il ajoute que pendant les couches de Latone, les Curétes se tinrent fur cette montagne, & que par le bruit de leurs armes., ils épouvanterent Junon, qui par jalousie cherchoit.à nuire à Latone. SOLMS, comté d'Allemagne, dans la Wetteravie. Il confine avec le haut landgraviat de Hesse, la principauté de Dillenbourg & la seigneurie de Beilstein. Une langue de terre du haut landgraviat, qui s'étend depuis Giessen jus. qu'à Friedberg, le coupe en deux parties : celle qui est vers Poccident, renferme le bourg de Solms, qui est fortifié d'un château, le bourg de Braunfels, que le comte EytelCrafft fit bâtir en 946, & ceux de Greifenstein & de Butzbach. On trouve dans la partie orientale les bourgs de Lich fur le Weter & de Laubach sur le Harles. La maison de Solms est une branche de celle de Nassau. Everard le Magnifique, comte de Naslau, donna le château de Solms à fon tils puîné nommé Philippe, qui eut de Catherine de Hanau Othon I, qui prit le premier le titre de comte de Solms. Cette maison est divisée en deux branches principales, savoir, de Braunfels & de Lich; la premiere est soudivisée en celles de Braunfels & de Greifenstein; celle de Hungen, qui étoit la troifiéme branche, manqua en 1639, à la mort de Renaud Wolfard. La branche de Lich produifit d'abord celle de Lich & de Laubach; de la premiere est issue celle de Hohen Solms; & de la seconde font forties celle de Laubach, qui finit l'an 1676 en Charles Hothon de Sonnewald & de Barut. Les comtes de Solms poflédent, outre les biens de Wetteravie, la seigneurie de Wildenfels, dans le Woigtland, & celle de Sonnewald, avec le bailliage de Pouch, dans la basle-Luface. * D'Audifret, Geogr. t. 3, p. 335. La branche de Solms-Braunfels fut élevée en 1742 par l'empereur Charles VII à la dignité de prince de l'Empire. SOLOBRIASÆ, peuple de l'Inde, selon Pline, 1.6, C. 20. SOLOCE. Voyez SELEUCIA. SOLOCHO ou SOLOCO, isles sur la côte de Barbarie. Ce font trois petites isles environnées des fameux écueils que les anciens nommoient la grande Syrte, & qu'on appelle aujourd'hui les Seiches ou Baffes de Barbarie. Elles font dans le golfe de Sidra, ou golfe de Soloche, felon quelques-uns. On donnoit anciennement à ces trois is les le nom de Gaa, Pontia & Mysinos. * Baudrand, Dictionnaire. SOLOE, petite ville de Cilicie, sur une riviere appellée Liparis par Pline, 1.5, 6. 27. C'est la même que Pompeiopolis, no. 1. SOLOENATES. Voyez SOLUS. SOLOENTIA, promontoire de la Libye intérieure. Il est marqué par Ptolomée, 1. 4, c. 6, entre les embouchures des fleuves Nunius & Massa. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Soluentia au lieu de Soloentia. C'est peut-être le promontoire Solus du périple d'Hannon. Voyez SOLUS, no. 2. SOLOES. Voyez SYLOES. SOLOFKA, isle de l'empire Russien, felon Corneille, qui ne cite point son garant. Il ajoute qu'on trouve cette isle dans un golfe que forme la mer à l'embouchure de la Dwina; que c'est un lieu presque inaccessible, à cause de ces rochers hauts & escarpés, que le sépulcre d'un saint Moscovite étoit autrefois dans cette isle; mais que son corps en a été enlevé & porté à Moscou. Je ne fai fi par Solofka, Corneille n'entend point l'isle appellée Solombol, que de l'Isle place dans le nouveau canal de la Dwina, affez près & au midi du fort de Fova Dwinka, & où il dit que l'on construit des vaisseaux. SOLOGNE, pays de France, en latin Secalaunia ou Segalonia. C'est, dit de Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 114, la partie du gouvernement de l'Orléanois, qui est au midi de la Loire. D'autres disent que la Sologne est distribuée dans les gouvernemens d'Orléanois, de Blai , fois & de Berry. On peut juger de là que les limites de ce pays font difficiles à diftinguer. On lui donne communé. ment vingt-cinq lieues de longueur sfur douze de largeur. Quelques modernes ont tiré l'étymologie du mot Sologne de Secale ou Segale, du seigle que le pays produit; mais les anciens ne nous ont rien appris de semblable. Ce nom, qui est en usage depuis plusieurs fiécles , peut venir de la langue celtique, outre qu'il est commun à l'ancien peuple des Segalauniens, qui habitoient aux environs de Valence fur le Rhône. Selon Davity, la Sologne commence environ au pont de Gien, vers Saint-Allebrix, s'étend jusqu'à la riviere de Cher, près de Vierzon & de Villefranche qui sont du Berry, & comprend tout le pays qui est au midi d'Orléans & de la Loire jusqu'en Berry. Sa longueur, jusqu'à une licue ou deux d'Amboise, seroit ainsi de trentecinq à quarante lieues, & fa largeur, depuis Orléans jusqu'à la forêt d'Aloigny, ou jusqu'au Cher & à Villefranche, seroit de dix-huit à vingt lieues. Du reste, la Sologne est arrosée de diverses rivieres, dont les plus remarquables font Loiret, Cousson, Beuvron & la Saudre. La diversité des bois taillis & de haute futaye, des eaux de fontaines, des étang & des rivieres, des prairies & des terres labourables, rend ce pays allez agréable. Les terres produisent de fort bon seigle, dont on trafique en Espagne, parce que le seigle étant plus sec que tout autre grain, se porte mieux sur la mer. La Sologne abonde en gibier & en toute forte de chasse, à l'exception de l'oiseau de fauconnerie, à cause des bois dont elle est couverte. La grande quantité de landes & de bruyeres, propres pour les brebis, fait que le principal ménage des habitans consiste à nourrir du bétail. Ils font actifs, le communiquent fort peu, & les gentilshommes même ne se visitent guères. L'attachement qu'ils ont à tout ce qui peut leur être avantageux, a fait dire en commun proverbe : Niais de Sologne, qui ne se trompent qu'à leur profit. Leurs laines sont fort estimées, & l'on y travaille en draps & en serges, qui se débitent par-tout fous le nom de drap de Berry ou de Romorentin. Les paysans ne labourent qu'avec des bœufs, & péniblement, parce qu'ils vont fort avant dans la terre, & qu'ils la haussent à cause des eaux. Il leur faut fix ou huit bœufs pour une charrue. L'air de la Sologne n'est pas bon, & les eaux y sont pesantes. Le pays ne laitse pas d'être peuplé, & produit beaucoup de vin, dont les habitans font d'excellente eau de-vie, quand ils n'ont pas le débit du vin. La ville capitale est Romorentin; les autres font la Ferté Senneterre & la Ferté Imbaut. Il y en a encore quelques - unes moins considérables. SOLOGORGOS. Voyez HEREA, No. I. SOLOIS, ou plutôt SOLOON. Voyez SOLOON. SOLOKAMSKO, ville de l'empire Russien, sur le bord de la riviere d'Usolsko, dans un fort beau pays. Ce font les Russiens qui l'ont bâtie, pour la commodité des voyageurs, qui peuvent s'y rafraîchir agréablement. Les habitans de cette ville sont en partie Rufles & en partie Tartares. Ils font négoce de toutes fortes d'animaux, mais particulierement de chevaux, qui viennent parfaitement dans ce pays-là, & en si grand nombre, qu'en quelque lieu de la Ruffie que l'on aille, on y trouve des chevaux de Solokamsko. Les plus belles salines, qui consistent en quatre. vingts chaudieres, & plusieurs autres choses, qu'on a de la peine à trouver ailleurs, rendent cete ville renommée, jusqu'aux lieux les plus éloignés, à quoi les villages voisins contribuent beaucoup, les habitans ne s'entremettant que du travail des salines. Aussi y trouve-t-on le meilleur & le plus beau sel, qui se négocie dans les pays étrangers, mais fur-tout à Cazan. * Corn. Dict. Adam Brand, Voyage de Moscovie à la Chine. SOLOMATIS, fleuve de l'Inde. Arrien, in indicis, le compte au nombre des fleuves navigables qui se jettent dans le Gange. SOLOMNIAC. Voyez SOLIGNAC. SOLON, ville des Allobroges. Tite-Live, Epitome, 1.103, dit que le préteur Cn. Pontinus dompta près de cette ville les Allobroges, qui s'étoient soulevés. Elle est appellée Solonium par Dion Cassius, qui nous apprend que au-dessus de cette ville, il y avoit un château très-fort, qui fut pris par L. Marius & par Sergius Galba. SOLONATES, peuples d'Italie: Pline, c. 3, 1.15, les met dans la huitiéme région; & le pere Hardouin croit que leur ville est aujourd'hui Citta del Sole. On trouve dans Tome V. Hhhh |