Lutz se jette dans celle d'Ill.* D'Audifret, Geogr. t. 3, p. 202. SONNENBOURG, abbaye de filles, ordre de saint Benoît, dans le Tirol, à la gauche de la riviere d'Eysoch, audessus de Brixen. SONNEWALD, ville d'Allemagne, dans la basse Lusace, sur le Bober, selon Corneille, Dict. Jaillot, Atlas, fait de Sonnewald un simple village. On n'y compte que deux cents maisons, mais elle est forte, & appartient au comte de Salms qui y fait sa résidence ordinaire. SONNINO OU SUNINO, bourg d'Italie, dans la Campagne de Rome, avec titre de principauté appartenante à la maison Colonna. Ce bourg est situé sur une montagne, entre Piperno & Terracine. * Magin, Atlas Ital. SONNOIS, petit pays de France, avec titre de baronnie, dépendante de la province du Maine, en latin Sonnefium, & Sugonenfis Ager. Ce petit pays qui n'est guères connu aujourd'hui, confine du couchant avec Alençon, dont le faux bourg nommé Montsaux est compris dans ce pays; du levant il confine à Belesme qui est dans le Perche; du midi à Balon, dans le Maine, & du nord à Séez en Normandie. Ce pays a douze lieues de longueur, depuis Balon jusqu'à Séez, & autant de largeur, depuis Alençon jusqu'au Perche; de forte qu'il est carré. Memers, qui sépare le Perche d'avec le Maine, est sa ville capitale. Fresnay sur l'Orne est de ce même pays, avec Saint-Réné, Saint-Remi du Plain, Saint-Côme, & Notre-Dame, qui ne font qu'un bourg en deux paroifles, & quelques autres lieux moins considérables. * Davity. SOÑOBA, ville de l'Espagne Bétique : Strabon, 1. 3, p. 143, est le seul qui connoisse cette ville. Cafaubon croit que c'est la ville Colobona de Pline. Ce dernier met cependant sur la côte de l'Océan entre l'Anas & le Batis, une ville appellée Offonoba, dont le nom approche de celui de Sonoba. Voyez OSSONOBA. SONQUAS, peuple d'Afrique, vers sa partie méridionale. Ce peuple n'est composé que de quelques milliers de personnes qui habitent sur des espéces de montagnes. C'est une espéce de Cafres, qui ne vivent que de chasle, de racines, & de quelques troupeaux. Ils élevent des chiens couchans, qui savent faire fortir les daims du fond des cavernes. On y trouve aussi des chevaux & des anes sauvages, qui sont si bien fai's, & mouchetés de couleurs si vives & fi belles, qu'un peintre ne sauroit rien imaginer d'approchant. Les chevaux ont la croupe haute, ronde, potelée, & tout le reste du corps, sur le dos & sous le ventre, est rayé de jaune, de noir, d'écarlate, & d'azur; mais la peau des ânes lauvages est marquée de blanc & de couleur de noisette. En 1662, les Sonquas porterent une de ces peaux au cap de Bonne-Espérance, & la donnerent pour du tabac aux Hollandois, qui, l'ayant remplie de paille, la suspendirent dans Ja sale du château comme une chose précieuse. Ces cafres font des voleurs de profession: tout le bétail qu'ils peuvent enlever est de bonne prise, & les autres Hottentots ont beau courir après, ils ne fauroient ni les attraper ni les trouver dans leurs cavernes. Leurs habitations ne sont que des branches de bois entrelassées & couvertes de jonc. Ils ne se donnent pas la peine de les défaire & de transporter les matériaux avec eux, lorsqu'ils vont chercher de nouveaux pâturages, ils croyent qu'il est plus commode d'en bâtir de nouvelles dans les lieux où ils s'arrêtent, parce qu'au cas qu'il leur prenne fantaisie de retourner d'où ils viennent, ils les trouvent toutes prêtes. Leurs habits sont de peaux de bufles cousues ensemble, dont ils s'envelopent comme d'un manteau. Les femme portent un parasol fait de plumes d'autruches, & elles l'attachent autour de la tête. * Dapper, Descr. de l'Afrique, p. 380. SONSAY OU SONZAY, bourg de France, dans la Touraine, élection de Tours. Ce bourg qui est très-peuplé a un château appellé la Motte-Sonzay, & c'est dans le voisinage que le Terneau prend sa source, SONSO, province d'Afrique, au royaume d'Angola. Elle comprend les pays situés au nord de Lovando S. Paulo, le long de la riviere de Bengo, en remontant jusqu'à Ensaca. On ne fait point le nombre de ses seigneuries. Dapper, Defc. d'Afrique, p. 362, écrit Sinso au lieu de Sonso.* Corn. Dict. De la Croix, Relat. d'Afrique, t. 3. SONSOROL, isles de l'Océan Indien, & comprises au nombre de celles de Palos. Il y en a deux, & le pere Dubeton, jésuite, les ayant découvertes en 1710, les nomma les isles de Saint-André, parce qu'on célébroit ce jour-là la fête de cet apôtre. Les habitans de ces isles sont bien faits de corps, & d'une complexion robuste. Ils vont tout nuds, excepté vers la ceinture, où ils se couvrent d'un morceau de nates. Leurs cheveux sont presque crépus. Ils ont fort peu de barbe, & pour se garantir de la pluie, ils portent sur les épaules un petit manteau fait de fil de patates, & fur la tête une espéce de chapeau de nates, autour duquel ils attachent quelques plumes d'oiseaux toutes droites. Ils font des bateaux, qui font assez bien construits; & ils se servent de voiles latines, foutenant un côté du bateau par le moyen d'un contrepoids qui l'empêche de tourner. Ces isles font toute couvertes d'arbres jusques sur le bord de la mer : ue d'entre elles, felon le rapport des gens du pays, a environ deux lieues & demie de tour, & contient autour de huit cents personnes. * Lettres édif. t. 11, p. 77, & fuiv. SONTY, (nation des) habitent près de la Georgie, entre de hautes montagnes. Leur territoire comprend divers villages. Ils font païens, & ont leur langue particuliere, re dépendent de personne, ont seulement des anciens dans leur villages. Ils vivent de l'agriculture, sont gens simples, & ont très-peu de commerce avec leurs voisins. Etre les autres cérémonies paiennes qui font en usage chez eux : un pere peut marier son fils quoiqu'il n'ait que trois ans, avec une fille adulte. Le pere habite ensuite avec cette fille, jusqu'à ce que fon fils soit arrivé dans la virilité à qui il la livre avec les enfans qui sont provenus de ce commerce, & le fils est obligé de les recevoir & de les regarder comme ses propres enfans.* Description des bords occidentaux de la mer Caspienne, par M. Garber, officier dans ce pays au service de la Russie. SONTIATES, anciens peuples de l'Aquitaine, aujourd'hui les habitans du diocèse de Lectoure. Samson, dans ses remarques sur la carte de l'ancienne Gaule, dit : >> De Mar>> ca veut que ce peuple réponde au diocèse d'Aire : les >>> autres que ce soit le quartier aux environs de Soz, qui eft >> de l'ancien diocèse d'Eause, aujourd'hui compris dans ce>> lui d'Auch. La premiere opinion n'est appuyée que fur cer>> tains chartulaires, dont les auteurs font inconnus, & qui >> ne peuvent avoir écrit que long-tems après les Romains : >> & pour le moins sept ou huit cents ans après que le nom >> de Sontiates n'a plus éré en usage. La derniere opinion n'a >> que la conformité du nom de Soz avec Sontiates, qui est >> une bien foible raison, comme il se voit le plus souvent. >>> L'une & l'autre n'empêcheront pas que nous ne retenions >> encore notre premiere explication, Sontiates, pour le >> diocèse de Lectoure; & parce que l'assiette de Lectoure est >>> fort avantageuse, oppidum natura loci & manu munitum, >> ville forte & d'affiette & de travail, dit Cefar: & parce >> que ce pays se présente le premier du côté de Toulouse, >> par où il semble que Crafsus entra dans l'Aquitaine : Re >> frumentaria provisa, auxiliis, equitatuque comparato ; >> multis praterea viris fortibus, Tolosa, & Narbone qua sunt » civitates Gallia provincia finitima, ex his regionibus nomi>> natim evocatis in Sontiatium fines exercitum introduxit. >> Craffus s'étant pourvu de vivres, & ayant assemblé les >> forces de ses alliés, ayant encore appellé, de Toulouse & >> de Narbonne, ceux qui étoient les plus aguerris, il fit entrer >> ses troupes dans les terres des P. Sontiates. Et parce que les >> peuples où Crassus alla après avoir vaincu les Sontiates, » armis obfidibusque [Sontiatium ] acceptis, Crassus in fines >> Vocatiorum, & Tarusatium profectus eft : Les armes étant >> rendues, & les ôtages donnés, Crassus s'avança dans les >> terres de ceux de Basas & de Tursan; & les peuples à la >> fin se rendirent à Craslus : Maxima pars Aquitania sese » Crasso dedit, obfidesque ultro misit : quo in numero fuerunt Tarbelli, Bigerriones Preciani, Vocates& +Tarusates, Flu دو >> states, Garites, Ausci, Garumni, Sibutzates, Cocosates» que, la plus grande partie de l'Aquitaine se rendit à Cras>> sus, & donna librement des ôtages: entre lesquels furent >> ceux de Basque, du Bigore, du Bearn, du Bazadois, du >> Tursan, d'Eausan, de Gaure, d'Aux en Armagnac, do >> la Guienne, de Buch, & des Landes, conviennent mieux >> les uns avec les autres pour leur explication, les P. Sontia>> tes étant plûtôt pris à Lectoure qu'ailleurs. Et ceux que >> César ajoute: Pauca ultima nationes, anni tempore confi» la, quod hyems suberat, id facere neglexerunt: quelques >> peuples les plus reculés, parce que l'hiver approchoit, >> ne tinrent aucun compte d'en envoyer (des ôtages) ne 'c >> doivent & ne se peuvent plus entendre, que pour le Com minges, & le Conferans : ces pays étant les plus reculés & SONTIONTI. Voyez SOGIONIII. SONUS, fleuve de l'Inde: Pline, 1.6, c. 18, & Arrien, in indicis, le comptent au nombre des fleuves navigables qui se jettent dans le Gange. Voyez Tuso. SOONAUTES. Voyez ACHERON, no. 2. SOOR, (la) riviere de la basse Alface. Deux ruisseaux qui fortent des montagnes de Vosge, se réuniffent au-dessous de Dachsburg, forment la Soor. Elle coule d'abord au nord, ensuite au levant, arrose dans un cours de quinze à seize lieues la bafle Alface, & passe par Saverne, Hochfeld, Brumb & Offendorff, au-dessous duquel elle tombe dans le Rhin. * Supplément au manuscrit de la bibliotheque de M. de Corberon, premier président au conseil souverain d'Alsace. SOORA, ville du Dannemarck. Voyez SORA. SOPÆUS. Ifocrate, in Trapazitico, appelle ainsi un certain homme; & ce nom est pris de celui d'un lieu du Pont. SOPATMA, entrepôt, ou lieu de commerce dans l'Inde, en - deçà du Gange, selon Arrien ,2 Peripl. P. 34. SOPHA. S. Epiphane dit que le Prophéte Malachie naquit dans la ville de Sopha de la tribu de Zabulon. *D. Calmet, Dict. SOPHACE ou SOPHACES, peuple barbare, dont parle Joseph, Ant. Jud. 1. 1, c. 16. Il semble mettre ce peuple dans l'Afrique; car après avoir dit qu'Aphra & Japhra, deux des fils d'Abraham & de Chetura, avoient donné leur nom à l'Afrique, & combattu dans la Libye, contre Antée, sous la conduite d'Hercule, il ajoute qu'Hercule eut d'une fille d'Aphra un fils nommé Dedorus, pere de Sophones, de qui les Barbares Sophaces tiroient leur nom. SOPHAN OU ZAPHAN. L'écriture sainte, no. 32,35, nomme ainsi une des villes que les enfans de Gad rebâtirent, & dont ils firent des places fortes. Les Juifs disent que dans la suite on la nomma Amath. SOPHANINA. Voyez SYRIA. SOPHANIS, village du Nome de Lybie, selon Ptolomée, l. 4. c. 5. SOPHANITÆ, peuples de l'Arabie heureuse. Prolomée, 1.6,0.7, les place dans la partie méridionale de cette contrée. SOPHENE, contrée de la grande Arménie. Strabon, 1.11, p. 527, la met au nord de la Mésopotamie & de la Commagène, entre les monts Mafius & Amitaurus. Selon Ptolomée, 1.5, 6. 13, la Sophène s'étendoit à l'orient de l'Euphrate, entre la Basilissene au nord, l'Aclisène à l'orient, & l'Anzitène au midi. Procope, Edif. 1. 3, 6.3, en décrivant les diverses fortifications que l'empereur Justinien fit bâtir dans cette contrée, la nomme Sophanène : elle est appellée Tzophanène & Tzophane dans les authentiques; mais de même que dans le code, on entend par ces deux mots deux contrées différentes. Voyez SOPHONE. * Ortel. Thefaur. SOPHER. Voyez SEPHER. dirbeitzan. Cette ville, qui est assez grande, est prise par quelques-uns pour l'ancienne Sophie de Médie. D'autres veulent pourtant qu'elle ait été nommée Sophiana, des Sophis, qui établirent leur demeure dans ce pays-là, quand Ismaël premier quitta Ardevil & transporta la cour à Tauris. Elle n'en est qu'à une journée. Son affiette est dans un vallon, où il y a beaucoup d'eaux ; & on ne fauroit presque la voir qu'on ne soit dedans, à cause de la quantité d'arbres plantés dans les rues & aux environs; ce qui la fait prendre plutôt pour une forêt que pour une ville. Pour aller de là à Tauris, on traverse de grandes plaines belles & fertiles, entrecoupées de plusieurs ruisseaux, qui viennent des montagnes des Medefois, du côté du nord. L'eau n'en est pas également bonne, & il y en a quelquesunes dont on ne peut boire. Ce fut où l'armée du fultan Amurath vint camper, quand il affiégea Tauris. Cha-Sefi, roi de Perse, ayant appris qu'il avoit brûlé cette grande ville, & qu'il avançoit dans le pays, avec plus de cent mille hommes, dit, fans s'émouvoir, qu'il le falloit laisser approcher, & qu'il favoit le moyen de se venger, fans beaucoup de peine, de l'invasion des Turcs. Ils vinrent jusqu'à quinze journées d'Ispahan; & alors Cha-Sefi donna ses ordres pour faire détourner, devant & derriere, toutes les eaux qui ne viennent que de source, & qu'on ne conduit que par des canaux dans l'intérieur de la Perse, où il n'y a point de rivieres. L'armée des Turcs périt aufli tôt de soif dans des pays vastes & arides, où elle s'étoit imprudemment engagée. * Tavernier, Voyage de Perse. SOPHIE. Voyez SOFFE. SOPHIENSES, peuples de l'Etolie, selon Strabon, 1. 10, p.465; mais Cafaubon croit que cet endroit eft corrompu, & qu'il faut lire ως 'φιεῖς, au lieu de ὡς Σωφιεῖς. Il fonde cette correction sur ce que, page 451, Strabon, en nommant divers peuples de l'Etolie, écrit ἐν Ὀφιεῦσιν, & non pas ἐν Σωφιεῦσιν. SOPHIN, fiége épiscopal d'Afie, sous la métropole d'Anida, felon Guillaume de Tyr, cité par Ortelius. La notice du patriarchat d'Antioche écrit SOPHYM. SOPHIR. Voyez OPHIR. SOPITHIS REGIO, contrée ou royaume de l'Inde. Strabon, 1.15, p. 699 & suiv. qui l'appelle aussi CATHEA, dit que quelques-uns la placent entre les fleuves Hydaspes & Acesines; d'autres au-delà des fleuves Acefines & Hyarotides, & qu'elle étoit voisine des terres de Porus, coufin de celui qu'Alexandre fit prisonnier. Diodore de Sicile diftingue la contrée Cathea, ou la terre des Cathéens, du royaume de Sopithes. Quoi qu'il en soit, Strabon dit, d'après Oneficrite: on choisissoit parmi ce peuple le plus bel honne pour le mettre sur le trône ; & que deux mois après qu'un enfant étoit né, on examinoit publiquement s'il étoit bien conformé, & s'il étoit digne de vivre ou non. Lorsqu'il avoit été jugé par celui qui présidoit à l'examen, on le laissoit vivre, ou on le tuoit: ces peuples avoient pour coutume de se teindre la barbe de différentes couleurs; ce qu'ils regardoient comme un grand ornement. C'étoit auffi une coutume particuliere aux Cathéens que les mariages dépendissent du choix de l'amant & de la maîtreffe, fans que le consentement des parens fut requis; & ils avoient une loi qui vouloit que quand un homme étoit mort ses femmes fullent brulées avec lui; ce qui avoit été établi pour empêcher que les femmes n'empoisonnassent leurs maris. On disoit que dans les états du roi Sopithes, il y avoit une montagne, qui pouvoit fournir toute l'Inde du sel dont on avoit besoin; & que dans d'autres montagnes, on trouvoit des mines d'or & d'argent, mais qui étoient négligées, parce que les Indiens ignoroient l'art de travailler ces métaux. Dans ce même pays, il y avoit une race de chiens admirables. Alexandre en reçut cent cinquante, dont le Sopithes lui fit présent. Pour faire voir la force & le courage de ces animaux, le Sopithes en lâcha deux fur un lion. Le combat ne se trouvant pas égal, il en fit lâcher deux autres, & alors il ordonna que le veneur en prit un par la cuisse, qu'il s'efforçât de lui faire lâcher prise, & que s'il ne pouvoit en venir à bout, il lui coupa la cuifle. Alexandre, qui ne vouloit pas perdre un de ses chiens, s'y opposa d'abord; mais le Sopithes lui ayant dit qu'il lui en rendroit quatre pour un, il y confentit. Cependant le veneur, ne pouvant vaincre l'opiniatreté du chien, lui coupa lentement la at la cuiffe: le chien le laiffa faire, & tint toujours SOPHIANA, ville de Perse, dans la province d'A- les dents ferrées dans la bête. Quinte Curse, 1.9, c. 1, rapporte rapporte la plupart de ces particularités, avec néanmoins quelque différence. Il ajoute que le Sopithes, qu'il nomme Sophites, s'étoit enfermé dans la capitale de son royaume, qu'Alexandre avoit bloquée ; & que comme personne ne paroissoit ni aux tours, ni fur les murs, les Macédoniens ne savoient fi la ville étoit abandonnée des habitans, ou s'ils se cachoient, pour leur jouer quelque stratagême ; mais les portes s'ouvrant tout-à-coup, on vit fortir le roi Sophites, avec deux de ses fils, déja grands, & venir aur devant d'Alexandre. Il surpassoit en taille & en beauté tout le reste des barbares, & portoit une robe de pourpre rayée d'or, qui lui descendoit jusqu'aux talons, avec des fandales d'or, toutes couvertes de pierreries. Il avoit des bracelets aux bras & aux épaules, & pour pendans d'oreilles, deux perles d'un prix inestimable. Il portoit un scepte d'or à la main, tout garni de berilles, qu'il donna au roi, en se donnant lui même, avec ses enfans & son peuple, & faisant mille vœux pour son salut, & pour l'accroissement de son Empire. SOPHON, montagne de l'Asie mineure, dans la Bithynie, aux environs de Nicomédie, selon Ortelius, Thesaur. qui cite Cédréne & l'histoire Miscellanée. SOPHONE, contrée de l'Asie. Justin, 1.42, la place dans l'endroit où le Tigre repassoit de nouveau, après avoir couru fous terre l'espace de vingt-cinq mille pas. C'est la contrée Sophene de Ptolomée. SOPHONIA, nom d'une isle que Pline, 1.2,0.99, met au nombre de celles qui avoient cesse d'être ifles, & qui se trouvoient jointes au continent. Il ajoute que l'isle Sophonia étoit voiline de la Magnésie. SOPHTA, ifle du golfe Perfique, selon Ptolomée, 1.6, c. 4. Ortelius croit que c'est l'isle Phara d'Ammien Marcellin. SOPHUCAI, peuples que Ptolomée l. 4, 6.6, place daus la Lybie intérieure. SOPIANÆ, ville de la basse Pannonie. On la trouve marquée dans l'itinéraire d'Antonin, sur la route de Sirmium à Carnuntum, entre Antiana & Manfuetianus Pons, à trente milles du premier de ces lieux, & à vingt-cinq milles du second. Ammien Marcellin, 1.28, , c. 1, fait de Sopiana une ville de la Valerie. Quelques manuscrits cependant portent Sopianum pour Sopiana. Le nom moderne eft Zeeblack, selon Simler, & Soppan, selon La zius. SOPOTO, ville des états du Turc, dans l'Albanie, au canton appellé la Canina, à quelques lieues au nord de Chemira, & environ à douze heues de Butrinto, aussi vers le nord. Cette petite ville est dans les terres, à quelque distance de la bouche du golfe de Venise. Elle est présentement à demi-ruinée. Quelques géographes la prennent pour l'ancienne Hecatumpedum. Il y en a néanmoins qui veulent que ce foit Olpa; & telon d'autres c'est Caftria. * De l'Ile, Atlas. Baudrand, Dict. SOPPAN ou SOPPIA, bourgade de la Hongrie, dans l'Esclavonie, au comté de Verocz, far la rive gauche de la Drave, au midi de Ziget, & à onze lieues de Possega, vers le nord, un peu, au-dessus de l'embouchure de la riviere Cfagiavitza. On la prend pour l'ancienne Sopiana. Voyez SOPIANE. * De l'Isle, Atlas. 1. SOPRON, comté de la basse Hongrie. Il est borné au nord par les terres de l'Autriche ; à l'orient, partie par le comté de Moson, partie par celui de Javarin; au midi par celui de Sarwar, ou de Castel Ferrat ; & au couchant par l'Autriche. Ce comté prend son nom de la capitale, qui fait l'article suivant. Ses principales places sont : Sopron ou Edenbourg, Eisenstat & Kaposvar. * De l'Isle, Atlas. 2. SOPRON ou EDENBOURG, ville de la basse Hongrie, au comté de même nom, dont elle est la capitale. Elle est située sur une petite riviere, à l'occident du lac de Ferto. vers l'orient, en serpentant beaucoup, elle mouille Lutzelburg, Saverne, Ditweiler, Hochfelt, Brumpt, Wihersheim, & va se perdre dans le Rhin à Offentorff. * Jail lot, Atlas. 1. SORA, ville de l'Asie mineure, dans la Paphlagonie, selon Porphyrogenete, cité par Ortelius, Thesaur: 2. SORA, ville de l'Arabie déserie: Ptolomée, l.s, 6. 19, la compte au nombre des villes qui étoient aux confins de la Mésopotamie. 3. SORA, ville de l'Inde, en deçà du Gange: Ptolomée lui donne le titre d' Arcati Regia. 4. SORA, ville de la Phenicie, selon Etienne le géographe. 5. SORA, ville d'Italie, dans le Latium. Pline la met dans la premiere tégion, Strabon la place dans la Campanie, & Ptolomée dans le Latium. Pour moi, dit Leander, Italia, je la mets dans le pays des Saninites, parce qu'elle étoit dans le pays des Veftini, comptés au nombre des Samnites, outre que ces peuples l'ayant prise sur les Volsques, y conduifirent quatre mille habitans: en ce sens on peut l'appeller ville des Samnites. Tite-Live en fait mention dans son neuvième livre, lorsqu'il dit que ce fut une colonie envoyée par les Romains, sous le consulat de L. Postumus & T. Minutius. On y envoya aussi de nouveaux habitans sous le confulat de L. Genutius & de Ser. Cornelius. Le même auteur parle encore en différens endroits de la ville de Cora. Elle fut enfin saccagée & brulée par l'empereur Frédéric II, sous le pontificat de Grégoire IX, comme l'écrit Ciondo dans son histoire, & Platine dans la vie de ce pape. On ne fait guère par qui elle a été rétablie. Le fleuve Garigliano n'en passe pas loin; elle est assez peuplée, & elle a encore le titre de duché, appartenant à la inaison de Boncompagno. Son évêché ne releve que du saint fiége. Cette ville peut se glorifier avec justice d'avoir été la patrie de César Baronius, qui y naquit le 30 octobre 1538, de Camillo Baronio, & de Porcia Phenobia. Il fut fait cardinal en 1596, & mourut le 30 de juin 1607. 6. SORA, SOORA, SOOR, OU SOER, petite ville du Danemarck, dans l'isle de Selande, au bailliage de SoerBirk, entre Slagel & Ringsted, mais plus près de cette derniere. Avant la révolution arrivée dans la religion, c'étoit une riche & puissante abbaye, entourée de tous côtés de bois & de forêts, & bâtie au bord d'un agréable marais, qui a des sources d'eau douce. Sora est aussi une forteresse royale. Absalon, archevêque de Lunden, & évêque de Roschilo, qui étoit très-entendu dans l'art militaire, la fit bâtir en 1200 ou 1201. Il y finit ses jours, & ordonna que ceux qui écriroient l'histoire de Danemarck y fussent nourris. Ce fut le même archevêque qui engagea Saxon le grammairien à écrire l'histoire de Danemarck. Cet endroit est tout à fait propre à l'étude & à une vie retirée. On y trouve abondamment tout ce qui est nécessaire a la vie, & le lac voisin lui fournit des poissons délicats. Esberne Celer, surnommé Snare, frere d'Absalon, fit aussi plusieurs dons considérables à cette abbaye: il y fit faire une grande cour & plusieurs beaux édifices : il lui donna aussi quatorze villages, & un an après la mort de son frere, en 1202, il y fut enterré. Le roi Woldemar III, qui mourut en 1375, y fut aussi enterré, & Olais son neveu, roi de Danemarck & de Norvégue, mort en 1387. Ce dernier descendoit des anciens rois de Danemarck & de Norvégue. Le roi Frédéric II, qui avoit fondé à Fridericsburg une école pour la noblesse, la transporta ensuite dans l'abbaye de Sora, & augmenta les revenus de l'abbaye. Son fils Christian quatrième rendit encore ce collége plus considérable, en y établissant des professeurs publics, pour enfeigner les scien ces, les langues grecque, hébraïque, latine, françoife & jralienne: il y établit aussi des académies, pour les exercices du corps. Jean Meursius, dans la préface de son histoire de Danemarck, parle en cette forte au roi Christian: Ut nobilitas quoque regni adolescens itidem inftitueretur, academiam hanc Soranam erigendam M. T. exiftimavit ut deberet Chriftiano quarto Dania, quantum antea primo debuit, qui inftituit Hafnienfem: auffi donne-t-on communé ment à ce college le titre d'académie de la noblesse. En 1621, quand on eut fupprimé Mariebo, monastère de filles, dans l'isle de Laland, on renvoya les religieuses chez elles, & on donna leurs revenus au collège de Sora. * Hermanid. Descr. Daniæ, p. 658. SORABA. Voyez SOBARENSIS. Tome V. Iiii SORABAS OU SAKRABOUS, bourg de l'ifle de Sardaigne, à l'embouchure de la riviere Seprus, à la droite en entrate, & à onze lieues de Cagliari, vers le nord. On prend ce bourg, dit Baudrand, Ditt. pour l'ancienne Chanades. SORABI, peuples de la Germanie, compris au nombre des Vénédes, & enfuite comptés parmi les Slaves. Dans le moyen âge, ils habitoient fur le bord de la Sala, & s'étendoient jusqu'à l'Elbe. Il est souvent parlé des Sorabes dans les annales de Charlemagne. On y voit à l'année 782 que ce prince apprit que les Sorabes-Slaves, qui habitoient entre l'Elbe & la Sala, avoient fait des courses sur les terres des Thuringiens & des Saxons, qui étoient leurs voisins. Sous l'année 806, il est dit que l'empereur envoya fon fils Charles à la tête d'une armée dans les terres des Slaves appellés Sorabes, qui habitoient fur le bord de l'Elbe; & Eginhart, dans la vie de Charlemagne, dit que la riviere Sala séparoit les Thuringiens d'avec les Sorabes. On conjecture que ces peuples pouvoient avoir pris leur nom d'une tiviere de ces quartiers nommée Bart. SORABIS, ancien nom de la riviere de Ségura, au royaume de Marei. Voyez SEGURA, no. 1. SORACI, peuples que Tacite mer au voismage du Bosphore Cimmerien. Juste-Lipfe au lieu de Soraci lit Sirati. Voyez SIRACES; c'est le même peuple. 1. SORACTES, montagne d'Italie, dans l'Hétrurie, aux confins des Falisci, & dans le voisinage du Tibre. Servius fait entendre qu'elle n'étoit pas éloignée de la voie Flaminiene. Horace parle de cette montagne au premier livre de les odes, ode 9. Vides ut alta ftet nive candidum Au pied de cette montagne, il y avoit sur une éminenee une ville, ou du moins une forteresse du même nom, & c'est ce que Virgile entend par ce vers de son Enéïde, 1. 7, 1.699. Hi Soractis habent arces, flaviniaque arva. 1. SORE, peuples de l'Inde: Pine les place au voifinage de la Carmanie & de la Gedrofie, près du fleuve Caberon. Cela porteroit à croire que ce sont les Sore de Ptolomée; mais le pere Hardouin au lieu de Caberon Soratum oftio portuofus, lit dans Pline Cabirus Suarorum oftio portuofus. 2. SORÆ, peuples de l'Inde, en deçà du Gange. Prolomée 1.7,6.1, quien fait des peuples Nonrades, les place entre les monts Bicigus & Difathrus. Il leur donne deux villes, savoit : Songamarta & Arcati regia Sora. SORÆI, peuples de la Mauritanie Céfarienfe, felon Ptolomée, 1.4, c. 2. SORAME, riviere de l'Amérique, dans la terre ferme, à douze lieues de celle de Sarname ou Suriname. Cette riviere a fon embouchure large d'environ demi-licue; mais les navires n'y peuvent entres, parce qu'il y a un banc de fable au devant. Les Indiens qui habitent sur ses bords sont Caribes. Ils recueillent beaucoup de coton, & ils ont beaucoup de ce bois rouge qui reflemble fort au bois de Brefil, & qu'on nomme bois de Baribe. * De Laet, Deser. des Indes occ. l. 17, c. 16. SORANI, peuples d'Italie. Voyez SORY, no. 1. SORATOF, ville de l'empire Russien, dans le Velika Nagay, ou le grand Nagay, à une licue à l'orient du Volga, fur la riviere d'Oruslave, qu'Oléatius donne pour une branche de ce fleuve. Il place la ville de Soratof ou Saratof, à 524 12' d'élévation; ce qui s'accorde affez avec la polition que lui donne de l'Ifle, qui la met sous le 67d de longitude. Elle est éloignée de Samara de trois cents cinquante werstes, qui font soixante lieues d'Allemagne. Olearius ajoute que les habitans de cette ville, qui est située daris une grande plaine, sont tous mousquetaires Moscovites, sous le commandement d'un waivode, qu'on y envoye pour la conservation du pays, contre les Tartares Kalmaques, qui occupent une grande étendae de terres, depuis ces quartiers là jusqu'à la met Caspienne, & jusqu'à la riviere de Jaik; mais aujourd'hui, que tout ce pays eft fomitis aux Rutfiens, les habitans de Soratof doivent avoir plus de La montagne de Soracte étoit consactée à Apollon, ibid relâche. 9.785 ... Sancti custos Soractis Apollo. Silius Italicus, 1.8, v. 493, dit la même chose : ...Qui facrum Phœbo Soracle frequentant. Au bas du mont Soracte, sur les bords du Tibre, s'élevoit un temple confacté à la déesse Feronia. Ce temple & le culte de la déesle avoient été de tout tems communs aux Sabins & aux Latins. Les uns y alloient offrit leurs vœux; les autres y étoient attirés par la foire célébre qui s'y tenoir. Quelques Romains s'y étant rendus, furent insultés par les Sabins, qui les dépomillerent de leur argent & les retinrent en captivité, ce qui fit naître une guerre entre les deux peuples, dans la quatre - vingt - douziéme année de Rome. * Dion. Halic. Le nom moderne, selon Leander, est Monte di S. Silveftro, & par corruption Monte S. Teftro. Cette montagué a été ainsi appellée du pape Silvestre, qui s'y retira durant la persécution exercée contre les chrétiens. Au sommet de sette montagne, qui est d'un accès très-difficile, est un bourg de même nom; & tout proche, il y a un monastère qu'on dit avoir été bâti en l'honneur de saint Silvestre, par Carloman, frere de Pepin, & chef des François, avant qu'il se fut retiré au monastère du mont Caffin. Il y en a qui difent que le temple, & le petit bois consacré à Apollon, étoient dans l'endroit où l'on voit aujourd'hui le monastère. * Corn. Dict. Délices d'Italie. 2. SORACTES, montagne de la Gaule, felon Apulée, qui dit qu'on y trouve de la rhue sauvage; mais au lien de dire montagne de la Gaule, il devoit dire montagne de la Galatie, comme Discoride. * Grtel. Thefaur. SORACTIA, ville de l'Arabie heureuse: Pline, 1.6, 6.28, la donne aux Omani. SORAW, ville d'Allemagne, dans le cercle de la haute Saxe, au marquisat de Luface, dont elle est la capitale. Cette ville fituée aux confins de la Silésie, affez près du Bober, à deux lieues de Sagan, au couchant septentrional, & à sept de Crossen, vers le midi, est une place forte; mais qui a reçu de grands dommages, ayant été prife & reprise plusieurs fois pendant les guerres des Suédois en Allemagne. * Jaillot, Atlas. D'Andifret, Geog. t. 2. SORBA, ville de l'Hycarnie. C'est Ptolomée, l. 6, c.9, qui en fait mention. SORBIODUNUM. Voyez SoRVIODUNUM. SORBON ou SORBONNE, village de France, dans la Champagne, élection de Rheims, à une lieue & demie de Château Poreien. Ce village est remarquable pour avoir été la patrie du pieux & savant Robert Sorbon, qui en étoit seigneur, à ce qu'on croit, & qui, après avoir été chanoine de Soiffons, felon quelques uns, ou de Cambray, felon d'autres, fut pourvu d'un canonicat de l'églife de Paris, & choisi enfaite pour être le confesseur du roi Saint Louis. Ce fut lui qui vers l'an 1253, institua dans l'univetsité de Paris ce fameux college en Théologie, que l'on ap. pelle Sorbonné de ce nom. Ce favant homme mourur, t, fe fe lon l'opinion commune, en 1271 & laissa trois traités qui sont dans la bibliotheque des peres. Il y a à Sorbon un ancien château entouré de follés, & où l'on prétend que naquit cet illustre fondateur de la Sorbonne. SORCY, bourg de France, an duché de Bar, & le chef-lieu d'une prévôté & d'un comté. Son église paroissiale est sous le titre de faint Remy. Ce n'étoit ci-devant qu'un vicariat de la paroiffe faint Martin; mais elle fat érigée en paroisse en 1688 par M. de Bilfi, évêque de Toul. L'ancienne église de ce bourg se nomme faint Jean-duChâtel: c'étoit le fiége du vicariat avant l'étection en paroifle. Il y a une chapelle en titte, sous l'invocation de faint Gand, & dont le revenu est de deux cents trente-cinq livres; un hôpital, un couvent d'urbanites, & une autre chapelle Rommée Chanay, aves un revenu de cinq cents livres. Sor cy a un château dans lequel on voit une chapelle sous l'invocation de saint Antoine. Le pere Benoît, dans son histoire de Toul, dit que Sorcy a eu le titre de comré dès le dixiéme siécle, que l'ancienne maifon de ce nom a donné deux évêques à l'église de Toul, que cette maison étant éteinte, la terre tomba dans celle de Baudricourt, puis en celle du Châtelet, & delà en celle de Choiseul. On voit ajoute-t-il, sur la montagne voisine de Sorcy les vestiges d'un camp ; & le grand nombre de médailles qu'on y a trouvé fait voir que cette montagne n'a pas toujours été inhabitée. Il y avoit continue-t-il, à cent pas de Sorcy une abbaye fameuse sous le nom de saint Martin, dont il est parlé dans les chartes de nos rois de la seconde race, chez le pere Mabillon, en sa diplomatique. Il ne reste plus de cette abbaye que l'église, qui est magnifique; elle sert de paroisse à une partie du bourg de Sorcy & au village de Saint-Martin. au Canada, dans le gouvernement de Mont-Real, à la bande du sud du fleuve de Saint-Laurent, à l'entrée du lac Saint-Pierre. Sa situation du côté des Iroquois eft cause que tous les habitans sont renfermés dans des forts palissadés de douze à quinze pieds : il y a peu de maison à la campagne. Le principal fort est situé à l'embouchure de la riviere de Richelieu, appellée auffi aujourd'hui riviere de Sorel dans le fleuve Saint-Laurent. Il lui donne même quelquefois son nom. Ce lieu a pris son nom du premier commandant de son fort qui se nommoit d'abord le fort Saint-Louis, bâti en 1665. SOREOS, lieu de la Bithynie. Simeon le métaphrafte dit dans la vie de saint Antonin, que celui qui arrive par mer à Nicomédie a ce lieu à la droite. * Ortel. Thefaur. SORESE ou la SouSCALADE DE SORESE, abbaye de France, dans le Languedoc, au diocèse de Lavaur, en latin Beata Maria de Sorditiaco ou Solliaco. Cette abbaye qui est de l'ordre de saint Benoît, & qui rapporte à l'abbé dix mille livres, a été fondée par Pepin, roi d'Aquitaine, & a pris fon nom d'un ruisseau au bord duquel elle est bâtie. On l'appelloit autrefois l'abbaye de la Paix. Il y a une fondation pour y élever douze pauvres gentilshommes. On y tint en 1273 le parlement pour la province de Languedoc lorsqu'il étoit encore ambulatoire. SORDES OU SORDE, Sordua ou monafterium sancti Joannis Bapt. de Sordua; abbaye de France, dans la Gascogne, au diocèse d'Acqs, & de l'ordre de saint Benoit. Cette abbaye est située à l'entrée de la Gascogne, au confluent du Gave d'Oleron, sur la rive duquel elle est bâtie, & du Gave Bigorre de Navarreins, à une lieue ou environ, de l'abbaye de Caignote, & à trois lieues de la ville d'Acqs, & de celle de S. Sever. Elle existoit vers l'an 970, puisque ce fut dans cette année-là que Guillaume Sancius, comte & maître de toute la Gascogne, lui donna l'église de sainte Susainne de Larbaig, & plusieurs autres biens. Long-tems après, Guillaume duc de toute l'Aquitaine, fils de Guillaume aufsi duc d'Aquitaine, confirma tout ce que son pere avoit donné à ce monastère, & tout ce qu'il devoit en conféquence posséder dans ce canton, tant en terres qu'en bois & forêts, tant en eaux qu'en verdures & pâturages, tant en métairies qu'en viviers & autres choses. On cite, pour les témoins de ce privilége, Guy évê-le Ponent à la mer. Cette province est petite, mais fort que de Lescar; dom Gaston, vicomte de Béarn, & Guillaume évêque de Lavaur. On n'a point les notes chroniques de cette fondation; mais ce monastère ne peut avoir été achevé avant l'an 1130. Il a été ravagé & désolé plus d'une fois par les calvinistes. Il a pris son nom du bourg de SORDE, où il est situé, dans l'élection des Lanes, & qui est bien peuplé. SORDICENÆ, peuples que Sextus Avienus place au pied des Pyrénées. Il met aussi dans le même quartier un marais nommé Sordice', & une riviere appellée SORDUS. SORDOLIBY!. Stobée, de legibus, ex Nicolao, nomme ainsi un peuple, qui ne connoît point d'autre meuble que la coupe & l'épée. SORDUN, vicomté de France, dans la Brie, élection de Provins. Elle prend son nom du village de Sordun, qui en est le chef-lieu, & qui est affez considérable. SORDUS. Voyez SORDICENE. SORESSA ou LAGO DELLA SORESSA, lac d'Italie, dans la campagne de Rome. Il s'étend dans les marais pontines, du nord occidental, au midi oriental, entre le fleuve Sisto & la plage romaine. Vers le nord il a un émissaire par le moyen duquel il se décharge dans le lac de Crapolaccio, qui se décharge lui-même dans la mer. * Magin, Atlas Ital. 1. SORET OU SOREC. Voyez SOREC. 2. SORET, province des Indes, dans les états du Mogol. Elle touche vers le levant au royaume de Guzurate, & vers peuplée. Sa ville capitale s'appelle Jangar ou Janagar. * Mandeslo, Voy. des Indes, 1. 1. SORETO OU SORITO, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, fur la rive gauche du Metramo, environ à quatre milles à l'orient de Mileto, & à égale distance au midiloccidental de Soriano. On prend ce bourg pour l'ancienne Altanum. * Magin, Atlas Ital. SOREUS. Voyez OREUM. SOREZ, CU SORESE. Voyez SORESE. 1. SORGUE, Selga, riviere de France, dans la Provence, au comtat Venaissin. Elle prend sa source à la fontaine de Vaucluse, à une licue de Gordes. Cette fontaine fort d'un antre vaste & profond comme un puits, & avec une telle abondance d'eau, que dès sa source elle porte le nom de riviere, & est navigable pour de petits bateaux affez près de là. Mais rien n'a rendu la fontaine de Vaucluse si célébre, que le léjour qu'a fait autrefois sur ses bords le fameux Pétrarque. Voyez VAUCLUSE. La Sorgue passe à l'isle & se sépare en deux branches, dont l'une détachée au-dessus de l'ifle, va se rendre dans la Nasque avec laquelle elle va seljoindre à l'Ouvese, pour se rendre dans le Rhône, au-dessous du pont de Sorgue; & l'autre va se jetter dans le Rhône à la ville d'Avignon. * Piganiol, Descr. de la France, t. 4, p. 73. De l'Isle, Atlas. SOREC, torrent qui passoit dans la tribu de Dan. (*) C'est aussi l'endroit où demeuroit la fameuse Dalila, maîtresse de Samfon. (b) Eusebe dit qu'il n'étoit pas loin de Saraa & Esthaol, qui étoit le lieu ordinaire de la demeure de Samson. (c) Le même Eufebe dit que Caphar-Sorec ou le champ de Sorec, étoit un bourg près de Saraa. Le vin de Sorec étoit celui qui se recueilloit dans la vallée de ce nom. Quelques-uns ont cru que c'étoit le même que celui d'Asca lon qui est célébre chez les anciens. Les rabbins croyent que Sorec est une espèce de plan de vigne particulier, qui porte du fruit excellent en quantité, & dans toutes les saisons. Il est certain que Sorec ne signifie pas seulement le raisin ou le vin de la vallée de Sorec, mais en général une forte de vin, & apparemment du raisin blanc ou jaune dont on faisoit les vins blancs de ce pays. Le Seigneur dit qu'il a planté sa vigne de Sorec. Ifaïe, c. 16, 8, nous parle du plant de Sorec qui se voyoit à Jazer au-delà du Jourdain. Le vin de Sorec étoit excellent; (*) & la couleur de Sorec étoit apparemment le jaune ou le blanc tirant sur le jaune. Isaie, c. 19,9, parle du lin de Sorec ou couleur de Sorec, & Zacharie, c. 1, v. 8, décrit des chevaux de même couleur. Quelques-uns veulent que ce soit dans la vallée de Sorec que l'on coupa le fameux raisin qui fut apporté aux Israëlites dans le désert; mais il n'est pas certain que ce raines. Corneille, Dift. dit de fon chef, je crois qu'on pla sin ait été coupé à Sorec.* (2) Dom Calmet, Dict. (b) Judic. 16, 4. (c) Eufeb. in locis Saraa, & Caphar-Sorec. (d) Genef. 49, 11. Jer. 11, 21. SOREL, seigneurie, dans l'Amérique septentrionale, 2. SORGUE ou le PONT DE SORGUE, ville de France, dans la Provence, au comtat d'Avignon, près de l'endroit où la Sorgue, la Nasque & l'Ouvese jointes ensemble, se jetrent dans le Rhône, à une lieue & demie au-dessus d'Avignon. Cette ville a été appellée par les anciens Vindalium, & Undalus. SORGUES, vicomté de France, dans l'Anjou, élection d'Angers. Le chef-lieu de cette vicomté étoit l'ancien héritage des vicomtes d'Angers : il fur cédé à Charles de France, comte d'Anjou en 1260, par Robert Bonnet, viconite d'Angers, auquel il donna en échange les terres de Mirebeau & de Blazon. > 1. SORI, bourgade d'Italie, dans l'Etat de Gênes, fur la côte, environ à trois lieues à l'orient de la ville de Gê coit anciennement Sori sur la côte de la Ligurie; cela sembleroit dire que cette bourgade seroit un ancien lieu. Je ne connois aucun auteur ancien qui en ait parlé. Magin, Atlas Ital. Tome V. Liiiij |