2. SORI, ou MONTI SORI, montagnes de la Sicile, dans le Valdemone. Ce sont les montagnes nommées anciennement Herai Montes, ou Junonii Montes. SORIA, ville de l'Espagne, dans la vieille Castille, un peu au dessus de la source du Douére. Cette ville n'a rien de considérable que d'avoir été bâtie des ruines de Numance. C'est dans cet endroit, mais un peu plus haut, que Soria, où étoit la ville de Numance, si fameuse dans l'antiquité, & qui sans remparts, sans murailles, & fans aucun secours d'alliés ou d'amis, soutint un siége de quatorze années, contre une armée de quarante mille Romains. On en voit encore les masures, & le lieu s'appelle Garay. * Délic. d'Espagne, p. 188. SORIANI, peuples de l'Inde : Etienne le géographe en parle au mot ̓Αλεξανδρεία. SORIANO, bourg d'Italie, au royaume de Naples dans la Calabre ultérieure, au nord oriental de Soreto. * Magin, Carte Calab. SORIBES, Soriba on Caftram de Subripis, bourg de France, dans la Provence, viguerie de Sisteron. Il y avoit autrefois dans ce lieu un monastère de religieuses, dont il est fait mention sous le nom de S. Petrus de Supripis, dans les écrivains latins. Voyez SOURIBES. SORICARIA, lieu de l'Espagne. Hirtius, de Bel. Hifp. 6. 24, le met dans la Bétique. Dans le ch. 27, au lieu de Soricaria il écrit Soritia. 1. SORIN, château d'Ecosse, dans la province de Kyle, fur l'Aire, au-dessus de l'endroit où cette riviere reçoit le Cesnok. C'est un beau château qui appartient aux comtes de la maison de Laudon, qui a donné des chanceliers à l'Ecolse. Les rives de l'Aire sont bordées en cet endroit d'une belle forêt. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1188. 2. SORIN (le) petite riviere de France, dans le Forez. Elle passe à l'abbaye de la Benisson-Dieu au dessous de la. quelle elle se joint à la Loire au nord de Rouanne. SORLINGUES. (les) isses situées sur la côte de la Grande Bretagne, dans la dépendance de la ville de Cornouaille. Les Anglois les appellent SILLYS, & les anciens les ont connues sous les noms de Silures, Sillines, & Caffiterides. Ce dernier nom leur fut donné par les Grecs d'un mot qui fignifie de l'étaim parce qu'il y en avoit beaucoup Ils n'en avoient découvert que dix ; mais on a trouvé qu'el. les font au nombre de cent quarante cinq. Elles sont à huit lieues à l'ouest de la pointe la plus avancée de la province de Cornouaille, qui est le cap de Lands End, & font rangées en rond. Dans tout ce nombre il y en a dix plus grandes que les autres, savoir Ces isles sont pour la plupart fournies de bons pâturages, Dureste on y voit force rochers & écueils, les uns extrêmement élevés, les autres cachés sous l'eau. Quelques-unes <font fertiles en froment, & toutes font remplies de lapins, de grues & d'oiseaux aquatiques, comme herons, cignes & autres. La plus grande de toute est celle de Sainte Marie, qui a huit milles de circuit. La reine Elisabeth y fit construire • un fort où l'on tient garnison: elle est abondante en toutes choses, & l'on y a un port large & commode. L'ifle de Silly est une des plus grandes après celles-là, & elle a été autrefois si considérable, qu'elle a donné son nom à toutes les autres. On y trouve des mines d'étaim aslez bonnes, qui ont été connues des anciens Phéniciens. Ceux-ci les firent connoître aux Tartessiens & aux Carthaginois. Strabon dit qu'un vaisseau carthaginois qui faisoit voile hors du détroit de Gibraltar, le long des côtes de la Gaule, ayant découvert un vaisseau romain qui le suivoit à la trace, apparemment dans le dessein de découvrir les lieux où il alloit, le capitaine Carthaginois se fit échouer contre la côte, afin de dérober aux Romains la connoissance des secrets de la navigation de ses compatriotes. Enfin les Carthaginois les découvrirent, & par la suite les Empereurs y envoyoient travailler aux mines les criminels; c'étoit une maniere de supplice ufitée dans ce tems comme aujourd'hui d'envoyer aux galeres. Les anciens habitans de ces isles portoient des habits noirs & longs, qui descendoient jusqu'à terre. Ils se nourrissoient de leur bétail, & vivoient à la maniere des Nomades, n'ayant aucune demeure fixe. Leur commerce consistoit à troquer du plomb, de l'étaim & des peaux, contre de la vaisselle de terre, du sel, & quelques petits ouvrages de bronze; mais du reste ils ne se soucioient point d'argent, & même ils ne s'appliquoient pas beaucoup au travail des mines, se contentant de passer leur vie doucement. A moitié chemin de ces isles, au cap le plus avancé de la province de Cornouaille, la marée découvre, quand elle est basse, une isle, ou plutôt un rocher nommé autrefois Lissia, aujourd'hui Lerowsow & the Gulphe, c'est-àdire, le Goufre. SORNAGUS. Voyez ORTHUR A. SORNUM, ville de la Dace, selon Ptolomée, 1. 3, c. 8. Lazius dit que le nom moderne est Sewrny, près des ruines du pont de Trajan. D'autres écrivent Zeverin pour Sewrny. SORO, en latin Subur, riviere de Portugal, dans l'Estramadoure. Elle reçoit diverses rivieres considérables traverse d'orient à l'occident l'Estramadoure, sépare cette province de l'Alentejo, & se perd dans le Tage, entre Benavente & Salva Terra. * Délices d'Espagne, p. 738. , SOROCK. Baudrand, Dist. dit: ville de la Turquie, en Europe, dans la Moldavie, sur la Niester ou Turla, au septentrion de Jassy. Elle est divisée en vieille & nouvelle ville, toures deux fortifiées. Les Polonois en sont les maîtres, & y ont fait bâtir un bon château. Les Turcs l'affiégerent inutilement en 1692. SOROCON, port de la Bithynie, sur le pont Euxin. C'est l'ancienne Sandaraca, selon Leunclave. SOROGA, ville de la haute Pannonie: Ptolomée, 1.2, 6.15, la marque au nombre des villes qui étoient éloignées du Danube. Lazius croit que c'est aujourd'hui Zagrabia, près de Scyscia. Voyez VICUS-ITALICUS. 1. SORON, bois du Péloponnése, dans l'Arcadie, entre le Ladon & Prophis. Quand vous avez passé le Ladon, dit Paufanias, 1.8, 6. 23, vous prenez par les villages des Argéathes, des Lycoates, de Scotine, & vous arrivez au bois de Soron, où il y a un chemin qui vous mene à Prophis. Ce bois, comme toutes les autres forêts de l'Arcadie, nourrit des sangliers, des ours & des tortues monstrueuses, dont on peut faire des lyres aussi belles que celles qui se font des tortues des Indes. Vers la fin du bois de Soron, on voyoit les ruines d'un ancien village, que l'on nommoit Paüs. 2. SORON, ville de la Paphlagonie, selon les authen. tiques citées par Ortelius. SORONA ou SORON. Voyez SORON, no. 1. SORONIS, nom d'une ville dont parle Hesyche, cité par Ortélius. SOROPOLITARUM REGIO: Siméon le Métaphrafte fait mention d'une contrée de ce nom; & il paroît qu'elle étoit dans l'Asie mineure. 1. SORORES. Strabon, 1. 16, p. 749, dit qu'on donnoit ce nom à ces quatre villes, Antioche près de Daphné, Séleucie, dans la Piérie, Apamée & Laodicée, à cause de leur amitié & de leur concorde. . 2. SORORES. Voyez au mot AD, l'article AD So RORES. SORP, fontaine de France, dans la Provence, au diocèse de Riez, & dans le territoire de Baudun. Cette fon. taine est si considérable & fi abondante, que dans sa source même on la divise en dix canaux, qui à leur fortie font moudre dix moulins différens. Il y avoit autrefois dans ce quartier l'abbaye de Sarp, dite sancta Catharina ad fontem de Sorpio. C'étoit une abbaye de filles de l'ordre de S. Augustin. Elle y avoit été fondée & bâtie en 1255, par Foulque II, dit Caïla, évêque de Riez, en l'honneur de cette sainte martyre pour laquelle il avoit une spéciale dévotion; mais cette abbaye est totalement ruinée & ne se trouve plus. SORRA, ville de l'isle de Sardaigne: elle est ruinée aujourd'hui, & son évêché a été uni à Torre par le pape Alexandre VI. On voit les ruines de Sorra, à fix lieues de Saffari, vers le levant. * Commainville, Table des évêchés. SORRENTO, ville archiepiscopale d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour, en latin Surren tum. Elle est vis-à-vis de Naples, à l'extrémité du golfe, & fut fondée par les Grecs. Voyez SURRENTUM. Les tuines de divers anciens édifices, qu'on y voit encore, sont des preuves de sa premiere grandeur. On remarque entre autres les ruines des temples de Cérès, de la Fortune & de Minerve. La noblesse de Sorrento est si nombreuse, qu'on l'a divisée en deux quartiers ou Seggi. Cette ville se vante d'avoir donné la naissance à Torquato Tasso, si célébre parmi les poëtes italiens; il y naquit en 1544, & mourut à Rome en 1595, fans aucun bien. SORTA, cap de la mer Méditerranée, sur la côte de Tripoli, en Barbarie. Il est au fond du golfe de Sidra, à quelques lieues de l'Arcudia, vers le couchant. On le prend pour l'Hippi promontorium des anciens. SORTHIDA, ville de la Babylonie, selon Ptolomée, 1.5, C. 20. 1. SORTINO ou SCIORTINO, ville de Sicile, dans le val de Noto, avec titre de baronnie. Cette petite ville est située dans les terres, au bord de la riviere de Sortino, un peu au-dessus de l'endroit où cette riviere reçoit le Fiume grande. * De l'Ifle, Atlas. 2. SOTINO, riviere de Sicile, dans le val de Noto. Elle arrose la petite ville de Sortino, & coule quelque tems vers l'orient, après quoi elle quitte son nom pour prendre celui d'Alfeo Fiume; & c'est sous ce nom qu'elle va se perdre dans le port de Syracuse. * De l'Isle, Atlas. SORUBA. Ortelius, qui cite Jean Moscus, dit que So. RUBA est le nom d'un village situé au pied de la montagne fur laquelle est située la ville de Cœanum. SORVIODUNUM, ville de la Grande Bretagne. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Calleva à Viroconium, en prenant par Muridonum. Elle étoit entre Brige & Vindogladia, à neuf milles du premier de ces lieux, & à douze milles du second. Quelques manuscrits lisent Sorbiodunum pour Sorviodunum. Le nom moderne est Old Salisbury, felon Cambden. En effet, la ville de Salisbury d'aujourd'hui a été bâtie des ruines de l'ancienne Sorbiodunum, qui étoit située un peu au-dessus, sur une hauteur aride & stérile, où il y avoit un château fortifié, dont l'enceinte avoit cinq cents pas de tour. SORUTIS, fiége épiscopal, sous la métropole de Céfarée de Strabon, felon Guillaume de Tyr, cité par Ortélius. La notice de l'abbé Milon lit Sorucis, pour Sorutis. SORYGAZA, ville de l'Inde, au-delà du Gange. Prolomée, l. 7, c. 2, la marque parmi les villes qui étoient au bord de ce fleuve du côté de l'orient. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Corigaza, au lieu de Sori. gaza. 1. SOS, petite ville de France, dans le bas Armagnac, élection d'Aftarac. Quelques-uns veulent que cette ville foit ancienne, & qu'elle ait été la capitale des anciens Sontiates ou Sotiates. Voyez ces deux articles. Sos eft encore reniarquable pour avoir donné la naissance à Jean Silhon, conseiller d'état ordinaire, de l'académie françoise. Il y a une collégiale. Il y a une forêt dite UN DE Sos; elle contient mille fix cents deux arpens & trois quarts, & elle est de la maîtrise de Pamiers. 2. SOS, bourg d'Espagne, aux frontieres de la Navarre. Il est fort considérable, & a un fort beau château, où naquit Ferdinand V, dit le catholique. * Délices d'Espagne, p. 668. SOSA ou Soza, ville de la Dandarique, selon Tacite. Voyez DANDARIENS, SOSANDRA, ifle qu'Etienne le géographe met aux environs de l'isle de Créte. SOSCONIANA. Voyez CORCONIANA. SOSCUM, nom d'un lieu dont parle Cédrène. Au lieu de Soscum, Curopalate lit Suscum, & il paroît qu'il est question d'un lieu de la Bulgarie. * Ortel. Thef. SOSIANA, ville épiscopale d'Afrique dans la Byzacene. Numidius son évêque souscrivit à la lettre adressée à l'empereur Constantin. * Harduin. Collect. conc. t. 3, p. 741. SOSIBES. Jules Capitolin, in M. Antonini vita, compte les Sofibes au nombre des peuples qui avoient conspiré con. tre l'empire Romain, sous Marc Antonin le Philosophe. On croit que ces Sosibes habitoient aux environs de la Sarmatic Asiatique. SOSICURÆ, ville de l'Inde, en-deça du Gange: Ptolomée, 1.7,c.1, qui la marque dans le golfe Colchique, la donne aux peuples Carei. Castald veut que le nom moderne soit Jacamcuri. SOSIPPUS-PORTUS, port de l'Arabie heureuse, sur la côte du golfe arabique. Ptolomée, 1.6, c.7, quile donne aux peuples Elifari, le place entre Musa Emporium & Pfeudocelis. SOSIRATE, ville de l'Elymaïde, selon Pline, 1.6, c. 7, qui dit qu'elle étoit sur le mont Cafirus ou Chafirus, comme lisent quelques manuscrits. SOSPELLO, petite ville des états de Savoye, au comté de Nice; sur la route de Nice à Coni, entre Tuet & Molinet. C'est la capitale d'un des quatre vicariats du comté de Nice. Les François la prirent en 1692, & elle fut rendue au duc de Savoye par la paix faite en 1696.* De l'Ifle, Atlas. SOSSEMBRE OU SESSENBRE, nom que les Arabes donnent à un bourg de la Terre-Sainte, à une lieue & demie de Zabulon, vers le midi, & qui étoit anciennement une ville de cette tribu. Tous les Juifs & les Grecs de ce pays assurent que les sept freres Machabées, qui souffrirent le martyre avec leur mere, du tems qu'Antiochus pilla le temple de Jerufalem, étoient natifs de ce lieu. Ce prince exerça contre eux cette cruauté, à cause du refus qu'ils firent de manger des viandes défendues par la loi. Sainte Héléne fit bâtir une église dans l'endroit où étoit leur maifon; & les Maures l'ont convertie en mosquée, quoiqu'ils foient en petit nombre de ce côté-là. La plupart des habitans de Sossembre font grecs, & ils y ont aussi bâti une église. Ils font tous riches; ce qui provient de la bonté & de la fertilité du terroir. Le bourg de Sossembre est situé sur un cô teau, entre deux montagnes couvertes de vignes & d'oliviers, avec de beaux jardinages; ce qui en rend le séjour très-agréable. * Corn. Dict. Le pere Eufebe Roger, TerreSainte, l. 1, c. 9. SOSSINATI, peuples de l'isle de Sardaigne: Strabon, 1.5, p. 225, les compte au nombre des quatre peuples montagnards, qui habitoient dans des cavernes, & qui bien qu'ils euffent des terres propres à porter du bled, les négligeoient, aimant mieux piller les terres des autres, tantôt dans l'isle, tantôt dans le continent opposé, fur-tout les terres des Pifans. Ces Soffinati pourroient être les Solcitani de Ptolomée. 2 SOSSIUS, fleuve de la Sicile: Ptolomée, 1.3, c. 4, le marque sur la côte méridionale, entre la ville Pintia & l'embouchure du Heuve Isburus. Le nom moderne est Calta Bellota, felon Fazel, & Pulici, selon Léander. SOSTEUM, ville d'Egypte, selon la notice des dignités de l'Empire. SOSTHENIS, ville de la Macédoine. Ptolomée, 1. 3, c. 13, la donne aux Theslaliens. SÓSTHENIUM, lieu de la Thrace, au voisinage de Constantinople, selon Nicéphore Calliste, 1.7, c. 50. 11 ajoute que ce lieu étoit aussi appellé MICHALIUM, parce que l'Archange faint Michel y étoit souvent apparu. Pierre Gilles croit que c'est l'ancienne ISIDIS BACCA & il ajoute que ce lieu est présentement nominé Aloma ton. SOSTIACA, ville de la Dace Ripense, selon la notice des dignités de l'Empire. SOŠUNG, ville de la Chine, dans la province de Kiagnan, au département de Ganking, dixiéme métropole de la province. Elle est 1d 17 plus occidentale que Pe kin, sous les 31d 3' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. SOSXETRA, ville de la Gédrosie, selon le texte grec de Ptolomée, l. 6, c. 21. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Soxtra, au lieu de Sofxetra. C'est la Sedratyra d'Ammien Marcellin. SOTANIS. Voyez SOGANE. SOTCHEON (le pays de) étoit autrefois poflédé par des Tartares appellés Ynechi: les Turcs s'en emparerent enfuite. Les Chinois en firent ensuite la conquête, & lui dọnnerent le nom de Tsieou-Tsuen-Kiun, c'est-à-dire, province de la fontaine du vin, parce que près de la ville de Sottheon, il y a une fontaine dont l'eau a gout de vin. Il faic aujourd'hui partie du Chensi. Du tems de M. Paul, la plus grande partie de ce pays étoit idolatre: il y avoit parmi cux quelques chrétiens. On trouve dans ce pays beaucoup Liiiiij de rhubarbe. Hist. générale des Huns, par M. de Guignes, 1. 2, p. 1x. SOTERA. Voyez SOTIRA. SOTEROPOLIS, ville dont parle Porphyrogenete, qui dit que de son tems on l'appelloit Pythia. Zonare nous apprend que cette ville avoit des bains d'eau chaude, où l'empereur Conftantin le Grand fur empoilonné. Ortelius croit que Soteropolis étoit dans l'Asie mineure, aux environs de Nicomédie. Dans les réponses des patriarches d'Orient, il est fait mention d'une ville nommé SOTERIOPOLIS, & Nicéphore Calliste fait mention d'un siége épiscopal de ce nom, uni avec un autre siége qu'il appelle ALAMA. SOTERUS, port du golfe Arabique. Diodore de Sicile, l. 20, le place du côté de l'Afrique. Peut-être est-ce le Theon Sotera de Strabon & de Ptolomée. en SOTHERTON on SUTTERTON, village d'Angleterre, dans Lincolnshire, & dans la partie septentrionale du Holland. Ce petit village n'est remarquable que parce qu'autrefois il étoit fur le rivage de la mer, & maintenant il est à plus de deux milles. L'Océan s'étant retiré peu à peu de ce côté-là, à mesure qu'il avançoit d'un autre, a laisse près de Sotherthon de grands bancs de sable, que les habitans du pays appellent falt hils, c'est-à-dire, collines falées. Délices de la Grande Bretagne, p. 182. SOTIANI. Athénée donne ce nom à un peuple Celtique. Voyez SONTIATES. Ga SOTIATES, peuples de la Gaule, marqués dans l'Aquitaine par César. De Longuerue, Descr. de la Fr. part. I, p. 198, remarque que le nom de ces peuples est corrompu en celui de Sontiates, dans plusieurs éditions des commen. taires de Céfar, Le géographe Samson, ajoute-t-il, a deviné que ces Sotiates étoient les mêmes que ceux de Leictoure, fans s'appuyer sur l'autorité d'aucun ancien ou moderne. La plupart des autres auteurs veulent que les Sotiates ayent pris leur nom d'une ville appellée Sotia, qu'ils disent être la même que Soz, petite ville de Gascogne, dans le vardant ; mais comme les anciens, après César, n'ont fait aucune mention de ces peuples Sotiates, qu'on ne voit point que Soz ou Sotia, ait eu d'existence avant le dixième fiécle, il est aujourd'hui impossible de deviner la position de ces peuples Sotiates, & de quelques autres marqués dans les commentaires de Céfar, puisque ces peuples peuvent avoir été confondus avec d'autre peuples par Auguste, au tems qu'il fit la nouvelle division de l'Aquitaine. Outre cela ces noms, qui n'étoient plus d'usage, ont été aisément corrompus pat les copistes, qui écrivoient ce qu'ils ne connoissoient point du tout. Ce qui a donné lieu à des conjectures mal fondées. Certains écrivains, qui n'ont pas plus de cinq ou fix cents ans d'ancienneté, ont prétendu que Sotia étoit la même ville qu'Aire, en Gascogne; mais il n'y a aucune apparence de s'en rapporter uniquement à des gens qui ont vécu dans un fiécle si ignorant. Voyez SONTIATES. 1. SOTIRA, ville de l'Arie, selon Ptolomée, 1. 6, 6. 17. C'est sans doute la même qu'Etienne le géographe donne aux Arieni. 2. SOTIRA, ville de l'Asie mineure, dans la Cappadoce. Elle étoit détruite du tenis de Pline, l. 6, 6.3. 2. SORTIRA, ville de la Parthiéne. Arrien, in Syriac. parle de cette vile. SOTTAVENTO ou SOTOVENTO. On appelle ainsi la partie méridionale des isles Antilles. Les Espagnols leur ont donné ce nom à cause qu'elles sont effectivement sous le vent à l'égard de celles de Barlovento. Les principales de ces illes font: 1. SOTTEVILLE, village de France, dans la Normandie, & un quart de lieue de la ville de Rouen. Il est du côté du mail, après qu'on a traversé le pont de bateaux pour paller la Seine. On y trouve un couvent de capucins, dont l'église est fréquentée pendant tout l'été par quantité de bourgeois les dimanches & les fêtes. Ce village est renommé par son excellente crême. 2. SOTTEVILLE, paroisse de France, dans la Normandie, au diocèse de Coûtance, élection de Valogne. Le seigneur nomme à la cure, aussi-bien qu'à une bonne chapelle titrée, qui est dans la cour de son château. Il y a aussi un prieuré, qu'on appelle Cloullon, & où demeure un religieux prémontré de Blanchelande. Il se tient dans le territoire de Sotteville deux foires, aux deux saints Michel. SOTTIATES. Voyez SONTIATES & SOTIATES. SOTWEDEL, ville d'Allemagne, dans la vieille Marche de Brandebourg, sur la riviere d'letze, un peu au-dessous de l'endroit où cette riviere reçoit la Dune. Jaillot, Atlas, écrit Soltwel. Voyez ce mot. On dit que l'empereur Charlemagne fit bâtir cette ville des ruines d'un ancien lieu, qu'on appelloit Heliopolis, & qu'il fit abattre la statue du soleil qu'on y adoroit. Sotwedel, ou Soltwedel, veut dire la vallée du Soleil. SOVA, contrée de l'Abissinie, au royaume de Bagamedri, avec un bourg de même nom. On la nomme autrement Sawa, selon Baudrand, qui en fait un royaume au voisinage du Nil. SOUABE. Voyez SUABE. SOUADOU ou SOVADOU, ile de l'Océan Indien, & l'une des Maldives. Davity met cette ifle à quatre-vingts lieues de celle de Malé, la principale des Maldives, & il dit qu'il faut paller la ligne pour y aller. C'est, ajoute t-il, le heu où le roi du pays envoye en exil ceux qu'il veut punir de quelque faute, à cause que cette isle est fort petite, & que les navires étrangers y abordent rarement. Les habitans en sont rudes & grossiers, & ont leurs maisons distinguées par rues, sans aucunes villes. Selon de l'ifle, Atlas, on donne le nom de Souadou, non à une seule isle, mais à un amas d'ifles, situées partie sous le second, partie sous le troisieme degré de latitude méridionale, au midi des isles d'Adoumatis, qui en font séparées par un large canal, appellé le canal de Souadou, & au nord des isles d'Addou, qui en font affez proches. SQUAKEN, nom d'une petite isle de la mer. Voyez SUAQUEN. SOUALEC. Petit de la Croix, l. 4, c. 26, dans son histoire de Timur Bec, donne ce nom à une montagne qui s'étend dans les deux tiers de l'Inde. SOVANO, cap d'Italie, dans le royaume de Naples, sur la côte de la Calabre ultérieure, aux confins de la Calabre citérieure, & à l'entrée du golfe de Sainte Euphémie, selon Corneille, Ditt. & Maty, Dit. qui ajoutent que c'est le Lampetes ou Lametum promontorium des anciens. Ils ne s'accordent guères avec Magin, qui appelle ce cap Capo Suvaro, & qui veut que ce soit l'ancien Brettium promontorium. On a sans doute voulu dire Brutium, mais ce n'est pas l'ancien nom de Suvaro que les anciens ont nommé Lametum. Voyez CAPO SUVARO & LAMETIA. SOUASTRE, bourgade de France, dans l'Artois, au bailliage d'Arras. C'est le chef-lieu d'une terre, qui fut érigée en comté l'an 1676, en faveur de la maison de Bonnieres. SOUBIZE, ville de France, dans la Saintonge, élection de Marennes, avec titre de principauté. Cette petite ville, qui n'a pas plus de huit cents habitans, est située sur la Charente, à deux lieues au nord de Brouage, & à cinq lieues de la Rochelle, sur une éminence. Elle a donné le nom à une branche de l'illustre maison de Rohan. Elle avoit appartenu auparavant, & pendant long-tems, à la maison de Parthenay, sous le titre de baronnie. Il y a dans Soubize un petit chapitre dédié à faint Pierre, & composé d'un prieur & de trois chanoines, dont il y en a un qui est vicaire perpétuel. La maison de Soubize nomme à ces bénéfices. L'ile de Madame, qui est à l'embouchure de la Charente, en dépend, aussi-bien que le fort Lupin, bâti en 1688, pour aider à défendre l'entrée de cette riviere. L'église collégiale a été ruinée, & ses revenus sont réunis au prieuré-cure. Les eaux minérales de Soubize se trouvent au lieu nomme Roufiltaffe, & font appellées néanmoins plus communément les eaux de la Rouillaffe. Un médecin du pays les a mises en quelque réputation. L'air de ce lieu elt fi bon, & les eaux font si salutaires, que les malades des environs, & particulierement ceux de Rochefort, s'y font trans porter, & y recouvrent affez fouvent la santé. Le parc de Soubize est très-beau. Il est borné par la mer, par le havre de Brouage', par la Charente, & par la grande terre. La principauté de Soubize comprend fept grofles paroiffes, qui forment un petit pays. Elle vaut douze mille livres de reme. SOUDAK, ifle du pays de Crim. D'Herbelot, Bibl. orient. dit que cette ifle est peu éloignée de la terre, & près d'une montagne fort haute. SOUDAY, bourg de France, dans le Maine. Ce bourg est très-peuplé. SOUDEILLES, marquisat de France, dans le Limoufin, élection de Tulle. Ce lieu releve du présidial & de la fénéchauffée de Tulle. : SOVENOCALCHI, peuples de la Sarmatie asiatique. Ils font placés fur le bord du Port-Euxin par Ptolomee, 1.5, c. 9. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, au lieu de Sovenocalchi, lit Saanocolchi. SOUESME, bourg de France, dans le Berry, diocèse de Bourges, élection de Romorantin, dans l'étendue de la Châtellenic de la Ferté-Imbauld. Ce lieu est nommé dans un titre de l'an 634, qui est la fondation de l'abbaye de faint Julien d'Auxerre. L'évêque Pallade, selon qu'il se lit dans la diplomatique, p. 465, donna à ce nouveau monastère la troisième partie d'un lieu nommé Sissima in pago Betorico, réservant les deux autres tiers pour l'entretien du luminaire de sa cathédrale. Outre la retlemblance du nom, ce qui détermine à reconnoître Souesime dans Sifima, c'eft que faint Julien martyr de Brioude, est le patron de l'églife, de même qu'au monastère d'Au xerre. SOUGOULGAN. Petit de la Croix, dans son histoire de Timur-Bec, 1.3, c. 6, appelle ainsi un passage du Mogolistan, où il dit qu'on s'affembloit pour le payement des droits du roi. I. SOUILLAC on SOULIAC, en latin Solliacum ou Sublacum, abbaye de France, dans le Quercy, an diocèse de Cahors, dans une vallée très-graffe & très-fertile, fur le bord du ruiffeau de Borese, allez près de la Dordogne. C'est une abbaye d'hommes de l'ordre de faint Benoît, fous le titre de fainte Marie de Souillac. On rapporte sa fondation à saint Eloy, évêque de Noyon en 655, & on veut que Louis le Débonnaire en ait été le reftaurateur en 806, du vivant de l'empereur Charlemague son pere. Il feroit peut-être plus probable d'en rapporter la fondation à Gérault de faint Céré, abbé d'Aurillac en Auvergne, qui étoit des environs de Cahots, & d'une illuftre maison, en 962: Il est du moins certain que Souillac fut donné au monastère d'Aurillac en 930 par Frotard, vicomte de Turenne. Ce monastère est présentement de la congrégation de faint Maur, & il a dans fa dépendance plus de quatre vingts paroiffes ou prieurés, dont la présentation appartient à l'abbé. Autrefois l'abbé d'Aurillac gouvernoit ce monastère par ses doyens, & aujourd'hui cette abbaye vaut quatre mille cinq cents livres de revenu à fon abbé. Il s'est formé, à l'occasion de ce monastère, une petite ville, qui fait l'article suivant. 2. SOUILLAC Ou SOULIAC, ville de France, dans le Quercy, élection de Figeac. Cette petite ville, sur la Borèse, près de la Dordone, à trois lieues de Sarlat, s'est formée peu à peu auprès d'une ancienne abbaye, qui lui a donné fon nom. On ne la mettroit pas au nombre des villes, fi elle n'étoit fermée de murailles, & entourée de foflés. Son église principale est dédiée à faint Clair. Toutes ses maisons ne font que de bois, & le bas n'y sert que d'écuries, à cause que la ville est située dans un pays très-marécageux. * Corn. Dict. Jovin de Rochefort, voyage d'Espagne & de Portugal. SOUKESSEL, canton d'Ahuas, dans la Perse. Il y a dans ce canton une montagne qui vomit continuellement du feu. Les flammes ne paroiffent que la nuit: le jour on en voit fortir que de la fumée qui s'éleve en colonne jusqu'au ciel. La nuit ce fen éclaire les environs. * Manuscrit de la bibliotheque du roi. SOULAIRE, village de France, en Beauce, au diocèle de Chartres, à deux lieues de cette ville, tiraut vers Galardon, à demi-lieue ou environ de la riviere d'Eure. Cene terre étoit fur la fin du seiziéme siécle dans la famille des Viole. Georges Viole y vint au monde l'an 1,598. Ce nom eft connu parmi les écrivains de la congrégation de faine Maur. Le nouveau pouiller de Chattres dit que la cure de saint Jacques & faint Philippe de Soulaire est à la nomi nation du chapitre de Charites. 1. SOULE, pays de France, au gouvernement militaire de Guyenne & de Gascogne, dans les Pyrendes, & enclavé entre le Béarn & la baife Navarre. Le pays de Soule est habité par les Basques, & les Pyrénées le téparent du val de Roncal en Navarre. Pline fait mention de certains peuples vers les Pyrénées, qu'il nomme Stoillates; il est probable que ces Sibillares sont ceux de Soule, parce que nous voyons dans notre ancien historien Frédegaire, que le véritable nom de ce pays étoit Subala: il a éré corrompa depuis en Sola: il étoit des anciennes dépendances des Tarbellins, & il a toujours été da diocèse d'Acqs, capitale des Tarbelliens, jusqu'après le milieu de l'onziéme fiécle. Ce fut pour lors, qu'Etienne, évêque d'Oléron, appuyé par Salamace, vicomte de Soule, s'empara de la jurisdiction spirituelle de toute la Soule, & en dépouilla l'évêque d'Acqs. Le véritable nom da vicomte Salamace étoit Raymond Guillaume: les descendans mâles jouirent de ce vicomté jusqu'à l'an 1150. Ce fut alors que la vicomtelle Navarra, dame de ce pays, épousa un seigneut nommé Auger de Miramont, à qui elle apporta ce viconté, qui demeura dans cette maison jusqu'à l'an 1306 ou environ. * Longuerue, Desc. de la France, part. 1, P. 213. Ce fut pour lors qu'Auger, vicomte de Soule, qui descendoit par måles de cet ancien Auger de Miramont, ne voulant point se foumettre aux Anglois, qui potsédoient le duché de Guyenne, remit à Philipe le Bel le pays de Soule, avec le château de Mauléon, ville capitale de ce petit pays, & se retira dans la Navarre, où Philippe donna le château de Rada à ce seigneur & à ses descendans, lesquels ont pris le surnom de Mauléon, à cause du lieu de leur otigine. Après la prison du roi Jean, & le traité de Bretigny, les Anglais se rendirent maître da pays de Soule, dont ils jouirent près d'un siécle; mais fous Charles VII, après la prise d'Acqs, & des autres villes de Gascogne, la Soule, avec sa capitale Mauléon, se rendit aux François. Ce pays a de grand priviléges; &, quoiqu'enclavé entre le Bearn & la baffe Navarre, il est une des dépendances de la Guyenne. L'an 1620, Louis XIII, ayant érigé un parlement dans la ville de Pau, mit sous fon reffort-la Soule; mais peu après les états de ce pays, s'étant affemblés, ne voulurent point se soumettre à la jurisdiction de ce nouveau parlement, niêtre distraits du reffort de celui de Bourdeaux, qui s'est opposé fortement de son côté à cette distraction. Leur pays s'appelle aussi quelquefois la vallée de Soule: il est situé le long du Gave-Suzon, & comprend environ soixante-neuf paroiffes. Ses montagnes sont couvertes de bois propres pour la marine; mais il n'est pasaifé de les transporter. Cette vallée est un pays d'états, ausquels tous ceux qui ont des fiefs ont droit d'assister avec les dépurés des sept cantons, Le pays n'est pas riche. Les habitans vont en partie gagner leur vie en Espagne. 2. SOULE, (La) riviere de France, dans la Normandie, au diocèse de Coûtances, en latin Subola, Sola, ou Sulla. Cette riviere naît auprès de Montabot, & paffe par Villebandon, & par la Haye-Bellefond, ci devant dite la Haye sur Soule, entre Dangy & Cenilly, Pont-Brocard & Cenilly, Cerify & Cenilly, Montpinçon & Cenilly, au pont de la Retoure, où elle reçoit la Soulette ; & après s'être grossie des eaux de Surville, de la Salle, des Planches, de Savigny, du Ridel & de la Bonneau, elle palle entre Ouville & Belleval, Courcy & Nicorps, aux Moulins de Riguet & de Soule, à l'extrémité du fauxbourg de Coutances; delà elle reçoit les ruisseaux de Guesne, de Bulfard & de Mandouit, pour aller s'unir à la riviere de Sienne au pont de la Roque. Quoique la Soule n'ait que fix à sept lieues de cours, elle ne laisse pas d'être fort poissonneufe. On dit que le nom de Soule lui a été donné, parce qu'elle pasle au milieu de la paroisse de ce nom, au lieu qu'elle coule à l'extrémité des autres paroilles, & les légaτα : les unes des autres. * Corn. Dict. Vaudôme, Mémoires géog. 3. SOULE, bourg de France, dans la Normandie, au diocèse de Coûtances, élection de Saint-Lo. C'est un archiprêtré à la nomination du chapitre de Coûtances. Il y a un grand bois taillis qui appartient au seigneur, & dépend du marquifat du Mesnil-Garnier. SOULIAC. Voyez SOUILLAC. 1. SOULIERS, caftrum de Soleriis, bourg de France, dans la Provence, viguerie d'Hieres, au couchant de Cuers. On y voit un couvent de capucins. Son territoire est agréable, & abondant en fruits du pays, & c'est la patrie du poëte provençal Antoine de Arena. 2. SOULIERS, château de France, dans la province de la Marche. Il est remarquable pour avoir été le lieu de naisfance de François Tristan l'Hermite, gentilhomme ordinaire de Gaston de France, frere du roi Louis XIII. Il étoit de l'académie françoise, & on a de lui plusieurs pièces de théâtre. SOULLANS, bourg de France, dans le Poitou, élection des Sables d'Olonne. Ce bourg est fort peuplé. SOULONDRE, riviere de France, dans le bas Langue. doc. Elle naît à deux bonnes lieues de Lodève, passe entre la ville de ce nom & le château de Montbrun, au-delfous duquel elle se joint avec la Lergue. ول SOULOSSE, Solimariaca, village du duché de Lorraine, dans le diocèse de Toul, office de Neu-Château. C'est une annexe de la paroifle de S. Elophe, & c'étoit autrefois une ville, dont l'itinéraire d'Antonin fait inention. Il en est aufli parlé dans les capitulaires de Louis le Débonnaire. Ce lieu est situé au bord de la riviere de Vair, au pied de la montagne de Saint-Elophe. SOUMELPOUR, petite ville d'Asie, dans les états du Mogol, au royaume de Bengale, sur la riviere de Gouel. Cette ville, qui est environ à trente lieues d'Ougly, vers le couchant, a ses maisons faites de terre, & couvertes de branches de cocos. * Tavernier, Voyage des Indes, l. 2, 6. 17. vertes SOUMENAT, nom d'une ville des Indes, située au-delà du fleuve Indus, sous le cent fixieme dégré de longitude, & le dix septième de latitude septentrionale. * D'Herbelot, Bibl. or. Cette position répond justement à celle de la ville de Vi. fapour, capitale du royaume de Décan; car le cent fixieme dégré de Naffireddin & d'Ulugbeg est le cent seizième des géographes modernes. Cette ville de Soumenat a donné le nom à une grande province, qui fut conquise l'an 410, de l'hégire par Mahmoud, fils de Sebekteghin, premier sultan des Gaznevides; & parce que ce pays étoit rempli de choses rares & curieuses, ce conquérant y voulut séjourner une année entiere, & l'on dit même qu'il eut dessein d'y transporter le fiége de fon empire, qui étoit établi dans la ville de Gaznin, ou Gaznah. : Pendant que Mahmoud demeura dans cette ville, on voulut lui faire voir ce qu'il y avoit de plus considérable; on le conduisit d'abord dans un temple des Indiens, au milieu duquel on voyoit une idole suspendue en l'air : & comme il la regardoit avec admiration, les plus habiles, de ceux qui étoient auprès de lui, lui firent entendre que cette idole étoit de fer, & que les murailles étant couvertes d'aimant, il étoit fort naturel que la statue, attirée également de tous côtés par la vertu magnétique de ces murailles, demeurât ainsi suspendue en l'air. En effet le sultan Mahmoud ayant ordonné la démolition de ce temple, un de ses côtés ne fut pas plutôt abattu, que l'idole fut brisée par le commandement du même sultan. Cette idole étoit différente de celle qui portoit le nom de Sanam Soumenat. L'idole de Soumenat, qui étoit l'objet de l'adoration & du culte de tous les Indiens, qui y faifoient de fréquens pélerinages, étoit de pierres, & d'une énorme hauteur, quoiqu'elle eut la moitié du corps sous terre. C'est du nom de cette idole que la ville & la province avoient tiré le leur, selon le rapport de Khondemir & du Nighiaristan. L'auteur du Giâme Alhakaïat dit que l'on fit voir dans le même pays, au sultan Mahmoud, une mine d'or, si abondante, que ce métal poussoit hors de terre, & s'étendoit en diverses branches, comme s'il eut été végétal. Dans ce même lieu ce sultan apprit que la mine des rubis, hauts en couleur, appellés vulgairement escarboucles, qu'il cher choit, ne se trouvoit point dans le continent des Indes, mais dans l'isle de Sérandib, que nous appellons aujourd'hui Céilan. SOUPHRIERES, montagne de l'Amérique septentrionale, dans l'ifle de la Guadaloupe. C'est une des plus hautes de l'isle. Elle n'est pas éloignée du bourg du Bailly. Le sommet des montagnes voisines, au milieu desquelles elle est située, est tout pelé. On n'y voit que des fougeres, & quelques méchans petits arbrilleaux chargés de mousse; ce qui vient du froid continuel qui regne dans ces lieux élevés, des exhalaisons de la souphriere, & des cendres qu'elle vomit quelquefois. A mesure que l'on monte on découvre de nouveaux objets. On voit à plein la Dominique, les Saints, la Grande Terre, & Marie Galante; & plus haut, on découvre à clair la Martinique, Mont-Sarat, Nièves, & les autres isles voisines. Il n'y a peut-être pas un plus beau point de vue au monde; mais il est situé dans un endroit incommode, & trop proche d'un voisin très dangereux. Le pere Labat, Voyages aux isles françoises de l'Amérique, qui me fournit cette description, & qui a eu la curiosité d'aller voir cette montagne, continue ainfi. Quand nous eûmes marché environ trois heures & demie, en tournant autour de la montagne, & montant toujours, nous nous trouvames dans des pierres brûlées, & des cendres blanchâtres, qui sentoient très-fort le soufre. Plus nous montions, plus la cendre augmentoit. Enfin nous nous trouvames sur la hauteur. C'est une vaste plate-forme inégale, couverte de monceaux de pierres brûlées de toutes fortes de grosseur. La terre fumoit en bien des endroits, & furtout dans ceux où il y avoit des fentes & des crevasses, où nous ne jugeâmes pas à propos de nous aller promener; côté, , pour gagner le pied d'une élévation, qui peut avoir dix à douze toises de hauteur, & quatre fois autant de circonférence. C'est un amas de groffes pierres blanches & calcinées: on l'appelle le piton de la souphriere. Comme il n'y avoit ni cendre ni fumée, nous y montâmes sans crainte, & nous vîmes au-dessous de nous, du côté de l'est, la bouche de la souphriere. C'est un trou ovale, qui me parut de dix huit à vingt toises de large. Ses bords étoient couverts de grosses pierres mêlées de cendres & de morceaux de soufre. Nous étions trop éloignés pour en pouvoir connoître la profondeur, & nous n'ofâmes en approcher davantage; d'ailleurs il en sottoit de tems en tems des tourbillons d'une fumée noire, épaitse, fulphurée, mêlée d'étincelles de feu, qui ne laissoit pas de nous incommo. der, quand le vent les portoit du côté où nous étions. Il y a une autre bouche beaucoup plus petire, qui paroît comme une voute ruinée. Il en sortoit aufli une grosse fumée, & beaucoup d'étincelles. Tous les envirors de ces deux bouches étoient pleins de fentes & de crevasses, qui rendoient beaucoup de fumée; ce qui marque que toute cette montagne eft creuse, & comme une grande cave pleine de feu & de foufre, qui se consume peu à peu, & qui à la fin fait affailler la voute, & y cause des crevasses & de nouvelles ouvertures. Nous demeurâmes plus de deux heures sur le piton pour nous reposer, & jouir de sa belle vûe. Nous ne laissames pas de nous approcher de la grande bouche, dont l'abord m'avoit paru moins dangereux que celui de la petite. J'y fis jetter de grosses pierres, & contre tout ce qu'on m'avoit dit, nous ne vîmes point augmenter la fumée, ni les étincelles. La terre résonnoit sous nos pieds ; & quand on la frappoit avec un bâton, presque coinme si nous avions éré sur le pont d'un vaisseau. Dès que nous remuyons quelques groffes pierres, la fumée sortoit auffi tôt. Toutes ces pierres font légeres, & fentent beaucoup le soufre. J'en fis apporter quelques-unes, avec des morceaux de soufre. Quoique nous fussions alors dans la plus grande chaleur du jour, il faifoit un air extrêmement froid sur le piton. Je crois qu'on auroit bien de la peine à résister au froid qu'il y doit faire pendant la nuit. Il y a des Négres qui y vont chercher du soufre pour le vendre ; il faut le purifier avant de s'en servir. Ils prennent un autre chemin que celui par lequel nous étions venus; nous le cherchâmes, & le suivîmes quand nous eûmes trouvé leurs traces, & nous trouvanmes qu'il étoit plus aisé que le nôtre, quoiqu'il nous parut plus long. Nous descendîmes donc par le côté opposé à celui par où nous avions monté. Environ à deux cents pas plus bas que la bouche, nous trouvâmes trois petites mares d'eau trèschaude, éloignées de quatre à cinq pas l'une de l'autre. La plus grande pouvoit avoir une toise ou environ de diame mais DOUS primes à tre: |