Images de page
PDF
ePub

après le Don & le Dée où cette espéce de poisson se rencontre en plus grande quantité. Outre la grande consommation qui s'en fait sur les lieux même, on en transporte près de cent tonnes par an hors du pays. Cette riche pêche se fait dans l'espace d'un mille de pays, & pendant deux ou trois mois de l'été, aux environs du village de Germach. On en trouve aussi quelques-uns dans le cours de cette riviere; mais en moindre quantité qu'au lieu désigné ci-dessus. Les pêcheurs se mettent de nuit sur l'eau, dans des canots d'ozier, environnés de cuir, & fuivant les saumons à la trace, ils les dardent avec des bâtons pointus, & les prennent à la main; de jout ils les attendent fur le bord de l'eau. * Dél. de la Grande Bretagne, p. 1116 & 1342.

SPEZZE, SPECIE, OU SPECIA, ville d'Italie, dans l'Etat de Génes, au fond du golfe auquel elle donne son nom, vers les confins de la riviere de Magra. Cette ville est située à quatre milles de Porto-Venere, & à sept milles de Sarzane, dans un terroit fertile & agréable, ce qui a porté les Génois à y bâtir des maisons de plaisance. * Magin, Atlas Ital.

LE GOLFE DE LA SPEZZE est entre la bouche de la Magra au levant, & Porto-Venere au couchant. Il s'étend au septentrion, & outre la ville qui lui donne son nom, on voit sur la côte le village & le port de Lericé, & le fort de Sainte-Marie qui le défendent des corsaires. Au milieu du golfe on a une source d'eau douce, qui s'éleve en bouillonnant jusqu'au-dessus de l'eau salée, en forte que les vaisseaux y peuvent prendre leur provision d'eau douce. * Baud. Dict.

SPHA, ville ou bourgade de la Parthie, selon Ptolomée, l. 6, c. 5.

SPHACTERIA, isle du Péloponnése, sur la côte de la Messenie, vis-à-vis de la ville de Pylos. On la nommoit auffi Sphagia; Pline, 1. 4, c. 12, comprend trois isles sous le noin de Sphagia; mais deux de ces isles ne sont proprement que des écueils. La troisiéme qui étoit la plus grande s'appelloit Sphagia & Sphacteri, comme le disent positivement Strabon, 1.8, p.359, & Etienne le géographe. Le nom de Sphacteria paroît néanmoins le plus ulité, & c'est ainsi qu'elle est appellée par Thucydide, 1. 4, p. 256, par Diodore de Sicile, 1. 13, c. 24, & par Paufanias, l. 4, c. 36, qui, après avoir dit que l'ifle de SpaEtérie est vis-à-vis du port de Pylos, ajoute: Il est assez ordinaire que des lieux obscurs & inconnus par eux-mêmes deviennent tout à coup célébres, pour avoir servi de théâtre aux jeux de la fortune, ou à quelque évenement confidérable; c'est ce qui est arrivé à l'isle de Sphactérie. La dé. faite des Lacédémomiens la tira de cette obscurité où elle étoit, & du tems de Paufanias on y voyoit encore dans la citadelle une statue de la victoire que les Athéniens y avoient laissée, pour monument de l'avantage qu'ils avoient remporté sur Lacédémone. Paufanias, l. 1, c. 13, déclare dans un autre endroit, que ce qui s'étoit passé dans l'ifle de Sphactérie, où les Athéniens commandés par Démosthene avoient eu quelque avantage, étoit plutôt une ruse de guerre, &, s'il faut ainsi dire, un larcin qu'une victoire.

SPHÆRIA, isle du Péloponnése, sur la côte de l'Argolide, sous la domination de Træzéne. Cette ifle, dit Paufanias, l. 2, C. 32, est si près du continent, que l'on y peut pasler à pied; elle s'appelloit originairement l'isle Spherie; mais dans la suite on lui donna le nom d'isle Sacrée. Sphérus, qui selon les Træzéniens, fut l'écuyer de Pelops, étoit inhumé dans cette isle. Ethra, fille de Pitthée, femme d'Egée, & mere de Thésée, fut avertie en songe par Minerve d'aller rendre à Spherus les devoirs que l'on rend aux morts: étant venue dans l'isle à ce dessein, il arriva qu'elle eut commerce avec Neptune. Ethra après cette aventure, confacra un temple à Minerve surnommée Apaturie, ou la Trompeuse, & voulut que cette ifle, qui s'appelloit l'ifle Sphérie, s'appellat a l'avenir l'ifle Sacrée. Elle institua aussi cet usage que toutes les filles du pays, en se mariant, consacreroient leur ceinture à Minerve Apaturie. SPHAGEÆ, ville du Péloponnése, dans la Laconie, selon Xenophon, Gracor. 6.

SPHAGIA. Voyez SPHACTERIA & PROTE. SPHAGITES, promontoire de Scythie: Etienne le géographe en fait mention au mot Σφακτήρια.

1. SPHECIA, ville de l'Eubée, selon Etienne le géographe, qui cite Lycophron.

2. SPHECIA; Lycophron cité par Euftathe donne ce nom à l'ifle de Cypre.

SPHENDALA, bourgade de l'Attique, dans la tribu Hippothoontide, selon Etienne le géographe & Hélyche. Cette bourgade est aufli connue d'Hérodote, in Cal. liope.

SPHETIA, ville de l'Illyrie, dans l'Albanie: Chalcondyle rapporte que cette ville fut prise d'allaut par Amurat II, qui la pilla, & en fit paffer tous les habitans au fil de l'épée. Ortelius dit qu'à la marge de son exemplaire on lisoit Sphetisgradum; le traducteur rend Sphetia par Sphetisgrade. Les Grecs appellent cette ville Oxypirgium, & les Turcs Siurige, selon Leunclavius.

SPHETTUS, municipe de la tribu Acamantique, selon Etienne le géographe. Paufanias, l. 2, c. 30, en fait une bourgade de l'Attique; ce qui revient au même, & dit qu'elle fut fondée par Sphettus, fils de Troezen. Phavorinus lit Sphittos pour Sphettus. Il est souvent fait mention de cette bourgade dans les orateurs & autres écrivains grecs. Le vinaigre y étoit fort piquant, & les personnes fort satyri. ques, comme nous l'apprennent Ariftophane & Athénée. Spon, dans la liste des bourgs de l'Attique, rapporte une inscription qu'il avoit vue à Constantinople, chez M. de Nointel ambassadeur, qui l'avoit apportée d'Athénes. On lisoit ces mots :

ΔΗΜΗΤΙΟΣ ΔΗΜΗΤΡΙΟΥ ΣΦΗΤΤΙΟΣ.

Dans une autre inscription qui se voit sur la base d'une statue à Eleufine, on lit aussi le mot, ΣΦΗΤΤΙΟΣ, vers la fin de l'inscription.

SPHETZANIUM. Voyez SBETZANIUM.
SPHICIUM. Voyez SPHINGIUS.

SPHINGIUS COLLIS, OU SPHINGIUM. Voyez PHI

CEUM.

SPHRAGIDIUM; Paufanias, 1.9, c. 3, donne ce nom à un autre de la Beotie, dans le mont Cithéron : c'étoit l'antre des nymphes Cithéronides, qui, à ce qu'on disoit, avoient eu le don de prophétie. Du nom de ce lieu ces nymphes étoient aussi appellées Sphragitides, comme le lit Plutarque dans la vie d'Aristide.

SPHYROPOLIS. Voyez PHINOPOLIS.

SPIAGGIA ROMANA, c'est-à-dire, Plage Romaine. Les Italiens appellent ainsi une partie de la mer Méditerranée, le long de la côte de l'Etat de l'Eglise. Elle s'étend depuis le mont Argentaro, du côté de l'occident, jusqu'à celui de Circello, & jusqu'au petit golfe de Terracine, du côté de l'orient.

SPICHEATS, peuples de la Louisiane. Joutel, dans le journal historique du voyage de M. de la Salle, dit que ce peuple est au nord de la riviere que M. de la Salle avoit nommée la Maligne : il est plus vraisemblable qu'il soit à l'ouest de la même riviere, puisqu'ils le trouverent avant que de la passer en parlant du fort de SaintLouis.

SPIEGELBERG, pays d'Allemagne, au cercle de la Westphalie, entre le comté de Schaumbourg & la baffe Saxe. La longueur de ce petit pays est de fix lieues, & fa largeur de quatre. Le bourg de SPIEGELBERG en est le principal.

Ce pays appartient au prince de Naslau Dietz, stathouder des Provinces-unies.

1. SPIETZ, baronnie de la Suisse, au canton de Berne, près du lac de Thoun. C'est une des belles terres seigneuriales de la Suisse. Elle appartient à la maison d'Erlac, & elle tire son nom de la petite ville de Spietz qui en est le chef-lieu. * Etat & Délices de la Suisse, t. 2, p. 212.

2. SPIETZ, ville de Suisse, au canton de Berne, sur le bord méridional du lac de Thoun, & le chef-lieu d'une baronnie à laquelle elle donne son nom. Cette petite ville est fort jolie. Elle a un château & de beaux jardins. On voit dans l'église quelque tombeau des seigneurs à qui elle appar. tient. A la main droite est celui de Sigismond d'Erlac. Il est accompagné de quelques inscriptions.

Il y a près de Spierz un ruisseau nommé Siedemansbach, qui se tarit en automne, & recommence à couler au printems. S'il se tarit tard c'est une marque que l'année suivante fera abondante, & c'est le contraire s'il se tarit de bonne

Tome V. Lill ij

heure. Cette baronnie est arrosée par la Kandel tiviere, ou plutôt torrent, qui descend des montagnes de Gemmi, & le jette dans l'Aare, au-dessous de Thoun. Comme elle est fort rapide, particulierement lorsqu'elle est grossie par les neiges, elle communique sa rapidité & sa violence à l'Aare tellement que cette derniere faisoit de très-grands ravages fur ses bords, entre Thoun & Berne, comme cela est arrivé entr'autres dans les grands débordemens d'eau qui arriverent au mois de février 1711. Pour remédier à cela, les Bernois entreprirent la même année de creuser un canal, pour conduire l'eau de la Kandel dans le lac de Thoun. Il a fallu pour cela percer une montagne. Il y a eu quatre cents hommes &, quelquefois davantage, qui y ont travaillé. Par ce moyen ce torrent dangereux va perdre sa violence & sa férocité dans un large baffin, qui est le lac, & ainsi l'Aare coulant paisiblement n'incommodera plus ses voisins, & se -tiendra tranquille dans son lit.

1. SPIGA, Spiga, Cyzicus, petite ville de la Turquie, en Afie, dans l'Anatolie propre, avec un port, sur la côte méridionale de la mer de Marmora, près du cap de Spigola. Les mariniers l'appellent souvent Spinga. Elle n'est qu'à huit milles de l'isle de Marmora au midi. Elle étoit autrefois fort célébre & connue sous le nom de Cyzique. * Baudrand,

Dict.

2. SPIGA, SPIGA, ASAPUS, ou ÆSEPUS, petite riviere de la Turquie, en Afie, dans l'Anatolie. Elle a sa sourde au mont Ida, & coulant vers le nord elle se décharge dans la mer de Marmora, à onze lieues de la ville de Spiga, ou Chizigo, vers le couchant. * Baudrand,

Dict.

SPIGNO, bourg d'Italie, dans le Montferrat, entre Acqui & Savone, avec un territoire qui s'étend le long de la riviere d'Evra. C'est un fief possedé par un marquis de la maison Afinari Carreto. Il y avoit ci-devant un château fortifié, mais il fut démantelé, vers la fin du dernier siécle, par les troupes du duc de Savoye.

SPILEMBERGO, ou Spilemberg, ville de l'état de Venise, dans le Frioul, sur le Tajamento, à dix milles d'Udine, vers les frontieres du Boulonois. Cette ville, qui est l'ancienne Bibium, selon Lazius, appartient aux seigneurs Rangoni.

SPILSBY, bourg d'Angleterre, dans la province de Lincoln. On y tient marché public. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. I.

SPINA, ville d'Italie, au voisinage de Ravenne, près de l'embouchure la plus méridionale du Pô. C'étoit une colonie grecque & qui avoit été florissante, mais qui du tems de Strabon, 1.5, se trouvoit réduite à un simple village. Cet ancien géographe ajoute qu'on montroit à Delphes le trésor des Spinites. Cette circonstance est confirmée par Pline, 1. 3, c. 16, qui marque en même tems la situation de cette ville, en disant que l'embouchure du Pô, nommée Eridanum Oftium, étoit appellé par quelques uns, Spineticum Oftium, de la ville de Spina, qui avoit été bâtie auprès, & apparenument à la gauche; car Butrium se trouvoit à la droite, entre cette embouchure & Ra

venne.

2. SPINA, abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, en Espagne, dans le royaume de Leon, au diocèse de Palentia.

SPINA-LONGA, forteresse de l'isse de Candie, sur un rocher escarpé, près de la côte septentrionale de l'ifle & du golfe auquel elle donne son nom. Cette forteresse, située à cinquante-cinq milles de Candie, au levant, en tirant vers Setia, étoit autrefois une ville épiscopale, & elle a un port. Les Vénitiens la fortifierent en 1559 avec des bastions & des tours, & l'embellirent de maisons, d'églises & de divers autres bâtimens. Durant le dernier siége de Candie, les Turcs entreprirent plusieurs fois de se rendre maître de cette forteresse; mais ils furent toujours repousses. En 1659 ils tâcherent de la surprendre & de l'emporter d'affaut, mais ils furent contraints de se retirer avec perte, les Vénitiens la garderent par le traité de paix. Dapper, Desc. de l'Archipel, p. 446.

Le port de Spina Longa, & celui de Suda, font les deux meilleurs de l'isle de Candie. Le premier est renfermé entre la côte du rocher, du côté de l'occident, & une longue pointe, ou langue de terre du côté d'orient. Il se trouve uve au midi du cap de Saint-Giovane, autrement capo Zuano. On voit à fon entrée l'ifle, ou le rocher de Spina-Longa.

Lorsqu'on commence à s'approcher du cap de Saint-Giovanne, en faisant voile de ce côté-là, on découvre le fort ou le château bâti sur la petite isle. Les matelots le laissent de côté de bas bord, & prenant leur route jusqu'à l'autre côté, ils vont mouiller dans le port entre le château & la côte de l'isle; car dès qu'on y est entré, on y peut donner fond fur fix ou sept bratses d'eau, & les vaisseaux y peuvent être à l'abri de toutes fortes de vents, étant affermis sur deux ancres; mais plus avant l'eau est presque aussi élevée que la terre.

SPINÆ, ville de la grande Bretagne : l'itinéraire d'Antonin la marque sur la toute d'Isca à Calleva, entre Durocornovium & Calleva, à quinze milles de chacune de ces places. On croit que le bourg de Newbury s'est élevé des ruines de cette ville, qui n'est plus aujourd'hui qu'un petit village appellé Spene, à un mille de Newbury.

SPINAMBRI, peuples Grecs établis dans la Toscane, selon Justin, L. 20, c. 1, qui remarque que les Tarquins tiroient leur origine de ces peuples.

SPINARIO, bourgade d'Espagne, dans la nouvelle Castille. Il y en a qui la prennent pour l'ancienne Ispinum. SPINARZA, ville de la Turquie, en Europe, dans l'Albanie. Elle a pris fon nom de la riviere de Spinarza, appellée autrement Chenessa Piccola, qui va se jetter dans le golfe de Venise, entre cette ville & celle de Pirgo. * Baudrand, Dictionnaire.

SPINES, fleuve d'Italie, selon Denys d'Halicarnaffe, L. 1, c. 28, qui entend par-là l'embouchure du Pô, à laquelle on avoit donné le nom de Spineticum Oftium. Etienne le géographe appelle cette embouchure SPINUS; & elle est nommée SPINO dans Ciceron, l. 3, de nat. Deor. Voyez SPINA.

SPINETICUM OSTIUM. Voyez SPINA.
SPINLIEU, abbaye. Voyez ESPINELIEU.

SPINO, Spino, ville d'Italie, dans le Milanois, fur l'Adda, à trois lieues de Crême, vers le couchant. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un village. * Baud. Dict.

SPINS, forteresse de Norwege, au gouvernement d'Aggherus, dans sa partie méridionale appellée Agdefinde, au voisinage de la forteresse d'Aas, mais plus voisine de la mer.

SPINY, lac d'Ecosse, dans la province de Murray. Audessous d'Elgin une branche de la Losse se jette dans le lac de Spiny, sur lequel on voit une grande quantité de cignes. Ces oiseaux s'y nourrissent d'une certaine herbe aquatique qu'ils aiment beaucoup, & qu'ils y trouvent en abondance. Ce lac est bordé de deux châteaux, dont l'un appellé DUSTONs est à l'occident, & l'autre qui porte le nom du lac est sur la rive méridionale. Ce dernier n'est qu'à deux milles d'Elgin, & appartenoit autrefois aux évêques de cette ville. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1342.

SPIR ou le VAL DE SPIR, contrée ou vallée de France, dans le Roussillon.

Le Val Spir, en latin Vallis Asperia, est aujourd'hui une dépendance & une sous-viguerie de Perpignan ou du Rousfillon. C'est une vallée arrosée par le Tec (en latin Tetis) & environnée des Pyrénées de tous côtés, excepté de l'orient. Le Val Spir étoit autrefois un comté, lequel vint au pouvoir des comtes de Cerdagne, qui fonderent dans le dixiéme siécle l'abbaye d'Arles (en latin Arularum monasterium.) * Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 224.

La principale place de cette vallée est Prats de Moillo, qui a été fortifiée par le feu roi Louis XIV. Il a auffi fait faire au dessus de l'abbaye d'Arles le fort des Bains, qu'on appelle dans le pays los Bagnis, & qui défend l'entrée de la vallée; quant à Prats de Moillo, c'étoit déja une forteresse il y a environ cinq cents ans, nommée Fortia de Pratis; elle appartenoit l'an 1232 à Nunio-Sanche, comte de Roussillon.

SPIRACULA Ou CHARONEEÆ SEROBES. Pline, 1. 2, 6.93, appelle ainsi des lieux ou des cavernes qui exhaloient des vapeurs empestées, capables de donner la mort seulement aux oiseaux, comme une caverne du mont Soracte, au voisinage de Rome, ou capables de la donner à toutes fortes d'animaux, à l'exception de l'homme comme on trouvoit quelques-unes de ces cavernes en différens endroits; ou, qui quelquefois la donnoient même aux hommes, comme les cavernes des territoires de Sinuessa & de Pouzzol. Il est parlé dans Séneque, Natur. Quast. 1. 6, c. 28, des caver.

nes d'Italie, dont les exhalaisons étoient fatales aux oiseaux, & dangereuses pour les autres animaux, & meme pour les hommes. Sur ce vers de Virgile,

Summe Deûm Sancti culos Soractis Apollo.

Servius remarque qu'il y a dans le mont Soracte une caverne qui exhale une vapeur enipestée. Près de Naples on voit encore aujourd'hui une caverne appellée par les Ita

liens grotta del Cane, c'est-à dire, la grotte du Chien, nom qui lui a été donné, parce que si on y jette un chien, il perd sur le champ tout mouvement & tout sentiment, jusqu'à ce qu'on le plonge dans une eau voisine qui lui fait reprendre les esprits, & lui rend, pour ainsi dire, la vie : d'un autre côté cette vapeur ne nuit point aux hommes. Enfin la caverne du territoire de Pouzzol, dont Pline fait mention, se trouve encore aujourd'hui à la gauche du lac d'Agnani, appellé vulgairement Lago Agnano.

SPIRÆUM, promontoire du Péloponnése, dans le golfe Saronique : Ptolomée, 1.3, 6. 16, le marque entre Epidaure & le port des Athéniens. Plethon lit Piraum, au lieu de Spiraum. Pline, 1. 4, 6.5, écrit aussi Spiraum. SPIRA-TAURICA. Procope, cité par Ortelius, donne ce nom à un lieu du Chersonnese Taurique, où l'on disoit qu'il y avoit eu un temple de Diane.

,

SPIRE, ville impériale d'Allemagne, sur le bord du Rhin, dans le bas Palatinat, & l'une des plus anciennes villes des Gaules, à deux lieues de Philifbourg, à cinq de Heidelberg, & à seize ou environ de Strasbourg & de Mayence, presque au milieu entre ces deux places. Elle étoit anciennement habitée par les Nemetes, & ce fut pour cette raison qu'on l'appella Noviomagus Nemetum. Voyez NAMETES. L'itinéraire d'Antonin fait mention d'une ville qu'il nomme AUGUSTA NEMETUM, Beatus Rhenanus cité par Ortelius, croit que c'est la même que NOVIOMAGUS NEMETUM; & la place qu'elle occupe dans l'itinéraire d'Antonin, ne laisse pas lieu d'en douter. Roger, évêque de cette ville, la fit entourer de murailles dans l'onziéme siécle: mais elle avoit pris plus anciennement le nom de SPIRE, d'une petite riviere dont elle est arrosée. Elle étoit connue dès le troisième siècle sous ce nom, qui se trouve dans une lettre du pape Zacharie à S. Boniface, archevê que de Mayence. L'empereur Henri IV l'agrandit, & la mit au nombre des villes libres en 1090. Henri V lui accorda en 1166 le privilége de choisir ses bourguemestres & ses sénateurs entre les principales familles, & l'exempta des impositions établies par les évêques, entr'autres de ce qu'ils exigeoient sur les biens de ceux qui mouroient. Frédéric 11 lui fit restituer en 1158, fon territoire que les évêques poslédoient. Elle obtint de Wenceslas en 1384, le droit d'admettre dans sa bourgeoisie ceux des autres villes qui s'y viendroient habituer. Charles-Quint y fixa la chambre impériale en 1530. Le magistrat & la plus grande partie des habitans sont protestans. Les catholiques ont l'église

cathédrale.

La ville de Spire étoit riche & bien bâtie lorsqu'elle se rendit aux François, au mois de septembre 1688, fur la sommation du marquis d'Uxelles, lieutenant général des armées de France. L'année suivante, du 20 au 27 de mai, Louis XIV ayant besoin de ses troupes ailleurs, & ne voulant pas laisser cette place aux ennemis, on en fit fortir tous les habitans avec tous leurs effets, & l'on pourvut à ce que les soldats ne leur fissent aucun tort. Le 27 la ville étant entierement évacuée, on y mit le feu par-tout. Elle fut confumée en moins d'un demi-jour. L'église cathédrale, qu'on détruisit comme le reste, étoit fort belle, Henri IV l'avoit achevé de bâtir en 1096. Il y étoit enterré avec les empereurs Conrad II, Henri III, Henri V, Philippe, Rodolphe I, Adolphe & Albert I. C'étoit un grand vaisseau bien éclairé avec des tours, pyramidales aux quatre coins. On voyoit le palais épiscopal à la droite & la maison des chanoines à la gauche, avec un cloître fort ancien, au milieu duquel il y avoit une représentation du mont des Olives, taillée dans le roc. On l'estimoit un chef-d'œuvre de sculpture. Le devant de l'église étoit embelli d'une grande place, capable de contenir dix mille hommes en bataille, & environnée de quantité de belles maisons, entre lesquelles celle des Jésuites étoit remarquable. Lorsque cette ville subsistoit, on montroit aux étrangers la cour du conseil, où se faifoit l'assemblée ordinaire de la chambre impériale

& du magiftrat de. Spire. Au-devant de la porte, on voyoit suspendu à un anneau de fer un os, que l'on croyoit être l'os principal du bras d'un homme, quoiqu'il ne fut guères moins gros que la cuifle, & qu'il fut long à proportion. Leurs archives faisoient foi que cet homme vivoit il y avoit treize cents ans, qu'il avoit vingt pieds de haut, qu'il s'appelloit Olps, & qu'il avoit été tué dans un siége de cette ville. L'échelle s'étant rompue sous lui dans le tems qu'il montoit à l'assaut, il avoit été accablé avec des tonneaux

de poix bouillante. L'os de la hanche de ce même homme étoit dans la grande falle, où il étoit vu de tout le monde. Après la paix de Ryswick, les habitans de Spire travaillerent au rétablissement de leur ville.* Cor. Dict. Du Mont, Voyage du Rhin, t. 1.

L'EVÊCHÉ DE SPIRE est enclavé dans le Palatinat, en tre les bailliages de Neustat, de Germersheim, de Bretten & de Heydelberg. Le Rhin le divise en deux parties. On ne sauroit marquer précisément le tems de sa fondation. Il est fait mention des évêques de Nemetes dans quelques conciles. Jessius assista en cette qualité au synode qui se tint à Cologne en 343, contre Euphratez & les autres Ariens. Le roi Dagobert I rétablit en 610 cet évêché, auquel le roi Sigebert annexa les dixmes en 646. Les empereurs Ottons l'affranchirent de la jurisdiction des comtes & des droits qu'ils devoient aux souverains du pays. Henri II, Conrard II, Henri III & Henri IV lui firent des donations considérables, & entr'autres des bourgs de Rotenfels, d'Eppingen, d'Hersheim, d'Hombach, de Weibstad, de Minderbach & de Bruchsal; Jean comte de Chreichgow donna à l'église de Spire après la mort de son frere nommé Lybold, dont il hérita, plusieurs terres dépendantes du comté de Chreichgow, tant en-deça qu'au-delà du Rhin. Emeric, un de ses successeurs, acheta d'un gentilhomme du pays, appellé Henri de Colln, quelques bourgs, parmi lesquels étoient celui d'Utdenheim, que Gérard fit entourer de murailles. George, comte palatin du Rhin, y fit bâtir un palais en 1313, & y transféra la résidence des évêques. Philippe de Fleistein obtint du pape Paul III, & de l'empereur CharlesQuint, que la prévôté de Weissenbourg feroit incorporée à l'évêché de Spire; & Philippe-Chriftophle de Soteren fit achever en 1639 les fortifications d'Udenheim, & voulut qu'on l'appellat Philifbourg. L'étendue de cet évêché n'est pas grande; mais il y a des plaines fertiles, situées avantageusement sur le Rhin. Son domaine est composé des bailliages de Saint - Remi d'Altenstat, de Lauterbourg, de Jockenon, de Magdebourg & de Landeck, & de deux petites contrées, qu'on nomme l'Ober Gericht & le Bethwald. Les bourgs les plus remarquables sont Weibstad & Bruchsal, sur la petite riviere de Saltz, qui est le lieu de la résidence ordinaire des évêques, & Philisbourg, place forte sur le Rhin; mais par les traités de Munster, l'empereur a cédé au roi & à ses successeurs le droit perpétuel d'y tenir garnison. La prévôté de Weissenbourg est dans la basse Alface. Le chapitre de Spire est compofé de neuf chanoines capitulaires, & de douze domiciliés. Ses dignités sont celles de prévôt, de doyen, à laquelle la prévôté de S. Germain est unie; d'écolâtre, qui est aussi prévôt de tous les Saints; de custode, de chantre & de prévôt de S. Guy. L'évêque n'a aucune jurisdiction dans la ville. * D'Audifret, t. 3, p. 239 & fuiv.

SPIRÉO, cap de la Morée, dans la Sacanie, sur la côte du golfe d'Engia, au midi de l'ifle de ce nom, & au midi occidental de celle de Dorussa. * De Wit, Atlas.

SPIREOSTOMA; Pline, 1. 4,6. 12, & Solin, 1. 13, p. 33, appellent ainsi une des embouchures du Danube; mais peut-être faut-il lire Pfilonstoma, comme lisent Prolomée & Arrien. Cette même embouchure est nommée Stenostoma dans Ammien Marcellin, 1. 22, c. 8.

SPIRIENSIS; Eschine surnomme ainsi un certain Hé

gesander, du lieu de sa naissance. * Ortel. Thef.

1. SPIRITU SANCTO, capitainie de l'Amérique mé. ridionale, au Brefil, sur la côte orientale, à 20d de lati. tude méridionale. Elle est bornée au nord par la capitainie de Porto Seguro, dont elle est séparée par la riviere de Rio Doce: la mer la baigne à l'orient; elle a au midi la capi. tainie de Rio de Janeyro, & fes bornes ne font point fixées du côté de l'occident. Herrera dit qu'il n'y a dans cette capitainie qu'un seul moulin à sucre; mais que l'on y fait un grand commerce de coton & de bois de Bresil. Ce gouvernement passe pour le plus fertile de tous ceux du Brefil, & Lllliij

pour le mieux fourni de toutes les choses néceffaires à la vie. Ses campagnes font 'coupées par plusieurs rivieres abondantes en poillon; & les forêts fournissent tout ce qu'on peut souhaiter pour la chasse. Les Sauvages naturels font appellés Margajates, & aiment autant les Portugais, qu'ils les haïffoient quand ils commencerent à s'établir parmi eux. De l'Isle', Aclas. De Laet, Desc. des Indes oc. 1. 15, C. 19.

2. SPIRITU SANCTO, (la ville de) qui donne le nom au gouvernement, est située au bord de la mer, & habitée par environ deux cents familles de Portugais. A la main droite de la porte, en'y entrant, on voit un petit châteari qui n'est pas de conféquence. La ville n'a ni murailles ni remparts. Du côté de l'orient il y a un monaftère qu'on appelle S. Bento; & vers le milieu de la ville on voit l'église de S. François. Les jésuites y avoient une maison, & étoient chargés du soin de fix villages de Brasiliens, situés aux environs, & parmi lesquels on compte un grand nombre de chrétiens. Le port de Spiritu Sancto est une petite baye qui entre dans le continent. Elle est ouverte vers l'orient, & parsemée de petites isles. En côtoyant le rivage, on voit une tour blanche sur une montagne fort droite, affez près de la mer. Les Portugais la nomment Nuestra Senora de Pena. C'est une petite église ceinte d'une muraille tout à l'entour. Au-dessous il y a eu autrefois une bourgade dont il reste encore quelques maisons, & qu'on appelle VillaVeja.

3. SPIRITU SANCTO, riviere d'Afrique, dans l'Ethiopie orientale. Les Portugais l'appellent Rio de lo Spiritu Sanito. Corneille dit que cette riviere se décharge dans l'Océan Ethiopique par trois embouchures, entre la terre de Natals & le pays de Chincanga, près du cap de SaintNicolas. Mais d'Anville appelle seulement riviere du Saint Esprit le large canal que forment les rivieres d'Aroé, de Lourenzo Marquéz, de Maubé, & de Tembé ou da Lagoa. Ce canal est proprement un golfe entre le pays de Querundé, au nord, & Terra dos Fumos, au midi. Il y a quelques ifles & quelques bancs de fable à l'embouchure de cette riviere. Cartes de l'Ethiop. or.

5. SPIRITU SANCTO, ville ou plutôt bourgade de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, sur la côte du golfe de Mexique, dans la province de Guaxaca, aux confins de celle de Tabasco, à l'embouchure d'une riviere. De l'Ifle nomme cette ville Spiritu Santo.

SPITAL, ou HOSPITAL, village de Suisse, dans le canton d'Ury, fur le mont Saint-Gothard, à demi-lieue d'Urseren. On lui a donné le nom de Spital, corrompu d'Hospital, parce que les voyageurs, qui vouloient pasfer le mont Saint - Gothard, s'y arrêtoient, & parce qu'on y prenoit soin de ceux qui étoient malades. On trouve aux environs de ce village des restes d'anciennes forteresses, qui témoignent qu'autrefois il y a eu des nobles dans ce quartier. Ceux qui veulent voit ou acheter des crystaux, en trouve abondamment dans ce lieu. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 4, p. 418.

1

SPITALL, petite ville d'Allemagne, dans la haute Carinthie, vers les confins de l'évêché de Saltzbourg, fur le Lyser, un peu au-dessus de son embouchure, dans la Drave. * Jaillot, Atlas.

SPITHEAD, rade d'Angleterre, dans l'Hantshire, au voisinage de Portsmouth. Ce qu'on appelle la rade de Spithead est au nord-est, entre la ville de Portsmouth & l'ifle de Wight; c'est là le rendez vous ordinaire de la flote royale, soit qu'elle aille à l'ouest, ou qu'elle revienne à l'est. * Délices de la Grande Bretagne, p. 794.

SPITZBERG, (le) pays de la terre Arctique, dans l'Océan feptentrional, ainsi nommé à cause de la quantité de ses montagnes aiguës. Les Anglois l'appellent Niewland. Il est fort avancé au dessus de la Norwege, vers le nord, à la hauteur de quatre-vingts degrés de latitude, entre la nouvelle Zemble à l'orient, & le Groenland à l'occident, à près de trois cents lieues de chacune de ces contrées. Il fut découvert en 1596, & ainsi nommé par Guillaume Barends, & Jean Corneille Hollandois, qui cherchoient un chemin pour aller à la mer Glaciale. On a reconnu que le Spitzberg est divisé en deux parties: celle qui est au couchant est une grande isle, qui s'étend du septentrion au midi l'espace de près de deux cents mille pas ; & celle qui est au levant est une autre ifle plus petite, nommée la

nouvelle Frise. Elle est séparée de la grande par le golfe de Wybe Jans, & le détroit de Gauthier-Thimens. Il n'y ani ville, ni village dans ce pays, à cause du grand froid qu'il y fait, mais leulement quelques ports, comme le BeauPort, le Port Verd, la baye de Horne, la baye des Anglois, la baye de Glace, le port de Saint Jean, la baye de la Madelaine, la baye des Ours, celles des Basquets, l'ifle-Longue, ou Kinna, la Danoise, l'isle d'Amsterdam, l'ifle avancée ou Woorland, le golfe de Way, & divers autres endroits fréquentés par les Flamands & les Anglois pour la pêche de la baleine, qui y est meilleure qu'en aucun autre pays du pole arctique. L'extraordinaire vitesse de ces poiffons avoit fait abandonner cette pêche; mais on l'a recommencée depuis avec succès. C'esisur-tout aux Basques qu'on en eft redevable, aussi-bien que des fourneaux que l'on fait sur les vaisseaux, pour extraire l'huile. Ces baleines, dont la figure n'est guères moins aiguë par le derriere: que le toit d'une maison, ont divers bosses à côté de la tête, le ventre fort blanc, & le dos noir. Celles de l'Amérique font plus longues & moins épaisses. La pêche se fait seulement en été. On ne sait où les baleines se retirent le reste de l'année. On les prend d'ordinaire avec un harpon; & quand elles font blesfees, elles pouffent un grand cri qui fait accourir toutes les autres qui peuvent l'entendre. On ture sept tonnes d'huile des plus grandes. Cette huile se fige comme du fain de pourceau, & brûle fort bien. Les glaces dont toutes les côtes du Spitzberg sont couvertes, en rendent la navigation dangereuse. * Baudrand, Dict.

SPLEDON. Voyez ASPLEDON.

SPLUGEN, village du pays des Grisons, dans la Ligue haute, & dans là communauté de Schams, au Rheinwald. Splugen, en latin, Speluca, est un grand & un beau village, sur le bord da Rhin. Il peut avoir deux cents feux. Ses maifons font bien bâties, & les habitans sont à leur aise, quoiqu'ils n'ayent pour toute terre qu'une petite prairie, qui eft au pied de la montagne. Leurs richesses viennent de ce qu'étant sur la grande route d'Italie en Allemagne, ils font un grand commerce, & d'ailleurs ils gagnent beaucoup par les voitures qu'ils fournissent perpétuellement aux marchands, y ayant plus de cinq cents chevaux de voiture dans le bourg. De Splugen pour aller en Italie, on paffe par le Splugerberg, qui conduit dans le comté de Chiavenne. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 4, p. 31.

SPLEUGERBERG, (montagne de) dans les Grifons, dans la haute Ligue, dans la communauté de Schanms. Cette montagne a trois lieues de montée jusqu'au sommer, & quatre lieues de descente du côté d'Italie. Quand on est parvenu au sommet, on y rencontre une grande plaine, de deux lieues de long, garnie de bonnes prairies, qu'on fau che au mois d'Août. Il s'y trouve aussi, à la grande satisfaction des voyageurs, une hôtellerie bien pourvue de tous les rafraîchissemens nécessaires, où l'on garde aufli une cloche qu'on sonne dans le tems de neige, pour servir de guide aux voyageurs; car souvent la maison est tellement couverte de neige, qu'on ne la sauroit voir de loin. Quand on eft fur cette hauteur, on commence déja à respirer un air plus doux, qui vient des climats chauds de l'Italie. * Etat & Délices de la Suisse, t. 4, p. 31 & suiv.

SPODENDUM, lieu que Constantin Porphyrogenéte paroît mettre aux environs de la petite Arménie. * Ortel. Thef.

SPOLETE, ville d'Italie & capitale du duché de même nom. Elle est située, selon Leander, p. 92, recto, au bout d'une plaine fort agréable & très-fertile, & felon Miffon, dans un lieu fort raboteux. Le livre des origines de Caton, Strabon, Tite-Live, Ptolomée, Suétone, dans la vie de Vespafien, & Procope l'appellent Spoletum ou Spoletium. Pline met dans la sixiéme région les habitans de Spolete, Spoletini & Tite-Live, donne à cette ville le titre de colonie des Romains. Antonin dit qu'elle est sur la voie Flaminienne. Annius assure qu'elle fut la premiere ville & la capitale des Vilumbres, & que le nom de Spoleto lui fut donné du capitaine Polus, ou de l'oiseau Spolus, qui voloit dans la place où l'on avoit jetté les fondemens de la ville. Il ajoute qu'elle ne peut avoir été nommée Spoletum du mot Spoliare, comme veulent quelques-uns; parce que Spoliare est un mot latin, & que Spoletum est dérivé da mot Etrusque Polo, qui étoit le nom d'un capitaine, ou de Spolo, qui étoit un oiseau. Elle est située dans la Vilumbrie ou dans le pays des Umbres, comme le prouve Caton: car il dit que Veia fignifie Proles, descendants, & Umbra, Antiqua, Anciens. Ptolomée la met aufli au rang des premmeres villes de la Vilumbrie. On lit dans le livre de colonies: Ager Spoletinus in jugeribus & limitibus eft intercifivis affignatus, ubi cultura eft. Caterum in Soluto eft relictum in montibus, vel subsicivis, quæ Reipublicæ alii ceffa cenfita Sunt. Nam etiam multa loca hereditaria accepit ejus populus. Tite-Live fait souvent mention de cette ville dans son vingt-deuxieme livre: il dit qu'Annibal, après avoir été défait par les Romains, auprès du lac de Perugia, vint affréger Spoleto; mais les habitans lui firent lever le fiége & lui tuerent beaucoup de soldats.

Dans le vingt-huitiéme livre on voit que les habitans de Spolete font mis au rang des colonies, qui envoyerent du fecours aux Romains, dans la guerre qu'ils eurentavec Annibal. Théodoric, roi des Goths, se plaifoit beaucoup dans cette ville: il y fit bâtir un magnifique palais: après sa mort, les Goths détruifirent ce palais, auffi-bien que la ville, qui fut ensuite rétablie par Narses Eunuque, fameux capitaine de Justinien, selon Biondo. Le théâtre, qui étoit fort grand & très-bien bâti, avoit été aufli ruiné. Frédéric Barberousse la saccagea encore, parce que les habitans favorisoient le pape Alexandre III. A peine commençoit-elle à se rétablir, que les habitans de Perugia la. furprirent & la brulerent en 1324, comme le rapporte Bernardino Corio. On la rétablit ensuite, & depuis elle s'est augmentée considérablement. Ses habitans font riches & en fort grand nombre. Elle est située en partie sur une colline, & en partie dans la plaine, avec un château qui peut paffer pour une des meilleures forteresses de l'Italie.

Il est bâti sur une colline, vis-à-vis de cette partie de la ville, qui est aussi sur une colline : & quoiqu'il y ait une vallée entre deux, il a communication avec elle, par un pont foutenu de vingt-quatre gros pilaftres, rangés avec beaucoup d'art. Son territoire produit beaucoup de vin de bled, d'huile d'amandes & d'autres fruits: Martial parle des vins de Spolete, & les préfere aux vins de Sa. lerne.

De Spoletinis quae funt cariora Lagenis ;
Malueris, quam fi musta Salerna bibas.

Cicéron, de claris Oratorib. parle d'un Cornutus de Spolete, fameux orateur. Le grammairien Melifle y prit naissance, felon Eusébe. Du tems de Dioclétien, les faints Carpofore, prêtre Toscan; Abondio, Diacre; Savino, évêque de Spolete; Effuperantio Marcellino, Diacre; Venafiano, homme de qualité, sa femme & ses enfans, Gre goire, & plusieurs autres clercs & habitans, y furent martyrisés.

L'église cathédrale est assez belle. La nef est haute; le pavé est de petites pièces de marbre rapportées comme à l'église de saint Marc de Venise. Tout le fronton du grand portail est d'une belle mosaïque à fond d'or. Au haut de la ville, il y a un château, qui est assez fort par sa situation. De cette hauteur on découvre, à cinq cents pas hors de la ville, un temple qui étoit consacré à la Concorde, & qu'on nomme aujourd'hui la chapelle du S. Crucifix. On voit à Spolete quelques autres fragmens antiques, un arc triomphal à demi-ruiné, quelques restes d'un amphithéâtre, & divers marbres détachés, mais tout cela sans inscription, excepté l'arc sur lequel on reconnoît encore quelques caracteres. L'aqueduc qui joint la montagne de Saint-François, à celle de Spolete, est entier, & n'a pas discontinué de servir depuis qu'il est fait ; mais cet ouvrage n'est que gothique. Il a trois cents cinquante pas de long, & deux cents trente pieds de haut, à mesurer la hauteur du plus profond de la vallée. * Misson, Voyage d'Italie, p. 257,

t. I.

SPOLETE, duché d'Italie, dans l'Etat de l'Eglise, selon la Forêt de Bourgon, Géogr. t. 3, p. 398. Cette province qu'on appelle indifféremment Ombrie, ou duché de Spolete, commença à être connue sous ce dernier nom en 572, que Longin, exarque de Ravenne, y établit des ducs, fous l'autorité des empereurs d'Orient. Ils tenterent souvent les moyens de se rendre indépendans des puissances d'Italie. Rotgaut, ayant pris parti contre Charlemagne, eût la tête tranchée en 775, & fon duché fut donné à Henri, seigneur François, qui mourut quelque tems après. Charlemagne fit

alors présent à l'église du duché de Spolete, & de ses dépendances, qui peuvent avoir du nord au fud quarante sept milles, & foixante-cinq milles de l'est à l'ouest. Les bornes font au septentrion la marche d'Ancone, & le duché d'Urbin; à l'orient l'Abbruze ultérieure ; au midi la Sabine, & le patrimoine de S. Pierre ; & à l'occident l'Orviétano avec le Perufin. Le terroir, quoique marécageux dans la plus grande partie, est très-fertile; il n'y en a pas de plus abondant que la plaine de Foligny, qui regne depuis Spolete jusqu'aux environs de Pérouse. Les principales rivieres de ce duché sont le Tibre, la Nera, & le Topino. Ses principaux lieux sont :

[blocks in formation]

SPOLETINUM, ville de l'Espagne Bétique: Ptolomée, 1.2, c.4, la donnent aux Turdetains.

SPOLETIUM, ville d'Italie, chez les Villumbres, selon Ptolomée, 1. 3, c. 1. Velleius Paterculus, l. 1, c. 14, & Tite-Live, Epit. 20, en font une colonie romaine, & Florus la compte au nombre des municipes les plus célébres de l'Italie. Ses habitans sont appellés SPOLETINI dans Pline, 1.3, c. 14, & Populus Spoletinus dans Ciceron, pro Balbo, c. 21. On lit dans une ancienne inscription rapportée par Gruter, p. 476, n. 7. ORDO SPOLETINORUM, génitif formé de SPOLETIUM, selon Cellar. Geogr. ant. l. 2, c. 9, & non de Spoletum, comme écrivent par erreur quelques modernes, qui ont voulu former le nom latin de cette ville fur celui qu'elle porte aujourd'hui ; car c'est de la ville Spolete dont il est question. Voyez SPOLETE. Symmaque, 1.3, Epift. 12, donne à Spolete le titre de bonne ville, & lui attribue la gloire d'être la mere des meilleurs citoyens.

SPONDOLICI, peuples de la Sarmatie Asiatique, selon Pline, l. 6, с. 7.

SPONHEIM. Voyez SPANHEIM.

1. SPORADES, ifles de l'Archipel. Suidas dit que les principales font au nombre de douze, & que quelques uns les appellent Cyclades. Mais la plupart des auteurs en comp. tent bien un plus grand nombre, & les diftinguent des Cyclades. On les a appellées Sporades, c'est-à-dire, répandues de côté & d'autres, parce qu'elles font dispersées, & point rassemblées en un tas comme les Cyclades. On ne peut pas dire même de ces isles qu'elles font toutes ou en Europe ou en Afie; mais comme Pomponius-Mela & Pline les décrivent, il y en a une partie dans la mer de Crete, une partie dans la mer Carpathienne, une autre partie dans la mer Icarienne où sont les plus considérables & les plus célébres. On en met même jusques dans la mer de l'Eubée, & dans celle de l'Attique : car Pline compte l'ifle Héléne au nombre des Sporades, & il laisse en doute fi celle de Scyros est la derniere des Cyclades ou des Sporades.

2. SPORADES: Euftathe & Agatachirde, cités par Ortélius, mettent dans un certain golfe de l'Arabie des isles de ce nom. Ils ajoutent que ces ifles ne pouvoient être nombrées, & qu'elles étoient absolument stériles.

SPORGILUS, bourgade de l'Attique, selon Etienne le géographe.

SPORI Ou SPORADES. Autrefois, dit Procope, Goth. 1.13,C.14, les Antes & les Sclavons n'avoient qu'un même nom; car l'antiquité les appelloit Sporades, d'un mot grec qui signifie dispersés, parce que leurs cabanes occupoient une grande étendue de pays : & du tems de Procope, ces peuples barbares couvroient en effet une grande partie d'un des bords du Danube.

SPORON, nom d'une isle de la mer Méditerranée, au voisinage des Pyrénées, selon Ortelius, qui cite la table de Peutinger.

SPREE, riviere d'Allemagne, selon Jaillot dans fon Atlas. Elle prend sa source dans la partie septentrionale de la Boheme, entre Neuftl, Ehenberg, & Krebitz; & prenant

L

« PrécédentContinuer »