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ΘΕΟΙΣ ΣΕΒΑΣΤΟΙΣ ΚΑΙ ΤΗΙ ΠΟΛΕΙ

ΤΗΝ ΚΡΗΝΗΝ ΚΑΙ ΤΑ ΠΡΟΣ ΤΟΥΣ
ΒΑΜΟΥΣ ΚΑΙ

ΤΟ ΕΠΟΙΚΙΟΝ ΞΕΝΟΚΡΑΤΗΣ ΚΑΙ
ΕΥΜΑΡΙΔΑΣ ΑΝΕΘΗΚΑΝ ΕΚ ΤΩΝ
ΙΔΙΩΝ ΚΑΙ ΤΟΥ ΥΔΑΤΟΣ ΕΙΣΑ.
ΓΩΓΗΝ.

C'est à-dire, à l'honneur des dieux anguftes & de la ville, Xe-
mocrate & Eumaridas ont fait & consacré une fontaine à leurs
frais, & ce qui a été néceffaire pour les dégrés, le logement
voifin, & la conduite de l'eau. Peut être que l'ancienne Stirie
étoit là autrefois, fi ce n'eft pas le village que l'on voit près
du couvent, car il eft affez grand pour avoir été une petite
ville fur le haut de cette montagne. L'on apperçoit encore
les fondemens d'une muraille, qui font au-deffous dans la
vallée au nord, & l'on y découvre auffi les ruines que l'on
appelle palæftiri ou la vieille muraille. Il femble même que
ce couvent ait été bâti de quelques ruines plus anciennes, &
l'on remarque plufieurs colonnes de marbre granite, qui
font renversées, de même que plufieurs pierres de taille.
Les caloyers y font paffablement bien logés: ils ont même
une partie de leur couvent deftinée pour le logement des
étrangers qu'ils reçoivent fort honnêtement, comme on
pourroit faire dans la grande chartreufe, proche de Greno-
ble, dans les Alpes. Leurs cellules font de petites chambres
voutées de pierres, & chacun a la fienne. Ils vivent comme
tous les autres moines grecs, faifant fort mauvaise chere en
carême, & ne mangeant jamais de viande en aucun tems.
Ils fe levent trois heures avant le jour, pour faire le fer-
vice du matin, leur fervice commun fe fait trois heures
après à foleil levant, & les vêpres ou le fervice du foir,
deux heures avant la nuit, fans compter leurs heures qu'ils
doivent lire le matin, & les prieres qui fe font au réfectoire
avant dîné & avant foupé. A une demi lieue du couvent,
au pied de la montagne vers le fud, on trouve une petite ri-
viere dans une plaine bien plantée de vignes & d'oliviers,
accompagnés de petites maifons, où les caloyers vont quel-
quefois fe divertir en été. Près de là l'on voit un rocher es-
carpé, qui a un chemin taillé dans le roc, affez large pour
le paffage de deux charrettes de front. L'on remarque fur le
haut les ruines d'une vieille fortereffe, & d'une ville qui
pourroit être celle que Paufanias appelle Bulis, fur les fron-
tieres de la Phocide & de la Béotie, à fept ftades ou une de-
mi lieue du port; car il y a là un port à peu près dans la
même distance de ce lieu, qui eft fans doute celui que Stra-
bon a appellé le port Mycus, le dernier port des Phocéens,
au-deffus duquel les rochers du mont Hélicon font fuspen-
dus. Le couvent a une métochie ou ferme proche du port,
où ils pêchent & chargent le bled qu'ils peuvent recueillir.
* George Weheler, Voyage de Dalin. &c. p. 58, & fuiv.

t. 2.

I. STIRIA, STIREA OU STEIREA, bourgade de l'Attique, au voifinage du promontoire Sunium, felon Strabon, 1.9, p. 399. Etienne le géographe, qui écrit STEIRIA, met cette bourgade dans la tribu Pandionide. Voyez STEREA, qui eft le même licu.

2. STIRIA, Pline, L. 5, c. 13, met une ifle de ce nom fur la côte occidentale de celle de Cypre, près du promontoire Acamante. Le P. Hardouin juge que c'eft l'isle Styria, dont les habitans font appellés Erupiss par Hérodote, l. 8, n. 1 &

n. 146.

STIRIE, Stiria, province d'Allemagne, & l'un des états héréditaires de la maifon d'Autriche, au cercle de ce nom, en allemand Steyer. L'archiduché d'Autriche la borne au nord, la Hongrie à l'orient, la baffe Carinthie & le comté de Cilley au midi, & la même Carinthie, & l'archevêché de Saltzbourg à l'occident. Elle étoit anciennement comprife partie dans la Pannonie, & partie dans la Norique. Elle fut fous la domination des ducs de Baviere jusqu'en 1030, que l'empereur Conrad II l'érigea en marquifat, qu'il donna à Ortocare, comte de Muertzthal & d'Avelenz, neveu du grand duc de Carinthie, & ce fut à la charge qu'il défendroit cette frontiere de l'Empire contre les irruptions des Barbares; l'empereur Henri V confirma en 1120, les priviléges que fes prédéceffeurs avoient accordés aux mar quis de Stirie, & l'empereur Frédéric I érigea le marquifat en duché, en faveur d'Ottocare II, & par la donation qu'il en fit à Léopold, duc d'Autriche, fon beau pere, du confentement des états du pays, la Stirie paffa dans la premiere

maifon d'Autriche ; Frédéric le Belliqueux n'ayant point laillé d'enfans, Ottocare, roi de Boheme, s'en empata; mais il en fut chaffé par l'empereur Rodolphe I, qui en inveftit fon fils Albert, duquel la feconde maifon d'Autriche eft descendue. Cette province a trente-deux lieues de long & vingt de large. C'eft un pays fort montagneux, montagneux, arrofé de la Drave, du Muer, & de plufieurs autres rivieres, fertile en quelques endroits, défert & ftérile en beaucoup d'autres, mais abondant en mines de fer. Elle eft gouvernée par un capitaine général, & il y a une chambre ou régence à Gratz pour la décifion des affaires. On la divife en haute & balle. Les principaux lieux de la Stirie font:

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* D'Audifret, Géogr. t. 3, p. 143.

STIRIS, STERIS, OU STERRIS, ville de la Grèce, dans la Phocide. Paufanias, l. 10, c. 35, de la traduction de l'abbé Gedoyn, dit: On ne va pas feulement de Cheronée dans la Phocide, par le chemin qui mene à Delphes, ni par celui qui traverfant Panopée palle auprès de Daulis, & aboutit au chemin qui fourche : il y en a encore un autre fort rude, par lequel en montant presque toujours on arrive à

Stiris, autre ville de la Phocide Ce chemin peut avoir cent vingt ftades de longueur. Les Stirites fe vantoient d'être Athéniens d'origine. Ils difoient qu'ayant fuivi la fortune de Peteüs, fils d'Orneüs, chaffé d'Athénes par Egée, ils vinrent s'établir dans un coin de la Phocide, où ils bâtirent une ville qu'ils nommerent Stiris, parce qu'ils étoient pour la plûpart de la bourgade Stirium (ou Steirea) qui faifoit partie de la tribu pandionide. Ils habitoient fur la cime d'un roc fort élevé, & manquoient fouvent d'eau, particulierement en été ; car ils n'avoient que des puits, dont l'eau n'étoit pas fort bonne; aufli ne s'en fervoient-ils qu'à fe laver & à abreuver leurs chevaux. Ils étoient obligés de descendre quatre ftades pour aller chercher de l'eau d'une fontaine creusée dans le roc. On voyoit à Stiris un temple de Cerès, furnommée Stiritis: il étoit bâti de briques crues; mais la déeffe étoit du plus beau marbre, & tenoit un flambeau de chaque main. Près de cette ftatue, il y en avoit une autre fort ancienne, couronnée de bandelettes, & ces peuples rendoient à Cérès tous les honneurs imaginables. De Stiris

à

Ambryffum, on comptoir environ foixante stades, & l'on y alloit par une plaine, qui étoit entre deux montagnes. Le chemin étoit bordé, & tout le pays étoit un vignoble; mais entre les ceps de vigne on élevoit une espéce de chêne verd. Stiris, felon Spon, Voyage de Gréce, t. 2, fubfifte encore aujourd'hui, & conferve fon ancien nom; car on l'appelle Stiri, mais ce n'eft plus qu'un village.

STIRONE, riviere d'Italie, dans le Parmesan. Elle a fa fource dans les montagnes, à l'occident de Vianino, & à l'orient de la fource de la Larda. Eile court du midi au nord en ferpentant, mouille Borgo S. Donino, reçoit la Vezola à la droite, baigne Soragna, reçoit la Parola encore à la droite, & va enfuite fe jetter dans le Tarro à la gauche. * Magin, Atlas Ital,

STIRUM ou STIRON, bourg d'Allemagne, dans la Weft.. phalie, au duché de Berg, fur le Roer, à deux lieues audeffus de Duyfbourg. Ce bourg a titre de comté.

STIVA, montagne de la Turquie, en Europe, dans la Livadie anciennement Cirphis. Les Grecs lui ont donné le nom de Stiva, à caufe d'un village de ce nom, qui eft audeffus. Baudrand y met un monaitère auffi nommé STIVA, & ajoute que la montagne s'étend au midi du Parnasse, en forme de promontoire, jusqu'au golfe de Lepante, entre les petits golfes de Salone & d'Aspropiti.* Spon, Voyage de Gréce, t. 2.

STLUPI, ville de la Liburnie: Ptolomée, l. 2, c. 17, la marque dans les terres.

STOBALASARA ou ASTOBALASARA, ville de l'Inde, en-deça du Gange, felon Prolomée, l. 7, c. I. STOBERA, ville de l'Inde, felon Philoftrate, in Apollonii, l. 3, cité par Ortélius. Cette ville appartenoit aux Ichthyophages.

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STOBI, ville de la Macédoine, dans la Pélagonie. Il y a apparence qu'elle prit fes accroiffemens & fon luftre, après la deftruction de Pelagonia, métropole de la province; car perfonne, depuis Tite-Live, ne fait mention de cette derniere ville, au lieu que Stobi eft fort connue. Pline, 1.4 c. 10, en fait une colonie romaine. Il en eft parlé dans le Digefte, leg. ult. de Cenfib. & on a des médailles de Vespa fien & de Trajan, où elle a le titre de municipe. MUNIC STOBENS, OU MUNICIP. STOBENSIUM, Prolomée, . 3, l. 6. 13, connoît auffi cette ville qu'il donne aux Pélagoniens. Il y en a qui veulent que le nom moderne foit Stara

chino.

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STOBORRHUM ou STовORUM PROMONTORIUM promontoire de l'Afrique propre. Ptolomée, l. 4, c. 3, le marque fur la côte du golfe de Numidie, entre les promontoires d'Hippus, & la ville d'Aphrodifium.

STOCHEM ou STOCKHEIM, perite ville d'Allemagne, dans l'évêché de Liége, fur la rive gauche de la Meufe, à cinq lieues au-dellous de Maftricht, en descendant vers Maleick, dont elle est à deux lieues.* Baudrand, Dict.

1. STOCKAK ou STOCKHEIM, petite ville d'Allemagne, dans la Suabe, au landgraviat de Nellenburg, dont elle eft la capitale. On trouve cette petite ville fur une petite riviere de même nom, à deux lieues du lac de Cons-, tance, & à fix lieues de la ville de ce nom, du côté du nord. 2. STOCKAK, riviere d'Allemagne, dans la Suabe méridionale, au landgraviat de Nellenburg. Cette petite riviere qui coule du nord au fud, fe forme de deux fources, dont l'une eft aux confins de la baronnie de Hohenfels, près de Winstersburg, & la feconde au voisinage de Nellenburg. Les deux ruiffeaux de ces deux fources mouillent Stockak, & fe raffemblent un peu au-deffous de cette ville, pour aller fe jetter dans le lac de Conftance, à l'occident de la ville d'Uberlingen, & au feptentrion de celle de Ratolfszell.

STOCKHEIM ou STOCHEM. Voyez STOCHEM; car c'eft la même ville fous deux différentes ortographes. Cormeille, qui avoit déja fait un bourg de Stochem, fait une ville de Stockheim, & par une faute qui lui eft affez ordinaire, de deux lieux il n'en fait qu'un. Il ajoute d'après le pere Bouffingaut, Voyage des Pays-Bas, que cette ville eft petite, & qu'elle fut réparée par Erard, cardinal de la Marck.

STOCKOLM, Holmia, ville de Suéde, la capitale du royaume & la réfidence des rois. Elle a été ainsi nommée de la caufe & du lieu de fa fituation; car Stock fignifie en langue fuédoife bâton ou perche, & Holm un lieu abandonné. L'ancienne capitale de Suéde, dont on ignore le nom, ayant été brulée dans un embrafement, les Suédois jetterent une perche dans la mer, protestant qu'ils s'établiroient au lieu où ce bâton feroit jetté par les vents; enfin après l'avoir fuivi, ils le virent arrêter au dégorgement du lac Meler, entre des rochers & des montagnes, à douze lieues de la mer Baltique. Cette fituation les obligea de la bâtir fur pilotis, dans de petites ifles très-proches les unes des autres, de forte que Stockholm occupe aujourd'hui fix de ces ifles ou quartiers, avec les fauxbourgs du nord & du fud: l'un fe trouve dans la presqu'ile de Toren, & l'autre dans l'Athundrie. On place communément cette ville à 37' de longitude, & à 59a 20'de latitude. * La Forêt de Bourgon, Géog. t. 2, p. 223.

D'autres difent que fon nom lui vient d'une grande quantité de poutres qu'on y apporta des lieux circonvoifins; Stok, en fuédois fignifie poutre & Holm une ifle.

On divife ordinairement Stockholm en quatre parties; fçavoir Sud Malm & Nord Malm, qui font les deux fauxbourgs, au milieu desquels la ville eft fituée, & dans une ifle. La quatrième partie eft Garceland, & ces quatre parties font ensemble une des plus grandes villes de l'Europe pour la quantité de fes maifons. L'ifle dans laquelle la plus grande partie de Stockholm fe trouve enfermée, eft envi ronnée de deux bras de riviere, qui fortent impétueufe ment du lac Meler, & fur chacun de ces bras, il y a un pont de bois; il fe forme encore quelques autres ifles qui n'en font féparées que par un peu d'eau. D'un côté on a la vue fur le lac, & de l'autre fur la mer, laquelle forme un golfe qui s'étend à travers plufieurs rochers, en forte qu'on le prendroit pour un autre lac. L'eau en eft fi peu falée, qu'on en pourroit boire devant Stockholm, à cause de la quantité d'eau douce qui y tombe du lac Meler.* Mémoires divers.

• Cette ville eft fort peuplée, & fait un commerce affez confidérable. Elle est depuis près de deux fiécles le lieu de la réfidence ordinaire des rois, & comme les maifons y font presque toutes de bois, elle a été souvent exposée à ac grands incendies. Aujourd'hui pour prevenir cet accident, on a divifé la ville en douze quartiers, dans chacun desquels il y a un capitaine & quatre affiftans. D'abord qu'ils favent que le feu eft en quelque endroit, ils font obligés d'y courir. Les portiers & les artifans font obligés à la même chofe, & chacun doit se ranger fous le capitaine de fon quartier. Il y a de plus pendant la nuit une patrouille, qui ne marche que pour le feu. On entretient dans chaque clocher un fentinelle, qui fonne une cloche d'abord qu'il apperçoit le feu. La reine Chriftine a embelli cette ville de plufieurs beaux édifices. Le port eft bon & fort fréquenté; il eft défendu par une bonne citadelle, & fon château eft couvert de cuivre. C'eft, un bâtiment (pacieux où la cour loge, & où s'affemblent la plupart des corps confidérables, comme la cour de la juftice, les colleges de la guerre, la cour de la chancellerie, de la tréforerie, de la réduction, de la liquidation, du commerce, de l'exécution. Il y a auffi un arfenal, une chapelle, des archives..Il y loge peu d'officiers inférieurs & de domeftiques de la cour; on les met en quartiers avec les gardes à pied, chez les bourgeois qui font obligés de leur fournir le logement, le feu & la chandelle. La principale partie de ce château eft une haute tour ronde, en maniere de donjon féparé en divers étages, où paroiffent par le dehors plufieurs piéces de canon & autres munitions de guerre qui le défendent. Ce do jon, qui eft auffi couvert de cuivre, porte trois couronnes d'or à fon fommet. Ce font les armes des rois de Suéde, qui fe difent rois de trois royaumes; de Suéde, de Norwege & de Danemarck. Le château a vûe fur le port & le défend, & du côté de la ville il fait face à une grande place, dont il eft féparé par un follé large à fond de cuve, couvert d'un pont levis qu'il faut paffer pour entrer dans la premiere & plus grande cour, où le préfente d'abord à main droite un grand corps de logis, avec quelques pavillons & des galeries qui finiffent à la chapelle du roi, après fes belles peintures & fes ornemens, on voit des tombeaux de rois fort remarquables. De certe cour on paffe en une autre, que quatre grandes aîles, qui l'entourent, rendent de forme carrée. Dans la place du château eft la grande église de Kloftskirck, où font les tombeaux des rois de Suéde, dont les plus confidérables font ceux de Guftave Adolphe & du Guftave pere de Charles XI. Kloftrkirk, qui fut autrefois un couvent de cordeliers, eft dans une petite ifle, féparée feulement par un canal couvert d'un pont, qui la joint au refte de la ville. Après qu'on eft forti de cette ifle, on entre dans une grande place qui a du côté droit la rue de la Reine, dont les maifons femblent autant de palais.

où,

Il y a à Stockholm fept grandes églifes bâties de briques, & couvertes de cuivre. On en a encore bâti deux depuis peu. Le palais de la nobleffe, où elle tient fes féances, lorsque les états font affemblés, & où font renfermés les priviléges, les titres, & les autres regiftres, qui intéreffent le corps de la noblesse, est un des plus beaux du royaume; ce n'eft presque qu'un gros pavillon orné au dehors de quelques figures, & autres piéces de marbre, &

au dedans de peintures & de fculptures, fur-tout dans deux grandes fales, où les nobles font leurs affemblées. A côté de ce palais eft celui du premier chancelier, & deux autres font un peu au-deffus. Ĉes quatre palais font au bord du lac: ils font entierement couverts de cuivre.

On monte du château à la place de la ville par une rue habitée de plufieurs riches marchands. La maifon de ville, qu'on y trouve, n'a que fon antiquité qui foit remarquable, & un corps-de-garde fous un petit pavillon, qui tient le milieu. La plupart des rues de Stockholm font très-mal faites, & particulierement dans les environs de cette place, car depuis près de cent ans, on y en a fait qui font très-belles, & qui ne montent ni ne descendent comme les anciennes, qui font d'ailleurs très étroites. Pour aller de la ville au fauxbourg Sud Malm, on palle un grand pont de bois fur un bras de la riviere qui fort de ce lac. Ce faux bourg eft grand, & compofé de deux églifes, & d'un nombre presque infini de maifons, dont il y en a plufieurs couvertes de terre. La partie, qui eft au bord de l'eau, eft très-belle. Le chemin qui mene de ce fauxbourg à celui du Nord-Malm eft très-agréable. On paffe le premier grand pont ; & lorsqu'on eft entré dans la ville, on fuit la grande rue qui borde le port, le long duquel font les magafins remplis de diverfes marchandifes. On paffe enfuite l'autre bras de la riviere, qui fort du lac, & fait l'isle de Stockholm, où il y a un grand pont, qui donne paffage à une petite isle traversée d'une large rue bordée de belles maifons. Celle de la monnoie eft une des principales. Cette petite isle a divers petits canaux très commodes aux ouvriers qui l'habitent. Après avoir paffé le grand pont, on entre dans une grande place, qui eft à l'entrée du fauxbourg du Nord-Malm, & à laquelle aboutiflent la plupart des belles rues qu'on y trouve. Il y en a deux à main droite en fortant du pont, l'une le long du quai, qui eft au bord du lac, & l'autre un peu au deffus. Ces deux rues, qui font le plus beau quartier de tout Stockholm, à caute de leurs beaux palais & des grandes maifons que les perfonnes distinguées y occupent, font traverfées de plufieurs autres presque de même grandeur. A main gauche de cette place, il y en a auffi trois belles, dont deux s'étendent du côté de la partie de Garceland. La troifiéme, qui va le long de l'eau, a un palais à fon entrée, & plus avant, dans la même rue, eft celui du grand chancelier, l'un des plus beaux de la ville. On y voit auffi le jardin du roi, nommé Rouftmaker, rempli de chofes très-curieufes, & des préfens qui ont été faits aux rois de Suéde, par toutes les têtes couronnées de l'Europe. Il y a un pont très long, pour pafler fur le bout d'un petit golfe, & aller dans la partie de Garceland, où l'on ne voit qu'un amas confus de petites maisons & de chaumieres, entre lesquelles paroît le grand arcenal de terre. Pour aller delà à celui de mer, on paffe fur un grand pont, qui finit à la petite isle Chipsholm par un rocher occupé entierement par cet arcenal. Cette petite isle eft dans le port de mer, & on y bâtit les vailleaux du roi. On paffe par un pont de bois dans une autre isle, où eft un fort au lieu le plus élevé, défendu d'une bonne garnifon. Il est à l'entrée du port de Stockholm, qui peut avoir deux milles d'Italie de long, & un de large. Des quatre parties qui compofent la ville, celle du NordMalm eft la plus grande & la plus belle. La partie de Garceland en eft féparée par une montagne qu'ils nomment Bromberg, faite en façon d'un long rempart. Ce rempart n'eft que de gros fable, qui semble y avoir été apporté, & qui fait au-deffus une plateforme, où eft une tour avec une horloge.

Le gouvernement de la ville eft entre les mains du grand ftatholder, qui eft auffi confeiller du confeil privé. Il tient fes féances à la maifon de ville une fois par femaine. Il préfide auffi dans les colleges des exécutions, affifté d'un lieutenant gouverneur, ou fouftadtholder, & du bailli du château. Après lui font les bourguemeftres, l'un pour la juftice, l'autre pour le commerce; le troifiéme pour la police de la ville, & le quatrième a inspection fur tous les bâtimens publics & particuliers. Les confeillers de la ville fiegent toujours avec eux, & donnent leurs voix. Tout fe juge à la pluralité des fuffrages : le nombre des juges n'eft pas fixe; mais ils font ordinairement près de vingt, la plûpart marchands. Outre leurs apointemens, ils font exempts de tributs. La ville entretient une garde de trois cents hommes, & fait la dépense de tous les bâtimens publics, pour

quoi on leve un impôt fur les habitans, & un droit fur les denrées. Stockholm eft en quelque façon le lieu de la Suéde où s'achetent la plupart des denrées qu'on tire de ce royaume, qui font le fer, le cuivre, le fil de fer, la poix, la réline, les mats, les fapins, & d'où on les transporte ailleurs. La plupart de celles qu'on reçoit des pays étrangers viennent dans ce port, où il y a un havre capable de contenir mille vaiffeaux; il y a encore une place, ou un quai, qui a près d'un mille d'Angleterre de long, où peuvent aborder les plus grands vailleaux. Toute l'incommodité confifte en ce qu'il eft à dix milles de la mer, que la riviere ferpente extrêmement, & qu'elle n'a ni flux ni reflux.

On a établi à Stockholm en 1735, une académie des fciences & de belles lettres ; & le comte de Teflin y en a établi une autre de peinture & de fculpture.

STOCKPORT, bourg d'Angleterre, dans la province de Chefter. On y tient marché public. Etat préf. de la Gr. Bretagne, t. 1.

STODERANI. Voyez SoDER ANI.

STOEAE, ville de Libye, felon Etienne le géographe, qui cite Hécatée.

STOECHADES, isles de la mer Méditerranée, fur la côte de la Gaule Narbonnoife, au voifinage de la ville de Marfeille. Les anciens ne conviennent pas abfolument fur le nombre de ces isles. Ptolomée, I 2, c. 10, en compte cinq, mais il ne les nomme point. Strabon, I. 4, p 184, dit qu'il y en a trois confidérables, & deux petites. Pline, 1. 3, c. 5, donne les noms des trois plus grandes, & place dans le voifinage d'autres petites, parmi lesquelles fe trouvent fans doute les deux petites de Strabon. Pomponius Mela, 1. 2, c. 7, étend les Stoechades depuis la côte de la Ligurie jusqu'à celle de Marseille; & Etienne le géographe, de même qu'Apollonius, 1. 4, les appellent Liguftides. Pline eft celui, de tous ces auteurs, qui paroît avoir mieux connu les Stoechades. Il en donne le nombre & le nom général, en marque les noms particuliers & la fituation. Les Marfeillois, dit-il, donnerent des noms particuliers à ces trois ifles Stoechades, felon leur fituation à l'égard de Marfeille. La premiere, ou la plus proche de la ville, fut nommée d'un nom grec Prote, ce qui veur dire premiere la feconde fut Mefe, c'eft-à dire, celle du milieu, ou Mediana, comme on l'appella après l'abolition dela langue grecque dans ce pays: la troiliéme Hypea, inférieure, c'est-à-dire, celle qui eft au-dellous des deux autres, & la plus éloignée de Marfeille. A cette description, il n'eft pas difficile de reconnoître les trois ifles que l'on trouve dans la mer voisine de la ville d'Hieres, & qui prennent aujourd'hui leur nom de cette ville, quoique chacune des trois ait le fien en particulier. La premiere ifle s'appelle vulgairement Porqueyroles ou Porqueroles, à caufe qu'il s'y trouve beaucoup de fangliers, qui y paflent à la nâge de la terre ferme, pour aller manger le gland des chênes verds, qui s'y trouvent en abondance. La seconde ifle a le nom de Portecroz, du nom du port, où il y a un petit fort. La troifiéme fe nomme l'ifle du Titan, ou du Levant, à caufe qu'elle est à l'orient des deux autres, & l'on voit par les anciens regiftres de Provence, que cette troifiéme ifle s'appelloit autrefois Cabaros.* Longuerue, Descr. de la France, 1 part. p. 361.

Ces ifles furent premierenfent habitées par les Marfeillois, qui les nommerent Stoechades. Les uns difent que ce fut à caufe de la plante ftoechas, qui, felon Pline, ne fe trouve que dans ces ifles: les autres, que les ifles avent donné le nom à la plante; ce qui ne paroît pas vraisemblable, parce que la plante nous vient auffi d'Arabic & d'autres endroits du Levant.

Ces trois ifles furent toutes érigées en marquifat, en faveur du baron de Bormes, Provençal, l'an 1655. Le cardinal de Richelieu fit faire des forts à ces isles, pour empêcher les Espagnols de s'en emparer.

Il y a eu un monaflère très-ancien dans l'isle de Porqueroles, nommé monafterium Arearum, & qui fut détruit plufieurs fois par les Sarrazins. Les moines de cîteaux, s'y étant établis dans le douzième fiécle, furent enlevés par les Barbares. Le pape Innocent III dit dans une lettre, que de fon tems, vers l'an 1200, les chanoines réguliers avoient fait un établiffement dans le monaftère Arearum; & il ordonna que ces chanoines, ou rendroient le monas tère aux moines de câteaux, ou embrasseroient leur inftituts

ce qu'on ne voit pas qu'ils ayent exécuté. Ce qui eft fûr, c'eft que ceux-ci eurent le même fort que les moines, & depuis on n'a pas entrepris de rebâtir cette abbaye, dont on voit encore les ruines.

Il y en a qui veulent que ces belles isles Stoechades foient les écueils ou rochers voifins de Marseille, nommés If, Ratonneau, & Pomegue; mais comme ces rochers font fté riles, & ne produifent ni la plante ftoechas, ni presqu'au cune autre, ils ne peuvent être les Stoechades dont les anciens ont fait mention.

Les trois isles d'Hieres font auffi nommées les isles d'Or; & quelques-uns prétendent que ce nom Or ne fignifie pas de l'or, & ne vient pas d'Aurum, mais d'Arae, qui eft, comme nous l'avons vu, le nom du monaftère, qui étoit dans la premiere de ces isles : du moins eft-il certain que l'ancien nom de la ville d'Hieres eft Arae, & que le nom d'Infula Arearum est la même chofe que les isles d'Hieres.

STOENEI, peuples d'Italie, dans la Ligurie. Ils font du nombre de ceux dont les Romains triompherent; & ce font les STUINI d'Etienne le géographe. Voyez Sro

VINUS.

STOER ou STOR, rivière d'Allemagne, dans la basseSaxe, au duché de Holftein. Elle fe forme de diverfes petites rivieres, qui s'étant affemblées aux confins de I'Holface, & de la Stormarie, coulent dans un feul lit vers l'occident, & mouillent Reftorp, Bredenborg, & Itzehoa. Au deffous de cette derniere ville le Stoer fait un coude, tourne droit vers le midi, & après avoir baigné la ville de Krempe, il va fe jetter dans l'Elbe, un peu au-deffous de Gluckstad. Voyez STORMARIE. * Jaillot, Atlas.

La ville de Krempe ou Crempen, ce qui eft la même chose, n'est point arrofée par la riviere Stoer, mais par un ruiffeau qui fe joint au Stoor.

STOERHORN, ( montagne de) dans la Suiffe, dans le canton de Berne. Cette montagne, avec celle de Nielen, eft fituée à quelque petite diftance du lac de Thoun. Toutes deux font hautes & célébres, & entre lesquelles un auteur a fait disputer la primauté dans un dialogue en vers. * Etat Délices de la Suiffe, t. 2, p. 211.

STOIDIS, isle d'Afie, vers la côte de la Carmanie, & au voisinage de l'Inde. Pline, l. 6, c. 25, nous apprend qu'on pêchoit des perles fur les côtes de cette isle, dont Arrien, in Indicis. p. 581, fait mention, fans neanmoins la nommer. Saumaise foutient que Pline, au lieu de Stoi. dis, avoit écrit Tyndis, & qu'il n'a pas entendu l'auteur grec, (Arrien, 2 Peripl.) d'où il a pris cet endroit de fon hiftoire, puisqu'Arrien fait de Tyndis une ville de commerce, & un entrepôt de l'Inde, & que Pline en fait une isle. Mais comme tous les exemplaires imprimés, & tous les manuscrits de Pline, & les meilleurs manuscrits s'accordent à écrire Stoidis, Saumaife a mauvaise grace de taxer Pline d'ignorance, dans le tems qu'on lui a l'obligation de nous avoir donné le nom d'une isle que les autres écrivains ne nomment point.

STOKECOMER, bourg d'Angleterre, dans la province de Sommerfet. Il a droit de tenir marché public. * Etat préf. de la Gr. Bretagne, t. I.

STOKERLEY, bourg d'Angleterre, dans la province d'Yorck. On y tient marché public. * Etat préf. de la Gr. Bretagne, t. 1.

STOLBERG, ville d'Allemagne, dans la Thuringe, avec un château. Cette petite ville, qui eft le chef-lieu d'un comté auquel elle donne le nom, a pris le fien de fa fituation dans les montagnes.

Le COMTÉ DE STOLBERG confine avec la principauté d'Anhalt, le comté de Mansfeld & de Hohenftein, & le comté inférieur de Schwartzbourg : l'étendue en eft petite. Il tire fon nom de Stolberg, ancien château fitué entre des montagnes. Les lieux les plus remarquables font Ifenbourg, Orfenberg & Gudern. Les comtes de Stolberg descendent, felon quelques généalogiftes, d'un gentilhomme Romain, appellé Othon Colonna, à qui l'empereur Juftin donna cette partie de la forêt Hercinie, en récompenfe de fes fervices. On prétend qu'il fit bâtir le château de Stolberg, auquel il donna ce nom, des mines de fer qu'on trouva dans les fondemens, & qu'on appelle en allemand Sthalgruh. Bothon I, un de fes descendans, fuivant l'opinion de ces généalogiftes, acquit le comté de Wernigerode par fon

mariage avec Anne, héritiere de ce comté. Bothon III époufa Anne, fœur d'Everard, comte d'Epftein & Kocnigftein, qui l'inftitua fon héritier par fon teftament, que l'empereur confirma. Il laiffa plufieurs enfans, entre autres Louis, qui recueillit la fucceffion du comte d'Epftein fon oncle; & après la mort de Michel, dernier comte de Wertheim, l'empereur Ferdinand I lui donna les fiefs qui relevoient de l'Empire & de la Boheme. Il n'eut point d'enfans mâles, & les comtes de Loevenftin, iflus de sa fille Anne, fe mirent en poffeffion des comtés de Wertheim & de Rochefort: ils eurent de grandes conteftations, au sujet du comté de Wertheim, avec l'évêque de Wurtzbourg, aú fujet de Rochefort, avec les comtes de Stolberg; & ces procès font encore pendans à la chambre impériale. Chris tophle, comte de Stolberg, qui étoit prévôt du chapitre d'Halberstad, étant mort en 1581, l'électeur de Mayence s'empara du comté de Koenigstein, en vertu de l'expecta tive qu'il avoit obtenue de l'empereur Maximilien II, au préjudice de Louis, George & Chriftophle, comtes de Stolberg, qui y furent rétablis par les Suédois en 1631, mais quatre ans après, les Impériaux rendirent Koenigstein à l'électeur de Mayence. La maifon de Stolberg eft divifée en deux branches principales, lesquelles font iffues d'Henri Erneft, & de Jean-Martin, fils de Christophle, qui mourut en 1638. Henri-Ernest laissa, d'Anne-Elizabeth fa coufine, Erneft, qui a commencé la branche d'Ifembourg, & Louis-Chriftian, celle de Guderen, ainfi nommée du lieu de leur réfidence. Jean-Martin a eu, d'Agnès-Elizabeth de Barbi, Chriftophle- Louis, & Frédéric - Guillaume, qui ont fait les branches d'Ortenberg & de Stolberg. Les comtes de Stolberg poffedent encore le comté de Wernigerode, qui eft entre les principautés d'Anhalt & d'Halberstad. Wernigerode eft un gros bourg, à deux heures d'Halberstad. D'Audifret, Geogr. t. 3, p. 350 & fuiv.

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STOLHOFFEN, ville d'Allemagne, dans le haut marquifat de Bade, à un mille à la droite du Rhin, & environ à égale distance au nord de Lichtenau. Cette petite ville eft beaucoup plus forte par fa fituation vers un grand marais, que par les ouvrages, qui font feulement de terre. En 1704, les Allemands y firent des lignes, pour empêcher le paflage, & ces lignes furent forcées par le maréchal de Villars en 1707.*De l'Isle, Atlas. D'Audifret, Géogr. t. 3.

STOLÓS. Etienne le géographe nomme ainfi une des villes des Thraces barbares, & une de celles que les Chalcidiens enleverent aux Edoni, pour la mettre fous leur propre puiffance.

STOLP. Voyez CAMENI-POYAS.

1. STOLPEN, ville d'Allemagne, dans la Poméranie ultérieure, dans le duché de Vandalie. Elle eft fituée dans une vallée, fur une riviere de même nom. La beauté de fon féjour porta les ducs de Pomeranie à y bâtir un château fort logeable, ce qui eft caufe que quelques-uns de ces princes fe trouvent qualifiés, dans plufieurs hiftoires, ducs de Stolpen. Le dernier de ces ducs donna Stolpen à lá princeffe Anne fa fœur, avec la poffeffion héréditaire de la ville & de fes dépendances.* Jaillot, Atlas. Le Laboureur Voyage de la reine de Pologne.

2. STOLPEN ou STOLPE, riviere d'Allemagne, dans la Pomeranie ultérieure, au duché de Vandalie. Elle fe forme de diverfes petites rivieres, qui, s'étant affemblées dans la feigneurie de Butow, coulent dans un même lit du midi oriental au nord occidental. La Stolpe mouille la ville de ce nom, Wintershagen & Stolpmund, où elle fe perd dans la mer Baltique. * Jaillot, Atlas.

STOLPMUND, petite ville d'Allemagne, dans la Poméranie ultérieure, au duché de Vandalie, à la droite de l'embouchure de la riviere de Stolpen, qui lui donne foa nom.

STOMA, marais de l'Afie mineure, dans la Troade, aux environs de l'embouchure du Scamandre, felon Stra bon, l. 13, p. 595 & 597, traduit par Xylander; mais Cafaubon foutient, avec fondement, qu'au lieu de ruaxupívn, & Palus nomine Stoma, il faut lire

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Eroparíuvn nadovuivn, & qua Stomalimne appellatur. Le marais, dont parle ici Strabon eft l'étang dont Pline fait mention au livre cinquième de fon hiftoire na turelle.

1. STOLMALIMNA, c'est-à dire, le lac de l'embou chure. Strabon, l. 4, p. 184, paroît donner ce nom à un

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lac de la Gaule Narbonnoife, que d'autres appellent Astromela ou Maftramela. C'est présentement la mer de Martigues. Voyez ASTROMELA.

2. STOMALIMNA. Voyez STOMA. STONASPRE, c'est le nom que de l'Ifle donne à une riviere de Gréce,que les autres géographes appellent Fidari. Voyez ce mot.

STONE, bourg d'Angleterre, dans Staffordshire, fur la Trent, entre New-Castle, & l'endroit où cette riviere reçoit la Saw. Le nom de ce bourg tire fon origine des pierres que les habitans du pays avoient amaffées folemnellement à l'endroit où le barbare Wolphére, roi des Merciens, & païen, fit maffacrer les deux fils Wulfad & Rufin, pour avoir embraffé la religion chrétienne.* Délices de la Gr. Bretagne, p. 390.

STONES-HENGES. Les Anglois appellent ainfi des pierres d'une grofleur prodigieufe qu'on trouve dans Wiltshire en plus d'un endroit. On en voit dans une prairie, près d'Ambersbury, nommé communément Aubury. Il y en a huit ou dix d'une grandeur & d'une épaiffeur extraordinaires, dont les unes font debout, & les autres couchées. On en trouve encore d'autres femblables dans les bruyeres, fur le chemin d'Ambersbury à Marlborough. Mais celles qu'on voit un peu plus loin, à l'occident d'Ambersbury, dans une vafte plaine, à fix milles de Salisbury, font beaucoup plus groffes. Dans le milieu d'une tranchée, on trouve une triple enceinte de pierres, rangées en rond, dont quelques-unes ont jusqu'à vingt huit pieds de haut, fept de large, & feize de circonférence. Les unes font droites, & les autres font de travers par-deffus, faisant comme le linteau d'une porte. Elles font attachées aux premieres par des mortaifes, où font enchaffés les gonds qu'elles ont cela fait qu'on leur donne le nom de StonesHenges, comme qui diroit pierres fuspendues. On ignore d'où viennent ces prodigieufes pierres, quand, par qui & pourquoi elles ont été mifes là; & ce qui fait un plus grand fujet d'étonnement, c'eft que tout le pays eft fablonneux, & entierement dégarni de pierres. Tout près de ces rangées de pierres, on a tiré de tems en tems des os d'hommes extraordinairement grands, & des armes fort antiques, d'une forme & d'une grandeur particulieres. On juge de-là que ce doit être le tombeau des anciens rois Bretons, comme le témoignent les annales des Gallois. En particulier, on ne doute point qu'Aurelius Ambrofius, qui a donné le nom au bourg d'Amberfbury, qui vivoit vers le déclin de l'empire de Rome, & qui défendit fi vaillamment fa patrie contre les Saxons, n'y ait été inhumé.*Délic, de la Gr. Bret. p. 688.

STONG, riviere de Suéde, dans la province d'OftroGothland, qu'elle fépare en deux parties. Elle fe rend dans le lac de Roxen, près de Lincoping. * Baudrand, * Baudrand, Dict.

1. STONI. Voyez STONOS & SARNII.

qu'il eft fitué près d'un gué de l'Oufe. Cependant comme la riviere n'eft plus guère guéable dans cet endroit, on y a conftruit un pont. De l'autre côté de la riviere il y avoit anciennement une place appellée Lactorodum, qui tiroit fon nom de fon gué pierreux; car en langue galloife lech fignifie une pierre, & rhyd, un gué. Mais la place n'eft plus; & il n'y refte qu'un village, nommé Paffham, pour marquer que c'étoit un lieu de paffage. Stony-Strat ford, eft toujours un lieu de grand abord, parce qu'il est fur la route de Londres, au nord d'Angleterre. * Délices de la Grande Bretagne, t. 1, p. 575.

STOPFORD, ville d'Angleterre, dans Cheshire, au quartier feptentrional, près de l'endroit où la Tame se jette dans le Merley. Cette ville, qui a trois foires chaque année, le nomme communément STOPPORT; mais on écrit STOPFORD, & quelques-uns même écrivent STOKEFORD, & d'autres STOREPORT.* Délices de la Grande Bretagne, t. 1, p. 341.

STOPONIUM, lieu de la Thrace, au voisinage de Sardique, felon Cédrène cité par Ortélius. Thefaur. Curopalate écrit Stenoponium au lieu de Stoponium.

STORA où STURA, ville de l'ile de Negrepont. Corneille, Dict. qui cite Davity, dit que cette ville eft fort avant dans l'ifle: cependant le pere Coronelli, folario, la marque fur le détroit de Negrepont, au fond d'un petit golfe, entre Potiri & Carifto, au midi oriental de la premiere de ces villes, & au nord occidental de la feconde. Mahomet II pilla & brula enfuite la ville de Stora. STORAS. Voyez ASTURA, no 2.

STORMARIE, pays d'Allemagne, au duché de Holstein, & fous lequel eft compris le comté de Pinnenberg. Il a pour bornes au nord le Holftein particulier ; à l'orient la Wagrie, & le duché de Saxe Lawenbourg: au midi & à l'occident l'Elbe, qui le fépare des duchés de Lunebourg & de Brême. Ce pays eft renfermé entre cinq rivieres, l'Elbe, le Stoer, la Trave, la Bille, & le Schonbeck. Selon quelques-uns le nom de Stomarie vient de la riviere de Stoer qui l'arrofe, & de Marschlanden, qui fignifie une terre marécageufe, fituée au bord d'une riviere; d'autres veulent qu'il foit formé du mot Marck, c'est-à-dire, marche, fin ou borne, & qu'on ait donné au pays le nom de Stomarchia, ou Stormaria, parce qu'il étoit borné par la riviere Stoer. Si nous nous en rapportons à Adam de Brême, les peuples de ce pays furent nommés Sturmarii, parce qu'ils le portoient ailément à la fédition. Autrefois la Stormarie n'avoit que le titre de comté; aujourd'hui elle a celui de principauté. Sa longueur entre Gluckstadt & de Trittow est de dix milles, & la longueur, depuis le Stoer jusqu'à Hambourg, eft d'un peu plus de fept. La qualité du terroir n'est pas la même par-tout. Il eft moins fertile vers les fources des rivieres qu'ailleurs. On y voit de côté & d'autre des bruyeres, entr'autres celles de Linfelden, de Harcken, & de Segeberg. On trouve auffi quelques montagnes dans cette province; mais elles ne font pas bien hautes. Au voisinage de la ville d'Itzehoe il y a un lieu nommé ODOE, & dans ce lieu une montagne, au fommet de laquelle s'éleve une pyramide, que fit bâtir Henri de Rantzow, lorsqu'il étoit gouverneur de la province pour le roi de Danemarck. Près de l'Elbe eft la montagne Sulberg entre Nienstede & Blanckefe. L'archevêque, Adalbert Magnus, y avoit au

2. STONI, peuples des Alpes. Strabon, l. 4, p. 204, les joint avec les Lepontii & les Tridentini ; & Tute-Live, Epitom. 1. 62, dit que le conful Q. Marcius les fubjugua. Ils font nommés STOENI, & mis au nombre des Liguriens, dans l'inscription des triomphes du capitole, rapportée par Gruter, p. 298, DE LIGURIBUS STOENIS. Ils tiroient fans doute leur origine des Liguriens, ou ils avoient une origine commune avec eux. Les STONI étoient aufli appa-trefois élevé une fortereffe, que les habitans du Holstein remment compris fous le nom général des Euganei, dont la capitale eft appellée Stonos par Pline, L. 3, c. 20. Etienne de géographe connoît une ville nommée Stonos, & la donne aux Liguriens. On ne fait point précisément le lieu où habitoient les Stoni. Cluvier les place par conjecture au voifinage du fleuve Clufius, au nord du lac Edrinus.

STONIA, ville de la Cappadoce, dans le pont Galatique, felon Ptolomée, ., c. 6. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Etonia pour Stonia.

STONOS. Voyez STONI,

STONY - STRATFORD, bourg d'Angleterre, dans Buckinghamshire, fur le bord de l'Ouse. C'est un grand & beau bourg, où le tient un des meilleurs marchés de la province. Son nom lui vient de trois chofes : la premiere de ce que toutes les maifons y font de pierres de taille; la .feconde, parce qu'il eft fur l'ancienne voie militaire, autrement fur un chemin battu, pavé autrefois par les Romains, qu'on nomme aujourd'hui Watling-Streat, & dont on voit encore quelques reftes hors du bourg; la troifiéme, parce

raferent du confentement de Bernard, duc de Saxe, & des comtes de Holstein, parce que la garnifon pilloit la campagne & détrouffoit les palfans. Ces montagnes, qu'on trouve au voisinage de l'Elbe, font appellées communément WITTENBERGEN. On voit plufieurs quartiers montueux & couverts de forêts dans les quatre préfectures de Trittow, de Reinbeck, de Tremfburtel & de Steinhorft. La Stormarie eft arrofée de plufieurs rivieres. La Bille la fé. pare du duché de Saxe-Lawenbourg. Elle reçoit le Schonbeck au-deffus de Trittow, & au-deffus de Reinbeck un ruilleau qui vient du lac de Grofenfée: elle mouille enfuite Reinbeck & Bergerdoff, lieu dépendant de la régence de Lubec; après quoi elle reçoit les eaux de la petite riviere de Stellow, qui vient de Steinbeck; & à sept milles elle va fe perdre dans l'Elbe au-deffus de la ville de Hambourg. L'Alfter reçoit le ruiffeau d'Aw au-deffus d'Olftede, traverfe la ville de Hambourg, & s'y jette dans l'Elbe. En entrant dans cette ville, l'Alfter forme une espéce de lac, où fe rend un autre ruifleau nommé Auwe. Le Pinnen-Au, ou

Pinnau,

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