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d'un fiècle. On y conferve auffi des grains depuis plus de cent trente ans, & dont on fait quelquefois du pain, pour en faire gouter par curiofité à des perfonnes de

diftinétion.

L'hôpital françois eft pour les foldats, & ce bâtiment eft digne de la piété & de la magnificence de Louis le Grand. C'eft un des plus beaux hôpitaux du royaume. Les boucheries de la ville font belles la grande eft une espéce de halle couverte. La petite forme le long du canal un rang de bâtimens, qui font d'une même fymétrie, & qui font un affez bel effet. Les églifes ne font pas en grand nombre à Strasbourg, où l'on ne compte que fix paroilles & fix couvens, trois pour des homnies & trois pour des filles. Les paroiffes font faint Laurent, ou la cathédrale, faint Pierre le jeune, faint Pierre le vieil, faint Etienne, faint Louis & faint Marc.

L'églife cathédrale eft une des plus belles de l'Europe. Eile eft dédiée à Notre-Dame. Elle fut brulée en 1003, à la réserve du chœur, qui fubfifte encore aujourd'hui. On a employé plus d'un fiécle à la bâtir. Wernherus, évêque de cette ville, entreprit de rétablir fon églife, en fit jetter les fondemens en 1015, & employa à ce fomptueux édifice les quatorze dernieres années de fa vie. Ses fucceffeurs continuerent cet ouvrage; mais, contens d'avoir mis la nef dans fa perfection, ils différerent de conftruire la tour jusqu'en 1229; & ce furprenant ouvrage ne fut même achevé qu'en 1449. C'eft la plus haute pyramide de l'Europe, car elle a cinq cents foixante quatorze pieds de haut, & on y monte par un escalier qui a fix cents trente-cinq dégrés. *Piganiol, Desc. de la France, t. 7, P. 445. ̧

Longuerue ne s'accorde pas avec Piganol fur les époques du commencement & de la perfection de ces édifices; car le premier dit que l'églife fut détruite en 1140, & le fecond qu'on commença à la rebâtir en 100s, après avoir été brulée en 1003; le premier dit que l'églife fut achevée en 1275, que la tour fut commencée en 1377, & finie l'an 1444: & le fecond, qu'après avoir mis la nef dans fa perfection, on différa de conftruire la tour jusqu'en 1229, & qu'elle fut achevée en 1449. La communauté de Strasbourg jouit des grands biens de la fabrique; auffi eft elle tenue des réparations de l'églife & de la tour, & de l'entretien des cloches. * Longuerue, Descr. de la France, t. 7, p. 445.

L'horloge, qui eft dans cette églife, palle pour un chefd'œuvre d'aftronomie & de méchanique. On dit à Strasbourg que celle de faint Jean de Lyon eft la plus belle de France, mais que la leur n'a pas la pareille au monde, pour la variété & la curiofité de fes mouvemens, dont la plûpart fe font détraqués ou arrêtés; de forte qu'il n'y a aujourd'hui que la moindre partie qui agiffe. Cette machine peut être diftinguée en trois parties. Celle qui fert de bafe aux deux autres eft compofée de trois tableaux, dont les deux qui font aux extrémités font carrés. Celui qui eft au milieu eft rond, & a trois cercles l'un dans l'autre, deux mobiles & un fixe. Le premier de ces cercles a dix pieds de diametre, dans fon entiere largeur, fe meut de la droite à la gauche une fois l'année, & en marque les mois & les jours. Le fecond eft dans celui-là, & a neuf pieds de diamètre: il fe meut de la droite à la gauche anffi en un an, marquant les jours des vigiles & des fêtes; mais il est préfentement arrêté. Le troifiéme eft au milieu de ces deux ; ce n'eft que pour l'ornement, repréfentant l'Allemagne & la ville de Strasbourg. Au bas du tableau eft un pélican, qui porte un globe fur fes aîles, & fur ce globe font le foleil & la lune, qui font le tour du zodiaque en vingt-quatre heures. Les deux tableaux carrés, qui font au côté de celui-ci, ont fervi à marquer les éclipfes du foleil & de la lune ; mais ils ne vont plus. Au fecond ordre ou étage, eft un grand tableau, au milieu duquel eft un aftrolabe, qui marque le cours du ciel : les quatre faifons font peintes à l'entour. Il y a aufli un cadran, qui marque les heutes & les minutes, & au-deflous les fept jours de la femaine, figurés par les fept planettes, qui paffent en chariot. On voit encore un vilage de lune, qui fait paroître fes phases. Le troifiéme ordre, ou la partie fupérieure de cette horloge, eft remarquable par le jeu des figures, pour l'exécution de la fonnerie. Les quatre âges de l'homme, représentés par des figures qui leur conviennent, paffent & fonnent les quarts d'heure fur de petites cloches. Enfuite la mort vient, chaffée par un Chrift reffuscité, qui lui per

met néanmoins de fonner l'heure, afin qu'on le fouvienne de la néceffité de mourir. Au côté droit de cette horloge est une arche, qui fert à enfermer les poids, &c. & cette arche elt terminée an fommet par un coq de métal, qui allonge le cou, bat des ailes, & chante avant que l'heure fonne. Vers le bas, on voit dans un cadre le portrait du fameux Nicolas Copernic, qui, felon Thomas Corneille, et l'auteur de certe horloge, qui fut achevée en 1 573. Mais ce philofophe eft mort dès l'an 1543.* Piganiol, Descr. de la France, t. 7, p. 445.

Les dehors de la ville font fort agréables, & embellis par un grand nombre de maifons de campagne, où l'on trouve de belles promenades. Celle qu'on appelle l'arbreverd eft finguliere, en ce qu'on peut placer au deffus de cet arbre plus de vingt tables à quatre couverts chacune. Plus de cent perfonnes peuvent y être commodément, & y danfer même en rond à la maniere du pays.

L'évêché de Strasbourg ne vaut à préfent que deux cents cinquante mille livres ou environ. La guerre entre JeanGeorge, marquis de Brandebourg & le cardinal de Lorraine, en a beaucoup diminué les revenus; car, par un traité conclu à Hagueneau, on convint que cet évêché demeureroit au cardinal de Lorraine, moyennant une fomme confidérable qu'il promit payer; mais n'ayant pas été en état de remplir cette condition, il fut obligé d'aliéner à la ville de Strafbourg le bailliage de Marlheim, & beau. coup de droits qui appartenoient à l'evêché. Il ne laisse pas d'être encore confiderable par deux bailliages qui en dépendent, & qui font au-delà du Rhin. L'évêque en jouit avec la même fupériorité territoriale qu'ont les princes d'Allemagne les plus puiffans dans leurs états, fous la fouveraineté de l'Empire, dont ils font les membres. Quand ce fiége épiscopal devient vacant, ce font les douze chanoines capitulaires qui élifent leur évêque. * Piganiol Descr. de la France, t. 7, p. 396.

pa

Le chapitre de la cathédrale de Strasbourg eft un des plus nobles qu'il y ait dans l'églife. Pour y être reçu il faut faire preuve de huit quartiers de haute noblesse du côté ternel, & d'autant du côté maternel. Les mots de haute nobleffe excluent les fimples gentilshommes, & exigent une extraction de princes ou de comtes de l'Empire pour les Allemans, & de princes, ducs & pairs, ou de maréchaux de France pour les François. Ce chapitre eft compofé de douze chanoines capitulaires, & de douze chanoines domiciliers. Les capitulaires font ceux qui ont entrée & voix délibérative au chapitre : le revenu de leurs canonicats eft année commune d'environ fix mille livres. Les domiciliers n'entrent point au chapitre, mais ils parvien nent par ancienneté aux places de capitulaires, à meture qu'elles deviennent vacantes. On leur accorde le quart du revenu des canonicats, mais les uns & les autres font obligés de réfider trois mois dans les terres de l'évêché, & d'asfifter foixante fois à l'églife, fans quoi ils ne jouiroient pas des revenus de leurs canonicats. Les capitulaires ne peuvent être admis qu'après avoir pris le foudiaconat. Il n'y a aucune différence entre l'habit de chœur des capitulaires, & celui des domiciliers. Ils portent les uns & les autres fous le furplis une foutane de velours rouge, doublée d'hermines, & enrichie de boutonieres d'or. Cinq des chanoines capitulaires font pourvus chacun d'une des dignités du chapitre. La premiere eft celle de grand prévôt. C'eft le pape qui y nomme, fuivant le concordat germanique entre le pape Nicolas V, & l'empereur Frédéric III, l'an 1447. Elle vaut trois ou quatre mille livres de rente, & a à fa dispofition huit ou dix cures, dont celle de Scheleftat eft la plus confidérable, fept prébendes dans la collégiale de faint Léonard, & une douzaine de fiefs. La feconde dignité eft celle de grand doyen. Il convoque le chapitre & a jurisdic tion fur tout le chœur, & la correction des mœurs des eccléfiaftiques. Il jouit d'environ trois mille livres de revenu. La troifiéme eft la dignité de cuftode, qui eft de mille cinq cents livres. Le titulaire dispofe auffi de quelques cures & de quelques fiefs dans l'étendue de l'évêché. La quatrième eft celle de l'écolâtre, laquelle ne rapporte que huit ou neuf cents livres. La cinquième enfin eft celle de camérier du chapitre, laquelle ne vaut que quatre ou cinq cents livres. Il y en avoit une fixiéme, qui étoit celle du portier; mais les revenus en ont été unis à la manfe du chapi

tre.

Les vicaires, les chapelains & les chantres, compofent

le grand chœur de cette églife cathédrale, & en font le fervice. Il y avoit autrefois foixante-douze vicaires, & quarante chapelains; mais les troubles & le défordre que le luthéranisme caufa dans cette province, avoient tellement diminué le nombre des vicaires & des chapelains, que lors du rétablissement du fervice il n'y avoit que douze vicaires, dont on augmenta le nombre jusqu'à vingt. Quant aux chapelles il n'y en a que quatre ou cinq de cinq cents livres chacune. Le revenu des autres eft très-modique. Le corps des vingt vicaires eft gouverné par un Senior, quatre députés & deux adjoints. Ils font élûs par les autres vicaires, peuvent être deftitués on continués au bout de l'an. Ces officiers doivent rendre compte tous les ans au doyen & au chapitre de l'administration du revenu de leurs corps, & en laifler un état dans les archives du chapître. Chaque vicaire reçoit par an environ quatre cents livres en argent, foixante facs de grains, & un foudre de vin.

&

L'évêque de Strasbourg a fon official & le chapitre le fien. Les revenus de la fabrique de la cathédrale font distingués de ceux de l'évêque, & du chapitre. L'adminiftration en appartient aux magiftrats, par un contrat paffé avec les luthériens. Ces revenus peuvent monter à quarante mille livres par an, & le magiftrat eft obligé aux réparations de l'églife, quelque accident qui puiffe arriver. Le magiftrat nomme un receveur pour faire le recouvrement des revenus, & ce dernier eft obligé de rendre fes comptes tous les ans. Lors du rétabliffement du culte catholique dans l'églife cathédrale de Strafbourg en 1680, il y avoit quatre chanoines luthériens, qui poffedoient le Brouderhoff ou l'ancien monaftère, qui fut donné aux jéfuites pour en faire un college. On a depuis cédé aux chanoines luthé riens les revenus que poffédoit cette église au-delà du Rhin; & au moyen de cette ceffion, ces chanoine n'y paroiffent que lorsqu'ils font obligés de prendre poffefion. Au refte ces chanoines font des princes de Brandebourg & de Brunswick.

Le second chapitre de Strasbourg eft celui de faint Pierre le Jeune, qui n'étoit d'abord qu'une petite églife paroisfiale, fous le titre de fainte Colombe, bâtie dans un des fauxbourgs de Strasbourg, mais en 1131, Guillaume, évêque de cette ville, bâtit l'églife de faint Pierre le Jeune, & en 1147 il y fonda huit canonicats. Son fucceffeur en fonda fix autres. Le pape Louis IX qui étoit de la maison, d'Eguisheim, revenant en 11so du concile de Mayence, dédia cette églife à faint Pierre.

Ce college eft aujourd'hui compofé de quinze canonicats, dont cinq font affectés à des prêtres, cinq à des diacres, & cinq à des foudiacres. Les dignités de prévôt & de doyen font les feules qu'il y ait dans ce chapitre. La prévôté vaut trois mille livres de rente, & eft à la dispofition du pape, fuivant le concordat germanique. Celui qui eft revêta de cette dignité donne l'inveftiture des canonicats & des vicariats qui vaquent comme auffi celle des maisons canoniales, qui font au nombre de douze. Son droit pour cette derniere eft ordinairement de trois cents livres. Le doyen eft élû par le chapîtte. Cette dignité, qui ne rapporte à celui qui en eft pourvû, qu'environ quatre cents livres, lui donne le droit de préfider & de conclure dans le chapitre, même en présence du prévôt, & de correction. Chaque chanoine a fix cents livres en argent, trente facs de grains, & quelques petits revenus, qui, avec la maifon canoniale, peuvent valoir trois ou quatre cents livres. Outre ces quinze canonicats il y a dans cette églife quinze vicaires & quinze chapelains; mais il n'y a que trois vicaires & un chapelain qui y réfident. Chacun de ces trois vicaires a environ fept cents livres de re

venu.

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Le chapitre de faint Pierre le Vieux eft un des plus anciens d'Alface. Dès le neuviéme fiécle il étoit ancien. Cette églife fut d'abord à Hannaw, qui eft une ifle du Rhin, à deux lieues de Strasbourg, & c'eft auffi de ce côté que font tous les biens de ce chapitre. Ayant été ruinée par les inondations du Rhin, elle fut transférée à Rheinau en 1298, où ayant été pareillement endommagée par ce fleuve, les chanoines obtinrent en 1398 d'être transférés dans Strafbourg, & obtinrent des paroiffes de faint Pierre le Vieux, que le chœur de leur paroifle leur feroit cédé pour faire le fervice, & que la nef demeureroit au curé & aux paroiffiens. Ce chapitre eft compofé d'un prévôt qui a quinze ou feize cents livres de revenu, d'un doyen, quien a

environ douze cents, & de dix-huit canonicats, dont il y en a douze de réfidence, qui ont fept ou huit cents livres de revenu; les fix qui ne réfident point, n'ont qu'environ trois cents livres, & ne font admis à la résidence qu'à leur

tour.

L'églife de tous les Saints eft dans un des fauxbourgs de Strafbourg, & fut bâtie en 1350. On y fonda en divers tems jusqu'à dix-neuf prébendes ; mais le luthéranisme s'étant introduit dans ce chapitre, elles ont été pendant long-tems disputées par les catholiques & les luthériens. Il fut enfin décidé par une tranfaction, autorisée par l'évêque, que les catholiques rempliroient fix prébendes, & les luthériens autant. Ces prébendes valent cent ou cent vingt livres de revenu.

2. STRASBOURG, ville d'Allemagne, dans l'UckerMarck, aux confins de la Poméranie, fur le bord d'un petit lac, environ à trois lieues au nord de l'Uckerfée. Il y a dans cette ville quantité de François réfugiés.

3. STRASBOURG, ville du royaume de Pruffe, dans le palatinat de Culm, fur la rive droite de la petite riviere de Dribent, aux confins de la Mazovie. Cette petite ville, nommée aufli BRODNITZ, a été prife & reprise plufieurs fois par les Polonois & par les Suédois. On y voit un ancien château, dans lequel mourut la princeffe Anne, fœur de Sigismond III, roi de Pologne. Les Teutoniques furent obligés de lever le fiége de cette ville l'an 1415. D'Audifret, Géogr. t. 1.

4.

STRASBOURG, bourg d'allemagne, dans la balle Carinthie, fur la petite riviere de Gurck, à deux lieues au-deffous de la ville de Gurck. Ce lieu eft fort agréable, & l'évêque de Gurck y a un palais où il fait fa résidence ordinaire. * Corneille rectifié.

STRANITS, petite ville d'Allemagne, dans la Moravie, au cercle d'Olmutz. Elle eft remarquable par fes eaux minérales.

STRATA, contrée de la Syrie. Procope, Perficor. l. 2, c. 1, dit que ce fut cette contrée qui fervit de prétexte à la guerre que Cosroès déclara à l'empereur Juftinien, lorsque Bélifaire eut commencé à réduire l'Italie. Ce pays, ajoute-t-il, eft proche de la ville de Palmyre, du côté du nord ; & il eft tellement brûlé du foleil, qu'il ne produit ni bleds ni arbres : il y a feulement des pâturages.

STRATEG, colonie des Thébains. Il en eft parlé dans une inscription ancienne, rapportée dans le tréfor de Goltzius. Ortelius foupçonne que cette colonie étoit dans l'A chaïe, où Pline met une ville de Thébes, & où il y a eu un fiége épiscopal, auffi appellé Strateg, car dans le concile de Nicée on trouve un évêque qualifié Strategidis epis

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STRATH-ARDIL: le comté de Gowrée, en Ecoffe, eft partagé en deux grandes vallées, dont l'une eft appellée STRATH-ARDIL, & l'autre GLEN-SHIE. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1295.

STRATH-BOGIE, place ou château d'Ecoffe, dans la province de Buchan, au quartier de Strath-Bogie-lang, au confluent du Dovern & du Bogie. Strath - Bogie eft un grand & fort château. Le Dovern lui fert de foffé devant la porte, & coule fous un beau pont de pierres. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1318.

STRATA-BOGIE-LAND, quartier.d'Ecoffe, dans la province de Buchan. Le quartier de Strath-Bogie-land eft une longue vallée renfermée entre des montagnes, & qui tire fon nom de Strath Bogie, fa principale place, fituée au confluent du Dovern & du Bogie. Ce petit pays eft affez abondant en bled & en pâturages. Il étoit autrefois tout couvert de bois, mais on a tout défriché. Les habitans font un grand trafic de leurs toiles fines qu'ils vont vendre dans les foires du voisinage. C'est une ancienne baronnie qui appartient au duc de Gordon, & qui eft dans fa maifon depuis plus de quatre fiécles. * Délices de la Gr. Bret. p. 1318.

STRATH-DÉE, vallée d'Ecosse, dans la province de Marr. Elle prend fon nom de la riviere de Dée, qui la traverfe.* Délices de la Grande Bretagne, p. 1314.

STRATH-DOVERN, petit pays d'Ecoffe, dans la

province de Buchan. Le Dovern traverse ce pays, & lui donne fon nom. C'est proprement une vallée, qui en été eft toute couverte de troupeaux, mais qui en hiver demeure entierement déferte. * Délices de la Grande Bret. p. 1318.

STRATH-DOWN, vallée d'Ecoffe, dans la province de Buchan, au bailliage de Banf. C'eft un des cinq petits quartiers qui compofent ce bailliage, & il eft le plus méridional de tous. On l'appelle auffi STRATH-AWEN, c'eftà-dire, la vallée de l'Avin; & alors il prend le nom d'Avin ou d'Awen, riviere médiocre, qui y fort d'un petit lac, au pied des hautes montagnes de Benavin, & coule droit au nord, pour aller fe jetter dans la riviere de Spey. Ce pays eft féparé de la province de Muray par une longue chaîne de montagnes qui courent nord & fud, commençant vers le Spey; il ne rapporte que peu ou point de bled; c'eft ce qui fait que les habitans s'y appliquent à la nourriture du bétail. Les marquis de Huntley en font feigneurs. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1326.

pace

STRATH-ERRIK, lieu d'Ecoffe, dans la province de Lothiane. Près de ce lieu il y a un petit lac qui ne fe gele jamais qu'au mois de février, quelque froid qu'il falle; & quand on eft dans ce mois-là il fe gêle tout entier dans l'esd'une nuit. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1240. STRATH-ERNE, province d'Ecoffe. Elle tire fon nom de la riviere d'Erne, qui la traverfe dans fa longueur ; car dans l'ancienne langue du pays Strath fignifie une vallée fituée le long d'une riviere. Cette province eft fituée au nord de celle de Menteith, dont elle eft féparée par une chaîne de montagnes. Ses autres bornes font à l'orient, les provinces de Fife & de Perth, au nord celle d'Athol, & au couchant celle de Braid-Albain. La riviere d'Erne ou Jerne, qui fort d'un lac de même nom, à l'occident de cette province, au milieu des hautes montagnes de Granzebain, coule droit à l'occident, à travers un pays de montagnes, de rochers, de vallées & de bois. Elle arrofe la province & la partage en deux parties. Les comtes de la maifon de Drummond ont été gouverneurs héréditaires des provinces de Menteith & de Strath-Erne, avec titre de fénéchal. Cette maifon s'éleva particulierement après que le roi Robert Brus III du nom y eut pris femme; & on remarque que cette maifon a toujours produit des femmes d'une beauté extraordinaire avec un certain air grand & majestueux. * Délices de la Grande Bret. p. 1269.

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STRATH MUND, petite contrée d'Ecoffe. Elle paffe fous le nom du pays de Perth, fous lequel elle eft du côté du nord. Elle abonde en bleds & en pâturages. * Davity, Perth & Strath-Mund.

STRATH-NAIRN, vallée d'Ecoffe, dans la province de Murray. Elle tire fon nom de la riviere de Nairn, qui y prend la fource, & qui coule au nord-eft, arrofant divers petits lieux, dont le plus confidérable eft le château de Kilraock.* Délic. de la Grande Bret. p. 1338.

STRATH-NAVERN, province d'Ecolle. Elle fut annexée dans le dernier fiécle à celle de Sutherland; & les deux feigneuries d'Affint & d'Edir-da-Cheulis, qui font face à l'Océan occidental, en ayant été détachées, depuis ce tems elle n'a plus l'Océan qu'au feptentrion. Ses autres bornes font, à l'occident les deux feigneuries qui viennent d'être nommées; au midi la province de Sutherland, & à l'orient celle de Catnefs. Sa longueur eft de trente-quatre milles, & fa largeur de douze. Le pays eft rempli de montagnes fi rudes, fi hautes, fi couvertes de neiges, fi ferrées & fi remplies de bois, qu'elles ne laiffent aucun lieu à enfemencer. On n'y peut rien femer que dans quelques endroits au bord de l'Océan ; il faut que les habitans acheent le bled de leurs voisins. Leurs occupations font la nourriture des beftiaux & la chaffe. Les montagnes & les forêts font peuplées d'une infinité de bêtes fauvages, de cerfs, de, daims, de chevreuils, de loups, de renards, de faucons, de gerfauts, de tiercelets, d'aigles, &c. Il s'y trouve tant de loups, que vers la fin du feiziéme fiécle le parlement ordonna que tous les ans dans chacune de ces provinces les vicomtes & les habitans iroient en corps de commune à la chaffe de ces animaux. La province de StrathNavern eft partagée en cinq grands quartiers, qui ont chacun leur nom, & elle eft arrofée d'une douzaine de rivieres, qui, s'élargiffant en divers lieux, forment trente & tant de lacs, grands & petits. Les rivieres les plus confidé

rables font le Navern, le Torrisdal, l'Urredell, le Durenish & le Hallowdail. Ce dernier coule à l'orient de la province, au pied des hautes montagnes, qui font les bornes de Catnefs. Le Navern fort des montagnes de Sutherland, fait un lac de fept ou huit milles de longueur, &, coulant enfuite entre des montagnes couvertes de grands bois, il traverfe le milieu de la province, & se jette dans l'Océan, au-dessous de Farr, château qui appartient aux feigneurs du pays. Le Torrisdail coule à côté du Navern, fait d'abord un affez grand lac de dix à douze milles de longueur, où fe trouve une ifle qui eft habitée pendant l'été. Ce lac eft tout environné de forêts. En fortant de ce lac le Torrisdail en forme un autre ; & au fortir de ce dernier, il va fe jetter dans l'Océan, à trois milles de l'embouchures du Navern. Le Durenish fait la borne de la province à l'occident. Il traverfe le quartier le plus fertile, & tombe dans un golfe auquel il donne fon nom. Les côtes font entre-coupées de trois à quatre golfes, dont les plus confidérables font celui d'Erebill, où fe jette la riviere d'Urredell; celui de Kuntail ou Kyntail, à l'entrée duquel on rencontre Tung, village & château qui appartient aux feigneurs de la province. Le dernier golfe eft celui de Stra thy, qui eft couvert par un cap nommé Strahy head ou Row-Rachy. Les rivieres de cette province, les lacs & les côtes de la mer fourniffent une grande quantité de poiffon. Il y a beaucoup de mines de fer dans cette province. Les habitans font robuftes, forts, laborieux, accoutumés à fupporter toutes fortes de fatigues, le froid & le chaud, la faim & la foif, du refte bonnes gens, francs, finceres, mais ils aiment à boire. Eux & leurs voifins fe fervent de la langue ancienne du pays, C'eft un dialecte de l'irlandoife. Ils ne fe foucient point de la chair de pourceau : la venaifon eft le meilleur mets. Ils ont beaucoup de foumisfion pour leurs feigneurs, à qui ils payent tous les cinq ans le cinquième de leurs vaches. Ils n'ont ni bourgs, ni villes; leurs habitations ne font que des hameaux, & l'on ne voit dans tout le pays que deux ou trois châteaux qui appartiennent aux barons de Rae, de la maifon de Maky ou Makay, feigneurs de la province, & vaffaux des comtes Sutherland. Delà vient que les fils aînés de ces comtes prennent le titre de cette province, & s'appellent Lord Strath-Navern.* Délic. de la Grande Bret. p. 1389.

STRATH-SPEY, vallée d'Ecoffe, dans la province de Murray. Le Spey, en fortant de la province de Badenoch, traverse une vallée à laquelle il donne le nom de StrathSpey, où il mouille le château de Balachaftel, le principal lieu de la vallée. * Délices de la Grande Bretagne p. 1342.

STRATH-YLA, petit pays d'Ecoffe, dans la province de Banf. Il tire fon nom de la riviere d'Yla, qui, fortie des montagnes de Balvanie, l'arrofe en coulant au nord, puis à l'orient, enfuite au fud-eft, jusqu'à ce qu'elle fe jette dans le Dovern. Ce pays eft borné au midi par les montagnes qui s'avançent jusques-là vers le nord'; le terrein eft un peu plus uni, & il eft fertile en bleds & en pâturages. On y a des carrieres fi abondantes en pierres de chaux, que les habitans en ont affez pour leur ufage, & pour en vendre à leurs voifins. Outre l'ufage qu'ils en font dans leurs bâtimens, qui font tous de cette forte de pierre, ils s'en fervent encore avec profit, pour engraiffer leurs champs. Ils font auffi un grand trafic de leurs bœufs gras, & de leurs toiles fines. * Délices de la Grande Bretagne, pag. 1328.

STRATHENI. Voyez STATHENI.

STRATIA, ville du Péloponnèfe, dans l'Arcadie, felon Etienne le géographe, qui cite ce vers d'Homére, Iliad. B. v. 606.

*Πίπεν τε, Στρατίην τε, καὶ ἠνεμόεσσαν ̓Ενίσπην. Ripenque, Stratienque, & ventofam Enispen.

Quelques-uns ont cru, dit Paufanias, l. 8, c. 25, que Straties, Stratia, Enispe & Rhipe, dont Homére fait mention, étoient des ifles du Ladon, qui autrefois étoient habitées; mais c'est une chimere; car le Ladon n'a point difle qui foit plus grande qu'un bâtiment de transport. C'eft, à la vérité, la plus belle riviere qu'il y ait en Gréce: elle n'a pas même fa parcille dans les pays barbares; mais elle n'eft pas allez large pour avoir des ifles, comme on en voit fur le Danube & fur le Pô.

STRATIOTIS,

STRATIOTIS. Voyez STRATONIS. STRATIUM, ville de l'Epire, dans l'Acarnanie, felon Etienne le géographe.

STRATLINGEN, château de la Suiffe, dans le canton de Berne. Ce château eft ruiné; c'étoit un château d'une terre feigneuriale, confiderable dans le bailliage de Thoun. Il étoit la réfidence des comtes (ou plutôt des barons) de ce nom, de qui font iffus les derniers rois de Bourgogne. Rodolphe de Stratlingen, gouverneur de la petite Bourgogne, en ufurpa l'autorité fouveraine l'an 888, lors de la diffipation de la monarchie françoife, & fe fit couronner roi à Saint-Mauris en Valais. Sa maison a régné fous quatre rois, jusqu'à l'an 1032, que le dernier Rodolphe, dit le Faineant, mourut fans enfans. Le château dont on ne voit plus que les veftiges, fut ruiné en 1383, pendant la guerre de la ville de Berne, contre les comtes de Kybourg. Il étoit de la baronnie de Spietz, qui eft une des plus belles terres feigneuriales qu'il y ait en Suiffe.* Etat & Dél. de la Suiffe, t. 2, p. 211.

STRATO. Voyez STAO.

STRATOCLIA, ville d'Afie, fur le Bosphore Cimmérien. Pline, l. 6, c. 6, femble la placer entre Cepi-Milefiorum & Phanagoria.

1. STRATON. La tour de Straton. C'eft la ville de Céfarée de Palestine; cette fameufe ville qui fut bâtie par le grand Hérodote, au lieu où étoit auparavant la tour de Straton. On dit (Prefatione Novella 104,) que Straton étoit un Grec, qui donna fon nom à cet endroit, où il bâtit une

tour.

2. STRATON. Tour de Straton. Lieu fombre & obscur, dans le palais royal de Jerufalem, où Ariftobule, fils de Jean Hircan, roi des Juifs, fit tuer fon frere Antigone, au retour d'une expédition où Antigone s'étoit conduit avec beaucoup de valeur. Un certain Judas, de la fecte des Effeniens, qui avoit prédit que ce jour-là Antigone feroit mis à mort dans la tour de Straton, voyant revenir ce jeune prince de l'expédition dont nous avons parlé, & fachant que la tour de Straton étoit à fix cents ftades de Jerusalem, ne pouvoit pas le réfoudre à vivre davantage, pour ne pas paffer pour un vifionnaire & un faux prophéte. Mais il ne favoit pas qu'il y avoit dans le palais une tour de Straton, dans laquelle on apprit peu de tems après qu'Antigone avoit été affaffiné par l'ordre de fon frere, qui crut qu'il venoit pour lui ôter la vie. * Jofeph, Antiq. 13, c. 19, & de Bello, l. 1, c. 3, l'an 105, avant Jelus-Chrift.

que,

1. STRATONICA, ville de la Macédoine. Prolomée, 7. 3, c. 13, la marque fur le golfe Singitique. Ortélius dit felon Etienne le géographe, cette ville fut enfuite appellée Adrianopolis, mais il fe trompe. Etienne le géographe ne donne le nom d'Adrianopolis qu'à Stratonice, ville de la Carie, & nom à celle du golfe Singitique, de laquelle il ne fait aucune mention. Saumaife veut que ces deux Stratonices ne foient qu'une feule ville, favoir celle de la Carie. Cependant Prolomée les diftingue.

2. STRATONICA. Voyez STRATONICIA, no. I. STRATONICE, ville de la Méfopotamie. Pline, l. 6, c. 26, femble la placer dans cette plaine, qui eft entre le Tigre & l'Euphrate. Cette ville n'eft point connue d'ailleurs.

1.

1. STRATONICIA ou STRATONICEA, felon Strabon, Polybe, Tite-Live & Etienne le géographe, & STRATO NICA OU STRATONICE, felon Ptolomée, l. 5, c. 2. C'étoit une ville de l'Afie mineure, dans la Carie, & dans les ter res, au voisinage d'Albanda & ďAlinda, à peu près entre ces deux villes. Strabon, l. 14, p. 660, en fait une colonie des Macédoniens; mais de quels Macédoniens? Apparemment des Syriens Macédoniens ou Seleucides; car, felon le témoignage d'Etienne le géographe, cette ville avoit pris fon nom de Stratonice, femme d'Antiochus Soter. TiteLive, l. 33, c. 30, nous apprend que Stratonice fut donnée aux Rhodiens. Elle fut réparée par l'empereur Hadrien, felon Etienne le géographe, qui ajoute qu'on l'appelle à caufe de cela Hadrianopolis; mais l'ancien nom prévalut même dans les notices épiscopales & dans celles des provinces. On a une médaille de Geta, avec ce mot : ETPATONIKEMN, Stratoniceorum ou Stratonicenfium. Auprès de la ville de Stratonice de Carie, il y avoit un temple dédié à Jupiter Chryfaoréen. Ce temple étoit commun aux Cariens; & c'eft où fe tenoit l'affemblée générale du pays, dans laquelle les Stratoniciens étoient admis, non qu'ils fuffent Cariens

d'origine, mais parce qu'ils poffédoient des villages de la Carie. Il y avoit auffi dans le territoire de Stratonice un fameux temple d'Hécate.

2. STRATONICIA on STRATONICE A, ville de l'Afie mineure, près du mont Taurus. Strabon, l. 14, p. 660, l'appelle Stratonicia ad Taurum, pour la diftinguer de Stra tonice de Carie. On ignore la province & le lieu où elle étoit fituée.

3. STRATONICIA, anciennement Chrysaoris, ville de la Macédoine, dans la Magnefie, fur le bord du fleuve Letheus, felon Paufanias, cité par Ortélius. Mais je ne trouve point cela dans Paufanias, l. 5, c. 21. J'y vois feulement qu'Ariftée de Stratonice, ville autrefois nommée Chrysaoris, fut victorieux au combat du pancrace & de la luttes ce qui peut autant & plus s'entendre de la ville de Stratonice en Carie, que de Stratonice en Macédoine.

4. STRATONICIA, STRATONICEA OU STRATONICE. Voyez STRATONICE.

STRATONIS INSULA, ifle du golfe Arabique, felon Strabon, l. 16, p. 670, & Pline, l. 6, c. 29. Elle étoit vers l'embouchure de ce golfe, & dans le golfe même. STRATOPEDON. Voyez EDIMBOURG.

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1. STRATOS ou STRATUS, ville de Grèce, dans l'Acarnanie, fur le fleuve Acheloüs. Thucydide, l. 2, p 154, dit que STRATUS eft une très grande ville de l'Acarnanie & plus bas, en décrivant le cours du fleuve Achelous, il ajoute que dans la haute Acarnanie ce fleuve arrofoit la ville Stratus. Tite-Live, nous apprend que cette ville étoit trèsforte. Il la met dans l'Etolie, parce qu'elle étoit aux confins de cette contrée, qui étoit féparée de l'Acarnanie par le fleuve Achelous: d'ailleurs les bornes de ces deux contrées ne furent pas toujours les mêmes. La puiffance des Etoliens s'étant accrue, ils étendirent leurs frontieres aux dépens de leurs voisins. Strabon, l. 10, donne la fituation de Stratum, & fa distance de la mer; car il dit que pour arriver à cette ville il falloit naviger deux cents ftades & plus fur le fleuve

Acheloüs.

2. STRATOS, fleuve de l'Hyrcanie. C'étoit un de ceux qui prenoient leur fource au mont Caucafe, felon Pline, 1.6, c. 26. Ce fleuve que Ptolomée, l. 6, 7. 9, nomme Straton, venoit de la Médie, couloit par le pays des Anarica, & fe jettoit dans la mer Caspienne.

3. STRATOS, ancienne ville de l'Achaye, dans le Péloponnéfe, felon Strabon, l. 8, p. 387. Ce géographe nous apprend qu'elle quitta ce nom pour prendre celui de Dyme. Voyez DYME I.

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STRATTON, bourg d'Angleterre, dans la province de Cornouailles. Il a droit de tenir marché public. Etat préf. de la Gr. Bretagne, t. 1.

STRATY ou STRATHY-HEAD. Voyez STRATH-NA

VERN.

STAVANI, ancien peuple de la Sarmatie Européenne, felon Ptolomée, 1. 3, c. 5, qui le place auprès des Su

dini.

STRAUBINGEN, ville d'Allemagne au cercle de Baviere, à la droite du Danube, entre le petit Laber & l'Atte rach, à huit lieues au-deffous de Ratisbonne. Elle est la capi tale d'un petit territoire auquel elle donne fon nom.* Jaillot, Atlas.

On y voit un pont fur le Danube. Cette ville étoit affez bien fortifiée; mais les Autrichiens en raferent les fortifications en 1743. Aventin dit dans un endroit que Straubingen eft l'ancienne AUGUSTA ACILIA. Voyez AUGUSTA 9.

STRAVIANAE, lieu de la baffe Pannonie. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Siscia à Murfa, entre Inicerum & Murfa, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à trente milles du fecond.

1. STRAVICO ou STRAVICHO, ville de la Turquie, en Europe, dans la Romanie, fur le bord de la mer Noire. Cette petite ville eft fituée au fond d'un golfe de même nom, aux confins de la Bulgarie, entre Mefembria & Sifo poli. De Witt, Atlas.

*

2. STRAVICO, petite ville de la Turquie, en Europe, dans la partie orientale de la Bulgarie, aux confins de la Ro manie, à dix milles de la côte de la mer Noire, entre les embouchures du Danube, & à douze lieues de Kilia-Nova, vers le midi. Baudrand diftingue cette ville de la précédente.

STREBANE. Voyez STRABANI.
STREL, STRIG ou ISTRIGI, riviere de Hongrie, dans

la Tranfilvanie, Les Allemands la nomment Iftrig. Elle coule dans la partie méridionale de la Tranfilvanie, tout le long des montagnes d'Eyfenthor, & fe rend dans la riviere de Muros. Baudrand devoit dire Marisch vers les confins de la haute Hongrie. On prend cette riviere pour l'ancienne Sargentia ou Sargetia, fous laquelle Décebale, roi des Daces, attaqué par Trajan, cacha fes trésors. * Baudrand,

Dict.

STRELEN, ville d'Allemagne, dans la Siléfie & dans la principauté de Brieg. Cette petite ville eft fituée fur la riviere d'Olaw, entre Henrichaw & Wafen. * Jaillot, Atlas.

1. STRELITZ, petite ville d'Allemagne, en Siléfie, dans la principauté d'Oppelen, entre les rivieres de Malpenaw & de Kladinitz, environ à quatre lieues, vers l'orient d'Oppe len. Quelque petite que foit cette ville, on ne laiffe pas de l'appeller Gros-Strelitz, c'est-à-dire, Grand-Strelitz, pour la diftinguer de Klein-Strelitz ou Petit-Strelitz, lieu ouvert de la même principauté. Il y a dans cette ville un château, qui fert de demeure aux barons de Rhedem.* Jaillot, Atlas. Corneille, Dict.

2. STRELITZ, petite ville d'Allemagne, dans le duché de Meckelbourg, comprise dans la feigneurie de Stargard, & l'ancienne réfidence des princes. Le château où ils habitoient & toute la ville furent réduits en cendres en 1712, Cette branche a été éteinte en la perfonne d'Adolphe Frédéric III, mort le 11 décembre 1752, & celle de Mirow a hérité de tous les domaines.

STRELL ou STREL. Voyez STREL. STRELLA ou STELLA. Voyez STELLA. STRENGENBACH ou STRENGBACH, riviere de France, dans la haute Alface. Elle prend fa fource affez près & au midi oriental de Sainte Marie aux Mines, coule en ferpentant du même côté, & baigne Ribauwiler; après quoi elle fe fépare en quelques branches, qui vont fe perdre dans le Fecht, au-deffus & au-deffous de Guemar. De l'Ifle, Atlas.

STRENGNES, ville de Suéde, dans la Sudermanie, fur la rive méridionale du lac Maler, entre Torfilia & Mariaefred, au midi d'Enkoping, le lac entre deux. Cette ville, qui eft affez petite & mal peuplée, ne laiffe pas d'avoir un évêché fuffragant d'Upfal. Elle eft ancienne felon les apparences; du moins voit-on par les grandes pierres qui ont été employées à la bâtiffe des églifes, & par les inscriptions gothiques qui font fur ces pierres, que l'on y a adoré autrefois des idoles, & que les héros, les athlètes & les géants y ont fignalé leur force, & leur courage. Tous les ans vers la fin de février on tient vis-à-vis de cette ville une foire fur la 'glace, lorsque le lac Maler eft glacé. Le roi Charles IX est inhumé dans l'églife cathédrale de Strengnes. * Mart. Zeyler, Sueciæ Descr. p. 155.

STRENOS, ville de l'ifle de Créte, felon Etienne le géographe.

STREPSA, ville de la Macédoine, felon le même. Suidas la met dans la Thrace; Ortélus croit entrevoir, par une certaine harangue d'Eschine, qu'elle étoit au voifinage de Therma. Les habitans de cette ville font appellés Strepfai dans Héfyche. Etienne le géographe dit que le nom national étoit Strepfaus & Strepfianus.

STRETFORD ou STRATFORD, bourg d'Angleterre, dans Warwickshire. De Warwick l'Avon coule au fud, & palle à Stretford, bon & gros bourg, qui a droit de marché, & où il fe fait un grand débit de malt. L'Avon y roule fes eaux fous un fort beau pont de pierres de taille de torze arcades, & conftruit aux dépens d'un particulier, favoir de Hugues Clopton, maire de Londres, qui voulut laiffer ce monument de fon affection au lieu de fa naiffance. Délices de la Gr. Br. p. 539.

qua

STREVINTA, ville de la Germanie: c'eft Ptolomée, 1. 2, c. 11, qui en fait mention.

STRIDON. Saint Jérôme, dit en parlant de lui-même, à la fin du catalogue des écrivains eccléfiaftiques: Hieronymus, patre Eufebio natus, oppido Stridonis, quod à Gothis everfum, Dalmatia quondam Pannoniaque confinium fuit. Nous voyons par-là que Stridon étoit la patrie de faint Jérôme, qu'elle étoit fituée aux confins de la Dalmatie & de la Pannonie, & que les Goths la ruinerent. La plupart des géographes veulent que Stridon foit la ville Sidrona, que Prolomée, l. 2, c. 17, nomme parmi les villes Méditerranées de la Liburnie, & qu'il place de façon qu'elle se trouve

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aux confins de la Dalmatie, au nord de la fource du Titius, & affez près de la Save à la droite Elle étoit donc par conféquent dans l'Illyrie. Cependant faint Jerome, in Zephan. c. I, Comma 2, paroît féparer du lieu de fa patrie I Illyrie, qui renfermoit la Dalmatie & la Lyburnie : Teftis, dit-il, Illyrium eft, teftis Thracia, teftis in quo ortus fum, Solum. Cela étant, elle devoit être tellement aux confins de la Dalmatie, qu'elle appartint à la partie de la basse Pannonie, qui s'étendoit à la droite de la Save. Le nom moderne & vulgaire eft Sdrigna, felon Biondo. Quelques-uns prétendent néanmoins, je ne fais fur quel fondement, que Stridon étoit dans la haute Pannonie, fur la Mura, aujourd'hui dans la Stirie, fur le Muer, à quinze mille pas audeffous de Rakesburg, vers le confluent du Maer & de la Drave.

Cette ville étoit épiscopale. Domnus fon évêque, fouscrivit au concile de Nicée l'an 325.

STRIGA ou STRIEGA, ville d'Allemagne, en Siléfie, dans la principauté de Schweidnitz, fur le bord de la riviere de Polsnitz. Elle eft considérable pour fa terre figillée, & pour l'excellente biere qu'on y fait. * Jaillot, Atlas. STRIGONIE ville de la baffe Hongrie. Voyez GRAN. I.

Le COMTÉ DE STRIGONIE OU GRAN, eft coupé en deux par le Danube. Il s'étend entre les comtés de Comore & de Bars au nord, le comté de Novigrad au levant, le comté de Pelyfs au midi, & les comtés de Javarin & de Comore au couchant. Ses principaux lieux font:

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STRIGULA. Voyez CHEPSTOW.

STRISSOVITSE, bourg ou village du royaume de Pologne, dans le palatinat de Lublin. Il est fitué à une lieue & demie de Nidrevitlé, dans un fond, avec un étang fur la droite & un château de briques fur la gauche, vers les côteaux qui en font voilins.* Mémoires du chevalier de Beaujeu.

STRIVALI ou STROPHADI, en latin Strophades ou Plota Infula, illes de Gréce, dans la mer Ionienne, au midi de celles de Zante, dont elles font à trente-cinq milles, en allant vers Prodeno. La plus grande n'a pas cinq milles de tour, & eft affez fertile. Il n'y a qu'un couvent de caloyers Grecs. Voyez STROPHADES.

1. STROBELUS, lieu maritime, au voisinage de la Thrace, felon Cédrene, cité par Ortélius, Thef.

2. STROBELUS, lieu de l'Afie mineure, dans la Carie. C'est Conftantin Porphyrogénete, qui en fait men

tion.

STROBITSA. Voyez STRUMPITZA.

STROBUS, ville de la Macédoine. Etienne le géographe en fait une colonie romaine.

Je foupçonne que c'eft la même que Stobi. STROE, ville de la Libye, selon le même, qui cite Hécatée.

STROGOLA, ville de l'Afie mineure, dans la Lydie. Etienne le géographe, qui cite Xanthus, est le feul qui la connoille.

STROMA, ifle d'Ecoffe, à deux milles au nord de la pointe de Catnefs, & l'une des ifles qui font au midi de celles de Mainland. Cette ifle, qui eft affez fertile, n'est point comptée entre les Orcades, 'parce qu'elle eft trop près du continent de l'Ecolle. On rapporte qu'autrefois il y eut un différend au fujet de cette ifle, entre le comte des Orcades & celui de Catnefs, & que le différend fut terminé en faveur du dernier, parce que le terroir de l'ifle de Stroma étoit de la nature de celui de Catnefs, propre à produire & à nourrir des animaux venimeux, au lieu que les Orcades n'en fouffrent aucun. * Délices de la Gr. Bret.

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