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& autres denrées. Le drap, le linge, & le luminaire, qui ont servi aux enterremens des chanoinesses, & des chanoines, lui appartiennent pour ses droits. La paroisse de la ville ne peut pas fonner que la secrete n'ait donné le signal par la cloche de l'abbaye. L'abbefle de l'Estanche est obligée de reprendre une fois en sa vie de la dame secrete, & lui doit tous les ans trois livres quinze sols. La secrete est élue en la même forme que la doyenne, si ce n'est qu'à son élection il ne se chante point de messe, ni de Veni, Creator. Elle est coëffée comme la doyenne, avec un long crépe par-dessus le couvre-chef. Après qu'elle a prêté le ferment, l'abbesse, ou en son absence la doyenne, lui donne une clef du trésor, & la conduit au chancel, pour y baiser les autels, dont la décoration fait le principal devoir de sa charge. C'est à elle à fournir le luminaire de l'église, & le vin des messes. Le jeudi saint elle doit la collation à toutes les chanoinesses. De toutes les causes qui se plaident devant elle ( car elle a son tribunal particulier) elle en signe les actes. Elle est enterrée avec les mêmes honneurs que la doyenne.

Ces trois dames, l'abbesse, la doyenne & la secrete, sont les trois dignités de l'abbaye. La sonriere, la thrésoriere, l'aumoniere, & les boursieres, n'ont que le titre d'offices. Sonrier est un mot lorrain, qui signifie receveur, ou administrateur des droits seigneuriaux.

La fonriere, qui est la premiere officiere de l'abbaye, jouit par indivis avec l'abbesse de plusieurs beaux droits,

La dame trésoriere a, ainsi que la doyenne, & la secrete, une clef de l'argent, une des titres, & une des reliques. Toutes ces clefs sont données capitulairement par la dame abbesse; en son abfence par la doyenne, & en l'absence de toutes les deux par la fecrete ; & quand ces dames fortent de la ville, elles font obligées de les remettre à d'autres chanoinesses, avec la permiffion de la doyenne.

Il s'est quelquefois élevé des contestations entre l'abbelfe & les chanoinesses. L'abbesse vouloit étendre ses droits, les chanoinesses vouloient les refferrer.

Grands officiers de Remiremont.

L'abbaye a quatre grands officiers qui font preuves de noblesse, comme les dames, savoir le grand prévôt, le grand chancelier, le petit chancelier, & le grand fonrier.

Le grand prévôt a par indivis avec l'abbesse, haute, moyenne & basse justice en la ville, fauxbourgs & dépendances de Remiremont. Il reçoit le ferment du maire de la ville, qui lui doit ce jour-là deux chapons & deux bouteilles de vin: & le maire, comme officier commun de l'abbesse & du chapitre, prend le ferment des échevins. Le prévôt nomme avec l'abbesse les quatre jurés de la ville, qui lui doivent chacun deux écus d'or à leur élection. Ces quatre jurés font à vie, & composent le corps de juftice avec le grand échevin, qui est leur chef. Cet officier doit le jour de son premier plaid cinquante sols toullois, c'est

qui lui font un grand revenu. Aussi est-elle obligée de dis-à-dire, monnoye de Toul, au grand prévôt. Tous les offi

tribuer à certains jours marqués par le statut, du vin, de l'huile, du fel, & d'autres provisions à chaque chanoineffe. Elle est par moitié haute, moyenne & balle jufticiere avec l'abbesse en la seigneurie du Valdajoz, ou Val de Jou: autrefois appellé Habendunum, & en langue du pays Haspurg, consistant en dix-neuf villages, qui faifoient la plus belle partie des terres de saint Romeric, fondateur de l'abbaye de Remiremont. C'est pour cela que Gabriel Boifot, procareur général du roi au comté de Bourgogne, fit affigner en 1680, au parlement de Besançon, dame Dorotée de Salm, abbesle de Remiremont, & dame Hélene d'Haraucourt, fonriere en ladite abbaye, en qualité de tenancieres du Valdajoz, pour ouir dire ledit Valdajoz, ses appartenances & dépendances, être & mouvoir de la souveraineté du fief, & de la jurisdiction du comté de Bourgogne, & en conféquence se voir condamner à reprendre de fief, rendre les foi & hommage, & donner le dénombrement dudit Valdajoz à sa majesté, comme comte de Bourgo gne. Le premier jour de l'an, le maire du Valdajoz doit un Horin d'or à la fonriere, qui est sa dame & maîtreffe, & les étrennes à sa niece, à fon receveur, & à ses domestiques. Le forestier de ce canton lui doit tous les ans douze services de poisson aux jours qu'elle ordonne, & l'échevin deux chapons, & deux gros quatre deniers au terme de Noël. Tous les jettons de mouches à miel qui se trouvent dans les bois du Valdajoz font à elle, & pour cet effet elle y tient un officier, que les gens du pays appellent l'Eveiller.

La mairie de saint Pierre de Raon aux Bois, consistant en trois villages, lui appartient pour un tiers, avec tous les droits de haute, moyenne & basse justice, ainsi que la nomination du maire, le mandement du plaid bannal, c'est-à-dire la convocation des officiers de fa dépendance, & l'imposition de la taille. Elle jonit en outre des revenus de plusieurs autres terres. Elle nomme le boulanger de l'abbaye, dont la fonction est de cuire le pain des dames, des chanoines, & des officiers de l'église abbatiale, & de contrôler la qualité des grains fournis par les amodiateurs des prébendes. Les receveurs des deniers, & des autres rentes du chapitre, font pareillement à sa nomination.

Sa charge est très-lucrative, & lui donne beaucoup d'autorité dans le chapitre, qui la regarde comme l'intendante & l'économe de l'abbaye; mais pour le rang, cette dame n'en a point d'autre à la procession, & dans les assemblées capitulaires, que celui de fon aprébendement.

L'aumoniere diftribue les aumônes du chapitre, & vi

ciers de justice ont à répondre de leurs faits au grand prévôt, quand on fait des plaintes contre eux. Ila, conjointement avec l'abbesse, le droit de citation & de préhension, que les jurisconsultes appellent jus vocationis & prebensionis, comme aussi de convoquer en l'hôtel abbatial les corps de justice & de police. La moitié des amendes, & des confiscations civiles & criminelles lui appartient, & l'autre à l'abbeffe. Il a le quart en la pêche des fossés, & aux droits d'entrée: l'autre moitié va au domaine de la ville. Toutes les impositions extraordinaires sur les marchandises & denrées qui entrent ou qui sortent, font mifes par l'abbetse & par le grand prévôt, & par eux supprimées, quand le besoin est paffé: mais pour les établissemens nouveaux, qui doivent apporter un grand changement dans la police, ils ne peuvent être faits que par le chapitre, le peuple appellé & oui. Le corps de police, composé du maire & de quatre élûs, administre la police sous l'autorité de l'abbesse, & du grand prévôt pour le chapitre.

Du corps de justice, il y a premierement appel au bufet de la dame doyenne, puis à celui de l'abbeffe, & s'il y a plainte contre le jugement rendu par les officiers de l'abbesse, la cause est portée par-devant elle & le grand prévôt, qui jugent en dernier reffort. Mais en matiere criminelle, il n'y a point d'appel de la sentence rendue par le grand échevin, assisté des jurés & de la commune. Et quand un homme est condamné à mort, les gens de l'abbesse le conduisent hors de la ville, au lieu dit l'Epinette, où ils le livrent au prévôt d'Arches, officier du duc de Lorraine, pour faire exécuter la sentence, quia ecclefia fanguinem non effundit. Les ducs de Lorraine ne se fervent point de leurs officiers pour faire publier leurs ordonnances dans la ville & le finage de Remiremont, ils adressent directement tous ces actes à l'abbesse & au grand prévôt pour les faire publier eux-mêmes par les officiers de l'abbaye. Le duc Charles IV en usoit toujours ainfi, quand il étoit en paisible possession de son état.

Les hôteliers de la ville, & les marchands forains, ne peuvent rien acheter au marché qu'après l'enseigne levée. C'est une enseigne, qu'un officier de police met sur une fontaine qui est au milieu de la ville, pour donner le tems aux dames chanoinesses, & aux bourgeois, d'acheter toutes les provisions & denrées qui leur font nécessaires. Et fi les forains achetent rien avant que l'enseigne foit levée, ils font mis à l'amende.

Les trois autres grands officiers ne sont qu'ad honores : ils tiennent du chapitre quelques terres, où ils font exercer

fite tous les vendredis l'hôpital de Remiremont. Elle pré-la justice par leurs lieutenans. Dans le bailliage de Vosge,

sente les prédicateurs du carême & de l'avent, & prend le soin de leur nourriture. Elle donne un fol à tous les pauvres prêtres passans, & fix deniers aux fimples clercs. S'il passe des religieux mandians qui ayent besoin de se repofer, elle leur fournit le pain & le vin pour ce jour-là.

le grand chancelier tient les seigneuries de Channecourt, & Rettoncourt ; & dans la prévôté de Bruyeres, le ban de Vaudecourt: en la prévôté & Châtellenie de Charmes font tenus par le petit chancelier, les deux Vaux, le Mesnil & Saint Fremi.

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REMISCIANA, ville de la haute Moefie. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route du mont d'Or à Byzance, entre Naissum & Turris, à vingt-cinq milles du premier de ces lieux, & à vingt-huit milles du second. Cette ville étoit épiscopale; car on trouve dans le concile d'Ephese tenu l'an 449, la fouscription de Diogenianus Remissienfis. Harduin. Collect. Conc. t. 2, p. 89. On croit que c'est aujourd'hui Piros ou Pirot. Voyez ce mot.

REMLINGEN, feigneurie d'Allemagne, avec un château, dans le duché de Wolffenbuttel, à une lieue de la capitale de ce duché. Ce château, bâti à l'italienne, fut élevé en 1589, par George Engelhard de Lohneisen, intendant des mines du duc de Brunswic. Il le fit entourer de murailles, dans l'enceinte desquelles il y avoit de belles campagnes, un jardin & trois étangs. Ce seigneur y établit en même tems une imprimerie, où il fit imprimer plusieurs livres; mais cet endroit ayant été pillé dans les guerres du fiécle paffé, tout cet établissement fut ruiné. * Zeyler, Topogr. ducat. Brunswic. p. 175.

1. REMMON; ce terme, dit Calmet, Dict. peut se prendre pour une hauteur. Il marque aussi une ville dans la tribu de Siméon, (Josué 19,7,) apparemment la même qui est attribuée à Juda dans Josué, & qui se trouve nommée Remmus. Eusèbe, in Erembon, la met au midi de Juda, à seize milles d'Eleutheropolis, vers le midi. On fait que plusieurs villes de Juda furent cédées à Siméon. C'est apparemment cette ville dont parle Zacharie, de Colle Remmon, ad Austrum, l'Hébreu: depuis Gabaa jusqu'à Remmon, &c.

2. REMMON, bourgade de Palestine, à quinze milles de Jerufalem, vers le septentrion. Eufeb. in Remmon.

3. REMMON, rocher où les enfans de Benjamin se sauverent après leur défaite.

4. REMMON ou ADAD-REMMON, ville de la Palestine, dans la vallée de Jezrahel. C'est là où se donna la fatale bataille, dans laquelle Josias, roi de Juda, fut mis à mort par l'armée de Nechao, roi d'Egypte. (2) On donna dans la suite à cette ville le nom de Maximinianopolis, (b) en l'honneur de l'empereur Maximien. Elle est à dix-sept milles de Césarée de Palestine, & à dix milles de Jezrahel, selon l'itinéraire de Jerufalem. * (a) Voy. 12, 11, comparé à 1 Reg. 23, 29. (b) Hieron. ad Zachar. 12 & ad Ofee 1.

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5. REMMON - ANTHAR ou AMTAR; (2) quelquesuns, dit dom Calmet, n'en font qu'une ville; mais il est visible que c'en sont deux. (b) Voyez REMMON, n° 1. (a) Josué 19, 13. (b) Ibid. 19, 7.

6. REMMON PHÁRÉS, campement des Israëlites, dans le désert. Num. 33, 19. De Rethma, ils allerent à Remmon-Pharés, & de Remmon-Pharés à Lebna.

REMMONA, ville de la Palestine, dans la tribu de Zabulon. Peut-être, dit dom Calmet, est-ce la même que Dimona ou Damna. * 1 Par. 6,77. Josué, 21, 350

REMOIS, Remenfis Ager, petit pays de la Champagne, formé par le territoire de Rheims, qui en est la capitale. Il est borné du Laonois & du Soiffonnois au nord, du Chalonois au midi & de la Brie à l'occident. Il y a dans le Remois, outre la ville de Rheims, Cormizi, qui est à ses archevêques, Fismes, Epernay, Avenay, & Ay connu par ses bons vins.

REMOLINS. Voyez REMOULINS. REMONIUS. Plutarque, in Romulo, dit que quand il fut question entre Romulus & Rémus, de bâtir une ville, il s'emut entre les deux freres un grand débat fur le lieu qu'ils devoient choisir. Romulus ayant déja bâti Rome carrée, c'est-à-dire , un fort sur le mont Palatin, vouloit qu'on préférât cette place à toute autre ; & Remus avoit marqué sur le mont Aventin un lieu fort d'assiette, qui, à cause de lui, fut appellé Remonius. Plutarque ajoute, que de son tems ce lieu s'appelloit Rignarium. Sur quoi Dacier remarque qu'on ne trouve nulle part aucun vestige de ce nom. Il en conclut que, felon les apparences, ce mot est corrompu. Et comme il y a dans un manuscrit Remoria; il croit que c'est ainsi qu'il faut lire; car ce lieu fut appellé Remoria, & non pas Rignarium. Voyez la remarque du même critique sur Festus.

REMONT. Voyez ROMONT. REMONVAUX, prieuré de France, dans la Bourgogne, au diocèse de Langres. Il depend du prieuré du Val des Choux. Ce font les seigneurs de Fouche qui l'ont fondé

sous le vocable de S. Georges. Il vaut environ cinq cents livres de rente.

REMORENTIN. Voyez ROMORANTIN. REMOUILLÉ, bourg de France, dans le Poitou, au diocèse de la Rochelle, élection de Mauléon. Il a environ sept cents habitans.

REMOULINS, bourg de France, dans le bas Languedoc, recette d'Uzès. Il est situé au dessous du pont du Gard, sur le grand chemin de Montpellier à Paris. Il n'a pas quatre cents habitans.

REMPHTIS, ville de la Palestine, la même que Rama ou Ruma, près de Lydda. * Eusebe, in Ruma.

REMS, riviere d'Allemagne, dans la Suabe, au duché de Wurtemberg. Son cours est du levant au couchant, & après avoir paffé à Gemund, à Schorndorf & à Waibling, elle se joint au Neckar, au nord de Stutgard. Cette riviere reçoit un grand nombre de ruisseaux, & il est à remarquer, que malgré les plus grands froids elle ne gele jamais.* Zeyler, Suaviæ Topogr. p. 32. De l'Isle, Atlas.

REMURIA ou REMORIA. Voyez REMONIUS & RE

MURINUS-AGER.

REMURINUS-AGER. Festus met une différence entre Remurinus-Ager & Remuria ou Remoria, lieu sur le haut du mont Aventin; & Denys d'Halicarnasse donne le nom de Remoria à un lieu qu'il place sur le bord du Tibre, à vingt stades de la ville de Rome. Il y a néanmoins apparence que Remurinus-Ager étoit au voisinage du mont Aventin, & que Remuria ou Remoria étoit au fommet de ce mont. Quant à ce que Festus ajoute que ce lieu fut autrement appellé Remorum; ce fut peut-être parce que les augures avoient arrêté Rémus dans ce lieu.

1. REMUS, paroisse du pays des Grifons, dans la ligue de la maison de Dieu, à l'extrémité de la communauté de la basse Engadine : le gouvernement de cette paroisse est mêlé, & les différentes jurisdictions sont compliquées de la maniere du monde la plus finguliere. Quant aux affaires d'état, elle fait partie de la communauté de Stallen. A l'égard des affaires criminelles, elle dépend de la seconde jurisdiction de la basse Engadine; & pour ce qui est des affaires civiles & matrimoniales, elle a sa justice à part. Pour les causes matrimoniales, on prend deux ecclésiastiques, avec le ministral & un laïque, ce qui ne se pratique qu'en peu d'endroits des Grifons. * Etat & délices de la Suisse, t. 4, p. 66.

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2. REMUS, en latin Eremufium, est un gros village avec un château, dans la basse Engadine, près du bord de l'Inn, au-dessous de Schuls; il appartient à l'évêque de Coire qui y possede un beau domaine. Au-dessous du village, dans la vallée Tassa, on voit dans une voute, formée naturellement, une fontaine qui ne coule qu'à certaines heures du jour, par intervalles.* Etat & délices de la Suisse, p.66.

REMY, Prévôté royale en France, dans la Picardie, élection de Clermont. Elle ressortit au bailliage de Clermont, & on lui donne huit à neuf cents habitans.

RENA, ville de la Phénicie, selon la notice des dignités de l'Empire, sect. 23. La ressemblance des noms a fait croire à Ortelius, Thefaur. que cette ville étoit la même que celle qui est nommée Renna, par les septante, dans Josué, 15,49; mais on a vu au mot Damna, qu'il y avoit faute dans cet endroit des septante, ce qui détruit entierement l'opinion d'Ortelius. Voyez DAMNA.

RENAIRE, petite ville enclavée dans la Flandre gallicane, à cinq lieues de Tournay & à deux d'Oudenarde. Le domaine du lieu appartient au comte de Naffau. Il y avoit anciennement une abbaye qui a été fécularisée & érigée en collégiale; il y a trois dignités & quinze canonicats, dont le revenu est assez bon.

RENAISON, ville de France, dans le Forez, diocèse de Lyon, élection de Roanne: elle a 696 habitans. RENARDS. (l'isle des) Voyez ALOPECE. RENAUDIERE, (la) bourg de France, dans l'Anjou,

élection d'Angers.

RENAZE, bourg de France, dans l'Anjou, diocèse & élection d'Angers.

1. RENCHEN, riviere d'Allemagne: elle a sa source dans l'Ortnaw, du côté de l'Orient, & fon cours est du midi oriental à l'occident septentrional. Après avoir arrofé Griespach, Oppenau, Oberkirk, Renchen & Freistet, elle va se jetter dans le Rhin, à quelques lieues au-dessus de Strasbourg. * Jaillot, Atlas.

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2. RENCHEN, village d'Allemagne, dans l'Ortenaw, sur une riviere de même nom, au dessous d'Oberkirk. Il appartenoit autrefois à l'évêché de Strasbourg, qui l'engagea au duc de Wurtenberg. * Zeyler, Topogr. Alfatiæ,

P. 45.

RENDAN. Voyez RANDANS.

RENDEVILLE, lieu de France, dans la Normandie, fur le bord de la mer, diocèse de Coutance, il y a un ancien château appartenant au seigneur. On y voit encore une grande tour & quelques vestiges de fortifications.

1. RENDSBOURG, ville d'Allemagne, au duché de Holstein, dans la partie qui dépend du roi de Danemarck. Cette ville, située aux confins du duché de Schleswic, est entourée d'une riviere appellée Eyder, qui forme deux petits lacs, l'un au-dessus, l'autre au-dessous de la ville. Quelques-uns dérivent le nom de cette ville de Rinnen ou Rennen, mot allemand, qui veut dire couler, ou de Ren ou Ron, qui signifie un canal; & alors c'est la riviere qui donne le nom à la ville; mais Arnold de Lubec, Albert de Staden & Crantzius veulent que le nom de Rendsbourg vienne de celui de son fondateur Reinold. Ils ne disent pas 'qui étoit ce Reinold. L'histoire apprend seulement qu'un certain Reinold, comte de Dithmarsen, fut tué devant Demmin, avec Adolphe II, comte de Holstein & de Stormarie. La ville étant resserrée par la riviere, les maisons sont preffées les unes contre les autres, & les rues sont peu larges. Le fauxbourg de Vindeshier fut ruiné dans la premiere guerre de Suede, & on le répara ensuite. Il y a à Rendsbourg un château & une tour ronde qui y tient du côté du couchant. Selon Arnold de Lubec, il y avoit autrefois dans ce lieu une ancienne forterefle, qu'Adolphe III, comte de Holstein & de Stormarie, fut contraint de céder à Canut, roi de Danemark, fils de Waldemar I. En 1250 les habitans du Holstein, ayant affiégé le château de Rends. bourg, le roi Eric entra dans leur pays. Comme ce prince fut tué par ordre de son frere Abel, duc de Schleswic, qui lui fuccéda, le siége fut levé en sa considération. On convint que le différend seroit réglé à l'amiable par douze juges, fix du Holstein & fix du Schleswic, qui à la fin ajugerent la ville & le château au comte de Holstein. Cette ville fut brulée par les Impériaux en 1627, & prise ensuite par les Suédois en 1643. Le commerce des habitans confifte à faire de la biere; ils vendent beaucoup de bois, & ils tirent quelque avantage du passage des étrangers qui vont en Danemarck, ou qui en reviennent. Les deux lacs que forme l'Eyder, fournissent beaucoup de poiffon. On éleve quantité de bétail aux environs, & on y recueille beaucoup de bled; ce qui fait qu'on peut vivre à peu de frais dans cette ville. * Zeyler, Topogr. Holsat. Hermanid. Descr. Daniæ, p. 936.

2. RENDSBOURG, selon Hermanides, Descript. Dan. pag. 935, bailliage d'Allemagne, au duché de Holstein, dans le domaine du roi de Danemarck. Il a cinq lieues d'Allemagne de longueur, & presque autant de largeur, & est environné des bailliages de Gottorp, de Pordesholm, de Neumunster, de Steinburg & du pays de Dithmarsen. Le terrein, quoique d'une médiocre bonté, est pourtant en quelques endroits fertile en bled; mais en général la terre est pierreuse, sablonneuse & remplie de bruyeres & de marais. La forêt de Rendsburg fournit abondamment du bois aux habitans. Les villages, les bourgs, les maisons séparées, & les autres endroits cultivés, sont divisées en huit paroisses, qui font,

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RENEL, marquisat de France, dans la Champagne, diocèse de Langres, élection de Chaumont. Il y a une collégiale dans le château, fondée par les anciens seigneurs de Renel. Cette terre a donné le nom à ses premiers seigneurs, d'où elle a paflé dans la maison de Joinville, ensuite dans celle d'Amboise, par alliance, & de même dans les maisons de Clermont, d'Anjou, & ensuite dans celle d'Amboise, qui a donné plusieurs grands hommes, dont étoit le fameux cardinal d'Amboife.

RENEN, petite ville & seigneurie d'Allemagne, au duché de Meklenbourg, entre Gadebusch & Datfow, vers

le nord, sur les frontieres du duché de Holstein. * Zeyler, Topogr. Saxon. p. 202.

RENGAN, lieu où les Philistins se camperent, lorsqu'ils vinrent pour attaquer Saül, dans le dernier combat, où il mourut. Il y a apparence que Rengan est une faute de copiste, & qu'il faut lire Sunam dans Joseph, au lieu de Rengan. * Jofeph. antiq. 1. 6, c. 14. Confer. I1 Reg. 28, 4.

1. RENNES, ville de France, capitale de la Bretagne, siége d'un évêché, d'un parlement, d'une intendance, d'une recette, d'une cour des aydes, d'un présidial, d'une table de marbre & d'une jurisdiction consulaire. Elle eft située dans les terres, au confluent de Lille & de la Vilaine. On l'appelloit anciennement Condate; & elle a tiré fon nom de RENNES, des peuples Rhedones, qui étoient des plus célébres parmi les Armoriques, & dont par conséquent le territoire devoit s'étendre jusqu'à la mer. Aujourd'hui, le diocèse de Rennes n'approchant plus de la côte, il est aifé de conclurre qu'il est moins étendu que celui de Rhedones. * Longuerue, Description de la France, p. 87.

Cette ville vint au pouvoir des François, lorsqu'ils s'emparerent des pays voisins de l'embouchure de la Loire, & même des villes qui en sont proche, après qu'ils eurent vaincu les Saxons, qui s'y étoient établis. Dans le nouviéme siécle Numenojus se rendit maître de la ville de Rennes, qui fut ensuite possédée par ses successeurs Herispée & Salomon. Elle fut cédée avec les villes voisines aux Bretons, par Charles le Chauve, qui consentit que ces deux princes prissent le titre de roi, comme on le voit dans la chronique de saint Bertin, écrite dans le même siècle. Mais la puissance de ces princes ne dura pas. Voyez à l'article BRETAGNE les changemens qui arriverent dans le pays après la mort de Salomon.

Marbodus, qui vivoit dans l'onziéme fiécle, & qui fut fait évêque de Rennes, fit une description satyrique de cette ville: piéce qui n'étoit guères propre à lui attirer l'estime & l'amitié de ses diocésains. La voici :

Urbs Redonis, Spoliata bonis, viduata colonis,
Plena dolis, odiofa polis, fine lumine folis;
In tenebris vacat illecebris, gaudetque latebris :
Defidiam putat egregiam, spernitque sophiam.

Caufidicos per falfidicos abfolvit iniquos ;
Veridicos & pacificos condemnat amicos.

Nemo quidem fcit habere fidem nutritus ibidem.

Le savant bénédictin, qui a donné depuis peu une édition des œuvres de Marbodus, conjecture qu'il avoit composé ces vers avant qu'il fut évêque de Rennes; mais une fatyre si peu charitable & fi cruelle, devoit sans doute prévenir les esprits contre lui, & donner des impressions difficiles à effacer.

La ville de Rennes est divisée en deux parties par la Vilaine. L'église de saint Pierre qui est la cathédrale, & fes hautes tours, est ce qui se présente aux premiers regards. La grande place est environnée de belles maisons, & renferme le palais où le parlement tient ses séances; il confifte en une grande cour, bordée de galleries, de boutiques de marchands, & en quatre gros pavillons. Le grand escalier, qui est à l'entrée, est estimé des connoiffeurs. La maison où s'assemble le présidial est dans le grand marché de la ville que l'on appelle le Champ jaquet. C'est un ancien bâtiment qui servoit autrefois de palais aux gouverneurs. Une tour, qui étoit autrefois un temple de fautses divinités, fert à présent à foutenir l'horloge de la ville : c'est dans le lice que se font les exécutions des criminels. La place de la pompe a pris fon nom d'une fontaine qui est au milieu, & est environnée de maisons foutenues d'arcades, qui font un coup d'œil agréable. On passe la Vilaine sur trois ponts, dont le plus beau s'appelle le Pont-Neuf, & communique de la ville haute à la basse. Le collége est dans cette derniere. C'est une très-belle maison, qui fut fondée par Henri IV. L'église est à l'italienne, & un édifice digne de la curiofité des voyageurs. On tient que les fauxbourgs de Rennes font encore plus grands que la ville.

De nos jours cette ville a été désolée par un incendie : la
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Tome V.

nuit du 22 décembre 1720, un menuifier yere ayant mis le feu dans sa boutique, au milieu de la rue Tristin, les flammes eurent bien-tôt gagné toutes les maisons voisines, & en peu de tems les deux côtés de la rue. La construction des maisons, qui n'étoient bâties que de bois, contribua infiniment à augmenter la violence du feu. Il gagna la charpente de l'horloge, qui tomba le 23 à deux heures apres minuit, avec un bruit extraordinaire. Ce feu contitinua jusqu'au 29, & confuma, à ce qu'on dit, huit cents cinquante maisons, dans l'étendue d'environ vingt-un mille fix cents toises carrées. La perte des meubles, de l'argent comptant & des titres d'une bonne partie des familles de la province qui étoient chez les juges, avocats, procureurs & notaires, jetta tout le monde dans la conster nation. Jamais on n'a pû dire avec tant de raison :

Urbs Redonis, Spoliata bonis, viduata colonis.

Cette ville s'est si bien rétablie depuis, qu'elle est comptée parmi les plus belles du royaume.

L'évêché de Rennes est un des plus anciens de la Bretagne: d'Argentré & de Sainte-Marthe prétendent que faint Moderan, qui vivoit vers l'an 300, en fut le premier évêque. Ses fucceffeurs ont prétendu dans la suite que le droit de couronner leur souverain leur appartenoit ; & en effet, ils ont des exemples qui font pour eux. Ils sont conseillersnés du parlement de cette province, & seigneurs d'une partie de la ville de Rennes. Le revenu de l'évêque n'est cependant que de dix mille livres.

Le diocèse de Rennes renferme deux cents soixante-trois paroisses. L'église cathédrale est dédiée à faint Pierre, & fon chapitre est composé de cinq dignités & de seize chanoines. Ceux qui sont revêtus des dignités, sont le thrésorier, le chantre, & l'écolâtre, & deux archidiacres. Outre ce chapitre, il y a trois collégiales dans le diocèse; celle de la Guerche, celle de Vitré, & celle de Champeau.

Il n'y a dans ce diocèse que quatre abbayes, dont deux sont dans la ville; l'abbaye de saint Melaine, & celle de faint George. L'abbaye de saint Melaine de Rennes a été fondée pour des bénédictins.. Quelques-uns en attribuent la fondation à Salomon II, du nom, & la mettent en 630, ou 648. Mais, felon d'autres, ce Salomon est un perfonpage fabuleux, & c'est à faint Paterne, évêque d'Avranches, qu'il faut rapporter l'origine de cette abbaye. L'abbaye de faint George de Rennes est un monastère de filles, qui suivent la regle de S. Benoît. Elle fut fondée en 1032, par Alain, duc de Bretagne, & sa sœur Adelle en fut la premiere abbesse. Il est d'usage de n'y recevoir que des filles nobles, sans qu'il y ait néanmoins aucune constitution à ce fujer.

Dans l'évêché de Rennes on recueille du froment, du feigle, de l'avoine, & quantité de bled sarrasin; mais on fait peu de commerce de ces grains au-dehors, & presque tous se consument dans le pays. On y nourrit des bestiaux, & fur-tout quantité de vaches qui donnent d'excellent beure, dont on fait un affez grand trafic avec l'Anjou & le comté Nantois. Celui de la Prévalaye passe même jusqu'à Paris. La manufacture des toiles Noyales, dont la premiere fabrique fut établie dans la paroisse de NovaL, à deux lieues de Rennes, étoit autrefois considérable. Ce sont de grofles toiles écrues propres à faire des voiles de navires. Mais ce commerce est presque tombé depuis que les Hollandois & les Anglois ont établi des manufactures chez eux, & que le roi en a fait établir lui-même dans ses principaux ports. La manufacture des fils retors, pour coudre, produit environ trois cents mille livres par an. Le lin qui s'y employe croît aux environs de la petite ville de Becherel, & de celle de Dinan. Les marchands qui font commerce de ce fil le donnent aux teinturiers de la ville de Rennes qui l'apprêtent & le retordent avec des moulins faits à -peu-près comme ceux dont on fe fert pour retordre la foie. Ils lui donnent ensuite toutes fortes de couleurs. On en envoye à Paris, à Rouen, & dans les autres grosses villes du royaume, en Espagne, en Angleterre & jusques dans les Indes. Les toiles de Vitré se fabriquent dans les paroisses qui font à trois lieues à la ronde de Vitré. Ce font de groffes toiles de chanvre qui demeurent écrues sans blanchir. On les envoye en Angleterre pour l'usage des colonies que les Anglois ont en Amérique. Elles font propres à faire de

petites voiles de navire. On en envoye auffi en Espagne, où elles servent à l'embalage des marchandises fines qui en sortent. Ce commerce rapporte environ quarante ou cinquante mille livres par an. Voyez VITRÉ.

2. RENNES, bourg de France, dans le Maine, diocèse & élection du Mans.

1. RENO, Renus, tiviere d'Italie dans le Florentin; elle a sa source au nord de Pistoye. Elle coule près des bains del-Poretta, & accrue de leurs eaux, elle descend précipitamment entre des montagnes, passe à deux milles de la ville de Boulogne, & s'élargissant dans la campagne, elle inonde beaucoup de terres, fur-tout en automne, lorsque les pluies sont abondantes, & enfin elle se jette dans le Pô, à quatre milles au-dessus de Ferrare. L'eau de cette riviere est fort saine à boire ce qu'on attribue aux eaux des bains qui s'y perdent. * Leandr. Albert. Italia, fol. 336.

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2. RENO, ou S. MARC DE RENO, bourg de France, dans le Perche, diocèse de Séez, élection de Mortagne.

RENOLISHAM, ville d'Angleterre, dans le comté de Suffolc, selon Corneille, Dict. qui cite Davity. Il n'y a point dans ce comté de ville de ce nom. C'est RENDLESHAM qu'il faut dire, & non Renolisham. D'ailleurs Rendlesham n'est point une ville, mais un petit lieu à la gauche du fleuve Deben, environ à trois milles au-dessus de Woudbridge. Ce que Corneille ajoute est plus juste; favoir, que c'est l'endroit où Renwald, premier roi des Saxons orientaux, avoit établi son siege. RENDLESHAM ne veut dire autre chose que Rendili - Mansio. * Blaeu, Atlas.

RENOUZE, ou ROIGNEUSE, Port de l'Amérique septentrionale, sur la côte de l'ifle de Terre-neuve, à fix lieues de Cabo-Ran. Il y aborde tous les ans un grand nombre de navires de pêcheurs, qui salent & font fécher en ce lieu le poisson qu'ils ont pris en mer. Il y a une ifle toute pierreuse au fond de ce port. * De Laet. Descr. des Indes oc. 1. 2, 6. 2.

RENS, RHENSE, ou Reinse, petite ville d'Allemagne, sur le Rhin, vis-à-vis de Braubach. Philippe I, archevêque de Cologne, de la famille de Heinsberg, ajouta cette ville à fon archevêché. Elle fut engagée, en 1445, le jour de saint Jacques, par Diteric, archevêque de Cologne, à Philippe, comte de Cazenellenbogen, pour neuf mille florins, & poffédée, après l'extinction de cette famille, par la maison de Heffe, jusqu'à ce que Ferdinand, électeur de Cologne, la délivrât, en payant cette dette l'an 1629. Il y a près de cette ville un vieil édifice ruiné appellé KONIGSTUL, où les électeurs s'assembloient autrefois, pour délibérer sur l'élection d'un empereur, ou sur quelqu'autre matiere concernant l'Empire. * Zeiler, Supplem. Elector. Mogunt. Trev. & Colon. p. 33.

RENTANI, peuples de l'Esclavonie, selon Ortelius, Thefaur. qui cite Cédrène & Curopalate. Il ajoute que ce sont les mêmes que les RHENTANI. Voyez ce mot.

RENTERIA, ville d'Espagne, dans le Guipuscoa, dans la vallée d'Oyarso, sur le bord de la riviere Bidassa, où peuvent monter les bateaux quand la mer est haute. Ce n'étoit d'abord qu'un bourg, ou plutôt un amas de Fermes, que l'on ceignit de murailles en 1320. Lorsque cette enceinte fut accordée à ses habitans par le roi Alphonfe, cette ville prit le nom de Ville-Neuve d'Oyarso; mais elle reprit bien-tôt son premier nom. Elle jouit des mêmes droits que la ville de saint Sebastien, dont elle n'est éloignée que d'une lieue. Il y a dans Renteria un couvent d'hommes & un de religieuses. On trouve sur la montagne, au voisinage de cette place, un beau chemin pavé de grosses pierres carrées, & taillées exprès pour cet usage. A la droite, on voit sur la mer la petite ville de Passaje, & vis-à-vis un bourg nommé Lesso. * Silva, Pobl. de Espana, fol. 241. Delices d'Espagne, p. 80.

RENTI, Ou RENTY, ancienne ville de France, à présent bourg & marquisat, dans l'Artois, sur la riviere d'Aa, diocèse de Saint-Omer: Il y a deux cents nonante-deux maisons. Renty est le premier marquisat d'Artois; il a été érigé par l'empereur Charles-Quint en 1533. Ce bourg, situé à cinq lieues de Boulogne, a donné le nom à une ancienne famille, dont l'un des derniers barons est mort en odeur de sainteté.

Le comte Wambert, à fon retour d'un pélerinage fais

à Rome avec sa femme, voulant reconnoître la fidélité & le mérite de saint Bertoul, intendant de sa maison, lui donna la terre de Renty, que celui-ci n'accepta que pour en employer les revenus à des actions de charité. Il enfevelit Wambert & sa femme dans l'église du lieu, y mit des religieux dont il eut la conduite tout laïc qu'il étoit, & y fut enterré lui-même. Pour célébrer plus dignement sa fête, on dit que c'est la coutume de distribuer aux pauvres mille pains tous les ans les février, dans la paroisse de saint Vaast de Renty, en mémoire des grandes charités qu'il avoit faites de son vivant, lorsqu'il avoit l'administration des biens du comte de Wambert. * Baillet, Topogr. des saints, p. 405.

Renty est encore célébre dans l'histoire, par le combat qui s'y donna le 12 d'août 1554 entre les François & les Espagnols. L'armée de ces derniers y fut mise en

déroute.

RENTICA, ou RENTIACUM, nom latin de Renti, ville de France, dans l'Artois. Il en est fait mention dans la vie de faint Bertulphe.

RENVOY, bourg de France, dans la Champagne, diocèse & élection de Rheims: on y fait beaucoup de bas communs, & de ferges drapées.

1. RENUS. Voyez RHENUS & RHEIN. 2. RENUS, riviere d'Italie. Les anciens n'en parlent guères. Pline, 1. 3,6.16, néanmoins, en détaillant des rivieres qui se jettent dans le Pô, & en décrivant les roseaux propres à faire des fléches, l. 16, c. 37, fait mention de cette riviere. Il dit entr'autres que les roseaux du Renus sont les meilleurs, parce qu'ils ont plus de moële, & qu'étant plus péfans, ils résistent mieux au vent & à l'air. Il est aussi parlé de cette riviere dans Silius Italicus: parvique Bononia Reni. Elle a conservé fon ancien nom, car on l'appelle aujourd'hui RENO.

REOL, village d'Allemagne, dans l'électorat de Tréves. Il est situé à deux milles au-dessous de la ville de

fois une abbaye qui, ayant été détruite par les Normands en 848, vint au pouvoir de saint Benoît sur Loire dans le siécle suivant, & fut réduite en prieuré 'conventuel.

3. RÉOLE. (LA) Voyez S. ORENS DE LA RÉOLE. REPEHAM, bourg d'Angleterre, dans la province de Norfolck. On y tient marché public. * Etat présent de la G. Bret. t. 1.

REPENTIGNY, terre considérable, dans l'Amérique septentrionale, au Canada, sur le bord du fleuve de faint Laurent, entre Quebec & Montréal.

REPENTINA - VILLA. Voyez VAX-VILLA-REPEN

TINA.

REPERITANUS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie césarienfe. La notice des évêchés d'Afrique nomme l'évêque de ce siége, Gelianus.

REPES, fontaine d'eau minérale en France, dans la Franche-Comté, à un quart de lieue de Vefoul, près d'un hameau qui porte le même nom. Cette fontaine fut découverte par hafard en 1715 ou 1716. Les bestiaux de quelques fermiers du lieu de Repes traversoient tous les jours les ruisseaux fans boire, & se rendoient autour des puits où sont ces sources, ce qui donna lieu à la découverte de ces eaux, & à l'examen de leurs propriétés. Elles sont limpides & légeres, sans goût, sans odeur & fraiches comme l'eau des fontaines ordinaires. Elles purgent par les felles & par les urines; mais jusqu'ici on n'a pu découvrir par quelles qualités elles font cette opération, non plus que la nature du sel qui en est le principe actit. Elles abondent si considérablement en sel, que de dix livres de ces eaux, on en tire par évaporation sept ou huit dragmes d'un sel grisâtre, qui fait sentir un peu d'acidité, lorsqu'on en met sur la langue.

REPESIN, ifle des Indes, sur la côte de Malabar, environ à vingt milles de Cochin, selon Davity, Royaume de Cochin, qui dit que Jarric la nomme Repely. Il ajoute que cette ifle contient une ville de même nom, & quel

Tréves, pas loin de la Moselle, sur une hauteur, & en-ques autres places, avec un affez grand nombre de vil

touré de montagnes. Tout proche on a bâti le château de RIGELBURG, dans le lieu où, felon Ortelius, étoit autrefois le Rigodolum des anciens, dont Tacite fait mention. * Zeyler, Topogr. elect. Trevir. p. 39.

1. RÉOLE, (LA) ville de France, dans le Basadois, diocèse de Bafas, élection de Condom. Cette ville a pris fon nom de l'ancienne abbaye de saint Pierre de la regle, de Regula, de l'ordre de saint Benoît, d'où lui est venu le nom corrompu de la RÉOLE; son ancien nom étoit SQUIRS. Guillaume duc de Gascogne la soumit l'an 970 à celle de Fleury-fur-Loire. Cette abbaye fait le sujet de l'article qui fuit. Louis XIV transféra à la Réole le parlement de Bourdeaux pendant quelques années. Les religionaires en avoient fait une place d'importance dans les guerres de la religion. L'église paroissiale est dédiée à faint Michel. Cette ville est située à neuf lieues au-dessus de Bourdeaux; l'on y fait commerce de bled, de vin & d'eau-de-vie.

2. RÉOLE, (LA) ou la REAULE, abbaye de France, anciennement appellée SQUIRS; en latin, sancti Orientii de Regula abbatia. C'est une abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît. Elle est située dans le diocèse de Basas, fur la Garonne, dans la plaine de Bigorre, & entre trois rivieres, l'Adour & Leysses d'un côté, & Laysa de l'autre. C'est la plus belle situation du monde. Elle est sous l'invocation de saint Orientius, qui fut évêque d'Auch. Sa fondation est marquée à l'an 970, & on l'attribue à OttoDato, vicomte de Montanier. Les Normans-Danois la ruinerent peu de tems après; mais elle fut rétablie par Gombaud, évêque de Basas, & mise sous la regle de faint Benoît, dans la dépendance de l'abbaye de Fleury, autrement saint Benoît sur Loire. Saint Abbon, abbé de Fleury y étant allé en 1004, pour y établir la discipline, & régler les revenus, y fut tué par les Gascons. Il y est honoré comme martyr, & fon corps s'y eft conservé toujours depuis ce tems-là. Baillet, Topogr. des saints, P. 406.

La Martiniere fait ici une terrible bévue. Un lieu peut-il être fur la Garonne, & en même tems dans la plaine de Bigorre entre trois rivieres? Son erreur vient d'avoir confondu deux lieux qui portent le même nom. La Réole dont il s'agit ici, est à la droite de la Garonne, neuf lieues au-dessus de Bordeaux. C'étoit autre

lages. De l'isle ne connoît, dans sa carte du Malabar, ni l'ifle de Repefin, ni la ville de ce nom.

REPHA, RAPHA, OU REPHAIM. Voyez RAPHAÏM. REPOSOIR, (le) chartreuse de Savoye, dans le Faussigny. C'est une des plus affreuses solitudes qu'on puisse voir, car elle est environnée de rochers.

REQUENA, ville d'Espagne, non au royaume de Valence, comme le dit Corneille, Dift, mais dans la nouvelle Castille, près des frontieres du royaume de Valence, sur l'Oliana qui se jette dans le Xucar. Cette place se rendit le 3 mai 1707 à Mr. le duc d'Orléans, général de l'armée composée des troupes de France & d'Espagne. Selon le pere Briet, Requena est la Salaria que Ptolomée, l. 2, c. 6, donne aux Baftitains.

RERONE, petite riviere d'Italie, dans l'état de Venife. Elle fort des montagnes voisfines de la ville de Vicence, où elle entre pour se joindre à la riviere de Bachiglione. Elles vont ensemble se jetter dans la Brente, après avoir reçu les eaux de quelques autres rivieres. Elien, dans son histoire des animaux, appelle cette riviere Eretenus, & dit qu'on y pêche les meilleures anguilles de toute l'Italie. * Leandr. Albert. Italia, fol. 473.

RERRE, riviere de France, dans l'Orléanois. Elle se perd dans la Saudre, une lieue au-dessus de Romorantin. L'eau de cette riviere est d'une grande utilité pour les draps. Comme elle reçoit continuellement les larmes qui tombent de la plante appellée Pyment, dont cette riviere est bordée, les étofes ne sont pas plus de huit heures dans les vaisseaux des moulins où on les foule; ce qui ne se peut faire ailleurs en moins de seize heures, & encore sans un déchet très - considérable des laines. * Piganiol, Descr. de la France, t. 6, p. 4.

RESAIA, ville de l'Osrhoëne, selon la notice des dignités de l'Empire, sect. 25: ce pourroit être la ville de Refaina d'Ammien Marcellin.

RESCATE, (cap) voyez RANÇON 3.

RESCHT, contrée de Perse, l'une de celles qui font comprises dans la province de Ghilan. Outre la ville capitale, à laquelle on donne aussi le nom de RESCHT, on y trouve celles de Kisma, de Fumen, de Tullum, de Cheft, de Dilum & de Massula. Cette derniere est bâtie dans la montagne, à cause d'une mine de fer, dont les habitans, qui font la plupart maréchaux ou ferruriers,

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