Images de page
PDF
ePub

ronnement fut retardé pendant quelques mois, par les diffi cultés qui furvinrent fur le fait de la religion, & la confirmation des priviléges, mais tout cela s'étant accommodé le roi retourna en Pologne, après avoir fait un an de féjour en Suéde, & laiffa le royaume en grand défordre. Quelques années après, comme il revenoit de Pologne, fon oncle le reçut à la tête d'une armée, & défit les forces que le roi avoit avec lui. Sur ces entrefaites it fe fit un accommodement; le roi s'en retourna en Pologne, & taiffa à fon oncle le foin du gouvernement. Il demeura dans ce pofte jusqu'à ce que les états de Sigismond, qu'ils avoient qu'ils avoient inutilement fait confentir à l'élévation de fon fils fur le thrône, que Jean fon frere avoit aufli refufé, conférerent la dignité royale à Charles IX fon oncle, qui fe trouva par la engagé à faire la guerre aux Polonois, comme il avoit déja fait aux Moscovites. Le théâtre de ces deux guerres fut la Livonie, où les Suédois eurent du pire, jusqu'à ce que les affaires des Moscovites tomberent dans un défordre qui les força de donner la paix à la Suéde, afin d'être fecourus contre les Polonois & contre les Tartares. Ils eurent le fecours qu'ils demandoient, fous des conditions fort avantagenfes à la Suéde, qui mit fes troupes fous le commandement du comte Jacob de la Gardie. Ce général rendit de grands fervices aux Moscovites; mais comme ils n'exécuterent pas les claufes du traité, il rompit avec eux, prit la ville de Nowogorod, & dispofa les habitans & ceux des autres provinces voilines à demander pour leur czar le prince Philippe, fils puiné du roi; mais on confuma tant de tems à négocier, qu'on perdit l'occafion. Ce roi, un an avant fa mort, eut guerre avec le Danemarck, & ce fut en cet état qu'il laiffa fon royaume à Gustave Adolphe fon fils, qui après avoir fait la paix avec le Danemarck, par la médiation de Jacques I, roi d'Angleterre, tourna tous fes foins à la guerre de Livonie & de Moscovie. Il envoya fon frere vers les frontieres de Moscovie, non en vue de l'établir fur ce trône, car il fe propofoit de s'en mettre en poffeffion lui-même, mais à deffein d'engager les places fortes du voifinage du duché de Finlande & de la Livonie à recevoir garnifon fuédoife, au nom du prince Charles Philippe. Il y réuffit assez bien, jusqu'à ce qu'on eut élu un autre czar, avec qui, après plufieurs fuccès différens de part & d'autre, il conclut un traité de paix, par la médiation de l'Angleterre & de la Hollande. Ourre une partie de la Livonie, dont la Suéde demeura en poffeffion, elle retint encore le pays d'Ingermerland, & la province de Kexholm, avec plufieurs places fortes, & challa entierement les Moscovites de la mer Orientale. La guerre de Pologne dura plus long-tems, & ne fut pas moins avantageule aux Suédois, qui prirent Riga & toutes les autres places que les Polonois tenoient dans la Livonie, excepté un feul fort; delà ils porterent la guerre dans la Pruffe, où ils firent les mêmes progrès jusqu'à ce qu'enfin l'Angleterre & la France s'étant rendues médiatrices, il fe fit une trève pour fix ans. Cette trève donna le tems à Guftave de faire la guerre en Allemagne; l'empereur l'y avoit forcé, & il ne manquoit pas de gens qui l'y follicitoient. Cette expédition commença l'année fuivante, & étant arrivé le 24 juin à l'embouchure de l'Oder, il débarqua fa petite armée, qui ne confiftoit qu'en fept compagnies de cavalerie, & quatrevingt-douze d'infanterie, faifant environ huit mille hommes. Outre les autres renforts qu'elle reçut, elle fut augmentée de fix régimens anglois & écolfois, commandés le duc de Hamilton; mais ce qui la groffit plus que tout cela furent les progrès incroyables que Guftave fit. Aux premieres approches de ce prince, Stetin fe rendit, & enfuite toute la Pomeranie. L'année fuivante il fe joignit avec l'électeur de Saxe, & défit entiérement près de Leiptic l'armée de l'empereur, commandée par le général Tilli. Il traverfa delà la Franconie, le Palatinat, la Baviere, & l'année fuivante il donna la bataille de Lutzen, où les armes furent encore victorieuses, & où on a crû qu'il avoit lâchement été tué par Albert, duc de Saxe Lawembourg. Les conquêtes de ce héros effrayoit l'Europe, qui apprit fa mort avec joie. Sa fille Chriftine lui fuccéda. Cette princeffe n'avoit que cinq ans. Son pere avoit gagné les états en fa faveur, & les avoit obligés à changer l'union héréditaire qui reftraignoit la fucceffion aux mâles. Pendant fa minorité le charcellier Axel Oxenstiern eut la direction des affaires d'Allemagne, où la guerre fe continuoit avec des fuccès différens, mais pourtant à l'avantage de la Suéde, qui étoit en

par

poffeffion de plus de cent places fortes, & eut une armée de plus de cent mille hommes, tant que le prince Charles Gullave fur général. Peu de tems auparavant fur conclu le traité de Munfter, où la Suéde eut pour fon dédommagement les duchés de Poméranie, de Bremen, de Werden la ville de Wismar, féance dans les dietes de l'Empire & du cercle de la baffe Saxe, où elle avoit droit d'opiner & outre cela une fomme de cinq millions d'écus. H y avoit plufieurs années que la reine avoit formé le deffein de quirter la couronne; elle le fit enfin après avoir fait le prince Charles Guftave prince héréditaire. Elle fe dépouilla de la couronne avec beaucoup de folemnité, & déchargea fes fujets du ferment de fidélité. Les états auroient fouhaité que le prince & la reine fe fuffent mariés; mais ils n'avoient de penchant à cela ni l'un ni l'autre. La dignité royale fut conferée au Prince Guftave le même jour que la reine y renonça, & l'année fuivante il fit la guerre à la Pologne pour le venger de l'affront qu'elle lui avoit fait de protefter contre fon élevation fur le trône. Les progrès qu'il fit d'abord furprirent la Pologne, & allarmerent toute l'Europe, car en trois mois de tems il prit toute la Pruffe, excepré Danzitck, une grande partie de la Lithuanie, les villes de Warfovie, de Cracovie & autres places de la haute & balle Pologne. La plupart des peuples de ces provinces que le roi Cafimir avoit abandonnés pour s'enfuir en Siléfie, prêterent ferment aux Suédois; mais cette rapi dité de prospérités ne dura pas. La premiere confterna ton s'étant diffipée, les Polonois furent auffi prompts à abandonner le roi de Suéde, qu'ils l'avoient été à prendre fon parti. Outre cela la Moscovie & la Hollande fe brouillerent avec lui. Le Danemarck devint auffi fon ennemi, ce qui lui donna un prétexte honnête d'abandonner la Pologne, où il ne pouvoit plus fubfifter. Ayant donc laislé le gouvernement de la Prufle à fon frere, il marcha promptement vers le Danemarck, qu'il réduifit bientôt à la nécesfité d'acheter la paix, par la perte des provinces de Schonen, de Halland & de Bleaking. Cette paix, qui fuc conclue le printems fuivant, fut rompue quelques mois après. Le roi de Suéde fit paffer inopinément fon armée dans le Seland, où il prit le château de Cronembourg, fitué à l'entrée du Sond; mais il n'eut pas le même bonheur à Copenhague, qu'il affiégea inutilement, & à laquelle il fic donner plufieurs aflauts. La flote de Hollande ayant fecouru la place l'été fuivant, le fiége fut converti en blocus; mais enfin le roi Charles Gustave, qui en fix ans de tems s'étoit attiré l'inimitié de presque toute l'Europe, par fes entreprises hardies & malheureuses, mourut,de fiévre & finit les jours dans le tems qu'il cherchoit à réparer la perte que les Polonois, les Brandebourgeois, les Hollandois & les Danois lui avoient caufée dans l'ifle de Funen. Charles XI fon fils lui fuccéda. Il n'avoit que cinq ans, fes miniftres ne fongerent qu'à obtenir une paix honorable; ils en vinrent à bout. Ils vouloient maintenir la paix pendant la minorité de leur roi : & n'y réuffirent pas. Ils fe joignirent en 1674 à la France contre l'électeur de Brandebourg, ce qui les engagea dans une grande guerre, dont ils ne feroient pas fortis avec honneur, fi la France n'eut exigé que le roi de Danemarck, l'électeur de Brandebourg & les ducs de Lunebourg, reftituaffent aux Suédois tout ce qu'ils leur avoient enlevé. Cette paix faite, Charles XI époufa en 1680 Ulrique-Eleonor, princeffe de Danemarck, & travailla efficacement à diminuer l'autorité des fénateurs pour étendre la fienne. Il ne jouit pas longtems du droit qu'il avoit acquis de ne rendre compte de fes actions qu'à Dieu feul; car il mourut en 1697. Son fils Charles XII, qui lui fuccéda, eu l'honneur de confommer le grand ouvrage de la paix de Ryswick; mais il ne jouit pas lui-même du repos qu'il avoit procuré aux autres. 11 fignala les premieres années de fon regne par fa descente dans l'ifle de Zelande, au mois de septembre 1700, & par la fameufe victoire qu'il remporta fur les Moscovites devant Nerva, le 20 novembre de la même année. Ce jeune prince, brave, intrépide & infatigable, après avoir pourfuivi, chaffé & fait détroner Frédéric-Augufte, duc de Saxe & roi de Pologne, qui l'avoit attaqué fans fujet, fit élire en fa place Staniflas Leczinski. Il eut atteint au comble de la gloire fi fa prudence eût égalé la valeur. Ce défaut lui causa la défaite de Pultava, un exil de plufieurs années fur les terres du Turc, & ce que l'adverfité a de plus grand. A fon retour dans fes états il reparut le même, les armes ne lui parti

&

rent point de la main, & la témérité fut caufe de fa mort, qui arriva la nuit du 11 décembre au 12,1718, devant Friderickshall. Alors les états élurent pour leur reine la prin. ceffe fa fœur, qu'ils obligerent de renoncer à tout droit héréditaire fur la couronne, & de promettre qu'elle ne tenteroit jamais de rétablir le pouvoir arbitraire. Cette princeffe céda auffi-tôt la couronne à fon mari, que les états élurent roi, & qui monta fur le trône aux mêmes conditions qu'elle. La reine Ulric étant morte fans enfans le 5 décem

bre 1741, les états de Suéde élurent le 4 juillet 1743 Adolphe Frédéric de Holftein Gottorp Eutin, évêque de Lubeck, pour fuccéder à la couronne après la mort du roi, & c'eft ainfi que le droit d'élection à été rétabli dans ce royaume. Frédéric étant mort le royaume. Frédéric étant mort le 5 avril 1751, Adolphe Frédéric lui a fuccédé fans difficulté, & les états de Suéde affemblés à Stockholm à la fin de 1751, ont confirmé la forme du gouvernement établie dans le royaume.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

La SUEDE PROPRE eft fituée entre les Nordelles au nord, l'Oftrogothland au fud, la mer à l'orient, & les gouvernemens de Bahus, d'Aggerhus & de Drontheim, vers l'occident. Elle eft divifée en cinq parties, qui font l'Uplande, la Sudermanie, la Néricie, la Weftmanie ou Weftmanland, & la Dalécarlie. Cette province eft fertile en bled.

SUEDE. (Nouvelle) On avoit donné ce nom à une contrée de l'Amérique feptentrionale, au Canada. Elle avoit la Virginie au midi, & la riviere de Sud la féparoit au nord des nouveaux Pays-Bas. Chriftiania & Gotthebourg en étoient les lieux principaux. Les Suédois furent les premiers qui posféderent cette contrée, & lui donnerent leur nom; les Hollandois les en chafferent, & préfentement elle eft poflédée par les Anglois, fous le nom de nouvelle Yorck. * Baud. Dictionnaire.

SUEDRA. Voyez SYEDRA.

SUEILLE, caftrum de Solia, bourg de France, dans la Provence, au bailliage de Digne. Il eft fait mention de ce lieu dans une bulle de Grégoire VII, de l'an 1084, fous le nom de Cella fancti Martini de Solia.

SUEILLY, bourg de France, dans la Touraine, élection de Chinon, avec titre de châtellenie. SUEL, l. ville de l'Espagne Bétique : Pline, I. 3, c. 1, la met fur la côte. Pomponius Mela, l. 2, c. 6, nomme auffi cette ville. Ptolomée la marque fur la côte de la mer Ibérique; mais le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Suea, au lieu de Suel. Dans une inscription rapportée par Reinefius, 5, p. 131, on lit ces mots : MUNICIPIO SUELITANO; & comme cette inscription avoit été trouvée à Fuengirola, bourg à quatre lieues de Malaca, quelques-uns s'étoient imaginé que ce village étoit l'ancienne Suel. Le P. Hardouin n'eft pas de ce fentiment; il foutient, mais fans en donner aucune raison, que l'inscription dont il s'agit eft fuppofée & moderne ; & ajoute que Suel eft aujourd'hui le château de Molina, au royaume de Grenade, entre Marbella & Malaca. Quoi qu'il en foit, voici l'inscription en entier, telle que la donne Bernard d'Aldrette, dans fes origines de la langue caftillanne, l. 1, c. 2.

[blocks in formation]

SUELTERI, peuples de la Gaule Narbonnoife. C'eft Pline, l. ;, c.4, qui en parle. Ils habitoient dans le diocèse de Frejus, vers la riviere d'Argens, où font aujourd'hui Brignole & Draguignan. C'est le fentiment d'Honoré Bouche, 1.7, c. 7, p. 182, qui eft fuivi par le P. Hardouin, & favorifé par la fituation que la table de Peutinger donne aux Selteri, qui font les mêmes que les Suelteri.

que

SUEMUS, fleuve de Thrace : Pline, l. 4, c. 11, dit ce fleuve fe perdoit dans l'Ebre. Au lieu de Suemus, quel ques manuscrits lifent Syrmus, & d'autres Sermus. SUENDA. Voyez SUEDA.

SUENOCALCHI. Voyez SOUENOCHALCI. SUENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconfulaire. Maximus, fon évêque, fouscrivit à la lettre fynodique des peres de la province, qui fut lue au concile de Latran,* Hardouin, Collect. conc. t. 3, p. 750. SUEONIE ou SUEDE PROPRE. Voyez SUÉDE. SUESA. Voyez SUESSA.

SUESIA, MASIA & MELSIAGUM. Pomponius - Mela 1. 3, c. 3, place dans la Germanie trois marais ou lacs ainfi nommés, & dit qu'ils font les plus grands du pays; Paludum maxima. Il y a des manuscrits qui lifent Sueffa Eltia & Melfyagum. Ifaac Volfius, après avoir déclaré que ces noms lui étoient inconnus, ajoute une conjecture, favoir qu'au lieu d'Elia on pourroit écrire Eftia, & qu'alors il feroit ques

tion du marais ou lac appellé Paulus Eftia ou Eftiorum, & où l'on pêche de l'ambre, lac très-connu des anciens comme des modernes. Ortélius croit que ces trois lacs font aujourd'hui aux environs du comté de Mansfeld, & que ce font ceux qu'on appelle le lac d'Ascanie, le lac doux & le lac falé. Il fe confirme dans fon opinion, en voyant que Strabon met des lacs ou marais entre le Rhin & l'Elbe.

*

SUESSA ou SUESSA ARUNCA, ville d'Italie, dans la Campanie. On rapporte, dit Tite-Live, l. 7, c. 15, que les Arunces épouvantés abandonnerent leur ville, & fe retirerent avec leurs femmes & leurs enfans à Sueffa, qu'ils fortifierent. Cette ville fut furnommée Arunca, du nom de ces peuples, pour la diftinguer d'une autre Sueffa, furnommée Pometia, qui fait l'article fuivant. L'hiftoire ne nous apprend point que les Arunces ayent été forcés dans Sueffa Arunca. Quant à leur ancienne capitale, elle fut pillée & détruite par les Sidicins. Dans l'année 440, de la fondation de Rome, le fénat envoya une colonie à Sueffa Arunca. Du tems.de Cicéron elle avoit le titre de municipe. Il en fait cer éloge magnifique ( Philip. 13, c. 8.) Lautissimum oppidum, nunc municipium, honeftiffimorum quondam colonorum, Suesfam, fortiffimorum militum fanguine (Antonius) implevit. Cicéron ne lui donne point en cet endroit de furnom ; & Silius Italicus, . 8, v. 498, en use ainfi, detritaque bellis l. Sueffa. La raifon en eft que Sueffa Pometia avoit été détruite dès le tems. des Tarquins. Suela Arunca devint pour la feconde fois colonie romaine fous augufte, felon une inscription ancienne, rapportée par Gruter, p. 1093, n. 8, où on lit: EDILIS COLONIA JULIA FELICI CLASSICA SUESSA. Les habitans de cette ville font appellés SUESSANI dans une inscription faite du tems de l'empereur Hadrien, & rapportée par Holften, p. 257. QUI VIAM SUESSANIS MUNICIPIIS SUA PEC. FECIT. Velleius, l. 1, C. 14. SUESSA-POMETIA, ville d'Italie, dans le Latium. Strabon, 1.5, lui donne le titre de métropole des Volsques ; & Denys d'Halicarnaffe, l. 6, p. 364, l'appelle la premiere ou la principale ville de ce peuple. Cette ville, fiere de fa puiflance & de fes richeffes, s'étoit cru permis de porter le ravage chez les voilins. Les Latins s'en plaignirent; mais lorsqu'ils en demanderent la réparation, ils n'eurent point d'autre réponíe, finon qu'on étoit prêt à vuider le différend par les armes. Tarquin faifit cette occafion de faire marcher les troupes vers Sueffa. L'armée des Sueflans, qui l'attendoit fur la frontiere, fut vaincue & prit la fuite. Tarquin ne tarda pas d'aller faire le fiége de leur capitale. Il environna la place d'une ample circonvallation, qu'il munic d'un large follé, & pouffa les attaques avec force. Les affiégés fe défendirent courageufement; mais ne recevant ni convois ni fecours, & le voyant épuifés, ils préférerent de mourir fur leurs remparts, & de conferver leur liberté en périffant. A la fin leur ville fut prife d'affaut. Tous ceux qui avoient porté les armes pour fa défense furent impitoyablement malfacrés. Pour les femmes, les enfans, les vieillards & les esclaves, dont le nombre étoit grand, ils devinrent la proie du foldat. Tarquin permit à fes troupes le pillage de la ville & de la campagne. L'or & l'argent qu'on trouva dans cette ville opulente furent feuls mis en réferve, & portés dans un endroit marqué. On en confacra la dixième partie pour achever le temple de Jupiter Capitolin. Le refte fut diftribué aux foldats. Toute la fomme montoit à quarante talens d'or. Cette ville fe rétablit bien-tôt ; car l'année 258 de Rome, la grandeur de fon enceinte, la multitude de fes habitans, fes richesses & fon luxe, la faifoient encore pafler pour la capitale des Volsques. Le conful Servilius la prie d'affaut, , y ôta la vie à tous ceux qui paffoient l'âge de puberté, & l'abandonna au pillage de fes troupes. Cette ville' fut prise en peu de jours. Elle fut furnommée Pometia, pour la diftinguer de Sueffa Arunca. Quelquefois elle fe trouve appellée fimplement Sueffa, parce qu'elle étoit la plus puis fante des deux, & quelquefois on la nomme feulement Pometia. Elle fut colonie romaine. Virgile, Æneid. 1. 6, v.775, défigne cette ville fous le nom du peuple.

Pometios, Caftrumque Inui, Bolamque Coramque.

* Tite-Live, l. 1, c. 53, & l. 2, c. 16. Strabo. 1. §.

. SUESSANE-AQUÆ, bains d'Italie, felon Tacite, Hift. l. 1. C'eft aujourd'hui Torre de bagni, à ce que dir Léander. Mais quelques-uns lifent dans Tacite Vefuviana pour Sueffana. Peut-être doit-on lire avec Jufte Lipfe Si

nuefane; ce qu'il y a de certain, c'eft que Tite-Live connoît des bains appellés Sinucffana aque.

SUETOYKREST, forterelle bâtie par le czar Pierre le Grand, dans le territoire de Stauropol. Voyez Stauropol (territoire de.)

SUESSI, (civitas Suefforum) SoisSONS. Voyez ce mot & AUGUSTA SUESSIONUM.

SUESSIONES, peuples de la Gaule Belgique. On a vu que Célar, Bell. Gal. l. 8, c. 6, les met fous les Rhemi. Des députés envoyés par les Rhemi à Céfar, appellent les Sueffiones leurs freres & leurs parens, qui fe fervoient des mêmes loix, faifoient avec eux un même état, & avoient les mêmes magiftrats: fratres con fanguineosque fuos, qui eodem jure, iisdem legibus utantur, unum Imperium unumque magiftratum cum ipfis habeant. Le nom de ces peuples eft différemment écrit par les anciens. Les divers exemplaires de Céfar lifent quelquefois Sueffones, & quelquefois Sueffiones. Cette derniere ortogra. phe a pour elle le Métaphrafte grec, qui lit conftamment Etcriores. Pline, 14, c. 18, & Tite-Live, Epitom. 104, écrivent Sueffiones. Les diverfes éditions de Strabon varient auffi beaucoup; les unes portent Extras & d'autres EXETINES OU Extorios. Lucain, l. 1, v. 423, dit: Longisque leves Sueffionesin armis. Voyez SOISSONS.

SUESSITANI, Sueffetani, peuple de l'Espagne citérieure, felon Tite Live, l. 34, c. 20. De Marca, Hispan. L. 2, 6. 29, ne doute point que les Cofetani, ou plutôt une partie de cette nation, ne foient le peuple auquel Tite-Live donne le nom de Sueffetani. Ce peuple, dit-il, allié du peuple romain, joignit les troupes à l'armée romaine, pour prendre Vergium, forterelle des Lacetani, qui voifins des Sueffetani avoient ravagé leurs terres. Ce voifinage avec les Lacetains ne peut convenir à aucune autre nation qu'aux Cofetani & aux Ilergétes. Or ce ne peut point être ces derniers, puisTite Live fait mention d'eux dans le même chapitre que j'ai cité; il ne refte donc plus que les Cofetani, dont une partie du pays a été appellée Sueffetanie. Vergium n'étoit pas la feule place des Sueffetani. Tite-Live, l. 34, c. 21, leur donne une ville qui s'étendoit en longueur, mais qui n'étoit pas large; & ailleurs, l. 39, c. 42, il dit que A. Terentius prit d'affaut, dans le pays des Sueffetani, une ville nommée Corbio. La queftion feroit de favoir fi cette ville de Corbio ne feroit point la même que la ville longue & peu large, dont nous venons de parler.

que

SUESSONE, SUESSONES & CIVITAS SUESSONUM. Voyez SUESSIONES, SOISSONS & AUGUSTA SUESSIONUM. SUESSULA, ville d'Italie, dans la Campanie. La table de Peutinger la marque entre Capoue & Nola, dans l'ordre qui fuit:

Capua IX, Sueffula IX, Nola.

Ses habitans font appellés Sueffulani par Tite-Live, l. 8, c. 14, & par Pline, 43, 6. 5. Frontin nous apprend que Sylla y envoya une colonie : Sueffula oppidum muro ductum : colonia lege Sullana eft deducta. Cette ville eft nommée préfentement Caftel di Seffola.

SUESTASIUM, ville de l'Espagne Tarragonoise.Prolomée, l. 2, c. 6, la marque dans les terres, & la donne aux Carifti.

SUET, petite ville d'Allemagne, dans le marquifat de Brandebourg, fur l'Oder, où elle a un pont. Il y a un fort beau château où réfide une branche de la maifon de Brandebourg.

[ocr errors]

SUESTHANS, peuple barbare, que Jornandès, de Reb. Get. c. 3, place dans la Scandinavie.

SUESSIONIÆ, Soiffons. Voyez ce mot, & AUGUSTA SUESSIONUM.

SUETRI, ancien peuple de la Gaule Narbonnoife, dont parle Pline, l. 3, c. 4. Hardouin, & Bouche, hiftorien de Provence, croyent qu'ils occupoient la ville de Caftellane.

SUETTE, village de France, en Anjou, dans la paroiffe de Séche. Il y a dans ce village une fontaine d'eau miné rale..

SUEVI, nom général, que Tacite, Germ. c. 38 & 45, donne aux peuples qui habitoient au-delà de l'Elbe, même dans la Sarmatie, au-delà des limites de la Germanie, & aux habitans de la Scandinavie ; & delà tous les vaftes pays qu'occupoient ces nations nombreuses furent appellés du

nom général de SUEVIA. Le même auteur, c. 2, nous apprend que quelques uns, profitant de la licence que donne l'antiquité, foutenoient que le dieu Tuifton avoit cu un plus grand nombre d'enfans, qu'on ne lui en attribuoit ordinairement, & qu'un d'entre eux avoit donné le nom aux Suéves. D'autres ont voulu faire venir ce nom de la riviere Suevus, ou du mont Sevo, ou de la nation des Suéons. Il y en a eu qui ont voulu tirer l'origine de ce même nom, de l'humeur vagabonde de ces peuples. Ceux qui veulent qu'un roi ou héros des Germains ait donné fon nom aux Suéves, approchent le plus de l'idée de Tacite. Il ne faut pas croire néanmoins que ce nom de Suéves ait toujours été auffi général; car dans le tems de l'ancienne divifion dés peuples de la Germanie en clafles, fi nous nous en rapportons à Pline, l. 4, c. 14, les Suéves étoient compris fous les Hermunduri. Les peuples ausquels on donna le nom de Suéves ne fe trouvent pas non plus toujours dans la même région. Du tems de Céfar, Bel. Gal. l. 1, c. 37 & $4,1.4, 6. 1 & 2, 1.6, c. 9, 106 29, les Cattes étoient réputés Suéves. Les Marcomanni, les Harudes & les Sedufii furent compris enfuite fous le même nom; du moins ces peuples, lorsque Maraboduus les eut fait pafler dans la Boheme, font-ils comptés parmi les Suéves. Strabon, l. 7, dit : La nation des Suéves eft trèsgrande; car elle s'étend depuis le Rhin jusqu'à l'Elbe ; & une partie même des Suéves habite au-delà de l'Elbe ; mais depuis le troifiéme fiécle on voit le nom des Suéves fe res traindre extrêmement, à mesure que les peuples particu liers, compris auparavant fous ce nom général, fe firent connoître par leurs victoires, comme les Goths, les Wandales, les Longobardi & les Burgundiones. On trouve que dans le cinquième siècle, lorsque les Suéves pafferent en Espagne, le nom de ces peuples étoit encore celui de diverses nations. Depuis ce tems les Suéves ne paroiffent plus avoir été qu'un peuple particulier, fixé dans le pays des anciens Hermunduri. Jornandès, de Reb. Get. en donnant les bornes du pays des Suéves, dit qu'il a les Bajoarii à l'orient, les Franci à l'occident, les Burgundiones au midi, & les Thuringi ringi au feptentrion. Il ajoute que les Alemanni étoient joints aux Suéves, & qu'ils étoient maîtres des Alpes Rhétiques. Enfin les Alemanni ayant abandonné entierement la Germanie, les Suéves fe mirent peu à peu en poffesfion de leurs terres, s'étendirent jusqu'aux fources du Danube, & jusqu'au lac de Conftance, & donnerent à tout ce pays leur nom, qui s'y eft confervé jusqu'à préfent, quoiqu'un peu corrompu. Les Allemands l'appellent Schwabenland, & les François le nomment SUABE. Voyez ce

mor.

SUEVIA. Voyez SUEVI.

SUEVICUM MARE. Voyez, au mot MER, l'article MER BALTIQUE.

SUEVUS on SUEBUS, fleuve de la Germanie, felon Ptolomée, l. 2, c. 10. Spener, Notit. Germ. ant. l. 2, 6. 2, veut que ce foit une des embouchures de l'Oder; favoir celle du milieu appellée Swine, & qui approche plus du nom des Suéves, qui ont anciennement habité dans ces quartiers. Voyez VIADRUS.

SUEZ, Heroopolis, Heroum civitas, Cleopatra, Arfinoe, petite ville d'Egypte, fur la côte feptentrionale de la mer Rouge, à vingt-huit lieues au nord de Tot. Il y a un gouverneur & deux cents hommes de garnifon. Il y a en outre de beaux magafins. Ce pays eft rempli de rochers, & de fables arides: il eft très-peu habité.

Quelques-uns prétendent que c'étoit anciennemnt Arfinoé, ainfi appellée du nom d'Arfinoé, fœur de Ptolomée' Philadelphe, qui bâtit cette ville, & lui donna le nom de fa fœur. Suez eft une petite ville d'environ deux cents mailons. Elle a un joli port, mais il a fi peu de fond, que les vaiffeaux n'y fauroient entrer, & que même les galeres n'y peuvent venir, à moins qu'elles n'ayent déchargé à moitié. Cependant elles fe tiennent à la rade avec les vaiffeaux, & y font en furèté. Ces galeres font fort petites; elles n'ont point de canon, mais feulement un pierrier pour faluer dans les ports où elles arrivent. Proche du port il y a une baraque fermée avec un gros treillis de bois où font neuf coulevrines, toutes plus longues les unes que les autres la plus grande eft d'une prodigieufe longueur, & je la tiens plus longue, & de beaucoup plus de calibre, que les deux qui font à Malthe, fur la bataque & au château S. Elme. Il y a encore treize gros canons, fur l'un desquels eft une fleur de lys; toutefois il eft aisé à connoître que cela a été fait en

Turquie, peut-être par quelque renegat françois ; car il eft tout-à-fait à la turque, & fans aucune façon, comme tous les autres. Cette artillerie n'eft point montée ; fultan Murat l'y envoya de Conftantinople, dans le deffein d'entreprendre une expédition aux Indes, en équipant une armée navale fur cette mer. Tout proche de la porte de Suez, fe voit une place un peu éminente, où étoit autrefois un château, qui y fut bâti par les François : il y a même encore fur cette éminence un gros canon. Il y a encore dans cette ville une églife de Grecs affez mal entretenue. Il y a quelques maisons affez bien bâties à Suez, & une place affez raifonnable. Au refte, cette ville eft fort peuplée, lorsqu'il y a quelque vais feau arrivé, ou que les galeres font dans le port, mais hors de cela elle eft fort déferte; aufli n'a-t-elle pas feulement de bonne eau douce, à deux lieues à l'entour.* Thevenot, Voyage du Levant, t. I, C. 33, P. 334.

Le golfe de Suez, anciennement Heroopolites Sinus, eft la partie la plus feptentrionale de la mer Rouge, & l'endroit où les Ifraélites la pafferent à pied fec, & où les Egyptiens qu'ils pourfuivoient furent fubmergés. Il n'eft féparé de la mer Méditerranée que par un ifthme d'environ cinquante lieues, qui joint l'Afie à l'Afrique, & qu'on appelle l'ifthme de Suez. Cet ifthme, dit le pere Coronelli, Ifolario, a environ foixante milles d'étendue ; Plutarque cependant ne compte que trois cents ftades, c'est-à-dire, trente-fept milles, jusqu'à l'endroit où l'on s'embarque fur le Nil. Cet espace elt compris entre le Caire & Suez, Les marchandifes que l'on envoyoit à Suez par la caravane, y arrivoient ordinairement en trois journées; on chargeoit enfuite à Suez ces mêmes marchandifes fur des navires, qui les portoient en Arabie, en Ethiopie, & même jusqu'aux Indes. Ce commerce étoit fort avantageux, parce que ces navires revenoient à Suez chargés d'épiceries, & d'autres précieufes marchandifes des Indes. Ce commerce fe fait aujourd'hui d'un autre côté, depuis que les Portugais ont navigé vers le cap de Bonne-Espérance. Les anciens appelloient Suez la ville des héros, peut-être feulement à caufe de fon commerce. Il y a une fort grande difette d'eau, cette ville n'a pas même un port fûr, elle n'a qu'une rade fort dangereufe. Il eft vrai que dès que les Portugais commencerent à fréquenter ces mers, premierement les foudans d'Egypte, & après eux les Turcs, s'appliquerent à accommoder le port, & à y faire un petit arfenal pour la commodité des armées qu'ils entretenoient pour fe défendre contre les Portugais, & s'opposer à leurs progrès; mais il falloit que les chameaux portallent tous les matériaux, depuis le Caire, jusqu'à Suez. *Baud. Dict.

Les rois d'Egypte, confidérant les grands avantages qui feroient revenus à leur pays par la communication des mers, tenterent fouvent de couper cet ifthme, & de faire une ifle de toute l'Afrique. Comme les marchandifes que l'on envoyoit en Ethiopie & aux Indes, joints aux droits que payoient les navires, faifoient la plus grande richeffe du pays, ce n'étoit pas fans fondement que ces rois espéroient augmenter confidérablement leur revenu, lorsqu'une fois ils auroient coupé l'ifthme. Sefoftris (felon Strabon) fut le premier qui forma ce deffein, & qui fit fon poffible pour l'exécuter. Selon Hérodote, ce fut Necus, fils de Pfamnite; ce Necus commença à régner en 3411, & il fut tué dans la plaine de Magéde en 3425. Il commença ce grand ouvrage dans la vallée des montagnes de Menfi; c'eft là où font ces fameuses carrieres, d'où l'on a tiré les matériaux pour bâtir plufieurs fameux édifices. Il vouloit faire paffer par-là le Nil. Le canal n'en pouvoit être droit ; il falloit lui faire faire plufieurs tours, à caufe des montagnes. Selon le plan que l'on en avoit fait, le canal auroit eu plus de cent vingt-cinq milles de longeur, & il auroit été affez large pour deux galeres de front. Le roi Necus ne fut point arrêté par la difficulté; car on dit que plus de cent vingt mille hommes périrent dans ces travaux. Il abandonna enfin cet ouvrage, après que l'oracle lui eut prédit que ce feroit un étranger qui cueilleroit le fruit de cette entreprise. Il eft furprenant que les rois d'Egypte, qui étoient fi puiflans, ayent fait tant de dépenfes inutiles pour des pyramides, des coloffes, des labyrinthes, & qu'ils ayent négligé de travailler à couper cet ifthme, ce qui auroit contribué à embellir, à enrichir & à défendre leur pays. D'ailleurs les Egyptiens avoient toujours été les maîtres de la mer d'Arabie & de la mer des Indes, & le commerce des épiceries fe feroit toujours fait par là. Après les rois dont nous venons de parler, Darius, roi de Perse &

d'Egypte, s'efforça de couper cet ifthme; il conduifit fon ouvrage jusqu'aux lacs amers, nommés de la forte, à cause de l'amertume de leurs eaux. Après Darius, le premier Prolomée, parmi les fucceffeurs d'Alexandre, fit auffi fes efforts pour achever cet ouvrage ; mais il abandonna bien-tôt cette entreprife. Les uns difent que ce fut par crainte d'inonder l'Egypte, d'autant plus que l'on avoit calculé que la mer Rouge étoit de trois coudées plus haute que l'Egypte. Pline allure cela pour vrai ; mais Strabon n'en convient pas. D'au tre enfin difent que ce fut de peur que la mer Rouge ne corrompit les eaux du Nil, parce qu'il y avoit lieu de craindre que la mer entrant dans le Nil, ne gâtât par fon amertume celles de ce fleuve, & que l'Egypte ne fe trouvât fans eaux bonnes à boire; même qu'elle ne devint ftérile, d'abord que fes campagnes auroient été arrofées des eaux de la mer. Quoi qu'il en foit, on prit une autre voye : ce fut de creuser un canal, qui joignit le Nil à la mer Rouge. Si Sefoftris n'en fut pas le premier auteur, ce fut lui du moins qui le perfectionna & le rendit navigable. Ce fut alors que les ports de la mer Rouge commencerent à être fameux. La ville de Bérénice & celle de Coptos, toutes deux dans la haute Egyp➡ te, furent comme le centre & l'entrepôt de toutes les marchandifes, qui paffoient des Indes en Egypte. Le port Blanc, du côté de l'Arabie, & celui de la Souris, du côté de l'Egypte, étoient alors les plus fameux. Depuis que l'on a entierement laillé détruire le canal qui communiquoit le Nil avec la mer Rouge, on eft obligé de transporter par terre les marchandifes de Koffir, qui eft le nom moderne de l'ancien port de la Souris, afin de les rendre à Caana, qui eft une ville bâtie fur les ruines de l'ancienne Coptos. Mais ce trajet ne coute pas beaucoup dans un pays où les chameaux font communs, & d'un fi petit entretien, qu'on les nourrit presque pour rien.* P. Lucas, Réflexions fur l'Egypte, 1. 6.

SUFARITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, felon la notice des évêchés de cette province, qui fait mention de Romanus fon évêque. * Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 785.

SUFASARITANUS ou SUFARITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, felon la no◄ tice des évêchés de cette province. Dans la conférence de Carthage, n° 134, Reparatus eft dit episcopus plebis Sufafaritana. On trouve dans la notice des évêchés de la Mauritanie deux fiéges du nom de SUFARITANUS, favoir l'un au n. 3, & l'autre au n. 87. Mais dans le manuscrit de Haller, le premier de ces fiéges eft appellé SUSARITANUS. Sufafar eft mife par l'itinéraire d'Antonin parmi les villes de la Mauritanie, & cette Sufafar est la sufafa de l'anonyme de Ravene, & la Sufara de la notice de Léon.

SUFETANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacéne, felon la notice des évêchés de cette province. Dans la conférence de Carthage, n. 142, Peregrinus eft qualifié Sufetanus episcopus, & Privatus à Sufibus opina dans le concile de Carthage, fous S. Cyprien. C'est le lieu nommé Sufis dans l'itinéraire d'Antonin, dans Victor d'Utique, & dans la vie de S. Fulgence. Les foixante martyrs, appellés communément Suffect ani martyres, avojent fouffert la mort. dans cette ville. S. Auguftin, Epift. 50, parle de ces marryrs, & le martyrologe romain en fait mention le 13 d'août.

SUFETULENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacéne, felon la notice des dignités de cette province, qui nomme l'évêque de ce fiége Prafidius Sufetulenfis. Dans la conférence de Carthage, n. 126, Jocundus eft dit episcopus Plebis. Il fe trouva au concile de Carthage en 419, & Privetianus à Sufetula, au concile de la même ville de Carthage, fous S. Cyprien. Dupin foupçonne que Sufetula pourroit être la ville Sobaitele d'Abulfeda.

SUFFEGEMAR ou SUFE-GEMARQUE, riviere d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume d'Alger, & l'Ampfaga des anciens. Elle prend fa fource dans les montagnes qui bornent le grand Atlas ; delà elle descend dans des plaines feches & fteriles, & après avoir arrofé les campagnes de Conftantine, & s'être groffie près de cette ville des eaux de la petite riviere du Bu-Marzoc, elle court vers le feptentrion à travers quelques montagnes, d'où elle va fe jetter dans la mer au levant de Gigeri. * Marmol, Desc. d'Afr. t. 2, l. 5, c. 5o.

SUFFENE & SUFFENATES. Voyez MUTUSca.

« PrécédentContinuer »