Images de page
PDF
ePub

s'entretiennent.Quant à la ville de RECHT, en latin Rescha, elle s'étend en forme de croiffant le long de la mer Caspienne, & eft enceinte d'une haute montagne, de laquelle fortent plufieurs rivieres qui arrofent la plaine, & la rendent très-fertile. Cette ville eft affez grande, mais elle eft ouverte de tous côtés comme un village, & fes maifons font tellement cachées dans les arbres, qu'il femble, en y entrant, qu'on entre plutôt dans une forêt que dans une ville. Elle eft à deux lieues de la mer Caspienne, & les maifons n'y font pas fi belles que dans les autres villes de Perfe. Elles font toutes couvertes de tuiles comme les nôtres, & il n'y en a point qui ne foit accompagnée d'une grande quantité de citroniers & d'orangers. Le marché de Rescht eft fort grand, rempli de boutiques où l'on vend toutes fortes de marchandifes, mais particulierement des vivres qui y font à très-bon compte. Quoique cette ville foit la capitale de tout le Gilan, elle n'a point de cham ou de gouverneur en chef. Ce fut Schac-Aba qui réunit cette province à la couronne de Perfe. Tant quil vécut elle demeura tranquille fous fa domination; mais les cruautés de Schach-Sefi fon fucceffeur, ayant obligé le peuple à fe revolter, ils prirent pour maître Karib-Schach, descendu des anciens rois de Latietzan, en la même province de Gilan. Celui-ci ayant fait un corps d'armée de quatorze mille hommes, prit d'abord la ville de Rescht, où il fe faifit des deniers du roi, ce qu'il fit auffi dans les autres villes du Gilan, dont il occupa les avenues. Cependant ayant été pris, il fut mené à Cafbin, où étoit alors Schach Sefi, qui lui fit faire une entrée en la compagnie de cinq ou fix cents courtifannes, qui lui firent mille outrages en le riant fur fa royauté. Enfuite on le fit ferrer aux pieds & aux mains comme un cheval, en lui difant qu'on le faifoit pour le foulager, parce qu'étant accoutumé de marcher fur la terre graffe & douce de Gilan, il auroit à fouffrir des chemins pierreux & raboteux de la Perfe. Après l'avoir laiffé languir de cette maniere, il fut conduit au Meïdan, où on le mit au haut d'une perche. Le roi lui tira le premier coup de fléche, & toute fa cour ayant fuivi fon exemple, il reçut en un moment une infinité de coups qui finirent fon fupplice. Voyez les Voyages d'Oléarius.

RESCOW. Voyez RzEVA.

RESE, ou REZE, riviere de France, dans le Berry. Elle a fa fource au voifinage de Precy-le-Chefif; & après avoir mouillé Nançay, Ardeloup, Server, elle va fe perdre dans la grande Saudre à Romorentin.* Coulon, Rivieres de France, p. 311. C'est la même que Rerre. Voyez ce mot.

RESEN, ville d'Affyrie. Elle fut bâtie par Aflur, entre Ninive & Chalé, Genef. 10, 12. On connoît fur le fleuve Chaboras, dans la Méfopotamie, une ville de RESINE ou ROSAINE allez fameufe. On trouve même quelques médailles qui y ont été frappées. Voyez le commentaire de dom Calmet fur la Genéfe, 10, 12, & Cellarius, Afia, l. 3, c. 15, p. 733.

RESEPH, RESIPH, RESAPHA, ou RISAPHA, ville de Syrie. Elle eft connue dans le quatrième livre des Rois, 19, 12, dans Ifaïe, 37, 12, dans Ptolomée, l. 5, c. 15, qui écrit RAESAPHA, & la place dans la Palmyréne; les tables de Peutinger & la notice d'Orient la connoiffent aufsi.

RESISTON, ou RESISTOS, ville de Thrace dans les terres, felon Pline, l. 4, c. 11. L'itinéraire d'Antonin la met fur la route de Plotinopolis à Héraclée, entre Apros & Héraclée, à vingt-deux milles de la premiere de ces villes, & à vingt cinq milles de la feconde.

:

RESOCIACUM, ville de la Galatie, felon l'itinéraire d'Antonin. Les exemplaires varient beaucoup fur le nom de cette ville les uns portent Rofologiacum: les autres Rofalatiacum, Rofclaticum ou Rofolaciacum; mais la plupart des géographes préférent ROSOLOGIACUM. Cette ville étoit fur la route de Conftantinople à Antioche, entre Corbeneunca & Aspona, à douze milles de la premiere de ces places, & à trente-un milles de la feconde. Dans un autre endroit l'itinéraire d'Antonin fait mention d'une ville nommée Orfologiacum. On croit que c'est une faute, & qu'il faut lire ROSOLOGIACUM,

RESOVIE ou RESZOW, ville de la petite Pologne, dans le palatinat de Ruffie, au territoire de Prezuryflie, fur le bord de la riviere de Wifoch. Cette petite, ville

eft confidérable par fon château, par fes maisons religieufes, & par la foire qu'elle tient tous les ans à la fête de faint Albert. Elle eft encore renommée par la quantité de laitages & de toiles dont elle fait commerce. La place & fon territoire furent habités par des Allemands, faits prifonniers de guerre par Cafimir le grand, roi de Pologne, & transportés de Saxe en ce pays, avec leurs femmes & leurs enfans. * De l'Ifle, Atlas. Andr. Cellar. Descr. Poloniæ, p. 327.

RESOUZE, riviere de France. Elle a fon cours dans la Breffe, mouille la ville de Brefle, de Pont-de-Vaux, & va fe décharger dans la Sône, un peu au-deffous de cette ville.

RESPA, lieu d'Italie, que l'itinéraire d'Antonin marque fur la route de Rome à Ancone, en paffant par le Picenum. Ce lieu étoit entre Aufidena & Barium, à vingttrois milles de la premiere de ces villes, & à treize milles de la feconde.

RESPECTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. La notice des évêchés d'Afrique nomme Quod vult Deus l'évêque de ce fiége.

1. RESSA, campement des Israëlites dans le défert. Ils vinrent de Lebna à Reffa, & de Reffa ils allerent à Céélatha, Num. 33, 22.

2. RESSA, ville affez célébre, dans l'Arabie Petrée, apparemment la même que le campement des Hébreux dont on vient de parler. Jofeph, de Bel. l. 1, c. 12, fait mention d'un château nommé Reffa, dans l'Idumée; & faint Jerôme, dans la vie de faint Hilarion, dit que ce faint convertit toute la ville de Reffa, fituée entre Cadès & Gaza. C'eft peut-être, dit dom Calmet, Dict. la ville de Lariffa, dont parle Guillaume de Tyr, l. 11, ad finem, & Arischi, ville épiscopale, dans le défert des enfans d'Israël. LARIS étoit une ville maritime, fur le chemin d'Egypte. * Renaudot, Liturg. or. t. I, p. 448.

RESSANENSIS ou RESSIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. Dans la conférence de Carthage, qui fuit la derniere ortographe, l'évêque de ce fiége eft nommé Octavianus epifcopus ecclefiæ Rassianenfis. Cet Octavien eft un des quatre évêques dont Veriffimus, évêque de Tacara, porte des plaintes de ce que les catholiques les avoient établis dans fon diocèfe. Dans la notice des évêchés d'Afrique, Vigilius eft qualifié Episcopus Reflanenfis.

RESSEL, petite ville de Pologne, dans le palatinat de Warmie, aux confins de l'Ermland, près du lac de Zain. En 1120 fix cents Tartares furent tués dans son fauxbourg. Il y avoit autrefois dans cette ville un couvent d'auguftins. Andr. Cellar. Desc. Polon. p. 531.

RESSIF. Quelques-uns écrivent RECIF. On appelle ainfi une chaîne de roches qui font fous l'eau. Le RECIF DE TRUXILLO. Voyez aux mots BANCHE & VIGIE. Ofanam, Dict. math.

*

RESSIUS. Voyez RHESIUM.

1. RESSONS, bourg de France, dans la Picardie, élection de Mont-Didier.

2. RESSONS, abbaye de France, dans le Vexin François, diocèfe de Rouen. C'est une abbaye d'hommes de l'ordre de prémontré. Elle reconnoît les feigneurs d'Aumont pour les fondateurs. Dès l'an 1150, il y avoit un abbé à Reffons ; & en 1230, Jean I, fire d'Aumont, & Mabille fa femme, firent plufieurs donations à cette abbaye. Elle vaut à l'abbé deux mille livres de rente. *Piganiol, Descr. de la France, t. 5, p. 289.

RESSUND, bourg de Suede, dans l'Iempterland fur l'Indal, au-deffus de Underfager. * De l'Ifle, Atlas. RESTIGNE, bourg & château de France, dans l'Anjou, élection de Saumur.

RETEL ou ARRATAME, province d'Afrique, dans la Barbarie. Elle s'étend le long de la riviere de Ris, & confine à la province de Sulgumeffe & à celle de Metagafa. La longueur eft de vingt lieues, & on y trouve plufieurs bourgs & villages peuplés d'une nation lâche & avare, que les Arabes traitent d'esclaves, & dont ils fe fervent comme de fermiers pour labourer leurs terres. Ces peuples font bérébéres, quoiqu'ils n'en parlent pas entierement la langue. Cette province a au levant une montagne ftérile & déferte, & au couchant des fablons, où les Arabes de Meneba, qui font plus de deux mille chevaux, viennent camper à leur retour de la Libye, & recueillent des con

tributions de tous ces lieux-là, fi les princes voifins ne les en empêchent. Marmol, Afrique, t. 3, C. 24. RETFORD, petite ville d'Angleterre, dans la province de Nottingham. Elle a droit de députer au parlement. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. 1.

RETHEL, Rethelium on MAZARINY, ville de France, en Champagne, fur la riviere d'Aine. Elle eft fort ancienne. Ce n'étoit du tems des Romains qu'un fort, bâti lorsque Jules Céfar étoit gouverneur des Gaules, afin de s'aflurer en cet endroit le paffage de la riviere. On y voit encore aujourd'hui une groffe tour, conftruite par les Romains, de laquelle releve un grand nombre de fiefs mouvans de ce duché. En ce tems-là les armées romaines ne s'arrêtoient que dans des camps fortifiés; ce lieu fe nommoit toujours Caftrum, & on appelloit Rethel Casftrum retectum. Ce duché ayant été acquis par le cardinal Mazarin, a paffé dans la maison de la Porte, par le mariage de la niéce de ce cardinal, avec le fils du maréchal de la Meilleraye. On appelloit anciennement le château de Rethel Regiftete, depuis Retefte, dont furent fucceffivement feigneurs, à commencer vers l'an 1200, Gauthier de Retefte, Jean, Hugues, Gauthier & Manafsès, qui furent tous des plus braves cavaliers de leur tems. De cette maison est sortie Jeanne, fille & unique héritiere de Jacques, comte de Rethel, laquelle époufa Louis, comte de Flandres, auquel elle apporta ce comté. Le comté de Rethel demeura dans la maifon de Flandres jusqu'au tems que Philippe, duc de Bourgogne, comte de Flandres ; le donna à Philippe fon fils puîné; il paffa enfuite à la maison de Cléves, avec le comté de Nivernois, par le mariage d'Ifabeau de Bourgogne, avec un prince de cette maifon. Ce comté eft de très-ancienne érection; car dès le tems de Clovis, faint Arnould eft qualifié fils de Rogatien, comte de Rethel: auffi les comtes de Rethel furent reconnus en cette qualité dès l'établissement des comtes de Champagne. On remarque qu'en 686, les fept comtes de Champagne furent établis, & que celui de Rethel étoit le fecond. En l'année 449, le Rethelois fervoit de bornes à la France de ce côté. La ville de Rethel a été fouvent prife & reprise. Léopold d'Autriche, archiduc, qui commandoit l'armée d'Espagne, s'en empara en 1650, & elle fut reprise le 13 de décembre de la même année par le maréchal du Preffis Prâlin. Il défit enfuite, le is décembre de la même année, l'armée d'Espagne, à la bataille que l'on a nommée depuis bataille de Rethel, quoique cette action fe foit paffée à Sommepuy ou Sompy, qui en eft à quatre lieues. Les Espagnols la prirent encore une autre fois en 1653, & elle fut reprife le 9 juillet en quatre jours par de Turenne & de la Ferté. Il y a à Rethel un couvent de religieufes de la congrégation; elles ont environ fept mille livres de revenu: un couvent de minimes dans l'un des fauxbourgs; & un de capucins. Le DUCHÉ DE RETHEL, autrement dit MAZARIN, étoit autrefois l'une des fepts comtés pairies de Champagne, & il a d'abord été poffédé par Alberic, fecond fils du roi Clodion, d'où étant porté dans la maifon de Flandres par le mariage de Jeanne, fille & unique héritiere de Jacques, comte de Rethel, qui après la mort de fon pere, fut mariée à Louis de Flandres, comte de Nevers, fils aîné de Robert, comte de Flandres, il fut érigé en pairie en faveur de Marguerite de France, l'une des trois filles du roi Philippe le Long, qui avoit époufé Louis II, comte de Flandres & de Rethel, & encore enfuite en faveur de Louis III fon fils, comte de Flandres, de Nevers & de Rethel, par lettres-patentes du roi Philippe de Valois, du 27 août 1347, & cette érection a encore depuis été confirmée par let tres-patentes du Roi Louis XI, du 30 juillet 1464, en faveur de Charles de Bourgogne, fils aîné de Philippe, comte de Nevers & de Rethel. Ce comté étant depuis tombé dans la maifon de Cléves, enfuite en celle de Gonzague, a été érigé en duché par lettres patentes du roi Henri III, du mois de décembre 1581, & la baronnie de Rofoy unie en faveur de Louis ou Charles de Gonzague, & de fes héritiers mâles & femelles; mais Charles de Gonzague, petit-fils de ce Louis, ayant paffé depuis en Italie, pour y recueillir le duché de Mantouë, Jules, cardinal Mazarin, acheta le duché de Rethel, & le laissa après la mort à Armand-Charles de la Porte, fils du maréchal de la Meilleraye, grand maître de l'artillerie, qui avoit épousé en 1661 Hortenfe Mancini, la plus jeune des

niéces de ce cardinal, à condition de porter le nom & les armes de Mazariny. L'érection de ce duché a été de nouveau confirmée en faveur de ce feigneur, par lettres-patentes du mois de décembre 1663, qui ordonnent que ce duché portera déformais le nom de Mazariny au lieu de celui de Rethelois, & même que la ville de Rethel, capitale de ce duché, fera pareillement appellée Mazariny; cependant le nom de Rethel lui eft encore demeuré dans les commiffions des tailles, & autres ordres du roi. Le duché de Rethelois eft l'un des plus beaux du royaume : il est compofé de trois villes, de Rethel, Mezieres & Donchery, qui font autant de prévôtés : de cinq autres prévôtés, favoir celle du Châtel, de Bourg, d'Aumont, de Brieulle & Warcq, & de la baronnie de Rofoy toutes ces prévôtés compofent deux cents trente paroiffes: le revenu eft de plus dé foixante mille livres. Bangier, Mem. hift. de Champagne.

Son élection eft compofée de deux cents quatre-vingt feize paroiffes, presque toutes du diocèfe de Kheims. Il y a une manufacture pareille à celle de Rheims, dont les étoffes ne font cependant pas fi eftimées. La partie de l'élection qui eft fituée dans les bois, ne recueille guères que du feigle, & les habitans font très-laborieux, & engraiffent quelques troupeaux. La partie qui eft dans le valage eft plus peuplée : les terres y font abondantes, & il y a beaucoup de prairies, où l'on pourroit élever des haras, dont les chevaux feroiene meilleurs que ceux de Flandres : les terres fituées vers les frontieres des Pays-Bas rapportent du feigle & du froment. Il y a plufieurs carrieres & mines de ter; ce qui fait que le principal commerce des habitans eft dans les forges : ils aiment mieux la guerre que le travail.

RETHELOIS, (LE) pays de la Champagne, eft borné au feptentrion par les Pays-Bas, à l'orient par les pays d'Argonne & le Clermontois, au midi par le Rémois, & a l'occident par le Laonnois. Une partie de ce pays eft couverte de bois, où il y a beaucoup de forges de fer & de charbon: le refte est très abondant en pâturages; il y a plufieurs rivieres, dont la plus confidérable est l'Aine. La ville capitale eft Rethel; les autres villes font Rocroy; Mauberfontaine, Château-Porcien, Donchery, Mezieres & Charleville.

RETHEM, petite ville d'Allemagne, au duché de Lu nebourg, près de la riviere d'Aller. Il y avoit autrefois un château qui eft ruiné. La riviere d'Aller étant navigable, & fournillant beaucoup de bons poiffons, eft d'une grande utilité à cette ville, que les guerres du dernier fiécle ont presque entierement ruinée. Zeyler, Topog. ducat.

Brunswic.

RETHMA, campement des Israëlites dans le défert. De Hazeroth, ils arriverent à Rethma, & de Rethma ils alle lerent à Remmon-Pharés. Ce campement, dit dom Calmet, Dict. devoit être dans le défert de Pharaa, au voifinage de Cadès-Barné.

RETIARIA. Voyez RAETIARIA.

[ocr errors]

RETIMO, ville de l'ifle de Candie, fur la côte feptentrionale, environ à dix huit lieues de la ville de Candie, vers le couchant. Retimo, qui eft la troifiéme place de l'ifle, fut prife par les Turcs en 1647, & depuis ce tems elle eft gouvernée par un bacha, foumis au viceroi de Candie. Elle eft plus gaye & plus riante que la Canée, quoiqu'elle foit plus petite, & enceinte de murailles plus propres à fermer un parc, qu'à défendre une place de guerre. La citadelle n'a été faite que pour garder le port: elle eft fur un écueil escarpé, avancé dans la mer, & feroit très forte fi elle n'étoit dominée par une roche plate, qui eft fur le chemin d'Almyron. Cette citadelle commande un fort que l'on avoit conftruit à l'autre extrémité de la ville, pour la fureté du port. Ce fort eft à présent ruiné, & le port tout-à-fait négligé. Les vaiffeaux de guerre venoient autrefois mouiller dans la Darfe, au-deffous de la citadelle; aujourd'hui les barques & les marfilianes peuvent à peine s'y retirer. * Tournefort, Voy. du

Lev. t. I, p. 13.

Pendant que les Turcs affiégeoient Famagouffe, dans l'ifle de Chypre, Ali Baffa, capitan pacha, voulut ten. ter une irruption en Candie; mais on avoit fi bien pourvû à toutes les places, qu'il n'y eut que Retimo de faccagée par Vlus Ali, général des vaiffeaux de Barbarie.

La campagne de Retimo n'eft que rochers du côté du

couchant: elle eft fort belle fur la route de Candie. On ne voit le long de la marine que jardins, que l'on arrose par le moyen de grands puits à bascule on y mange des cerifes plus précoces que dans le refte de l'ifle: tous les fruits y font de meilleur goût : la foie, la laine, le miel, la cire, le ladanum, les huiles & les autres denrées en font recherchées. Les eaux de cette ville fortent à gros bouillons du fond d'un puits, dans une vallée étroite, à un quart de lieue de la ville, tirant vers le midi : on conduit ces eaux à Retimo. On a bâti fur le chemin qui conduit à la vallée une affez belle mosquée, dans la cour de laquelle un Turc a fondé une hôtellerie pour loger & pour nourrir gratuitement les voyageurs qui arrivent après qu'on a fermé les portes de la ville, ou qui ont deflein de partir avant qu'on les ouvre. Cette maifon cft bien entretenue: on y cultive une belle espece de pied de veau, que la plupart des auteurs ont prife pour la colocafia des anciens : les gens du pays en mangent la racine en potage.

La malvoifie de Retimo étoit eftimée dans le tems que les Vénitiens poffédoient cette ifle.

RETINA, lieu d'Italie, dans la Campanie, fur le bord de la mer, felon Pline, 1. 6, Epift. 16. Hermolaus croit que ce lieu étoit au pied du promontoire de Miféne, & que c'eft encore aujourd'hui un petit village appellé Retina ou Refina, près de Portici, & des ruines d'Herculane. RETLEFS, ville & feigneurie d'Allemagne, dans l'évêché de Wurtzbourg.

RETORBIO, RITORBIO OU RUTURBIO, bourgade d'Italie, dans le duché de Milan, au territoire de Pavie, environ à fix lieues au midi de cette ville, & presque à égale distance de celle de Tortone du côté du levant. C'eft le Litubium des anciens. * Magin, Carte du territoire de

Pavie.

RETORTA, abbaye d'hommes, ordre de prémontré en Espagne, dans le royaume de Léon, au diocèse de Palencia.

RETOVINA-LINA; Pline, 1. 19, c. 1, fait l'éloge d'un lin auquel il donne ce nom, à caufe du lieu où il croiffoit. Ce lieu étoit, felon Cluvier, Ital. ant. p. 78, & felon le pere Hardouin, la ville Ritovium ou Ritobium que Tite-Live, 1. 32, appelle Litubium.

[ocr errors]

RETRIA, nom d'un lieu dont il eft parlé dans le Code, 1. 7.

RETRICES, nom que les latins donnoient à certains ruiffeaux dont on détournoit l'eau pour arrofer les jardins & les prairies aux environs de la ville de Rome. C'eft Festus qui fait mention de ces ruiffeaux. Voici le paffage : Retricibus cum ait Cato, in ea quam fcripfit cùm ediffertavit Fulvii nobilioris cenfuram, fignificat aquam eo nomine, qua eft fuprà viam Ardeatinam, inter lapidem fecundum & tertium, qua irrigantur horti infra viam Ardeatinam & Afi nariam, ufque ad latinam. Et une ligne plus bas il ajoute: Retricibus cum ait Cato, aquam eo nomine fignificat, qua horti irrigantur. On donne différentes origines à ce mot Retrices: la plus vraisemblable eft celle qui le dérive du grec pepo, qui veut dire un ruiffeau.

RETZ ou RAIS, pays de France, dans la Bretagne. Il occupe la partie du diocèfe de Nantes, qui eft au midi de la Loire. Ce pays tiroit fon nom d'une ville nommée Ratiatum, & faifoit autrefois partie du Poitou & du diocèse de Poitiers. Les Vifigots arriens s'étant établis dans le Poitou au cinquiéme fiécle, y maltraiterent les catholiques, & ce fut probablement ce qui engagea l'évêque de Poitiers à fe retirer à l'extrémité de fon diocèfe, dans la ville de Ratiatum. C'est delà que dans les fouscriptions du premier concile d'Orléans, tenu en 511, Adelphus évêque de Poitiers eft appellé episcopus Ratiatenfis, & c'eft en ce pays qu'étoit le comté d'Erbauges, en latin Arbatilicenfis, qui étoit du Poitou, comme l'affurent tous les anciens auteurs. Ce fut Charles le Chauve qui donna en 851, à Herispée, prince des Bretons, tout le pays de Retz (Ratiatenfis qu'il unit à la Bretagne & au pays de Nantes, enforte qu'il ceffa de dépendre de Poitiers au fpirituel. Ce pays eut enfuite fept feigneurs ou barons particuliers, d'où il a paflé de la maifon de Chabot en celle de Laval & de Chauvigny puis il fut poffédé en qualité de comté par la maifon de Gondi, en faveur de laquelle il fut érigé en duché-pairie, dans la perfonne d'Albert de Gondi. Les lettres-patentes pour cette érection font du mois de novembre 1581, & furent regiftrées au parlement

de Paris le 2 mars 1582. Louis XIII renouvella cette érection en 1634, en faveur de Pierre de Gondi, à condition qu'il ne prendroit féance que du jour de la vérification de ces nouvelles lettres. Cette pairie s'éteignit par fa mort arrivée le 29 d'avril 1676. Ce duché elt à préfent dans la maifon de Villeroi. La ville de Retz étant détruite depuis long-tems, Machecou lui a fuccédé. Voyez MACHECOU. Longuerue, Desc. de la France, 1. part. pag. 148. Piganiol, Descript. de la France, t. 5, p. 228.

RETZUNS. Voyez RHAETZUNS.

RETMERSHAUSEN, château d'Allemagne, dans la principauté de Calenberg, & dans une petite contrée appellée la Jarte, du nom d'une riviere qui la traverse. Ce château fut commencé par la famille de Kerslingerode qu'on appelle autrement Heiffen; après la mort du dernier de cette famille, le château de Retmershausen passa entre les mains du duc de Brunswick Lunebourg. * Zeyler, Topogr. ducat. Brunsv.

REUCALANI. Voyez RHACALANI.

REUDIGNI, peuples de la Germanie. Tacite les nomme avec divers autres peuples, qui habitoient au nord de la Germanie, & qui adoroient la terre. rib. Germanor.

*

De mo

1. REVEL, ville de France, & juftice royale non resfortiffante dans le haut Languedoc, diocèfe de Lavaur, près de la riviere de Sor. Cette ville est à deux lieues de faint Papoul; elle eft du pays de Lauragais. Les calvinistes s'en étoient emparés pendant les guerres de la religion, & l'avoient fortifiée. Ses fortifications ont été entierement détruites, & même rafées en 1629. C'étoit autrefois un bourg, qui fe nommoit REBEL ou la BASTIDE DE LAVAUR. Philippe le Bel, ayant permis de le clore de murailles, l'érigea en ville. Il femble qu'elle ait pris son nom de cette permiflion, ce qui paroît par le distique gravé fur la porte de la ville":

que dudum Vauri Baftida vocabar, Dicta Rebellus ero Regis honore mei.

2. REVEL, ou REVAL, ville de l'empire Ruffien, dans la haute Livonie, & la capitale de l'Esthonie, au 59a 20′ de latitude. Elle eft bâtie fur la côte de la mer Baltique, dans une plaine fort unie & fort agréable, & en partie fur une affez haute montagne ou rocher, fur lequel on voit un fort château qui communique feulement avec la ville. Waldemar II, roi de Danemarck, jetta les premiers fondemens, de cette place au commencement du treiziéme fiécle, & en 1347, Waldemar III la vendit à Gorvin d'Ech, grand-maître de Livonie pour dix-neuf mille marcs d'argent. La Livonie ayant eu une rude guerre à foutenir contre les Moscovites, cette ville fe mit fous la protection d'Eric roi de Suéde : elle foutint un long fiége en 1570, contre Magnus duc de Holftein, qui commandoit l'armée du grand duc, & un autre fept ans après contre les Moscovites qui fe retirerent avec perte. Elle fut reçue dès le commencement dans la fociété des villes anféatiques; elle ne paffa néanmoins pour une ville bien marchande que vers l'an 1477, & n'eut pas de peine à fe conferver le commerce de la Moscovie & d'autres lieux, cause de sa fituation avantageuse, & de la bonté de fon port. Elle rompit avec les villes anféatiques en 1550, & le grand duc ayant pris auparavant Nerva, les Moscovites y

établirent le commerce qu'ils avoient à Revel. Enfin ces derniers, ayant conquis cette place fur les Suédois, prennent grand foin d'y entretenir le commerce qui y étoit établi. L'églife cathédrale & les maifons de la nobleffe font en haut. Ces maifons font nouvellement bâties; mais celles du bas font vieilles & tombent presque en ruine. Dans le tems du dernier fiége que les Moscovites mirent devant cette place, tous les habitans du pays s'y étoient fauvés, & on trouve dans les registres de l'hôtel de ville, que la derniere pefte fit mourir, dans l'enceinte de Revel, cinquante-cinq mille perfonnes. Les habitans ont confervé leurs priviléges, qui leur ont été accordés par les grands maîtres & par les rois leurs fucceffeurs. Ils ont auffi confervé l'exercice de leur religion. Les Moscovites font le fervice divin dans une églife qu'ils avoient autrefois poffédée. Quoique la garnifon foit de trois à quatre mille hommes, les bourgeois ont la liberté d'entretenir une compagnie franche, qui a la garde

de

de la grande place. Il y a à Revel trois confeils: celui des confeillers & magiftrats de la ville, celui des nobles du pays, qui confifte en un préfident, affifté de douze confeillers provinciaux, & dont l'emploi eft de veiller aux intérêts de la province, & enfin celui qu'on appelle le gouvernement, & qui a la puiffance exécutive. On voit encore les armes de Danemarck, & des inscriptions danoifes dans les églifes & dans les anciens édifices. Il est à remarquer que les payfans qui furent autrefois transportés de Danemarck dans ce pays, fe diftinguent encore aujourd'hui de tous les autres payfans par leurs manieres, & particulierement par leurs bonnets, les originaires du pays ne portant que des chapeaux. On voit encore aujourd'hui à une demi-lieue de Revel les ruines d'un très-beau monaftère, qu'un marchand de la ville de Revel fonda au commencement du quinziéme fiécle.* Zeyler, Topogr. Livonia, p. 19. Olearius, Voyage de Moscovie, 1. 2. Mémoires de l'empire ruffien, p. 137.

REVER ou REVERO, bourg d'Italie, dans le Mantouan, fur la rive méridionale du Pô, vis-à-vis d'Oftiglia. Ses habitans font à leur aife & bien logés.* Magin, Carte

du Mantouan.

Le grand prieur de Vendome fe rendit maître de cette place le 10 avril 1704.

REVERMONT': on donnoit anciennement ce nom à une feigneurie du Bugey, dont les comtes de Savoye s'emparerent vers la fin de l'onziénie fiécle. Cette feigneurie comprenoit les terres qui fe trouvent préfentement entre les mandemens de Coligni & de Pont d'Ain. Elle a appartenu à la maifon de Coligny. * Longuerue, Desc. de la France, 1. part. p. 299.

REVES, en latin Revafia, village des Pays-Bas, avec feigneurie. Il est situé dans le Brabant, à deux milles de Nivelle. Zeyler, Topog. Brabant..

REUGNY, bourg de France, & marquifat dans la Touraine, diocèfe de Tours, élection d'Amboife. Il y a une châtellenic royale, reffortiffante au bailliage de Tours.

REUIL, Radolium, ancien monaftère de bénédictins, aujourd'hui prieuré conventuel de cluniftes réformés, fur la Marne, près de Jouare, au diocèse de Meaux, dans la

Brie.

1. REUILLY, château de France, aux environs de Paris, dans le quartier de faint Antoine. La maison n'a rien de bien confidérable : on croit néanmoins que les rois de la premiere race avoient une maifon dans cet endroit, & que ce fut dans ce palais que Dagobert répudia Gomatrude, fa premiere femme, & qu'il époufa en fa place Nantilde, une des fuivantes de cette reine. Frédegaire dit que ce fut à Clichy-la Garenne, village qui eft derriere la montagne de Montmartre ; & d'autres hiftoriens croyent que ce fut à Romanville, village de la Brie, affez près de Paris. Quoi qu'il en foit, c'eft dans cette maifon de Reuilly, qu'étoient autrefois ces beaux tableaux du Pouffin, qui repréfentent les fept facremens de l'églife. * Piganiol, Desc. de la France, t. 2, p. 347.

2. REUILLY, petite ville de France, en Berry, diocèfe de Bourges, prévôté & élection d'Iffoudun. Elle eft fituée far la riviere d'Arnon, à fix lieues de Bourges, à trois d'iffoudun & de Vierzon, & à quatre de Vatan & Graçay. La taille eft perfonnelle. La cure eft à portion congrue feulement, fans aucun revenant bon. Meffieurs les fupérieurs & directeurs du féminaire de faint Sulpice de Paris, feigneurs temporels & fpirituels de Reuilly, en font les collateurs: elle n'a point d'annexe; mais elle a deux hameaux éloignés de la ville d'un quart de lieue, & un à une bonne lieue, nommé l'ORMITEAUX, dans lequel il y a une commanderie qui en porte le nom: Il y a des bleds de toute espece, & du vin, qui fouvent fe confument dans le pays, faute de commerce, ce qui fait que les habitans y font pauvres; les foins y font excellens & les laines. Le prieuré de Reuilly eft annexé au féminaire de S. Sulpice de Paris, qui en eft feigneur, & à haute, bafle & moyenne justice.

Il y a dans la ville un Hôtel-Dieu nouvellement établi par lettres-patentes de fa majesté, administré par des collégues, qu'elles établiffent perpétuels, & autant de triennaux, & dont les filles de la congrégation de la croix ont le foin. La feigneurie eft un fimple fief, le principal commerce eft celui

du vin blanc.

3. REUILLY-SAUVIGNY, bourg de France, dans la Brie, diocèfe de Soiffons, élection de Chateau-Thierry. Il y a un prieuré confidérable qui a été fondé par le roi Dagobert, qui l'a donné à l'abbaye de S. Denys en France, avec vingt-deux villages voifins. Će prieuré fut détruit en 902, dans l'invafion des Hongres, & depuis reftitué à l'abbaye faint Denys, fous le régne de Philippe I. Ce bourg est fitué fur une petite hauteur auprès de la riviere de Téol, dans un pays abondant en bled & en vin. Il y a auffi de belles prairies.

REVIN, petite ville de France, fituée fur la Meuse, entre la frontiere de la Champagne & du Flainaut, au desfous de Charleville. Cette place appartient à la France depuis 1679. C'étoit autrefois une dépendance de l'abbaye de Prum.

REUMARI. Voyez BILIGA.

REUS ou REUSS, en latin Urfa, riviere de la Suiffe. Elle prend fon origine dans le mont faint Gothard, d'un petit lac nommé Lago di Luzendro, qui eft fort profond & qui peut avoir une lieue de long. Il n'eft pas fort éloigné d'un autre petit lac, qui eft la fource du Tefin. Le ruiffeau qui coule de ce lac, en reçoit d'autres qui forment enfemble la Reufs. Cette riviere a dès fa fource un cours fort impétueux; car elle ne coule pas, mais elle tombe plutôt de rocher en rocher; tellement que dans l'espace de quelques lieues de chemin, tout le long de la vallée nommée Urferenthal, ce n'eft presque qu'une cascade perpétuelle, où elle fait un bruit horrible, & fon eau fe réduit en rofée, menue comme de la pouffiere. Elle traverfe le canton d'Uri, & fe jette dans le lac de Lucerne, d'où elle fort dans la ville de ce nom. De Lucerne coulant au nord, elle traverfe le pays, qu'on appelle les Provinces-Libres, lave les murailles de Bremgarten, & de Mellingen, & à quelques lieues au-delà elle fe jette dans l'Aar, au deffous de Windifch. Son cours eft fort rapide, auffi bien que celui de l'Aar.* Etat &Délices de la Suiffe, t. 1, p. 66.

REUSSENBERG, bourg d'Allemagne, situé dans l'évêché de Wurzbourg.

REUT, lieu des Pays-Bas, dans la mairie de Bois-leDuc; il eft aujourd'hui enclavé dans le fort d'Ifabelle, & il y a une églife deffervie par un miniftre proteftant. * Janis-. fon, Etat préfent des Provinces Unies, t. 2, p. 106.

REUTLINGEN, ville d'Allemagne, libre & impériale, dans le duché de Wurtemberg, fur la riviere d'Eschez, à un mille de Tubingen, dans un endroit où autrefois il y avoit un bois; fi bien qu'on dérive fon nom du mot allemand auszreutten, qui fignifie déraciner les arbres. L'an 1215, elle fut entourée de murailles par l'empereur Frédéric II, & l'an 1247, affiégée inutilement par Henri, landgrave de Thuringe. Après ce fiége cette ville fut augmentée & achevée l'an 1343. Il y a eu jadis deux familles très-anciennes, appellées Eitelschelmen & Teuffel. L'an 1506, une grande partie de cette ville fut brûlée, & ayant été rebâtie depuis, on l'appelle la ville neuve. Le magiftrat de Reutlingen, compofé de vingt-huit perfonnes, eft luthérien, & les bourgeois de cette ville ont le privilége de ne pouvoir être cités devant aucun tribunal étranger, à moins que le magiftrat n'eut retardé ou refusé la juftice. Tous les homicides involontaires y ont afyle, & y peuvent parfer leur vie librement, fans qu'on puiffe inquiéter ni leurs perfonnes, ni leurs biens. L'an 1519, les bourgeois tuerent le bailli d'UIric, duc de Wurtemberg, qui pour s'en venger affiégea & prit la ville; mais les confédérés de Suabe lui déclarerent la guerre, & le chafferent de fon pays, dans lequel il ne rentra que l'an 1534, par l'afliftance de Philippe, land-, grave de Heffe. Cette ville eft ornée de beaux bâtimens, dont la maifon de ville & le nouvel hôpital, qui étoit autrefois un couvent des minorites, font les plus remarquables. Dans la premiere l'on voit en peinture les armes des comtes, feigneurs, & nobles, tués dans une bataille gnée par les villes alliées fur la nobleffe, dans cette contrée; & dans le dernier, il y a une ftatue affreufe de mars, que les habitans ont adoré, étant encore païens. * Zeyler, Top. Sueviæ, p. 65.

ga.

REY, REI, RAï ou RHEI, ville de Perfe, & la plus feptentrionale de la province nommée Gebal ou Irak-Agemi, autrement Iraque Perfienne, ce qui eft proprement le pays des anciens Parthes. Les tables arabiques lui donnent 864 20' de longitude, & 35d 35' de latitude feptentrionale;" & Tavernier, Voyage de Perfe, 1. 3, la marque à 764 20

l.

de longitude, fous les 35d 35' de latitude. La ville de Rey a été autrefois la capitale des Selgiucides, & Thogrul-Beg, fondateur de cette dynaftic, mourut à Roudbar, lieu délicieux, qui eft dans fon voifinage où il s'étoit fait transporter, parce que l'air de cette ville eft dangereux pour les étrangers. Takasch ou Tekesch, fultan des Khouarezmiens, enleva cette ville aux Selgiucides, & y mit Jamgage, pour gouverneur de fa part. Le géographe perfien remarque qu'il y a des auteurs qui mettent la ville de Rei dans le Khoraffan, parce qu'elle eft fituée fur la frontiere de cette province; mais qu'effectivement il y a deux villes de Rei, l'une dans l'Iraque Perfienne, & l'autre dans le Khoraffan, & que l'on appelle celle-ci pour la distinguer de l'autre Reï Scheheriar. Il ajoute auffi que la meilleure manne de toute l'Afie fe recueille dans le terroir de cette derniere. Mohammed Gioughiar ou Gevkiar commandoit abfolument dans la ville de Reï, lorsque Tamerlan s'en rendit le maître. * D'Herbelot, Biblioth.

orient.

On tient que la ville de Rey a été la plus grande de l'Afie. La géographie perfane porte que du tems d'un calife, qui vivoit au neuviéme fiécle du chriftianisme, cette ville étoit divisée en quatre-vingt-seize quartiers, dont chacun avoit quarante-fix rues, & chaque rue quatre cents maifons, & dix mosquées. Elle ajoute qu'on y voyoit fix mille quatre cents colléges, feize mille fix cents bains, quinze mille tours de mosquées, douze mille moulins, dix-fept cents canaux, & treize mille caravanferas. On a peine à le croire, quoique tous les auteurs orientaux difent la même chofe. Les Arabes affurent auffi qu'au troifiéme fiécle du mahométisme, qui eft précisément le même tems, Rei étoit la ville d'Afie la plus peuplée, & qu'aucune après Babylone n'avoit jamais été fi confidérable, foit en richeffes, foit en habitans. Auffi l'a-t-on appellée dans les hiftoires, la premiere des Villes, l'Epoufe du Monde, la Porte des Portes de la Terre, & le Marché de l'Univers. La chronique des Mages en fait Chus, petit-fils de Noé, le fondateur. La commune opinion eft qu'elle a été fondée par Houcheing Pichdadi, fecond roi de la premiere race des rois de Perfe, & que Manoutcher cinquiéme roi après Houcheing, l'aggrandit beaucoup. Elle fubfifta en fa fplendeur jusqu'aux conquêtes des premiers Mahométans qui la détruifirent. Miebdi-Billa, furnommé Manfour ou le Victorieux, troifiéme calife de Babylone la rétablit. Sa derniere ruine arriva par des guerres civiles, dans le tems que les Tartares étendirent leurs incurfions dans le pays des Parthes; ce qui arriva avant la fin du fixiéme fiécle de l'époque mahométane. Soixante ans après, Facre-Eddin, prince Parthe, ayant fait la paix avec Cazan-Can roi de Perfe, de la race des Tartares, effaya de rebâtir cette malheureufe ville; mais il ne put en venir à bout. Ptolomée la nomme Requaja, & les autres Grecs lui donnent des noms, qui femblent formés de Rey. Davity, Etats du Sophy.

Tavernier, Voyage des Indes, l. 3, femble faire entendre que Rey fubfifte encore aujourd'hui; car après en avoir donné la longitude & la latitude, il dit: Le terroir de cette ville eft des meilleurs de la Perfe, & on y recueille du bled, du fruit & des herbages au-delà de ce qu'il en faut pour la nourriture des habitans. Olearius, Voyage de Perfe, 1. 4, p. 470, dit: Les ruines de la ville de Rey, fe trouvent fous un même parallele avec celle de Saba, d'où elle est éloignée d'une bonne journée, vers le levant. La terre y eft rougeâtre, & ne produit ni herbes ni fruits.

Entre les grands perfonnages que la ville de Rey a produits, on doit diftinguer Razis, médecin célébre, qui vivoit dans le dixiéme fiécle. Il s'appelloit Mehemmid, & étoit fils de Zekeria. On lui a donné le nom de Razis, qui veut dire né à Rey. On a de lui un excellent traité de la pefte en langue fyriaque, avec les moyens de la guérir. Ce même traité a été traduit en grec, par Tralian, & de grec en françois par Sébastien Colin, médecin de Fontenayle-Comte. Quelques auteurs rapportent que Razis vécut fix-vingts ans, & qu'il en paffa quatre vingts dans la pratique de la médecine. Brice, dans fon fecond volume des antiquités de Paris, fait obferver que l'école de médecine avoit autrefois une bibliothéque fort eftimée, à caufe des livres finguliers qu'elle confervoit pour la plupart manuscrits. Il dit que l'on voit fur ce fujet une lettre du préfident de la Drieches, écrite à la faculté de médecine, par ordre exprès du roi Louis XI, datée du 21 novembre 1471,

pour avoir la communication des ouvrages de Razis, qui fe trouvoient dans la bibliothèque de cette faculté, afin d'en avoir une copie pour s'en fervir dans l'occafion, en la mettant dans la bibliothéque royale; ce qu'on n'obtint qu'avec peine, après que ce président dont on fe défioit eut dépofé fa vaiffelle d'argent pour affurance qu'il rendroit l'original.

1. REYES (Los) ville de l'Amérique méridionale, au Paraguay, dans la contrée appellée Urvaig, fur le bord de la riviere d'Urvaig ou des Miffions, à la droientre cette riviere & le lac des Caracares. * De l'Ifle,

re,

Atlas.

La contrée & la riviere s'appellent Uruguay. 2. REYES; (LOS) c'eft l'un des noms de la ville de Lima, au Perou. Voyez LIMA.

REYNA, ville d'Espagne, dans l'Andaloufie, à une lieue de Lierena. Elle eft fituée dans une plaine, avec un château fur une hauteur. Elle appartient à l'ordre de faint Jacques. Son territoire abonde en bled, en vin, & nourrit du bétail. Elle fut fondée par les Romains; & de leur tems elle floriffoit fous le nom de REGINA, qu'on a changé en Reyna. On y trouve encore plufieurs antiquités. Le roi Don Alfonfe IX, la prit fur les Maures en 1185. Les chrétiens l'ayant derechef perdue, Don Ferdinand III la reprit en 1240, & la fit peupler de chrétiens. * Silva, Pob. lac. de Espana, fol. 80.

1. REZ, RES ou RETZ, en latin Retia, forêt de l'ifle de France, dans le Valois, près de Villers-Cotteretz, qui en a pris fon nom, qui eft corompu de Villers-col-de-Retz. Cette forêt eft très-belle.* Longuerue, Descr. de la France, 1. part. p. 22.

2. REZ, en latin Retza, petite ville d'Autriche, à deux milles de Znoym, fur les frontieres de Moravie, renommée par le bon vin qui croît aux environs. En 1424, dans la guerre des Huflites, les Bohêmes prirent & pillerent cette ville, pafferent au fil de l'épée tous les habitans, & emmenerent prifonnier à Prague le commandant Jean, comte de Hardeck, où ils le tuerent dans la prifon. En 1485, cette ville fut envahie par Matthias Corvin, roi de Hongrie, & fouffrit beaucoup dans les dernieres guerres des Bohêmes, qui lui firent effuyer plufieurs révolutions. * Zeyler, Top. Auftriæ, p. 32.

3. REZ ou REEZ, ville d'Allemagne, dans la Marche de Brandeboug, fur les confins de la Pomeranie, au bord du fleuve Ihne, entre Arnsheim & Falckenburg, dans la contrée de Kurtau & de Kalis.

REZAN. Voyez RHESAN.

REZBERG, ville d'Allemagne, au comté de Ruppin, dans la Marche de Brandebourg. L'an 1740, cette malheureufe ville fut presque réduite en cendres; malgré le prompt fecours qu'on y apporta, on ne put fauver de l'incendie le château, quatorze maisons, & quelques moulins.* Zeyler, Top. Brandeburg. March.

que

RHA, fleuve de la Sarmatie Afiatique. Ptolomée, 1. si c. 9, qui dit que c'étoit un grand fleuve, ajoute qu'il fe jettoit dans la mer Caspienne. On l'appelle aujourd'hui le VOLGA. Voyez ce mot.

RHAABENI ou RAABENI, peuples de l'Arabie déferte, felon Ptolomée, l. 5, c. 19, qui les met au midi des Agubeni.

RHABA, ville fur le Golfe Ionique, felon Etienne le géographe.

1. RHABANA, ville de la Chine. Il en eft parlé dans les exemplaires latins de Ptolomée, l. 7, c. 3, mais le texe grec n'en fait aucune mention. Voyez RHUADA.

2. RHABANA, ville de l'Arabie heureufe: Ptolomée, 1.6, c. 7, qui la place dans les terres, la marque entre Atia & Chabuata. C'étoit la réfidence d'un roi.

RHABANITÆ. Voyez RHAMANITÆ.

RHABATAMASSANA, ville de l'Arabie, felon Polybe, l. 5, no. 71, Antiochus s'en rendit le maître. Mais quelques exemplaires, au lieu de RHABATAMASSANA portent RHABATAMANA, RABATAMANA, OU RABATH BEN-AMMON.

ou

RHABATHMONA. C'est la même ville qu'AREOPOLIS. Voyez Ar & RABATH-AMMON.

RABBATAMMANA, ville de l'Arabie montueufe, felon Etienne le géographe. Voyez ci-dessus l'article RHABA

TAMASSANA.

RHABBOTHE. Voyez PHOENICE,

« PrécédentContinuer »