s'entretiennent. Quant à la ville de RECHT, en latin Rescha, eile s'étend en forme de croissant le long de la mer Caspienne, & est enceinte d'une haute montagne, de laquelle fortent plusieurs rivieres qui arrofent la plaine, & la rendent très-fertile. Cette ville est assez grande, mais elle est ouverte de tous côtés comme un village, & fes maisons font tellement cachées dans les arbres, qu'il semble, en y entrant, qu'on entre plutôt dans une forêt que dans une ville. Elle est à deux lieues de la mer Caspienne, & les maisons n'y sont pas fi belles que dans les autres villes de Perse. Elles font toutes couvertes de tuiles comme les nôtres, & il n'y en a point qui ne soit accompagnée d'une grande quantité de citroniers & d'orangers. Le marché de Rescht est fort grand, rempli de boutiques où l'on vend toutes fortes de marchandises, mais particulierement des vivres qui y font à très-bon compte. Quoique cette ville foit la capitale de tout le Gilan, elle n'a point de cham ou de gouverneur en chef. Ce fut Schac-Aba qui réunit cette province à la couronne de Perfe. Tant qu'il vécut elle demeura tranquille sous sa domination; mais les cruautés de Schach-Sefi son successeur, ayant obligé le peuple à se revolter, ils prirent pour maître Karib-Schach, descendu des anciens rois de Latietzan, en la même province de Gilan. Celui-ci ayant fait un corps d'armée de quatorze mille hommes, prit d'abord la ville de Rescht, où il se saisit des deniers du roi, ce qu'il rit auffi dans les autres villes du Gilan, dont il occupa les avenues. Cependant ayant été pris, il fut mené à Cafbin, où étoit alors Schach-Sefi, qui lui fit faire une entrée en la compagnie de cinq ou fix cents courtisannes, annes, qui lui firent mille outrages en le riant sur sa royauté. Enfuite on le fit ferrer aux pieds & aux mains comme un cheval, en lui disant qu'on le faisoit pour le foulager, parce qu'étant accoutumé de marcher sur la terre graffe & douce de Gilan, il auroit à souffrir des chemins pierreux & raboteux de la Perse. Après l'avoir laissé languir de cette maniere, il fut conduit au Meidan, où on le mit au haut d'une perche. Le roi lui tira le premier coup de fléche, & toute sa cour ayant suivi son exemple, il reçut en un moment une infinité de coups qui finirent son supplice. Voyez les Voyages d'Oléarius. RESCOW. Voyez RzEVA. RESE, OU REZE, riviere de France, dans le Berry. Elle a sa source au voisinage de Precy-le-Chefif; & après avoir mouillé Nançay, Ardeloup, Server, elle va se perdre dans la grande Saudre à Romorentin. * Coulon, Rivieres de France, p. 311. C'est la même que Rerre. Voyez ce mot. RESEN, ville d'Assyrie. Elle fut bâtie par Aslur, entre Ninive & Chalé, Genef. 10, 12. On connoît sur le fleuve Chaboras, dans la Mésopotamie, une ville de RESINE ou ROSAINE allez fameuse. On trouve même quelques ruédailles qui, y ont été frappées. Voyez le commentaire de dom Calmet sur la Genese, 10, 12, & Cellarius, Afia, l. 3, c. 15, p. 733. RESEPH, RESIPH, RESAPHA, ou RISAPHA, ville de Syrie. Elle est connue dans le quatriéme livre des Rois, 19, 12, dans Ifaïe, 37, 12, dans Ptolomée, 1. 5, c. 15, qui écrit RAFSAPHA, & la place dans la Palmyréne; les tables de Peutinger & la notice d'Orient la connoiffent aussi. RESISTON, ou RESISTOS, ville de Thrace dans les terres, felon Pline, 1. 4, c. 11. L'itinéraire d'Antonin la met sur la route de Plotinopolis à Héraclée, entre Apros & Héraclée, à vingt-deux milles de la premiere de ces villes, & à vingt cinq milles de la seconde. RESOCIACUM, ville de la Galatie, selon l'itinéraire d'Antonin. Les exemplaires varient beaucoup fur le nom de cette ville: les uns portent Rofologiacum: les autres Rosalatiacum, Rofolaticum ou Rofolaciacum; mais la plupart des géographes préférent ROSOLOGIACUM. Cette ville étoit fur la route de Constantinople à Antioche, loche, entre Corbeneunca & Aspona, à douze milles de la premiere de ces places, & à trente-un milles de la seconde. Dans un autre endroit l'itinéraire d'Antonin fait mention d'une ville, nommée Orfologiacum. On croit que c'est une faute, & qu'il faut lire ROSOLOGIACUM, RESOVIE ou RESZOW, ville de la petite Pologne, ogne, dans le palatinat de Ruffie, au territoire de Prezmyflie, fur le bord de la riviere de Wifoch. Cette petite ville 3 est considérable par son château, par ses maisons religieuses, & par la foire qu'elle tient tous les ans à la fête de saint Albert. Elle est encore renommée par la quantité de laitages & de toiles dont elle fait commerce. La place & son territoire furent habités par des Allemands, faits prifonniers de guerre par Casimir le grand, roi de Pologne, & transportés de Saxe en ce pays, avec leurs femmes & leurs enfans. * De l'Isle, Atlas. Andr. Cellar. Descr. Poloniæ, p. 327. RESOUZE, riviere de France. Elle a son cours dans la Bresse, mouille la ville de Bresse, de Pont-de-Vaux, & va se décharger dans la Sône, un peu au-dessous de cette ville. RESPA, lieu d'Italie, que l'itinéraire d'Antonin marque sur la route de Rome à Ancone, en passant par le Picenum. Ce lieu étoit entre Aufidena & Barium, à vingttrois milles de la premiere de ces villes, & à treize milles de la seconde. RESPECTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. La notice des évêchés d'Afrique nomme Quod vult Deus l'évêque de ce fiége. 1. RESSA, campement des Israëlites dans le déserr. Ils vinrent de Lebna à Ressa, & de Ressa ils allerent à Céélatha, Num. 33, 22. 2. RESSA, ville affez célébre, dans l'Arabie Petrée, apparemment la même que le campement des Hébreux, dont on vient de parler. Joseph, de Bel. L. 1, C. 12, fait mention d'un château nommé Ressa, dans l'Idumée; & saint Jerôme, dans la vie de saint Hilarion, dit que ce saint convertit toute la ville de Ressa, située entre Cadès & Gaza. C'est peut-être, dit dom Calmet, Dit. la ville de Lariffa, dont parle Guillaume de Tyr, l. 11, ad finem, & Arischi, ville épiscopale, dans le défert des enfans d'Israël. LARIS étoit une ville maritime, sur le chemin d'Egypte. * Renaudot, Liturg. or. t. 1, p. 448. RESSANENSIS ou RESSIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. Dans la conférence de Carthage, qui suit la derniere ortographe, l'évêque de ce siége est nommé Octavianus episcopus ecclefia Raffianenfis. Cet Octavien est un des quatre évêques dont Veriffimus, évêque de Tacara, porte des plaintes de ce que les catholiques les avoient établis dans son diocèse. Dans la notice des évêchés d'Afrique, Vigilius eft qualifié Episcopus Reslanenfis. RESSEL, petite ville de Pologne, dans le palatinat de Warmie, aux confins de l'Ermland, près du lac de Zain. En 1120 fix cents Tartares furent tués dans son fauxbourg. Il y avoit autrefois dans cette ville un couvent d'augustins. * Andr. Cellar. Desc. Polon. p. 531. RESSIF. Quelques-uns écrivent RECIF. On appelle ainsi une chaîne de roches qui font sous l'eau. Le RECIF DE TRUXILLO. Voyez aux mots BANCHE & VIGIE.* Ofanam, Dict. math. RESSIUS. Voyez RHESIUM. 1. RESSONS, bourg de France, dans la Picardie, élection de Mont-Didier. 2. RESSONS, abbaye de France, dans le Vexin François, diocèse de Rouen. C'est une abbaye d'hommes de l'ordre de prémontré. Elle reconnoît les seigneurs d'Aumont pour ses fondateurs. Dès l'an 1150, il y avoit un abbé à Reffons; & en 1230, Jean I, fire d'Aumont, & Mabille sa femme, firent plusieurs donations à cette abbaye. Elle vaut à l'abbé deux mille livres de rente. * Piganiol, Descr. de la France, t. 5, p. 289. RESSUND, bourg de Suede, dans l'Iempterland sur l'Indal, au-dessus de Undersager. * De l'Isle, Atlas. RESTIGNE, bourg & château de France, dans l'Anjou, élection de Saumur. RETEL ou ARRATAME, province d'Afrique, dans la Barbarie. Elle s'étend le long de la riviere de Ris, & confine à la province de Sulgumeffe & à celle de Metagara. La longueur est de vingt lieues, & on y trouve plusieurs bourgs & villages peuplés d'une nation lâche & avare, que les Arabes traitent d'esclaves, & dont ils se servent comme de fermiers pour labourer leurs terres. Ces peuples font bérébéres, quoiqu'ils n'en parlent pas entierement la langue. Cette province a au levant une montagne stérile & déserte, & au couchant des sablons, où les Arabes de Meneba, qui font plus de deux mille chevaux, viennent camper à leur retour de la Libye, & recueillent des con. tributions de tous ces lieux-là, fi les princes voisins ne les en empêchent. * Marmol, Afrique, t. 3, c. 24. RETFORD, petite ville d'Angleterre, dans la province de Nottingham. Elle a droit de députer au parlement. * Etat present de la grande Bretagne, t. 1. RETHEL, Rethelium on MAZARINY, ville de France, en Champagne, fur la riviere d'Aine. Elle est fort ancienne. Ce n'étoit du tems des Romains qu'un fort, bâti lorsque Jules César étoit gouverneur des Gaules, afin de s'assurer en cet endroit le passage de la riviere. On y voit encore aujourd'hui une groffe tour, conftruite par les Romains, de laquelle releve un grand nombre de fiefs mouvans de ce duché. En ce tems-là les armées romaines ne s'arrêtoient que dans des camps fortifiés; ce lieu se nommoit toujours Caftrum, & on appelloit Rethel Casftrum retectum. Ce duché ayant été acquis par le cardinal Mazarin, a passe dans la maison de la Porte, par le mariage de la niéce de ce cardinal, avec le fils du maréchal de la Meilleraye. On appelloit anciennement le château de Rethel Registere, depuis Reteste, dont furent successivement seigneurs, à commencer vers l'an 1200, Gauthier de Reteste, Jean, Hugues, Gauthier & Manassès, qui furent tous des plus braves cavaliers de leur tems. De cette maison est sortie Jeanne, fille & unique héritiere de Jacques, comte de Rethel, laquelle époufa Louis, comte de Flandres, auquel elle apporta ce comté. Le comté de Rethel demeura dans la maison de Flandres jusqu'au tems que Philippe, duc de Bourgogne, comte de Flandres; le donna à Philippe son fils puîné; il passa ensuite à la maison de Cléves, avec le comté de Nivernois, par le mariage d'Isabeau de Bourgogne, avec un prince de cette maison. Ce comté est de très-ancienne érection; car dès le tems de Clovis, faint Arnould est qualifié fils de Rogatien, comte de Rethel: auffi les comtes de Rethel furent reconnus en cette qualité dès l'établissement des comtes de Champagne. On remarque qu'en 686, les sept comtes de Champagne furent établis, & que celui de Rethel étoit le second. En l'année 449, le Rethelois servoit de bornes à la France de ce côté. La ville de Rethel a été souvent prise & reprise. Léopold d'Autriche, archiduc, qui commandoit l'armée d'Espagne, s'en empara en 1650, & elle fut reprise le 13 de décembre de la même année par le maréchal du Pressis Prâlin. Il défit ensuite, le 15 décembre de la même année, l'armée d'Espagne, à la bataille que l'on a nommée depuis bataille de Rethel, quoique cette action se soit paffée à Sommepuy ou Sompy, qui en est à quatre lieues. Les Espagnols la prirent encore une autre fois en 1653, & elle fut reprise le 9 juillet en quatre jours par de Turenne & de la Ferté. Il y a à Rethel un couvent de religieuses de la congrégation; elles ont environ sept mille livres de revenu: un couvent de minimes dans l'un des fauxbourgs; & un de capucins. Le DUCHÉ DE RETHEL, autrement dit MAZARIN, étoit autrefois l'une des septs comtés pairies de Champagne, & il a d'abord été possédé par Alberic, second fils du roi Clodion, d'où étant porté dans la maison de Flandres par le mariage de Jeanne, fille & unique héritiere de Jacques, comte de Rethel, qui après la mort de son pere, fut mariée à Louis de Flandres, comte de Nevers, fils aîné de Robert, comte de Flandres, il fut érigé en pairie en faveur de Marguerite de France, l'une des trois filles du roi Philippe le Long, qui avoit épousé Louis II, comte de Flandres & de Rethel, & encore ensuite en faveur de Louis III son fils, comte de Flandres, de Nevers & de Rethel, par lettres-patentes du roi Philippe de Valois, du 27 août 1347, & cette érection a encore depuis été confirmée par let tres-patentes du Roi Louis XI, du 30 juillet 1464, en faveur de Charles de Bourgogne, fils aîné de Philippe, comte de Nevers & de Rethel. Ce comté étant depuis tombé dans la maison de Cléves, ensuite en celle de Gon zague, a été érigé en duché par lettres patentes du roi Henri III, du mois de décembre 1581, & la baronnie de Rosoy unie en faveur de Louis ou Charles de Gonzague, & de ses héritiers mâles & femelles; mais Charles de Gonzague, petit-fils de ce Louis, ayant passé depuis en Italie, pour y recueillir le duché de Mantouë, Jules, cardinal Mazarin, acheta le duché de Rethel, & le laissa après sa mort à Armand-Charles de la Porte, fils du maréchal de la Meilleraye, grand maître de l'artillerie, qui avoit épousé en 1661 Hortense Mancini, la plus jeune des niéces de ce cardinal, à condition de porter le nom & les armes de Mazariny. L'érection de ce duché a été de nouveau confirmée en faveur de ce seigneur, par lettres-patentes du mois de décembre 1663, qui ordonnent que ce duché portera désormais le nom de Mazariny au lieu de celui de Rethelois, & même que la ville de Rethel, ca pitale de ce duché, sera pareillement appellée Mazariny; cependant le nom de Rethel lui est encore demeuré dans les commiffions des tailles, & autres ordres du roi. Le duché de Rethelois est l'un des plus beaux du royaume : il est composé de trois villes, de Rethel, Mezieres & Donchery,. qui font autant de prévôtés : de cinq autres prévôtés, favoit celle du Châtel, de Bourg, d'Aumont, de Brieulle & Warcq; & de la baronnie de Rosoy: toutes ces prévôtés composent deux cents trente paroisses: le revenu est de plus de soixante mille livres. * Bangier, Mem. hift. de Charmpagne. Son élection est composée de deux cents quatre-vingtseize paroisses, presque toutes du diocèse de Rheims. Il y a une manufacture pareille à celle de Rheims, dont les étoffes ne sont cependant pas si estimées. La partie de l'élec tion qui est située dans les bois, ne recueille guères que diu feigle, & les habitans sont très-laborieux, & engraiffent quelques troupeaux. La partie qui est dans le valage est plus peuplée : les terres y font abondantes, & il y a beaucoup de prairies, où l'on pourroit élever des haras, dont les chevaux seroient meilleurs que ceux de Flandres : les terres situées vers les frontieres des Pays-Bas rapportent du seigle & du froment. Il y a plusieurs carrieres & mines de ter, ce qui fait que le principal commerce des habitans eft dans les forges : ils aiment mieux la guerre que le travail. RETHELOIS, (LE) pays de la Champagne, est borné au septentrion par les Pays-Bas, à l'orient par les pays d'Argonne & le Clermontois, au midi par le Rémois, & a l'occident par le Laonnois. Une partie de ce pays eft couverte de bois, où il y a beaucoup de forges de fer & de charbon: le reste est très abondant en pâturages; il y a plusieurs rivieres, dont la plus considérable est l'Aine. La ville capitale est Rethel; les autres villes font Rocroy, Mauberfontaine, Château-Porcien, Donchery, Mezieres & Charleville. RETHEM, petite ville d'Allemagne, au duché de Lu nebourg, près de la riviere d'Aller. Il y avoit autrefois un château qui est ruiné. La riviere d'Aller étant navigable, & fournissant beaucoup de bons poiffons, eft d'une grande utilité à cette ville, que les guerres du dernier fiécle ont presque entierement ruinée. * Zeyler, Topog. ducat. Brunswic. RETHMA, campement des Israëlites dans le désert. De Hazeroth, ils arriverent à Rethma, & de Rethma ils alle. lerent à Remmon-Pharés. Ce campement, dit dom Calmet, Dift. devoit être dans le désert de Pharaa, au voisinage de Cadès-Barné. RETIARIA. Voyez RAETIARIA. guerre. RETIMO, ville de l'iste de Candie, sur la côte septentrionale, environ à dix huit lieues de la ville de Candie, vers le couchant. Retimo, qui est la troifiéme place de l'isle, fut prise par les Turcs en 1647, & depuis ce tems elle est gouvernée par un bacha, foumis au viceroi de Candie. Elle est plus gaye & plus riante que la Canée, quoiqu'elle soit plus petite, & enceinte de murailles plus propres à fermer un parc, qu'à défendre une place de La citadelle n'a été faite que pour garder le port : elle eft fur un écueil escarpé, avancé dans la mer, & feroit très forte fi elle n'étoit dominée par une roche plate, qui est sur le chemin d'Almyron. Cette citadelle commande un fort que l'on avoit conftruit à l'autre extrémité de la ville, pour la sureté du port. Ce fort est à présent ruiné, & le port tout-à-fait négligé. Les vaisseaux de guerre venoient autrefois mouiller dans la Darse, au-defsous de la citadelle; aujourd'hui les barques & les marfilianes peuvent à peine s'y retirer. * Tournefort, Voy. du Lev. t. 1, p. 13. Pendant que les Turcs affiégeoient Famagouffe, dans l'ifle de Chypre, Ali Baffa, capitan pacha, voulut ten. ter une irruption en Candie; mais on avoit fi bien pourvû à toutes les places, qu'il n'y eut que Retimo de saccagée par Vlus Ali, général des vaisseaux de Barbarie. La campagne de Retimo n'est que rochers du côté du couchant: elle est fort belle sur la route de Candie. On ne voit le long de la marine que jardins, que l'on arrose par le moyen de grands puits à bascule on y mange des cerifes plus précoces que dans le reste de l'ifle: tous les fruits y font de meilleur goût: la foie, la laine, le miel, la cire, le ladanum, les huiles & les autres denrées en sont recherchées. Les eaux de cette ville sortent à gros bouillons du fond d'un puits, dans une vallée étroite, à un quart de lieue de la ville, tirant vers le midi: on conduit ces eaux à Retimo. On a bâti sur le chemin qui conduit à la vallée une affez belle mosquée, dans la cour de laquelle un Turc a fondé une hôtellerie pour loger & pour nourrir gratuitement les voyageurs qui arrivent après qu'on a fermé les portes de la ville, ou qui ont deslein de partir avant qu'on les ouvre. Cette maison est bien entretenue : on y cultive une belle espece de pied de veau, que la plupart des auteurs ont prise pour la colocasia des anciens : les gens du pays en mangent la racine en potage. La malvoisie de Retimo étoit estimée dans le tems que les Vénitiens possédoient cette ifle. RETINA, lieu d'Italie, dans la Campanie, sur le bord de la mer, selon Pline, 1.6, Epift. 16. Hermolaus croit que ce lieu étoit au pied du promontoire de Milene, & que c'est encore aujourd'hui un petit village appellé Retina ou Refina, près de Portici, & des ruines d'Herculane. RETLEFS, ville & seigneurie d'Allemagne, dans l'é vêché de Wurtzbourg. RETORBIO, RITORBIO OU RUTURBIO, bourgade d'Italie, dans le duché de Milan, au territoire de Pavie, environ à fix lieues au midi de cette ville, & presque à égale distance de celle de Tortone du côté du levant. C'est le Litubium des anciens. * Magin, Carte du territoire de Pavie. RETORTA, abbaye d'hommes, ordre de prémontré en Espagne, dans le royaume de Léon, au diocèse de Palencia. RETOVINA-LINA; Pline, 1. 19, c. 1, fait l'éloge d'un lin auquel il donne ce nom, à cause du lieu où il croissoit. Ce lieu étoit, selon Cluvier, Ital. ant. p. 78, & felon le pere Hardouin, la ville Ritovium ou Ritobium, que Tite-Live, 1. 32, appelle Litubium. RETRIA, nom d'un lieu dont il est parlé dans le Code, 1.7. RETRICES, nom que les latins donnoient à certains ruisseaux dont on détournoit l'eau pour arroser les jardins & les prairies aux environs de la ville de Rome. C'est Fesus qui fait mention de ces ruisseaux. Voici le passage : Retricibus cum ait Cato, in ea quam fcripfit cum edissertavit Fulvii nobilioris censuram, fignificat aquam eo nomine, qua est fupra viam Ardeatinam, inter lapidem secundum & tertium, qua irrigantur horti infra viam Ardeatinam & Afinariam, usque ad latinam. Et une ligne plus bas il ajoute: Retricibus cum ait Cato, aquam eo nomine fignificat, qua horti irrigantur. On donne différentes origines à ce mot Retrices: la plus vraisemblable est celle qui le dérive du grec -ῥεῖθρον, qui veut dire un ruisseau. RETZ ou Rais, pays de France, dans la Bretagne. Il occupe la partie du diocèse de Nantes, qui est au midi de la Loire. Ce pays tiroit son nom d'une ville nommée Ratiatum, & faifoit autrefois partie du Poitou & du diocèse de Poitiers. Les Visigots arriens s'étant établis dans le Poitou au cinquième siècle, y maltraiterent les catholiques, & ce fut probablement ce qui engagea l'évêque de Poitiers à se retirer à l'extrémité de son diocèse, dans la ville de Ratiatum. C'est delà que dans les fouscriptions du premier concile d'Orléans, tenu en 511, Adelphus évêque de Poitiers est appellé episcopus Ratiatenfis, & c'est en ce pays qu'étoit le comté d'Erbauges, en latin Arbatilicenfis, qui étoit du Poitou, comme l'affurent tous les anciens auteurs. Ce fut Charles le Chauve qui donna en 851, à Herispée, prince des Bretons, tout le pays de Retz (Ratiatenfis) qu'il unit à la Bretagne & au pays de Nantes, enforte qu'il cessa de dépendre de Poitiers au spirituel. Ce pays eut ensuite sept seigneurs ou barons particuliers, d'où il a paflé de la maison de Chabot en celle de Laval & de Chauvigny: puis il fut possédé en qualité de comté par la maison de Gondi, en faveur de laquelle il fut érigé en duché-pairie, dans la personne d'Albert de Gondi. Les lettres-patentes pour cette érection font du mois de novembre 1581 & furent registrées au parlement de Paris le 2 mars 1582. Louis XIII renouvella cette érec. tion en 1634, en faveur de Pierre de Gondi, à condition qu'il ne prendroit séance que du jour de la vérification de ces nouvelles lettres. Cette pairie s'éteignit par fa mort arrivée le 29 d'avril 1676. Ce duché est à présent dans la maison de Villeroi. La ville de Retz étant détruite depuis long-tems, Machecou lui a succédé. Voyez MACHECOU. Longuerue, Desc. de la France, 1. part. pag. 148. Piganiol, Descript. de la France, t. 5, p. 228. RETZUNS. Voyez RHAETZUNS. RETMERSHAUSEN, château d'Allemagne, dans la principauté de Calenberg, & dans une petite contrée appellée la Jarte, du nom d'une riviere qui la traverse. Ce château fut commencé par la famille de Kerslingerode qu'on appelle autrement Heissen; après la mort du dernier de cette famille, le château de Retmershausen passa entre les mains du duc de Brunswick Lunebourg. * Zeyler, Topogr. ducat. Brunsv. REUCALANI. Voyez RHACALANI. REUDIGNI, peuples de la Germanie. Tacite les nomme avec divers autres peuples, qui habitoient au nord de la Germanie, & qui adoroient la terre. * De morib. Germanor. 1. REVEL, ville de France, & justice royale non resfortissante dans le haut Languedoc, diocèse de Lavaur, près de la riviere de Sor. Cette ville est à deux lieues de faint Papoul; elle est du pays de Lauragais. Les calvinistes s'en étoient emparés pendant les guerres de la religion, & l'avoient fortifiée. Ses fortifications ont été entierement détruites, & même rasées en 1629. C'étoit autrefois un bourg, qui se nommoit REBEL ou la BASTIDE DE LAVAUR. Philippe le Bel, ayant permis de le clore de murailles, l'érigea en ville. Il semble qu'elle ait pris fon nom de cette permission, ce qui paroît par le distique gravé sur la porte de la ville : - que dudum Vauri Bastida vocabar, 2. REVEL, OU REVAL, ville de l'empire Russien, dans la haute Livonie, & la capitale de l'Esthonie, au 594 20' de latitude. Elle est bâtie sur la côte de la mer Baltique, dans une plaine fort unie & fort agréable, & en partie sur une affez haute montagne ou rocher, sur lequel on voit un fort château qui communique feulement avec la ville. Waldemar II, roi de Danemarck, jetta les premiers fondemens de cette place au commencement du treizième siécle, & en 1347, Waldemar III la vendit à Gorvin d'Ech, grand-maître de Livonie pour dix-neuf mille marcs d'argent. La Livonie ayant eu une rude guerre à soutenir contre les Moscovites, cette ville se mit sous la protection d'Eric roi de Suéde: elle soutint un long fiége en 1570, contre Magnus duc de Holstein, qui commandoit l'armée du grand duc, & un autre sept ans après contre les Moscovites qui se retirerent avec perte. Elle fut reçue dès le commencement dans la société des villes anséatiques, elle ne passa néanmoins pour une ville bien marchande que vers l'an 1477, & n'eut pas de peine à fe conserver le commerce de la Moscovie & d'autres lieux, à cause de sa situation avantageuse, & de la bonté de son port. Elle rompit avec les villes anséatiques en 1550, & le grand duc ayant pris auparavant Nerva, les Moscovites y établirent le commerce qu'ils avoient à Revel. Enfin ces derniers, ayant conquis cette place sur les Suédois, prennent grand soin d'y entretenir le commerce qui y étoit établi. L'église cathédrale & les maisons de la noblesse sont en haut. Ces maisons font nouvellement bâties; mais celles du bas sont vieilles & tombent presque en ruine. Dans le tems du dernier siége que les Moscovites mirent devant cette place, tous les habitans du pays s'y étoient sauvés, & on trouve dans les registres de l'hôtel de ville, que la derniere peste fit mourir, dans l'enceinte de Revel, cinquante - cinq mille personnes. Les habitans ont confervé leurs priviléges, qui leur ont été accordés par les grands maîtres & par les rois leurs successeurs. Ils ont aussi conservé l'exercice de leur religion. Les Moscovites font le service divin dans une église qu'ils avoient autrefois possédée. Quoique la garnison soit de trois à quatre mille hommes, les bourgeois ont la liberté d'entretenir une compagnie franche, qui a la garde de de la grande place. Il y a à Revel trois conseils : celui des confeillers & magiftrats de la ville, celui des nobles du pays, qui consiste en un président, assisté de douze conseillers provinciaux, & dont l'emploi eft de veiller aux intérêts de la province, & enfin celui qu'on appelle le gouvernement, & qui a la puissance exécutive. On voit encore les armes de Danemarck, & des inscriptions danoises dans les églises & dans les anciens édifices. Il est à remarquer que les paysans qui furent autrefois transportés de Danemarck dans ce pays, se diftinguent encore aujourd'hui de tous les autres paysans par leurs manieres, & particulierement par leurs bonnets, les originaires du pays ne portant que des chapeaux. On voit encore aujourd'hui à une demi-lieue de Revel les ruines d'un très-beau monastère, qu'un marchand de la ville de Revel fonda au commencement du quinziéme fiécle. * Zeyler, Topogr. Livoniæ, p. 19. Olearius, Voyage de Moscovie, 1. 2. Mémoires de l'empire ruffien, p. 137. REVER OU REVERO, bourg d'Italie, dans le Mantouan, sur la rive méridionale du Pô, vis-à-vis d'Ostiglia. Ses habitans font à leur aise & bien logés. * Magin, Carte du Mantouan. Le grand prieur de Vendome se rendit maître de cette place le 10 avril 1704. REVERMONT : on donnoit anciennement ce nom à une seigneurie du Bugey, dont les comtes de Savoye s'emparerent vers la fin de l'onziéme siècle. Cetre seigneurie comprenoit les terres qui se trouvent présentement entre les mandemens de Coligni & de Pont d'Ain. Elle a appartenu à la maison de Coligny. * Longuerne, Desc. de la France, 1. part. p. 299. REVES, en latin Revafia, village des Pays-Bas, avec seigneurie. Il est situé dans le Brabant, à deux milles de Nivelle. * Zeyler, Topog. Brabant. REUGNY, bourg de France, & marquisat dans la Touraine, diocèse de Tours, élection d'Amboise. Il y a une châtellenic royale, ressortissante au bailliage de Tours. REUIL, Radolium, ancien monastère de bénédictins, aujourd'hui prieuré conventuel de clunistes réformés, sur la Marne, près de Jouare, au diocèse de Meaux, dans la Brie. 1. REUILLY, château de France, aux environs de Paris, dans le quartier de saint Antoine. La maison n'a rien de bien considérable : on croit néanmoins que les rois de la premiere race avoient une maison dans cet endroit, & que ce fut dans ce palais que Dagobert répudia Gomatrude, sa premiere femme, & qu'il épousa en sa place Nantilde, une des suivantes de cette reine. Frédegaire dit que ce fut à Clichy-la Garenne, village qui est derriere la montagne de Montmartre ; & d'autres historiens croyent que ce fut à Romanville, village de la Brie, affez près de Paris. Quoi qu'il en soit, c'est dans cette maison de Reuilly, qu'étoient autrefois ces beaux tableaux du Pouffin, qui repréfentent les sept sacremens de l'église. * Piganiol, Desc. de la France, t. 2, p. 347. 2. REUILLY, petite ville de France, en Berry, diocèse de Bourges, prévôté & élection d'Issoudun. Elle eft fituée far la riviere d'Arnon, à fix lieues de Bourges, à trois d'Issfoudun & de Vierzon, & à quatre de Vatan & Graçay. La taille eft personnelle. La cure est à portion congrue seulement, fans aucun revenant bon. Messieurs les supérieurs & directeurs du féminaire de saint Sulpice de Paris, feigneurs temporels & fpirituels de Reuilly, en font les collateurs: elle n'a point d'annexe; mais elle a deux hameaux éloignés de la ville d'un quart de lieue, & un à une bonne lieue, nommé l'ORMITEAUX, dans lequel il y a une commanderie qui en porte le nom. Il y a des bleds de toute espece, & du vin, qui souvent se consument dans le pays, faute de commerce, ce qui fait que les habitans y font pauvres; les foins y font excellens & les laines. Le prieuré de Reuilly est annexé au féminaire de S. Sulpice de Paris, qui en eft feigneur, & a haute, baffe & moyenne juftice. Il y a dans la ville un Hôtel-Dieu nouvellement établi par lettres-patentes de fa majesté, administré par des collégues, qu'elles établissent perpétuels, & autant de triennaux, & dont les filles de la congrégation de la croix ont le soin. La feigneurie est un fimple fief; le principal commerce est celui du vin blanc. 3. REUILLY-SAUVIGNY, bourg de France, dans la Brie, diocèse de Soissons, élection de Chateau-Thierry. Il y a un prieuré considérable qui a été fondé par le roi Dagobert, qui l'a donné à l'abbaye de S. Denys en France, avec vingt-deux villages voisins. Ce prieuré fut détruit en 902, dans l'invasion des Hongres, & depuis reftitué à l'abbaye saint Denys, sous le régne de Philippe I. Ce bourg est situé sur une petite hauteur auprès de la riviere de Téol, dans un pays abondant en bled & en vin. Il y a aufsi de belles prairies. REVIN, petite ville de France, située sur la Meuse, entre la frontiere de la Champagne & du Hainaut, au dessous de Charleville. Cette place appartient à la France depuis 1679. C'étoit autrefois une dépendance de l'abbaye de Prum. REUMARI. Voyez BILIGA. REUS OU REUSs, en latin Urfa, riviere de la Suisse. Elle prend son origine dans le mont saint Gothard, d'un petit lac nommé Lago di Luzendro, qui est fort profond, & qui peut avoir une lieue de long. Il n'est pas fort éloigné d'un autre petit lac, qui est la source du Tesin. Le ruisseau qui coule de ce lac, en reçoit d'autres qui forment ensemble la Reuss. Cette riviere a dès sa source un cours fort impétueux; car elle ne coule pas, mais elle tombe plutôt de rocher en rocher; tellement que dans l'espace de quelques lieues de chemin, tout le long de la vallée nommée Urferenthal, ce n'est presque qu'une cascade perpétuelle, où elle fait un bruit horrible, & son eau se réduit en rosée, menue comme de la pouffiere. Elle traverse le canton d'Uri, & fe jette dans le lac de Lucerne, d'où elle sort dans la ville de ce nom. De Lucerne coulant au nord, elle traverse le pays, qu'on appelle les Provinces-Libres, lave les murailles de Bremgarten, & de Mellingen, & à quelques lieues au-delà elle se jette dans l'Aar, au deslous de Windisch. Son cours est fort rapide, aussi bien que celui de l'Aar. * Etat &Délices de la Suiffe, t. 1, p. 66. REUSSENBERG, bourg d'Allemagne, situé dans l'évêché de Wurzbourg. REUT, lieu des Pays-Bas, dans la mairie de Bois-leDuc; il est aujourd'hui enclavé dans le fort d'Isabelle, & il y a une église desservie par un ministre proteftant. * Janisfon, Etat présent des Provinces Unies, t. 2, p. 106. , REUTLINGEN, ville d'Allemagne, libre & impériale, dans le duché de Wurtemberg, sur la riviere d'Eschez, à un mille de Tubingen, dans un endroit où autrefois il y avoit un bois; fi bien qu'on dérive son nom du mot allemand auszreutten, qui signifie déraciner les arbres. L'an 1215, elle fut entourée de murailles par l'empereur Frédéric II, & l'an 1247, affiégée inutilement par Henri, landgrave de Thuringe. Après ce sfiége cette ville fut augmentée & achevée l'an 1343. Il y a eu jadis deux familles très-anciennes, appellées Eitelschelmen & Teuffel. L'an 1 506, une grande partie de cette ville fut brûlée, & ayant été rebâtie depuis, on l'appelle la ville neuve. Le magistrat de Reutlingen composé de vingt-huit personnes, est luthérien, & les bourgeois de cette ville ont le privilége de ne pouvoir être cités devant aucun tribunal étranger, à moins que le magiftrat n'eut retardé ou refusé la justice. Tous les homicides involontaires y ont asyle, & y peuvent paiser leur vie librement, sans qu'on puisse inquiéter ni leurs personnes, ni leurs biens. L'an 1519, les bourgeois tuerent le bailli d'Ulric, duc de Wurtemberg, qui pour s'en venger affiégea & prit la ville; mais les confédérés de Suabe lui déclarerent la guerre, & le chafferent de son pays, dans lequel il ne rentra que l'an 1534, par l'affistance de Philippe, landgrave de Heffe. Cette ville est ornée de beaux bâtimens, dont la maison de ville & le nouvel hôpital, qui étoit autrefois un couvent des minorites, font les plus remarquables. Dans la premiere l'on voit en peinture les armes des comtes, seigneurs, & nobles, tués dans une bataille gagnée par les villes alliées sur la nobleffe, dans cette contrée; & dans le dernier, il y a une statue affreuse de mars, que les habitans ont adoré, étant encore païens. * Zeyler, Top. Sueviæ, p. 65. REY, REI, RAÏ OU RHEI, ville de Perse, & la plus septentrionale de la province nommée Gebal ou Irak-Agemi, autrement Iraque Perfienne, ce qui est proprement le pays des anciens Parthes. Les tables arabiques lui donnent 86d 20 de longitude, & 354 3 35 de latitude septentrionale; & Tavernier, Voyage de Perse, 1. 3, la marque à 76d 20. Tome V. K : : de longitude, sous les 354 35 de latitude. La ville de Rey On tient que la ville de Rey a été la plus grande de l'Afie. pour avoir la communication des ouvrages de Razis, qui se trouvoient dans la bibliothéque de cette faculté, afin d'en avoir une copie pour s'en servir dans l'occasion, en la mettant dans la bibliothéque royale; ce qu'on n'obtint qu'avec peine, après que ce président dont on se défioit eut déposé sa vaisselle d'argent pour assurance qu'il rendroit l'original. 1. REYES (LOS) ville de l'Amérique méridionale, au Paraguay, dans la contrée appellée Urvaig, fur le bord de la riviere d'Urvaig ou des Missions, à la droite, entre cette riviere & le lac des Caracares. * De l'Isse, Atlas. La contrée & la riviere s'appellent Uruguay. 2. REYES; (LOS) c'est l'un des noms de la ville de Lima, au Perou. Voyez LIMA. REYNA, ville d'Espagne, dans l'Andalousie, à une lieue de Lierena. Elle est située dans une plaine, avec un château sur une hauteur. Elle appartient à l'ordre de saint Jacques. Son territoire abonde en bled, en vin, & nourrit du bétail. Elle fut fondée par les Romains; & de leur tems elle florissoit sous le nom de REGINA, qu'on a changé en Reyna. On y trouve encore plusieurs antiquités. Le roi Don Alfonse IX, la prit sur les Maures en 1185. Les chrétiens l'ayant derechef perdue, Don Ferdinand III la reprit en 1240, & la fit peupler de chrétiens. * Silva, Pob. lac. de Espana, fol. 80. 1. REZ, RES Ou Retz, en latin Retia, forêt de l'isle de France, dans le Valois, près de Villers-Cotteretz, qui en a pris fon nom, qui eft corompu de Villers-col-de-Retz. Cette forêt est très-belle. * Longuerue, Descr. de la France, 1. part. p. 22. 2. REZ, en latin Retza, petite ville d'Autriche, à deux milles de Znoym, sur les frontieres de Moravie, renommée par le bon vin qui croît aux environs. En 1424, dans la guerre des Huflites, les Bohêmes prirent & pillerent cette la Terre, & le Marché de l'Univers. La chronique des Ma-ville, pafferent au fil de l'épée tous les habitans, & emme ges en fait Chus, petit-fils de Noé, le fondateur. La commune opinion eft qu'elle a été fondée par Houcheing Pichdadi, second roi de la premiere race des rois de Perse, & que Manoutcher cinquième roi après Houcheing, l'aggrandit beaucoup. Elle subsista en sa splendeur jusqu'aux conquêtes des premiers Mahométans qui la détruisirent. Miebdi-Billa, furnommé Mansour ou le Victorieux, troisiéme calife de Babylone la rétablit. Sa derniere ruine arriva par des guerres civiles, dans le tems que les Tartares étendirent leurs incursions dans le pays des Parthes; ce qui arriva avant la fin du sixiéme fiécle de l'époque mahometane. Soixante ans après, Facre-Eddin, prince Parthe, ayant fait la paix avec Cazan-Can roi de Perse, de la race des Tartares, essaya de rebâtir cette malheureuse ville; mais il ne put en venir à bout. Ptolomée la nomme Requaja, & les autres Grecs lui donnent des noms, qui semblent formés de Rey. * Davity, Etats du Sophy. Tavernier, Voyage des Indes, 1.3, semble faire entendre que Rey subsiste encore aujourd'hui; car après en avoir donné la longitude & la latitude, il dit: Le terroir de cette ville est des meilleurs de la Perfe, & on y recueille du bled, du fruit & des herbages au-delà de ce qu'il en faut pour la nourriture des habitans. Olearius, Voyage de Perse, 1. 4, p. 470, dit: Les ruines de la ville de Rey, se trouvent sous un même parallele avec celle de Saba, d'où elle est éloignée d'une bonne journée, vers le levant. La terre y est rougeâtre, & ne produit ni herbes ni fruits. Entre les grands personnages que la ville de Rey a produits, on doit diftinguer Razis, médecin célébre, qui vivoit dans le dixiéme siécle. Il s'appelloit Mehemmid, & étoit fils de Zekeria. On lui a donné le nom de Razis, qui veut dire né à Rey. On a de lui un excellent traité de la peste en langue syriaque, avec les moyens de la guérir. Ce même traité a été traduit en grec, par Tralian, & de grec en françois par Sébastien Colin, médecin de Fontenayle-Comte. Quelques auteurs rapportent que Razis vécut fix-vingts ans, & qu'il en passa quatre-vingts dans la pratique de la médecine. Brice, dans son second volume des antiquités de Paris, fait obferver que l'école de médecine avoit autrefois une bibliothéque fort estimée, à cause des livres finguliers qu'elle conservoit pour la plupart manuscrits. Il dit que l'on voit fur ce sujet une lettre du président de la Drieches, écrite à la faculté de médecine, par ordre exprès du roi Louis XI, datée du 21 novembre 1471, nerent prifonnier à Prague le commandant Jean, comte de Hardeck, où ils le tuerent dans la prison. En 1485, cette ville fut envahie par Matthias Corvin, roi de Hongrie, & fouffrit beaucoup dans les dernieres guerres des Bohêmes, qui lui firent essuyer plusieurs révolutions. * Zeyler, Top. Austriæ, p. 32. 3. REZ OU REEZ, ville d'Allemagne, dans la Marche de Brandeboug, sur les confins de la Pomeranie, au bord du fleuve Ihne, entre Arnsheim & Falckenburg, dans la contrée de Kurtau & de Kalis. REZAN. Voyez RHESAN. REZBERG, ville d'Allemagne, au comté de Ruppin, dans la Marche de Brandebourg. L'an 1740, cette malheureuse ville fut presque réduite en cendres; malgré le prompt secours qu'on y apporta, on ne put sauver de l'incendie que le château, quatorze maisons, & quelques moulins.* Zeyler, Top. Brandeburg. March. RHA, fleuve de la Sarmatie Asiatique. Ptolomée, 1. s, c. 9, qui dit que c'étoit un grand fleuve, ajoute qu'il se jettoit dans la mer Caspienne. On l'appelle aujourd'hui le VOLGA. Voyez ce mot. RHAABENI Ou RAABENI, peuples de l'Arabie déserte, selon Ptolomée, 1.5, c. 19, qui les met au midi des Agubeni. RHABA, ville sur le Golfe Ionique, selon Etienne le géographe. 1. RHABANA, ville de la Chine. Il en est parlé dans les exemplaires latins de Ptolomée, 1.7, c. 3, mais le texe grec n'en fait aucune mention. Voyez RHUADA. 2. RHABANA, ville de l'Arabie heureuse : Ptolomée, 1.6,0.7, qui la place dans les terres, la marque entre Atia & Chabuata. C'étoit la résidence d'un roi. RHABANITÆ. Voyez RHAMANITA. RHABATAMASSANA, ville de l'Arabie, selon Polybe, 1.5, no.71, Antiochus s'en rendit le maître. Mais quelques exemplaires, au lieu de RHABATAMASSANA, portent RHABATAMANA, RABATAMANA, Ou RABATH BEN-AMMON. RHABATHMONA. C'est la même ville qu'AREOPOLIS. Voyez Ar & RABATH-AMMON. RABBATAMMANA, ville de l'Arabie montueuse, selon Etienne le géographe. Voyez ci-dessus l'article RHABA TAMASSANA. RHABBOTHE. Voyez PHOENICE. |