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double de ce qu'il a actuellement d'étendue, preuve certaine qu'il y a faute dans le texte de Strabon. Ce port avoit un golfe appellé Dascon. L'entrée du port n'avoit que cinq cents pas de large. Elle étoit formée d'un côté par la pointe de l'ifle Ortygie, & de l'autre par la petite ifle & par le cap de Plemmyrie, commandé par un château de même nom. Cluvier, p. 167.

Au-deffus de l'Achradine étoit un troifiéme port,nommé le port de Trogile. Cette ville fut fouvent affiégée fans être prife; mais enfin Marcellus réduifit toute cette ifle fous la puiffance du peuple romain, en fe rendant maître de Syracufe, malgré tous les efforts du célébre Archimède, qui employoit tout fon favoir à défendre fa patrie. Il n'y eut que le tréfor des rois de Syracufe qui ne fut point pillé par le foldat. Marcellus le réferva pour être porté à Rome dans le tréfor public. Plut. in Marcello.

S. Paul aborda à Syracuse, en allant à Rome, & y demeura trois jours. De là il alla à Rhége, l'an 61, de l'ére vulgaire. On difoit communément que Syracufe produifoit les meilleurs homines du monde, quand ils fe portoient à la vertu, & les plus méchans, lorsqu'ils s'adonnoient au vice. Les Syracufains étoient voluptueux, & vivoient dans les délices; mais les fâcheux accidens qu'ils effuyerent les remirent dans le devoir. Il étoit défendu aux femmes de porter de l'or & des robes riches, & mêlées de pourpre, à moins qu'elles ne fe vouluffent déclarer courtifanes publiques; & les mêmes loix défendoient aux hommes d'avoir de femblables ornemens, s'ils ne vouloient pafer pour gens qui fervoient à proftituer les femmes. Les Syracufains eurent une chanfon & une danfe particuliere de Minerve cuiraffée. Ils avoient des horloges au foleil, qui leur faifoient connoître les heures. A l'égard de leurs funérailles, ce que dit Plutarque de Dion, qui accompagna le corps d'Héraclide à la fépulture, avec toute l'armée qui le fuivit, fait juger que la coutume étoit d'enterrer les morts; cependant Diodore de Sicile dit que Hozithemis, envoyé par le roi Démétrius, fit brûler le corps d'Agathocles. Ils polléderent de grandes richeffes, & leurs forces furent confidérables, puisque Gelon, s'étant fait tyran de Syracufe vers l'an 260 de Rome, promit aux Grecs de leur fournir un fecours de deux cents galeres de vingt mille hommes, armés de toutes pièces, de deux mille chevaux armés de la même façon, de deux mille armés à la légere, de deux milles archers & de deux mille tireurs de fronde, avec tout le bled qui leur feroit néceffaire durant toute la guerre contre les Perfes. Denys eut auffi cinquante gros vailleaux, avec vingt ou trente mille hommes de pieds & mille chevaux. Denis le jeune, fon fils, eut quatre cents vaiffeaux ou galeres, cent mille hommes de pied & dix mille chevaux. Suivant une loi, ils devoient élire tous les ans un nouveau prêtre de Jupiter, à quoi il faut ajouter une confrairie de miniftres de Cerès & de Proferpine. Il y avoit un ferment folemnel à faire pour en pouvoir être. Celui qui devoit jurer entroit dans le Temple des déeffes Thesmosphores, Cerès & Proferpine, & après quelques facrifices, il fe revêtoit de la chape de pourpre de Proferpine, & tenant en fa main une torche ardente, il prêtoit le ferment en cet état. Ils faifoient tous les ans une fête, & certains facrifices de petites victimes en particulier; mais publiquement ils plongeoient des taureaux dans le lac voi fin, à l'imitation de ce qu'avoit fait Hercule.

Syracufe fut entre autres la patrie du célébre Archimède. Lorsque Cicéron étoit quefteur, en Sicile, le tombeau d'Archimède y fut découvert, avec une fphére & un cylindre, qu'on avoit placés deffus. Le célébre Théocrite, poëte grec, né auffi à Syracufe, vivoit à la cour d'Egypte du tems de Ptolomée Philadelphe, qui fuccéda à fon pere vers l'an 285, avant l'ére chrétienne. Il s'acquit une très-grande réputation par fes Idylles, qui ont fervi de modèle au fameux Virgile, pour compofer fes eglogues. On dit que Hiéron, tyran de Syracufe, irrité de ce que Théocrite avoit parlé de lui, le fit périr.

La même ville a été la patrie de Flavius Vopiscus, historien latin, qui floriffoit fous l'empire de Dioclétien & de Conftantius Chlorus.

La ville de Syracufe eft encore aujourd'hui une des principales de l'ifle, tant pour la bonté de fon port, que pour fa fituation avantageufe, fes murailles fe trouvant de tous côtés baignées des eaux de la mer, car elle n'occupe plus préfentement que le feul terrein, qui anciennement

étoit appellé Ortygia ou Infula. A l'extrémité de la ville, & à l'entrée du port, eft placé un château de figure irréguliere & fort défectueux, lequel en contient au-dedans un autre de figure carrée, avec quatre petites tours rondes & fort hautes.

Il communique avec la ville par le moyen d'un pont de bois, mais fi mal dispofé, que la ville eft maîtreffe du pont & du port du château. Environ à foixante pieds géométri ques dans la mer, on voit un bouillon d'eau; c'eft ce que les anciens prenoient pour le fleuve Alphée; & dans le château on trouve la fontaine d'Aréthufe, qui eft une grande fource d'eau. Du côté de la campagne, la ville eft fortifiée d'un bel ouvrage à couronne, mais trop petit, avec un bon foffé, où entre l'eau de la mer, & un chemin-couvert. Entre la ville & l'ouvrage à couronne, il y a un ouvrage à corne, avec deux baftions, une fauffe-braie, un ravelin & un foffé, fait de maniere qu'il puiffe fervir d'Arsenal; mais il n'eft pas achevé. Ces fortifications occupent toute la langue de terre qui joint la ville, avec le continent, & rendent la place très-forte de ce côté; cependant le chemincouvert de l'ouvrage à couronne, eft de deux pieds plus haut qu'il ne faut; de forte que l'ouvrage à couronne étant fort bas, & en profil, presque à l'horifon, ne fauroit découvrir le glacis, ce qui faciliteroit beaucoup l'attaque de ce côté. L'endroit le plus foible de la place, & le plus propre pour l'attaquer, eft du côté du petit port: de là on peut battre en brêche le pofte de Cafa Nueva; outre que la muraille y eft fort foible & furchargée de reniparts, le petit port n'a plus que deux pieds d'eau, & après avoir fait brêche, on pourroit facilement le paffer pour aller à l'affaut. Le port de Syracufe eft bien défendu, parce que fon entrée eft sous la batterie du château. Il eft de figure ronde, & fi grand, que quoiqu'il y ait une partie où il ne fe trouve pas affez de fond, il eft pourtant capable de recevoir une grande flotte; mais la tenue pour les ancres n'eft pas bonne, excepté du côté du midi de la baye, où les vaiffeaux font exposés aux vents de nord-eft & d'eft, qui font fort violens; ainfi les vaiffeaux qui veulent refter dans la baye font obligés de se mettre devant les murailles de la ville, à portée du mousquet de la place. En fortant du port de Syracufe, à l'autre côté, vis-à-vis du château, on voit une petite ifle, & enfuite le cap de Morro de Porco, qui est d'un grand circuit, avec quelques retraites, & un rivage propre pour recevoir des felouques,'

SYRACUSANUS-PORTUS, port de l'ifle de Corfe. Ptolomée, l. 3, c, 2, le marque fur la côte méridionale, entre Palla civitas & Rubra civitas. ·

SYRACUSE, SARAGUSA OU SARAGOSA. Voyez Sv

RACUSE.

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SYRACUSIA. Voyez PLAGA.

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SYRACUSII, peuples de la Sicile, felon Ptolomée, 3 c. 4, qui les place dans la partie méridionale de l'isle, en tirant vers le levant, ce qui fait voir qu'ils avaient pris le nom de la ville de Syracufe, dont ils dépendoient. SYRAPUS, fleuve d'Italie, dans la Lucanie, felon Vibius Sequefter.

SYRASCELE. Voyez SIRACELLA. SYRASTENE, contrée de l'Inde, en deça du Gange. Elle eft mife par Ptolomée, l. 7, c. 1, fur la côte du golfe de Canthus, à l'embouchure du fleuve Indus. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Syraftrene pour Syraftene. Je croirois néanmoins que Syraftrene feroit la véritable ortographe; car cette contrée tiroit apparemment fon nom de la bourgade Syraftra, que Ptolomée place dans cette contrée, entre Bardaxima civitas & Monogloffum Emporium; outre qu'Arrien, dans fon périple de la mer Erythrée, p. 25, écrit Syraftrena, quoique dans un autre endroit il life Synraftrena. Cette contrée étoit affez étendue : voici les lieux remarquables qu'elle comprenoit, felon Ptolomée :

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Syraftra Vicus, Monogloffum Emporium.

SYRASTRA. Voyez SYRASTENE. SYRASTRENE. Voyez SYRASTENE. SYRBANE, ifle dans le fleuve d'Euphrate, felon Etienne le géographe, qui cite Quadratus, 9, Perfic. SYRBOTE, peuples d'Ethiopie. I line, 1.6, c. 30, 1.7, c. 3, dit qu'on rapportoit que ces peuples avoient huit coudées de hauteur; & Solin, c. 30, p. 5s, qui les place fur le fleuve Aftapus, leur donne douze pieds de haut, ce qui reviendroit à la même chose. SYRCENTUM. Voyez SYRENTIUM. SYRECE, peuples d'Ethiopie. Pline, 1.6, c. 29, comprend fous les Troglodytes.

les

SYRENES, peuples de l'Empire Ruffien, felon Cor neille le Bruyn, voyage, t. 3, p. 317. De l'lfle les nomme Ziranni. Ils habitent un pays fort défert, au levant de la Dwina, au milieu d'une forêt de cent foixante lieues, & s'étend au midi jusqu'aux fources de la Kama. Les Ziranni ont une langue particuliere. Ils étoient ci-devant idolâtres : il font aujourd'hui chrétiens & tributaires de la Ruffie. Le czar Pierre I fit couper un chemin dans la forêt de Syrénes, & y établit quelques relais pour la commodité des voyageurs. Il y en a un entre autres à Usga, où paffe la riviere de Sifola ou de Zirannia, & de là on va à Kaigorod, fur le Kama. Le pays des Syrénes appelle auffi Wolloft-Usgi. Ses habitans qui font pour le fpirituel de l'églife grecque, n'ont, pour le temporel, ni gouverneurs, ni vaïvodes. Ils choififfent leurs juges; & lorsqu'il fe trouve des chofes que ces juges ne fauroient décider, ils fe pourvoyent à Moscou, au bureau des affaires étrangeres. Leur habillement & leur taille ne différent guères des autres Ruffiens. On croit qu'ils font originaires des frontieres de la Livonie. Ils n'ont aucune tradition fur leur origine. Ils fubfiftent par le moyen de l'agriculture, à la rélerve d'une partie, qui habite le long du rivage de la riviere de Zifol, où il fe trouve des pelleteries grifes. Ce pays a environ foixante-dix grandes lieues d'Allemagne de longueur, & s'étend jusqu'à Kaigorod. Les Syrenes n'habitent guères dans les villes: ils demeurent pour la plupart dans des petits villages & des hameaux, répandus dans les bois & dans la campagne.

SYRENTIUM, ville d'Italie, dans la Tyrrhenie, felon Etienne le géographe, qui dit qu'on la nomme auffi SYRCENTUM. Ortelius croit qu'Etienne le géographe entend par là la ville de Surrentum.

SYRGIS ou SYRGES, fleuve de la Scythie Européenne. C'eft, felon Hérodote, l. 4, p. 116, un des quatre grands fleuves, qui prenoient leur fource dans le pays des Thylla getes, & fe jettoient dans les Palus Méotides.

SYRIA. Voyez SYRIE.

SYRIACUM MARE. Prolomée ; l. 5, c. 15, donne le nom de mer de Syrie à cette partie de la mer Méditerranée, qu'Euftathe appelle SIDONIUM MARE, ou mer de Sidon, & Tacite mare Judaïcum ou mer des Juifs. C'est la mer qui baignoit les côtes de la Syrie.

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SYRIA-PORTE ou PYLA. Voyez AMANUS. SYRIANA, ville que la notice des dignités de l'Empire femblent mettre dans la Syrie.

SYRIAM, ville des Indes, au royaume de Pegou, dans l'endroit où la riviere de Pegou fe joint à une branche de la riviere d'Ava, pour aller fe jetter dans la mer. Le pere Duchatz écrit que cette ville eft aufli grande que Metz, & qu'il y a obfervé la hauteur du pole de 164; mais il ne marque point de quelle maniere il a fait fes obfervations. Il met dans une petite carte de fon voyage la longitude de Syriam de 125 40', je ne fai fur quel fondement ; mais fuppofé la longitude de Pondicheri de 100d 30', & la largeur du golfe de Bengalle en cet endroit d'environ 16a 30′ la longitude de Syriam ne peut être que d'environ 117d. De Syriam à Ava, il y a près de trois cents lieues par la riviere, le long de laquelle les villages, qui valent fouvent mieux que nos bourgs, ne font éloignés les uns des autres que d'une demi-lieue. On navige fur cette riviere dans des balons, qui font auffi longs & auffi larges que nos plus grands vaiffeaux, quoique dans leur conftruction il n'y ait ni clous ni chevilles; ils n'ont qu'une voile, mais plus haute & plus large que celles de nos plus grands navires. Prom eft à moitié chemin, entre Syriam & Ava : il eft auffi grand que Syriam. * Mémoires de l'académie des fciences, en 1692, p. 398.

SYRIAS, promontoire de l'Afie mineure, dans la Paphlagonie, fur la côte du Pont-Euxin: Marcian d'Héraclée, Péripl. p. 72, le place entre le château Potami & la bourgade Harmenes, à fix vingts ftades du premier de ces lieux & à cinquante ftades du fecond.

SYRIETE, peuples que Pline, l. 7, 62, met au nombre des nomades Indiens. Le pere Hardouin lit Scyrita, comme lifent, dit-il, tous les manuscrits & les anciennes éditions. Pline,

1. SYRIE, ifle, fur la côte de l'Afie mineure: 1.2, c. 89, 1.6, c. 29, la compte parmi les ifles que la terre avoit enlevées à la mer; il dit qu'elle fe trouvoit de fon tems dans les terres, près de la ville d'Ephéfe,

2. SYRIE, Syria, grande contrée d'Afie. Les anciens l'é-tendoient du nord au midi, depuis les monts Amanus & Taurus jusqu'à la Palestine, & d'occident en orient depuis la mer Méditerranée jusqu'à l'Euphrate, & jusqu'à l'Arabie : déferte dans l'endroit où l'Euphrate prend fon cours vers l'orient. Cependant il y en a qui la pouffent du côté du midi, jusqu'à l'Egypte & l'Arabie Pétrée; en forte que la Paleftine ou la Terre-Sainte fe trouvoit comprise dans la Syrie. Strabon, Pomponius Mela, l. 1, c. 11, & Pline, L., c. 12, lui donnent cette étendue : les deux derniers même.. y joignent la Méfopotamie & l'Adiabène; ce qui a été caule que plufieurs écrivains ont confondu la Syrie avec l'Allyrie. Mais il femble qu'on doit féparer de la Syrie tout ce qui eft au-delà de l'Euphrate, comme ont fait Strabon & Prolomée. Ils étendent la Syrie jusqu'à l'Egypte. Prolomée femble cependant vouloir en féparer la Palestine, qu'il décrit en particulier. Nous en ferons de même, & avec d'autant plus de raison, que les hiftoriens facrés, les écrivains les plus anciens de tous, ne féparent pas moins la Syrie qu'ils appellent Aram, de la terre de Chanaan que de l'Affyrie. On ne fauroit nier néanmoins que le nom des Syriens & leur langue n'ayent été connus dans une plus grande étendue de pays. Strabon, 2, dit pofitivement que les peuples, qui demeuroient au delà de l'Euphrate, & ceux qui habitoient en-deçà, avoient la même langue; & dans un autre endroit, il nous apprend que le nom des Syriens s'étendoit depuis la Babylonie jusqu'au golfe Ifficus, & autrefois même depuis ce golfe jusqu'au PontEuxin; ce qu'il prouve, en faifant voir que les Cappado-" ciens, qui habitoient le mont Taurus, & ceux qui demeuroient fur le bord du Pont-Euxin, avoient été appellés Leuco-Syri, c'est-à-dire, Syriens blancs. A quoi on peut ajouter

que

la Méfopotamie eft appellée SYRIE ou Aram, dans l'écriture fainte; non pourtant fimplement Aràm, mais Paddam Aram, & Laban eft dit Aramaus, Aranéen ou Syrius, Syrien, comme traduifent les Septante. * Genef. 28, 2. & 31, 18. Genef. 20 & 24

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La SYRIE, dit dom Calmet, Dict. eft nommée dans l'hébreu Aram du nom du patriarche, qui en peupla les principales provinces. Les Araméens ou les Syriens, occupoient la Méfopotamie, la Chaldée, une partie de l'Arménie, la SYRIE proprement dite, comprife entre l'Euphrate à l'orient, la Méditerranée à l'occident, la Cilicie au nord, la Phénicie, la Judée & l'Arabie déferte au midi. Les Hébreux étoient Araméens d'origine, puisqu'ils venoient de Méfopotamie, & qu'il eft dit que Jacob étoit un pauvre Araméen. Il eft pourtant certain qu'il ne descendoit pas d'Aram, mais d'Arphaxad, autre fils de Sem. Amos femble dire que le Seigneur a fair venir Aram de Kir, comme les Philiftins de Caphtor, c'est-à-dire, qu'Aram ou fes descendans font venus habiter dans la Syrie après avoir quitté le voifinage du fleuve Cyrus, qui eft dans l'Arménie. * Deut. 26, 5. Syrius prefequebatur patrem

meum.

Comme l'on a donné de différentes bornes à la Syrie, il ne faut pas s'étonner de ce qu'il eft fait mention de pluGeurs Syriens dans l'écriture fainte.

La SYRI fimplement marque le Royaume de Syrie, dont Antioche devint la capitale depuis le regne des Seleucides.

La SYRIE-BASSE ou la CELÉ-SYRIE, eft connue dans . plus d'un endroit des Maccabées. Le nom de Célé-Syrie, en grec, fignifie la Syrie creufe, Syria cava. Elle peut être contidérée ou dans un fens propre & refferré; & alors elle ne comprend que ce qui eft entre le Liban & l'Antiliban; ou dans un fens plus étendu, & alors elle comprend tout le pays qui obéiffoit aux rois de Syrie,

depuis Séleucie jusqu'à l'Arabie & l'Egypte. C'est ce qu'on apprend de Strabon. On a remarqué ci-deffous que la Syrie de Soba étoit à peu près la même que la Syrie creufe ou la Célé- Syrie. * 1 Macc. X, 69. II Macc. III, 5, 8. IV, 4. VIII, 8.

La SYRIE DE DAMAS eft celle dont Damas étoit ca-. pitale, & qui s'étendoit à l'orient le long du Liban. Ses limites ont varié felon que les princes, qui ont régné à Damas, ont été plus ou moins puiffans.

La SYRIE D'EMATH eft celle dont la ville d'Emath, fur l'Oronthe, étoit la capitale. Voyez EMATH.

La SYRIE DES DEUX FLEUVES, ou la Méfopotamie de Syrie, comme elle eft nommée dans la Vulgate, ou Aram Naharaim, comine elle eft appellée dans l'hébreu,eft comprife entre les fleuves de l'Euphrate & du Tigre.

La SYRIE DE MAACHA, ou de BETH MAACA, ou de MACHATI, étoit auffi vers le Liban. Elle s'étendoit audelà du Jourdain, & fut donnée à Manaffé. Voyez MAACHA.* 2 Reg. 10, 6, 8. & 3 Reg. 13, 20. & 4 Reg. 15, 19. Deut. 3, 14. & Josué, 13, 4.

La SYRIE DE LA PALESTINE, SYRIA PALESTINA, eft connue dans quelques anciens; & Jofeph lui même comprend quelquefois la Palestine fous la Syrie. C'est que cette province fut long-tems fous la domination des rois de Syrie, & qu'ils y établirent des gouverneurs, qui fe difoient gouverneurs de Syrie. * Herodot. 1. 3, c. 5, & 1. 2, c. 104, &c. Ammian. Marcell. 1. 14, hist. Ant. l. 10, c. 7. & de bello, l. 5, c. 14.

La SYRIE DE ROHOB étoit cette partie de la Syrie, dont Rohob étoit la capitale. Or Rohob étoit à l'extrémité feptentrionale de la terre promife, fur le défilé qui conduifoit à Emath. Elle fut donnée à la tribu d'Afer, & eft jointe à Aphec, qui étoit dans le Liban. Laïs nommée autrement Dan, fituée aux fources du Jourdain, étoit dans la contrée de Rohob. Adarézer, roi de la Syrie de Soba, étoit fils de Rohob, ou peut-être originaire de la ville de ce nom. Les Ammonites appellerent à leur fecours contre David, le Syrien de Rohob, celui de Maacha & celui d'Iftob. * Num. 13, 21. Josué, 19, 28, 32. & 21, 31. Judic. 18, 28.

La SYRIE DE SOBA, OU ZOBA, ou de SOBAL, comme l'appellent les Septante, étoit apparemment la Célé-Syrie, ou la Syrie creufe. Sa capitale étoit Soba, ville inconnue à moins que ce ne foit la même que Hoba ou Hobal. Voyez HOBA OU ABILA. * Genef. 14, 15.

La SYRIE DE TOв, ou d'ISTOв, ou des TUBIÉNIENS, comme ils font appellés dans les Maccabées, étoit aux environs du Liban, & à l'extrémité feptentrionale de la Palestine. Voyez TOв. Jephté chaffé de Galaad, fe retira dans le pays de Tob. * 2 Reg. 10, 6, 8. 1 Macc. 5, 13. & 2 Macc. 12, 17. Judic. 11, 3, 5.

La Syrie propre eft connue aujourd'hui fous le nom de SOURIE. C'eft un des plus beaux pays du monde pour fes vaftes plaines & pour les pâturages. Damas en eft la capitale. La Syrie devint un grand royaume, lorsque l'empire d'Alexandre fut divifé entre fes capitaines, après fa mort. Il commença l'an du monde 3692, 312 avant l'ére vulgaire, douze ans après la mort d'Alexandre. Il a eu vingtfept rois, & a duré 249 ans.

1. 3692. Séleucus I, Nicator. Il fut nommé NIKATOP c'est-à-dire, victorieux, à caufe des grandes victoires qu'il remporta fur fes ennemis. Il faut obferver que c'eft à cette année-ci (312,) que commence l'ére des Séleucides, fur laquelle l'auteur du premier livre des Maccabécs, & Jofeph, comptent leurs années, qu'ils appellent les années des Grecs. Séleucus fecouru de Ptolomée, fils de Lagus, de Caffander & de Lyfimaque, défit Antigonus I, roi d'Afie, après la mort d'Alexandre; il conquit l'Inde. Il fit, mourir en prison Démétrius Poliorcétès, & périr Lyfimaque dans une bataille. Jullin dit que tous les Séleucides naiffoient avec la marque d'une ancre fur la cuiffe Les historiens difent que jamais pere n'aima plus exceffivement les enfans que Séleucus. Son fils Antiochus étoit malade d'une violente paffion qu'il avoit pour Stratonice fa belle-mere. Erafiltrate fon médecin, s'en étant apperçu, dit à Séleucus que le mal de fon fils étoit incurable Pourquoi, dit le roi? C'est qu'il aime ma femme, répondit le médecin. Ah! lui dit Séleucus, vous êtes trop mon ami pour laiffer mourir mon fils, & pour empêcher qu'il époufe votre femme. Erafiftrate répartit: mais lui donneriez-vous la vôtre ? Oui,

dit le roi, & tous mes états, fi je ne pouvois lui fauver la vie autrement. Le médecin lui déclara que c'étoit Stratonice qu'Antiochus aimoit. Séleucus tint la parole: il affembla le peuple, qu'il prépara par un discours fort touchant à n'être pas furpris par ce nouveau genre de mariage; car, quoiqu'il eut en déja un fils de fa chere Stratonice, il ne fit point de difficulté de la marier à fon fils, & perfonne n'y mic oppofition. Séleucus fut tué par Ptolomée. Il étoit tellement fort & vigoureux, qu'il arrêta par les cornes un taureau furieux qui s'enfuyoit, & qu'Alexandre vouloit facrifier. Aufli s'adonna-t-il toute la vie à des exercices de corps très pénibles. Il voulut joindre par un canal le Bofphore Cimmérien à la mer Caspienne. Il avoit coutume de dire fi on favoit combien il eft pénible à un roi d'écrire & de lire tant de lettres, il n'y auroit perfonne qui voulut relever de terre un diadême qu'on y auroit jetté.

2. 3724. Antiochus I. Soter fuccède à fon pere Séleucus. Il étoit fils de la premiere femme nommée Apame. Il fut appellé EQTHr qui veut dire Sauveur, parce qu'il avoit délivré l'Afie des courfes des Gaulois, dont il fit un grand carnage. Il fit bâtir deux villes, Antioche dans la Mangianne province de la Parthie, & Apamée dans la Phrygie, qu'il nomma du nom de fa mere. Après la mort de Stratonice il époufa une autre femme, dont il eut une fille nommée Laodice. Il mourut à Ephèfe après avoir regné dix neuf ans, & laiffa fon royaume à fon fils Antiochus qu'il avoit eu de Stratonice.

de

avoit

3. 3742. Antiochus II regna quinze ans. Il a eu le furnom EO2, que lui donnerent ceux de Milet, à caufe qu'il les délivrés de la tyrannie de Tunaque. Il fut empoisonné Laodice une de fes femmes qu'il avoit répudiée, & puis rappellée à la cour. Elle craignoit que fon mari, dont l'esprit étoit fort changeant, ne rappellât Bérénice.

par

4.3757. Séleucus II, Callinique ou Pogon fuccéde à son pere. Il fe nomme ordinairement KAAAINIKOƐ, à cause de la grande victoire qu'il remporta fur fon frere Antiochus, en mémoire de laquelle il fit bâtir dans la Méfopotamie la ville de Callinicopole. On l'appelloit auffi noros, fans doute par ironie, parce qu'il n'avoit point de barbe. Il époufa Laodice, fille d'Andromaque : il eut d'elle trois enfans, Séleucus Antiochus qui regna après fon frere, & une fille qui fut mariée à Mithridade V, roi de Pont, & à laquelle fon pere donna pour dot la grande Phrygie. Il tomba de cheval, & mourut après avoir regné vingt

ans.

5. 3777. Séleucus III, Céraune fuccéde à fon pere. Saint Jérôme le nomme après plufieurs autres KEPAYNOZ, qui fignifie foudre, parce qu'ayant appris la défaite & la détention de fon pere par Allacès, il vola com ne un foudre à la tête d'une armée, pour le tirer de prifon.

On ne fait point s'il a été marié. Il fut empoi fonné dans la Phrygie par les lieutenans, lorsqu'il marchoit contre le roi Attale, après avoir regné trois ans.

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6, 3780. Antiochus III le Grand fuccéde à fon frere. II eft appellé MERAZ, à caufe de fes belles actions. Il fait la guerre à Ptolomée, roi d'Egypte, eft battu, & demande la paix que Prolomée lui accorde généreufement. Il fait la guerre aux Romains, eft toujours vaincu, & obligé de demander la paix. Epuifé d'argent par toutes les guerres malheureuses, il s'avife d'aller piller le temple de Jupiter, en Elimaïde, & eft tué par les Barbares. Antiochus laiffa neuf enfans; Antiochus Séleucus qui regna après lui; Antiochus Dieu, Epiphanès, Ardiès & Mithridate : Laodice qui fut mariée avec Antiochus fon frere, Cléopatre, femme de Ptolomée Epiphanès, Antiochide qui époufa Ariarathès, roi de Capadoce, & une cadette qu'on voulut marier a Eumenès, roi de Pergame.

7. Séleucus IV Philopator regna douze ans ; il fit peu de chofes, parce que les grands malheurs de fon pere, en combattant contre les Romains, laifferent fon royaume épuifé. C'eft de ce Séleucus qu'il. eft parlé dans le fecond livre des Maccabées, où l'on dit de lui qu'à caufe du respect qu'il avoit pour Onias, le grand-prêtre, il fourniffoit tous les ans ce qu'il falloit pour les facrifices du temple. Néanmoins Daniel l'appelle viliffimus & indignus decore regio. On le nomme IAONATOP, parce qu'il avoit beaucoup d'affection pour fon pere qu'il fuivit fort jeune à la guerre.

3828. Sur la fin de fon regne, il fe lailla perfuader d'envoyer Héliodore pour piller le tréfor du temple de Jerufalem: & l'on peut dire que fa foibleffe donna nislance aux

troubles & aux féditions qui arriverent depuis, foit dans l'Etat, foit dans l'Eglife.

les

8. 3829. Antiochus IV, Dieu, Epiphanès ou Illuftre, qui avoit été emmené pour ôtage à Rome, après la défaite de fon pere Antiochus le Grand, en fort au bout de trois ans; & Démétrius, fils de Séleucus, fut envoyé à fa place. Comme Antiochus revenoit en Syrie, Héliodore qui s'en vouloit faire roi, tua Séleucus.Mais Euiénes & Attale ayant chalé Héliodore, laiffent Antiochus l'Illuftre, paifible roi de Syrie. Ce roi prenott le titre fuperbe de ΘΕΟΣ ΕΠΙΦΑΝΕΣ, que les Samaritains lui donnerent dans une ambatfade, où ils le reconnurent comme un dieu qui s'étoit apparu pour délivrer de la cruelle perfécution des Juifs. Antiochus qui prit gout à un fi grand facrilége, faifoit mettre ordinairement fur fes médailles ΒΑΣΙΛΕΩΣ ΑΝΤΙΟΧΟΥ ΘΕΟΥ EITIGANOYE. Regis Antiochus Dei apparentis, c'est-à-dire, du roi Antiochus dieu préfent, & qui s'eft manifefté. Vaillant dit qu'il eft le premier entre les rois de Syrie qui ait pris le titre de dieu fur fes médailles, quoique ceux de Milet eusfent auparavant donné ce nom à Antiochus II. *Vaillant, en fon hiftoire des rois de Syrie, p. 51.

3831. Antiochus ôre la fouveraine facrificature à Onias, & la donne à l'impie Jafon fon frere; l'année fuivante il l'ôte encore à Jason & la donne à Ménelaïs, qui étoit aufli fon frere, & qui lui en offroit plus d'argent. Deux ans après le bruit s'étant répandu qu'Antiochus étoit mort en allant, contre l'Egypte, Jason troubla tout Jerufalem. Ce qui fit qu'Antiochus ayant défait les Egyptiens, traita enfuite la Judée avec cruauté, & en emporta les tréfors.

3836. Antiochus envoye Apollonius en Judée, qui tua en un jour de fabat tous ceux qui s'étoient aflemblés pour les facrifices. Ce fut alors que Judas Maccabée fe retira lui dixiéme, dans le défert où il aimoit mieux vivre d'herbes que de fe fouiller des viandes impures qu'on immoloit de toutes parts.

3840. Antiochus en fe hâtant de revenir de Perfe à Jerufalem, pour en faire le cimetiere des Juifs, tombe rudement de fon chariot, fe brife tout le corps, & ineurt d'une horrible maladie, après avoir regné douze ans.

9. 3842. Antiochus V, Eupator fuccéde à fon pere. Ayant pris Bethfure, il va contre Jerufalem, & fait la paix avec les Juifs; mais l'ayant rompue, il fit abattre les murailles, amena avec lui Ménelaüs, qu'il fit mourir comme le flambeau de toute la guerre, & mit Alcime à sa place. Il fut tué après un regne de deux ans.

10. 3843. Démétrius I, Soter, fils de Séleucus V, s'étant échappé de Rome, vient à Antioche, fait tuer Antiochus & Lyfias; & étant roi il envoye en Judée Bachide avec Alcime, auquel il affure la facrificature; il y envoye enfuite Nicanor, qui fait alliance avec Judas Maccabée; mais l'ayant rompue, il fut bien-tôt après tué. Les Babyloniens donnerent à Démétrius le nom de EQTHP, qui veut dire fauveur, parce qu'il avoit fait tuer Timarque, gouverneur de Babylone, qui abufoit de fon autorité.

3850. Ceux d'Antioche s'étant révoltés contre Démétrius, mettent fur le trône un jeune homme nommé Alexandre, qui fe difoit fils d'Antiochus l'Illuftre.

11, 3851. Alexandre I, Balas, étant devenu maître de Prolémaïde, envoye à Jonathas, pour faire alliance avec lui, & l'établir dans la fouveraine facrificature, qui étoit devenue vacante depuis fept ans & demi, par la mort d'Alcime; ainfi il a été le premier pontife de la race des Maccabées. Alexandre eft nommé Balas ou Balès, du nom de fa mere Bala, qui étoit une maîtreffe d'Antiochus Epiphanès, dont il étoit fils. Il eft appellé dans fes médailles ОEOПatop eyepreteɛ, Theopator, parce que fon pere palloit pour un dieu : Evergétes, parce qu'il étoit bienfaifant. Démétrius arme contre Alexandre, eft défait & tué.

Alexandre ravage la Syrie. Prolomée Philometor & Démétrius viennent au-devant de lui. Prolomée eft bleffé dans le combat: Alexandre peu de jours après eft tué par les fiens, ayant regné cinq ans ; & Prolomée ayant vu la tête

meurt.

12. 3858. Démetrius II, Nicator étant enfin feul roi de Syrie, laiffe la Judée paifible. Jonathas attaque la fortereffe de Jerufalem. Démétrius le fait venir pour fe faire rendre compte de cette action. Jonathas fait toujours continuer le fiége, & appaife Démétrius par fes préfens.

3859. Déniétrius Nicator ayant renvoyé fes vieilles troupes comme n'en ayant plus befoin, Tryphon en prit occafion pour faire roi le petit Antiochus, furnommé le Dieu, fils

d'Alexandre. Il tâche d'avoir Jonathas pour ami, qui lui rend de grands fervices.

Antiochus VI, le Dieu, Epiphanès. Il eft nommé dans fes médailles ΘΕΟΣ ΕΠΙΦΑΝΗΣ ΝΙΚΗΦΟΡΟΣ, parce qu'il éroit petit-fils d'Antiochus IV, qui fe difoit dieu vifible. Et pour fe diftinguer de fon ayeul, il ajouta à fon nom le mot de Nicéphore, qui veut dire vainqueur, qu'il prit après avoir vaincu & mis en fuite Démétrius, & s'être rendu maître. d'Antioche. Il y en a qui ne le comptent point parmi les rois de Syrie, parce que de fon vivant Démétrius regna fur la plus grande partie de la Syrie. Cependant fes médailles lui donnent le nom de roi. Il a regné environ deux ans. Tryphon voulant enfuite être roi lui-même, au lieu du jeune Antiochus, & craignant Jonathas, le furprend & le tue. Simon eft élu en fa place, tant pour commander l'armée que pour être fouverain pontife. Il bat fouvent Thryphon, qui tue Antiochus le Dieu.

Tryphon ufurpateur : il eft nommé dans fes médailles ΑΥΤΟΚΡΑΤΩΡ, qui fignifie empereur.

3865. Démetrius entre avec les gens dans la Médie, pour fe fortifier contre Tryphon. Il eft pris par le général de l'armée du roi de Perfe & de Médie.

Les foldats fe rendent à Cléopatre femme de Démétrius, qui fe donne elle-même & fon armée à fon frere Antiochus Sidérès.

Antiochus VII, Sidétès, ou Evergétes, fait amitié avec Simon, la rompt honteusement, envoyant contre lui Cendébéus, pendant qu'il s'attache à pourfuivre Tryphon. Sidétès fignifie challeur. Tryphon fe retire dans Apamée, où il eft alliégé, pris & tué.

3369. Simon, déja caffé de vieilleffe, envoye ses enfans contre Cendébéüs ; ils le battent. Ce qui ne fert qu'à exciter la jaloufie de Ptolomée fon gendre contre le pere & les enfans. Il fait tuer le pere & les deux fils dans un feftin, où il les avoit invités.

3873. La huitième année du regne d'Antiochus Sidétès, il y eut un tremblement de terre à Antioche, dans la Syrie, fur les dix heures du matin, le vingt-un de février.

3874. Antiochus périt avec fon armée dans la Parthie après avoir régné neuf ans. Son frere Démétrius remonte fur le trône. Démétrius Nicator regne de rechef après fon retour chez les Parthes, où il étoit prifonnier. Phraates, roi des Parthes, le renvoye dans la Syrie; mais il devint, par fon orgueil, infupportable aux foldats & à tous les sujets, qui proclamerent un autre roi.

3875. Alexandre II, Zebine, fils d'un marchand, est choili pour roi.

3877. Démétrius vaincu, abandonné de fes amis, odieux à tout le monde, fuyant de tout côté, eft alfalliné en entranc dans un navire.

17. Séleucus V, fils de Démétrius Nicator, prit le diadême comme légitime héritier des états de fon pere; mais comme il n'avoit pas affez confulté fa mere Cléopatre, elle le tua, peut-être de crainte qu'il ne vengeât la mort de fon pere, dont cette méchante princelle étoit coupable. Zebine oublie fon bienfaiteur Ptolomée Physcon,qui l'avoit élevé à la royauté. Ptolomée, pour s'en venger, excite contre lui Antiochus le Gryphon, & le fait mourir quand les voleurs le lui amenent.

Antiochus VIII, Gryphon, frere cadet de Séleucus, regne huit ans fort heureufement, & toute la Syrie eft dans une grande tranquillité. Juftin dit qu'on le nommoit Gryphon à caufe qu'il avoit le nez crochu. On ne trouve fur les médail les que le furnom d'Epiphanès. Sa mere Cléopatre, fâchée des prospérités de fon fils, lui préfente, au retour de la guerre qu'il venoit de finir avec fuccès contre Zebine, un verre plein de poifon. Il s'excufe par civilité, fa mere le preffe de boire. Il lui déclare qu'il eft informé de fa mauvaife volonté, & qu'elle ne peut mieux s'en juflifier qu'en buvant elle-même ce qu'elle lui offroit, ainfi elle fut forcée de boire ce qu'elle avoit préparé pour fon fils; de cette forte périt cette femme fi funefte à la maifon des Séleucides. Cette Cléopatre étoit fille de Ptolomée Philométor, roi d'Egypte. Elle cur trois maris, & tous trois de Syrie, dont elle cut quatre fils, qui furent pareillement rois de Syrie tous quatre. Elle époufa premierement Alexandre Theopator, dont elle eut Antiochus VI, furnommé Dieu Nicéphore. Seconde. ment elle fat femme de Démétrius II, Nicator, dont elle eut Séleucus V, & Antiochus VIII. Enfin elle fut mariée à Antiochus VII. Evergétes de qui elle eut Antiochus IX, furnommé Philopater ou de Cyzique.

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3890. Antiochus de Cyzique déclare la guerre à Gryphon fon frere, qui le défait.

3892. Antiochus IX de Cyzique, ou Philopator, défait à fon tour Gryphon, qui s'enfuit, & qui eft dépouillé du ro yaume.

Antiochus, devenu roi, fe tourne du côté des plaifirs & de la débauche; il ne pratique que des comédiens, des boufons, des bâteleurs. Il s'applique lui-même très-férieufement à faire danfer des marionnettes. H réuffit d'une maniere furprenante dans les mathématiques; il fait par cet art des oifeaux qui marchent & qui volent.

3907. Séleucus VI, Epiphanès Nicator, fils d'Antiochus Gryphon, après la mort de fon pere, regne fur la partie de la Syrie, dont il étoit maître.

3908. Séleucus, ayant affemblé des troupes, déclare la guerre à fon oncle Antiochus de Cyzique. Le combat fe doune, Antiochus eft vaincu, fon cheval l'emporte dans le camp des ennemis; de peur de tomber vif entre leurs mains, il fe tue, ayant regné dix-huit ans. Séleucus regne feul.

3909. Antiochus X le Pieux, fils d'Antiochus le Cyzicénien. Les Syriens lui donnerent le furnom d'EYEEBHE DIAONATOP, à cause de sa piété, & parce qu'il déclara la guere à fon oncle Séleucus, pour venger la mort de fon pere Antiochus de Cyzique.

Antiochus Eufébes prend le diadême à Arade, défait fon oncle Séleucus, & le chaffe de toute la Syrie.

Séleucus s'enfuit dans la Cilicie. Il eft reçu par les Mopféates, qui réduits au défespoir par les tributs énormes qu'il en exige, le brulent dans fon palais avec tous fes amis. 3910. Antiochus XI, Epiphanès Philadelphe ou Didyme: ΕΠΙΦΑΝΗΣ, Gignife illuftre, éclatant ; ΦΙΛΑΔΕΛΦΟΣ, caufe de fa grande affection pour les freres, AIAYMOƐ, parce qu'il étoit frere jumeau de Philippe, qui lui fuccéda. Cet Antiochus, qui étoit frere de Séleucus VI, fe joint pour venger la mort de Séleucus à Philippe fon frere jumeau. Ils affiégent & prennent de force Mopfuefte, qu'ils ruinent. Antiochus le Pieux vient qui les défait. Antiochus XI fe noye dans une riviere en fuyant.

3911. Philippe III, fils d'Antiochus VIII. Gryphon fuccéde à fon frere noyé. Il a regné fur une partie de la Syrie, pendant qu'Antiochus le Pieux regnoit fur les reftes. Antiochus le Pieux & Philippe fe font la guerre, il y a beaucoup de fang répandu de part, & d'autre, fans qu'il y ait rien de décidé.

3912. Démétrius III, Eucérus, quatrième fils d'Antiochus Gryphon, eft élevé fur le trône de Damas par Ptolomée Lathurus. Antiochus le Pieux s'oppose à ce nouveau roi, fecouru des troupes de fon frere Philippe.

Philippe & Démetrius Eucérus, tous deux fils de Gryphon, font maîtres du royaume de Syrie.

3917. Démetrius eft pris par les Parthes; alors fon cinquiéme frere, dernier fils d'Antiochus Epiphanès ou Gryphon, fe fait roi à Damas.

Antiochus XI, Denys ne regne que deux ans, ayant été vaincu par les Arabes, il fut tué, pendant qu'Antiochus le Pieux & Philippe fe faifoient une cruelle guerre. Ainfi durant ces dernieres années les reftes de la maifon des Séleucides périrent dans ces différentes guerres.

3920. Les Syriens, ennuyés de tous ces défordres, appellent Tigranes roi d'Arménie, & fe foumettent à fa domination.

Tigranes regne fix ans fur la Syrie, après avoir mis en fuite les deux rois.

3938. Tigranes, effrayé par la vûe de Pompée, quitte le diadême, & fe rend à lui. Pompée, touché de compasfion, lui remet le diadême fur la tête, & le rétablit en Arménie, à condition de céder la Syrie & la Cappadoce.

3932. Antiochus l'Afiatique & fon frere Séleucus, tous deux fils du roi Antiochus le Pieux, regnent fur une partie de la Syrie, dont Tigranes n'avoit pu fe rendre maître. Ils vont à Rome demander le royaume d'Egypte, qui appartenoit à Sélene leur mere, & à eux aufli ; ils follicitent durant deux ans.

3934. Tigranes fait mourir en prifon Sélene, furnommée Cléopatre, dont le fils Antiochus l'Afiatique le voit dépouillé par cette mort du droit que fa mere lui donnoit fur le royaume d'Egypte, & de ce qu'il poffédoit avec elle dans la Syrie.

3941. Pompée, vainqueur de l'Orient, dépouille Antiochus l'Afiatique du royaume de Syrie, & ne lui laiffe' que la Comagène. Ainfi le royaume de Syrie devint une province romaine.

3935. Tigranes eft battu par Lucullus, conful romain qui avoit le gouvernement de la province de la Cilicie. Antiochus XII, l'Afiatique, prend occafion de la guerre qui étoit entre Tigranes & les Romains, pour se mettre en poffeflion du royaume de Syrie.

Les Sarrafins fe rendirent maîtres de la Syrie dans le feptiéme & le huitiéme fiécle, & les chrétiens la leur enleverent fous Godefroi de Bouillon. Les Sarrafins y revinrent, & laifferent la Syrie aux Sultans d'Egypte, à qui les Turcs l'enleverent.

Ptolomée, l. 5, c. 15, divife la Syrie en plufieurs par. ties; voici fa divifion:

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