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RHABDICENA. Voyez ZABDICENA.

RHABDIOS, Procope, Edif. 1. 2, c. 4, de la traduct. de Cousin, dit: Lorsque l'on va de Dara en Perse, on a à main gauche, un pays par où, ni les chevaux, ni les chariots, ne peuvent paffer. Il contient deux journées de chemin, & le termine à un lieu, nommé Rhabdios ou Rhabdion, qui est entrecoupé de précipices. Je fus étonné, ajoute Procope, la premiere fois que je le vis, & je demanque je dai aux habitans, pourquoi les Romains en étoient maîtres, vû qu'il étoit pressé des deux côtés par les terres des Perses ? Ils me répondirent que les Perses à qui il appartenoit, l'avoient autrefois donné à un empereur, en échange de Martiropole, qui est un bourg, où il y a un grand vignoble. Pour Rhabdios, il est assis sur des roches fort hautes & fort escarpées, au bas desquelles est un champ de grande étendue que l'on appelle le champ des Romains, parce qu'il leur appartient, quoiqu'il soit au milieu des terres des Perses. Il est extrêmement fertile en toutes fortes de fruits. Il y avoit dans la Perse une ville fort célébre, nommée SISAURANE, que Justinien avoit prise & rasée, & d'où il avoit emmené force gens de cavalerie, avec Blescane qui les commandoit. Elle étoit à deux journées de Dara, & à trois milles de Rhabdios. Comme cet endroit étoit fort inconnu, & n'étoit gardé d'aucune garnison romaine, les paysans qui cultivoient le champ dont il vient d'être parlé, payoient aux Perses cinquante écus d'or de contribution pour s'exempter du pillage, outre le tribut ordinaire qu'ils devoient à l'empereur. Ce prince rendit leur condition plus heureuse, en faisant clore Rhabdios avec une muraille, qui fut bâtie sur le haut de la montagne, & qui acheva avec l'avantage de P'affiette, de rendre le lieu inaccessible. Mais comme il n'y avoit point d'eau, & qu'on ne pouvoit trouver de sources fur la cime des rochers, Justinien fit tailler des réservoirs & des cîternes dans le roc, & ôta par ce moyen aux Perses l'espérance de réduire les habitans par la foif.

RHABII, peuples de la Libye intérieure, selon Prolomée, l. 4, c. 6.

RHABON. Ptolomée, 1.3,0.8, marque un fleuve de ce nom dans la Dace, & dans lequel se rendoit le fleuve Sargetis. Cette riviere ne peut être que le Marisch, dans lequel le jette la riviere de Strel, qu'on fait être l'ancienne Sargetia.

RHACALANI, peuples de la Sarmatie Européenne. Ptolomée, 1.3, 6.9, les place entre les Amaxobii & les Roxolani. Au lieu de Rhacalani, le manuscrit de la bibliothéque palatine porte Reucalani.

RHACATÆ, peuples de la Germanie. Ptolomée dit, qu'ils habitoient au voisinage des Teracatria, aux environs de la Bohême & du Danube. Le manuscrit de la bibliothéque palatine lit Racate pour Rhacata.

RHACCATH. Voyez RHECHATH.

RHACELUS, ville de la Macédoine, selon Etienne le géographe. Lycophron & Ifacius lisent Rhæcelum pour Rhacelus. Cette ville étoit voisine du mont Ciffius. * Ortelius, Thefaur.

RHACHIA. Polybe, 1.5, nomme ainsi une branche des monts-Pyrénées, qui formoit un promontoire fur la mer Méditerranée.

RHACHLEMA, ville de la province de Tyr, selon Ortelius, Thefaur. qui cite le cinquiéme concile de Constantinople.

le géographe donne à la

RHACHUSII, peuples de l'Inde, en-deçà du Gange. Arrien dans son périple de la mer Erythrée, p. 27, les met dans les terres du côté de Barygaza. RHACOLA, nom qu'Etienne le ville Gerania de Thrace. Voyez GERANIA. RHACUS. Voyez RHAUCUS. RHADATA, ville d'Ethiopie, sous l'Egypte, selon Pline, l. 6, c, 29, qui dit qu'on y adoroit un chat d'or.

RHADI. Voyez JADI.

RHADICENA. Voyez ZABDICENA.

RHAEBA, ville de l'Hibernie. Ptolomée, 1.2, c. 2, la place dans la partie orientale de l'ifle, mais dans les terres, entre Regia & Laberus. Quelques exemplaires portent Bama, & d'autres Reba. Cambden croit que c'est présentement RHEBAN, bourgade du comté de Keens.

RHÆCELUM. Voyez RHAGELUS.

RHÆCI OU ROECI, anciens peuples d'Italie. Strabon, 1.5, p. 231, les met au nombre des peuples dont le pays fut appellé Latium, après qu'ils curent été fubjugués.

RHÆDA, ville de l'Arabie heureuse. Ptolomée, l. 6, c. 7, la marque dans les terres, entre Ara-Regia & Benum.

RHÆDESTOPANIUM, nom d'une ville ou d'un lieu, felon Ortelius, Thefaur. qui cite Curopalate. Il croit que ce sont deux mots, & qu'il faut écrire RHADESTOPANIUM.

RHÆEPTA, lieu fortifié dans l'Arabie. C'est Joseph, Antiq. l. 16, C. 14, qui en parle.

RHÆPLUTÆ, peuples de l'Arachofie. Ptolomée, l. 6, c. 20, dit qu'ils étoient voisins des Sydri, & des Eorites. Au lieu de Rhaplute, le manuscrit de la bibliotheque palatine lit ROPLUTA.

RHÆSANA, ville de la Mésopotamie. Elle est placée par Ptolomée, 1.5, c. 18, entre Aphadana & Peliala. Le manuscrit de la bibliothéque palatine porte Rhefena pour Rhasana. Selon d'anciennes médailles, cette ville est appellée Septimia Colonia Rhesanenfium. Elle étoit épiscopale, car son évêque Antiochus souscrivit au concile de Nicée tenu l'an 325. * Harduin, Collect. conc. t. 1,

p. 315.

RHÆSAPHA. Voyez RHESAPHA.

RHÆTENI, peuples de l'Arabie Pétrée. Ils habitoient, felon Prolomée, 1.5, c. 17, près des montagnes de l'Arabie heureuse. Le manuscrit de la bibliothéque palatine écrit Ratheni pour Ratheni. RHÆTI. Voyez RHÆTIA.

RHÆTIA, RATIA OU ROETIA, contrée d'Europe, dans les Alpes, qui s'étendoit en deçà & au delà de ces montagnes, selon Strabon & Pline. L'ortographe la plus commune est la premiere. C'est celle que suivent entr'autres Strabon, Ptolomée & Dion Caffius. Les habitans de cette contrée sont connus sous le nom de Rhati, Rati ou Roeti. Ils étoient originaires de la Toscane : ils allérent s'établir dans les Alpes, sous la conduite de Rhætus, & ils s'appellerent Rhati, du nom de leur chef. C'est ce que nous apprend Justin, 1. 20, c. 5, Pline, 1.3, 6. 20, & Etienne le géographe. La plupart des anciennes inscriptions latines qui se trouvent dans le pays, écrivent les mots Rhetia & Rhati sans aspiration.

,

La Rhétie peut être considérée comme distincte & féparée de la Vindelicie, ou comme une province composée de la Rhétie propre & de la Vindelicie. Il y a des exemples de l'une & de l'autre dénomination. Suétone, c. 21, dit qu'Auguste domta la Rhétie & les Vindeliciens. Velleius Paterculus, 1. 2, c. 39, écrit la même chose. Ainsi ces deux historiens diftinguent la Rhétie de la Vindelicie. Cependant Tacite, c. 41, parlant dans sa Germanie de la ville Augusta Vindelicorum, l'appelle splendidissima Rhatia provincia colonia, & renferme sous le nom de Rhétie, non-feulement la Rhétie proprement dite mais encore la Vindelicie, sans doute parce que ces deux provinces étoient soumises au même président. Lorsqu'on établit une nouvelle division des provinces, la Rhétie propre fut appellée premiere Rhétie, & on nomma la Vindelicie seconde Rhétie. Coire, selon Velser, fut capitale de la premiere, & Augsbourg, la capitale de la derniere. Ce même auteur, Rer. Boi. l. 3, p. 91, & Rer. Aug. 1.6, p. 298, conjecture que la division de ces deux Rhéties fut faite par l'Empereur Hadrien, ou du moins par son successeur. Il se fonde sur ce que Julius Capitolinus dit que Pertinax enleva aux ennemis les Rhéties & le Norique. La preuve n'est pas néanmoins bien concluante. Julius Capitolinus écrivoit sous Dioclétien l'auteur de la multiplication des provinces, & il pouvoit parler comme on parloit communément de son tems. En effet, on ne trouveroit pas aisément, avant le regne de Dioclétien, une division de ces provinces en premiere & feconde, quoiqu'on en puisse trouver un grand nombre divisées en supérieure & inférieure; mais on n'a aucun monument ancien qui fasse mention de cette division par rapport à la Rhétie, pas même de Ptolomée, qui a vêcu depuis le regne d'Hadrien. Il n'est parlé de Rhétie premiere & feconde, que dans les notices de l'Empire, & dans Paul Diacre, Longobard. 1. 2, c. 15. A l'égard du mot Rhetia, outre Junius Capitolinus, Vopiscus & Ammien Marcellin l'ont employé au pluriel.

Les bornes de la Rhétie propre prenoient depuis le Rhin jusqu'aux Alpes Noriques. C'étoit la longueur de cette contrée: fa largeur étoit depuis l'Italie jusqu'à la Kij

Tome V.

1

Vindelicie. Pline, 1.3, 6.20, met plusieurs peuples dans
la Rhétie, mais dont les noms nous font pour la plu-
part inconnus. Voici les villes que Ptolomée donne aux
Rheti.

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RHÆTZUNS, Rhatium Caftrum, château du pays des
Grifons, dans la Ligue hante ou grife, sous la commu-
nauté de Flims. C'est un château fort & ancien, avec
un village situé à l'extrémité d'une vallée nommée Dom-
lesch, un peu au-dessus de l'endroit où les deux branches
du Rhin se joignent. On tient que cette place est l'une des
plus anciennes qu'il y ait dans les Grifons, & qu'elle
fut fondée par Rhætus, chef des Toscans, qui, étant chas-
sés de leur pays natal par les Gaulois, se retirerent dans
ces lieux sauvages. C'est une belle terre, qui a toujours
eu ses seigneurs particuliers avec titre de barons : la fa-
mille la plus ancienne de ses seigneurs, dont on ait con-
noissance, fut éteinte il y a plus de trois fiécles. L'an 1549
l'empereur Ferdinand I acheta cette terre pour le prix de
sept mille gouldes, & la revendit ensuite pour quatorze
mille à Jean Planta, dont les descendans l'ont possédée
après lui. Cette terre comprend Rhætzuns, Bonadutz, qui
est au-dessous dans l'angle que font les deux Rhins, Ama-
des & quelques hamaux. * Etat & Dél. de la Suisse, t.
4, p. 21.

RHAGA. Voyez RAGEIA.
RHAGAURA, ville de l'Arie, selon Ptolomée, l. 6,
c. 17, qui la marque entre Siphare & Zamuehana. Au
lieu de Rhagaura, le manuscrit de la bibliothéque pala-
tine porte Rhaugara.

RHAGE, ville de la grande Bretagne: Ptolomée, l.
2, c. 3, la donne aux Coritains. Voyez RATAS.

RHAGEA, ville de la Parthie: Ptolomée, 1.6,0.5, la place auprès d'Appha.

1. RHAGES, ville de Macédoine, sur le bord du fleuve
Pénée: Tite-Live, 132, c.15, qui en parle, dit qu'elle
étoit presque à dix milles de Lariffe. Mais Gronovius a
remarqué qu'il y avoit faute dans cet endroit, & a fait
voir qu'au lieu de Inde Rhagem est profectus, il falloit lire
Inde Atracem est profectus. I.'édition de le Clerc lit aussi
Athracem au lieu de Rhagem.

2. RHAGES. Voyez RAGEIA.
RHAGIA, ville de la Babylonie, selon Ptolomée, l.
5,6. 20, qui la place vers l'Arabie heureuse, entre Jamba
& Chiriphe.

RHAGIANA, ville de la Gédrosie, près du port des
femmes. Au lieu de Rhagiana le grec porte Rapaua.
RHAGMA. Voyez CARMANIE.

RHAMANITÆ, peuples de l'Arabie heureuse, à ce qu'il paroît par un passage de Strabon, l. 16, p. 782, qui nomme leur ville MARSYABA. Ce font les Rabanita de Ptolomée; mais les interprétes de ce dernier lisent Arabanita pour. Rabanita.

RHAMATHA. Voyez RAMOтн.

RHAMBACIA, bourgade de la Gedrosie, au voisinage de l'embouchure du fleuve Indus. Arrien, dans son expédition d'Alexandre, 1.6, n. 21, donne ce bourg aux Orites, & en fait un lieu considérable. Quelques exemplaires portent simplement Rambacia sans aspiration. RHAMBÆI; Strabon, 1. 16, p. 753, donne ce nom à des Arabes Nomades vers l'Euphrate.

RHAMIDAVA, ville de la Dacie, selon Ptolomée, l. 3, c. 8, qui la marque entre Comidava & Pirum. Le ma

nuscrit de la bibliothéque palatine porte Rhamidana pour Rhamidava. Le nom moderne est Repieza, à ce que dit Ortelius, Thes. qui cite la république romaine de Lazius, 1. 12, fect. 2, 6. 1.

RHAMITHA. Etienne le géographe dit qu'on donnoit anciennement ce nom à la ville de Laodicée.

RHAMNÆ, peuples de la Gédrosie: Ptolomée, l. 6, c. 21, dit qu'ils habitoient sur le bord du fleuve Indus, près de Parisene. Voyez SIRAMNA.

RAMNEI, peuples de l'Arabie heureuse, selon Pline, 1.6, 6. 28. Le pere Hardouin lit RHADAMEI pour RHAMNAI. On croit que ces peuples tiroient leur origine de Rhadamanthe, frere de Minos.

RHAMNUS, Bourg de l'Attique, sur le bord de l'Euripe, dans la tribu Æantide, selon Strabon, 1. 9, Pline, 1.4,6.7, & divers autres anciens auteurs. Paufanias, Attic. c.33, dit que ce bourg étoit à soixante stades de Marathon du côté du septentrion. Spon, Voy. t. 2, p. 184, dit que le nom moderne est Tauro-Castro on Ebrao-Castro. Cent pas au-dessus, ajoute-t-il, sont les débris du temple de la déesse Nemesis. Ce temple étoit carré, & avoit quantité de colonnes de marbre, dont il ne reste que les pièces. Il étoit fameux dans toute la Gréce, & Phidias l'avoit rendu encore plus recommandable par la statue de Nemesis qu'il y fit. Strabon dit que c'étoit Agoracritus Parien qui l'avoit faite; mais que cet ouvrage ne cédoit point à ceux de Phidias. Pour ce qui est de la montagne & de la grote de Pan, dont les anciens difoient tant de merveilles, on ne les diftingue point aujourd'hui.

RHAMNUSIUS, montagne dont fait mention Vibius Sequester, de montib. p. 145, où on lit Rhamnusius Scodra. Un manuscrit porte Rhamnufium Scorde.

RHAMYDITÆ, ancien peuple de l'Arabie heureuse, selon Ptolomée, l. 6, c. 7.

RHANDÆ, peuples de la Drangiane: Ptolomée les pla. ce aux confins de l'Arie. Au lieu de Rhanda, ses interprétes lisent Daranda.

RHANDAMARCOTTA, ville de l'Inde, au-delà du
Gange, felon Ptolomée, l. 7, c. 2.
RHAPHAIM. Voyez RAPHAÏM.

RHAPHANEÆ, ville de Syrie, dans la Cassiotide, fea lon Ptolomée, 1. 5, c. 15, & Etienne le géographe. Le premier la place entre Epiphania & Antaradus.

RHAPHIA. Voyez RAPHIA.

RHAPPHA, ville de l'Inde, au-delà du Gange. Prolomée, l. 7, c. 2, la donne aux Gangani. RHAPSA, ville méditerranée de la Médie, selon Prolomée, l. 6, 6. 2.

RHAPSES, peuples de la Perside. Ptolomée, 1.6, 6. 4, dit qu'ils font au midi de la Parætacène.

RHAPTE. Etienne le géographe donne ce nom à la métropole des Ethiopiens, & la place auprès d'un fleuve nommé Raptus. Voyez RAPTUS. RHAPTUM. Voyez RAPTUS. RHAPTUS. Voyez RHAPTE.

RHARENTUS, ville d'Italie : c'est Etienne le géographe qui en fait mention.

RHARIUM, champ de l'Attique, dans l'Eleusine, selon Etienne le géographe: ce champ est nommé RARIA terra & Rarius campus par Paufanias, 1. 1,6.38, & par Plutarque. Il étoit consacré à la déesse Cérès, & les Athéniens en regardoient la culture comme un point de religion.

RHATACENSII, peuples de la Dace. Ptolomée, L. 3, c. 8, les met avec les Predavenfii & les Caucoenfii, au midi des Anarti, des Teurisci & des Ciftoboci. Ortelius, Thefaur. qui cite Lazius, dit que dans le pays que ces peuples habitoient, il y a encore un lieu nommé RETEK.

RHATENI. Voyez RHATHENI. RHATINI, peuples de l'Arabie heureuse, selon Prolomée, qui les place avec les Tappharita, près des Homerites. Le manuscrit de la bibliothéque palatine écrit RHATINE pour RHATINI.

Ptolomée, 1.6, c. 7, fait mention, il est vrai, d'un peuple de l'Arabie heureuse qu'il nomme Rhatini; mais il ne parle pas des Tappharitæ ni des Homerites. Il place les Rhatini entre les Tappharita & les Maphorita.

RHATOMAGUS. Voyez ROUEN. RHATOSTATYBIUS, fleuve de la grande Bretagne. Son embouchure est placée par Ptolomée, 1.2, 6.3, RHEBAS, fleuve de la Bithynie. Il a sa source au mont Olympe, & fon embouchure dans le Pont-Euxin, près de celle du fleuve Psillis. Arrien dans son périple du Pont-Euxin, p. 13, dit qu'en allant par eau du temple de Jupiter Urien, & prenant à la droite, on trouve le fleuve Rhebas, qui en est éloigné de quatre-vingt-dix stades; & que de l'embouchure de ce fleuve à Acra Melana, il y avoit cent cinquante stades. Le périple de Scylax, p. 34, met le fleuve Rhebas dans le même endroit, quoiqu'il ne marque pas le nombre des stades; & le périple de Marcien d'Heraclée, P. 69, s'accorde avec celui d'Arrien, tant pour la position entre le temple de Jupiter Urien, & le promontoire de Me-3. RHEGIUM OU REGION, lieu de Thrace, au voi

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RHAUGARA. Voyez RHAGAURA, RHAVIUM, fleuve de l'Hibernie. Son embouchure est placée par Ptolomée, 1.2, c. 2, entre le promontoire Boreum & la ville Nagnata. Cambden croit qu'il faut lire Banium au lieu de Rhavium, & que le nom moderne est Banny.

RHAUNATHI, village de l'Arabie heureuse. Prolomée, 1.6, 6.7, le marque sur le golfe arabique, entre la ville Phænicum, & l'extrémité du Chersonnése.

RHAURARIS selon Strabon, ARAURIUS selon Ptolomée, & ARAURARIS selon Pomponius Mela, fleuve de la Gaule narbonnoise. Le nom moderne est ERHAUD. Voyez ce mot & ARAURARIS.

KHAUZIUM, métropole de la Dalmatie, selon Ortelius, Thes. qui cite Cédrene & Curopalate, & foupçonne que ce pourroit être aujourd'hui la ville de Raguse. RHAX. Voyez Raz.

RHAZUNDA, ville de Médie: Ptolomée, l. 6, c. 2, la place dans les terres entre Sanais & Veneca: si on en croit Lazius, elle se nomme présentement RHEMEN.

RHE, lieu au voisinage de l'Arménie, selon Cédrene & Curopalate, cités par Ortelius, Thefaur.

RHEA. Ptolomée, 1.6, 6. 10, donne ce nom à une ville de la Margiane.

RHEÆ, MONS, en grec Γείης "Όρος; montagne de l'Asie mineure, dans la Troade, selon Strabon, 1. 13, P. 589.

RHEÆ-SEDES, coline, dans la Thébaïde de Bœotie : C'est Polyænus, Strat. l. 2, c. 12, qui en parle. RHEÆ-SINUS, golfe aux environs de la mer Ionienne, selon Ortelius, Thes. qui cite Eschyle, in Prometheo.

RHEBA. Voyez RHÆBA.

Strabon, 1. 13, p. 602, fon nom étoit Rhocites. A la vérité on n'en voit plus aucune trace, & il n'y en avoit plus même du tems de Pline. * Ortelius, Thef.

RHECHATH, RECHATH OU RACHATH, ville de la Palestine. Elle se trouve dans le partage de la tribu de Nephtali; & c'étoit une des villes qui font dites très-fortes. * Jo fué, 19, 35.

RHECENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. Dans les canons du concile de Carthage, on trouve un certain Cresconius, qualifié episcopus Rhecenfis. Il s'étoit emparé de l'église de Recena. * Ortelius, Thesaur.

:

RHECHIUS, fleuve de Grece, selon Ortelius qui cite Procope, Edif. l. 4, c. 3. Cousin, dans sa traduction, nomme ce fleuve REGIUS. Ce fleuve, selon Procope, coule affez près de Thessalonique, où, après avoir arrofé un terroir fort fertile, il se décharge dans la mer. Son cours est calme & paisible: fon eau est bonne à boire. Les bords font couverts d'agréables pâturages; mais le pays avec tous ces avantages étoit exposé aux courses des ennemis, n'ayant aucun fort dans l'espace de quarante milles. C'est pourquoi Justinien en fit bâtir un à l'embouchure de ce fleuve, & il le nomma Artémise.

RHECHOBOTH. Voyez Roноовотн.

RHEDA Ou RHEIDE, petite ville d'Allemagne, en Westphalie, dans l'évêché de Munster, sur la riviere d'Ems, près de Wydenbruck & de Ritberg. Il y a un beau château avec seigneurie. Quelques - uns mettent cette ville dans le comté de Tecklenburg. * Zeyler, Topog. Westphal.

RHEDONES, peuples de la Gaule, dans l'Armorique. César, l. 7,6.75, & Ptolomée, 1.2,1.8, en font mention. Sanfon, dans ses remarques sur la carte de l'ancienne Gaule, observe que les Rhedones habitoient les terres, que renferment aujourd'hui les diocèses de Rennes, de faint Malo & de Dol : ces deux derniers ayant été tirés du premier. Leur capitale étoit CONDATE. Voyez REN

NES.

RHEGEDORA, ville de la Cappadoce, selon Ortelius, Thes. qui cite Porphyrogénete.

RHEGENSES. Voyez RHEGIUM. RHEGEPODAUTOS, ville de la Cappadoce. Ortelius en parle d'après Porphyrogénete.

RHEGIANUM, ville de la basse Mæsie: Ptolomée, l. 3, c. 10, dit qu'elle étoit sur le Danube.

RHEGIAS, ville de Syrie, dans la Cyrrhestique, selon Ptolomée, 1.5, 6. 15, qui la marque entre Ariferia & Ruba.

RHEGINA. Voyez REGINA.

RHEGINI. Voyez au mot RHEGIUM, l'article RHEGIUM-JULIUM.

1. RHEGIUM Ou RHEGIUM-JULIUM, ville d'Italie, chez les Brutiens, selon Strabon, 1.6, p. 258, & Ptolomée. Le premier dit que le roi Denys la rasa, que Denys le jeune la rétablit en partie, & l'appella Phabia, & qu'Auguste en fit une colonie romaine. Gabriel Barri dit d'après Joseph, l. 1, c. 7, qu'on la nomma anciennement Aschenaz, & ajoute d'après Denys d'Halicarnasse, qu'Antiochus donna à cette même ville les noms de Neptunia, & de Posidonia. Saint Paul aborda dans cette ville, en allant à Rome, l'an 61 de Jesus-Christ, act. 28, 12, 14. Saint Luc qui étoit dans sa compagnie, n'ayant rien dit des miracles qu'on prétend que faint Paul fit en ce lieu, son silence peut les faire tenir du moins pour fort suspects. Le nom moderne est REGGIO. Voyez ce mot no 1.

lena, que pour le nombre des stades. Ce fleuve est nommé Rhebanus par Orphée, Rhafus par Pline, Rhebacus par Apollonius, & Rhebantia par Denys de Byzance. Pierre Gilles nous apprend, qu'on appelle encore aujourd'ui Ribas; & le Scholiafte d'Apollonius écrit, qu'on donne à ce fleuve le nom de Salmydessus, parce qu'il joint ses eaux avec celles d'un fleuve de ce nom. Ortelius remarque que le Rhebas n'est point le Rhesus d'Homére, Iliad. μ. 20, quoiqu'un certain nombre de modernes ayent confondu ces deux fieuves. Le Rhesus avoit sa source au mont Ida : du tems de

2. RHEGIUM, RHEGIUM LEPIDI, RHEGIUM-LEPIDUM, & fimplement RHEGIUM, ou même REGIUM sans aspiration, ville d'Italie, dans la Gaule Cispadane. Voyez REGGIO, no 2.

sinage de la ville de Constantinople. Ily a, dit Procope Edif. lib. 4, c. 8, dans un fauxbourg de Conftantinople, un fort nommé Strongilon.... Le chemin qui conduit de ce fort à Rhegium, étant haut & bas, & se trouvant rompu par les eaux & par la fange, toutes les fois que les pluyes étoient abondantes, Justinien le fit paver de grosses pierres, & le rendit aise & commode. Il est de la largeur qu'il faut pour passer deux chariots de front. Les pierres font fort dures, fort larges & fort épaisses; & elles sont si bien jointes, qu'il semble que ce ne soit qu'une seule pièce. Il y a, ajoute

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Procope, proche de Rhegium, un lac, où plusieurs rivieres fe déchargent; il s'étend jusqu'à la mer, & n'a avec elle qu'un même rivage, qui est fort battu par ses vagues. Quoique les eaux de la mer & du lac foient enfermées dans un même canal, elles ne laissent pas d'avoir un cours tout contraire. Lorsqu'elles se sont un peu approchées, elles se replient & se retirent, comme fi elles s'impofoient des bornes. Il ya, à l'endroit où elles se joignent, un détroit où l'on ne les peut diftinguer. Le lac ne se décharge pas toujours dans la mer, ni la mer ne remonte pas toujours dans le lac. Lorsqu'après de grandes pluyes, il souffle un vent de midi, le lac avance visiblement vers la mer. Au contraire, lorsqu'il souffle un vent de septentrion, la mer se répand sur le lac, & s'étend fort loin, quoique ce soit dans un espace fort étroit & fort profond, que l'on appelle pour ce sujet Fourmi. Le détroit où la mer & le lac se mêlent, a un pont, où l'on ne pouvoit autrefois passer sans danger, parce que les vagues enlevoient souvent le pont & les hommes qui passoient dessus. Justinien pourvut à la sureté du passage, en faisant batir un pont de pierre, au lieu d'un pont de bois.

4. RHEGIUM. Voyez RIEZ.
1. RHEGMA, lieu de la Cilicie: Strabon, 1. 14,

p. 672, le place à l'embouchure du fleuve Cydnus.

2. RHEGMA, enfoncement ou ance, dans le golfe Perfique, selon Etienne le géographe.

3. RHEGMA, ville de l'Arabie heureuse : Prolomée, 1.6, c. 7, la marque sur la côte du golfe Persique, & dans le pays des Anarites.

RHEGUSCÆ. Voyez RuGUSCI.

RHEIE, en grec fein. Voyez RHEE-MONS. RHEIMS, (Rhemi) ville de France, dans la Champagne, fur la riviere de Vele (Vidula), archevêché & duché-pairie, présidial & université.

Cette ville, l'une des plus anciennes, des plus célébres, des plus belles & des plus grandes du royaume, étoit anciennement la capitale du peuple appellé Rhemi ou Rémois, & fe nommoit Durocortorum. Céfar fait une mention honorable de ces peuples, & dit qu'ils en avoient plusieurs autres sous leur dépendance ou sous leur protection. Du nombre de ces derniers étoient les Carnutes ou les Chartrains. In eorum clientela erant. Les Rémois étoient les plus considérables des Belges, & les Romains les comptoient au rang de leurs plus fidéles alliés dans les Gaules. Lorsque dans la fuite Constantin établit une nouvelle belgique, il en fit Rheims la capitale. Dès avant ce tems, il y avoit dans cette ville un magasin d'armes avec une manufacture où l'on doroit les armes des empereurs; & lorsqu'Auguste fit faire les grands chemins des Gaules, il en fit faire plusieurs qui conduisoient de Rheims dans différentes villes de l'empire. Il en subsiste encore des vestiges confidérables auprès de Rheims, & dans quelques endroits de la province. Cette ville ne fut pas moins célébre sous les rois de France. Clovis s'y fit baptiser avec les principaux de sa nation par faint Remy, qui l'avoit instruit dans la religion chrétienne. Les rois Mérovingiens donnerent dans la suite de grands biens à l'église de Rheims; & cette ville fut une des deux capitales du royaume d'Austrafie. Par le partage des fils de Louis le Débonnaire, elle échut à Charles le Chauve, & devint partie du royaume de Neustrie. Sous les successeurs de ce prince, les archevêques, de Rheims devinrent seigneurs des terres que les rois Mérovingiens avoit données à leur église; & Louis d'Outremer donna la seigneurie & le comté de Rheims à l'archevêque Artaud: mais les comtes de Vermandois qui s'étoient précédemment à diverses reprises emparés de la seigneurie de cette ville, en déposséderent Artaud, & resterent comtes de Rheims jusqu'à Renaud, qui mourut sous le roi Robert. Depuis ce tems, les archevêques ont toujours été seigneurs de la cité, c'est-à-dire de l'ancienne ville, dont on voit encore les portes. La nouvelle, beaucoup plus étendue que l'ancienne, fut fermée de murailles dans le quatorziéme siécle. L'ouvrage, commencé vers 1321, fut achevé sous le roi Jean vers 1360. Louis le jeune & Philippe Auguste donnerent le titre de duc à l'archevêque Guillaume de Champagne, cardinal & frere de la reine Adèle; & confirmerent aux archevêques de Rheims le droit de sacrer & couronner les rois de France, qu'on leur contestoit dans ce siécle-là. Tous les successeurs de Philippe Auguste ont été sacrés à Rheims, hors Henri IV, qui se fit sacrer à Chartres, parce que Rheims étoit dans le parti de la li

gue. Le facre de Philippe Auguste fut le seul où tous les Pairs de France assisterent en personne.

On voit à Rheims plusieurs monumens illustres de son ancienneté. Trois de ses portes retiennent encore les noms de divinité du paganisme. Ce font les portes de Mars, de Cères ou Cérès, & celle di Lumières ou des Lumieres, c'est-à-dire du Soleil. Dans la ville près de la porte de Mars, est un arc de triomphe, que ceux qui prétendent que Jules César fit le premier enceindre la ville de Rheims de murailles, croient avoir été érigé en son honneur par ordre d'Auguste: mais d'autres en trouvent l'architecture plus moderne, & font d'avis qu'il fut construit en l'honneur de Julien, lorsque, revenu de son expédition d'Allemagne, il passa par Rheims pour aller à Paris. Des figures de femmes allées, représentées avec différens attributs de la victoire, témoignent que cet arc fut élevé pout quelque grande victoire remportée par un empereur. II avoit été couvert de terre; mais on l'a déterré depuis jusqu'au milieu de sa hauteur; une de ses arcades en 1595, & les deux autres en 1667. Il est d'ordre corinthien avec des colomne scanelées, & des bas-reliefs dans les voutes. L'arcade du milieu a trente-cinq pieds de haut & quinze de large. On y voir une femme peinte à fresque. Elle tient entre ses bras deux cornes d'abondance, symbole de la fertilité du pays. Quatre enfans, qui font auprès d'elle, marquent les quatre saisons; & les douze mois font représentés par douze autres figures: les deux autres arcades sont de trente pieds de haut & de huit de large. On voit à celle de la droite Remus & Romulus qui têtent une louve, à côté de laquelle sont Faustulus & Aura Laurentia. L'arcade de la gauche offre Leda, qui embrasse Jupiter transformé en cigne, avec un amour qui les éclaire. Cet arc de triomphe servit de porte à la ville jusqu'en 1545, qu'on en bâtit une autre à côté, qui conserve le nom de porte de Mars. Près de là font quelques vestiges d'un ancien château, nommé Forum ou Castrum Cafaris, & l'on voit à deux cents pas de la ville les restes d'un amphithéâtre nommé les Arcives ou mons Arceus. Dans une rue près de l'université, est un autre arc de triomphe autrefois conmposé de trois arcades, dont il n'en reste qu'une. Elle a vingt-cinq pieds de haut, & huit d'épaisseur. Elle est ornée de grandes feuilles d'achante. Deux grosses piles, accompagnées de colomnes cannelées, soutiennent la voûte, au-dessus de laquelle est un platfond quarré avec des bordures de roses gravées à l'antique. Dans le platfond est une Venus toute nue, affife embrassant un triton. Auprès d'eux, est un cupidon les aîles étendues. Cet arc de triomphe servoit autrefois de porte, sous le nom de porte Bafée: mais depuis 1346 que l'on commença d'agrandir la ville, cette porte ne fut plus d'aucun usage.

La ville de Rheims est située dans une plaine, environnée de petites montagnes, à deux ou trois lieues de distance, sur le penchant desquelles il croît d'excellens vins: mais en petite quantité: sur le sommet, il y a quelques bois ou bocages. Les murailles de la ville ont une grande lieue de circuit, & font arrosées en partie par la Vêle qui se décharge dans l'Aine, & quiprend sa source à quatre lieues de Châlons au village de Somme-Vêle.

Rheims étoit autrefois du bailliage royal de Vermandois, dont le bailli, qui n'avoit originairement aucun siége fixe, tenoit ses séances en différens lieux de son reffort, suivant, que le besoin l'exigeoit. François I établit à Rheims le bailliage royal de Vermandois, qu'il démembra de celui de Laon; & ce bailliage, avec ceux de Fimes & d'Eper-> nai, fait aujourd'hui le reffort du présidial de Rheims, créé comme les autres présidiaux en 1551.

On bat monnoye dans cette ville, & la marque est l' S.

L'hôtel - de - ville est très - beau. Il fut bâti en 1630: mais il n'y en a de fait que la moitié.

L'université de cette ville est composée de quatre facultés. Elle fut fondée par l'archevêque Charles, cardinal de Lorraine, & érigée par des bulles de Paul III, & des lettres-patentes de Henri II, données en 1548, & vérifiées au parlement de Paris en 1549. Au-dessus des toits des bâtimens est un croissant, devise de Henri II. Il y a un beau college pour les humanités, la philosophie & la théologie.

Le principal commerce de Rheims est celui des vins, & de différentes fortes de petites étoffes de laines qui s'y fa

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briquent, le pain d'épice est très-célébre; & se transporte dans presque tout le royaume.

Après la bataille de Poitiers où le roi Jean fut fait prifonnier en 1356, Edouard III, roi d'Angleterre, qui se prétendant héritier de la couronne avoit pris le titre de roi de France, vint avec son fils à la tête d'une puissante armée, se présenter devant Rheims pour s'y faire sacrer. Les habitans lui refuserent l'entrée. Il les affiégea: mais ils se défendirent avec tant de courage, sous la conduite de Gaucher de Châtillon leur gouverneur, qu'ils forcerent Edouard de lever le siége le 11 janvier 1360.

En 1461, 1, au commencement du regne de Louis XI, les bourgeois de Rheims se révolterent, parce que ce prince à son sacre leur avoit promis la diminution des impôts, & qu'il ne leur avoit pas tenu parole. Ils se saisirent des registres des collecteurs des gabelles, & les brûlerent au milieu des rues. Collart, seigneur de Mony, eut ordre d'assembler des troupes & d'aller châtier les rebelles. Il fit pour cet effet entrer dans la ville plusieurs foldats déguisés, les uns en paysans, les autres en marchands, qui se saisirent des principaux postes, & faciliterent l'entrée de la ville au reste des troupes. Quatre-vingts bourgeois des plus coupables furent arrêtés & décapités par ordre du roi; ce qui rétablit le calme dans Rheims, & contint d'autres villes prêtes à se révolter.

L'archevêché de Rheims, situé dans la partie septentrionale de la Champagne, est borné au nord par l'évêché de Laon, à l'est par l'archevêché de Trèves, au sud par l'évêché de Châlons, à l'ouest par celui de Soiffons. Son étendue est de vingt-quatre lieues de long sur quatre de large. Il est composé des élections de Rheims & de Rhetel, d'une partie de celles de sainte-Menehould & d'Epernai, & de tous les lieux de la Champagne sujets à la fubvention de Verdun, lesquels ont été mis sous l'intendance de Champagne. Il renferme douze villes, qui font Rheims, Sedan, Mezières, Charleville, Doncheri, Rhetel, Rocroi, Cormici, Mouzon, Epernai, Fimes & Château-Porcion, un grand nombre de gros bourgs, que les géographes nomment villes la plupart; & en tout quatre cents soixante-dix-fept paroisses, avec trois cents soixante-cinq annexes ou fuccursales, divisées en dix-huit doyénés.

L'archevêque est premier duc & pair de France, légatné du saint siège apostolique, & primat de la Gaule belgique. Il a pour fuffragans les évêques de Soiffons, de Laon, de Beauvais, de Châlons, de Noyons, d'Amiens, de Senlis & de Boulogne. On vient de les nommer suivant le rang qu'ils tiennent dans les assemblées de la province, sans égard aux protestations de quelques-uns d'entr'eux, qui reclament contre cet ordre. Les évêchés de Cambray, de Tournay, de Térouanne & d'Arras, dépendoient autrefois de la métropole de Rheims; mais l'évêché de Cambray fut, à la priere de Philippe II, érigé par Paul IV & Pie IV, en archevêché, dont les évêques d'Arras & de Tournay furent faits fuffragans; & l'évêché de Térouanne ne subsistant plus, il ne resta plus à la métropole de Rheims que huit fuffragans de douze qu'elle avoit auparavant. La ville de Cambray ayant passé de la puissance d'Espagne à celle de France; & le feu roi Louis XIV, ayant nommé pour la premiere fois à l'archevêché de Cambray, l'archevêque de Rheims lui demanda la permiffion de poursuivre en cour de Rome la révocation des bulles de ces deux papes, à cause du préjudice que le démembrement faisoit à fon église. Le roi, pour dédommager ce prélat, confentit que l'abbaye de saint Thierri, laquelle est à deux lieues de Rheims, fut unie à perpétuité à l'archevêché, & l'union en fut ordonnée par une bulle d'Innocent XII. Dans le tems que les chapitres des cathédrales avoient le droit d'élire leurs évêques, les archevêques de Rheims avoient celui de nommer leurs fuffragans, les chapitres en différoient l'élection plus de trois mois, à compter du jour de la mort de leurs évêques; & lorsqu'il se trouvoit que les voix des chanoines étoient mi-parties, l'archevêque se déclaroit en faveur de qui il lui plaisoit. On lui portoit les procès-verbaux des élections, qu'il confirmoit, si elles avoient été faites dans les formes, ou qu'il infirmoit si elles n'étoient pas canoniques. C'étoit encore à lui à facrer l'évêque élu, dont il recevoit le ferment d'obéissance; mais de tous ces droits il ne reste plus, depuis le concordat de Léon X & de François I, que celui de recevoir les fermens de tous les fuffragans, qui, quelque

tems après leur sacre, sont tenus de se rendre à Rheinis pour cet effet. L'archevêque couvert & aflis dans un fauteuil à côté de l'autel de son église, reçoit ce ferment, que les suffragans font debout & découverts. L'archevêque de Rheims étoit encore autrefois en possession de visiter les diocèses de tous ses suffragans, d'y accorder des indulgences, & d'y ordonner ce qu'il croyoit être pour le bien de ces diocèses. Tous les chapitres de ces mêmes évêchés, à l'exception de celui de Laon, lui font encore aujourd'hui immédiatement soumis; & il a droit de les corniger & visiter. Sa qualité de primat de la Gaule belgique, eft cause que l'on n'appelle point de son officialité métropolitaine à l'officialité primatiale de Lyon; & que les appellations se portent en cour de Rome.

L'église de Rheims compte jusqu'à présent quatre-vingtseize évêques ou archevêques, parmi lesquels il en est douze reconnus pour saints, douze princes, deux fils de roi, quatre autres princes du sang, onze cardinaux, fix légats du pape & neuf chanceliers de France. Cette église a donné au faint fiége quatre papes, Silvestre II, qui en avoit été archevêque sous le nom de Gerbert; Urbain II, qui en avoit été chanoine; Adrien IV & Adrien V, qui en avoient été archidiacres.

Il y a dans le diocèse de Rheims sept chapitres, vingtquatre abbayes d'hommes ou de filles, plusieurs prieurés conventuels, plus de quarante prieurés simples, deux féa minaires, une université, une chartreuse, une commanderie de l'ordre de saint Jean de Jerufalem, une commanderie de l'ordre de saint Antoine, huit hôpitaux & plusieurs couvens de religieux mendians.

Le principal chapitre est celui de l'église métropolitaine, dédiée à Notre-Dame. Cette église, par sa grandeur & par la délicatesse & la beauté de son architecture, est une des plus belles du royaume. Elle est en dedans œuvre de quatre cents cinquante pieds de long sur quatre-vingt-treize de large. Son élévation est de cent dix pieds, & chaque branche de la croisée est de cinquante pieds dans œuvre. Elle est toute couverte de plomb. On veut qu'elle ait été bâtie avant 406: mais il est probable qu'elle ne le fut que dans le douziéme siécle. S. Nicaise, l'un des évêques de Rheims, souffrit le martyre dans l'ancienne cathédrale, à l'endroit où l'on a mis un ouvrage d'architecture de marbre & de bronze doré. Le portail est très estimé, quoique dans le goût gothique. Au milieu de la nef est un pavé de marbre noir & de pierre blanche, qui représente un labyrinte. Auprès de l'orgue, l'une des meilleures de France, eft une horloge à carillon, laquelle est très-curieuse. Il y a double chœur, séparé par le grand autel ; & le second est terminé par un autel, derriere lequel est un grand tombeau de marbre noir, où sont enterrés le cardinal de Lorraine, le cardinal de Guise & François de Lorraine. Le trésor, lequel est très-riche & très-curieux, renferme un très - grand nombre de reliques. Cette église a de très-belles tapisseries; & les ornemens sont en très-grand nombre & très-riches. Il y en a d'extrêmement anciens, & que l'on prétend avoir été faits dès le tems des premiers évêques. Le chapitre est composé de neuf dignités, soixante-quatre chanoines, quarante-deux chapelains que l'on nomme de l'ancienne congrégation, d'un grand nombre d'autres chapelains de chapelles appellées claustrales, & de plusieurs autres bas officiers, qui sont obligés d'assister au chœur. Les neuf dignités du chapitre, sont le grand-archidiacre, l'archidiacre de Champagne, le prévôt, le doyen, le trésorier, le vidame, l'écolâtre & le pénitencier. Le palais archiepiscopal, qui joint la métropole, est un des plus beaux de France par les ouvrages que l'archevêque Camille le Tellier y a fait faire.

Il y a trois autres chapitres dans la ville, dont le principal est celui de S. Simphorien.

C'étoit autrefois un temple dédié à la déesse Cérès. Sixte, premier évêque de Rheims, le consacra sous le nom des apôtres S. Pierre & S. Paul. L'archevêque Berthauld y établit son siége vers 315; & vers l'an 400, S. Nicaise le transféra dans l'église de Notre-Dame. Cette premiere cathédrale porta dans la suite le nom de S. Simphorien, qu'elle garde encore à présent. Ebal, archevêque de Rheims, y fonda vers 1030, un chapitre, à la tête duquel étoit un prévôt, dont le nom a été changé en celui de doyen. Les chanoines font au nombre de douze. Dans le chœur est un pavé à la mosaïque, qui est très-ancien, & un

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