Images de page
PDF
ePub

Les patrons de la paroiffe font faint Jacques & faint Chris tophe, & le jour de cette fête il y a une foire. RIANS, bourg de France, & marquifat dans la Provence, diocèfe d'Aix. Ce bourg eft chef-lieu d'une vallée, de laquelle dépend la ville de Pertuis. Il a droit de députer aux aflemblées de la province.

RIBA-DE-SELLA, bourg d'Espagne, dans l'Afturie de Santillane, à l'embouchure de la Sella, entre Ablaus & San-Vincente, mais plus près du premier. C'eft un port de mer peu considérable. * Jaillot. Atlas, Délices d'Espa gne, p. 114.

RIBADAVIA, ville d'Espagne, dans la Galice, au confluent du Minho & de la riviere d'Avia. Elle a le titre de comté, mais elle eft moins célébre par cette dignité, que par la bonté de fon vignoble, qui rapporte le meilleur vin de toute l'Espagne. Ribadavia eft divifée en quatre paroiffes. On y compte deux maifons de religieux, un hôpital, & quatre fontaines. Elle a pour armes le foleil & la lune, & fau-deffous un pont à deux arches, dont les piles font en forme de tours. Elle fut peuplée par le roi dom Garcie, fils de dom Ferdinand le grand. Son palais étoit dans l'endroit où l'on voit aujourd'hui la maison des domini

cains.

1. RIBADEO, EO, EU ou MIRANDA, riviere d'Espagne. Elle fépare le royaume de Galice de la principauté des Afturies. Elle a fa fource dans les montagnes, aux confins des royaumes de Galice, & de Léon. Son cours eft du midi oriental au nord occidental. Elle fe jette dans la mer, entre Ribadeo & Caftropol. * Jaillot, Atlas.

2. RIBADEO, ville d'Espagne, dans la Galice, & le dernier port de cette province, du côté de l'orient, à dix lieues de Luarca, fur le bord occidental de la riviere Ribadeo, & près de fon embouchure. Cette petite ville eft fituée fur la pente d'un rocher : le devant aboutit à la mer, & le derriere eft tourné vers la campagne. Son port eft également beau, bon & assuré. Ce n'eft pas une ville fortifiée. Sa fination néanmoins la rend affez forte. Elle a le titre de comté, & appartient aux ducs de Hijaz. L'évêque de Mondoñedo a eu autrefois fon fiége à Ribadeo. * Délices d'Espagne, p. 124.

gon,

RIBAGORZA, comté d'Espagne, au royaume d'Aradu côté de l'orient & du nord. Il s'étend dans ce quartier de pays, le long des frontieres de la Catalogne, dont elle eft féparée par la riviere de Noguera Ribagorzana, ayant quinze lieues de longueur fur fix de largeur. Elle comprend diverfes vallées, favoir celles de Benabarri de Venasque, & d'autres, & s'étend fur trois cents cinquante petites places, comme bourgs & villages, dont la principale et Benabarri ou Benavarri, à l'orient de Caftro, & au fud-eft de Graus. Les autres plus confidérables font Venasque au nord, Tamarit & Sant-Eftevan de Litera à l'extrémité méridionale, entre Monçon & les frontieres de Catalogne. Ce quartier de pays fut enlevé aux Mores de fort bonne heure. Venasque étant place frontiere, on y tient ordinairement garnifon dans un beau château, dont elle eft défen due, où l'on voit de groffes pierres fur les murailles au lieu de canon. On boit là de fort bon vin, & l'on y mange

d'excellentes truites.

De Venasque on continue à côtoyer l'Effera, & à marcher dans les Pyrénées. On voit en paffant, de belles forêts, de hauts & de grands arbres, qui fervent à faire des niâts de navire. Après deux lieues de chemin, on trouve une hôtellerie nommée Hospitalet, où il faut attendre que l'on le trouve vingt-quatre perfonnes ensemble pour pou voir paller. On commence là de nouveau à grimper fur la montagne, par un très-méchant chemin, & l'on arrive au Puerto, Port où lieu de paffage, où l'on quitte l'Espagne pour entrer en France. Ce pallage elt fermé de deux pointes de rochers, qui venant à fe rencontrer, les rendent fi étroit & fi fcabreux, qu'avec une poignée de monde on en peut défendre l'entrée à toute une armée. Quand on regarde du haut en bas, du côté de la France, il ne femble pas poffible d'y descendre; & en effet, la montagne eft fi roide, qu'il a fallu que les hommes y ayent taille un chemin dans le roc. De là l'on compte environ dix lieues jusqu'à Saint-Bertrand de Cominges.

1. RIBAS ou RIBA, village d'Espagne, au royaume de Léon, fur la riviere de Tormes, à la droite, entre Salamanca & Ledesma. C'étoit anciennement un lieu fort peuplé; mais il eft presque désert aujourd'hui. Il y a cepen

.

dant une paroiffe. dant une paroiffe. * Silva, Pobl. de Espána, fol. 47. 2. RIBAS, ville d'Espagne, dans la nouvelle Caftille, au bord de la riviere de Xarama, à trois lieues de Madrid. Guillaume de Ribas de Segovie, capitaine renommé pour fa valeur, fonda ce village en 1100. Les évêques de Se govie en tirerent le revenu jusqu'à l'an 1190. Le roi Alphonfe IX en fit l'acquifition, donnant en échange aux évêques tous les ans cent écus à prendre fur les droits qué l'on percevoit aux portes de la ville de Segovie. Morales dit cependant que dom Alfonfe VIII, roi d'Espagne, l'avoit donné à l'églife de Tolède du tems de l'archevêque don Juan del Caftillo, en 1154. Ribas eft le chef lieu d'un marquifat.

RIBAUDAN, ifle de France, fur la côte de Provence, & l'une de celles qu'on appelle HIERES. On la nommoit anciennement Stuorium. Elle eft fituée entre la côte de Provence & l'ifle Porquerolles. * Taffin, Carte des côtes dé France.

RIBAUPIERRE. Voyez RAPOLFSTEIN.

RIBAUVILLER, en allemand Rapolweiller, eft le cheflieu d'un comté fort ancien, mouvant de l'évêché de Bafle, lequel a été poffédé pendant plufieurs fiécles par l'illuftre famille de Rapolftein, éteinte dans les mâles en 1656. Louis XIV en a donné l'inveftiture au prince Birkenfeld, dont la mere étoit fille du dernier mâle. Il y a trois cents quatre-vingts maisons, cinq cents familles & deux mille deux cents habitans, dont les deux tiers font luthériens. Le magiftrat n'a que deux mille cinq cents livres de revenu.

RIBBESBUTTEL, petit château d'Allemagne, au duché de Brunswic, dans la feigneurie de Gifhorn. Il appartenoit autrefois à une famille très ancienne du même nom. Cette famille étant éteinte, il fut donné à celle de Mandelschlo. * Zeyler, Topogr. ducat. Brunswic, pag.

176.

RIBBLE, riviere d'Angleterre. Elle a fa fource dans le duché d'Yorck, au nord de Gifborn; & elle court du nord oriental au midi occidental. Après avoir traverfé le comté de Lancaftre, elle va fe jetter dans un petit golfe où elle fe perd dans la mer d'Irlande. Elle mouille dans fa courfe Gisborn, g. Sauwley, g. Chatborn, g. Waddington, d. Clethero Caftle, g. Mitton, d. Ribchester, d. Samsburg, g. Koverdale, g. Preston, d. Leahall, g. Les principales rivieres qu'elle reçoit, font: l'Hodder, d. le Colder, g. la Darwen, g. la Sawok, d. Corneille dit mal à propos que cette riviere a fa fource dans le Cumberland; & au lieu de RIBBLE, il écrit Ribbil. * Blaeu, Atlas.

RIBCHESTER, ville d'Angleterre, dans le comté de Lancaftre, fur la riviere de Rible, & que l'on prend pour le Bretennomacum des anciens. Cette ville, qui n'eft pas éloignée de Prefton, paffoit autrefois pour être la plus riche de toute la chrétienté. Il eft certain qu'on a déterré dans fon voifinage tant de monumens d'antiquités romaines, qu'il y a lieu de croire que c'étoit une place d'importance du tems des Romains. * Etat préfent de la GrandeBretagne, t. I, p. 81.

Les anciens n'ont connu aucune ville appellée Bretennomacum, mais Bremetonacum. Quelques uns, il eft vrai ont cru que Ribchefter avoit fuccédé à cette ancienne ville; mais Cambden & Galle, prétendent que c'eft Owerbur row,& que Coccium eft remplacé par Ribchefter.

RIBEMONT ou RIBLEMONT, ville de France, dans la Picardie, diocèfe & élection de Laon. Elle est le fiége d'une prévôté royale, reffortiffante au bailliage. C'eft un gouvernement particulier du gouvernement militaire de Picardie. Riblemont a une coutume particuliere, qui dépend de celle da Vermandois. Cette ville n'a presque qu'une rue: elle eft fituée auprès de la riviere d'Oife, fur une hauteur, au pied de laquelle eft une abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît réformée. Sancti Nicolai de Pratis, ou de Ribodimonte abbatia. Cette abbaye eft dans une belle prairie, d'où on l'appelle auffi SAINT NICOLAS DES PRES. Elle eft à quatre lieues de Creci fur Serre, où elle fut d'abord fondée par Anfelme, comte de Ribemont, en 1083. Ribemont eft dans le Tierarche, entre Guife & la Fère, à quatre lieues de Saint-Quentin.

RIBEYRAC ou SAINT-MARTIN-DE-RIBERAC, bourg de France, dans le Périgord, diocèfe & élection de Pét gueux. C'eft une ancienne baronnie.

RIBEYRA-GRANDE ou SANT-JAGO, ville épiscopale de l'ifle de Sant-Jago, la plus confidérable de celles

i

1

du Cap-Verd, dans la partie occidentale de l'ifle, à trois lieues au nord-oueft de Praya, à l'embouchure de la riviere de Sant-Jago, qui prend fa fource à deux milles de la ville. L'auteur des Voyages de Drake, nous apprend qu'en 1585, lorsque fon héros prit cette ville, elle étoit de forme triangulaire, & firuée dans une vallée fort étroite entre deux montagnes, l'une à l'eft, l'autre à l'oueft, fur lesquelles on avoit fait différentes fortifications pour la fureté de la place. Elle étoit environnée d'un mur, avec un fort fur le rivage. Il y avoit cinquante piéces de canon dans la ville & dans les forts. La cathédrale eft un très-bel édifice. Il y a dans la ville deux couvents, un d'hommes & l'autre de filles. La maifon du gouverneur eft dans un lieu élevé, & domine fur toute la ville, presqu'entierement peuplée de Portugais. L'évêque, qui eft fuffragant de Lisbonne, compte toutes les ifles du CapVerd dans fon diocèfe. Le gouverneur, qui commande au nom du Portugal, étend fa jurisdiction, non-feulement fur les ifles du Cap-Verd; mais encore fur tous les domaines, de cette couronne dans la Haute-Guinée. * Dampierre, vol. 3. Roberts, Voyage aux ifles du Cap-Verd. RIBNICK ou RIBENICK, petite ville d'Allemagne, dans la Siléfie & dans la principauté de Ratibor, proche de Sora.* Zeyler, Topogr. Silefiæ, p. 174.

RIBNIZ ou BIBBENIZ, petite ville d'Allemagne, au duché de Mecklenbourg, à trois milles de Roftock, visà-vis de Damgarden. La riviere de Reckniz, qui tire fa fource d'un lac voifin du village de même nom, paffe entre les villes de Ribniz & de Damgarden, & fépare le duché de Mecklenbourg de la Pomeranie. Il y avoit autrefois à Ribniz un monaftere de filles, fondé en 1319, par Léon de Mecklenbourg, fils de Henri, furnommé de Jerufalem. Plufieurs princeffes de Danemarck & de Mecklenbourg en ont été abbesses. Cette ville fouffrit beaucoup en 1630, de la part des Suédois.

RIBO-DE-AVE ( S. Thirso de) abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, en Portugal, dans la province entre Duero e Minho, entre Porto & Brague, fondée en 770, & rétablie en 927.

RIBUARII. Voyez RIPUARII. RIBUARIUS-PAGUS, bourgade de France, felon Ortelius, qui cite Frodoard, dans la Vie de S. Remy. Le même auteur, dans fa Chronique, place cette bourgade fur la riviere Roer. Son interpréte rend Ribuarius Pagus par

RIBEMONT.

RICA, contrée des états du Turc, en Afie, dans le Diarbekir, felon Corneille, Dict. & Ricaut, Description de l'Emp. Ottoman. On l'appelle communément le BEGLIEBERGLIC DE RICA. Quoique l'étendue en foit affez refferrée, elle ne laiffe pas de renfermer sept fangiacats ou petits gouvernemens, qui font : Ghemasche, Chabur, Dizirebe, Seruck, Diregeck, Benirabue & Ane.

RICCA, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans le comté de Molife, aux confins de la Capitanate & de la Principauté ultérieure. Il y a un château avec titre de principauté. Ce bourg eft dans l'Apennin, au nord de Bénévent. * Magin, Carte du comté de Molife.

RICCAEÆ. Voyez DIANE TEMPLUM.

RICCIA, (la) bourg d'Italie, dans la campagne de Rome, avec un château. Il eft proche d'Albano, à l'orient méridional. C'étoit autrefois une ville épiscopale. Il ne faut confondre ce bourg avec Aricia.* Magin, Carte de la campagne de Rome.

pas

RICEY, nom de trois gros bourgs de France, diftingués par leurs furnoms RICEY-HAULT, RICEY-HAUTE-RIVE & RICEY-LE-BAS. Ils font fitués dans une même vallée, fur la perite riviere de Leignes, à deux petites lieues au deffus de Bar-fur-Seine, fur les confins des généralités de Paris & de Dijon. Ces trois bourgs font tous trois divifés entre les deux provinces de Bourgogne & de Champagne, & entre les deux intendances de Paris & de Dijon. Ils font tous trois du diocèle de Langres, & forment une baronnie. Ils font auffi tous trois mi-partie des bailliages de Sens & de Bar-fur-Seine. Ricey le haut, qui eft du parlement & de l'intendance de Dijon, eft dans la Bourgogne. Ricey-lebas eft dans la Champagne, parlement & intendance de Paris. Ricey-haute-rive eft inoitié des uns & des autres; & il y a un prieuré de l'ordre de faint Benoît. Ces bourgs font recommandables par la bonté des vins & par les circonftances de leur fondation. Le terroir n'eft propre qu'à

[ocr errors]

la vigne, étant couvert de montagnes toutes plantées de vignobles. Le vin en eft excellent & bon pour la fanté. Les étrangers viennent l'enlever & le comparent au vin de Bourgogne. Ces bourgs ont été fondés par les Boïens, lors. que s'étant joints aux Helvétiens, ils furent défaits près d'Autun par Jules-Céfar, qui à la priere des Bourguignons permit aux Boïens d'aller s'établir dans cette contrée des Gaules. Les Rittons ont retenu jusqu'à préfent l'habillement de leurs fondateurs & leur talent pour remuer la terre; ce qui faifoit que Louis XIV les préféroit à tous autres, lorsqu'il avoit des terres à remuer. Ces trois bourgs n'ont qu'un même feigneur, un feule Juge & un même curé. Ils font fermés de murailles & munis de foffés. Les maisons font bâties & couvertes de pierres qu'on tire dans le voifinage. Il y a trois églifes magnifiques, bâties de pierres de taille. Le feigneur a fon château à Ricey-bas, avec un grand parc, qui contient fix-vingts arpens, plantés d'arbres en allée, & à travers lequel la riviere paffe. Sur une coline, auprès de ce château, il y a un bois, autrefois dédié à de fauffes divinités, & que l'on appelloit Deorum via, aujourd'hui par corruption le BOIS DELVOY ou DéVOYE. On a trouvé dans quelques côteaux de vignes des environs, quelques tombeaux de pierres, des médailles & autres marques de l'antiquité de ces trois bourgs. RICHBOROW, RICHBURG ou RICHBERG, bourg d'Angleterre, dans la province de Kent. C'étoit autrefois une ville d'Angleterre appellée RUTUPIA par Ptolomée & par Amnien Marcelin; RITUPA PORTUS par Antonin, & Rhutupi portus & civitas par Orofe. Anciennement les Anglois lui donnoient le nom de Reptimuth; & Alfred de Beverley lui donne celui de Richberg. Le nom moderne eft Richborow ou Richburgh, comme l'a très-bien remarqué Cambden. Il paroît cependant affez probable, comme l'a obfervé Gibson, que le port Rhitup ou Rhutub étoit à Stonhar, où il y avoit un phare, & que la ville étoit Richberb ou Ritubsberg, des ruines de laquelle s'eft formé SANDWICH. Voyez ce mot.* Gloffar, Antiq. Britan.

RICHECOUR. Corneille dit: Petite ville de Lorraine, fituée proche d'un lac qu'on nomme vulgairement la Garde lac, d'où fort une riviere qui va fe jetter dans la Meurte, entre Saint-Nicolas & Rofieres. Pour estimer les chofes à leur jufte valeur, Richecour ou RICHECOUR LE CHATEAU, en latin Richeri Curtis, eft une fimple annexe de la paroiffe de la Haye-ville. Le lac, à l'orient duquel ce lieu eft fitué, s'appelle fimplement la Garde. * Jaillot, Atlas.

1. RICHELIEU, ville de France, chef-lieu d'une élection & d'un grenier à fel, du reffort de l'Anjou, dans le diocèfe de Poitiers, à neuf lieues de cette ville, fur les rivieres d'Amable & de Vende. Cette ville, franche de tailles, n'étoit autrefois qu'un village. Le cardinal de Richelieu l'a fait bâtir vers 1637, pour honorer le lieu de fon origine. La ville est également belle & réguliere, & le château eft magnifique.

On arrive au château par deux baffe-cours, dont la premiere, après avoir paffé le pont-levis, eft un quarré plus large que long. Tout le château, de même que la plupart des ornemens de la ville, eft d'une pierre blanche très-belle. Il eft compofé de corps de logis & de pavillons, & tout couvert d'ardoifes avec des lucarnes. Il est entouré d'un foffé peu profond, mais à fond de cuve, revêtu de pierres de taille, rempli de cinq pieds d'eau de fource, & flanqué en forme de boulevart du côté du château & aux quatre coins de ce bâtiment. La face de l'entrée n'eft qu'une terraffe découverte, flanquée de deux pavillons en dôme, qui fe joignent aux aîles du château, qui font deux corps de logis, dont l'un eft une galerie, & l'autre forme divers appartemens. En face eft un troifiéme corps de logis qui fe joint aux aîles par deux autres pavillons en pointe. Au milieu de corps de logis eft un grand pavillon double, feul refte de l'ancien château de Richelieu; mais on l'a mis en fimmétrie avec les autres pavillons, tant en les réduifant en dôme, qu'en réformant les croifées & les ouvertures. L'aire de la cour comprise entre les bâtimens eft presque quarrée, & les côtés font de vingt-cinq à trente toiles de long. Dans le gros pavillon du milieu de la face, eft le grand escalier, au devant duquel eft un portail en faillie, qui fait comme un demi-portique foutenu fur deux colonnes de marbre jaspé d'ordre dorique. Les fenêtrages ont auffi quelque chofe de cet ordre, dont il n'y a rien dans le refte du bâtiment. Les niches entre les fenêtres au nombre de plus de foixante

ce

font

font remplies au fecond étage de ftatues & au premier de buftes, la plupart de marbres & les autres de bronze. On en voit aufli un très-grand nombre dans une falle près du grand escalier. Ce font tous morceaux précieux, partie fta. tues, partie buftes & termes, repréfentans des dieux, des déelles, des empereurs, des impératrices, des gladiateurs, des farires, des pafteurs, des captifs. Ces ftatues antiques font de pierre ou de marbre nues ou vêtues fur le nud, de grandeur naturelle, ou plus petites ou plus grandes que nature. Quelques buftes font revêtus d'albâtre orientale. Dans le voisinage de cette falle en eft une autre toute remplie de dévifes & d'anagrames à la gloire du cardinal de Richelieu; & l'on peut dire qu'elles font le triomphe de la flaterie. En fortant par deffous le grand escalier, on paffe un pont, & l'on entre dans un grand & beau parterre, borné par la perite riviere d'Amable, renfermée en cet endroit & depuis le parc, en un canal revêtu de pierres, ayant de long quatre ou cinq toifes, & de large dix, avec un pont de quatre arches de pierres pour la paffer, & pour entrer dans le parc qui eft derriere. Au milieu de ce parc eft une grande allée très longue, qui fe trouve vis-à-vis du grand escalier, & du pont ou de l'entrée du château. La riviere d'Amable eft retenue par une éclufe au bout de fon canal revêtu, & rejettée dans les foffés de la ville pour la clore de ce côté-là qui eft l'orient.

2. RICHELIEU, grande riviere, dans l'Amérique feptentrionale. Elle vient du lac de Champlain, & fe déchar ge dans le fleuve Saint-Laurent, vis-à-vis les illes de Richelieu. On l'appelle auffi RIVIERE DES IROQUOIS, parce qu'elle eft fort fréquentée par ces Sauvages, qui la descendent pour venir au fleuve Saint-Laurent. C'eft fur les bords de cette riviere que les François, unis avec les Algonkins, eurent affaire pour la premiere fois avec les Iroquois qui furent battus, Champlain ayant tué trois de leurs chefs. On l'appelle encore quelquefois RIVIERE DE SOREL.

3. RICHELIEU, (ifles de) ifles de l'Amérique feptentrionale, dans le lac Saint-Pierre, à douze lieues plus haut que la ville de Trois Rivieres. C'eft où commence le gouvernement de Mont-Réal. Elles font à l'entrée du fleuve Saint-Laurent, dans le lac de Saint-Pierre. Il y en a plus de cent. Elles font toutes remplies d'arbres, entr'autres de noyers, dont le fruit a le goût d'amande. L'on y cultive beaucoup de vignes. Il y a beaucoup de gibier, particulierement des rats musqués, dont on fait la challe au mois d'avril. Cet archipel fert de retraite aux Iroquois.

4. RICHELIEU, dans l'Amérique feptentrionale, grand & petit fort rétabli en 1635, au bord du fleuve SaintLaurent.

Alain le Noir, du tems de Guillaume le Conquérant, fit bâtir le bourg de Richemont fur les ruines du bourg de Gilling. Ce bourg a droit d'envoyer deux députés au parlement.

Le duché de Richemond eft divifé en cinq parties, qui font: Lang-East, Lang-Weft, Gilling-East, "Gilling-Weft & Kali-Kelld.

1. RICHEMOND ou RICHMOND, lieu d'Angleterre, Cette ville eft au feptentrion du château, féparée de dans Yorkshire, fur la Swale, dans le North-Riding, eft clôture avec un grand espace entre deux. Ce qu'il y a de la capitale du territoire qu'on appelle Richemondshire, où bâti eft une rue de quatorze grands pavillons de chaque il y a des mines de plomb, de cuivre & de charbon de côté, qui ne paroiffent qu'un corps de logis. Ils ont cha- terre. Ce lieu fut érigé en comté en faveur d'Alain le Noir, cun leur porte cochere, & par dedans une cour avec un comte de Bretagne, par Guillaume le Conquérant ; & ce jardin au bout. Ils font bâtis de moilons & de pierres bru- titre ayant paffé de cette maifon aux comtes de Chester, tes couvertes d'un enduit à chaux & à fable. Les enco- retomba dans celle de Montfort, par la donation qu'en fit gneures des pavillons du haut en bas, les côtés, les fronts Edouard III à Jean de Montfort, duc de Bretagne, Ro& les fupports des croifées, & les cordons ou ceintures dolphe de Neville, comte de Weftmorland, en fut pourqui diftinguent les étages, font de pierre blanche comme vu après la mort de Jeanne de Bretagne, fœur de Jean le le château. Les toits font couverts d'ardoife, & les portes Vaillant; & enfuite Henri VI le donna à Edmond de Ha& les fenêtres font peintes. Cette rue eft à peu près de cent dam fon frere uterin. George, duc de Clarence, & Riquarante toifes de long & de fix de large. Elle eft coupée chard, duc de Glocefter, le pofféderent fous Edouard IV, au milieu par une autre ruc qui la croife & la traverle à & Henri VIII l'ayant érigé en duché en 1535, le donna à angle droit, & qui n'est pas bâtie. Au bout auftral qui un de fes fils naturels qu'il avoit eu d'Elizabeth le Blunt. regarde le château, eft une grande place qui a deux rangs Charles de Lenox, fils naturel du roi Charles II, pofféda de maifons à boutiques en potence, de la rue dont on a ce duché, qui eft actuellement poffédé par fa poftérité. parlé, & à l'oppofite quatre beaux pavillons avec les corps * Etat préf. de la Gr. Bretagne, 1. 1, p. 129. de logis qui les joignent. Entre deux à main gauche, il y a une halle avec deux aîles, & derriere le deffein d'un bâtiment. A main droite, on voit l'églife qui eft la paroiffe de Richelieu; & le prefbytere eft derriere. La cure de Sablon, étoit dans le parc, a été transférée là. Cette place a d'aire quarante-huit ou cinquante toiles en tout fens ; & elle iffue à trois portes de la ville, une au midi qui eft celle du château, une à l'orient derriere la halle & la troifiéme à l'occident derriere l'églife; tout cela avec une fymmétrie fort exacte. Pour la rendre entierement jufte, on a fait à l'autre bout de la rue qu'on a décrite, qui eft le bout feptentrional, & vers Champigny, une place toute femblable avec une église, un hôpital & un palais ou fiége de juftice avec trois portes, une au feptentrion & les deux autres à l'orient & à l'occident. La ville de Richelieu a trois cents cinquante toifes de longueur & deux cents cinquante de largeur. C'est ainsi que d'un château & d'un village qui étoit de trois provinces, d'Anjou pour le gouvernement, de Poitou pour le diocèfe, & de Touraine pour la généralité & pour les tailles, le nom de Richelieu a fait naître une belle ville, qui eft privilégiée comme la capitale d'une pro. vince, quoique pour deux cents feux feulement. La juftice du duché & pairie, qui étoit auparavant fous la jurisdiction du fiége royal de Saumur, y eft établie. Le grenier à fel de Loudun & l'élection de Mirebeau y ont été transférés. Le duché contient beaucoup de villes, de châteaux & de gros bourgs. On allure que le parc a dix mille toifes de circuit, qui font deux lieues de ce pays. La muraille est uniforme, fa forme eft irréguliere, & elle a plufieurs angles, & fon aire plantée de bois de haute futaye avec diverfes allées. La terre de ce duché & pairie eft presque ronde, & peut avoir huit lieues de diamètre, fans quelques bourgades un peu plus éloignées. Les principaux lieux font Mirebeau & I'Ifle-Bouchard. De Mirebeau ont autrefois dépendu le PuisNotre-Dame & Doué, célébre par fon amphithéâtre. Ce duché aboutit à Montcontour, & eft à deux lieues de & eft à deux lieues de Loudun & de Chinon. * Corn. Dict. Davity, Anjou.

2. RICHEMOND, grand bourg d'Angleterre, dans le Surrey, à fept milles de Londres, lieu fort agréable l'été, où vont plufieurs marchands de Londres, & particulierement des juifs. On y voit encore les reftes d'un palais royal, où le roi Henri VII & la reine Elizabeth out fini leurs jours. Il y a d'ailleurs un très-beau parc qui a fix milles de tour, & qui eft fermé de murailles. Mais rien ne fauroit être plus agréable que la maifon de plaifance, où le roi va ordinairement paffer l'été. Elle eft petite, mais propre, & le jardin & le parc font très-beaux. Cette maison a appartenu au duc d'Ormond. * Etat préf. de la Gr. Bretagne, t. 1, p. 115. 11CHEMON

RICHEMONT ou RICHMONT, bourg des Pays-Bas, au duché de Luxembourg. Il eft fitué fur la riviere d'Orne, près de l'embouchure de cette riviere, dans la Mofelle. Ce bourg eft orné d'un château. * Jaillot, Atlas. RICHENAW. Voyez RYCHENAW. RICHMOND. Voyez RICHEMOND. RICHMONT. Voyez RICHEMONT.

1. RICINA, ifle que Ptolomée, l. 2, c. 2, place fur la côte de l'Hibernie, & qu'il range au nombre des ifles Ebudes. Elle eft nommée Ricaea dans quelques exemplaires de Pline, 1.4, c. 16, & Ricina dans d'autres. Cambden trouve le nom de cette ifle corrompu dans le mot Riduna, qu'on lit dans l'itinéraire d'Antonin. On nomme aujourd'hui cette ifle CRAGHLINGS. Voyez ce mot.

2. RICINA, ville d'Italie, dans le Picenum, laquelle ne devint colonie romaine que fous l'empereur Sévere. Une ancienne carte citée par Cellarius en fait mention. Pline, p. 137, connoît cette ville fous le nom du peuple R1

CINENSES. Holtenius a trouvé les ruines de Rifina à deux ou trois milles de Macerata, fur le bord de la riviere Potenza à la droite. Une ancienne inscription trouvée près de Macerata, & rapportée par Gruter, donne à cette ville le furnom d'Helvia: COLONIA HELVIA CONDITORI SUO. * Geogr. Ant. 1. 2, c. 9.

3.

KICINA, ville d'Italie, dans la Ligurie, fur la côte à l'orient de la ville de Genes, entre cette ville & le port dauphin, felon une ancienne carte citée par Cellarius, qui croit que ce peut être préfentement le village Recco.* Geog. Ant. I. 2, c. 9.

RICINENSES. Voyez RICINA, no. 2.

RICLA, bourg d'Espagne, au royaume d'Aragon, entre Calatayud & Sarragoffe, fur le Xalon. Il y a une paroiffe, & le nombre des habitans eft fi peu confidérable, que ce lieu mériteroit à peine le nom de village. Dom Alfonfe I, roi d'Aragon, le prit fur les Maures en 1120, & le fit peupler de nouveau. C'est le chef-lieu d'un comté qui fut érigé par le roi Philippe II. La campagne des environs produit beaucoup de bled, de vin, d'huile, de fruits; & on y éleve une grande quantité de bétail. * Silva, Pobl. de Espana, fol. 137.

RIČNEA. Voyez RICINA.

RICOMAGUM ou RICO MAGUs, ville de France, dans l'Auvergne, felon Grégoire de Tours, de Gloria Martyrum, c. 86, & Surius. Ce dernier en parle dans la vie de faint Amable. C'est aujourd'hui la ville de Riom. Voyez RIOM.

RICOSE, nom d'une ville, felon Ortelius, qui cite Phocas le Grammairien, de nomine & verbo.

RICOTE, bourg d'Espagne au royaume de Murcie, à fept lieues de la capitale. Il eft fitué dans une vallée dont il eft le lieu le plus confidérable. Il a dans fa dépendance Blanca, Villa-Nueva, Olea, Archena, Ceurin & Habaran. Tous ces lieux font fertiles en bled, vin, ris, fefame & fruits. On y fait un commerce de foie. Le bourg de Ricote fut peuplé en 1266, dix-fept ans avant la ville de Murcie par le roi dom Alfonfe le Sage.* Silva, Pobl. de Espana, fol.

235.

RICTI & RITTI. Vopez RHITTIUM. RIDDAGSHAUSEN, ancienne abbaye d'Allemagne, au duché de Brunswic-Wolffenbuttel. Elle fut fondée par deux freres, Riddage & Ludolphe de Wenden, du tems de Henri furnommé le Lion, duc de Saxe, en 1145. Elle a pris le nom de fon fondateur Riddage, qui la dota de deux beaux villages avec leurs dépendances, & le même duc Henri, à fon retour de la terre fainte, lui donna de nouvelles poffeffions & de grands priviléges. Enfuite cette abbaye acheta diverses terres des comtes de Barby, de Guerm, & autres feigneurs; quoiqu'elle ait été brûlée & pillée en 1550, & dans les années fuivantes à diverfes fois par les habitans de Brunswic, par le marggrave de Brandebourg, & par d'autres, pendant les guerres du fiécle paffé, elle s'eft tellement rétablie & foutenue par l'induftrie de fes abbés, que fes vaftes bâtimens ont été remis en affez bon état. Aujourd'hui Riddagshausen eft un cloître de protestans.* Zeyler, Topogr. ducat. Brunswic. p. 176.

RIDE, ifle fituée entre la Sicile & l'Afrique, felon S. Epiphane cité par Ortelius.

RIDGELEY, bourg d'Angleterre, dans la province de Stafford. On y tient marché public. Etat préfent de la grande Bretagne, t. 1.

RIDUNA. Voyez RICINA, n° 1.
RIDUNUM. Voyez MORIDUNUM.
RIE. Voyez RYE.

1. RIE, lieu de France, dans la Normandie, diocèfe de Séez, élection d'Argentan. C'eft la patrie de Mezerai, l'un de nos plus célébres hiftoriens de France.

2. RIE, ifle de France, dans le Poitou, diocèfe de Luçon, élection des Sables d'Olonne. Cette ifle eft entre la mer, la petite riviere de Rié, & le marais du Perier.

RIED, ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, avec feigneurie, fous la régence de Burchhaufen. Cette petite ville comprend dans fon district le bourg d'Aurolts-Munfter, quatre châteaux, quatorze petits bourgs & quelques villages. En 1310, du tems de l'empereur Henri VII, la ville de Ried fut brûlée par les Autrichiens. Il n'y eut que le château qui fut épargné. Zeyler, Topogr. Bavar. Aventin. lib. 7, fol. 386.

RIEDDAU, bourg d'Allemagne, dans la haute Autri

che, avec un beau château & une feigneurie qui appartenoit autrefois à la famille de Dietrichftein. Depuis, cette feigneurie a paffé dans la famille des comtes de Salaburg. Zeyler, Topogr. Auftriæ, p. 17.

RIEDENBURG, petite ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, fous la régence de Munich, avec un château & une feigneurie, qui contient une abbaye, huit châteaux, quinze bourgs, quelques villages, & autres dépendances. Le dernier comte de Riedenburg, burggrave de Ratisbonne, landgrave de Stephaningen, feigneur de Leugenfeld, Vohburg, Kalmuns, Stauff, & Rohr, eft mort du tems de l'empereur Rodolphe I, felon Eberahardus Altahenfis.

RIEDLINGEN, petite ville d'Allemagne, dans la Suabe, au-delà d'Ulm, fur le Danube. Elle appartient à la maifon d'Autriche, & a beaucoup fouffert dans les dernieres guerres. Zeyler, Topog. Sueviæ, p. 66.

*

RIEDS, bourg d'Allemagne, dans la Franconie, fitué à quatre milles de Schwabach. Il appartient à l'évêque d'Aichített. Zeyler, Top. Franconia, p. 75.

RIEDSELZ, village de l'Alface. Il appartient au commandeur de Weiffenburg, de l'ordre teutonique. * Zey. ler, ibid.

RIEGATE. Voyez RYEGATE.

RIENSIS-PROVINCIA, vulgairement het Land van Roen. Voyez NIVESDUM.

RIESENBERG ou RISENBERG, montagne d'Allemagne, dans la Siléfie, entre le duché de Javer & la Bohéme, près des bourgs d'Hirsberg & de Schmiedberg, en latin Giganteus-Mons. C'eft la plus haute montagne de cette contrée. Elle a des mines de fer, d'étain, d'airain, de vitriol, & même on y trouve des veines d'or & d'argent, des grenats, des cailloux qui approchent du diamant; des amethiftes, des topafes, des agathes & du crystal, avec quantité de fimples utiles pour la médecine. Les rivieres de Bober, de Lupawa, & de l'Elbe, y ont leurs fources, dont la largeur n'eft que d'un bon pas. Ceux qui demeurent au pied de cette montagne, difent qu'il y a au fommet un spectre qu'ils appellent Ribenzal, qui la couvre de nuages tout d'un coup, & qui caufe de grandes tempêtes; ce que plufieurs attribuent à la feule hauteur de la montagne, qui arrêtant les vapeurs que les vents y pouflent, peuvent être la cause d'un pareil évenement. * Corn. Dict. Hift. du monde enchanté.

RIESHARD, territoire du royaume de Danemarck, au duché de Schleswic, dans le bailliage d'Apenrade. Il a pris fon nom du village de RIES qui eft dans le plus bel endroit du bailliage. Il y a un port près de Genner : on le nomme Gennerford, & toutes fortes de navires peuvent y entrer. Cependant il n'eft point fréquenté. Dans la plus grande partie de ce territoire on trouve des forêts & des montagnes; mais dans ce qui eft entre les villages de Ries & de Basmarck, ce ne font que collines & vallées si fertiles & fi délicieufes, qu'on donne avec raifon à ce canton le nom de Paradis. * Hermannid. Descr. Daniæ, p. 835.

RIETBERG, gros bourg d'Allemagne, dans la Weftphalie, près de Paderborn, & que l'on appelle auffi Rittberg & Retberg. Ce bourg a un fort bon château, & donne fon 'nom à un comté qui confine avec celui de Lippe & avec l'évêché de Paderborn. Ce comté, qui a fix lieues de longueur, & deux de largeur, a été poffédé long-tems par une des plus anciennes familles de Weftphalie. Enfuite il paffa aux comtes d'Hoye, & de ceux-ci aux comtes d'Oost-Frife. * D'Audifred, Géogr. t. 3.

RIETI, ville d'Italie, dans l'Etat eccléfiaftique, au duché de Spolete, en latin Reata. Elle eft fituée fur la riviere Velino, vers les confins de l'Abbruzze, à fept ou huit lieues de Spolete, du côté de l'orient méridional. Cette ville donne fon nom à un lac qui eft un peu à son occident, qu'on appelle Lago di Rieti. Il reçoit les eaux de celui de CATALICE, & fe décharge dans le Velino. La ville de Rieti fut érigée en évêché, dépendant immédiatement du pape, dès le cinquiéme fiécle. Voyez REATE. * Magin, Cart. du duché de Spolete. Commainville, Table des évêchés.

RIEVAL, Regia Vallis, abbaye d'hommes, ordre de prémontré dans le duché de Bar, dans la dépendance du bailliage de Vitri en Champagne.

RIEUME, ville de France, dans le bas Armagnac, diocèfe d'Aire, élection de Riviere - Verdun, a environ 100 mailons.

Rieume n'eft point du diocèfe d'Aire, mais de Lombés, fur les confins de ceux de Touloufe, & de Rieux. Il y a une juftice royale de la judicature de Riviere.

nom

1. RIEUX, ville de France, dans le haut Languedoc, fur la petite riviere de Rife, qui fe jette un peu au-deffous dans la Garonne. La rencontre de plufieurs rivieres ou ruisfeaux, qui fe joignent en cet endroit, lui a donné le nom de Rieux. Cette ville étoit fi peu de chofe, que le pape Jean XXII, en l'érigeant en évêché, dit dans fa bulle: eam oppiduli nomine decoramus. L'églife cathédrale, qui porte le de la Vierge, eft un bâtiment qui n'a rien de remarquable. Le chapitre confifte en quatre dignités, & en douze canonicats. Ce diocèfe comprend quatre-vingt-dix paroiffes trois abbayes d'hommes, & une de filles. Le palais épiscopal à Rieux eft affez beau. On voit au-deffus de la porte en dedans, les noms & les armes des évêques de cette ville. La cour eft ornée de huit têtes d'anciennes divinités, qui furent déterrées dans une terre du diocèfe de Touloufe ; & que M. Berthier, évêque de Rieux, fit transporter dans cette cour en 1699.

Il y avoit autrefois dans la ville de Rieux un monaftère dédié à Notre-Dame. Jean XXII l'ayant détaché du diocèfe de Toulouse, l'érigea en évêché en 1317, & créa premier évêque le cardinal Pilefort de Rabaftins, qui étoit auparavant évêque de Pamiers. Ce diocèfe de Rieux contient la partie de l'ancien pays de Volveftre, qui appartenoit au comte de Toulouse.

Il y a dans ce diocèfe le monastère de feuillans, aujourd'hui chef d'une congrégation de moines qui profeffent l'ancienne rigueur de la regle de cîteaux. Ce monaftère fut fondé dans le douzième siècle, fous la dépendance de l'abbé de Morimont en Baffigny ; mais en 1573, Jean de la Barriere, abbé commendataire de feuillans, fit profeffion de l'inftitut le plus auftère de câteaux, & fe maintint contre l'abbé général de tout l'ordre par l'autorité de Sixte Quint. En fuite étant appuyé par le même pape, & par Henri III, roi de France, il fe rendit entierement indépendant, & il institua la nouvelle congrégation de feuillans, qui eut permisfion de s'établir dans tout le royaume de France. Piganiol, Descr. de la France, t. 4, p. 351 & 355. Longuerue, Descr. de la France, t. 2, p. 130.

*

2. RIEUX, ville de France, & comté dans le bas-Languedoc, diocèfe de Narbonne.

3. RIEUX, baronnie de France, dans la baffe Bretagne au diocèfe, & à dix lieues au levant de Vannes fur la Vilaine. Elle a donné fon nom à une des plus illuftres maisons de la province.

RIEZ, ville de France, dans la Provence, au bord de l'Auveftre, à onze lieues d'Aix, dans une belle plaine, abondante en excellens vins & en toutes fortes de fruits. Cette ville eft fort ancienne. Pline la nomme Albèce, & il prend Reii pour le nom d'un peuple, comme Cavares, Vocontii, Saluvii. Jules-Céfar, dans fes commentaires, fait plufieurs fois mention des Albici, qui habitoient les montagnes au deffus de Marfeille; ce qui ne peut convenir qu'à ceux qu'on a depuis nommés Reii, & qui avoient leur furnom d'Apollinarii marqué par Pline. Strabon écrit Alboëci. Le nom Reii a prévalu fur celui d'Albecé & ďAlbici. Dans le fixiéme fiécle on a corrompu Reii en Regii, comme on peut voir dans Grégoire de Tours; mais au fiécle précédent on écrivoit toujours Reii, comme Sidonius Apollinaris a fait plufieurs fois. Ce célébre évêque d'Auvergne a loué magnifiquement, comme une lumiere de l'églife, Faufte évêque de Riez, qui avoit fuccédé à faint Maxime; nous ne connoiffons point ceux qui avoit tenu ce fiége avant eux.

Les évêques de Riez font feigneurs temporels de la ville, & ont toujours reconnu pour feigneurs ou fouverains les comtes de Provence, à qui ces prélats ont fait hommage & ferment de fidélité. Néanmoins plufieurs autres prétendent à cette feigneurie, & le différend qui eft entre eux eft demeuré indécis jusqu'à préfent.

y

La ville de Riez eft affez jolie; mais elle eft petite. Son évêque eft fuffragant de l'archevêché d'Aix. En 459, on rint un concile à Riez. Saint Maxime évêque de cette ville mourut, & fut enterré à faint Pierre, qui eft une chapelle préfentement hors de la ville & presque abandonnée. 11 n'eft refté cependant à Riez de ce corps faint, que le crane & un bras. Tout le reste a été transferé en l'abbaye de la graffe en Languedoc, fans que l'on fache en quel tems ni comment; car les religieux de la graffe n'ont point d'au

[blocks in formation]

RIEXINGEN, petite ville d'Allemagne, dans le bas Pa latinat. Elle eft fituée dans une contrée nommée Wefterreich. Munsterus dit qu'elle appartient aux comtes de Linnange. Zeyler, Topogr. Palat. infer.

*

RIEZE. Corneille nomme une riviere de ce nom, qu'il fait couler à Foix, à Pamiers, à Tarascon, &c. C'est la même riviere que l'Ariége, dont il a fait un article.

RIEZVAL ou RINVAL, abbaye d'hommes, en France, de l'ordre de prémontré, & de la réforme. Elle eft fituée au diocèfe de Toul, fur les confins du Barrois.

RIF: c'eft le nom de la partie d'Egypte qui s'étend depuis le Caire jusqu'à la mer. La baffe Egypte, de même que la haute, s'appelle Saïd, ou Thebaïde, & celle qui eft entre les deux, porte le nom de Sous.

RIFARGIA. Ortelius, qui cite un manuscrit d'Eticus le Sophifte, dit que Rifargia eft la derniere des ifles dans l'océan feptentrional. Les vents, ajoute-t-il, y font fi violens, que rien ne verdit & rien ne fleurit. Le manuscrit que cite Ortelius eft différent de celui que Simler a publié.

RIFFE on ERRIF, province d'Afrique.

RIGA, ville de l'empire ruffien, & capitale de la Livonie. Elle eft fituée à 574 de latitude, dans une grande plaine, fur la rive feptentrionale de la Dwina, à deux lieues au-deffus de l'embouchure de cette riviere dans la mer Baltique.

Vers 1158, quelques marchands de Brême, entrés dans la Dwina, établirent une espéce de commerce avec les habitans du pays, chez qui, par ce moyen, la religion chrétienne commença à s'introduire. En 1170, Meynard, moine de Sigeberg, dont la réfidence étoit à Lubec, fut chargé par le pape Alexandre III, d'aller, en qualité d'évêque, prêcher l'évangile en Livonie. Il eut pour fucceffeur Bertold, abbé de Schaumbourg, ordre de cîteaux, diocèfe de Minden. Celui-ci commença la ville de Riga, qu'Albert, troifiéme évêque, entoura de murailles. Cet évêque fit venir d'Allemagne, pour la défense de la ville, les chevaliers Porte- Glaives, qui s'étant unis quelque tems après aux chevaliers Teutoniques, continuerent d'avoir leurs maîtres particuliers, & reconnurent pour fupérieur le grand maître de Pruffe. Albert & fes prédéceffeurs ayant fondé quelques évêchés, Innocent III érigea Riga en métropole, à laquelle il foumit la Livonie, la Pruffe & la Curlande. Le nouvel archevêque & fes fucceffeurs furent en même terns feigneurs abfolus de la ville; & les maîtres des chevaliers leur prêtoient ferment de fidélité. Vers 1290, ceux-ci se révolterent & firent la guerre aux archevêques, dont les habitans de Riga prirent la défenfe. En 1298, Brunon, gran-dmaître de Livonie, & foixante de fes chevaliers, furent tués dans un combat. Les habitans de Riga, ligués enfuite avec les Lithuaniens, battirent les chevaliers Teutoniques en 1309, & firent le fiége du fort de Dunemonde d'où les chevaliers troubloient leur commerce. Ceux de Pruffe ayant envoyé du fecours à ceux de Livonie, pendant que l'archevêque étoit à Rome, pour demander juftice contre eux; ils s'emparerent vers 1330, de Riga, dont ils s'affurerent la poffeffion par une fortereffe qu'ils y bâtirent; & refterent maîtres de cette ville durant quarante ans. Divers jugemens du pape & de l'empereur les obligerent de la rendre en 1370; mais en même tems, ils obtinrent d'être dispenfés du ferment de fidélité qu'ils avoient prêté jusqu'alors aux archevêques, à qui, d'autre part, les habitans, enrichis par le commerce, ne voulurent plus obéir que pour le fpirituel. Leurs richeffes s'étant encore augmentées, ils entrerent dans la ligue des villes Anféatiques, avec quatres autres ville de Livonie, firent en même tems la guerre aux archevêques & aux chevaliers, & chafferent ceux-ci du fort de Dunemonde. Les chevaliers en 1453, fe firent céder par l'archevêque la moitié de fon domaine dans Riga. Les chofes refterent en cet état jusqu'à ce que le luthéranisme s'introduifit dans cette ville. En très-peu de tems tous les bourgeois en firent profeffion publique, & chafferent les eccléfiaftiques, dont ils s'approprierent les

« PrécédentContinuer »