: Les patrons de la paroisse sont saint Jacques & faint Christophe, & le jour de cette fête il y a une foire. RIANS, bourg de France, & marquisat dans la Provence, diocèse d'Aix. Ce bourg eft chef-lieu d'une vallée, de laquelle dépend la ville de Pertuis. Il a droit de députer aux aflemblées de la province. RIBA-DE-SELLA, bourg d'Espagne, dans l'Afturie de Santillane, à l'embouchure de la Sella, entre Ablaus & San-Vincente, mais plus près du premier. C'est un port de mer peu considérable. * Jaillot. Atlas, Délices d'Espagne, p. 114. RIBADAVIA, ville d'Espagne, dans la Galice, au confluent du Minho & de la riviere d'Avia. Elle a le titre de comté, mais elle est moins célébre par cette dignité, que par la bonté de son vignoble, qui rapporte le meilleur vin de toute l'Espagne. Ribadavia est divisée en quatre paroifses. On y compte deux maisons de religieux, un hôpital, & quatre fontaines. Elle a pour armes le soleil & la lune, & (au-dellous un pont à deux arches, dont les piles font en forme de tours. Elle fut peuplée par le roi dom Garcie, fils de dom Ferdinand le grand. Son palais étoit dans l'endroit où l'on voit aujourd'hui la maison des dominicains. 1. RIBADEO, EO, EU OU MIRANDA, riviere d'Espagne. Elle sépare le royaume de Galice de la principauté des Afturies. Elle a sa source dans les montagnes, aux confins des royaumes de Galice, & de Léon. Son cours est du midi oriental au nord occidental. Elle se jette dans la mer, entre Ribadeo & Caftropol. * Jaillot, Atlas. 2. RIBADEO, ville d'Espagne, dans la Galice, & le dernier port de cette province, du côté de l'orient, à dix lieues de Luarca, sur le bord occidental de la riviere Ribadeo, & près de son embouchure. Cette petite ville est fituée sur la pente d'un rocher : le devant aboutit à la mer, & le derriere est tourné vers la campagne. Son port est également beau, bon & assuré. Ce n'est pas une ville fortifiée. Sa fimation néanmoins la rend assez forte. Elle a le titre de comté, & appartient aux ducs de Hijaz. L'évêque de Mondoñedo a eu autrefois son siége à Ribadeo. * Délices d'Espagne, p. 124. RIBAGORZA, comté d'Espagne, au royaume d'Aragon, du côté de l'orient & du nord. Il s'étend dans ce quartier de pays, le long des frontieres de la Catalogne, dont elle est séparée par la riviere de Noguera Ribagorzana, ayant quinze lieues de longueur sur fix de largeur. Elle comprend diverses vallées, favoir celles de Benabarride Venasque, & d'autres, & s'étend fur trois cents cinquante petites places, comme bourgs & villages, dont la principale eit Benabarri ou Benavarri, à l'orient de Castro, & au fud-eft de Graus. Les autres plus considérables font Venasque au nord, Tamarit & Sant-Estevan de Litera à l'extrémité méridionale, entre Monçon & les frontieres de Catalogne. Ce quartier de pays fut enlevé aux Mores de fort bonne heure. Venasque étant place frontiere, on y tient ordinairement garnison dans un beau château, dont elle est défendue, où l'on voit de grosses pierres fur les murailles au lieu de canon. On boit là de fort bon vin, & l'on y mange d'excellentes truites. 1 De Venasque on continue à côtoyer l'Effera, & à marcher dans les Pyrénées. On voit en passant, de belles forêts, de haurs & de grands arbres, qui servent à faire des niâts de navire. Après deux lieues de chemin, on trouve une hôtellerie nommée Hospitalet, où il faut attendre que l'on le trouve vingt-quatre personnes ensemble pour pouvoir paller. On commence là de nouveau à grimper sur la montagne, par un très-méchant chemin, & l'on arrive au Puerto, Port où lieu de passage, où l'on quitte l'Espagne pour entrer en France. Ce pallage elt fermé de deux pointes de rochers, qui venant à se rencontrer, les rendent si étroit & fi fcabreux, qu'avec une poignée de monde on en peut défendre l'entrée à toute une armée. Quand on regarde du haut en bas, du côté de la France, il ne semble pas possible d'y descendre; & en effet, la montagne est si roide, qu'il a fallu que les hommes y ayent taillé un chemin dans le roc. De là l'on compte environ dix lieues jusqu'à Saint-Bertrand de Cominges. 1. RIBAS OU RIBA, village d'Espagne, au royaume de Léon, fur la riviere de Tormes, à la droite, entre Salamanca & Ledesma. C'étoit anciennement un lieu fort peuplé; mais il est presque désert aujourd'hui. Il y a cepen 2 dant une paroisse. * Silva, Pobl. de Espana, fol. 47. 2. RIBAS, ville d'Espagne, dans la nouvelle Castille, au bord de la riviere de Xarama, à trois lieues de Madrid. Guillaume de Ribas de Segovie, capitaine renommé pour sa valeur, fonda ce village en 1100. Les évêques de Segovie en tirerent le revenu jusqu'à l'an 1190. Le roi Alphonse IX en fit l'acquisition, donnant en échange aux évêques tous les ans cent écus à prendre sur les droits que l'on percevoit aux portes de la ville de Segovie. Moralès dit cependant que dom Alfonse VIII, roi d'Espagne, l'avoit donné à l'église de Tolède du tems de l'archevêque don Juan del Castillo, en 1154. Ribas est le chef lieu d'un marquisat. RIBAUDAN, ifle de France, sur la côte de Provence, & l'une de celles qu'on appelle HIERES. On la nommoit anciennement Stuorium. Elle est située entre la côte de Provence & l'ifle Porquerolles. * Taffin, Carte des côtes de France.. RIBAUPIERRE. Voyez RAPOLFSTEIN. RIBAUVILLER, en allemand Rapolweiller, est le cheflieu d'un comté fort ancien, mouvant de l'évêché de Bafle, lequel a été possédé pendant plusieurs fiécles par l'illuftre famille de Rapolstein, éteinte dans les mâles en 1656. Louis XIV en a donné l'investiture au prince Birkenfeld, dont la mere étoit fille du dernier mâle. Il y a trois cents quatre-vingts maisons, cinq cents familles & deux mille deux cents habitans, dont les deux tiers font luthériens. Le magistrat n'a que deux mille cinq cents livres de revenu. RIBBESBUTTEL, petit château d'Allemagne, au duché de Brunswic, dans la seigneurie de Gifhorn. Il appartenoit autrefois à une famille très-ancienne du même nom. Cette famille étant éteinte, il fut donné à celle de Mandelschlo. * Zeyler, Topogr. ducat. Brunswic, pag. 176. RIBBLE, riviere d'Angleterre. Elle a sa source dans le duché d'Yorck, au nord de Gisborn; & elle court du nord oriental au midi occidental. Après avoir traversé le comté de Lancastre, elle va fe jetter dans un petit golfe où elle se perd dans la mer d'Irlande. Elle mouille dans sa course Gisborn, g. Sauwley, g. Chatborn, g. Waddington, d. Clethero Castle, g. Mitton, d. Ribchester, d. Samsburg, g. Koverdale, g. Preston, d. Leahall, g. Les principales rivieres qu'elle reçoit, font: l'Hodder, d. le Colder, g. la Darwen, g. la Sawok, d. Corneille dit mal à propos que cette riviere a sa source dans le Cumberland; & au lieu de RIBBLE, il écrit Ribbil. * Blaeu, Atlas. RIBCHESTER, ville d'Angleterre, dans le comté de Lancastre, sur la riviere de Rible, & que l'on prend pour le Bretennomacum des anciens. Cette ville, qui n'est pas éloignée de Preston, paffoit autrefois pour être la plus riche de toute la chrétienté. Il est certain qu'on a déterré dans son voisinage tant de monumens d'antiquités romaiaes, qu'il y a lieu de croire que c'étoit une place d'importance du tems des Romains. * Etat présent de la GrandeBretagne, t. 1, p. 81. Les anciens n'ont connu aucune ville appellée Bretennomacum, mais Bremetonacum. Quelques uns, il est vrai, ont cru que Ribchester avoit fuccédé à cette ancienne ville; mais Cambden & Galle, prétendent que c'est Owerburrow, & que Coccium est remplacé par Ribchefter. RIBEMONT OU RIBLEMONT, ville de France, dans la Picardie, diocèse & élection de Laon. Elle est le siége d'une prévôté royale, ressortissante au bailliage. C'est un gouvernement particulier du gouvernement militaire de Picardie. Riblemont a une coutume particuliere, qui dépend de celle du Vermandois. Cette ville n'a presque qu'une rue: elle est située auprès de la riviere d'Oise, sur une hauteur, au pied de laquelle est une abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît réformée. Sancti Nicolai de Pratis, ou de Ribodimonte abbatia. Cette abbaye est dans une belle prairie, d'où on l'appelle auffi SAINT NICOLAS DES PRÉS. Elle est à quatre lieues de Creci sur Serre, où elle fut d'abord fondée par Anfelme, comte de Ribemont, en 1083. Ribemont est dans le Tierarche, entre Guife & la Fère, à quatre lieues de Saint-Quentin. RIBEYRAC Ou SAINT-MARTIN-DE-RIBERAC, bourg de France, dans le Périgord, diocèse & élection de Péri gueux. C'est une ancienne baronnie. RIBEYRA-GRANDE OU SANT-JAGO, ville épiscopale de l'isle de Sant-Jago, la plus considérable de celles 1 1 du Cap-Verd, dans la partie occidentale de l'isle, à trois lieues au nord-ouest de Praya, à l'embouchure de la riviere de Sant-Jago, qui prend sa source à deux milles de la ville. L'auteur des Voyages de Drake, nous apprend qu'en 1585, lorsque son heros prit cette ville, elle étoit de forme triangulaire, & fituée dans une vallée fort étroite entre deux montagnes, l'une à l'est, l'autre à l'ouest, sur lesquelles on avoit fait différentes fortifications pour la fureté de la place. Elle étoit environnée d'un mur, avec un fort sur le rivage. Il y avoit cinquante piéces de canon dans la ville & dans les forts. La cathédrale est un très-bel édifice. Il y a dans la ville deux couvents, un d'hommes & l'autre de filles. La maison du gouverneur rneur est dans un lieu élevé, & domine sur toute la ville, presqu'entierement peuplée de Portugais. L'évêque, qui est suffragant de Lisbonne, compte toutes les isles du CapVerd dans son diocèse. Le gouverneur, qui commande au nom du Portugal, étend sa jurisdiction, non-feulement sur les isles du Cap-Verd; mais encore sur tous les domaines de cette couronne dans la Haute-Guinée. * Dampierre, vol. 3. Roberts, Voyage aux ifles du Cap-Verd. RIBNICK OU RI BENICK, petite ville d'Allemagne, dans la Silésie & dans la principauté de Ratibor, proche de Sora. * Zeyler, Topogr. Silefiæ, p. 174. RIBNIZ OU BIBBENIZ, petite ville d'Allemagne, au duché de Mecklenbourg, à trois milles de Rostock, visà-vis de Damgarden. La riviere de Reckniz, qui tire sa source d'un lac voisin du village de même nom, passe entre les villes de Ribniz & de Damgarden, & sépare le duché de Mecklenbourg de la Pomeranie. Il y avoit autrefois à Ribniz un monaftere de filles, fondé en 1319, par Léon de Mecklenbourg, fils de Henri, surnommé de Jerusalem. Plusieurs princesses de Danemarck & de Mecklenbourg en ont été abbesses. Cette ville souffrit beaucoup en 1630, de la part des Suédois. RIBO-DE-AVE (S. Thirso de) abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, en Portugal, dans la province entre Duero e Minho, entre Porto & Brague, fondée en 770, & rétablie en 927. RIBUARII. Voyez RIPUARII. RIBUARIUS-PAGUS, bourgade de France, selon Ortelius, qui cite Frodoard, dans la Vie de S. Remy. Le même auteur, dans sa Chronique, place cette bourgade sur la riviere Roer. Son interprete rend Ribuarius Pagus par RIBEMONT. RICA, contrée des états du Turc, en Afie, dans le Diarbekir, selon Corneille, Dict. & Ricaut, Description de l'Emp. Ottoman. On l'appelle communément le BEGLIEBERGLIC DE RICA. Quoique l'étendue en soit affez resserrée, elle ne laisse pas de renfermer sept sangiacats ou petits gouvernemens, qui font: Ghemasche, Chabur, Dizirebe, Seruck, Diregeck, Benirabue & Ane. RICCA, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans le comté de Molise, aux confins de la Capitanate & de la Principauté ultérieure. Il y a un château avec titre de principauté. Ce bourg est dans l'Apennin, au nord de Bénévent. * Magin, Carte du comté de Molise. RICCAEÆ. Voyez DIANE TEMPLUM. RICCIA, (la) bourg d'Italie, dans la campagne de Rome, avec un château. Il est proche d'Albano, à l'orient méridional. C'étoit autrefois une ville épiscopale. Il ne faut pas confondre ce bourg avec Aricia. Magin, Carte de la campagne de Rome. RICEY, nom de trois gros bourgs de France, distingués par leurs surnoms RICEY-HAULT, RICEY-HAUTE-RIVE & RICEY-LE-BAS. Ils font situés dans une même vallée, sur la perite riviere de Leignes, à deux petites lieues au-dessus de Bar-fur-Seine, sur les confins des généralités de Paris & de Dijon. Ces trois bourgs sont tous trois divisés entre les deux provinces de Bourgogne & de Champagne, & entre les deux intendances de Paris & de Dijon. Ils font tous trois du diocèse de Langres, & forment une baronnie. Ils font auffi tous trois mi-partie des bailliages de Sens & de Bar-fur-Seine. Ricey le haut, qui est du parlement & de l'intendance de Dijon, est dans la Bourgogne. Ricey-lebas est dans la Champagne, parlement & intendance de Paris. Ricey-haute-rive est moitié des uns & des autres; & il y a un prieuré de l'ordre de saint Benoît. Ces bourgs font recommandables par la bonté des vins & par les circonstances de leur fondation. Le terroir n'est propre qu'à la vigne, étant couvert de montagnes toutes plantées de vignobles. Le vin en est excellent & bon pour la santé. Les étrangers viennent l'enlever & le comparent au vin de Bourgogne. Ces bourgs ont été fondés par les Boïens, lors. que s'étant joints aux Helvétiens, ils furent défaits près d'Autun par Jules-César, qui à la priere des Bourguignons permit aux Boïens d'aller s'établir dans cette contrée des Gaules. Les Rittons ont retenu jusqu'à présent l'habillement de leurs fondateurs & leur talent pour remuer la terre; ce qui faisoit que Louis XIV les préféroit à tous autres, lorsqu'il avoit des terres à remuer. Ces trois bourgs n'ont qu'un même seigneur, un seule Juge & un même curé. Ils font fermés de murailles & munis de fossés. Les maisons sont bâties & couvertes de pierres qu'on tire dans le voisinage. Il y a trois églises magnifiques, bâties de pierres de taille. Le seigneur a son château à Ricey-bas, avec un grand parc, qui contient fix-vingts arpens, plantés d'arbres en allée, & à travers lequel la riviere passe. Sur une coline, auprès de ce château, il y a un bois, autrefois dédié à de fausses divinités, & que l'on appelloit Deorum via, aujourd'hui par corruption le BOIS DELVOY ου DéVOYE. On a trouvé dans quelques côteaux de vignes des environs, quelques tombeaux de pierres, des médailles & autres marques de l'antiquité de ces trois bourgs. RICHBOROW, RICHBURG ou RICHBERG, bourg d'Angleterre, dans la province de Kent. C'étoit autrefois une ville d'Angleterre appellée RUTUPIÆ par Ptolomée & par Amnnien Marcelin; RITUPA PORTUS par Antonin, & Rhutupi portus & civitas par Orose. Anciennenient les Anglois lui donnoient le nom de Reptimuth; & Alfred de Beverley lui donne celui de Richberg. Le nom moderne est Richborow ou Richburgh, comme l'a très-bien remarqué Cambden. Il paroît cependant assez probable, comme l'a observé Gibson, que le port Rhitup ou Rhurub étoit à Stonhar, où il y avoit un phare, & que la ville étoit Richberb ou Ritubsberg, des ruines de laquelle s'est formé SANDWICH. Voyez ce mot. * Gloffar, Antiq. Britan. RICHECOUR. Corneille dit : Petite ville de Lorraine, Située proche d'un lac qu'on nomme vulgairement la Garde lac, d'où fort une riviere qui va se jetter dans la Meurte, entre Saint-Nicolas & Rosieres. Pour estimer les choses à leur juste valeur, Richecour ou RICHECOUR LE CHATEAU, en latin Richeri Curtis, est une simple annexe de la paroisse de la Haye-ville. Le lac, à l'orient duquel ce lieu est situé, s'appelle simplement la Garde. * Jaillot, Atlas. 1. RICHELIEU, ville de France, chef-lieu d'une élection & d'un grenier à sel, du ressort de l'Anjou, dans le diocèse de Poitiers, à neuf lieues de cette ville, sur les rivieres d'Amable & de Vende. Cette ville, franche de tailles, n'étoit autrefois qu'un village. Le cardinal de Richelieu l'a fait bâtir vers 1637, pour honorer le lieu de fon origine. La ville est également belle & réguliere, & le château est magnifique. On arrive au château par deux basse-cours, dont la premiere, après avoir passé le pont-levis, est un quarré plus large que long. Tout le château, de même que la plupart des ornemens de la ville, est d'une pierre blanche très-belle. Il est composé de corps de logis & de pavillons, & tout couvert d'ardoises avec des lucarnes. Il est entouré d'un fossé peu profond, mais à fond de cuve, revêtu de pierres de taille, rempli de cinq pieds d'eau de source, & flanqué en forme de boulevart du côté du château & aux quatre coins de ce bâtiment. La face de l'entrée n'est qu'une terrasse découverte, flanquée de deux pavillons en dôme, qui se joignent aux aîles du château, qui sont deux corps de logis, dont l'un est une galerie, & l'autre forme divers appartemens. En face est un troisiéme corps de logis qui se joint aux aîles par deux autres pavillons en pointe. Au milieu de ce corps de logis est un grand pavillon double, seul reste de l'ancien château de Richelieu; mais on l'a mis en simmétrie avec les autres pavillons, tant en les réduisant en dôme, qu'en réformant les croisées & les ouvertures. L'aire de la cour comprise entre les bâtimens est presque quarrée, & les côtés sont de vingt-cing à trente toises de long. Dans le gros pavillon du milieu de la face, est le grand escalier, au devant duquel est un portail en saillie, qui fait comme un demi-portique soutenu sur deux colonnes de marbre jaspé d'ordre dorique. Les fenêtrages ont aussi quelque chose de cet ordre, dont il n'y a rien dans le reste du bâtiment. Les niches entre les fenêtres au nombre de plus de soixante font " font remplies au second étage de statues & au premier de buftes, la plupart de marbres & les autres de bronze. On en voit aufli un très-grand nombre dans une salle près du grand escalier. Ce sont tous morceaux précieux, partie ftatues, partie bustes & termes, représentans des dieux, des déesses, des empereurs, des impératrices, des gladiateurs, des farires, des pasteurs, des captifs. Ces statues antiques font de pierre ou de marbre nues ou vêtues sur le nud, de grandeur naturelle, ou plus petites ou plus grandes que nature. Quelques bustes sont revêtus d'albâtre orientale. Dans le voisinage de cette salle en est une autre toute remplie de dévises & d'anagrames à la gloire du cardinal de Richelieu; & l'on peut dire qu'elles sont le triomphe de la flaterie. En fortant par dessous le grand escalier, on passe un pont, & l'on entre dans un grand & beau parterre, borné par la petite riviere d'Amable, renfermée en cet endroit & depuis le parc, en un canal revêtu de pierres, ayant de long quatre ou cinq toises, & de large dix, avec un pont de quatre arches de pierres pour la paffer, & pour entrer dans le parc qui est derriere. Au milieu de ce parc est une grande allée très longue, qui se trouve vis-à-vis du grand escalier, & du pont ou de l'entrée du château. La riviere d'Amable est retenue par une écluse au bout de son canal revêtu, & rejettée dans les fossés de la ville pour la clore de ce côté-là qui est l'orient. , & à Cette ville est au septentrion du château, séparée de clôture avec un grand espace entre deux. Ce qu'il y a de bâti est une rue de quatorze grands pavillons de chaque côté, qui ne paroiffent qu'un corps de logis. Ils ont chacun leur porte cochere, & par dedans une cour avec un jardin au bout. Ils font bâtis de moilons & de pierres brutes couvertes d'un enduit à chaux & à fable. Les encogneures des pavillons du haut en bas, les côtés, les fronts & les supports des croisées, & les cordons ou ceintures qui distinguent les étages, sont de pierre blanche comme le château. Les toits sont couverts d'ardoise, & les portes & les fenêtres font peintes. Cette rue est à peu près de cent quarante toises de long & de fix de large. Elle est coupée au milieu par une autre ruc qui la croise & la traverse à angle droit, & qui n'est pas bâtie. Au bout austral qui regarde le château, est une grande place qui a deux rangs de maisons à boutiques en potence, de la rue dont on a parlé, à l'opposite quatre beaux pavillons avec les corps de logis qui les joignent. Entre deux à main gauche, il ya une halle avec deux aîles, & derriere le dessein d'un bâtiment. A main droite, on voit l'église qui est la paroisse de Richelieu; & le prefbytere est derriere. La cure de Sablon, qui étoit dans le parc, a été transférée là. Cette place a d'aire quarante-huit ou cinquante toises en tout sens; & elle a issue à trois portes de la ville, une au midi qui est celle du château, une à l'orient derriere la halle & la troifiéme à l'occident derriere l'église ; tout cela avec une symmétrie fort exacte. Pour la rendre entierement juste, on a fait à l'autre bout de la rue qu'on a décrite, qui est le bout septentrional, & vers Champigny, une place toute semblable avec une église, un hôpital & un palais ou fiége de justice avec trois portes, une au septentrion & les deux autres à l'orient & à l'occident. La ville de Richelieu a trois cents cinquante toises de longueur & deux cents cinquante de largeur. C'est ainsi que d'un château & d'un village qui étoit de trois provinces, d'Anjou pour le gouvernement, de Poitou pour le diocèse, & de Touraine pour la généralité & pour les tailles, le nom de Richelieu a fait naître une belle ville, qui est privilégiée comme la capitale d'une province, quoique pour deux cents feux seulement. La justice du duché & pairie, qui étoit auparavant sous la jurisdiction du fiége royal de Saumur, y est établie. Le grenier à sel de Loudun & l'élection de Mirebeau y ont été transférés. Le duché contient beaucoup de villes, de châteaux & de gros bourgs. On aflure que le parc a dix mille toises de circuit, qui font deux lieues de ce pays. La muraille est uniforme, sa forme est irréguliere, & elle a plusieurs angles, & fon aire plantée de bois de haute futaye avec diverses allées. La terre de ce duché & pairie est presque ronde, & peut avoir huit lieues de diametre, sans quelques bourgades un peu plus éloignées. Les principaux lieux font Mirebeau & l'Isle-Bouchard. De Mirebeau ont autrefois dépendu le PuisNotre-Dame & Doué, célébre par son amphithéâtre. Ce duché aboutit à Montcontour, & est à deux lieues de Loudun & de Chinon. * Corn. Dict. Davity, Anjou. 2. RICHELIEU, grande riviere, dans l'Amérique septentrionale. Elle vient du lac de Champlain, & fe décharge dans le fleuve Saint-Laurent, vis-à-vis les isles de Richelieu. On l'appelle aussi RIVIERE DES IROQUOIS, parce qu'elle est fort fréquentée par ces Sauvages, qui la descendent pour venir au fleuve Saint-Laurent. C'est sur les bords de cette riviere que les François, unis avec les Algonkins, eurent affaire pour la premiere fois avec les Iroquois qui furent battus, Champlain ayant tué trois de leurs chefs. On l'appelle encore quelquefois RIVIERE DE SOREL. 3. RICHELIEU, (ifles de) isles de l'Amérique septentrionale, dans le lac Saint-Pierre, à douze lieues plus haut que la ville de Trois Rivieres. C'est où commence le gouvernement de Mont-Réal. Elles font à l'entrée du fleuve Saint-Laurent, dans le lac de Saint-Pierre. Il y en a plus de cent. Elles font toutes remplies d'arbres, entr'autres de noyers, dont le fruit a le goût d'amande. L'on y cultive beaucoup de vignes. Il y a beaucoup de gibier, particulierement des rats musqués, dont on fait la chaise au mois d'avril. Cet archipel sert de retraite aux Iroquois. 4. RICHELIEU, dans l'Amérique feptentrionale, grand & petit fort rétabli en 1635, au bord du fleuve SaintLaurent. 1. RICHEMOND ou RICHMOND, lieu d'Angleterre, dans Yorkshire, sur la Swale, dans le North-Riding, est la capitale du territoire qu'on appelle Richemondshire, où il y a des mines de plomb, de cuivre & de charbon de terre. Ce lieu fut érigé en comté en faveur d'Alain le Noir, comte de Bretagne, par Guillaume le Conquérant ; & ce titre ayant paffé de cette maison aux comtes de Chefter, retomba dans celle de Montfort, par la donation qu'en fit Edouard III à Jean de Montfort, duc de Bretagne, Rodolphe de Neville, comte de Westmorland, en fut pourvu après la mort de Jeanne de Bretagne, sœur de Jean le Vaillant ; & ensuite Henri VI le donna à Edmond de Hadam son frere uterin. George, duc de Clarence, & Richard, duc de Glocefter, le posséderent sous Edouard IV, & Henri VIII l'ayant érigé en duché en 1535, le donna à un de ses fils naturels qu'il avoit eu d'Elizabeth le Blunt. Charles de Lenox, fils naturel du roi Charles II, posséda ce duché, qui est actuellement possédé par sa postérité. * Etat préf. de la Gr. Bretagne, 1. 1, p. 129. Alain le Noir, du tems de Guillaume le Conquérant, fit bâtir le bourg de Richemont sur les ruines du bourg de Gilling. Ce bourg a droit d'envoyer deux députés au parlement. Le duché de Richemond est divisé en cinq parties, qui font: Lang-East, Lang-West, Gilling-East, Gilling-West & Kali-Kelld. 2. RICHEMOND, grand bourg d'Angleterre, dans le Surrey, à sept milles de Londres, lieu fort agréable l'été, où vont plusieurs marchands de Londres, & particulierement des juifs. On y voit encore les restes d'un palais royal, où le roi Henri VII & la reine Elizabeth ont fini leurs jours. Il y a d'ailleurs un très-beau parc qui a fix milles de tour, & qui eft fermé de murailles. Mais rien ne fauroit être plus agréable que la maison de plaisance, où le roi va ordinairement passer l'été. Elle est petite, mais propre, & le jardin & le parc sont très-beaux. Cette maison a appartenu au duc d'Ormond. * Etat prés. de la Gr. Bretagne, t. I, p. 115. RICHEMONT ou RICHMONT, bourg des Pays-Bas, au duché de Luxembourg. Il est situé sur la riviere d'Orne, près de l'embouchure de cette riviere, dans la Moselle. Ce bourg est orné d'un château. * Jaillot, Atlas. RICHENAW. Voyez RYCHENAW. 1. RICINA, ifle que Ptolomée, 1. 2, c. 2, place fur la côte de l'Hibernie, & qu'il range au nombre des isles Ebudes. Elle est nommée Ricnea dans quelques exemplaires de Pline, 1.4, c. 16, & Ricina dans d'autres. Cambden trouve le nom de cette ifle corrompu dans le mot Riduna, qu'on lit dans l'itinéraire d'Antonin. On nomme aujourd'hui cette ifle CRAGHLINGS. Voyez ce mot. 2. RICINA, ville d'Italie, dans le Picenum, laquelle ne devint colonie romaine que sous l'empereur Sévere. Une ancienne carte citée par Cellarius en fait mention. Pline, p. 137, connoît cette ville sous le nom du peuple R1 Tome V. N CINENSES. Holstenius a trouvé les ruines de Risina à deux ou trois milles de Macerata, sur le bord de la riviere Potenza à la droite. Une ancienne inscription trouvée près de Macerata, & rapportée par Gruter, donne à cette ville le furnom d'Helvia: COLONIA HELVIA CONDITORI SUO. * Geogr. Ant. 1. 2, с. 9. 3. RICINA, ville d'Italie, dans la Ligurie, sur la côte à l'orient de la ville de Genes, entre cette ville & le port dauphin, selon une ancienne carte citée par Cellarius, qui croit que ce peut être présentement le village Recco. * Geog. Ant. I. 2, 2, C. 9. RICINENSES. Voyez RICINA, no. 2. RICLA, bourg d'Espagne, au royaume d'Aragon, entre Calarayud & Sarragofle, fur le Xalon. Il y a une paroisse, & le nombre des habitans est si peu considérable, que ce lieu mériteroit à peine le nom de village. Dom Alfonse I, roi d'Aragon, le prit sur les Maures en 1120, & le fit peupler de nouveau. C'est le chef-lieu d'un comté qui fut érigé par le roi Philippe II. La campagne des environs produit beaucoup de bled, de vin, d'huile, de fruits; & on y éleve une grande quantité de bétail. * Silva, Pobl. de Espana, fol. 137. RICOSE, nom d'une ville, selon Ortelius, qui cite Phocas le Grammairien, de nomine & verbo. RICOTE, bourg d'Espagne au royaume de Murcie, à sept lieues de la capitale. Il est situé dans une vallée dont il est le lieu le plus considérable. Il a dans sa dépendance Blanca, Villa-Nueva, Olea, Archena, Ceurin & Habaran. Tous ces lieux font fertiles en bled, vin, ris, sesame & fruits. On y fait un commerce de foie. Le bourg de Ricote fut peuplé en 1266, dix-sept ans avant la ville de Murcie par le roi dom Alfonse le Sage.* Silva, Pobl, de Espana, fol. 235. RICTI & RITTI. Vopez RHITTIUM. RIDDAGSHAUSEN, ancienne abbaye d'Allemagne, au duché de Brunswic-Wolffenbuttel. Elle fut fondée par deux freres, Riddage & Ludolphe de Wenden, du tems de Henri surnommé le Lion, duc de Saxe, en 1145. Elle a pris le nom de fon fondateur Riddage, qui la dota de deux beaux villages avec leurs dépendances, & le même duc Henri, à fon retour de la terre sainte, lui donna de nouvelles poffeffions & de grands priviléges. Ensuite cette abbaye acheta diverses terres des comtes de Barby, de Guerm, & autres seigneurs; quoiqu'elle ait été brûlée & pillée en 1550, & dans les années suivantes à diverses fois par les habitans de Brunswic, par le marggrave de Brandebourg, & par d'autres, pendant les guerres du fiécle passé, elle s'est tellement rétablie & foutenue par l'industrie de ses abbés, que ses vastes bâtimens ont été remis en affez bon état. Aujourd'hui Riddagshausen est un cloître de protestans. * Zeyler, Topogr. ducat. Brunswic. p. 176. RIDE, ifle située entre la Sicile & l'Afrique, selon S. Epiphane cité par Ortelius. RIDGELEY, bourg d'Angleterre, dans la province de Stafford. On y tient marché public. * Etat présent de la grande Bretagne, t. I. RIDUNA. Voyez RICINA, no 1. RIE. Voyez RYE. 1. RIÉ, lieu de France, dans la Normandie, diocèse de Séez, élection d'Argentan. C'est la patrie de Mezerai, l'un de nos plus célébres historiens de France. 2. RIE, ifle de France, dans le Poitou, diocèse de Luçon, élection des Sables d'Olonne. Cette ifle est entre la mer, la petite riviere de Rié, & le marais du Perier. RIED, ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, avec seigneurie, sous la régence de Burchhausen. Cette petite ville comprend dans son district le bourg d'Aurolts-Munfter, quatre châteaux, quatorze petits bourgs & quelques villages. En 1310, du tems de l'empereur Henri VII, la ville de Ried fut brûlée par les Autrichiens. Il n'y eut que le château qui fut épargné. Zeyler, Topogr. Bavar. Aventin. lib. 7, fol. 386. RIEDDAU, bourg d'Allemagne, dans la haute Autri che, avec un beau château & une seigneurie qui appartenoit autrefois à la famille de Dietrichstein. Depuis, cette seigneurie a passé dans la famille des comtes de Salaburg. * Zeyler, Topogr. Auftriæ, p. 17. RIEDENBURG, petite ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, sous la régence de Munich, avec un château & une seigneurie, qui contient une abbaye, huit châteaux, quinze bourgs, quelques villages, & autres dépendances. Le dernier comte de Riedenburg, burggrave de Ratisbonne, landgrave de Stephaningen, seigneur de Leugenfeld, Vohburg, Kalmuns, Stauff, & Rohr, est mort du tems de l'empereur Rodolphe I, selon Eberahardus Altahenfis. RIEDLINGEN, petite ville d'Allemagne, dans la Suabe, au-delà d'Ulm, fur le Danube. Elle appartient à la maison d'Autriche, & a beaucoup souffert dans les dernieres guerres. * Zeyler, Topog. Sueviæ, p. 66. RIEDS, bourg d'Allemagne, dans la Franconie, situé à quatre milles de Schwabach. Il appartient à l'évêque d'Aichstett. * Zeyler, Top. Franconiæ, p. 75. RIEDSELZ, village de l'Alface. Il appartient au commandeur de Weissenburg, de l'ordre teutonique. * Zeyler, ibid. RIEGATE. Voyez RYEGATE RIENSIS-PROVINCIA, vulgairement het Land van Roen. Voyez NIVESDUM. RIESENBERG ou RISENBERG, montagne d'Allemagne, dans la Silésie, entre le duché de Javer & la Bohéme, près des bourgs d'Hirsberg & de Schmiedberg, en latin Giganteus-Mons. C'est la plus haute montagne de cette contrée. Elle a des mines de fer, d'étain, d'airain, de vitriol, & même on y trouve des veines d'or & d'argent, des grenats, des cailloux qui approchent du diamant; des amethistes, des topases, des agathes & du crystal, avec quantité de simples utiles pour la médecine. Les rivieres de Bober, de Lupawa, & de l'Elbe, y ont leurs sources, dont la largeur n'est que d'un bon pas. Ceux qui demeurent au pied de cette montagne, disent qu'il y a au sommet un spectre qu'ils appellent Ribenzal, qui la couvre de nuages tout d'un coup, & qui cause de grandes tempêtes; ce que plusieurs attribuent à la seule hauteur de la montagne, qui arrêtant les vapeurs que les vents y pouflent, peuvent être la cause d'un pareil évenement. * Corn. Dict. Hift. du monde enchanté. RIESHARD, territoire du royaume de Danemarck, au duché de Schleswic, dans le bailliage e d'Apenrade. Il a pris fon nom du village de Ries qui est dans le plus bel endroit du bailliage. Il y a un port près de Genner: on le nomme Gennerford, & toutes fortes de navires peuvent y entrer. Cependant il n'est point fréquenté. Dans la plus grande partie de ce territoire on trouve des forêts & des montagnes; mais dans ce qui est entre les villages de Ries & de Basmarck, ce ne font que collines & vallées si fertiles & fi délicieuses, qu'on donne avec raison à ce canton le nom de Paradis. * Hermannid. Descr. Daniæ, p. 835. RIETBERG, gros bourg d'Allemagne, dans la Westphalie, près de Paderborn, & que l'on appelle aussi Rittberg & Retberg. Ce bourg a un fort bon château, & donne fon 'nom à un comté qui confine avec celui de Lippe & avec l'évêché de Paderborn. Ce comté, qui a fix lieues de longueur, & deux de largeur, a été possédé long-tems par une des plus anciennes familles de Westphalie. Ensuite il passa aux comtes d'Hoye, & de ceux-ci aux comtes d'Oost-Frise. * D'Audifred, Geogr. t. 3. RIETI, ville d'Italie, dans l'Etat ecclésiastique, au duché de Spolete, en latin Reata. Elle est située sur la riviere Velino, vers les confins de l'Abbruzze, à sept ou huit lieues de Spolete, du côté de l'orient méridional. Cette ville donne son nom à un lac qui est un peu à son occident, qu'on appelle Lago di Rieti. Il reçoit les eaux de celui de CATALICE, & se décharge dans le Velino. La ville de Rieti fut érigée en évêché, dépendant immédiatement du pape, dès le cinquiéme siécle. Voyez REATA. * Magin, Cart.du duché de Spolete. Commainville, Table des évêchés. RIEVAL, Regia Vallis, abbaye d'hommes, ordre de prémontré dans le duché de Bar, dans la dépendance du bailliage de Vitri en Champagne. RIEUME, ville de France, dans le bas Armagnac, diocèse d'Aire, élection de Riviere - Verdun, a environ 100 maisons. i Rieume n'est point du diocèse d'Aire, mais de Lombés, sur les confins de ceux de Toulouse, & de Rieux. Il y a une juftice royale de la judicature de Riviere. 1. RIEUX, ville de France, dans le haut Languedoc, fur la petite riviere de Rise, qui se jette un peu au-dessous dans la Garonne. La rencontre de plusieurs rivieres ou ruisseaux, qui se joignent en cet endroit, lui a donné le nom de Rieux. Cette ville étoit si peu de chose, que le pape Jean XXII, en l'érigeant en évêché, dit dans sa bulle: eam oppiduli nomine decoramus. L'église cathédrale, qui porte le nom de la Vierge, est un bâtiment qui n'a rien de remarquable. Le chapitre consiste en quatre dignités, & en douze canonicats. Ce diocèse comprend quatre-vingt-dix paroisses, trois abbayes d'hommes, & une de filles. Le palais épiscopal à Rieux est affez beau. On voit au-dessus de la porte en dedans, les noms & les armes des évêques de cette ville. La cour est ornée de huit têtes d'anciennes divinités, qui furent déterrées dans une terre du diocèse de Toulouse; & que M. Berthier, évêque de Rieux, fit transporter dans cette cour en 1699. Il y avoit autrefois dans la ville de Rieux un monastère dédié à Notre-Dame. Jean XXII l'ayant détaché du diocèse de Toulouse, l'érigea en évêché en 1317, & créa premier évêque le cardinal Pilefort de Rabastins, qui étoit auparavant évêque de Pamiers. Ce diocèse de Rienx contient la partie de l'ancien pays de Volvestre, qui appartenoit au comte de Toulouse. Il y a dans ce diocèse le monastère de feuillans, aujourd'hui chef d'une congrégation de moines qui professent l'ancienne rigueur de la regle de cîteaux. Ce monastère fut fondé dans le douziéme fiécle, sous la dépendance de l'abbé de Morimont en Bafligny; mais en 1 573, Jean de la Barriere, abbé commendataire de feuillans, fit profession de l'inftitut le plus austère de cîteaux, & se maintint contre l'abbé général de tout l'ordre par l'autorité de Sixte Quint. Enfuite étant appuyé par le même pape, & par Henri III, roi de France, il se rendit entierement indépendant, & il institua la nouvelle congrégation de feuillans, qui eut permisfion de s'établir dans tout le royaume de France. * Piganiol, Descr. de la France, t. 4, p. 351 & 355. Longuerue, Descr. de la France, t. 2, p. 130. 2. RIEUX, ville de France, & comté dans le bas-Languedoc, diocèse de Narbonne. 3. RIEUX, baronnie de France, dans la basse Bretagne au diocèse, & à dix lieues au levant de Vannes fur la Vilaine. Elle a donné fon nom à une des plus illustres maisons de la province. RIEZ, ville de France, dans la Provence, au bord de l'Auveftre, à onze lieues d'Aix, dans une belle plaine, abondante en excellens vins & en toutes fortes de fruits. Cette ville est fort ancienne. Pline la nomme Albère, & il prend Reii pour le nom d'un peuple, comme Cavares, Vocontii, Saluvii. Jules-Céfar, dans ses commentaires, fait plusieurs fois mention des Albici, qui habitoient les monragnes au-dessus de Marseille; ce qui ne peut convenir qu'à ceux qu'on a depuis nommés Reii, & qui avoient leur furnom d'Apollinarii marqué par Pline. Strabon écrit Alboëci. Le nom Reii a prévalu sur celui d'Albecé & d'Albici. Dans le fixiéme siécle on a corrompu Reii en Regii, comme on peut voir dans Grégoire de Tours; mais au fiécle précédent on écrivoit toujours Reii, comme Sidonius Apollinaris a fait plusieurs fois. Ce célébre évêque d'Auvergne a loué magnifiquement, comme une lumiere de l'église, Fauste évêque de Riez, qui avoit succédé à saint Maxime; nous ne connoiffons point ceux qui avoit tenu ce siége avant eux. Les évêques de Riez sont seigneurs temporels de la ville, & ont toujours reconnu pour seigneurs ou fouverains les comtes de Provence, à qui ces prélats ont fait hommage & ferment de fidélité. Néanmoins plusieurs autres prétendent à cette seigneurie, & le différend qui est entre eux est demeuré indécis jusqu'à présent. La ville de Riez est assez jolie; mais elle est petite. Son évêque est suffragant de l'archevêché d'Aix. En 439, on rint un concile à Riez. Saint Maxime évêque de cette ville y mourut, & fut enterré à saint Pierre, qui est une chapelle présentement hors de la ville & presque abandonnée. 11 n'est resté cependant à Riez de ce corps faint, que le crane & un bras. Tout le reste a été transferé en l'abbaye de la grasse en Languedoc, fans que l'on fache en quel tems ni comment ; car les religieux de la graffe n'ont point d'au tres titres que d'anciens inventaires de leurs reliques, d'environ quatre cents ans qui font mention de ce corps faint. Quoiqu'à Riez on croye posléder un bras de faint Maxime, les religieux de la grasse ne laissent pas d'assurer qu'ils ont les deux. * Piganiol, Descr. de la France, t. 4, p. 143. Le député de cette ville entre aux assemblées générales. Les vins des environs de Riez passent pour être les meilleurs de Provence. RIEXINGEN, petite ville d'Allemagne, dans le bas Palatinat. Elle est située dans une contrée nommée Wefterreich. Munsterus dit qu'elle appartient aux comtes de Linnange. Zeyler, Topogr. Palat. infer. * RIEZE. Corneille nomme une riviere de ce nom, qu'il fait couler à Foix, à Pamiers, à Tarascon, &c. C'est la même riviere que l'Ariège, dont il a fait un article. RIEZVAL OU RINVAL, abbaye d'hommes, en France, de l'ordre de prémontré, & de la réforme. Elle est située au diocèse de Toul, sur les confins du Barrois. RIF: c'est le nom de la partie d'Egypte qui s'étend depuis le Caire jusqu'à la mer. La basse Egypte, de même que la haute, s'appelle Said, ou Thebaïde, & celle qui est entre les deux, porte le nom de Sous. RIFARGIA. Ortelius, qui cite un manuscrit d'Æticus le Sophiste, dit que Rifargia est la derniere des isles dans l'océan septentrional. Les vents, ajoute-t-il, y sont si violens, que rien ne verdit & rien ne fleurit. Le manuscrit que cite Ortelius eft différent de celui que Simler a publié. RIFFE ou ERRIF, province d'Afrique. RIGA, ville de l'empire russien, & capitale de la Livonie. Elle est située à 57d de latitude, dans une grande plaine, sur la rive septentrionale de la Dwina, à deux lieues au-dessus de l'embouchure de cette riviere dans la mer Baltique. Vers 1158, quelques marchands de Brême, entrés dans la Dwina, établirent une espéce de commerce avec les habitans du pays, chez qui, par ce moyen, la religion chrétienne commença à s'introduire. En 1170, Meynard, moine de Sigeberg, dont la résidence étoit à Lubec, fut chargé par le pape Alexandre III, d'aller, en qualité d'évêque, prêcher l'évangile en Livonie. Il eut pour successeur Bertold, abbé de Schaumbourg, ordre de cîteaux, diocèse de Minden. Celui-ci commença la ville de Riga, qu'Albert, troisiéme évêque, entoura de murailles. Cet évêque fit venir d'Allemagne, pour la défense de la ville, les chevaliers Porte Glaives, qui s'étant unis quelque tems après aux chevaliers Teutoniques, continuerent d'avoir leurs maîtres particuliers, & reconnurent pour supérieur le grand maître de Pruffe. Albert & ses prédécesseurs ayant fondé quelques évêchés, Innocent III érigea Riga en métropole, à laquelle il soumit la Livonie, la Prusse & la Curlande. Le nouvel archevêque & ses successeurs furent en même tems seigneurs absolus de la ville ; & les maîtres des chevaliers leur prêtoient ferment de fidélité. Vers 1290, ceux-ci se révolterent & firent la guerre aux archevêques, dont les habitans de Riga prirent la défense. En 1298, Brunon, gran-dmaître de Livonie, & foixante de ses chevaliers, furent tués dans un combat. Les habitans de Riga, ligués ensuite avec les Lithuaniens, battirent les chevaliers Teutoniques en 1309, & firent le siége du fort de Dunemonde, d'où les chevaliers troubloient leur commerce. Ceux de Prusse ayant envoyé du secours à ceux de Livonie, pendant que l'archevêque étoit à Rome, pour demander justice contre eux; ils s'emparerent vers 1330, de Riga, dont ils s'assurerent la possession par une forteresse qu'ils y bâtirent; & resterent maîtres de cette ville durant quarante ans. Divers jugemens du pape & de l'empereur les obligerent de la rendre en 1370; mais en même tems, ils obtinrent d'être dispensés du ferment de fidélité qu'ils avoient prêté jusqu'alors aux archevêques, à qui, d'autre part, les habitans, enrichis par le commerce, ne voulurent plus obéir que pour le spirituel. Leurs richesses s'étant encore augmentées, ils entrerent dans la ligue des villes Anséatiques, avec quatres autres ville de Livonie, firent en même tems la guerre aux archevêques & aux chevaliers, & chafferent ceux-ci du fort de Dunemonde. Les chevaliers en 1453, se firent céder par l'archevêque la moitié de son domaine dans Riga. Les choses resterent en cet état jusqu'à ce que le luthéranisme s'introduisit dans cette ville. En très-peu de tems tous les bourgeois en firent profeffion publique, & chafferent les ecclésiastiques, dont ils s'approprierent les Nij Tome V. |