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AVERTISSEMENT

SUR CETTE SECONDE ÉDITION:Domoerq

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QUELQUES personnes nous ont fait observer, . que nous avions pas exposé dans la première édition de ce Dictionnaire toutes les difficultés de la langue française, et qu'il en est beaucoup qu'on y cherche en vain; 2°. que notre titre n'y est is rempli exactement, parce que nous n'y avons traité que trés-légèrement la plupart des articles qui ont rapport aux divers genres de littérature.

Pour répondre au premier de ces reproches, nous prions les critiques d'observer qu'il est impossible de rassembler dans unbuvrage toutes les difficultés de la langue française, car chacun peut s'en faire à sa guise, selon qu'il est plus ou moins

instruit.

Nous convenons cependant qu'on ne trouve pas toujours dans cette édition des solutions de plusieurs difficultés que le plan delouvrage semblait promettre. Nous nous sommes efforcés dans celle-ci d'en rassembler un nombre beaucoup plus grand, * d'en exposer plusieurs qui n'ont encore été résolues dans

cun ouvrage.

D'ailleurs il nous a semblé que ce reproche, fondé à quelmes égards, pouvait venir en partie de ce que plusieurs dificultés y sont disséminées dans divers articles, où étant souvent traitées par occasion, elles ne présentent pas, à la

te de

ces articles, le mot sous lequel on devrait naturellement les chercher. Pour remédier à cet inconvénient, nous aruas mis à la fin de notre ouvrage une Table analytique des matières traitées dans les divers articles du Dictionnaire. Par te moyen et par celui des renvois indiqués à chacun des principaux articles, nous espérons faciliter complétement au

lecteur la recherche des difficultés qu'il pourrait croire avoi été omises.

Quant à la seconde observation, nous avions averti dan notre discours préliminaire que nous n'indiquerions que le difficultés littéraires relatives à la langue; mais puisque de personnes dans les lumières, desquelles nous avons une en tière confiance, pensent que notre ouvrage sera plus dign des regards du public si nous y traitons plus amplement 1 partie littéraire, nous nous empressons de suivre leurs con seils, et l'on trouvera dans cette seconde édition l'exposition des règles et des difficultés des divers genres de littérature.

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DISCOURS PRÉLIMINAIRE

DE LA PREMIÈRE ÉDITION.

L'est peut-être aucune science sur laquelle on ait plus écrit que urla langue française. Depuis deux siècles qu'on a commencé de cultiver cette langue, les ouvrages destinés à l'enseigner se sont toujours multipliés de plus en plus; et comme si les difficultés ugmentaient à mesure qu'on travaille à les éclaircir, plus on a fecrits sur cette matière, plus on croit nécessaire d'en publier de

louveaux.

Cette opinion semble justifiée par l'embarras où se trouvent sourent, au milieu de tant de secours divers, les gens du monde et même les gens de lettres qui désirent parler et écrire purement. Ceur même d'entre ces derniers qui ont fait une étude particulière de la grammaire, c'est-à-dire, qui ont comparé les divers systèmes, rectifié les règles par les faits, rejeté ou concilié les décisons qui paraissent contradictoires, sont encore fréquemment urétés par des doutes longs à éclaircir, par des incertitudes où ils ne voient point d'issue.

La nature de cette science et l'histoire de sa marche nous révèat les causes de ces difficultés, et du besoin toujours renaissant Instructions nouvelles. Une langue vivante, composée des usages actuels de la nation qui la parle, doit changer en bien ou en mal, saurant les changemens favorables ou défavorables que le temps apporte nécessairement à ces usages. Ainsi, de demi-siècle en demisecle, et quelquefois plus tôt, il y a de nouveaux usages à faire * remarquer, de nouveaux abus à signaler; de sorte que les anciens reformateurs, si recommandables à l'époque où ils ont écrit, perdent successivement de leur mérite à mesure que la langue s'enrichit de nouvelles expressions et de nouveaux tours, ou qu'elle se corrompt par des écarts contre lesquels ils n'ont pas eu occasion de selever.

Cependant ils conservent long-temps leur autorité toute entière dans l'esprit d'un grand nombre, et les nouveaux observateurs ne peuvent qu'avec peine porter la lumière dans leurs doctrines su⚫rannées. De là les opinions diverses soit en faveur des anciens, soit en faveur des modernes; de là des discussions et des disputes, et

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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

par conséquent des doutes et des incertitudes qui appellent d éclaircissemens et des décisions nouvelles.

Mais ce qui augmente la confusion, c'est que les contemporain ne sont pas plus d'accord entre eux. Vaugelas, Bouhours, Ménage les écrivains de Port-Royal, furent divisés; Furetière s'éle contre l'Académie française; de nos jours, Desfontaines, Fréron Geoffroi, contre les meilleurs écrivains de notre siècle; La Harp contre Voltaire, son maître; et Domergue contre plusieurs de s contemporains.

Convenons cependant qu'à travers les tourbillons que ces athlèt élèvent dans leurs arènes littéraires, la vérité et le bon goût bril lent assez souvent, et qu'ils triomphent à la fin de l'ignorance de la méchanceté. Malgré la colère de Bouhours, les illustres écr vains de Port-Royal ont enrichi notre langue d'un grand nombr d'expressions nouvelles et heureuses; Furetière a mieux fait qu l'Académie française; une quantité de mots et d'expressions qu Desfontaines s'était efforcé de condamner au ridicule, sont em ployés aujourd'hui par les écrivains les plus élégans et les plu purs; et les malheureux détracteurs du style de Voltaire n'ont fa que passer.

La marche de la science grammaticale en France n'a pas pe contribué non plus à retarder les progrès de la langue, et à répar dre dans les esprits l'incertitude et l'erreur. On passa subitement la critique des langues mortes à celle de la langue nationale; et sans remarquer que la langue française differe essentiellement de langue latine par sa syntaxe et ses constructions, on a fait à cet langue une application forcée de la grammaire latine. Alors on af pliqua aux noms français dont la terminaison ne change point dont les divers rapports ne sont indiqués que par leur place, o par les prépositions dont on les accompagne, les cas qui servent distinguer les diverses terminaisons des noms latins, et à marque leurs différens rapports; et la langue française fut forcée d'admet tre, comme la langue latine, des cas et des déclinaisons.

Cette erreur s'est tellement enracinée, que malgré les gram mairiens philosophes qui l'ont victorieusement combattue, mal gré l'Académie qui a déclaré qu'il n'y a point de déclinaisons dan la langue française, on trouve encore dans la plupart des gram maires et des dictionnaires, et même dans Voltaire, les mots de no minatif, génitif, etc.; et dans le Dictionnaire de l'Académie, de mots dits déclinables et indéclinables.

Ce fut une heureuse idée sans doute que l'institution d'une so ciété littéraire chargée de donner à la nation une grammaire et u dictionnaire de sa langue, et de prononcer sur les difficultés qu s'élèveraient sur le langage. Mais l'Académie française, en ne rem plissant qu'une partie de cette tâche, a totalement manqué sor but. Elle a composé un dictionnaire sans avoir fait une gram

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