Œuvres de J. Racine, Volume 8Hachette & Cie., 1873 |
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Fréquemment cités
Page 211 - Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie : il suffit que l'action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s'y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie.
Page 367 - Quoi qu'il en soit, le public m'a été trop favorable pour m'embarrasser du chagrin particulier de deux ou trois personnes qui voudraient qu'on réformât tous les héros de l'antiquité pour en faire des héros parfaits. Je trouve leur intention fort bonne de vouloir qu'on ne mette sur la scène que des hommes impeccables; mais je les prie de se souvenir que ce n'est point à moi de changer les règles du théâtre.
Page 427 - David, David triomphe; Achab seul est détruit. Impitoyable Dieu, toi seul as tout conduit ! C'est toi qui me flattant d'une vengeance aisée, M'as vingt fois en un jour à moi-même opposée; Tantôt pour un enfant excitant mes remords, Tantôt m'éblouissant de tes riches trésors, Que j'ai craint de livrer aux flammes, au pillage.
Page 593 - On le craint; tout est examiné. A d'illustres parents s'il doit son origine , La splendeur de son sort...
Page 498 - Retrouvez-vous au temple avec ce même zèle. Dieu pourra vous montrer par d'importants bienfaits Que sa parole est stable et ne trompe jamais.
Page 173 - Quel plaisir de penser et de dire en vous-même : « Partout en ce moment on me bénit, on m'aime : On ne voit point le peuple à mon nom s'alarmer; Le ciel dans tous leurs pleurs ne m'entend point nommer. Leur sombre inimitié ne fuit point mon visage, Je vois voler partout les cœurs à mon passage !
Page 312 - Celui qui met un frein à la fureur des flots Sait aussi des méchants arrêter les complots. Soumis avec respect à sa volonté sainte, Je crains Dieu, cher Abner, et n'ai point d'autre crainte Cependant je rends grâce au zèle officieux Qui sur tous mes périls vous fait ouvrir les yeux.
Page 550 - Où pourrai-je trouver la paix ? Je veux, et n'accomplis jamais ; Je veux ; mais, ô misère extrême ! Je ne fais pas le bien que j'aime Et je fais le mal que je hais.
Page 2 - L'éloignement des pays répare en quelque sorte la trop grande proximité des temps. Car le peuple ne met guère de différence entre ce qui est, si j'ose ainsi parler, à mille ans de lui, et ce qui en est à mille lieues.
Page 346 - Son crime seul n'est pas ce qui me désespère ; Sa jalousie a pu l'armer contre son frère : Mais, s'il vous faut, madame, expliquer ma douleur, Néron l'a vu mourir sans changer de couleur. Ses yeux indifférents ont déjà la constance D'un tyran dans le crime endurci dès l'enfance. Qu'il achève, madame, et qu'il fasse périr Un ministre importun qui ne le peut souffrir.