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la moins importante. Plus de rois c'est-à-dire, plus de pouvoir exé cutif dirigé par un chef unique, perpétuel, héréditaire, voilà tout le systême républicain de ceux qui composaient alors l'autorité, la force et l'opinion publique.

Ce n'est qu'après trois ans de masa sacres populaires, de discordes civiles, d'assassinats judiciaires, de désorganisation sociale, de démoralisation de tous les principes vitaux du corps politique, et d'une hideuse et sanglante anarchie, qu'il nous a été permis de croire aux bienfaits de la liberté, et de nous reposer au sein de la paix domestique sous l'égide des lois conservatrices des personnes et des propriétés,

Je ne veux point anticiper ici le tableau de nos malheurs; il ne sera que trop pénible pour mon cœur toujours resté français au milieu des attentats sacrileges de ces oppresseurs, de les raconter dansl'ordre successif que leurs trop nombreuses époques leur assigneront. Mais je dois retracer en peu de mots l'état politique de la France au dedans et au dehors, au jour de l'abolition de la royauté le 22 septembre 1792.

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Au dehors toutes les puissances de l'Europe conjurées, en apparence, pour la restauration de la monarchie française, mais en effet pour démembrer notre empire, et se partager nos dépouilles, ainsi qu'elles ont fait de la malheureuse Pologne, armaient toutes leurs forces pour une invasion générale. Déjà nos frontieres étaient entamées; Verdun et Longwy avaient ouvert leurs portes, et l'armée prus sienne inondait les plaines de la Champagne. Avant cette invasion.on

portait l'état, par aperçu, des forces combinées de la Prusse et de l'Autriche à 206,310: savoir, armée impériale du Brabant 58,510; troupes prussiennes dans le Brabant, 13,000; armée, autrichienne du pays du Luxembourg, 26,000; troupes prussiennes dans ledit pays, 16,000 ; armée autrichienne dans le Palatinat, 28,000; troupes prussiennes dans cette armée, 24,000; armée autrichienne dans le Brisgaw, 34,000; troupes prussiennes dans ladite armée, 7,000.

A ces armées bien disciplinées, bien approvisionnées, et commandées par les généraux renommés les plus habiles de l'Europe', qu'avionsnous à opposer? les débris de 50,000 hommes désorganisés par la fuite de Lafayette et de son état-major, et que Lukner avait à peine rassemblés autour de Châlons; des masses inertes

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et indisciplinées, levées dans le désordre et la confusion des massacres de septembre; des officiers valeureux, mais la plupart inexpérimentés; un ministre de la guerre sans caractere et sans talens (1); à peine deux généraux qui eussent appris leur métier un seul homme dont le génie entreprenant et hardi fût au niveau des circonstances (2). Avec de si faibles ressources, dans une crise si violente et contre d'aussi puissans ennemis, on aurait pu sans trop de pusillanimité désespérer du salut de la liberté française. Mais c'est dans les plus grands dangers qu'on apprend à connaître les Français. Il n'est pour eux ni querelles d'opinions, ni ressentimens personnels, lorsqu'il s'agit de combattre l'étranger. Et bien que certains détracteurs ne veuillent leur

(1) Servan, puis Pache.
(2) Dumouriez.

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assigner d'autre mérite que celui d'une attaque vive et impétueuse, cette guerre a prouvé qu'il n'est pas un succès militaire qu'on puisse leur refuser. L'ennemi serait aux portes de Paris; je l'attendrais sans effroi, et des milliers de héros naîtraient tout-à-coup pour en purger le terri toire.

Au dedans Louis XVI et sa famille attendaient dans la tour du Temple le moment d'expier sur l'échafaud le crime d'être nés sur le trône. Les royalistes de 1788 avaient fui dès long-tems; c'étaient eux qui, par leurs lâches émigrations et leurs folles menaces, avaient porté le premier coup à la monarchie. Les constitutionnels de 91, vaincus le 10 août assassinés dans les prisons et jusque dans leurs propres foyers, persécutés avec un égal acharnement par les étrangers, par les émigrés et par les

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